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Le cinéma kurde à l’honneur à Bordeaux

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BORDEAUX, Plusieurs films/documentaires kurdes vont être projetés au Cinéma UTOPIA de Bordeaux le samedi 16 février, de 14:00 à 21:00.

Voici la programmation donnée par le Cinéma UTOPIA

Dans le cadre de LA CLASSE OUVRIÈRE C’EST PAS DU CINÉMA
En partenariat avec le Conseil démocratique kurde de Bordeaux
Intervenant : Kristian Feigelson, professeur des Universités, Sorbonne nouvelle-Paris 3, IRCAV (Institut de recherche sur le cinéma et l’audiovisuel).

Projection-débat : Le Cinéma kurde

LE TEMPS DURE LONGTEMPS, à 14h
Écrit et réalisé par Özcan ALPER

La musique, les chants pour raconter l’histoire, pour raconter un peuple… Sumru est étudiante en ethnologie et entame un long voyage à travers la Turquie pour collecter les élégies anatoliennes et les histoires qu’elles racontent. Sumru a un beau visage, un charme fou et Ahmet, vendeur de DVD pirates, accepte de l’accompagner dans sa quête.

Sumru a du mal à se défaire du souvenir de Harun, un kurde dont elle est séparée depuis quelques mois et dont elle n’a plus de nouvelles. En plongeant dans l’histoire douloureuse de son pays, portée par les mots des chants populaires, c’est aussi dans sa propre histoire qu’elle remonte: le destin douloureux d’un peuple la ramène sans cesse à son présent, l’expérience collective est indissociable de la vie des individus.

Les élégies chantées dans les provinces sont autant de témoignages des traumatismes de guerres dont les conséquences se mesurent aujourd’hui encore avec la question kurde, toujours pas résolue. « A travers cette guerre sans nom qui se poursuit depuis les trente dernières années, au cours de laquelle 17 500 assassinats politiques ont été commis sous le nom de « cas non résolus », je tiens à regarder la Turquie d’aujourd’hui en face » dit Özcan Alper. « Le Temps dure longtemps est moins un film qui raconte une histoire qu’un film qui sauvegarde l’histoire, qui rend hommage de façon égale aux souffrances des peuples persécutés, qui offre à réfléchir et interroge ».
La dernière séquence, dans les montagnes sous la neige, est magnifique. Sumru a désormais les réponses aux questions qu’elle se posait et va devoir continuer son chemin.

En Juin, des dizaines de milliers de personnes se sont regroupées autour de la place Taksim à Istanbul, mais aussi à travers toute la Turquie contestant la gouvernance de Recept Tayyip Erdogan, dans un mouvement aux multiples facettes qui reflète les changements de la société depuis dix ans.

En nous immergeant dans la culture anatolienne, le film introduit parfaitement un débat sur l’état actuel d’une Turquie en pleine évolution. »

Deux films documentaires, en présence des réalisatrices
En partenariat avec le Conseil démocratique kurde de Bordeaux

Intervenant : Kristian Feigelson, professeur des Universités, Sorbonne nouvelle-Paris 3, IRCAV (Institut de recherche sur le cinéma et l’audiovisuel).

COMMANDER ARIAN, à 17h
Film documentaire d’Alba SOTORRA

Alba Sottora suit le parcours de la commandante Ariane, âgée de 30 ans, qui participe avec ses camarades à la libération de Kobané, occupée par les troupes de l’Etat Islamique. Ariane fait partie des YPJ, les unités de protection de la femme qui combattent pour la liberté et l’émancipation des femmes dans la Syrie du nord.

ROJAVA, LA RÉVOLUTION PAR LES FEMMES 
Film documentaire de Milène SAULOY

Coincé entre une Turquie agressive, une dictature syrienne qui renaît de ses cendres, et des factions djihadistes criminelles, le Rojava – récemment rebaptisé Fédération démocratique du Nord Syrien –, peuplé majoritairement de Kurdes, mène une révolution sociale et féministe. Une tentative politique originale qui présente une espérance et offre une autre voie que celle des régimes sanguinaires, despotiques et dictatoriaux qui l’entourent.

UN TEMPS POUR L’IVRESSE DES CHEVAUX, 20h30
Écrit et réalisé par Bahman GHOBADI

Les chevaux ne sont que de simples mulets à qui on fait boire de l’alcool pour leur donner du cœur à l’ouvrage. Ils transportent des marchandises de contrebande et franchisent la frontière avec l’Irak en pleine hiver. Mais les véritables héros sont un groupe d’enfants orphelins vivant au Kurdistan iranien, tout près de la frontière avec l’Irak.

C’est l’histoire d’une fratrie qui vit en subvenant seule à ses besoins : Amaneh, la petite sœur, Madi, l’un des frères abimé par la vie, Rojine la grande sœur. Et Ayoub, 12 ans qui se débrouille comme il peut face aux épreuves que la vie lui impose. Des enfants qui vieillissent plus vite qu’ils ne le voudraient.

RDV au Cinéma UTOPIA
5 place Camille Julian

Députée HDP, Basaran : Haussons la voix pour Leyla Güven

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« La visite ponctuelle d’un membre de la famille à Öcalan ne signifie pas que l’isolement a été levé. L’isolement est imposé à la société en tant que système et est approfondi de jour en jour. Nous appelons une fois de plus à mettre fin à cet isolement absolu », a déclaré la députée du HDP, Başaran.
 
TURQUIE – ANKARA – Ayşe Acar Başaran, porte-parole du HDP pour les droits de l’Homme, a tenu une conférence de presse au Parlement sur la situation de la député kurde Leyla Güven.
 
