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Jineolojî, ou quand les femmes (kurdes) se mêlent des sciences

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« L’exclusion des femmes du monde de la science et de la connaissance a dominé les stéréotypes sexistes et masculins dans le monde scientifique et la méthodologie. Les stéréotypes scientifiques fondés sur le sexe servent à la domination et à l’exploitation non seulement des femmes, mais aussi de la nature, de la société et même des hommes. La science, pilier de la discrimination fondée sur le sexe, a produit la souveraineté au nom des hommes et l’esclavage au nom des femmes. »

Par Fidan Can

Nous traversons une période difficile et incertaine de l’histoire de l’humanité. Dans le nouvel environnement de conflit et de crise (défini aussi comme une troisième guerre mondiale), les forces de la civilisation reconstruisent l’humanité selon le projet qu’elles ont bâti. La production, la consommation, la politique et les changements sociaux se développent en fonction de ce projet. L’histoire de la civilisation avec son caractère de violeur fait de la femme une grande force d’exploitation tant matérielle que spirituelle, ce qui lui assure sa propre existence et lui permet également de s’assurer. En ce sens, l’histoire de la civilisation est une histoire d’usurpation, de mensonges et d’obscurité, et la perte de la liberté sociale est à la base de cette histoire.

« La perte des femmes » a également entraîné la perte de la liberté sociale. Tout ce qui concerne la vie est caché dans la perte des femmes. Le pouvoir des femmes est également caché dans la perte des femmes. Ainsi, en résolvant, en éclairant et en interprétant cette perte, il est certain que nous donnerons plus de sens à nous-mêmes et à la vie. En résolvant cette perte, les millénaires de déracinement qui nous ont été imposés seront surmontés et la cellule souche retrouvera sa reconnaissance et le sens qu’elle mérite.

Les femmes ont été soumises à un esclavage massif

Dans le système de pouvoir étatique, la conscience unidirectionnelle des hommes signifie l’augmentation de la domination sur les femmes, le renforcement de la discrimination sexuelle et de la domination masculine, donc un usage et une exploitation habile des femmes. Avec cette conscience et cette approche coloniales, les femmes ont été soumises à un esclavage énorme et la vérité a été couverte et masquée dans la personne des femmes. Mais la communauté construite autour des femmes depuis des milliers d’années permet de réaliser toutes les valeurs de l’humanité.

Dans cette perspective, quelles vérités de la vie peuvent être connues sans connaître la vérité des femmes ? Par conséquent, la vérité ne peut être atteinte sans une analyse correcte des mythologies, des religions et de la philosophie qui couvrent, cachent et masquent la vérité des femmes. C’est précisément à ce stade que la Jineolojîe apparaît comme le champ de recherche et de construction de la vérité couverte et masquée en la personne des femmes.

Une civilisation masculine créée par l’esprit masculin

Pour retracer la crise et les problèmes idéologiques, politiques, sociaux, scientifiques et culturels vécus aujourd’hui, il sera important de se pencher sur les débuts des problèmes de liberté sociale pour obtenir des résultats tout en cherchant une réponse à la question :  « Où et comment la société a-t-elle perdu en la personne des femmes ? » Sur la base des critiques faites sur les sciences sociales d’aujourd’hui sont l’infertilité de l’histoire de la société à illuminer les racines des problèmes de liberté, et son incapacité à surmonter les stéréotypes de la civilisation, centre de la modernité capitaliste.

La « réalité des femmes » en paie le prix fort bien qu’elles -les femmes- aient montré qu’elles ont le pouvoir de construire la mentalité-moralité sociale et l’espace politique comme elles l’ont fait dans la société néolithique. Et cette réalité attend d’être éclairée et rendue visible sous tous ses aspects. En ce sens, il est nécessaire de se concentrer sur l’histoire de la civilisation qui a laissé les femmes sans identité, sans volonté et perdues. Le principal facteur responsable du statut social des femmes et du fait que ce statut ne soit même pas un sujet scientifique est la mentalité hégémonique de la modernité formée par l’esprit masculin. Sans connaître et résoudre cette vérité, chaque pas fait en faveur des femmes se soldera par une défaite. Ainsi, le premier pas à faire en termes de vérité est de résoudre profondément et complètement la mentalité patriarcale vieille de 5000  ans et ses structures.

Le résultat de la cécité s’est amélioré

Le fait que la question des femmes, l’un des problèmes les plus fondamentaux de la société, n’ait même pas été évaluée dans le domaine des sciences sociales et qu’elle constitue l’un des problèmes les plus importants qui doivent être résolus pour nous. Les sciences sociales actuelles conduisent la société au bord du chaos en ce qui concerne la personne des femmes. Les sciences sociales ont défini les femmes comme le membre le plus faible de la société, au lieu de les définir comme les membres qui ont initié la socialité.

Dans le cadre de cette définition, dans les sociétés actuelles, les femmes sont considérées comme une source de problèmes et sont maintenues dans un isolement intensif. Comme les sciences sociales ne peuvent pas jouer leur rôle de force de solution, les femmes connaissent de tels problèmes dans les sociétés d’aujourd’hui. La cécité des chercheurs en sciences sociales modernes face à la réalité des femmes est également à l’origine de cette cécité sociale. L’objectivation de la société humaine de nature très différente et riche a été le résultat de la cécité pour l’humanité, et non de son éclairage.

