Accueil Blog Page 945

Les intellectuels doivent dénoncer les pratiques de l’occupation turque

0

ROJAVA – Les intellectuels de la région d’al-Jazira (Cizirê) ont déclaré que les menaces turques visent la démocratie dans les régions du nord et de l’est de la Syrie et ont souligné la nécessité d’unir tous les intellectuels des régions et du monde et de soutenir les populations du nord et de l’est du pays.

Les voix contre les menaces du président turc Erdogan de lancer une attaque contre les régions du nord et de l’est de la Syrie s’élèvent chaque jour davantage. De leur côté, les intellectuels de la région d’al-Jazira ont condamné les menaces turques et expliqué la nécessité d’exposer les pratiques de l’occupation turque et de faire pression sur toutes les institutions et organisations internationales et les organisations des droits de l’homme pour qu’elles mettent fin aux menaces turques.

La Turquie a été fondée sur la dissolution des peuples

Le rédacteur en chef du magazine Sharmla, Dilshad Murad, a déclaré : « Nous savons que la situation actuelle dans la région est témoin de la menace que représente la Turquie au nord et à l’est de la Syrie, qui n’est pas nouvelle pour nous. Depuis le début de la révolution du Rojava et le nord et l’est de la Syrie, la Turquie menace nos régions.

L’État ottoman a commis des massacres contre les Arméniens, les Assyriens, les Syriaques, les Kurdes et les Yézidis. L’Etat turc combat la cause kurde depuis des années, et il combat aussi tous les peuples de la région parce que la mentalité turque est basée sur le racisme et le fascisme ».

Mourad a appelé tous les intellectuels du monde à soutenir le peuple du nord et de l’est de la Syrie, à dénoncer les pratiques de l’occupation turque et à faire pression sur toutes les institutions, organisations internationales et organisations de défense des droits de l’homme pour qu’elles mettent fin à ces menaces turques.

La Turquie tente d’exporter sa crise interne et de redistribuer les cartes à l’intérieur de la Syrie

Le coprésident de l’Union des intellectuels de la région d’al-Jazira, Abboud Maqso, a expliqué que « la menace turque dans les régions du nord et de l’est de la Syrie est actuellement d’exporter la crise de l’intérieur vers l’extérieur et de mélanger les cartes en Syrie, surtout après que des milliers de travailleurs soient descendus dans les rues et aient dénoncé la crise économique qui a frappé la Turquie suite aux politiques de Erdogan. »

Le responsable des médias de l’Union des intellectuels de la région d’al-Jazira, Issa Farhan, a noté que « les menaces turques lancées par Erdogan sont contre la démocratie dans la région. »

Farhan a lancé un appel à tous les peuples du monde, aux démocrates et à la communauté internationale pour qu’ils soutiennent le peuple du nord et de l’est de la Syrie qui a combattu le terrorisme au nom du monde entier et a ajouté : « Le monde entier est conscient des victoires obtenues par les forces démocratiques syriennes et les unités de protection du peuple et des femmes (YPG et YPJ) dans les territoires et au Rojava. » 

http://www.hawarnews.com/en/haber/intellectuals-must-expose-practices-of-turkish-occupation-h5686.html

 

BRUXELLES : Les Kurdes manifestent contre l’isolement d’Ocalan & l’invasion du Rojava

0
BRUXELLES – Plus de 150 Kurdes se sont rassemblés à la porte Namur, à Bruxelles, pour dénoncer les conditions de détention du leader kurde Abdullah Öcalan.

Les manifestants ont également dénoncé les menaces d’invasion du Rojava par la Turquie qui font craindre un nouveau massacre kurde depuis l’occupation d’Afrin.

La manifestation avait été organisée par les organisations kurdes Union des femmes kurdes de Belgique et Navbel.

Images et vidéo par Eren Koç
 

Les Italiennes solidaires avec Leyla Güven

0
RAVENNE – La Maison des femmes de Ravenne (Italie) a publié un communiqué de presse exprimant sa solidarité avec la députée du HDP Hakkari, Leyla Güven, en grève de la faim depuis 45 jours.
 
Dans leur communiqué, les femmes italiennes ont déclaré :
 
« Nous exprimons notre solidarité avec Leyla Güven et tous les prisonniers politiques qui jeûnent pour exiger la fin du régime d’isolement imposé au leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan. Nous envoyons notre message de solidarité en particulier aux femmes kurdes engagées dans la création d’une société fondée sur la justice, la démocratie et le respect des sexes.”
 
Via ANF

PÉTITION : Ne laissez pas le ROJAVA devenir un autre Yémen

0
Une pétition, à l’attention de Trump et le Congrès américain contre l’invasion possible du Rojava par la Turquie, a été lancée. A signer et à partager la pétition ici.
 
Voici le texte qui accompagne la pétition :
 
« L’administration Trump envisage de retirer les troupes américaines de Syrie à un moment où les crimes de guerre commis par la Turquie à Afrin sont également documentés. Le président turc Erdogan a annoncé une offensive imminente de la Turquie pour envahir la région dans un discours qu’il a prononcé récemment. Nous demandons à nos représentants élus d’éviter les conséquences désastreuses si la Turquie attaquait le Rojava (la région à majorité kurde du nord-est de la Syrie) à l’est de l’Euphrate, comme elle l’avait promis.
 

Les États-Unis peuvent empêcher un bain de sang et le déplacement de centaines de milliers de personnes, s’ils exigent la démission d’Erdogan. Ils peuvet faire pression sur la Turquie pour qu’elle rouvre les négociations de paix avec sa propre population kurde, mettant ainsi fin au cycle sans fin de la violence. Nous exhortons le président Trump et le Congrès à défendre le Rojava avant qu’il ne soit trop tard. »

https://petitions.whitehouse.gov/petition/dont-let-rojava-become-another-yemen?fbclid=IwAR0etwGvhr2gLeAccZ20YqZyllaA7lpQDBmpt_O3ThcA94eXB5w3w5wt6UU

 

Ne livrez pas les Kurdes syriens en pâture à la Turquie !

0
PARIS – Suite à l’annonce de Trump de retirer les militaires américains de Syrie, le représentant du Rojava en France, Khaled Issa implore les autorités française pour qu’elles ne livrent pas les Kurdes syriens à la Turquie en se retirant comme les Américains du nord de la Syrie où elles se trouvaient dans le cadre de la lutte anti-DAESH.
 
Depuis plusieurs semaines, La Turquie déclare ouvertement qu’elle va envahir le Rojava pour écraser la révolution kurde qui est un espoir de paix et de fraternité pour tout le Moyen-Orient. Si la Turquie envahit le Rojava, on peut s’attendre à des massacres encore pire que ce qu’on a vu à Afrin.
 