La députée du HDP Hakkari est en grève de la faim depuis 71 jours pour demander la fin de l’isolement imposé au dirigeant kurde, Abdullah Ocalan. Serpil Kemalbay et Ebru Günay, deux autres députées du HDP, se sont jointes à Başaran.
 
« Leyla Güven est en grève de la faim depuis [71] jours depuis le 8 novembre. Elle est coprésidente de DTK et députée du HDP pour Hakkari. Elle est membre de ce Parlement. Elle est une de nos amis qui a été élue par des milliers de personnes qui ont voté pour elle. Depuis [71] jours, elle affame son corps pour faire entendre sa demande. Une demande très légitime. Leyla Güven et des centaines de prisonniers emprisonnés dans de nombreuses prisons réclament quelque chose d’important. Ils montrent la voie à la Turquie pour sortir de cette impasse où nous nous trouvons en ce moment. »
 
L’isolement affecte l’avenir de la Turquie
 
Başaran a ajouté : “Après sa remise à la Turquie, Öcalan est maintenu dans un isolement absolu depuis 20 ans. Mais cet isolement s’est approfondi après le concept de guerre développé par l’alliance AKP-MHP. M. Öcalan n’a pas pu rencontrer d’avocat depuis 2011 et depuis 2015, il n’a pas rencontré la délégation [de notre parti]. La visite qu’il a eue avec son frère samedi dernier peut difficilement être qualifiée de « visite ». Cet isolement n’est pas seulement imposé à Öcalan à Imrali, il est imposé à l’ensemble de la société, tous les jeunes sont placés en isolement en Turquie, de même que leur avenir.
 
Leyla Güven tente de faire entendre sa voix contre ce chaos entre les quatre murs de la prison de Diyarbakır, où elle est tenue en otage. Depuis [71] jours, Leyla Güven a bénéficié d’un soutien considérable de la part de nombreuses régions du monde, de la Palestine à d’autres régions du monde. Pourtant, il n’y a pas de réaction de ce Parlement. Pas une phrase n’a été dite dans cette assemblée. »
 
Situation critique
 
Başaran a déclaré que la situation de Leyla Güven était à un stade critique. « Leyla souffre de crampes d’estomac, d’hypotension, d’hypersensibilité à la lumière et aux odeurs, de nausées, de manque de sommeil. Chacun a l’obligation et la responsabilité d’intervenir et de faire ce qui est dans ses possibilités. Et cela s’applique aussi au Parlement. Nous vous invitons à répondre positivement à sa demande. Leyla Güven n’exige rien d’illégal. Leyla Güven réclame quelque chose qui contribuera à l’avenir de la société en Turquie. »
 
Haussons nos voix
 
La députée du HDP a conclu ses remarques en déclarant: « Si le gouvernement, le Parlement et nous tous ne répondons pas à sa demande, nous serons responsables de [ce qui arrivera à] Leyla Güven.
 
Leyla Güven n’a qu’une demande, comme elle l’a répété dans sa dernière déclaration.
 
La visite ponctuelle d’un membre de la famille à Öcalan ne signifie pas que l’isolement a été levé. L’isolement s’impose à la société en tant que système et s’approfondit de jour en jour. Nous appelons encore une fois pour supprimer cet isolement absolu.
 
La demande de Leyla est la demande de millions de personnes. Nous sommes le porte-parole de ces millions, le troisième parti en importance du pays. Telle est la demande du deuxième plus grand parti d’opposition de cette Assemblée. Leyla Güven est sur le point de mourir. Nous devons la protéger, ce qui signifie protéger l’ensemble de la société en Turquie. Nous invitons tout le monde à hausser la voix. »
 

« L’inaction de l’Europe ne laisse comme alternative que la grève de la faim »

« Si on ne répond pas à notre demande, nous ne mettrons certainement pas fin à notre grève. Nous tenons absolument à continuer dans cette direction jusqu’à la toute dernière minute. La mort n’est pas en position de nous faire fuir de notre action. »
 
Par Kardo Bokanî
 
Une grève de la faim est un acte de désobéissance civile contre l’injustice, l’oppression et / ou la tyrannie. C’est un acte simple, car il ne nécessite aucune mobilisation importante de ressources. Tout le monde peut le faire sans avoir besoin de beaucoup de ressources. En même temps, il s’agit d’un acte grave qui exige une volonté et une détermination considérables, ainsi qu’une noble cause pour laquelle il vaut la peine de mourir.
 
Nous, un groupe de quinze activistes politiques kurdes, dont un universitaire, un journaliste et une députée, nous avons lancé une grève de la faim d’une durée illimitée le 17 décembre 2018 à Strasbourg. Le but de cette action est de mettre fin à l’isolement inhumain et persistant imposé par l’État turc au dirigeant kurde Abdullah Ocalan.
 
Détenu à l’isolement à l’île prison d’Imrali depuis 1999, Ocalan n’est pas un simple prisonnier politique. Tout d’abord et surtout, c’est un personnage politique vénéré par des millions de Kurdes, qui a consacré toute sa vie à s’émanciper du colonialisme brutal et moderne pratiqué par la Turquie, l’Iran, l’Iraq et la Syrie. Deuxièmement, il est un théoricien politique qui a contribué à la philosophie sur diverses questions allant de l’État à la société civile. C’est sa philosophie politique qui a donné forme à ce que nous voyons maintenant au Rojava; une société démocratique, multiculturelle et féministe admirée par toutes les forces progressistes du monde. Troisièmement, il a été le politicien le plus actif en Turquie, réclamant la paix et une solution démocratique au conflit kurde. Sous son commandement, le PKK, depuis 1993, a déclaré huit cessez-le-feu unilatéraux. En outre, Ocalan a ordonné à deux reprises, par deux fois, aux combattants du PKK de se retirer de la Turquie dans le nord de l’Irak afin d’ouvrir la voie à la paix. Faire taire une personnalité politique telle qu’Ocalan, c’est faire taire la seule voix en faveur de la paix en Turquie.
 
