De nouvelles menaces pèsent sur la région yézidie de Shengal
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La communauté alévie de Turquie: Politisation et redéfinition de ses revendications, 1923-2020
Quel bilan, un après les manifestations de masse qui ont secoué l’Iran ?
2021, l’année de tous les dangers pour le Kurdistan du Sud
IRAK / KURDISTAN DU SUD – Décidemment, pour les Kurdes, chaque nouvelle année qui arrive est synonyme de nouveaux massacres, d’invasions, de misères… En effet, depuis les massacres des civils dans les régions kurdes de Turquie pendant l’hiver 2015/2016, pas une année ne s’achève sans que la Turquie attaque les Kurdes, surtout dans les pays voisins qui sont la Syrie et l’Irak. Ainsi, on a vu la Turquie envahir la région d’Afrin en 2018 et Serê Kanîyê en 2019 d’où elle a chassé les Kurdes qu’elle a remplacés par des colons arabes transférés d’autres régions syriennes. Aujourd’hui, alors qu’elle a intensifié les attaques contre la région d’Ain Issa, au Rojava, la Turquie renforce sa présence militaire dans la région autonome kurde d’Irak (Bashur ou Kurdistan du Sud). Une région en proie à la gronde populaire à cause de la pauvreté et la corruption de la classe politique dirigeante.
La présence du PKK comme prétexte pour ressusciter l’empire ottoman
Dans son invasion du Bashur, la Turquie ne rencontre aucune opposition, car, elle prétend qu’elle occupe la région pour déloger le PKK et que ce dernier et le PDK, le parti au pouvoir au Bashur, sont des frères ennemis opposés idéologiquement. (Pour info, ces 20 dernières années, elle a dépeuplé 361 villages de la province de Duhok.) De plus, la région autonome kurde est très dépendante de la Turquie économiquement et l’occupation sanglante de la province de Kirkuk, riche en pétrole, par les milices chiites pro-Iran après le référendum d’indépendance de 2017 ont isolé d’avantage l’enclave kurde. A cela s’ajoute la gronde populaire qui veut en découdre avec ses dirigeants politiques, que ce soit ceux du clan Barzanî (PDK) ou ceux du clan Talabanî (UPK). En effet, la pauvreté galopante et le népotisme politique ont eu raison de la patience du peuple qui n’hésite plus à descendre dans la rue, comme en l’a vu début décembre, et s’en prendre au pouvoir. Même si les récentes manifestations anti-gouvernementales ont été écrasées dans le sang, tout porte à croire que la jeunesse désargentée du Bashur reprendra la rue dans un futur proche. Alors, les dirigeants du Bashur voient en la Turquie une « bouclier » contre leurs propres citoyens et contre le régime iranien qui aimerait voir la région revenir sous le contrôle du régime central irakien…
Et les États unis dans tout ça ?
A mesure que les mollahs iraniens ont consolidé leur influence en Irak à majorité chiite, les hostilités anti-américaines ont refait surface en Irak où l’ambassade irakienne des États unis a été attaquée au cours de l’année 2020, en plus des attaques à la roquette qui ont visé des soldats américains et anglais en mars dernier. Les Américains voient leur présence non désirée en Irak, alors, ils prévoient de se replier dans la région kurde d’Irak et pour cela, ils font appel à leur allié turc… Les déclarations des responsables américains condamnant le PKK après la mort d’un peshmerga du KDP fut tué lors d’un accrochage entre le KDP et le PKK dans la province de Dohouk devraient être interprétées sous cet angle. Les États unis et son la Turquie ainsi que l’Iran se livre une guerre indirecte sur le dos des Kurdes d’Irak, avec la complicité de certains dirigeants kurdes. C’est pourquoi, on risque d’assister à des événements majeurs menaçant la région autonome kurde d’Irak au cours de l’année 2021.