Les femmes ne sont pas les seules victimes des stéréotypes de genre dans le domaine des sciences 

La relation hiérarchique développée sur la base de la compréhension sujet-objet a trouvé sa réponse dans le monde de la science, et surtout, elle s’est transformée en une course pour exploiter et dominer les femmes et la nature. La science qui se développe sur les bases construites par la religion et la philosophie a été façonnée dans un caractère patriarcal et dominant. Elle a même dépassé le commentaire et l’improvisation en approfondissant et en affaiblissant encore ce caractère et elle a formé des stéréotypes permanents et absolus basés sur l’expérience.

En ce sens, la science est un espace où le sexisme à l’égard des femmes est le plus concentré. La nature sexiste de la science ne consiste pas seulement à exclure, marginaliser ou ignorer les femmes. Nous constatons que la discrimination fondée sur le sexe se reflète sous différentes formes dans l’univers, la nature et l’histoire, en particulier dans la nature sociale.

L’exclusion des femmes du monde de la science et de la connaissance a dominé les stéréotypes sexistes et masculins dans le monde scientifique et la méthodologie. Les stéréotypes scientifiques fondés sur le sexe servent à la domination et à l’exploitation non seulement des femmes, mais aussi de la nature, de la société et même des hommes. La science, pilier de la discrimination fondée sur le sexe, a produit la souveraineté au nom des hommes et l’esclavage au nom des femmes.

Aujourd’hui, les données sexo-spécifiques formées sur la base de la science légitiment l’esclavage des femmes et la souveraineté des hommes. Toutes ces données indiquent également que la science s’est développée comme une science masculine. La discrimination fondée sur le sexe est la plus puissante, la plus légitimée et la plus durable de toutes ces données.

Les valeurs culturelles néolithiques éclairent la voie

La perception moderniste capitaliste définit la science comme le développement du rationalisme, autrement dit du capitalisme. Mais la principale source de la science est le processus de révolution néolithique. La révolution néolithique, développée comme une révolution culturelle, a créé des éléments culturels matériels et spirituels pour le développement de l’humanité. Les valeurs culturelles du néolithique éclairent la civilisation en développement. Dans cette perspective, la culture néolithique est la culture principale. Le créateur et l’élément dominant de cette culture racine est la femme.

L’agriculture, la domestication des animaux, la fabrication d’outils, la construction d’abris, la création des premiers lieux domestiques, la confection de vêtements, le développement de la morale, de l’art, de la science et du langage, toutes ces inventions ont été menées par des femmes. Les femmes sont celles qui ont laissé leur empreinte sur toutes ces créations. Une société se construit autour de la mère/femme en même temps que ces valeurs. La mère/femme est un phénomène social. Elles sont une force sociale parce que la société est construite autour d’elles.

Il existe un système qui se développe sous la direction des femmes. Ce système est un système de liberté. Ce système a la justice, la liberté, la fraternité, l’amour, le travail et la vertu. Dans la société néolithique, il y a une socialité et une culture extraordinaires qui se sont développées autour des femmes. La découverte des plantes (comestibles ou médicinales), leur culture etc. et le développement d’outils pour transformer, stocker les récoltes sont les plus grands développements scientifiques. Et aussi la domestication des animaux, l’utilisation de leur laine, les produits fabriqués à partir de leur lait, la production de tapis, et la fabrication de nourriture sont également une découverte.

La découverte du blé, sa transformation en farine et la fabrication du pain, ainsi que la découverte et l’utilisation du feu sont les plus grandes inventions scientifiques. Et toutes ces inventions ont été réalisées grâce à des milliers d’années de travail des femmes, d’expérience… Toutes les choses que nous mangeons, buvons et portons aujourd’hui sont encore le produit de ce processus.

La Jineolojîe redéfinit la fonction sociale et le caractère de la science

La science elle-même sera plus fortement déterminée et définie lorsque toutes ces inventions et découvertes seront basées sur un fondement scientifique dans le cadre de la Jineolojîe. En ce sens, tant l’histoire du néolithique que la lutte des femmes pour la liberté fondée sur des données scientifiques nous permettront, à nous les femmes, de progresser le mieux. 

En redéfinissant la fonction sociale et le caractère de la science sur la base de la Jineolojîe, nous révélons aussi ce qu’était la science à son origine. Nous savons également qu’il est nécessaire de rétablir des liens solides entre l’éthique et l’esthétique afin de parvenir à une définition correcte et sociale de la science. En ce sens, la Jineolojîe va purifier la science de l’esprit masculin et la placer sur l’axe de la société. C’est seulement ainsi que la science pourra atteindre son origine, ses sources et sa définition correcte.

Jinnews

ROJAVA. Plus d’un million de déplacés privés d’aide humanitaire

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ROJAVA – Alors que le froid hivernal se fait sentir dans le nord de la Syrie, plus d’un million de réfugiés internes vivant dans les régions tenues par les Kurdes sont privées d’aide humanitaire en raison du veto russe qui a entraîné la fermeture du point de passage de Tel Koçer, et aussi car l’ONU passe par le gouvernement de Damas qui confisque l’aide et la distribue à ses partisans.

La guerre syrienne qui dure depuis près de 10 ans a provoqué un déplacement interne dû aux combats entre les forces du régime syrien, des groupes de mercenaires alliés à la Turquie et de l’armée turque, forçant les déplacés à se réfugier dans les régions du nord-est de la Syrie.

Les camps du Rojava accueillent des déplaces d’Alep, Homs, de la campagne de Damas, de Deir ez-Zor, d’Idlib et d’autres zones, sans parler des Irakiens et des familles des mercenaires de DAECH.