Objectivement, l’approche militaire agressive suivie par le gouvernement turc au cours des dernières décennies s’est toujours révélée vaine. Si la Turquie pouvait résoudre le problème kurde de manière militaire, elle aurait pu le faire dans les années 1980 ou même plus tôt, pas maintenant.
 
Inspirés par la philosophie d’Ocalan et organisés par le mouvement qu’il dirige, le PKK [Le Parti des travailleurs du Kurdistan], les Kurdes acquièrent de plus en plus de pouvoirs et d’influences qui ne seraient en aucun cas éradiquées comme le souhaitait l’État turc. Le mouvement kurde, par sa détermination et sa philosophie progressiste, a touché des gens de tous les horizons et a gagné des alliés de toutes les régions du monde. Les grèves de la faim perpétrées au Kurdistan et à l’étranger témoignent du niveau exceptionnel d’organisation atteint par les communautés kurdes.
 
La première grève de la faim illimitée a été lancée le 7 novembre par la députée kurde Leyla Guven dans la prison turque. En un rien de temps, elle s’est répandue hors des murs de la prison, atteignant les quatre parties du Kurdistan et l’Europe.
 
La demande de grève de la faim, y compris la nôtre ici à Strasbourg, est la même. C’est simple et pratique. En fait, il est honteux que, dans le monde moderne, vous soyez obligés d’entreprendre un acte de défiance aussi extrême pour satisfaire la demande la plus simple. De plus, cela met en lumière la crise de la démocratie et la perte des valeurs humaines avec lesquelles l’Occident lutte actuellement.
 
On peut demander, à juste titre, pourquoi mettriez-vous votre vie en danger pour une simple demande ? La réponse est simple et directe : l’indifférence de l’Europe à l’égard de la question kurde en général et du cas d’Ocalan en particulier ne nous a laissé aucune alternative.
 
Ceci est une conséquence directe de l’inaction de l’Europe. Les échecs persistants de ses institutions, telles que le CPT [Le Comité de la Prévention de la Torture] et le Conseil de l’Europe, dans l’accomplissement de leur devoir, contraignant ses citoyens à s’engager dans une voie aussi fatale.
 
Les institutions européennes ont par le passé joué un rôle très constructif dans la résolution des conflits ethniques dans le monde. Par exemple, l’UE [Union Européenne] a travaillé dur pour résoudre le conflit en Irlande du Nord. Sans le soutien de l’UE, le conflit n’aurait pas été résolu. En outre, l’OSCE [Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe] s’est activement engagée dans la résolution des conflits du Haut-Karabakh et des Balkans. En ce qui concerne le cas kurde, toutefois, ils se rangent ouvertement contre le violent État turc qui est déterminé à rejeter et à anéantir l’identité et le patrimoine culturel kurdes. Le meilleur exemple de cet alignement sinistre avec la Turquie est la criminalisation du mouvement de libération du Kurdistan par l’UE. Malgré l’objection de la Cour suprême de Belgique et de la Cour de justice européenne, l’UE continue de maintenir le PKK sur sa liste d’organisations terroristes. Cela a évidemment encouragé l’Etat turc à faire pression sur son approche militariste à l’égard des Kurdes et de leur chef, Abdullah Ocalan.
 
Néanmoins, à cette occasion, notre demande vis-à-vis de l’UE de respecter l’état de droit, d’exécuter les verdicts rendus par les institutions judiciaires européennes et de radier le PKK [de la liste des organisations terroristes] n’est pas si importante. Cela serait certainement considéré comme excessif ou peu pratique du point de vue de l’UE. Notre demande est à la fois simple et pratique. Nous exigeons une levée immédiate de l’isolement imposé à Ocalan et le respect de son droit à des visites régulières de membres de sa famille et d’avocats.
 
Faute de répondre à notre demande, nous ne mettrons certainement pas fin à notre grève. Nous tenons à continuer sur cette lancée jusqu’à la toute dernière minute. La mort n’est pas en mesure de nous faire fuir de notre action. Nous comprenons que dans ce monde, nous, en tant qu’humains, sommes responsables du monde dans lequel nous vivons. Ensemble, nous avons le pouvoir de décider de ce à quoi ce monde ressemble. Nous avons choisi de ne pas accepter le recul mondial de la démocratie. Nous avons choisi (…) de nous opposer au silence assourdissant et à l’indifférence face à l’inhumanité.
 
Il va sans dire que la responsabilité de toute fatalité incombe au CPT et au Conseil de l’Europe en particulier, ainsi qu’aux autres institutions européennes en général. Cela restera sûrement dans l’histoire comme une tache noire sur la démocratie occidentale et aura évidemment de graves conséquences pour l’Europe, où coexistent d’importantes populations kurdes et turques. Pour éviter cela, nous espérons que les institutions européennes s’acquitteront de leur responsabilité de sauver des vies sur leur territoire, d’entendre les appels de leurs citoyens, de respecter leur devoir de défendre les droits de l’homme et d’aider à lever l’isolement imposé à Ocalan.
 

Kardo Bokanî est titulaire d’un doctorat en théorie politique et est un expert de la question kurde. Il a enseigné la théorie politique et la philosophie à l’University College Dublin (UCD). Il est l’auteur du livre «Social Communication and Kurdish Political Mobilisation in Turkey».