Voici le communiqué de Khaled Issa qui est un cri du cœur :
 

« Ne partez pas ! »

Comme tous les Kurdes, j’aime la France, je partage son goût pour la liberté, son appétit de justice. Je lui dois beaucoup, à la France. Elle a accueilli, ouvert les bras, amélioré ma connaissance, donné sa chance à ce jeune Kurde Syrien que j’étais, né dans un village d’une grande pauvreté. Aujourd’hui je représente mes frères dans votre pays et je vous appelle au secours. Au sein d’une large coalition, nous nous sommes battus avec force et sagesse en première ligne pour chasser l’état islamique qui avait envahi un immense territoire, grand comme la Suisse, au nord est de la Syrie. Les pertes ont été très lourdes, nous n’avons pas fini d’enterrer nos jeunes martyrs tombés par milliers. Nous nous battons encore à ce jour, avec nos partenaires Arabes, Syriaques et autres, pour déloger les djihadistes de leur dernier bastion.

La France a pleuré, elle aussi, les siens, fauchés par d’épouvantables attentats. Ce combat est le nôtre. Les présidents Hollande et Macron nous ont toujours soutenus et reçus. C’est un secret pour personne, vos forces spéciales sont un appui stratégique indispensable sur le terrain, comme celles des américains.

Après tant d’épreuves, nous espérions vivre en paix, oui, nous espérions….Cette malédiction Kurde qui a fait de nous, si souvent, les oubliés de l’histoire porte aujourd’hui un nom : Erdogan.

Le président turc qui a déjà envahi le territoire syrien, avec une incroyable brutalité en particulier a Afrin, a signé notre arrêt de mort . Il ne s’agit pas de rodomontade. C’est une vraie guerre d’extermination qui se prépare.

Ce 17 Décembre, il se disait « déterminé à se débarrasser des Kurdes, la Turquie ayant perdu assez de temps pour intervenir dans ce marécage ». Les canons turcs ont déjà tonné juste à côté de Kobane, il y a quelques semaines. Le général qui dirigera l’offensive est nommé.

Nous nous battrons, jusqu’au dernier. Nos combattants, et nos combattantes n’ont pas peur de mourir. Ils ont donné plus d’une fois leur sang. Mais ce moment de l’histoire a ceci de particulier, il ne s’agit pas que d’un risque d’invasion mais, je le répète, d’une extermination revendiquée haut et fort par Erdogan.

Si vous me faites l’amitié de lire ces lignes, si, comme beaucoup de français vous êtes sensible à notre sort, vous devez vous poser cette question simple: comment nous aider?

Je ne vous demande pas de faire la guerre à monsieur Erdogan, ce ne serait pas réaliste. Qu’il me soit permis ici de formuler trois demandes, essentielles à mes yeux. Ne pliez pas devant la brutalité d’Erdogan. C’est un dictateur. Ses prisons débordent d’opposants, de journalistes, de magistrats…

Les militaires américains et français sont notre meilleur rempart. Surtout ne partez pas. C’est vital au sens propre. Enfin, notre armement ne nous permet pas de combattre équitablement. Avec des équipements anti aériens nous aurions sauvé Afrin et évité les massacres, les viols, la déportation préfigurant ce qui risque de nous arriver à grande échelle.

Au secours, la France
Merci, la France
 

Khaled Issa, représentant du Rojava en France

 
Publié le 20 décembre 2018 sur le site de la représentation du Rojava en France

CDK-F : Empêchons la Turquie d’envahir le Rojava !

0

Le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) appelle l’ONU et la coalition internationale de lutte anti-Daesh à intervenir d’urgence pour empêcher la Turquie d’envahir le Rojava et d’y commettre de nouveaux massacres dans le sillage d’Afrin.

Voici le communiqué du CDK-F :

« Les menaces de l’État turc d’envahir militairement le Rojava (nord de la Syrie) deviennent plus graves de jour en jour. En janvier 2018, l’armée turque avait déjà lancé une campagne d’agression militaire contre Afrin. Cette campagne menée avec le soutien de plusieurs groupes djihadistes a finalement abouti à l’occupation d’Afrin et provoquée une tragédie humaine dans cette région qui avait jusque-là été épargnée par la guerre qui fait rage en Syrie : des centaines de civils ont été massacrés, des milliers d’autres blessés ; la région a été incendiée, pillée et détruite par l’État turc et ses alliés djihadistes. Des centaines de milliers de personnes ont été forcées de quitter leur foyer. La guerre et l’occupation qui s’en est suivie et les campagnes actuelles de terreur menées par l’État turc et ses alliés djihadistes ont considérablement modifié la structure démographique de la région. Le nettoyage ethnique était d’ailleurs le but ultime de cette agression militaire.

Cherchant à faire de même dans les autres régions du Rojava, la Turquie se prépare à attaquer une zone de 500 km de long située entre le Tigre et l’Euphrate. Ses cibles prioritaires sont les villes situées le long de sa frontière – Kobanê, Manbij, Tell Abyad, Serê Kaniyê (Ras al-Aïn, Dirbêsiyê (Darbasiyah), Amûdê, Qamishlo, Tirbespî (al-Qahtaniyah), Dêrik (al-Malikiyah)-, mais elle vise aussi Hassaké et Raqqa. Une offensive armée de la Turquie contre cette zone qui représente une population 3 millions de personnes, avec de grands centres urbains comme Qamishlo, Hassaké et Raqqa, provoquerait une tragédie humanitaire de grande ampleur dans ce pays déjà meurtri par la guerre.

Le Rojava et l’administration régionale du nord et de l’est de la Syrie sont investis depuis des années dans la lutte contre Daesh. Leurs forces armées, les YPG, YPJ et FDS ont payé et continuent à payer le plus lourd tribut dans cette guerre qui n’est pas encore terminée. Le monde entier a été témoin il y a quelques années de la résistance de Kobanê contre Daesh. Aujourd’hui, la Turquie cherche à détruire les cibles manquées par Daesh, en particulier Kobanê.

Les forces de la coalition anti-Daesh dirigées par les États-Unis, comprenant le Royaume-Uni, la France et d’autres Etats, ont une présence active dans la région : rien qu’au cours de la semaine écoulée, elles ont mené plus de 200 frappes en Syrie. Les forces de la coalition avaient promis une protection à l’administration régionale et aux peuples de la région. Toutefois, selon les dernières nouvelles, les États-Unis se prépareraient, sous la pression de la Turquie, à retirer leurs forces de la région. Si les forces de la coalition se retirent, elles livreront les peuples de cette région à un bain de sang. Une telle évolution infligerait une blessure profonde à la conscience de l’humanité.

Notre appel à la communauté internationale et à l’humanité :

1. Les forces de la coalition anti-Daesh ne doivent pas quitter le nord et l’est de la Syrie / Rojava, jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée à la crise syrienne.

2. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir de toute urgence et protéger la population de la région en décrétant une zone d’exclusion aérienne.

3. Les Etats européens, en particulier la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, doivent sortir de leur silence et prendre des mesures pour protéger les peuples de la région (Kurdes, Arabes, Syriaques, Assyriens, Arméniens et Turkmènes) contre les menaces de la Turquie et de ses alliés djihadistes.

