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De nouvelles menaces pèsent sur la région yézidie de Shengal

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« Shengal est une région stratégiquement importante. (…) Les États-Unis ont leurs propres plans dans la région. Ils veulent attaquer l’Iran et ont besoin de Shengal pour cela. Shengal occupe une position centrale. A cette fin, on veut sacrifier le peuple yézidi encore une fois », déclare la politicienne kurde-yézidie Feleknas Uca.
 
La députée du HDP, Feleknas Uca prévient que l’accord conclu en octobre entre le gouvernement irakien et le PDK à Bagdad sur l’avenir de la principale zone d’implantation yézidie de Shengal pourrait entraîner de nouveaux massacres.
 
La porte-parole pour la politique étrangère du groupe parlementaire HDP rappelle que l’attaque de l’EI contre Shengal en 2014 était le 75e massacre contre le peuple yézidi:
 
« En août 2014, un massacre du peuple yézidis a été commis sous les yeux du monde. Le monde entier a regardé, personne n’a empêché ce massacre. Des centaines de milliers de yézidis sont devenus des réfugiés dans leur propre pays. Environ 150 000 personnes se sont déplacées vers le mont Shengal. à travers un couloir ouvert par des jeunes kurdes. Le peuple yézidi a lutté pendant des jours sans nourriture ni boisson. Des centaines de personnes sont mortes de faim et de soif. Après le massacre, une nouvelle vie a été construite à Shengal. Le peuple yézidi a proclamé son autonomie et ont établi leurs propres conseils. Ainsi, leurs propres forces de défense ont également été formées. Les femmes qui ont été libérées de la captivité de l’EI ont rejoint les YPJ par la suite. »
 
On veut dépeupler Shengal
 
Selon Uca, les unités de résistance YBŞ et YJŞ ont fait de grands sacrifices pour défendre Shengal. Concernant l’accord, la politicienne du HDP déclare:
 
« L’accord vise à dépeupler Shengal. Les décisions sont prises sans impliquer la population. Ces décisions sont politiquement motivées. L’ensemble du concept Shengal est basé sur une initiative visant à permettre une attaque américaine contre l’Iran. Shengal doit être dépeuplé pour dégager la voie. L’accord n’est pas seulement entre Bagdad et le PDK, les États-Unis sont derrière lui. À part le PDK, toutes les parties et institutions du Kurdistan du Sud sont contre.
 
Des machinations sales sont effectuées sur Shengal. De telles machinations ont existé avant, mais les gens n’ont pas quitté la région et n’ont laissé ces jeux aller nulle part. Le fait que le peuple yézidi s’organise effraie ces forces, alors des plans sont en cours d’élaboration pour d’autres massacres. Le 14 août 2007, il y a eu un massacre important qui a été commis contre les Yézidis, des centaines de personnes ont perdu la vie. Déjà à cette époque, on voulait dépeupler Shengal. Depuis, les jeunes yézidis ont voulu protéger leur patrie et être autonomes. Après l’attaque de l’EI en 2014, ils ont finalement organisé et construit leurs propres forces de défense.
 
Qui était à Shengal en 2014? Les peshmergas du KDP étaient là. Avant le massacre, les jihadistes de l’EI sont venus et ont distribué des tracts disant qu’ils venaient boire du thé pendant les vacances. Et puis ils ont attaqué. Avant l’arrivée des jihadistes de l’EI, les peshmergas du PDK ont collecté les armes du peuple yézidi. Après cela, le massacre a eu lieu. Il y a quelques jours, le gouvernement central irakien a voulu collecter des armes auprès des Yézidis à Shengal. C’est le signe d’un autre massacre. On veut que le peuple yézidi soit privé de tout moyen de défense pour que le massacre soit encore plus grand. Pour cette raison, une décision politique a été prise et les pays européens la soutiennent. »
 
Politique d’occupation
 
Uca souligne que les États-Unis veulent établir une ceinture sunnite entre Bagdad et Shengal, poursuivant: « Shengal est une région stratégiquement importante. D’un côté, le Rojava, et de l’autre, l’Iran. Les États-Unis ont leurs propres plans dans la région. Ils veulent attaquer l’Iran et ont besoin de Shengal pour cela. Shengal occupe une position centrale. A cette fin, on veut sacrifier le peuple yézidi encore une fois. Les Yézidis ne se sont pas inclinés dans le passé et ne le feront pas maintenant. »
 
Concernant les ambitions d’occupation turque dans la région, Feleknas Uca explique que le PDK s’est fait un partenaire de la Turquie: « Les zones de défense de Medya sont bombardées quotidiennement, il y a des opérations constantes. L’Etat turc veut occuper non seulement Maxmur et Shengal, mais dans tout le Kurdistan du Sud. Davantage de troupes y sont stationnées chaque jour. Le PDK et l’Etat turc coopèrent ouvertement.
 
Erdogan a déclaré qu’il aimerait voir un accord similaire à celui sur Shengal pour Maxmur également. Les habitants de Maxmur ont dû quitter leurs maisons du nord du Kurdistan à cause de la politique de guerre de la Turquie. Maintenant, les gens doivent à nouveau être déplacés par une politique sale. Avec cette politique, le peuple yézidi et le peuple de Maxmur sont recherchés et tués. Ni les habitants de Shengal ni ceux de Maxmur ne se plieront à cette politique. (…) »
 

Un responsable militaire de Girê Spî réfute les allégations d’accord avec la Russie concernant Ain Issa

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SYRIE / ROJAVA – Le commandant en chef du Conseil militaire de Girê Spî (Tal Abyad) a démenti tout accord avec les forces russes concernant Ain Issa, région contrôlée par les forces arabe-kurdes. Il a déclaré que leurs forces faisaient face aux tentatives turques de prendre le contrôle la route internationale.
 
Lundi, des attaques d’artillerie turque ont visé des villages sur l’autoroute M4, à 3 km à l’est de la ville d’Ain Issa, un jour après le meurtre de 6 mercenaires lors d’une opération d’infiltration ratée visant à contrôler les villages d’Al-Jahbel et Al-Mushairfah, avec des soutien.
 
Le commandant du Conseil militaire de Tal Abyad pour Girê Spî, Riad al-Khalaf s’est entretenu avec l’agence de presse ANHA et a déclaré qu’en ce moment, leurs forces répondaient aux attaques de la Turquie et de ses mercenaires voulant contrôler la route internationale M4.
 