ANF

Réactions à l’attentat de Manbij : Le partenariat s’étendra

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SYRIE – MANBIJ – Les institutions et les pays réagissent à l’attentat de Manbij, en Syrie, où 16 personnes, dont 4 soldats américains, ont perdu la vie.
 
DAESH a revendiqué l’attentat-suicide devant le restaurant Qasir Al-Umaraa du centre-ville de Manbij, qui a eu lieu mercredi à 12 h 38. (16) personnes dont 4 soldats américains ont perdu la vie dans l’attaque et 18 personnes ont été blessées. 9 des personnes qui ont perdu la vie étaient des civils.
 
MSD : LE PARTENARIAT AVEC LA COALITION VA ENCORE S’ÉLARGIR
 
Le Conseil démocratique syrien (MSD) a condamné l’attentat et a déclaré que DAESH avait « montré une fois de plus son caractère terroriste » avec cet attentat. MSD a ajouté : « Nous avons obtenu de bons résultats dans tout le nord et l’est de la Syrie avec nos partenaires, la Coalition internationale. Ce partenariat ne changera pas, il ne fera que s’étendre. Les administrations de Moscou et de Damas devraient s’efforcer de mettre fin aux organisations terroristes dans tout le nord et l’est de la Syrie.
 
Nous savons tous très bien que mettre fin aux organisations terroristes est un devoir patriotique pour les Syriens, et cela signifie garantir la sécurité de la région et du monde. (…) Nous présentons nos condoléances aux familles des martyrs de l’attaque et aux peuples syrien et américain. Nous déclarons que nous remplirons notre devoir de mettre fin à DAESH, en suivant le chemin des martyrs. Nous souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. »
 
ADMINISTRATION AUTONOME: ORGANISÉE PAR DAESH & LE RÉGIME TURC
 
Le Conseil exécutif de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et d’Est a publié un communiqué condamnant l’attaque : « La Syrie en général traverse un processus délicat. Les forces obscures ont organisé une attaque contre les civils et les forces militaires en devoir de sécurité pour créer le chaos dans la région à travers Manbij. (…) Cette attaque visait à semer la peur et à imposer l’agenda de certaines forces régionales dans notre région. Nous condamnons cette attaque organisée par la vile force noire DAESH et son supporter, le régime fasciste turc. Nous offrons nos condoléances à notre peuple, à nos forces armées, aux familles des martyrs, au peuple américain et aux forces de la Coalition. Nous souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. Enfin, nous soulignons que la lutte de nos forces contre le terrorisme se poursuivra dans tous les domaines. »
 
LE RESTAURATEUR : ILS VEULENT EFFRAYER LES CIVILS
 
Le restaurateur Salih El-Yusif a déclaré : « Manbij est une zone sûre, mais ils veulent effrayer les civils. C’est pourquoi les terroristes nous ciblent. L’attaque suicide a eu lieu devant mon restaurant. [le kamikaze] s’est fait exploser au milieu des civils. Nous ne pouvions pas comprendre ce qui s’est passé au début, mais j’ai compris qu’une explosion s’était produite (…). Après, quand je me suis réveillé, j’ai vu des flammes et des corps autour de moi. »
 
JORDANIE : UNIR TOUS LES EFFORTS POUR VAINCRE LES TERRORISTES
 
Le gouvernement jordanien a également condamné l’attaque. Le ministre des Affaires étrangères Ayman Safadi a déclaré sur Twitter : « Nos pensées et nos prières vont aux victimes de l’attaque terroriste sauvage de Manbij. Mes condoléances les plus sincères et mes vœux de rétablissement pour les blessés. Un autre crime barbare qui prouve une fois de plus qu’il est urgent de rallier tous les efforts pour assurer la défaite durable des terroristes partout dans le monde. »

Elections locales en Turquie : Le HDP fait appel à des observateurs internationaux

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Appel du HDP à des observateurs internationaux pour suivre les élections locales du 31 mars 2019 en Turquie et au Kurdistan « turc ».
Objet : Missions d’observation des prochaines élections locales en Turquie
 
Par cette lettre, nous vous invitons à observer les élections locales prévues le 31 mars 2019, en Turquie. Nous avons de bonnes raisons de craindre que ces élections ne se déroulent dans des conditions extrêmement antidémocratiques, comme ce fut le cas des élections présidentielles de juin 2018 et du référendum d’avril 2017.
 
Au cours des trois dernières années, le président Erdoğan et ses alliés ultranationalistes ont pratiquement détruit les institutions démocratiques du pays, déjà faibles et fragiles. Le caractère de ce nouveau régime se manifeste en particulier par la répression exercée à l’encontre de l’opposition et qui vise en premier lieu les Kurdes et le HDP. Actuellement, plus de 5.000 membres du HDP sont en prison, parmi lesquels nos ex-Coprésidents Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, la Députée Leyla Güven, 8 anciens députés, 59 Maires kurdes et de nombreux administrateurs du parti.
 
Le HDP n’a pas été la seule cible de l’état d’urgence déclaré après le coup d’État avorté de juillet 2016. Dans le cadre de ce régime, pas moins de 150.000 fonctionnaires ont été limogés, plus de 2.000 ONG et 200 médias, kurdes en majorité, ont été interdits. Plus de 160 journalistes ont été emprisonnés. Près de 80.000 personnes ont été arrêtées. Outre les députés et les maires, des défenseurs des droits humains, des syndicalistes, des journalistes, des universitaires et bien d’autres personnes qui n’ont rien à voir avec le coup d’État ou le terrorisme se trouvent actuellement en prison. Le régime d’Erdoğan considère toute personne critiquant sa politique comme traître, terroriste ou ennemi de l’État.
 