4. Les organisations de défense des droits humains, les mouvements pacifistes et les forces démocratiques ne doivent pas rester silencieux face aux massacres imminents ; elles doivent entendre la voix des Kurdes, des Arabes, des Syriaques, des Assyriens, des Arméniens, des Turkmènes, des alévis, des musulmans, des yézidis, des chrétiens, menacés par les velléités expansionnistes du régime dictatorial turc. Nous les appelons à être solidaires des peuples du nord et de l’est de la Syrie, et à construire avec eux la démocratie et la paix dans la région.

Les peuples du Kurdistan sont déterminés à résister aux agressions de la Turquie et de ses alliés djihadistes ! Ils appellent tout le monde à la solidarité ! »

 

« Le départ des soldats américains de Syrie : un impact grave pour la stabilité et la paix dans le monde »

0
SYRIE / ROJAVA – Les forces démocratiques syriennes (FDS) ont publié un communiqué concernant l’annonce de Trump de retirer les soldats américains de Syrie.
 
Voici le communiqué :
 
« À l’opinion publique
 
À l’heure actuelle, alors que nous menons des combats acharnés contre le terrorisme dans les derniers bastions de DAESH et que nous luttons contre ses cellules dormantes qui tentent d’organiser ses rangs dans la région, la décision de la Maison Blanche de se retirer du nord et de l’est de la Syrie aura une incidence négative sur la campagne contre le terrorisme et donnera au terrorisme et à ses partisans dans le domaine politique et militaire la possibilité de récupérer et de relancer la campagne anti-terroriste dans cette région.
 
Nous, en tant que FDS, assurons au public international que la lutte contre le terrorisme n’est pas encore terminée, et que la défaite finale du terrorisme n’est pas encore arrivée. Cette étape difficile exige des efforts de toutes les parties et en particulier la Coalition internationale doit fournir un soutien plus important et continu aux troupes sur le terrain et ne doit pas se retirer de la région. La décision de se retirer sapera directement les efforts de la bataille finale pour vaincre les terroristes et aura de graves implications pour la stabilité et la paix dans le monde. Elle décevra les composantes de la région, car la décision de retrait à ce moment-là affectera négativement la stabilité et la sécurité, et elle entraînera un vide politico-militaire et créera un avenir incertain avec des risques et dangers dans la région. »
 
19 décembre 2018
 
Le Commandement général des Forces démocratiques syriennes

Ne laissons pas le Rojava devenir un autre Yémen

0
Le Comité d’urgence pour le Rojava vient de publié un communiqué urgent concernant la situation au Rojava en cas de départ des Etats-Unis de la région abandonnant les Kurdes face aux menaces d’invasion et de nettoyage ethnique de l’armée turque.
 

Voici le communiqué :

« NE LAISSONS PAS LE ROJAVA DEVENIR UN AUTRE YÉMEN

Avec les rapports de l’administration Trump qui prévoit de retirer les troupes américaines de Syrie, ainsi que les nouveaux documents inquiétants publiés aujourd’hui sur les crimes de guerre commis par la Turquie à Afrin, nous vous écrivons pour alerter nos représentants élus et le public sur les conséquences désastreuses d’une attaque turque contre le Rojava (la région majoritaire kurde du nord-est du pays), comme promis, à l’est de l’Euphrate. La Turquie semble prête à attaquer, que des troupes américaines y soient stationnées ou non. Le 12 décembre, le Président Recep Tayyip Erdogan a fait une déclaration disant qu’une offensive turque est imminente. Le commandement du Pentagone a répondu qu’une telle « action unilatérale serait « inacceptable », mais les Etats-Unis ont averti la Turquie de la même manière dans le passé, sans réelle conséquences. La Turquie a déjà fait part de ses intentions en tirant sur des civils de l’autre côté de la frontière et en bombardant des zones kurdes en Irak, notamment le camp de réfugiés de Makhmour et Shengal, où vivent les Yézidis.

 
Il y a un an, sans aucune provocation, la Turquie a traversé la frontière syrienne pour envahir et occuper Afrin, chassant ses citoyens kurdes, pillant et confisquant leurs biens, prenant des otages et repeuplant la région avec des djihadistes et des Arabes d’autres parties de la Syrie dans un changement démographique qui équivaut à un nettoyage ethnique.
 
Les États-Unis ont ignoré les appels à l’aide des Kurdes malgré la dépendance de la coalition à l’égard du Rojava et des Forces Démocratiques Démocratiques (FDS) pour vaincre DAESH en Syrie. Maintenant, l’administration Trump dit qu’elle retirera ses troupes de Syrie.
 
Nous demandons au Congrès et au peuple américain de veiller à ce que cette trahison ne se répète pas et à ce que la démocratie extraordinaire mais fragile de Rojava ne soit pas menacée. Il est essentiel que les États-Unis adoptent cette position parce que :
 
– Le Rojava est la seule région de Syrie dirigée démocratiquement et fondée sur des principes laïques, féministes et écologiques.
 
– Ses valeurs s’opposent à la fois au fondamentalisme et à la dictature.
 
– Son pluralisme et sa vision fédéraliste de l’avenir de la Syrie sont un modèle pour l’ensemble de la région, tout comme l’intégration d’autres ethnies comme les Kurdes et les femmes à des postes de pouvoir dans toute la société.
 
– Les FDS se sont toujours révélées être le seul allié fiable des Etats-Unis dans la guerre contre DAESH. Maintenant qu’elles ont presque terminé leur travail et ont subi d’immenses pertes, il est essentiel que nous honorions notre dette morale envers les personnes qui ont combattu DAESH en les aidant à réaliser une coexistence pacifique avec tous les pouvoirs régionaux.
 
Plutôt que d’abandonner le Rojava, les États-Unis doivent s’engager à donner à la Fédération démocratique du nord de la Syrie (le nom officiel du Rojava), une assistance économique et politique ainsi que militaire et devraient faire pression sur la Turquie pour qu’elle rouvre les négociations de paix avec ses propres Kurdes. Comme le disait récemment Aliza Marcus dans le New York Times, « La seule façon de construire une alternative au chaos et à la dictature répressive dans le reste de la Syrie est la reconnaissance de l’administration kurde et un engagement politique actif. »
 
Les États-Unis ont hésité trop souvent en Syrie par le passé. Ils peuvent empêcher un bain de sang et le déplacement de centaines de milliers de personnes, s’ils exigent le retrait d’Erdogan. Ils peuvent faire pression sur la Turquie pour qu’elle rouvre les négociations de paix avec sa propre population kurde, mettant fin au cycle interminable de violences. Nous exhortons l’Administration de Trump et le Congrès à agir pour défendre le Rojava avant qu’il ne soit trop tard. »
 

19 décembre

 
Le Comité d’urgence pour le Rojava, basé aux États-Unis, a été formé en mars 2018 après l’invasion turque d’Afrin et est soutenu par d’éminents universitaires et activistes américains.
 