Al-Khalaf a affirmé que toutes les nouvelles concernant tout accord avec les forces russes étaient « sans fondement » et que la carte de la situation est toujours intacte après 6 semaines de renforcement et d’agression militaire turque.
 
Cela intervient alors que la présence des forces gouvernementales syriennes est limitée à un certain nombre de points militaires sur les lignes d’engagement, à la lumière des renforts militaires russes pour les lignes arrière.
 
La ville d’Ain Issa est témoin de manifestations quotidiennes devant la base russe, parallèlement aux bombardements turcs qui ont ciblé les environs de la base pendant des semaines sans aucune réponse militaire ou politique de l’État russe garant.
 
Les forces russes et les forces gouvernementales syriennes sont déployées dans les zones de contact avec l’occupation turque et ses mercenaires, à la suite de l’accord de Sotchi du 22 octobre entre Moscou et Ankara, pour surveiller le processus de cessez-le-feu. C’est en effet ce que les forces russes ignorent, malgré les victimes des bombardements turcs visant les quartiers nord d’Ain Issa et un certain nombre de villages sur la route internationale.
 

La communauté alévie de Turquie: Politisation et redéfinition de ses revendications, 1923-2020

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« Les Alévis apparaissent, aux côtés des Kurdes, comme l’une des minorités subissant en Turquie les discriminations les plus médiatisées – et, partant, les plus connus. Si la position victimaire des Alévis est quasi-systématiquement soulignée par les différents médias traitant du sujet, ces derniers s’interrogent rarement sur l’activisme politique des Alévis et leurs positions vis-à-vis des enjeux identitaires et politiques en Turquie. »
 
Un extrait du premier des 4 volés d’un article traitant de la question alévie en Turquie écrit par le journaliste Emile Bouvier.
 
A lire sur le site Les clés du Moyen-Orient
 

Quel bilan, un après les manifestations de masse qui ont secoué l’Iran ?

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IRAK / ROJHILAT – Il y a un an, des Iraniens (et les Kurdes du Rojhilat) descendaient en masse dans la rue, appelant au changement du régime. En réponse, les mollahs ont sortie l’artillerie lourde. Ils ont arrêté des milliers de manifestants, en ont tué plusieurs centaines et blessé des milliers d’autres. Alors que de nombreux manifestants, dont le lutteur olympique Navid Afkari, ont depuis été condamnés à mort, quel bilan tirer de ces événements et que dire de la position de la gauche anti-impérialiste occidentale vis-à-vis du régime iranien ? Réponse apportée par le collectif98, un groupe d’internationalistes kurdo-iraniens:
 
« Nous protestons contre des problèmes qui font partie d’un système global. Nous avons atteint un niveau de crise tel que le système ne peut plus les contenir », a dit un manifestant au milieu du soulèvement chilien. La même chose peut être dite par celles et ceux qui sont sortis des profondeurs de l’enfer social, en Iran : ils en avaient assez de la République islamique dans son ensemble. À l’instar des prolétaires qui ont façonné la vague mondiale des luttes en 2018–2019 – en Algérie, au Liban, au Soudan, au Chili ou encore en France avec les gilets jaunes -, celles et ceux qui ont participé au soulèvement iranien de novembre sont parvenus à la conclusion que leur avenir dépend de la mise à bas d’un système qui se reproduit par l’exploitation, la pauvreté de masse et la marchandisation des moyens de vie les plus élémentaires. Ceci posé, la crise à laquelle la République islamique d’Iran se voit actuellement confrontée ne peut être simplement attribuée à une « crise de légitimité ». Les sanctions étasuniennes n’en sont pas non plus l’unique cause. Il s’agit plutôt d’une crise de « gouvernementalité », c’est-à-dire d’une crise socio-économique, politique et idéologique — aggravée par les conséquences du réchauffement climatique et la crise épidémiologique du Covid-19.
 
La République islamique d’Iran ne peut que recourir à la violence pour faire taire les millions de personnes privées de droits démocratiques fondamentaux et des moyens élémentaires de reproduction sociale (logement, santé, éducation, emploi, air respirable, eau potable…). La répression brutale du soulèvement de novembre 2019 a mis en lumière à la fois la profondeur de la crise et le degré de radicalisation de la jeunesse, dont l’existence sociale est devenue de plus en plus insupportable. Dans certaines villes, et en particulier celles habitées par des « minorités » ethniques racialisées telles que les Arabes ou les Kurdes, les chars du gouvernement ont roulé dans les rues tandis que les forces gouvernementales affiliées utilisaient des mitrailleuses lourdes de type DShk.
 
Bien que la République islamique d’Iran tire son origine de la violence inhérente à tout projet de gouvernement et continue de dépendre structurellement de la violence propre à tout régime autoritaire, la répression du soulèvement de novembre s’est avérée aussi choquante que sans précédent — du moins, depuis la consolidation complète du pouvoir à la suite de la guerre Iran-Irak en 1988. Au regard de la nature inédite de cette violence étatique, la situation actuelle ressemble de plus en plus aux premiers temps de la République islamique d’Iran (1979–1988) : la violence d’État systématique était alors utilisée comme moyen d’établir le régime. En d’autres termes, le pouvoir des « révolutionnaires » islamistes n’aurait pu être consolidé sans la guerre ethnonationaliste déclarée par Khomeiny contre les « minorités » ethniques — comme les Kurdes, les Arabes et les Turkmènes —, sans la guerre patriarcale lancée contre les femmes et leur corps (le plus évident : le hijab obligatoire) et, bien sûr, sans le massacre de milliers de dissidents politiques dans les prisons durant la première décennie de l’ère post-révolutionnaire. Le « retour » actuel de cette ère antérieure s’exprime le plus nettement dans les images et les vidéos qui montrent la police en train de tirer sur la poitrine et la tête de manifestants au cours du dernier soulèvement, ainsi que dans les exécutions de personnes « ordinaires » au cours des mois qui ont suivi. Ceci dans un contexte où la base de soutien du mouvement avait considérablement diminué par rapport à ses premiers jours.
 