Il est important de noter que le référendum d’avril 2017 et les élections présidentielles de juin 2018 se sont déroulés sous ce régime d’état d’urgence dominé par la violence et la répression. En dépit des amendements à la loi électorale favorisant l’AKP, de la censure et du contrôle des médias pas le gouvernement, de l’utilisation par celui-ci des ressources publiques pour financer les campagnes électorales, des arrestations de militants politiques et des innombrables fraudes et irrégularités, Erdoğan et ses alliés n’ont obtenu que 51% des votes au référendum et 52% aux élections présidentielles. Les fraudes, irrégularités et pratiques antidémocratiques de la coalition au pouvoir, AKP-MHP, ont été documentées en détail par les délégations d’observateurs de l’OSCE/BIDDH et de l’APCE.
 
Bien qu’il ait été levé en juillet 2018, le régime d’état d’urgence continue à s’appliquer pleinement dans la pratique. Les détentions arbitraires, les arrestations et la torture systématique sont des pratiques courantes de nos jours. Il n’y a pas de liberté d’expression et d’association. Même les parlementaires ne sont pas autorisés à faire des déclarations publiques à l’extérieur. Nous vivons sous un état d’urgence permanent qui ne tolère aucune contestation. Etant donné que le nouveau régime est basé sur un populisme ultranationaliste, nous nous attendons à ce que le HDP et les Kurdes demeurent la principale cible de la violence de l’État.
 

De fait, la répression contre le HDP s’intensifie dans la perspective des élections locales prévues en mars 2019. Le HDP gérait 102 municipalités lorsque l’état d’urgence a été décrété. Aujourd’hui, 96 Maires sur 102 ont été destitués par le gouvernement et remplacés par des « kayyums » (administrateurs). 59 d’entre eux sont en prison à l’heure actuelle. Le président Erdoğan a récemment menacé de nommer à nouveau des «kayyums» si le HDP remportait des Mairies. On assiste de manière quasi-quotidienne à des dizaines d’arrestations de nos membres et sympathisants.

En dépit de ces pressions, le HDP s’est engagé à reprendre toutes ses municipalités et à limiter le pouvoir de l’AKP-MHP en construisant des fronts démocratiques de résistance dans les provinces kurdes et l’ensemble du pays. Compte tenu des efforts du nouveau régime pour concentrer tous les pouvoirs dans le palais d’Erdoğan à Ankara, nous considérons ces élections comme une occasion de défendre la démocratie locale et limiter les pouvoirs du palais d’Erdoğan depuis les périphéries. Compte tenu des circonstances dans lesquelles se tiendront les élections, nous sommes conscients qu’il s’agit d’une tâche très difficile, mais pas impossible.

 
Nous invitons par la présente toutes les institutions internationales et les personnes qui se préoccupent de l’avenir de la démocratie en Turquie à observer les élections locales sur le terrain, en particulier dans les provinces kurdes. L’alliance AKP-MHP déploiera certainement toutes les formes de violence, de répression et de fraude pour gagner les élections. Nous souhaitons que les observateurs internationaux témoignent de la digne lutte des populations locales contre ces pratiques illicites avant et pendant les élections. Bien que le gouvernement turc ne respecte pas le droit international ainsi que sa propre constitution et ses lois, la présence d’observateurs internationaux peut néanmoins aider à créer un meilleur climat politique pour les élections.
 
Pour toute question ou demande d’assistance, veuillez contacter notre département des affaires étrangères à l’adresse suivante : international@hdp.org.tr ou au +90 505 0071981 (M. Evren Çevik) / +90 535 6495919 (Mme Berivan Alataş). Nous serions heureux de vous aider de toutes les manières possibles.
 
Paix et solidarité
 
Pervin Buldan et Sezai Temelli,
Coprésidents du HDP
Texte via Conseil démocratique kurde en France
https://www.hdp.org.tr/en/

Turquie : L’état d’urgence prend fin, mais pas la répression

« La suspension de la démocratie locale s’est poursuivie et le gouvernement a maintenu le contrôle de 94 municipalités remportées aux élections locales de 2014 par le parti frère du HDP, le DBP kurde (Parti des régions démocratiques) », selon le rapport mondial 2019 de Human Rights Watch (HRW).

TURQUIE – « Il y a une tendance mondiale croissante à faire face aux abus des autocrates qui font la une des journaux », a déclaré Human Rights Watch (HRW) aujourd’hui en publiant son Rapport mondial 2019. Au sein de l’Union européenne, aux Nations unies et dans le monde entier, des coalitions d’États, souvent soutenues par des groupes civiques et des manifestations populaires, repoussent les populistes anti-droits. Dans le Rapport mondial 2019 qui compte 674 pages, Human Rights Watch passe en revue les pratiques des droits humains dans plus de 100 pays.

En ce qui concerne la situation des droits de l’homme en Turquie, HRW rappelle que les élections législatives et présidentielles de juin 2018 ont vu le président Erdoğan réélu président et le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir conserver le contrôle du parlement à travers une coalition avec l’extrême-droite ultra-nationaliste.

HRW souligne que la campagne électorale de juin 2018 s’est déroulée dans le cadre de l’état d’urgence imposé après la tentative de coup d’État militaire de juillet 2016 et dans un climat de censure des médias et de répression des ennemis et critiques du gouvernement qui ont persisté toute l’année, de nombreux journalistes ainsi que des parlementaires et le candidat présidentiel de l’opposition kurde étant en prison.