En outre, plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées sont venues d’Afrin, de Serêkaniyê et de Girê Spî / (Tal Abyad), fuyant les attaques de l’occupation turque en 2018-2019.

Plus d’un million de personnes déplacées

Selon le directeur du Bureau des organisations pour les affaires des personnes déplacées et des réfugiés, Sheikmous Ahmed, le nombre de personnes déplacées dans le nord-est de la Syrie est de 1,25 millions de personnes déplacées.

Parmi ceux-ci, près de 900 000 déplacés vivent en dehors des camps, et 125 000  se trouvent dans des camps.

Depuis 2014, les camps de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est accueillent les Yazidis fuyant les massacres commis par DAECH à Şengal, puis des camps pour les réfugiés de Raqqa, Tabqa, Manbij et Deir ez-Zor ont été créés pour ceux qui ont fui la répression de l’État islamique (EI / DAECH). En 2018, les camps ont accueilli des Kurdes d’Afrin qui ont fui les attaques de la Turquie, et en 2019, ceux de Girê Spî et Serêkaniyê, qui ont également fui l’invasion turque.

15 camps

Cheikmos Ahmed a déclaré que le nombre total de camps dans les régions du nord-est de la Syrie est de 15.

Parmi ces camps, 6 dans la région d’Al-Jazeera accueillant le plus grand nombre de personnes déplacées et de réfugiés. Ces camps sont : Al-Hol, Areesheh, Roj, Newroz, Serêkaniyê et Washokani.

Dans le canton d’Al-Shahba se trouvent 5 camps : Barkhwadan, Sardam, Al-Awuda, Afrin et Al-Shahba.

Il y a également un camp pour les déplacés de Girê Spî, ouvert après l’occupation turque dans la ville de Tal al-Samen, au sud de Raqqa.

Le camp de Mahmoudli a également été ouvert à Tabqa, et deux camps à Manbij, destinés aux personnes déplacées fuyant la campagne d’Alep et d’Idlib.

Cheikmos Ahmed a indiqué qu’il existe des centaines de camps aléatoires dispersés dans les villages et les prairies de « Manbij, Raqqa, Tabqa et la campagne de Deir ez-Zor ».

Les ONG sont parties après les attaques de la Turquie et la fermeture du seul point de passage avec un veto russe

Avec le début des attaques de l’occupation turque sur les villes de Girê Spî et Serêkaniyê le 9 octobre 2019, un grand nombre d’ONG ont quitté les régions du nord-est de la Syrie, à un moment où des milliers de personnes déplacées qui ont fui les attaques de l’occupation turque avaient besoin d’aide.

Selon les statistiques du Bureau des organisations pour les personnes déplacées et les réfugiés, le nombre d’ONG actives dans la région avant les attaques s’élevait à environ 34 ONG locales et internationales.

Dans ce contexte, Ahmed a déclaré qu’auparavant, depuis 2018, avec le début des attaques sur la ville d’Afrin, l’ONU avait quitté la région.

Ahmed a évoqué le veto de la Russie en janvier, concernant les points de passage pour l’entrée de l’aide humanitaire en Syrie, selon lequel le point de passage de Tel Koçber (Al-Yarubiyah), le seul point de passage pour l’acheminement de l’aide, était fermé dans le nord-est de la Syrie.

Ahmed a souligné que le veto russe est venu soutenir la politique du gouvernement de Damas et de l’occupation turque pour faire pression sur l’administration autonome, critiquant l’utilisation des points de passage comme une carte de pression politique.

Avec le nouveau pic du coronavirus en Syrie, au nord-est du pays, la situation s’est aggravée, car les camps n’ont reçu aucun soutien, et dans ce contexte, Ahmed a critiqué le rôle de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui aurait dû travailler à l’ouverture du point de passage pour l’aide.

L’aide internationale qui n’atteint pas les personnes déplacées et les familles de l’EI passée en contrebande

Les ONG ont été contraintes de coopérer avec le gouvernement de Damas et le Croissant Rouge syrien pour acheminer l’aide.

Le gouvernement de Damas a profité de cette situation pour saisir l’aide envoyée à la Syrie du Nord et de l’Est, afin de la distribuer à ses partisans.

Ahmed a déclaré qu’il n’y a pas de débouché pour le canton d’al-Shahba, car la région est assiégée par les mercenaires de l’occupation turque d’une part, et d’autre part par le gouvernement de Damas.

Il a ajouté : « Lorsque l’administration autonome envoie de l’aide au canton d’al-Shahba, le gouvernement syrien la confisque ». Il  a confirmé que l’aide des Nations Unies est confisquée par le régime syrien, et vendue à Alep.

Peu de possibilités

Avec l’arrivée de l’hiver, des milliers de personnes déplacées ont besoin d’aide car elles vivent dans des tentes non adaptées au froid.

Ahmed a indiqué que l’Administration Autonome mettait tout en oeuvre pour venir en aide aux personnes déplacées vivant dans des camps.

Il a expliqué que la fermeture du point de passage de Tel Koçer, « Yarubiyah », et l’absence d’envoi d’aide et de soutien pendant toute une année, ont rendu très difficile la sécurisation de tous les approvisionnements, soulignant que les capacités de l’Administration Autonome ne sont pas suffisantes pour assurer tous les besoins hivernaux des déplacés.

Appels à l’aide

Le directeur du Bureau des organisations et des affaires relatives aux réfugiés, Cheikmos Ahmed, a lancé un appel aux Nations unies, aux organisations humanitaires et à la coalition internationale de lutte contre DAECH, ainsi qu’à l’Union européenne, pour qu’elles fassent leur devoir humanitaire et fassent pression sur la Russie et la Turquie afin qu’elles ouvrent le point de passage de Tel Koçer et qu’elles envoient du soutien et de l’aide aux personnes déplacées et aux organisations pour qu’elles retournent travailler dans la région.