La révolution ne sera pas télévisée
 
La République islamique d’Iran fait l’objet de soulèvements massifs à un rythme chronique – chaque mobilisation s’avouant plus conflictuelle que la précédente. Le soulèvement de novembre en 2019 était autrement plus étendu et « militant » que celui de 2017–2018, lorsque les étudiants de gauche exprimèrent à Téhéran, pour la première fois, un refus du système dans son ensemble : « Réformistes, extrémistes, le jeu est terminé ! » Plus important encore, la République islamique d’Iran est confrontée à des luttes et des mouvements de plus en plus nombreux de travailleurs, d’étudiants, d’enseignants, de retraités, de femmes et de minorités ethniques et religieuses. Ces deux « niveaux » de lutte – le soulèvement spontané de masse et les formes plus organisées de résistance — sont interdépendants. Le premier a radicalisé le second, le rendant plus politique qu’auparavant. Ainsi, les revendications de certaines parties de la classe ouvrière se sont écartées de l’amélioration des conditions de travail, des salaires et de la dé-privatisation pour se tourner vers la gestion autonome des usines et des alternatives radicales.
 
Malheureusement, les effets écrasants de la crise et la subjectivité politique des opprimés sont sous-représentés, ou mal représentés, dans les médias – notamment occidentaux. En ce qui concerne l’action politique, ce n’est qu’à travers la figure de l’activiste des droits de l’Homme que les récits de subjectivités politiques y trouvent leur chemin. Pendant ce temps, les médias mainstream déforment bien souvent la crise en la présentant comme le produit des sanctions étasuniennes ; en réalité, en Iran, le néolibéralisme est structuré par la corruption systématique de son oligarchie dirigeante « rentière » ainsi que par l’intégration de son économie au capitalisme mondial. Cela ne veut pas dire que les sanctions économiques imposées aient été insignifiantes, ni qu’il faille sous-estimer leurs effets extrêmement destructeurs et négatifs sur des millions de vies en Iran : au contraire. L’ensemble actuel de sanctions économiques a non seulement privé les gens de l’accès aux médicaments de base pour les maladies chroniques, mais également contribué efficacement à la dépression croissante du rial sur le marché mondial. Les sanctions économiques ont sans conteste intensifié la crise, mais elles ne peuvent être considérées comme sa condition fondamentale et sa cause ultime. Malgré cela, la stratégie idéologique de la République islamique d’Iran pour justifier la crise économique est de présenter tous les problèmes « intérieurs » comme des problèmes « géopolitiques » – comme provenant, donc, de l’extérieur de l’Iran et résultant des actions entreprises par ses ennemis impérialistes.
 
Le pseudo-anti-impérialisme
 
Malgré la menace bien réelle et réactionnaire posée par les puissances impérialistes, ce que la gauche internationaliste doit examiner sérieusement, c’est la prétention de la République islamique d’Iran à être un État « anti-impérialiste ». Depuis la Révolution de 1979, les classes dirigeantes iraniennes ont acquis une légitimité grâce à un discours manipulateur « anti-impérialiste » par lequel les interventions géopolitiques des Gardiens de la Révolution dans la région sont justifiées comme un moyen de dissuasion contre l’impérialisme américain et ses alliés (en particulier Israël et l’Arabie saoudite). Ce discours a pris un nouvel élan après les atrocités impérialistes américaines en Irak et en Afghanistan, et l’intensification consécutive des rivalités géopolitiques dans la région. C’est cette propagande de longue date qui a trompé certaines fractions de la gauche mondiale, en les transformant purement et simplement en partisans de la République islamique d’Iran.
 
Les pseudo-anti-impérialistes de gauche ferment les yeux sur la répression politique et la dépossession des peuples à l’intérieur de l’Iran, ou bien ils reconnaissent les problèmes « internes » mais les minimisent activement en soutenant que « l’axe de la résistance » a la « priorité » sur les antagonismes « internes » en Iran — comme si la République islamique d’Iran était une véritable force anti-impérialiste6… Ces pseudo-anti-impérialistes formulent le problème de façon faussement binaire : soit nous devons choisir le camp de l’Iran, d’Assad, du Hezbollah et de la Russie-Chine, soit nous sommes confrontés à l’Empire global des États-Unis et de ses alliés. Ils passent sous silence les interventions de la République islamique d’Iran en Irak, au Liban, en Palestine, en Syrie et au Yémen, qu’elles soient directes ou indirectes, à travers son soutien militaire, économique et idéologico-politique aux forces réactionnaires — telles que les Hachd al-Chaabi, le Hezbollah, le Hamas, Assad et les Houthis. Les pseudo-anti-impérialistes s’opposent à l’impérialisme américain en défendant sans position critique les interventions régionales de la République islamique d’Iran.
 
Il ne s’agit pas de « choisir » entre deux monstres, mais bien plutôt de trouver une « troisième voie » à même de dépasser ce faux dualisme. La révolution d’octobre en Irak et les luttes actuelles en Iran ouvrent la voie à une telle alternative, en rejetant à la fois la République islamique d’Iran et ses mercenaires, d’une part, et les États-Unis, de l’autre. Si la gauche croit en l’internationalisme, alors le masque « anti-impérialiste » doit être ôté du visage de la République islamique d’Iran. Cela peut être fait en portant la voix des luttes à l’intérieur de l’Iran et en dénonçant les atrocités du régime dans la région, et en s’opposant, simultanément, à l’impérialisme mondial des États-Unis, de la Chine et de la Russie.

2021, l’année de tous les dangers pour le Kurdistan du Sud

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IRAK / KURDISTAN DU SUD – Décidemment, pour les Kurdes, chaque nouvelle année qui arrive est synonyme de nouveaux massacres, d’invasions, de misères… En effet, depuis les massacres des civils dans les régions kurdes de Turquie pendant l’hiver 2015/2016, pas une année ne s’achève sans que la Turquie attaque les Kurdes, surtout dans les pays voisins qui sont la Syrie et l’Irak. Ainsi, on a vu la Turquie envahir la région d’Afrin en 2018 et Serê Kanîyê en 2019 d’où elle a chassé les Kurdes qu’elle a remplacés par des colons arabes transférés d’autres régions syriennes. Aujourd’hui, alors qu’elle a intensifié les attaques contre la région d’Ain Issa, au Rojava, la Turquie renforce sa présence militaire dans la région autonome kurde d’Irak (Bashur ou Kurdistan du Sud). Une région en proie à la gronde populaire à cause de la pauvreté et la corruption de la classe politique dirigeante.