Contact : Debbie Bookchin ou Matt Whitley au +1.914.222.1587 ou à : press@defendrojava.org

Coprésident du PYD : Les menaces turques visent l’avenir du peuple syrien

0
ROJAVA – QAMISHLO – Le coprésident du PYD (le parti de l’Union démocratique), Shahoz Hesen, a parlé à l’ANHA des menaces d’occupation dans le nord et l’est de la Syrie proférées par le président turc Erdoğan le 12 décembre et a déclaré que « les puissances internationales sont responsables de la situation dans le nord et l’est du pays ».
 
« L’Etat turc cible le projet de la Nation Démocratique dans la région »
 
Shahoz Hesen, qui a déclaré que l’Etat turc menace les peuples depuis le début de la crise syrienne, a ajouté : « L’Etat turc a attaqué la Syrie du Nord et de l’Est principalement par le biais des mercenaires. Aujourd’hui, il menace de frapper les zones libérées par les forces démocratiques syriennes. L’objectif est d’éliminer le peuple kurde, de massacrer les peuples de la région et d’occuper la région. Ces objectifs ont été observés à Serêkaniyê, Kobanê et Afrin. Le peuple kurde du Rojava a mené une lutte majeure pour le système de la Nation démocratique. Ce système s’est maintenant transformé en une véritable solution alternative à la crise syrienne. Dans le système de la nation démocratique, les espoirs de tous les peuples sont comblés. Et c’est précisément pour cela que l’Etat occupant turc vise le projet de la Nation Démocratique. »
 
« La fin de DAESH fait peur à Erdoğan »
 
Shahoz Hesen a ajouté : « Les mercenaires de DAESH approchent de la fin à Hajin. Erdoğan a peur de la fin de DAESH. »
 
Hesen a attiré l’attention sur l’alliance fasciste AKP-MHP en Turquie : « L’attaque contre Afrin a été menée après la formation de l’alliance. Ils veulent que leurs politiques fascistes et racistes se poursuivent jusqu’aux élections locales du 31 mars. La paralysie politique et la crise économique de la Turquie se poursuivent. Erdoğan espère gagner les élections par des menaces. »
 
Shahoz Hesen a déclaré que la lutte de la nation démocratique, menée par les peuples du nord et de l’est de la Syrie, a en fait contrarié les plans de l’Etat turc pour la Syrie.
 
« L’objectif de l’Etat turc est d’éliminer le projet de la Nation Démocratique et cela est en accord avec les plans du régime syrien. Le régime syrien veut la souveraineté dans les zones libérées. Cela signifie un sombre avenir. Les forces démocratiques syriennes doivent être prudentes et lutter contre les plans de l’État turc. Ainsi, les menaces d’attaque seront contrecarrées, et le projet de la Nation démocratique continuera de prospérer, permettant la construction d’une Syrie véritablement démocratique. Ces menaces visent l’avenir de la Syrie et de tous les peuples syriens, » a déclaré Hesen.
 

ROJAVA : La liberté n’est jamais gratuite, elle coûte tout

0
Si vous voulez la liberté, vous devez la prendre ! Vous ne pouvez pas faire appel à la conscience des impérialistes, des colonialistes, des oppresseurs et des créateurs de votre statut de marginalisé et de dépossédé. Vos martyrs ne sont pas morts pour cette idéologie, ils sont morts pour la combattre.
 
L’annonce d’un retrait américain du Rojava (Kurdistan occidental) a provoqué une onde de choc dans les communautés kurdes. Il y a de l’étonnement et une véritable confusion. À la lumière des menaces antérieures d’Erdogan d’une invasion turque imminente du Rojava par la Turquie, il existe de sérieuses et sincères inquiétudes quant à l’approche du nettoyage ethnique, comme nous l’avons vu si clairement plus tôt cette année lorsque la Turquie a occupé Afrin.
 
Toutefois, il y a des points importants à faire valoir.
 
Pour commencer, les États-Unis n’ont jamais été un allié de la révolution du Rojava. Il a déclaré à plusieurs reprises son « alliance temporaire » avec les Kurdes.
 
L’énorme réaction émotionnelle suscitée par le prétendu retrait des États-Unis du Rojava – quelque chose dont nous savions tous qu’il était inévitable – devrait être une source d’inquiétude pour nous tous les Kurdes. Nous devons nous demander à quel moment nous allons décoloniser nos esprits. L’idéologie du confédéralisme démocratique, les milliers de personnes qui ont donné leur vie avec joie et amour, et un dirigeant qui a passé 19 ans dans une prison insulaire turque ne nous ont-ils rien appris ?
 
Le leader kurde Abdullah Ocalan continue de persévérer dans les conditions les plus dures, vivant et incarnant notre maxime « Berxwedan Jiyane » (La résistance, c’est la vie). Tels sont les symboles révolutionnaires qui devraient nous donner un sentiment de calme, mais aussi de détermination et d’engagement continu envers tout ce qu’incarne le Rojava, indépendamment de ce que les crises actuelles impliquent.
 
Bien que nous ayons des craintes légitimes que la Turquie n’envahisse et ne s’engage dans le nettoyage ethnique comme elle l’a fait à Afrin, nous ne devons jamais oublier quelque chose d’extrêmement important ici aussi : Nous nous engageons dans une révolution ; personne n’allait jamais nous remettre cette liberté durement combattue. Cela allait toujours être un combat existentiel entre kurde et fascisme, entre oppression et liberté, entre colonisation et émancipation, entre occupation et libération.
 
Qui vous a appris que c’était un chemin facile ? N’avons-nous rien appris de l’histoire passée de la trahison ? Avons-nous oublié que quoi qu’il arrive, les montagnes du Kurdistan nous rappelleront toujours dans leur étreinte défensive ? Que les combattants de la liberté s’assoient sur les sommets et veillent sur nous, attachés à notre libération inévitable ? À quel moment avons-nous cédé notre pouvoir aux néocolonialistes et aux impérialistes ?
 
Des milliers de personnes sont mortes pour défendre l’idéologie de la démocratie radicale. Je connais personnellement des familles qui ont donné plus de 17 martyrs dans leur famille immédiate pour cette libération ! Ce sont nos gens qui se battent pour nous. Les habitants du Rojava ont vécu cette révolution et savent mieux que nous en quoi consiste cette lutte.
 
Il y a une raison pour laquelle nous disons « nos martyrs éclairent le chemin ». Nous ne disons plus « soit la liberté soit la mort ». Ocalan nous a enseigné que le choix était toujours « soit la liberté, soit la liberté » et que cette liberté exige un engagement farouche, inébranlable, idéologique et amoureux envers la libération collective. Ça n’aurait jamais été un combat facile. Ça n’allait jamais nous être remis. L’Amérique n’a jamais été attachée à notre idéologie. Elle vit et incarne l’antithèse totale et complète de ce que le Rojava et ses martyrs représentent.
 