Il a également exigé que le gouvernement irakien renvoie ses réfugiés dans le camp de Hol afin d’alléger le fardeau de l’administration autonome.

ANHA

ROJAVA. Des civils torturés dans les prisons d’Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Depuis l’invasion du canton kurde d’Afrin par la Turquie et ses gangs islamistes il ne passe pas un jour sans que les Kurdes qui n’ont pas quitté leurs terres ne soient pas victimes de crimes, dont des kidnappings, meurtres, rackettes, vols, viols, torture…

Voici un de ces crimes dont a été victime un jeune homme (M.A.), résident d’Afrin qui veut cacher son identité pour des raisons de sécurité. Son calvaire a débuté 20 jours après l’occupation turque et les mercenaires de Jabha al-Shamiyyah qui ont fait une descente chez lui.

Vingt jours seulement se sont écoulés depuis l’occupation d’Afrin, lorsque les mercenaires de Jabha al-Shamiyyah ont fait un raid dans sa maison avec trois voitures chargées d’armes lourdes. Ce n’était pas une arrestation ordinaire;  il a été battu et torturé chez lui, puis les yeux bandés, il a été emmené au département de la sécurité pour passer les deux jours suivants sous la torture.

Poursuites sans preuves ni accusations fondées

Les mercenaires lui ont proposé de verser une rançon en argent et en or en échange de sa libération, mais le jeune homme n’avait ni argent ni or.

Six mercenaires se sont relayés pour le torturer, (M.A.) se souvient de certains des noms de famille qu’ils utilisaient pour communiquer entre eux (Abo Abdullah, Abo Nimr, Abdo, Abo Othman).

(M.A.) est resté 18 jours en interrogatoire, pendant lesquels il a été soumis à la torture sous diverses formes plus de trois fois par jour : brûlures et coups de câble.

L’accusation portée contre lui était prête, et c’était la même accusation fabriquée contre chaque détenu, à savoir «avoir travaillé avec l’Administration autonome du Rojava» .

Chaque fois, on demande à un détenu de payer une rançon en échange de sa libération, et la rançon demandée à (M.A.) était d’un million de livres syriennes, et ce qu’il possède d’objets de valeur comme l’or.

Pendant 40 jours, les jeunes hommes n’ont pas vu la lumière, dans une seule cellule, et n’ont reçu qu’une miche de pain moisi.

Plus de 400 jeunes hommes et 40 femmes arrêtés

Après l’arrivée de (M.A.) au tribunal, ils avaient l’habitude de l’interroger seulement une heure par jour, et là, le jeune homme a été témoin de choses horribles : il a vu environ 400 jeunes hommes et environ 40 femmes détenus, parmi lesquels des personnes âgées de plus de 70 et 80 ans, être battus et torturés.

(M.A.) raconte ses observations dans la prison du tribunal d’Afrin, où il a passé 4 mois et demi : « Les mercenaires avaient l’habitude d’interroger les femmes tous les 15 jours, alors qu’elles étaient battues pendant l’enquête. Parfois, nous avons vu par la fenêtre de la cellule que les mercenaires emmenaient de force les femmes enlevées entre trois et quatre heures du matin, puis les ramenaient dans la cellule au bout de deux heures ».

Les enfants dans la prison centrale d’Afrin

Après avoir détenu pendant 4 mois et demi, les mercenaires de Jabha al-Shamiyyah l’ont transféré à la prison centrale située dans le village de Marateh à Afrin.

Pendant son séjour à la prison d’Afrin, le jeune homme a remarqué la présence de jeunes enfants dans la prison centrale d’Afrin, âgés d’un an et plus :  « J’ai vu une famille avec leur jeune enfant et de d’adolescents dans la prison également ».

Il a également indiqué qu’il y a plus de 800 jeunes hommes et près de 60 femmes à l’intérieur de la prison centrale d’Afrin.

La période d’enquête avec (M.A.) a duré 8 mois, et le tribunal a ensuite rendu un jugement contre lui avec une peine de 3 ans de prison et une amende de deux millions de SYP.

Le jeune homme (M.A.) a purgé sa peine dans la prison centrale d’Afrin, et a été libéré après avoir payé une rançon. Il a depuis trouvé un moyen de sortir d’Afrin après avoir payé 100 dollars.

ANHA

 

Plus de 500 Kurdes du Rojava sont emprisonnés en Turquie

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ROJAVA – Plus de 500 Kurdes du Rojava – essentiellement d’Afrin – sont détenus en Turquie en toute illégalité et dont certains condamnés à la prison à vie, sans que cela pose problème aux institutions internationales dont la Turquie est membre. La plupart ont été capturés par les mercenaires de la Turquie dans le but d’extorquer une rançon. S’ils ne peuvent pas payer la rançon, ils sont remis à la Turquie.
 
Dans les régions d’frin, Girê Spî (Tal Abyad) et Serêkaniyê (Ras al-Ain) dans le nord de la Syrie occupée par la Turquie, des crimes de guerre comme les pillages, les meurtres, les kidnappings et les viols se poursuivent. Des milliers de personnes ont été enlevées depuis que leurs terres ont été occupées par l’armée turque et ses mercenaires alliés. Le sort de la plupart d’entre eux n’st pas connu. Cependant, plus de 500 civils sont incarcérés en Turquie et sont arbitrairement condamnés à la réclusion à perpétuité.
 