 

La présence du PKK comme prétexte pour ressusciter l’empire ottoman  

Dans son invasion du Bashur, la Turquie ne rencontre aucune opposition, car, elle prétend qu’elle occupe la région pour déloger le PKK et que ce dernier et le PDK, le parti au pouvoir au Bashur, sont des frères ennemis opposés idéologiquement. (Pour info, ces 20 dernières années, elle a dépeuplé 361 villages de la province de Duhok.) De plus, la région autonome kurde est très dépendante de la Turquie économiquement et l’occupation sanglante de la province de Kirkuk, riche en pétrole, par les milices chiites pro-Iran après le référendum d’indépendance de 2017 ont isolé d’avantage l’enclave kurde. A cela s’ajoute la gronde populaire qui veut en découdre avec ses dirigeants politiques, que ce soit ceux du clan Barzanî (PDK) ou ceux du clan Talabanî (UPK). En effet, la pauvreté galopante et le népotisme politique ont eu raison de la patience du peuple qui n’hésite plus à descendre dans la rue, comme en l’a vu début décembre, et s’en prendre au pouvoir. Même si les récentes manifestations anti-gouvernementales ont été écrasées dans le sang, tout porte à croire que la jeunesse désargentée du Bashur reprendra la rue dans un futur proche. Alors, les dirigeants du Bashur voient en la Turquie une « bouclier » contre leurs propres citoyens et contre le régime iranien qui aimerait voir la région revenir sous le contrôle du régime central irakien…

Et les États unis dans tout ça ?

A mesure que les mollahs iraniens ont consolidé leur influence en Irak à majorité chiite, les hostilités anti-américaines ont refait surface en Irak où l’ambassade irakienne des États unis a été attaquée au cours de l’année 2020, en plus des attaques à la roquette qui ont visé des soldats américains et anglais en mars dernier. Les Américains voient leur présence non désirée en Irak, alors, ils prévoient de se replier dans la région kurde d’Irak et pour cela, ils font appel à leur allié turc… Les déclarations des responsables américains condamnant le PKK après la mort d’un peshmerga du KDP fut tué lors d’un accrochage entre le KDP et le PKK dans la province de Dohouk devraient être interprétées sous cet angle. Les États unis et son la Turquie ainsi que l’Iran se livre une guerre indirecte sur le dos des Kurdes d’Irak, avec la complicité de certains dirigeants kurdes. C’est pourquoi, on risque d’assister à des événements majeurs menaçant la région autonome kurde d’Irak au cours de l’année 2021.

 

TURQUIE. Le massacre de Roboski fût le prélude de nouveaux massacres de Kurdes

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TURQUIE / BAKUR – Le 28 décembre 2011, 34 civils kurdes, dont 19 enfants, étaient tués par des avions de guerre turcs à Roboski. Neuf ans après ce meurtre de masse délibéré, les responsables de ce massacre n’ont pas été traduits en justice, pire, depuis, la Turquie a massacré d’autres civils kurdes à l’intérieur de ses frontières mais aussi au Rojava, dans le nord de la Syrie, et dans la région yézidie de Shengal, ainsi qu’au Kurdistan d’Irak, en toute impunité.
 
Dans la nuit du 28 décembre 2011, des avions de combat turcs ont bombardé une zone à la frontière avec le sud du Kurdistan (Kurdistan irakien). Les bombes ont tué 34 Kurdes, principalement des adolescents, sur le chemin du retour de la frontière irakienne qu’ils avaient traversée pour le « commerce frontalier » des villages de Gülyazı (Bejuh) et Ortasu (Roboskî) dans le quartier Uludere (Qileban) de Şırnak (Şirnex). Neuf ans après ce massacre, les familles des victimes ne croient pas en la justice turque alors qu’ils regardent d’autres civils kurdes se faire massacrés dans d’autres parties du Kurdistan depuis les massacres de Cizre, Sur, Silopi… en 2015/2016 et du Rojava, Bashur, Shengal… encore aujourd’hui.
 
Parmi les 34 victimes, il y avait plusieurs fratries
 
Les villages de Roboskî et Bejuh ont été formés dans les années 90, lorsque des dizaines de personnes chassées de leurs villages évacués se sont installées ici près de leurs proches après que leurs propres terres et villages ont été évacués par les forces de sécurité de l’État turc.
 
Jusqu’à présent, les forces de l’État turc ont posé des mines à travers les terres autour des villages, qui ont coûté la vie à cinq personnes et laissé plus de 20 autres paralysées. Il serait difficile d’estimer le nombre d’animaux tués dans les explosions de mines.
 
Ce qu’on appelle «frontière commerciale», «frontière» et ce que l’État et ses partisans appellent «contrebande» est la seule opportunité pour les gens d’ici de gagner leur vie. Ils n’appellent pas cela de la «contrebande» car les gens d’ici n’ont jamais reconnu les frontières que les autorités compétentes leur ont imposées. Ils sont impliqués dans la « contrebande » depuis l’époque de leurs grands-parents car ils ont toujours eu des familles, des proches ou des champs en Irak, de « l’autre côté » de la « frontière ». En fait, il n’y a pas de frontière physique en question, à la frontière il n’y a qu’une pierre avec le numéro 15 gravé dessus.
 
Sur ces terres « nationales », le reste d’un empire qui s’étendait sur trois continents, les gens vivaient des traumatismes sociaux au-delà de l’empire. Les gens vivent avec le traumatisme d’une histoire de grands massacres qui vont du génocide arménien au génocide de Dersim, des pogroms du 6 au 7 septembre aux coups d’État militaires, des massacres de Çorum, Maras et Mamak au massacre de Madımak, du massacre du 28 février dans le village de Zanqirt (Bilge) à celui de Roboski qui fût suivi par les massacres commis à Cizre, Sur, Silopi, Nusaybin… et dans d’autres régions kurdes au delà des frontières turques. Cet énième massacre raciste qui est entré dans l’histoire sous le nom de « Massacre de Roboski » est un maillon de cette chaîne de traumatismes vécus par le peuple kurde condamné à vivre sous le colonialisme turco-arabo-perse depuis un siècle maintenant.
 
Dans la soirée du 28 décembre 2011, un groupe de villageois est allé faire ce qu’il ferait normalement, le « commerce frontalier » (kolbarie). Ils sont allés comme d’habitude à la connaissance et à la vue des unités militaires locales qui avaient déjà vidé tous les sites militaires de la région et ouvert la voie aux commerçants frontaliers un mois avant le massacre. Selon Murat Karayılan, président du Conseil exécutif du KCK (Union des communautés du Kurdistan), la zone où le bombardement a été effectué n’a jamais été utilisée par le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) depuis 1991.
 