Mentionnant le système de gouvernance présidentielle adopté lors d’un référendum en 2017 et mis en vigueur à l’issue de l’élection, HRW note que le système n’est pas suffisamment contrebalancé contre les abus du pouvoir exécutif, qu’il réduit considérablement les pouvoirs du Parlement et renforce le contrôle présidentiel sur la plupart des nominations judiciaires.

Le rapport rappelle également qu’en janvier 2018, la Turquie a lancé une offensive militaire dans le district d’Afrin, peuplé de Kurdes syriens du nord-ouest du pays, et qu’au moment de la rédaction du présent rapport, elle contrôlait toujours le territoire.

En ce qui concerne la liberté d’expression, d’association et de réunion, HRW a déclaré : « La Turquie est restée le leader mondial de l’incarcération des journalistes. Au moment de la rédaction du présent rapport, on estime que 175 journalistes et professionnels des médias sont en détention provisoire ou purgent des peines pour des délits de terrorisme. Des centaines d’autres sont en procès (…). La plupart des médias manquent d’indépendance et promeuvent la ligne politique du gouvernement. »

Remarquant que des journalistes travaillant pour des médias kurdes en Turquie ont continué d’être arrêtés et emprisonnés sans cesse, faisant obstruction aux reportages critiques en provenance des régions kurdes du pays, HRW a déclaré : « Après une descente de police en mars sur le journal pro-kurde Démocratie Libertaire (Özgürlükçü Demokrasi), ses journalistes et autres travailleurs ont été arrêtés et ses imprimeries et ses biens ont été remis à l’Etat. Le journal a été fermé par décret en juillet, et 21 imprimeurs et 14 journalistes sont poursuivis dans le cadre de procès distincts. Au moment de la rédaction du présent rapport, 13 imprimeurs et journalistes étaient en détention provisoire. »

Le rapport le souligne : « Le blocage des sites Web et la suppression du contenu en ligne se sont poursuivis, et des milliers de personnes en Turquie ont fait l’objet d’enquêtes et de poursuites pénales pour leurs messages sur les médias sociaux. Wikipédia est restée bloquée en Turquie depuis plusieurs années maintenant.

En 2018, il y a eu une augmentation des interdictions arbitraires sur les assemblées publiques, particulièrement évidentes après la fin de l’état d’urgence lorsque les gouverneurs ont assumé des pouvoirs accrus pour restreindre les assemblées.

La police a arrêté des étudiants de grandes universités pour avoir manifesté pacifiquement sur le campus contre l’offensive turque contre l’Afrique et pour avoir brandit des banderoles critiques envers le président. Au moins 18 étudiants ont été placés en détention provisoire pour de telles manifestations et beaucoup d’autres ont été poursuivis pour des crimes tels que la « propagande terroriste » et « l’insulte au président ».

En août, le Ministre de l’Intérieur a interdit la longue veillée hebdomadaire pacifique et pacifique organisée en un lieu central à Istanbul par les mères du samedi, des proches de victimes de disparitions forcées cherchant à obtenir des comptes. La police a violemment dispersé et brièvement détenu 27 des organisateurs. L’interdiction d’organiser la vigile au lieu traditionnel était toujours en vigueur au moment de la rédaction du présent rapport. Une veillée des mères du samedi à Diyarbakir a également été interdite, de même que toutes les assemblées publiques organisées par la section de Diyarbakir de l’Association des droits de l’homme à partir de septembre.

Le 15 septembre, la police a arrêté des centaines de travailleurs du bâtiment qui protestaient contre les mauvaises conditions de travail et de vie sur le chantier du troisième aéroport d’Istanbul. Les tribunaux ont ordonné la mise en détention provisoire de 37 personnes, y compris des responsables syndicaux, et six ont été libérées par la suite. Beaucoup d’autres font l’objet d’une enquête criminelle et sont accusés d’infractions telles que l’organisation d’une manifestation non autorisée et la résistance à la dispersion. »

Sous le titre « Conflit kurde et répression de l’opposition », le rapport déclare :

« Les affrontements armés entre l’armée et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est du pays se sont poursuivis jusqu’en 2018, principalement dans les zones rurales. Le gouvernement a poursuivi ses mesures répressives à l’encontre des parlementaires élus, des maires et des municipalités des partis pro-kurdes, bien que le Parti démocratique populaire (HDP) ait obtenu 67 sièges parlementaires (11,9 % des voix) lors des élections de juin.

Leyla Güven, députée du HDP en exercice, et neuf anciens parlementaires du HDP sont restés en détention préventive prolongée pour terrorisme à motivation politique, y compris l’ancien co-leader du parti et candidat présidentiel Selahattin Demirtaş. Onze députés ont été destitués de leur siège parlementaire au cours de la période précédant les élections de juin et n’ont pas pu se présenter à nouveau comme candidats.

Dans le sud-est, la suspension de la démocratie locale s’est poursuivie alors que le gouvernement a maintenu le contrôle de 94 municipalités remportées aux élections locales de 2014 par le parti frère du HDP, le Parti des régions démocratiques (DBP). Au moment de la rédaction du présent rapport, 50 co-maires étaient toujours emprisonnés pour terrorisme à motivation politique après leur destitution et l’affectation de personnes nommées par le gouvernement à leurs postes.

En novembre, la Cour européenne des droits de l’homme a statué que la prolongation répétée par la Turquie de la détention provisoire de l’opposant Selahattin Demirtaş violait ses droits et avait pour « objectif ultérieur d’étouffer le pluralisme et de limiter la liberté du débat politique, qui est au cœur même du concept de la société démocratique ». Le tribunal a ordonné sa libération. »

ANF

 

« Le seul objectif de la Turquie en Syrie est l’extermination des Kurdes »

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Attaquer le Rojava signifie la fin des chances de paix turco-kurdes.
 