En septembre, un rapport de l’ONU a confirmé ce que les habitants des régions du Rojava occupées par la Turquie dénonçaient depuis longtemps: l’État turc et ses mercenaires djihadistes commettent de graves crimes de guerre à Afrin et Serêkaniyê. Cela comprend la déportation vers les prisons turques. Le nombre exact est difficile à déterminer. La plupart d’entre eux sont traduits en justice à Urfa et accusés de «destruction de l’unité de l’État et du pays tout entier». Parmi les autres chefs d’inculpation, il y a «meurtre» ou «appartenance à une organisation terroriste [YPG/YPJ]». Pour ces fausses accusations, ils sont condamnés à la prison à perpétuité aggravé, ce qui, en droit turc, signifie qu’ils doivent mourir en prison.
 
Selon les avocats, presque toutes ces personnes ont été kidnappées par des soldats turcs ou des mercenaires de la Turquie dans le but d’extorquer une rançon. Si la rançon ne peut être payée, elles sont assassinées ou remises à la justice turque. (Via ANF)

Rojava. Les coopératives comme stratégie révolutionnaire

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SYRIE / ROJAVA – La commune internationaliste de Rojava a publié une brochure sur les coopératives dans le nord-est de la Syrie. Heval (camarade en kurde) Zinar revient sur son expérience au sein du Comité économique et considère les coopératives comme une stratégie révolutionnaire.

La Commune Internationaliste du Rojava a publié une nouvelle brochure sous le titre « Révolution et coopératives: Réflexions sur mon temps avec le comité économique du Kurdistan syrien » dans laquelle l’internationaliste Heval Zinar réfléchit sur son expérience avec les coopératives comme une stratégie révolutionnaire contre la modernité capitaliste. La brochure fait 20 pages et peut être consultée en ligne.

L’auteur déclare que le but des coopératives est de bâtir un esprit de responsabilité sociale pour le développement d’une société morale et politique, en bâtissant soi-même les fondations ainsi que la production des produits de base de la société selon les conditions de l’économie de guerre.

L’auteur dit avoir acquis un aperçu de la réalité économique actuelle au Rojava grâce à des discussions avec d’autres personnes. Il s’agit également de résoudre les grandes questions dans la construction d’un système social alternatif.

Un extrait de la brochure :

« Vous devez vous renouveler continuellement. L’eau qui coule en permanence est toujours propre. L’eau qui reste au même endroit et ne se renouvelle pas commence à croupir et devient polluée. Comment se renouveler? Par la pratique et l’éducation. Ce n’est pas le cas lorsque quelqu’un reçoit une éducation puis se met en pratique, non, l’éducation continue avec la pratique. Ainsi, tant que vous ne vous couperez pas de votre population et que vous continuerez vos études, vous aurez toujours ce système pour discuter de votre expérience et décider de la prochaine étape. Avec votre population, vous vous renouvelez continuellement et êtes capable de lutter contre la stagnation et la route qui mène au capitalisme. »

Via ANF 

La naissance de l’industrie au Rojava autrefois négligé par le régime syrien

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SYRIE – ROJAVA – Malgré l’embargo et manque de soutien, l’industrie se développe dans les régions kurdes de Syrie autrefois délaissées par le régime qui marginalisait les Kurdes. De nombreuses usines ouvertes au cours de 5 dernières années offrent des emplois à la population et permet à la région d’atteindre l’autosuffisance du système et le développement de l’industrie.

L’industrie est l’un des éléments fondamentaux de l’économie. Cependant, il existe des lacunes dans le nord et l’est de la Syrie sur deux fronts, le premier est le manque de travailleurs qualifiés et le second est le manque de soutien pour développer le domaine industriel.

Plus de 500 usines, centres sportifs et industriels ont été ouverts dans la région au cours des 5 dernières années.

Le secteur industriel de la région s’est développé dans les domaines agroalimentaires, de textile, d’électroménagers, et autres.

Principaux obstacles

Les principaux obstacles dans le domaine industriel sont les difficultés et les interdictions liées au transport des matières essentielles vers la région. 

L’industriel Muhammed Mustafa travaillant dans l’usine de portes et fenêtres à Kobanê a déclaré à l’ANHA que les marchandises proviennent de l’étranger et qu’il existe des dizaines de fabricants de portes et fenêtres. « Ce travail est au service du public. Cependant, nous rencontrons de nombreux obstacles pour acheminer du matériel dans les régions de l’administration autonome. »

Ahmed Halil, qui travaille à l’usine Aku, a déclaré: « L’usine fonctionne comme toutes les usines européennes. Il n’y a pas de grande différence entre elles, mais le nombre de travailleurs qualifiés est moindre. »

Il existe des dizaines d’usines à Kobanê de produits tels que des vêtements, des réfrigérateurs et des batteries électriques. Il existe d’autres usines qui fabriquent des chaussures et des produits de nettoyage. Il existe actuellement 14 moissonneuses-batteuses, dont seulement 4 sont en service. Il y a aussi 2 usines de chaussures, 2 usines de pneus de voiture, 3 usines de produits de nettoyage, 2 usines de réfrigérateurs et quelques petites usines.

Malgré les barrières dans le domaine industriel, beaucoup de travail a été fait. Les opportunités d’emploi se sont multipliées, les conditions de vie des citoyens se sont améliorées et des produits de qualité ont commencé à être vendus sur le marché.