Sur le chemin du retour de la frontière, les membres du groupe ont vu que les soldats turcs avaient fermé les trois sentiers allant au village. Ils ont subi un coup de semonce et des tirs d’artillerie sans être avertis de s’arrêter. Ubeydullah Encü, père de Muhammed Encü, 13 ans, qui a également perdu la vie cette nuit-là, a déclaré qu’il avait appelé le commandant du poste militaire près du village et l’avait informé qu’un groupe de personnes, dont son enfant, se trouvait dans zone. Le commandant a dit à Encü qu’il était au courant des gens là-bas et a répondu qu’ils venaient de tirer un coup de semonce pour intimidation. Cependant, les événement ne se sont pas déroulés de cette façon et leurs enfants ont été pris pour cible par les bombes des avions de combat F-16.
 
Les villageois qui se sont précipités sur les lieux après le bombardement racontent que 13 personnes étaient encore en vie et que les corps des autres brûlaient lorsqu’ils y sont arrivés. Ces personnes, qui en chemin ont rencontré des soldats de retour de la région, ont dû transporter les survivants blessés par leurs propres efforts car aucun responsable ne s’est rendu sur les lieux malgré le fait que des personnes aient informé les autorités turques peu après le massacre. Les soldats des postes militaires à proximité ont refusé aux équipes de secours de Şırnak la permission de se rendre sur les lieux pour récupérer les corps des victimes et des blessés. « Nous avons rassemblé les parties de leurs corps et essayé de les emmener dans notre village sur le dos des ânes qui ont survécu au bombardement. Tous les villageois qui étaient là ce jour-là savent que beaucoup de blessés ont succombé à leurs blessures et / ou sont morts de froid. 17 des 34 victimes étaient des enfants de moins de 18 ans. Quiconque visite le village une fois peut voir quel type de traumatisme il a causé. Les gens du village souffrent de dépression psychologique depuis ce jour, il y a huit ans. »
 
Cet événement tragique incontestablement médiatique n’a cependant pas été rapporté par les médias turcs pendant plus de 12 heures, tandis que certains des très rares personnes qui voulaient le rapporter ont été empêchées par leurs directeurs. Alors que les autorités de l’État ont commencé à faire des déclarations officielles sur le massacre, les médias ont eu recours à l’euphémisme et l’ont signalé sous le titre « incident près de la frontière irakienne ». Les débats des jours suivants se sont limités à demander « si les victimes étaient des passeurs ou des terroristes » et « si l’incident était un accident, une négligence ou un piège ».

Dans l’Ouest de la Turquie, la société turque a organisé toute la nuit des célébrations du nouvel an trois jours après le massacre, comme s’il ne s’était rien passé dans le pays, tandis que les habitants de Roboski vivaient une nuit douloureuse après avoir ramassé les corps de leurs frères et leurs fils en morceaux.
 
En remerciant le chef de la défense et le commandement militaire pour la « sensibilité dont ils ont fait preuve » après le massacre, le Premier ministre turc de l’époque, Recep Tayyip Erdoğan, a donné le signe de l’attitude que l’État turc aurait désormais.
 
Selon le témoignage des villageois, les autorités turques qui ont empêché les ambulances et les hélicoptères à se rendre sur les lieux la nuit du massacre ont envoyé une équipe sur les lieux un jour plus tard et ont fait rassembler tous les restes (parties de personnes et d’animaux) dans la zone et les ont brûlés, faisant disparaître des preuves en d’autres termes. Le procureur qui a qualifié le massacre d’erreur (…) a demandé à une équipe d’enquêter sur les lieux du crime avec un hélicoptère en vol et a écrit qu’ils «n’avaient rien vu» sur les lieux.
 
Le processus a avancé de manière si imprécise que même les noms et le nombre de victimes ont été enregistrés de manière erronée dans les rapports d’autopsie et donc dans les rapports des organisations des droits de l’Homme qui ont fondé leurs informations sur ces rapports. À la suite d’une série de reportages dans le village peu après l’incident, des organisations tels que MAZLUMDER, l’association des droits de l’homme (IHD), le barreau de Diyarbakır, la Confédération des syndicats des travailleurs du secteur public (KESK) et la plate-forme de la justice pour la fraternité (KİAP) ont convenu que le l’incident était un massacre.
Cette nuit-là, comme l’explique Ferhat Encü, frère de l’une des victimes et ancien député du HDP: « L’État est devenu une bombe et il a plu sur nous depuis les airs, ce qui a choqué nos enfants et nos proches (…). L’État qui a fait des morts et nous a laissés seuls avec nos proches décédés a en outre proféré des menaces après le massacre et tenté de nous empêcher d’enterrer les victimes côte à côte ».
 
En revanche, l’état-major turc a déclaré que l’opération s’est déroulée selon les procédures standard. « L’événement est douloureux sur le plan humanitaire, cependant, sur le plan militaire, il a été exécuté dans le cadre du mécanisme de prise de décision des opérations transfrontalières et dans le cadre des règles établies et des pouvoirs accordés aux forces armées turques », a déclaré l’état-major turc ajoutant que « des bombardements ont été effectués après avoir reçu des informations non confirmées selon lesquelles il y avait environ 30 terroristes dans la région ».
 
«Les forces de sécurité ont consulté les autorités compétentes et ont fait ce qui était nécessaire. Des erreurs peuvent toujours se produire», a déclaré le Premier ministre d’alors, Tayyip Erdoğan.

ROJAVA. Les femmes d’Afrin sous la menace constante de kidnapping et de viol

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SYRIE / ROJAVA – Dans le canton kurde d’Afrin envahi par la Turquie en mars 2018, il y a des femmes qui n’ont pas quitté leur domicile depuis l’invasion. Désormais, les femmes et les filles  d’Afrin vivent sous la menace constante d’être kidnappées ou d’être violées.
 
Pendant des années, le canton kurde d’Afrin était considérée comme un havre de paix dans une Syrie en guerre. L’armée turque et ses gangs islamistes ont occupé le canton le 18 mars après 3 mois d’attaques aériennes et terrestres sanglantes. Des centaines de milliers de personnes ont du fuir le canton. Ceux qui sont restés payent cher leur décision, la Turquie étant décidée à turquifier la région où elle a opéré un nettoyage ethnique visant les Kurdes/yézidie, chrétiens, Arméniens…
 
Depuis 2018, la population, les femmes et les filles en particulier, d’Afrin subissent la barbarie digne de DAECH. Les femmes doivent porter le voile islamique rendu obligatoire, elles sont kidnappées, violées et torturées. Ces crimes ont été confirmés par un rapport de l’ONU. Cependant, la communauté internationale n’a pris aucune mesure et les sanctions contre la Turquie font défaut.
 