La deuxième armée de l’OTAN et la dixième puissance militaire mondiale (la Turquie), sous la dictature d’Erdogan, allait toujours se retourner contre nous, mais cela ne veut pas dire que le combat est terminé. Oui, le Rojava a besoin d’une solidarité urgente. Il a besoin de la voix internationale d’éminentes féministes, de défenseurs des droits de l’homme, d’écologistes et d’autres personnalités pour lui témoigner sa ferme solidarité. Le départ des Etats-Unis est un feu vert à la Turquie pour envahir et poursuivre le nettoyage ethnique des Kurdes et de tous ceux qui partagent avec eux le territoire du nord de la Syrie. Tous ceux qui croient en l’humanité doivent parler d’une catastrophe inévitable en matière de droits humains qui se profile à l’horizon. Mais le combat est loin d’être terminé. Cela signifie simplement que nous devons être plus engagés, actifs, fermes et inébranlables dans notre résistance collective contre le fascisme. Mais par-dessus tout, cela signifie que nous devons croire en nous-mêmes et en notre peuple.
 
Oui, le départ des États-Unis est un moment qui donne à réfléchir, mais il est inévitable. Un moment répété de notre histoire en tant que peuple dépossédé et opprimé. Pourtant, nous sommes toujours là, malgré tous les génocides et les massacres de notre occupant. Nous persévérons et prospérons. Nous avons les guérilleros et les combattants de la liberté. Nous avons les montagnes, nos martyrs et nos jeunes qui se battent encore sur les lignes de front.
 
Seulement quand le dernier guérilleros est mort, quand il n’y a plus de YPG-YPJ sur le front, quand les montagnes ne sont plus, quand la résistance solitaire d’Ocalan ne nous éclaire plus est le jour où nous devrions dire « Les Kurdes ne sont plus ».
 
D’ici là, notre résistance doit continuer jusqu’à ce que le dernier Kurde épris de liberté donne son dernier souffle.
 
La liberté et la lutte pour la liberté ne peuvent jamais mourir.
 

Le cinéma de la montagne : filmer la lutte pour la liberté

0

« Rien n’est un obstacle à la lutte pour la liberté au Kurdistan et à sa guérilla. » Emin Engizek, membre de TEV-ÇAND Sine Çiya (Le cinéma de la montagne), parle des derniers développements du cinéma de la montagne.

Quand et comment vous êtes-vous intéressé au cinéma et au théâtre ?

« Enfants, nous avons été influencés par le cinéma turc et nous avons joué des pièces de théâtre en distribuant des rôles dans les quartiers.

Nos héros étaient généralement les noms populaires de l’époque tels que Kadir İnanır et Tarık Akan. Toutefois, le rôle le plus important a toujours été celui joué par Yılmaz Güney. Nous ne donnerions pas ce rôle à tout le monde. Comme une récompense, nous avions l’habitude de jouer une pièce avec un ami tous les jours. J’ai toujours voulu être acteur depuis.

Dans notre région, le niveau d’intérêt pour l’art était également élevé. En raison de la coexistence de cultures et de peuples différents, l’art était à l’avant-scène d’Adıyaman. Naturellement, cela a nourri notre curiosité.

Après les études, j’ai travaillé comme commis à la Direction de l’Education Nationale de Cizre et puis j’ai entendu parler du MKM (Centre Culturel de la Mésopotamie).

Malgré un emploi, j’ai décidé d’aller au MKM et de me consacrer à l’art. Je n’aimais pas la vie de fonctionnaire de toute façon. Quand j’étais sur le point de partir et de me préparer à entrer au MKM, j’ai changé d’avis et j’ai décidé de mettre encore plus haut la barre de ma vie. C’est ainsi qu’en 1993, j’ai rejoint les rangs de la guérilla. Après avoir été guérillero à Botan pendant 6 ans, je me suis retiré du Nord et suis parti dans le Sud en 1999 à l’appel du Leader Apo.

Dans la zone méridionale, le Mouvement pour la liberté a pris des mesures importantes dans le domaine de la culture. L’un d’entre eux a été la création du comité culturel du PKK. Avec la création de la commission de la culture en 2000, j’ai commencé à prendre ma place au sein de la commission. Il y a tant d’années, j’ai rencontré la montagne grâce à l’art que j’ai nourri dans mes rêves d’enfance ».

Que faisiez-vous au sein de la commission de la culture ? Pour quel talent avez-vous été choisi ?

« Quiconque connaît la guérilla sait bien que nous avons beaucoup d’activités morales. Dans la guérilla, la joie, le moral, l’énergie au partage commun est ce que nous appelons des activités morales. Pour cette raison, peu importe qui, il y a toujours des amis qui chantent dans ces événements, jouent des sketchs ou du théâtre, ou contribuent au partage en racontant ses souvenirs. Quant à moi, j’ai l’habitude de jouer au théâtre dans ces activités morales. Mes amis aiment beaucoup mes pièces de théâtre, alors quand le Comité de la culture m’a demandé une proposition de nom, ils m’ont suggéré de venir dans la compagnie. C’est comme ça que j’ai commencé ».

Qu’avez-vous fait en premier après votre arrivée au Comité ?

« Notre premier travail a été le théâtre. Ce travail a duré environ 5 ans. Elle s’est poursuivie de 2000 à 2004. Nous avons joué des pièces de théâtre et nous avons fait des tournées dans les montagnes. Dans les zones de défense de Medya, je dirais que nous avons visité presque toutes les zones présentant des pièces de théâtre à des amis.

Notre première pièce de théâtre était une pièce en deux actes appelée Zilamê Tazî. Si je me souviens bien, c’était l’œuvre d’un écrivain libanais et nous avons adapté la pièce en kurde. Cette pièce portait sur la résistance populaire palestinienne. L’intérêt des amis pour le théâtre a augmenté notre intérêt. En raison de nos premières études, nous avons traité le travail avec beaucoup d’engagement. C’est donc avec grand plaisir que nous faisions ce travail.

En plus de la guérilla, nous avons aussi joué pour le public. Surtout à Mossoul, Maxmur, Behdinan, Soran.

A cette époque, notre travail théâtral s’inscrivait dans le cadre de celui de l’Académie Martyr Sefkan. Nous avions créé une académie et nous l’avons poursuivie sur le plan professionnel. En fait, si nous n’avions pas eu quelques situations négatives, notre culture et notre travail artistique auraient pris beaucoup plus d’élan.

J’ai déclaré que la création du Théâtre de la montagne a eu lieu en l’an 2000. Mais quand nous sommes arrivés en 2001, il y avait une guerre entre nous et les forces du Sud. Une guerre, appelée « şerê xiyanetê [la guerre de la trahison] » a éclaté sous la direction de l’Etat fasciste colonialiste turc. C’est pour cette raison que nous aussi, nous nous sommes mis en position de combat. Tout d’abord, nous sommes des combattants de la liberté. Cette guerre a entraîné l’arrêt de nos activités culturelles pendant près d’un an. Après la fin de la guerre, le groupe s’est réuni et nous avons commencé à travailler là où nous nous étions arrêtés.