Avec l’ouverture des lieux de travail à Dêrik, dans le canton de Qamishlo, des centaines de personnes ont trouvé un emploi.

Les travailleurs des usines de production de sacs en plastique, de pommes de terre et de lentilles reçoivent environ 200 000 livres syriennes par mois.

Ces usines répondent aux besoins des habitants de la région. L’usine Roj Lentille a préparé cette saison 1 500 tonnes de lentilles qui ont été vendues sur les marchés de la région. L’usine prépare 160-170 tonnes de lentilles rouges par mois.

L’usine met également sous emballage tous les aliments tels que le sucre, le riz, le boulgour et les noix séchées.

Ce travail dans le nord et l’est de la Syrie permet d’atteindre l’autosuffisance du système et le développement de l’industrie.

ANF 

La Turquie serait prête à envoyer des mercenaires syriens au Cachemire

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Les troupes djihadistes de la soi-disant Armée nationale syrienne (ANS) organisées et entraînées par la Turquie dans le nord de la Syrie – dont les régions kurdes occupées – sont devenues une armée de mercenaires utilisée par l’État truc dans des conflits mondiaux.
 
Après leurs opérations en Libye, en Azerbaïdjan, en Artsakh, au Yémen et au Kurdistan du Sud, les mercenaires de l’ANS du côté pakistanais doivent maintenant être envoyés au Cachemire pour combattre l’Inde. Alors qu’on parlait d’objectifs pan-turquistes lors de l’invasion du Haut-Karabakh, Erdoğan a tente maintenant de jouer la carte du panislamisme au Cachemire.
 
Selon les recherches de l’agence ANF, le commandant des gangs de la brigade de Sulayman Shah, Muhammed Abu Amsha, aurait annoncé il y a cinq jours aux membres de son groupe de la ville de Şiyê (un district du canton kurde d’Afrin occupé par la Turquie) que l’Etat turc souhaitait déplacer certaines unités au Cachemire. Il a expliqué que des officiers turcs lui avaient demandé, ainsi qu’à d’autres commandants de groupes réunis au sein de l’ANS, de lister les noms des volontaires. Ceux qui accepteraient de partir toucheraient 2 000 dollars au départ. Des sources signalent qu’il y a eu une activité de recrutement similaire pour une opération au Cachemire dans les villes syriennes occupées par la Turquie, dont à Azaz, Jarablus, al-Bab et Idlib. Les volontaires seraient alors secrètement emmenés hors du pays.
 
Le Pakistan est soutenu dans ses ambitions au Cachemire par l’axe Ankara-Doha. Les agences de presse turcs proches du pouvoir tentent actuellement de provoquer la guerre au Cachemire, similaire à celle de l’invasion du Haut-Karabakh.
 
Approfondissement du conflit au Cachemire
 
La délocalisation irrégulière des troupes turques intervient à un moment où la tension entre les puissances nucléaires, l’Inde et le Pakistan, s’intensifie. Depuis le 13 novembre, les deux camps se bombardent à l’artillerie au Cachemire. Au moins 13 personnes sont mortes et des dizaines ont été blessées des deux côtés. Les combats ont lieu à la frontière de 740 kilomètres entre l ‘«Azad Kashmir» sous contrôle pakistanais et le «Jammu Kashmir» sous contrôle indien. Au cours des cinq derniers jours seulement, trois soldats indiens et trois insurgés soutenus par le Pakistan ont été tués.
 
Le Cachemire est divisé entre l’Inde et le Pakistan depuis 1947. Il y a toujours des escalades guerrières entre les deux pays et il s’agit généralement de la région du Cachemire. En particulier, la majorité musulmane de la population du Jammu Cachemire se bat contre la domination indienne. Le parti au pouvoir indien BJP représente un nationalisme hindou agressif et incite les musulmans. Ils fournissent des munitions aux groupes islamistes et au Pakistan. Des dizaines de milliers de civils ont été tués au cours de la guerre de 30 ans pour le Cachemire.
 
Des liens étroits entre la Turquie et le Pakistan
 
Les relations entre le Pakistan et la Turquie se sont de plus en plus étroites ces dernières années. Ensemble, le Pakistan, la Turquie et le Qatar ont récemment pris des mesures contre la France sous le prétexte des « caricatures de Mahomet ». En 2019, la Turquie, la Malaisie et le Pakistan s’étaient déjà entendus pour créer une chaîne de télévision commune pour la «lutte mondiale contre l’islamophobie». En février, le ministre turc des Communications, Fahrettin Altun, a déclaré que le Pakistan et la Turquie visaient à renforcer la coopération économique en augmentant le commerce à 5 milliards de dollars d’ici 2023. Altun a ajouté que les deux pays travailleraient ensemble dans plusieurs domaines, notamment la défense et l’énergie.
 
L’État turc a également fait campagne au Pakistan et au Bangladesh pour la reconnaissance de la partie nord de Chypre occupée par la Turquie. En novembre, les médias affiliés à Erdoğan ont déclaré qu’ « après le succès au Karabakh », le nord de Chypre sera également « reconnu par les pays amis ». Dans ce contexte, le nouveau Président de Chypre occupée par la Turquie, Ersin Tatar, devrait effectuer dans un proche avenir une «visite de reconnaissance» au Pakistan, en Libye et en Azerbaïdjan.
 

KURDISTAN DU SUD. Des manifestants attaqués à Suleymaniyê

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KURDISTAN DU SUD – Les policiers ont attaqué des travailleurs du secteur public qui manifestaient à Slemani pour le paiement des salaires impayés et la démission du gouvernement régional kurde. On signale de nombreux blessés, dont la députée du Mouvement Gorran, Shirin Kawa.