Le voile intégral obligatoire
 
La journaliste Sozda Oremar travaille dans la région. Elle a parlé à l’agence kurde Mezopotamya de la situation à Afrin. Les femmes sont emprisonnées dans leurs foyers depuis que la ville a été prise, a déclaré Oremar. Dans l’espace public, elles sont considérées comme haram (impures). Des panneaux ont été placés dans les rues pour obliger les femmes à porter le voile. « Les femmes sont enfermées dans la maison. Les jeunes femmes en particulier ont peur de quitter la maison. Il y a des femmes qui ne sont pas sorties depuis des années. Elles sont victimes de harcèlement et de viol par des jihadistes dans la rue. Cependant, elles ne sont pas non plus en sécurité à la maison. Si les jihadistes apprennent qu’une jeune femme est dans une maison, elle sera attaquée et kidnappée. »
 
Les déclarations de la journaliste sont confirmées par l’organisation de défense des droits humains d’Afrin, le Centre de documentation sur les violations des droits dans le nord de la Syrie, le Comité de recherche et de statistique de l’association des femmes Kongreya Star à Qamishlo et le « Missing Afrin Women project« .
 
Un millier de femmes enlevées
 
Selon l’organisation de défense des droits humains d’Afrin, un millier de femmes ont été enlevées entre le 20 janvier 2018 et septembre 2020. Le sort de 400 des victimes d’enlèvement n’est pas clair. 76 femmes ont été assassinées et 76 autres ont été violées. Le mariage des enfants est passé de 10 à 40%. Au cours des onze premiers mois de 2020 seulement, 805 femmes ont été enlevées, dont 54 assassinées.
 
Le comité de recherche et de statistique de l’association des femmes Kongra Star à Qamishlo a préparé un rapport triennal sur la situation des femmes à Afrin. Le rapport documente les cas de viol et de meurtre avec des détails précis sur l’identité des femmes concernées. En 2020, 30 enlèvements et cinq meurtres de femmes ont fait l’objet d’une enquête, 13 femmes ont été libérées contre rançon.
 
« Missing Afrin Women » rapporte sur onze femmes enlevées en novembre. L’une des femmes enlevées a été libérée, le sort des dix autres reste inconnu.
 

TURQUIE. La politicienne kurde, Leyla Güven transférée dans une prison de haute sécurité

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TURQUIE / BAKUR – La politicienne kurde Leyla Güven a été transférée dans une prison d’Elazığ en pleine pandémie du coronavirus. Pendant des heures, ses avocats ne savaient pas où elle se trouvait après son emprisonnement à Amed (Diyarbakir) d’où elle a été transférée secrètement à Elazig.

La politicienne kurde Leyla Güven a été transférée dans une prison de haute sécurité dans la province de Elazığ mardi. Auparavant, on ne savait pas où se trouvait Leyla Güven depuis plusieurs heures. Ni ses proches ni ses avocats n’ont été informés du transfert de la prison pour femmes d’Amed (Diyarbakir) à la prison de type E d’Elazığ.

Les avocats de Güven ont appris ce transfert lors d’une tentative de visite d’un client mardi après-midi. Les autorités de la prison n’ont fourni aucune information sur le lieu du détention de Güven.

Leyla Güven a été condamnée lundi par un tribunal turc d’Amed à 22 ans et trois mois de prison pour terrorisme douteux. Elle a notamment été accusée de « former et diriger une organisation terroriste » – c’est-à-dire le Parti des travailleurs du Kurdistan. Le tribunal a fondé sa décision sur le fait que Güven fait partie de la double direction, paritaire, de l’organisation faîtière de la société civile DTK (Congrès de la société démocratique).

La politicienne kurde est accusée d’avoir « établi et géré une organisation illégale », « être membre d’une organisation illégale », « avoir incité le public à se joindre à des réunions et manifestations illégales », « participé à des marches illégales (dont des marches contre l’invasion d’Afrin par la Turquie en 2018) ». 

Lundi soir, Leyla Güven a été arrêtée à Amed dans l’appartement de son ancienne collègue, Semra Güzel.

Comme aucun procureur n’était présent au palais de justice, les policiers ont emmené la politicienne de 56 ans au département anti-terrorisme, où elle a été forcée de passer la nuit. Ce n’est que mardi matin qu’elle a été transférée au tribunal pour la lecture du verdict, puis remise au Centre correctionnel pour femmes de la province.

Les raisons du transfert de Güven à Elazığ sont encore complètement obscures. Meral Danış Beştaş, cadre du HDP et avocate des droits humain, a parlé d’une application de la politique dite de dispersion lors d’une émission de la chaîne ARTI TV.

La méthode d’éloignement des prisonnier comme instrument de double peine

La méthode pénitentiaire d’éloignement consiste à transférer les prisonniers kurdes dans des prisons éloignées afin de les isoler de leur environnement social et de punir leurs proches en leur faisant parcourir des distances trop longues.

Dans presque tous les cas, les prisonniers concernés sont des prisonniers politiques. Bien que les lois pénales stipulent qu’ils doivent purger leur peine à proximité de leur domicile, il ne s’agit là que d’une note marginale pour la justice turque, qui n’a plus d’intérêt. Ce faisant, le pouvoir judiciaire ignore également un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, qui considère cette méthode comme une violation de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Ce n’est pas la première fois que Güven est arrêtée. En 2009, elle a été emprisonnée dans le cadre des « opérations du KCK », critiquées au niveau international, et n’a été libérée qu’au bout de cinq ans. Au moment de son arrestation, Güven était maire d’Urfa / Viranşehir.

En janvier 2018, elle a de nouveau été placée en détention préventive, cette fois-ci pour ses critiques de la guerre d’agression contre Afrin.

À l’époque, elle a entamé une grève de la faim de 200 jours en novembre de la même année pour la levée des conditions d’isolement d’Abdullah Öcalan, emprisonné sur l’île-prison d’Imrali depuis 1999, avec plus de 7 000 personnes participantes au dernier décompte.