J’aimerais rendre hommage aux camarades Hêvî et Yekta qui ont été de grands acteurs. Les deux amis avaient effectué un travail très important et très vaste. Ils étaient les pionniers. Quand nous avons essayé de réunir le groupe, ils avaient déjà préparé une pièce de théâtre. Jusqu’à ce qu’ils tombent martyrs, ils ont accompli ce travail au mieux et laissent un grand héritage à leurs successeurs ».

Comment était-ce d’être impliqué dans la culture et l’art après avoir rejoint les rangs de la guérilla de la Liberté ?

« Quand j’étais enfant, je disait que je voulais être acteur. Si vous faites attention, vous verrez que la plupart des acteurs ne sont pas des Kurdes et que les acteurs dans d’autres langues ont apparemment quelque chose à voir avec notre culture. Bien sûr, je vous dis ici que Yılmaz Güney doit être mis dans un endroit séparé.

Même certains acteurs comme Cüneyt Arkın ont agi comme une seringue pour l’idéologie du turquisme et nous ont injecté la turquification avec cette seringue.

Nous étions les descendants d’un peuple vivant dans une telle dégénérescence culturelle. Avec la formation du mouvement du PKK, le peuple kurde a enfin pu prendre une bouffée d’air frais (…). En tant que telle, les émotions en moi étaient très fortes. Non seulement moi, mais tous les amis qui ont participé à ce travail ont presque les mêmes sentiments.

Par exemple, notre groupe de théâtre se composait à lui seul de 45 amis. Aucun ami n’a été forcé de faire ce travail. Sur une base volontaire, ils se sont tous joints avec beaucoup de sérieux et de professionnalisme. Etre un combattant, c’est être un combattant pour le peuple et le pionnier du travail dans tous les sens du terme. L’arme dans votre main est tantôt une Kalachnikov, tantôt une saz-guitare, tantôt une caméra, tantôt un rideau de théâtre.

Je veux partager cette histoire. Nous étions en 2001. L’hiver s’était abattu. Nous n’avions pas d’endroit où nous pouvions faire notre travail artistique. Nous avions préparé une pièce pour le 27 novembre, mais nous devions trouver un endroit où la présenter. Notre ami Hêvî était un maçon. Nous avons immédiatement commencé à construire une salle. Nous avons érigé notre salle sous la neige et le 27 novembre, elle était prête et nous avons pu jouer notre pièce dans cette salle. Sans vœux et persévérance, il n’aurait pas été possible d’y parvenir ».

Xelil Dağ

Comment avez-vous rencontré Xelil Dağ ? Où et comment le premier cinéma du Mouvement pour la liberté a-t-il vu le jour ?

« En faisant notre travail dans le quartier de Musul, j’ai entendu parler de Xelil Dağ. Je voulais aller le rencontrer. Il voulait me rencontrer aussi. Xelil était dans les YPG à ce moment-là. Mais il s’intéressait au cinéma. C’était un ami avec de grands rêves. Je l’ai rencontré en 2001. Nous avons eu de longues conversations. Il voulait écrire, photographier et filmer tous les endroits où la guérilla avait mis les pieds. (…) Du Botan au Mont Ararat pour faire le film de la guérilla.

En fait, son martyre a eu lieu en 2008, mais ce travail avait déjà commencé auparavant. Bien sûr que j’ai fait du cinéma avec Xelil. Notre premier film a été Tîrêj en 2002. Avec ce film, Xelil a parlé du peuple kurde, des combattants de la liberté et de la manière dont la philosophie du Leader Apo a permis de mieux faire connaître les Kurdes au monde. Il était extrêmement confiant dans son travail et savait ce qu’il faisait. Il savait aussi à quel point le cinéma était efficace, comme outil de propagande. Je pense qu’il a atteint son objectif. Ses films étaient impressionnants. Il a fait beaucoup de films. Tîrêj, Eynika Bejnê, Dema Jin Hezbike et Bêrîtan… »

Pouvez-vous nous parler des aspects inconnus du film « Bêrîtan » ?

« Comme je l’ai dit, on a fait beaucoup de films. Mais Bêrîtan a reçu le plus grand intérêt parmi tous ces films. Nous avons donc fait un grand succès avec ce film.

Je ne parle pas seulement d’amis, j’ai réussi à impressionner toutes sortes de personnes. Le DVD du film était en circulation. Bien qu’il ait été secrètement introduit en contrebande en raison d’interdictions dans le Nord, je crois qu’il est devenu un invité dans les foyers de presque tous les Kurdes. Il a été regardé avec beaucoup d’admiration dans le sud. Ce fut un grand hommage à Bêrîtan, qui est tombée martyre lors de la guerre du Sud de 1992. Cela s’est transformé en film. Bien que le film soit sorti en 2006, il est toujours regardé tel qu’il était au début.

Par exemple, même maintenant, où que j’aille, on m’appelle « Huseyin' » [le rôle qu’il a joué dans le film]. Je ne doute pas qu’il ait une bonne place dans la mémoire de tous. Chacun a trouvé un morceau de lui dans ce film. L’un des aspects les plus importants de ce film est que nous avons fait la plupart des prises de vue dans les principaux lieux où la guerre a eu lieu afin de faire vivre l’histoire.

La guerre du Sud de 1992 fut intense dans la région de Xakûrkê, et Bêrîtan tomba martyre sur le champ de bataille. Les mêmes collines, les mêmes sentiers et même les falaises rocheuses d’où Bêrîtan s’est jetée, sont dans le film.

Le deuxième événement important, au moment du tournage du film, est que le corps de Bêrîtan n’a pas encore été retrouvé. Après le martyre, on nous a finalement dit où se trouvait le corps et nous avons pu le récupérer et l’enterrer au cimetière des martyrs de Xakûrkê. Nous l’avons aussi filmé et mis la scène dans le film.

Le PKK est entré dans sa 41e année de lutte. Quel est le niveau atteint par le cinéma au cours de ces 40 années ? Est-ce suffisant ?

« 40 ans, et 40 ans bien remplis. En 40 ans, nous aurions pu tourner des dizaines de films.  Il y a eu des guerres sanglantes, de la résistance et des massacres. Chacun d’entre eux fera un film. Le niveau que nous avons atteint en 40 ans… Je pense que c’est la fierté d’exister, la vérité d’être une réalité, je peux dire. Il s’agit d’une lutte qui est revenue du bord de l’extinction, qui s’est déroulée au bord de la falaise et qui a atteint un niveau qui doit déterminer le destin de presque tout le Moyen-Orient en entreprenant aujourd’hui des projets plus importants.