Les travailleurs du secteur public sont attaqués à Slemani alors que le conflit sur les salaires impayés se poursuit avec un nouvel accord gouvernemental signifiant des milliers de licenciements et une réduction des salaires de 21%.

 

Les enseignants et les travailleurs de la santé auraient reçu des menaces de mort de la part de fonctionnaires du gouvernement pour avoir simplement demandé à être payés.
Les manifestants ont demandé au gouvernement de démissionner et de convoquer de nouvelles élections législatives promettant qu’ils poursuivraient leur action jusqu’à ce que leurs revendications soient acceptées.

 

Hier également, des centaines d’enseignants, d’agents de santé et de fonctionnaires se sont rassemblés dans le parc Bakhi Gshti, à Slemani, pour exprimer leur colère face à la corruption du gouvernement. Beaucoup d’entre eux n’ont pas été payés depuis mars.

Lorsqu’ils ont marché vers la place Azadi, le personnel des services de sécurité est entré pour disperser la foule, tirant des gaz lacrymogènes et des projectiles sur les manifestants pacifiques.

Via Steve Sweeney

Exposé de la mosaïque ethno-religieuse en Turquie

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Près de 100 ans après la création de l’État raciste turc qui niait l’existence même des peuples non turcs/sunnites (Kurdes/alévis, Laz…) peuplant l’Anatolie, qui avait interdit leurs langues, leurs religions… quel est le tableau ethnoreligieux de la Turquie d’aujourd’hui ?
 
Il y a de nombreux peuples et croyances en Turquie. Tous sont opprimés et presque aucun de ces peuples/religions n’est reconnu officiellement par l’État fasciste qui se définie comme étant « Un État, Une race, une langue, une religion… ». Ils semblent condamnés à disparaitre au profit de l’identité « turque/sunnite ». Une des interdictions visant les minorités en Turquie est le droit de parler une autre langue que le turc. une interdiction qui a couté la vie à de nombreux Kurdes tués pour avoir parlé dans leur langue maternelle…

Après ses deux premiers volets sur les « Historique des minorités (non-kurdes) en Turquie et point de situation ethnographique synthétique » et « État des lieux social et juridique des droits des minorités en Turquie », le journaliste Emile Bouvier a publié son dernier volet sur les minorités de Turquie sous le titre « Exposé de la mosaïque ethno-religieuse en Turquie ».
 
A lire sur le site Les clés du Moyen Orient
 

TURQUIE. Il y a 26 ans, 2 attentats visaient les bureaux du journal kurde Özgür Ülke

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TURQUIE – Le 3 décembre 1994, deux attentats sanglants ont frappé les bureaux du journal kurde Özgür Ülke à Istanbul et à Ankara, faisant un mort et 23 blessés parmi les employés du journal. 26 ans après ce double attentat, l’État turc continue à persécuter les journalistes kurdes en les jetant en prison et à fermer les médias kurdes dans le but de les empêcher d’informer le public de ses crimes visant les Kurdes.
 
Le 3 décembre 1994, deux attentats à la bombe ont visé le siège du journal Özgür Ülke (Pays Libre), situé à Istanbul/Kadırga, et le bureau central à Cağaloğlu et au bureau d’Ankara. L’attaque sanglante a tué Ersin Yıldız (32 ans), distributeur, et blessé 23 employés. 
 
Environ 15 jours après le double attentat, le journal Özgür Ülke a publié un article sur un document secret signé par la Première ministre de l’époque Tansu Çiller.
 
Le document citait ce qui suit avec une référence directe au journal kurde:

« Les activités des médias soutenant les [organisations] séparatistes (…) sont récemment devenues une menace manifeste pour l’avenir de l’Etat [turc] et ses valeurs morales. Afin d’éliminer cette menace contre l’unité du pays et de la nation, des mesures doivent être prises … »
 
La justice turque a ordonné en février 1995 la fermeture du journal Özgür Ülke* qu’elle accusait de «faire de la propagande terroriste et séparatiste», même si elle n’a pas pu prouver que le journal avait un lien organique avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les auteurs du double attentat visant les locaux du journal kurde n’ont jamais été appréhendés. Depuis la disparition d’Özgür Ülke en 1995, 35 autres journaux kurdes ont vu le jour afin de maintenir la tradition des médias kurdes libres. Aujourd’hui, comme hier, les journalistes kurdes continuent leur métier d’informer le public, malgré les persécutions, les arrestations et les menaces de mort … 

 

Özgür Ülke: Les racines des médias kurdes libres

Suite à la publication de nombreux journaux – tels que Halk Gerçeği (La vérité du Peuple), Yeni Halk Gerçeği (La nouvelle vérité du peuple), Yeni Ülke (Nouveau pays), Özgür Gündem (Agenda libre) et Welat (Patrie) – qui ont cherché à soutenir la lutte médiatique des Kurdes pendant les années 1990, Özgür Ülke (Pays Libre) a commencé à publier le 28 avril 1994 dans un climat de graves menaces et attaques contre les organes de presse kurdes et les Kurdes.

En raison de la censure et des interdictions continues, la presse kurde a dû trouver des moyens alternatifs pour survivre. Elle s’est maintenue à travers six journaux différents qui ont fonctionné à différentes époques sur une période de quatre ans. Özgür Ülke a été lancé dans ce contexte politisé. 220 de ses 247 numéros ont été soumis à la censure et ont été interdits.