En juin dernier, Güven a été arrêté à nouveau, quelques heures seulement après que le Parlement d’Ankara ait révoqué son mandat et donc aussi son immunité. La raison invoquée était le verdict désormais juridiquement contraignant du procès du KCK.

ANF

IRAN. 22 Kurdes dont 8 enfants, se sont suicidés en novembre

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IRAN / ROJHILAT – La pauvreté et les problèmes familiaux poussent au suicide trop d’hommes et de femmes kurdes vivant sous le régime criminel des mollahs iraniens.
 
« Au cours du mois dernier, au moins 22 citoyens kurdes iraniens se sont suicidés dans différentes villes de la région du Kurdistan, dans l’ouest de l’Iran. Huit d’entre eux avaient moins de 18 ans.

Selon l’organisation Hengaw, les suicides concernent 12 hommes et 10 femmes. Parmi les mineurs figuraient cinq filles et trois garçons. La plupart des suicides résultent de problèmes familiaux ou de la pauvreté.
 
Cinq des suicides ont eu lieu à Ilam, trois à Kermanshah, six au Kurdistan et huit en Azerbaïdjan occidental.
 
Deux personnes se sont suicidées en prenant des pilules, une personne a sauté d’un bâtiment. Quatre personnes se sont immolées pour mettre fin à leurs jours, tandis que 15 personnes se sont pendues. » (Via CSDHI)

Un physicien kurde lauréat de la médaille Herzberg de l’association canadienne de physiciens

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Le physicien canadien d’origine kurde, Ebrahim Karimi est devenu le lauréat de la médaille Herzberg 2020 de l’Association canadienne des physicien.nes (CAP) pour son rôle novateur dans le développement d’ondes quantiques structurées pour des applications en communication et calcul quantiques, en microscopie et en science des matériaux.
 
Le professeur Karimi de l’Université d’Ottawa est un pionnier de la photonique et de l’optique des faisceaux d’électrons. Il a apporté des contributions révolutionnaires dans ces deux domaines, dont les résultats ont été publiés dans les plus prestigieuses revues de physique et autres revues scientifiques. Il a mis au point de nouveaux dispositifs qui génèrent des ondes photoniques et électroniques structurées qui ont été utilisées dans plusieurs applications importantes pour les communications quantiques, la microscopie et la science des matériaux.
 
L’équipe du professeur Karimi a utilisé avec succès ces dispositifs dans des protocoles de communication quantique dans la ville d’Ottawa et sur la rivière des Outaouais, dans la détection et la métrologie quantiques, ainsi que dans l’ingénierie de la fonction d’onde quantique des électrons pour la caractérisation des matériaux en microscopie électronique. (…) Ses réalisations comprennent également la génération de faisceaux tourbillonnaires d’électrons qui ont trouvé de nombreuses applications dans la science des matériaux.
 
Les importantes contributions du professeur Karimi à la physique lui ont valu de nombreuses récompenses et reconnaissances prestigieuses. Parmi celles-ci, la chaire de recherche du Canada en lumière structurée, le prix du jeune chercheur de l’Ontario, le prix du chercheur de l’année en début de carrière de l’Université d’Ottawa en 2019, l’adhésion au Collège des nouveaux chercheurs de la Société royale du Canada et à la Global Young Academy, bourse de la Société d’optique, pour n’en citer que quelques-unes. Son travail fondamental a attiré une attention internationale importante, ce qui l’a amené à être invité à donner des colloques dans le monde entier. Il a joué un rôle majeur dans la création d’un nouveau centre de recherche, consacré à l’avancement de l’optique quantique au Canada.
 
La médaille CAP Herzberg de l’Association canadienne des physiciens et physiciennes, qui a été introduite en 1970, est décernée pour une contribution exceptionnelle dans un domaine quelconque de la recherche, à un physicien qui doit avoir soutenu avec succès sa thèse de doctorat au cours des 12 dernières années dès la date de la médaille.
 
Via le site de l’association CAP

La Turquie a transféré en Libye des esclaves sexuelles kurdes capturées à Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Un rapport de Sky News a révélé que les mercenaires de l’occupation turque ont transféré en Libye de nombreuses femmes kidnappées dans le canton kurde d’Afrin et les ont réduites en esclavage comme l’ont fait en 2014 les mercenaires de l’Etat islamique avec les femmes yézidies à Şengal.
 
Un groupe de femmes kurdes d’Afrin a raconté comment des groupes mercenaires et l’armée d’occupation turque ont commis des viols et les enlèvements de femmes et de fillettes depuis l’occupation de la ville en mars 2018, dans un rapport publié par « Sky News Arabia » aujourd’hui.
 
Le rapport a déclaré: « Après que la Turquie a occupé Afrin, les centres, les institutions et les écoles se sont transformés en centres secrets pour otages. Les témoignages des survivants ont révélé que les crimes violents de viol ont souillé le sol. »
 
Le rapport a cité les témoignages selon lesquels «le viol, la captivité et l’oppression des femmes kurdes à Afrin sont perpétrés avec la connaissance et l’approbation de la Turquie, où des dizaines de femmes, en particulier des mineures sont tuées (…). Elles sont extorquées financièrement, violées et soumises à la violence et aux abus (…).»
 
Le rapport est basé sur le réseau d’information « Afrin Post », qui a déclaré que les mercenaires du soi-disant « Jayish al-Nukhbah » ont transféré Salwa Ahmed Shasho, une jeune fille kurde du village de Dar Kara dans la campagne d’Afrin au village Amara Maabatli, pour la vendre comme esclave aux marchands qatariens en Turquie et pour être transférée en Libye plus tard, comme le faisait Daech avec les femmes yézidies à Şengal en 2014, mais sa famille a réussi, après des jours, à l’exfiltrer et à contrecarrer le plan des mercenaires.
 
Des militants d’Afrin ont confirmé à « Sky News Arabia » que plusieurs femmes kurdes d’Afrin, en particulier les mineures qui étaient détenues par les mercenaires, étaient réduites en esclavage en Libye.
 
Un activiste kurde d’Afrin, Bengin Darwish (nom d’emprunt), a déclaré qu’une femme appelée Hana du district de Sherawa, avait été arrêtée après l’occupation de la ville par les mercenaires d’Al-Hamzat, qui ont tué son mari et l’ont forcée à servir les membres de Hamzat dans le sous-district de Bulbul.
 