TURQUIE. Le massacre de Roboski fût le prélude de nouveaux massacres de Kurdes
ROJAVA. Les femmes d’Afrin sous la menace constante de kidnapping et de viol
TURQUIE. La politicienne kurde, Leyla Güven transférée dans une prison de haute sécurité
TURQUIE / BAKUR – La politicienne kurde Leyla Güven a été transférée dans une prison d’Elazığ en pleine pandémie du coronavirus. Pendant des heures, ses avocats ne savaient pas où elle se trouvait après son emprisonnement à Amed (Diyarbakir) d’où elle a été transférée secrètement à Elazig.
La politicienne kurde Leyla Güven a été transférée dans une prison de haute sécurité dans la province de Elazığ mardi. Auparavant, on ne savait pas où se trouvait Leyla Güven depuis plusieurs heures. Ni ses proches ni ses avocats n’ont été informés du transfert de la prison pour femmes d’Amed (Diyarbakir) à la prison de type E d’Elazığ.
Les avocats de Güven ont appris ce transfert lors d’une tentative de visite d’un client mardi après-midi. Les autorités de la prison n’ont fourni aucune information sur le lieu du détention de Güven.
Leyla Güven a été condamnée lundi par un tribunal turc d’Amed à 22 ans et trois mois de prison pour terrorisme douteux. Elle a notamment été accusée de « former et diriger une organisation terroriste » – c’est-à-dire le Parti des travailleurs du Kurdistan. Le tribunal a fondé sa décision sur le fait que Güven fait partie de la double direction, paritaire, de l’organisation faîtière de la société civile DTK (Congrès de la société démocratique).
La politicienne kurde est accusée d’avoir « établi et géré une organisation illégale », « être membre d’une organisation illégale », « avoir incité le public à se joindre à des réunions et manifestations illégales », « participé à des marches illégales (dont des marches contre l’invasion d’Afrin par la Turquie en 2018) ».
Lundi soir, Leyla Güven a été arrêtée à Amed dans l’appartement de son ancienne collègue, Semra Güzel.
Comme aucun procureur n’était présent au palais de justice, les policiers ont emmené la politicienne de 56 ans au département anti-terrorisme, où elle a été forcée de passer la nuit. Ce n’est que mardi matin qu’elle a été transférée au tribunal pour la lecture du verdict, puis remise au Centre correctionnel pour femmes de la province.
Les raisons du transfert de Güven à Elazığ sont encore complètement obscures. Meral Danış Beştaş, cadre du HDP et avocate des droits humain, a parlé d’une application de la politique dite de dispersion lors d’une émission de la chaîne ARTI TV.
La méthode d’éloignement des prisonnier comme instrument de double peine
La méthode pénitentiaire d’éloignement consiste à transférer les prisonniers kurdes dans des prisons éloignées afin de les isoler de leur environnement social et de punir leurs proches en leur faisant parcourir des distances trop longues.
Dans presque tous les cas, les prisonniers concernés sont des prisonniers politiques. Bien que les lois pénales stipulent qu’ils doivent purger leur peine à proximité de leur domicile, il ne s’agit là que d’une note marginale pour la justice turque, qui n’a plus d’intérêt. Ce faisant, le pouvoir judiciaire ignore également un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, qui considère cette méthode comme une violation de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme.
Ce n’est pas la première fois que Güven est arrêtée. En 2009, elle a été emprisonnée dans le cadre des « opérations du KCK », critiquées au niveau international, et n’a été libérée qu’au bout de cinq ans. Au moment de son arrestation, Güven était maire d’Urfa / Viranşehir.
En janvier 2018, elle a de nouveau été placée en détention préventive, cette fois-ci pour ses critiques de la guerre d’agression contre Afrin.
À l’époque, elle a entamé une grève de la faim de 200 jours en novembre de la même année pour la levée des conditions d’isolement d’Abdullah Öcalan, emprisonné sur l’île-prison d’Imrali depuis 1999, avec plus de 7 000 personnes participantes au dernier décompte.
En juin dernier, Güven a été arrêté à nouveau, quelques heures seulement après que le Parlement d’Ankara ait révoqué son mandat et donc aussi son immunité. La raison invoquée était le verdict désormais juridiquement contraignant du procès du KCK.
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