 

La Turquie exporte vers l’Europe et les États-Unis l’huile d’olive volée à Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Depuis l’invasion du canton kurde d’Afrin par la Turquie et ses mercenaires alliés en mars 2018, des centaines de tonnes d’huile d’olives d’Afrin ont été volées par l’occupation turque et exportées sur le marché mondial sous de fausses étiquettes. Un vol qui recommence à chaque récolte d’olives.
 
Une source fiable a déclaré à l’agence ANHA que l’État turc avait volé environ 90 000 tonnes d’huile d’olive du canton d’Afrin et les avait exportées vers les États-Unis et l’Europe.
 
Une source de Janders, un district d’Afrin, a révélé que l’armée d’occupation turque s’était emparée du pressoir d’Abidin Arabo du district de Janders, sur la route d’Afrin, en face du village d’Hamilik.
 
La même source a ajouté que l’armée d’occupation stockait les bidons d’huile d’olive volée dans ce pressoir et les faisait passer en contrebande par un point de passage situé près du village d’Hammam, dans le district de Janders, vers la Turquie, pour être exportée vers l’Europe et les États-Unis.
 
Selon des rapports non officiels, l’occupation turque aurait volé environ 90 000 tonnes d’huile d’olive dans le canton kurde d’Afrin qu’elle occupe depuis mars 2018.
 
La même source déclare que des groupes de mercenaires s’accaparent l’huile d’olive à un prix dérisoire et la font sortir clandestinement de Syrie à des prix exorbitants.
 
Plus tôt, une enquête du réseau américain Daily Beast a révélé que l’armée d’occupation turque faisait de la contrebande de l’huile d’olive d’Afrin vers l’Europe et l’Amérique.
 
Il y a quelques jours, des militants ont publié une vidéo montrant des milliers de bidons d’huile d’olive volées dans le pressoir d’Abidin Arabo pour les faire passer en contrebande par le point de passage du village de Hammam vers la Turquie.
 

SYRIE. Certaines femmes étrangères de l’EI se « marient » avec des mineurs pour faire des enfants

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SYRIE / ROJAVA – Le camp al-Hole, où des dizaines de milliers de femmes et d’enfants étrangers, dont de nombreux européens, liés au groupe État Islamique (EI) sont détenus, est sous la responsabilité de la communauté internationale. Pourtant, il n’y a aucune politique commune mise en place pour ces femmes et enfants devenus un vrai casse-tête pour l’alliance arabo-kurde dirigeant le Rojava.

En plus des menaces de sécurité que ce camp représente pour la région du fait qu’il soit devenu une pépinière pour de futurs jihadistes élevés à l’idéologie terroriste de l’EI, ce camp est également un lieu de non-droit pour des milliers d’enfants et de femmes abusés, torturés, par les femmes de DAECH qui commettent également des meurtres.
 
Selon un activiste kurde syrien, certaines femmes étrangères « épousent » des adolescents âgés de 13 à 16 ans pour une reproduction continue qui, selon elles, serait la future génération de l’ « État islamique ». Cet activiste rappelle également que la plupart de ces femmes essaient désespérément d’entrer clandestinement en Turquie et, finalement, retourner dans leur pays d’origine.
 
Le camp al-Hol
 

Le camp d’al-Hol (que certains qualifient de « Guantanamo européen ») abritant plus de 70 000 femmes et enfants de l’Etat islamique (EI / DAECH) est situé dans le nord-est de la Syrie. Ce camp est l’un des camps les plus dangereux au monde où chaque mois des informations font état de meurtres violents de résidents du camp « punis » par des femmes défenseurs de l’idéologie de DAECH. Un camp devenu un terreau fertile pour le terrorisme islamiste alors que les Kurdes syriens alertent l’Occident depuis longtemps de ce danger menaçant le monde.

Le camp est situé dans le gouvernorat d’Hassaké, dont la sécurité est assurée par les forces de sécurité intérieure « Asayish », ainsi que par des combattants des FDS et des Forces d’autodéfense, qui ont libéré les derniers bastions de l’Etat islamique en 2019.
 
Une idéologie terroriste toujours bien vivante à al-Hol
 
Les habitants du camp vivent conformément à la loi islamique, malgré toutes les tentatives des Forces de sécurité intérieure et des Forces démocratiques syriennes (FDS) pour limiter la propagation de l’idéologie de l’Etat islamique.
Bien sûr, les agents de sécurité déploient de grands efforts pour contenir ce « poudrier », un camp où vivent des milliers de partisans ardents de l’Etat islamique. Malgré cela, les membres de l’EI brûlent régulièrement les tentes de ceux soupçonnés de « trahir » l’idéologie de l’EI. Elles n’hésitent pas à tuer ces « traitres », avec des dizaines de meurtres commis au sein du camp.
 
De nombreuses femmes restent fidèles à l’idéologie de l’Etat islamique et n’ont pas l’intention de changer leurs croyances. Cependant, tous les femmes du camp ne peuvent pas être qualifiés de terroristes, dont certaines étant venues en Syrie avec leur mari pour le bien de leurs enfants.
 
Les pays européens semblent ne pas être concernés par leurs ressortissants détenus à al-Hol
 
Malgré les nombreux rapports faisant état du danger que représente ce camp et la situation déplorable de ses résidents, notamment des enfants, les pays étrangers ne se pressent pas pour rapatrier leurs ressortissants, ni pour créer un tribunal international afin de juger les membres emprisonnés de l’Etat islamique pour des crimes qu’ils ont commis en Syrie et en Irak, dont le génocide des Yézidis à Shengal en août 2014.