Nous sommes les cinéastes de cette lutte. Nous accomplissons notre travail malgré les insuffisances, les pressions, la guerre. Nous menons une guerre très violente avec le Nord et le Sud, mais nous continuons à filmer. Que dire de plus !

Si vous demandez au réalisateur le plus célèbre, la réponse la plus courte serait « c’est de la folie ». Le PKK est le parti de ceux qui se rebellent contre l’esclavage, tandis que Sine Çiya est le miroir de ces rebelles.

Nous sommes satisfaits de ce que nous avons atteint, mais nous sommes révolutionnaires, nous ne restons pas les bras croisés. Nous avons notre leadership, qui attache une grande importance à la culture et à l’art et qui s’attend à de grands développements à cet égard. Malgré ses conditions de détention à Imrali, Leader Apo a évalué le cinéma et donné son point de vue à la moindre occasion, comme sur tout autre sujet important. Leader Apo s’est penché sur la nécessité du roman, de la poésie et du film du PKK. C’est pourquoi nous nous sommes fixés davantage d’objectifs. Notre mouvement apporte également un soutien et des encouragements importants ».

Avez-vous de nouveaux projets ?

« La mort précoce de Xelil nous a fait reculer un peu dans le cinéma. Il nous a retardés. L’ami Xelil avait déjà formé des amis mais Xelil était différent. Je vous l’ai dit, c’est le maître de cette affaire. Après sa mort, nous avons essayé de monter une unité. Bien que nous ayons fait quelques films, nous n’avons pas atteint le niveau de Bêrîtan. Bien sûr, cela s’est aussi transformé en expérience. Par exemple, nous avons maintenant de nouveaux projets. Nous réalisons plusieurs travaux en même temps ».

Par exemple, le travail que tout le monde parle et attend ?

« Oui, tout à fait exact. Par exemple, le film « SUR » est terminé. Comme vous le savez, l’arrondissement d’Amed, Sur, a connu une grande résistance en 2015. Nous l’avons filmé. C’était un très bon projet. Le tournage est terminé et le montage est en cours. Il devrait bientôt atteindre le public.

Nous avons plusieurs tournages en parallèle. Nous avons également réalisé un court métrage, Berfîn.

Nous avons un nouveau projet, mais je pense qu’il est un peu trop tôt pour en parler. Mais comme je l’ai dit, les autres films que j’ai mentionnés seront bientôt vus par tous. Nous ne laisserons aucune création de notre peuple se détacher de l’histoire. Nous essayons donc de tout documenter et de le faire connaître au monde entier. Parce que nous avons un peuple qui le mérite. Et nous faisons du cinéma alternatif avec ces projets. Nous faisons du cinéma culturel contre le capitalisme, qui monétise tout. La modernité capitaliste est un système qui monétise tout. Le Moyen-Orient est une géographie qui accorde une grande importance à cet héroïsme et à cette épopée. C’est le cas au Kurdistan. C’est pourquoi nous tournons principalement ces films thématiques.

Xelil Dağ est à l’origine du cinéma de résistance qui est aujourd’hui considéré comme glamour par le cinéma mondial. Comment évaluez-vous cela ? Avez-vous des demandes ?

« Oui, nous voyons ce grand intérêt. Dans le passé, il y avait des intérêts venant de réalisateurs et d’acteurs turcs appartenant à des cercles révolutionnaires et démocratiques. Ce phénomène s’est maintenant étendu au cinéma mondial. Les militants luttant contre la réaction et l’exploitation selon la philosophie d’Apo ont remporté une grande victoire dans le monde entier. Par exemple, le monde entier a admiré la lutte dans le nord de la Syrie et à Rojava. Pour cette raison, des films, des documentaires ont été préparés, des organisations de médias écrits et visuels ont travaillé très intensément. Le film le plus récent est un documentaire d’un réalisateur portugais, Binxet. Et il y a un film, Les filles du Soleil, dans lequel Golshifteh Farahani joue.

En fait, les Filles du Soleil ont reçu d’importants prix et ont montré une fois de plus des combattantes kurdes. Parce que la guérilla kurde lutte contre le monde réactionnaire au nom du progrès mondial. Tout le monde appuie cette lutte ; il faut y participer. Encore une fois, il y a des producteurs et des acteurs étrangers.

Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que, sous de nombreuses pressions techniques, nous sommes très surpris de pouvoir faire notre travail sans interruption.

Encore une fois, nos valeurs de vie sont élevées. C’est pourquoi nous avons des gens qui viennent nous voir avec des demandes différentes. Cependant, ce que nous attendons d’eux, c’est le droit à leur film. Avec cette lutte, le peuple kurde mérite d’être correctement identifié et reflété. C’est un droit qui a été obtenu à un prix très élevé ».

Vous avez filmé Bêrîtan à Xakûrkê et avez vécu dans ce quartier. Mais Xakûrkê est maintenant sous occupation, tout comme Afrin et Kobanê. Nous sommes curieux de savoir ce que vous ressentez en tant que cinéaste révolutionnaire ?

« Certes, il y a des attaques intenses lancées par l’ennemi sur la région de Xakûrkê. Cependant, il y a une énorme résistance de la guérilla contre ces attaques.

Par exemple, Axîn Meşkan, tombée martyre en 2016, se battait comme Bêrîtan jusqu’à sa dernière balle, mais elle se jette de la falaise pour ne pas tomber entre les mains de l’ennemi quand ses obus s’épuisent.

Il est intéressant de noter qu’il présente des similitudes avec la guerre du Sud de 1992 en tant qu’espace et en tant qu’alliance opérationnelle. Contre cela, il y a une posture semblable à celle de la camarade Bêrîtan. Malheureusement, l’histoire se répète. Maintenant, l’ennemi utilisera autant de technique qu’il le voudra. Il n’a pas d’armée à combattre. Il a tous ses espoirs dans les avions, les hélicoptères, les chars, les balles.

Face à cela, il y a la volonté des combattants comme Axîn. C’est évident qui va perdre. Au combat, la volonté est toujours la vérité ultime.

C’est un crime contre l’humanité, un génocide. L’État fasciste turc a commis le crime de génocide. Tout le monde doit s’y opposer et le condamner ».

Cette intensité de guerre n’interfère-t-elle pas avec votre travail ?

« L’ennemi mène une propagande noire massive. Mais nous tournons un film sous tous ces avions de reconnaissance, prouvant une fois de plus que c’est un menteur. Bientôt, tout le monde verra le film.

La guerre est juste à côté de nous, mais nous faisons tout notre travail. Rien n’est un obstacle à la lutte pour la liberté au Kurdistan et à sa guérilla. L’humanité est en train d’enregistrer ces jours-ci et je crois que le plus grand gain pour les dernières périodes de l’histoire sera la résistance de ces temps »

https://anfenglishmobile.com/culture/mountain-cinema-filming-the-fight-for-freedom-31523

 

TURQUIE: 2,5 ans de prison pour la présidente de la Fondation des droits de l’Homme

0

Turquie – La présidente de la Fondation pour les droits de l’homme de Turquie (TİHV), Sebnem Korur-Fincancı vient d’être condamnée 2 ans et 6 mois de prison.