Le gouvernement turc dirigé par Erdoğan veut occuper les régions kurdes du nord de la Syrie. Ils ne cachent pas leurs intentions. Alors, pourquoi ces régions sont-elles ciblées par Ankara et quelles seraient les conséquences d’une telle invasion ?
 
Près de trois millions de personnes vivent dans ces régions du nord de la Syrie, que les Kurdes appellent le Rojava (Kurdistan occidental). Bien entendu, cette population ne comprend pas que des Kurdes.
 
Ce sont les régions les plus sûres et les plus stables de Syrie. Pour cette raison, quelque 825 000 personnes de différentes régions de la Syrie ont émigré vers le Rojava. La plupart de ces personnes ne sont pas kurdes. Mais ils vivent sur un pied d’égalité et fraternel avec les Kurdes. Ils se battent côte à côte contre la barbarie de l’Etat islamique.
 
Ces régions, et en particulier la ville de Kobanê, sont devenues un symbole de la lutte contre ISIS. Les forces de défense du nord de la Syrie ont libéré des centres stratégiques tels que Manbij, Tel Abyad et, plus important encore, Raqqa de l’Etat islamique. Cette lutte contre DAESH a non seulement contribué à la sécurité de la région, mais également à la sécurité du monde. Parce que l’Etat islamique a reçu de lourds coups ici et que sa force a été considérablement réduite.
 
Environ 10 000 hommes et femmes, Kurdes et autres groupes ethniques, ont sacrifié leur vie dans cette guerre. D’un côté, un modèle de vie centré sur la société a été établi, et de l’autre, la lutte contre ISIS s’est poursuivie.
 
Dans les terres sanglantes de la Syrie, cette région est devenue un refuge pour les civils. Bien entendu, la Coalition internationale et le monde ont soutenu cette lutte. En particulier, les États-Unis et l’Europe, entre autres, ont fourni un soutien militaire à l’Etat islamique. Pourtant, ils ne voulaient pas voir la détermination politique grandir dans le nord de la Syrie.
 
Le gouvernement voisin de Turquie était hostile à cette région depuis le début. Parce que les Kurdes vivent ici. Le gouvernement turc a décrit les statuts obtenus par les Kurdes en Syrie comme un danger pour leur avenir.
 
L’hostilité d’Erdoğan envers les Kurdes l’a conduit à soutenir le groupe État islamique, directement et indirectement. Au cours de l’assaut sur Kobanê, il a déclaré avec enthousiasme : « Kobanê est sur le point de tomber. »
 
La Turquie n’a jamais fermé les deux portes ouvertes à DAESH : Jarablus et Tel Abyad.
 
Lorsque les forces YPG (le 14 juin 2015) ont libéré Tel Abyad de l’Etat islamique, l’administration d’Ankara a fermé le poste-frontière définitivement.
 
Les membres de l’Etat islamique à Jarablus ont changé de chemise et sont devenus les alliés officiels de l’armée turque, prenant le nom d’Armée syrienne libre (ASL). Maintenant, ils se déplacent de manière synchronisée contre les Kurdes.
 
Le gouvernement turc a évoqué la « sécurité intérieure » pour justifier sont attaque contre le nord de la Syrie. Mais il n’y a pas eu une seule attaque venant de ces régions. Les autorités turques le prétendent, mais elles ne peuvent pas le prouver. Parce qu’ils voient tous les Kurdes comme une « sécurité intérieure ».
 
L’affirmation selon laquelle le PKK est actif ici est une manipulation pour tromper le monde. « Nous ne répéterons pas l’erreur en Irak en Syrie », a répété plusieurs fois Erdoğan. Qu’est-ce que cela veut dire ? En Irak, après Saddam, les Kurdes ont obtenu les droits légaux. Erdoğan considère cela comme une « erreur », car la Turquie n’a pas pu empêcher cela de se produire. Les Kurdes ont donc obtenu des droits en Irak, mais en Syrie, « nous allons empêcher cela », a-t-il déclaré. Cependant, il n’y a pas d’autorité du PKK au Kurdistan irakien. Ensuite, ce n’est qu’un prétexte pour attaquer le PKK.
 
Pour la même raison, ils ont également attaqué Afrin, faisant fuir des centaines de milliers de Kurdes. Malheureusement, les forces internationales ont fermé les yeux sur l’attaque contre Afrin, la Russie l’a directement appuyée, les États-Unis ont indirectement fait de même.
 
Nous devons savoir que la Turquie utilise des soldats avec la mentalité de DAESH, en effet ces hommes sont ceux de DAESH. Seuls les noms et les vêtements sont différents.
 
Maintenant, les États-Unis et d’autres forces disent avoir parlé de cette situation avec la Turquie. Personne ne sort et dit clairement «non, vous n’avez pas le droit d’attaquer là-bas». Et ils ne le font pas car ils craignent que leurs intérêts économiques avec la Turquie ne soient affectés.
 
Que font les Kurdes dans cette situation? Ils cherchent un accord démocratique avec l’administration de Damas. Il ne faut pas oublier que même si Damas accepte tous les droits des Kurdes (qui sont des droits à l’autonomie), ils continueront de faire partie de la Syrie.
 
Mais si cet accord ne se concrétise pas, si les droits des Kurdes ne sont pas acceptés et si la porte s’ouvre à l’occupation turque, le monde serait menacé. La Syrie va se diviser. Car si la Turquie et ses alliés de l’armée syrienne libre (ASL) entrent en Syrie, ils n’en sortiront plus.
 