Darwish a confirmé qu’un membre de l’Etat islamique de la région de Shahba qui avait rejoint Al-Hamzat a tué son mari et l’a emmenée en Libye tout en combattant comme mandataire de l’occupation turque dans la capitale libyenne, Tripoli.
 
Darwish a ajouté: « Les captives sont transportés en Turquie soit par le passage militaire (Hawar Kilis) à la frontière syro-turque, soit par le village frontalier d’al-Khalil avec la Turquie, ainsi que depuis le poste militaire (Al-Hamam) dans le district de Jindersse, qui relie Afrin à l’état turc (…) ».
 
En revanche, Sherin Belo, (nom d’emprunt) pour une femme de vingt ans, a décrit une réalité cruelle. Elle dit avoir été réduite en esclave sexuelle par les mercenaires d’Ahrar Al-Sharqiya, dirigé par Hatem Abu Shaqra, qui aurait commis des crimes de guerre contre les civils Kurdes.
 
Belo a déclaré au réseau que les mercenaires d’Ahrar al-Sharqiya avaient pris d’assaut sa maison et celle de ses voisins, et menacé de les décapiter ou de payer 4 millions de livres syriennes. Les mercenaires les ont également menacés de décapiter le mari ou d’accepter d’être violée et a ajouté: « Je leur ai demandé un délai de jours et c’était ma chance pour mon mari et moi de fuir Afrin vers les zones d’al-Shahba dans la campagne d’Alep. »
 
Ibrahim Sheikho, directeur de l’Organisation Afrin pour les droits de l’Homme, a révélé des centaines de cas d’enlèvement, de viol, de meurtre et de femmes et de filles, et a déclaré: « Les fugitifs d’Afrin parlent de l’hôpital d’Afrin encombré de cadavres de femmes kidnappées, pour les avoir accusées de terroristes et avoir menacé la sécurité de l’État turc, même des enfants. »
 
Il a raconté l’enlèvement d’une jeune de 16 ans nommée Malak Nabil il y a plusieurs mois par les groupes de mercenaires, qui a été abattue dans la campagne d’Azaz, sous prétexte qu’elle était combattante dans les unités de protection des femmes, et il a poursuivi: « Après avoir été violée en groupe pendant une semaine, ils l’ont remise à sa famille, puis ils l’ont de nouveau kidnappée et ont procédé à son exécution dans la campagne d’Azaz. »
 
Sheikho a indiqué que les mercenaires enlevés il y a quelques semaines, 7 femmes kurdes du village de Gaziyeh dans le sous-district de Rajo, et qu’une femme dans la soixantaine appelée Halima Mussa Jolyeh a été torturée et sévèrement battue. Ils ont exigé un prix élevé pour sa libération après l’avoir accusés d’avoir collaboré avec l’administration autonome.
 
Les enquêteurs et experts de l’ONU affiliés au Comité des sanctions des Nations Unies pour enquêter sur les violations dans les zones occupées par la Turquie à Afrin, Serêkaniyê et Girê Spî / Tal Abyad, ont parlé des crimes de guerre des mercenaires de l’occupation turque dans leur dernier rapport.
 
Le rapport met en garde contre les graves violations des droits de l’homme contre les Kurdes d’Afrin, Serêkaniyê et Tal Abyad par des mercenaires turcs de meurtres et de déplacements systématiques, y compris des menaces, des extorsions, des enlèvements, des tortures et des détentions forcées.
 
Le rapport international a documenté des cas de violence sexuelle contre des femmes et des hommes également dans des centres d’otages à Afrin, soulignant la connaissance par les forces turques des graves violations des droits de l’homme commises par leurs mercenaires contre des civils kurdes, accusant Ankara de violer le traité des droits de l’homme et d’avoir échoué. pour y remédier.

Les organisations de défense des droits humains et civiles du Rojava et de l’Europe ont lancé un appel international à l’aide pour révéler le sort des femmes enlevées et des personnes disparues de force dans les zones occupées du Rojava par la Turquie, et ont confirmé que le nombre de femmes enlevées atteint environ 1 000 femmes et des mineures kurdes, dont certaines ont été libérées en échange de rançons, tandis que le sort de plus de 400 autres reste inconnu aujourd’hui.
 

ROJAVA. L’agression turque détruit les efforts pour mettre fin à la guerre en Syrie

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SYRIE / ROJAVA – Le Conseil démocratique syrien a condamné l’intensification des attaques turques contre les régions syriennes du nord contrôlées par les forces kurdes. Il a déclaré qu’ils utiliseraient le droit légitime pour défendre leur terre pour contrer l’occupation turque, tout en appelant la Russie et les États-Unis à mettre fin aux attaques, mettant en garde contre les conséquences de cette agression.
 
Le Conseil démocratique syrien (MSD en kurde) a publié une déclaration concernant l’intensification des attaques de l’occupation turque et de ses mercenaires contre le nord et l’est de la Syrie.
 
Constatant que l’État turc et ses mercenaires ont intensifié leurs attaques contre les zones de sécurité d’Ain Issa, Til Temir (Tal Tamr) et Zirgan, le MSD a déclaré que cela faisait craindre une nouvelle agression militaire turque contre la région. « Ces mouvements viennent de la Turquie et de ses mercenaires malgré l’accord signé par les Forces démocratiques syriennes avec la Russie, garante de la cessation des hostilités dans la région, aux côtés des États-Unis d’Amérique.

Le Conseil démocratique syrien, tout en condamnant et dénonçant cette attaque agressive, a mis en garde toutes les puissances mondiales, y compris la Russie et les États-Unis d’Amérique contre les conséquences de «cette agression qui dissipe tous les espoirs et efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre syrienne et à parvenir à un solution dans le pays conformément aux résolutions internationales sur la légitimité, dont la première est la résolution 2254.
 
L’Etat turc prouve une fois de plus qu’il ne respecte pas les pactes et traités internationaux, et qu’il a pour objectif de réaliser son rêve de restaurer l’Empire ottoman en occupant les régions syriennes.
 
Au Conseil démocratique syrien, nous affirmons le droit des Forces démocratiques syriennes de défendre légitimement la souveraineté syrienne et d’empêcher l’occupation de ses terres par la Turquie. Nous appelons à la fois la Fédération de Russie et les États-Unis d’Amérique d’arrêter immédiatement ces attaques agressives turques et de mettre un terme à ses violations continues du droit international. Nous appelons également tous les Syriens à résister à l’occupation, car cette étape est devenue un test pour le patriotisme syrien. » (Via ANF)