Korur-Fincancı a commenté la peine d’emprisonnement qui lui a été infligée pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste » pour avoir signé le manifeste de la paix intitulée : « Nous ne participerons pas à ce crime ».

Korur Fincancı a considéré le verdict rendu aujourd’hui par la 37ème Cour Pénale comme une « vengeance du Rapport de Cizre », qu’elle a préparé en tant que Présidente de l’Association des Droits Humains de Turquie (TİHV) :  « Le rapport de Cizre, qui a été ajouté au dossier comme nouvelle preuve, n’est pas vraiment nouveau. Parce que nous avons déjà présenté le rapport dans le cadre de notre défense.

J’ai même fait une présentation PowerPoint avec des photos. J’ai partagé avec la Cour ce que nous avons trouvé à Cizre. Ce n’est donc pas une nouvelle preuve. De plus, c’est une preuve de la défense, pas une preuve criminelle. Nous savons déjà que le rapport Cizre a fait beaucoup de tort à l’État. Dès que le rapport a été publié, l’État m’a fait arrêter dans les trois mois qui ont suivi et m’a envoyée en prison alors que c’était pour 10 jours.

Ils continuent à nous donner des médailles

« Alors ils ont été blessés.  En fait, ils ont mauvaise conscience. Ils savent que des centaines de civils y [ville kurde de Cizre] ont été tués et que la situation n’était pas celle qu’ils avaient déclarée. La sentence est en fait pour ça.

Pour cette raison, ils calculent comment ils vont se venger de chacun d’entre nous. Nous faisons face à un processus judiciaire où un acte conjoint, la volonté de ne pas participer à un crime, est jugé séparément.

Je pense que c’est un honneur. Ils continuent à nous donner des médailles ».

L’emprisonnement est une opportunité, pas un problème

Aller en prison n’est pas un problème pour moi, au contraire, on peut y voir une opportunité.

Parce que l’Etat, qui ne nous a pas laissés entrer en prison en tant qu’organisations civiles qui luttent pour les droits de l’Homme, m’a laissé entrer en tant qu' »enquêteur officiel de surveillance ». Je vais donc faire mes observations.

Parce que les prisons, surtout en cette période, seraient devenues des lieux où se déroulent les tortures les plus grave. Au moins, je verrai ce qui se passe sur les lieux, je ferai mes observations et je continuerai à blesser l’État ».

Des documents très précieux pour les futurs étudiants en droit 

Korur-Fincancı est d’avis que l’un des gains les plus importants lors des procès des universitaires est le réseau de solidarité qui s’est formé : « Tout le monde (les universitaires qui sont jugés) présente sa propre vision critique du gouvernement sous forme écrite et la dépose dans les archives de l’État.

Peut-être pas aujourd’hui, mais à l’avenir, les étudiants de troisième cycle en droit auront mis en lumière des documents très précieux.

Deuxièmement, cette solidarité s’est renforcée jour après jour. Nous, de parfaits étrangers, nous avons d’abord appris à nous connaître, puis nous avons établi des liens d’amitié, puis nous sommes devenus camarades, nous avons commencé à marcher sur le même chemin.

Nous leur devons peut-être des remerciements pour nous avoir réunis dans ce climat de silence et d’isolement ».

Des ressources précieuses pour les étudiants en journalisme aussi

« Ce qui s’est passé aujourd’hui constituera également une ressource très précieuse pour les étudiants en journalisme. Cette situation a aussi un aspect de honte. Ils verront comment des actes honteux ont été commis dans leur profession. Mais ils penseront aussi à ceux qui ont fait un travail honorable. Ils verront d’honorables journalistes ».

Que s’est-il passé à Cizre ?

Alors que le couvre-feu déclaré le 14 décembre 2015 dans le district de Cizre, dans la province kurde de Şırnak, était toujours en vigueur, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Efkan Ala, a annoncé le 11 février 2016 que les opérations de blocus avaient cessé.

Cependant, le couvre-feu de Cizre a été réaménagé de manière à être en vigueur la nuit à partir du 2 mars 2016 et l’entrée et la sortie du district ont été interdites jusqu’au 2 mars 2016.

Après la levée du couvre-feu dans les quartiers de Cudi et Sur à Cizre, 177 cadavres, dont 25 d’enfants, ont été retrouvés dans les décombres et débris de 3 bâtiments et des maisons voisines.

Bien que les 103 personnes décédées aient pu être identifiées, 74 personnes ont été inhumées sans être identifiées. Le nombre total de morts a été annoncé à 189.

Selon le rapport du Parti démocratique des peuples (HDP), presque tous les cadavres étaient méconnaissables parce qu’ils étaient soit brûlés, soit décomposés.

Les restes d’ossements humains et de munitions militaires ont été retrouvés dans les sous-sols. Les experts médico-légaux ont également trouvé des restes d’os d’enfants dans les sous-sols.

A propos de Şebnem Korur Fincancı

La doctoresse Şebnem Korur Fincancı est une défenseuse des droits et présidente de la Fondation turque des droits de l’Homme (TIHV). La Fondation a participé à la documentation des cas de torture, à la réadaptation de ses victimes et à la fourniture d’une assistance juridique à celles-ci.

Şebnem Korur Fincancı est également l’une des membres fondateurs de l’Association des médecins légistes et a joué un rôle majeur dans l’élaboration des normes de référence des Nations Unies sur les enquêtes et la documentation des cas de torture, le Protocole d’Istanbul.

Elle a mené des enquêtes médico-légales pour dénoncer la torture dans plusieurs pays et en 2014, elle a reçu le Prix international Hrant Dink. Elle a également été l’une des fondatrices de l’Association turque du Code pénal.

Consacrant sa vie professionnelle à l’enquête et à la documentation sur la torture ainsi qu’à la lutte contre ce fléau, Korur Fincancı est devenue l’une des étapes importantes en Turquie à cet égard. En préparant des rapports sur des cas de torture et en rédigeant des articles sur l’éthique médicale dans les années 1990, alors que la torture était répandue en Turquie, elle a été confrontée à l’oppression et à la prévention de l’État.

En 1997, elle est devenue chef du Département de médecine légale à l’Université İstanbul En 2004, elle a été démise de ses fonctions. En 2005, elle a été réintégrée par le tribunal administratif et conformément à la décision du Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK).

Şebnem Korur Fincancı a également participé à la campagne de veille des rédacteurs en chef qui a été lancée en solidarité avec le journal kurde Özgür Gündem, qui a été fermé par le pouvoir turc. Korur Fincancı a été arrêtée le 20 juin 2016 pour avoir participé à la campagne et libérée le 30 juin 2016.

https://bianet.org/english/human-rights/203706-state-did-not-let-me-in-prison-as-an-observer-now-i-enter-officially