Oui, les Kurdes vont en souffrir, mais tous les autres vont aussi être blessés. Les membres de l’Etat islamique, qui ont été vaincus par les Kurdes, se réinstallent ici. Cet endroit deviendra un nid de terrorisme.
 
Les relations entre la Turquie et les Kurdes sont entrées dans une intersection très difficile après l’attaque d’Afrin et, s’il y a une attaque sur d’autres régions, les relations en arriveront à un point de non-retour.
 
Le prédécesseur des groupes terroristes djihadistes soutenus par la Turquie établira son quartier général dans le nord de la Syrie. Ils constitueront une menace pour d’autres régions de la Syrie et du monde.
 
L’objectif de la Turquie est de briser le cou des Kurdes. Et ils veulent le faire avec les personnes les plus dangereuses du monde.
 

Par conséquent, aujourd’hui, la sécurité des Kurdes est la sécurité de toute l’humanité. Les forces internationales ne pourront plus avoir la chance d’écouter les Kurdes si elles ne les écoutent pas aujourd’hui.

Amed Dicle

*Cet article du journaliste kurde Amed Dicle a été publié pour la première fois dans Global Rights et ensuite par ANF.

L’huile d’olive d’Afrin est-elle déjà dans nos assiettes ?

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AFRIN – Les djihadistes de Ghouta orientale installés à Afrin montrent ouvertement qu’ils pillent les olives et l’huile d’olive d’Afrin en collaboration avec la Turquie…
Sur cette étiquette, ils ont écrit, en arabe, que cette huile vient « des montagnes d’Afrin ».
 
Cette olive serait produite par les djihadistes de l’armée de l’islam (Jaych al-Islam) qui était présente à Ghouta avant que le régime syrien reprenne le contrôle de la ville). On parle de sa commercialisation vers l’Arabie saoudite qui soutenait le groupe djihadiste…
 
Les olives et l’huile d’Afrin sont soient volées, soit, dans le meilleurs des cas, achetées à un prix symbolique aux paysans kurdes qui n’ont pas encore fui leurs terres. Pour l’exemple, le prix d’un baril d’huile est normalement de 30 milles livres syriennes. Les djihadistes le volent ou l’achètent aux paysans kurdes contre 10 milles livre syriennes.
 
Sinon, de nombreux articles font état de l’exportation de l’huile d’olive d’Afrin vers l’Europe grâce aux fausses étiquetage réalisées en Turquie la faisant passer pour un produit turc.
 
Lisez bien les étiquettes d’huile d’olive au moment de l’acheter, si vous voulez manger en ayant la conscience tranquille…
 
Bon appétit !

La solitude des Kurdes, les olives d’Afrin

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Au cours d’une récente visite d’une semaine à New York, tout le monde a parlé de la décision du président américain Donald Trump de se retirer de la Syrie.


Le sujet a été omniprésent dans les cocktails et les dîners organisés par les Nations Unies et les différentes ambassades auxquelles j’ai assisté le soir. Tout le monde était conscient des sacrifices consentis par les Kurdes dans la lutte contre l’État islamique (DAESH), mais les succès remportés sur le champ de bataille ne s’étaient manifestement pas traduits dans le domaine de la diplomatie.


J’ai réalisé que les Kurdes n’avaient aucune représentation politique réelle dans ces discussions et sentais la profonde solitude du Kurde à l’étranger.


De retour à la maison, des nouvelles d’attaques racistes à Sakarya, dans le nord-ouest de la Turquie, ont commencé à apparaître sur mon téléphone.


Un père et son fils quittant un salon de coiffure ont été interrogés : «Etes-vous kurdes ?» Ils ont répondu «Oui» et ont été abattus. Le père, Kadir Sakçı, âgé de 43 ans, a perdu la vie, alors que son fils Burhan, âgé de 16 ans, avait été grièvement blessé.


Je suis arrivée à Diyarbakır et la capitale kurde de la Turquie était silencieuse, comme toujours. Les quelques organisations à but non lucratif qui ont réussi à rester ouvertes après une série de fermetures imposées par le gouvernement pourraient organiser des événements occasionnels, mais la participation est très faible.


Il semble que les Kurdes se sentent seuls, même au sein de leurs propres communautés. « L’enjeu n’est pas seulement la peur et la répression de l’État », m’a dit un ami. « Maintenant, je n’ai aucune idée de la façon dont les choses que je dis seront traitées de différentes manières, alors j’ai choisi de ne rien dire du tout. »


Un autre ami m’a décrit des sentiments de solitude à la suite de la destruction du quartier Sur de la ville et a envisagé pour la première fois de quitter la ville.


La compétition entre Kurdes et les tentatives de tirer profit des uns des autres ne font que nourrir cette solitude. Tout le monde attire l’attention sur les côtés négatifs des autres. De plus en plus, nous perdons le terrain d’entente qui a suscité chez nous des sentiments de bonheur ou de tristesse universels.


La cruauté dont nous avons été témoins au cours des trois dernières années et le fait que les forces les plus puissantes du mouvement kurde ont été emprisonnés ou forcés de fuir à l’étranger sont des facteurs contributifs.
Le besoin de leadership est fortement ressenti. La tolérance à la différence diminue régulièrement. Les commérages ont pris le contrôle de la ville. Dans cet environnement, les gens veillent à rester chez eux pour ne pas être vus ou entendus et hésitent à écrire quoi que ce soit.


Je suis allée au marché l’autre jour pour acheter des olives. À Diyarbakır, un kilo d’olives coûte généralement 15 livres turques (2,80 dollars). Quand j’ai vu des olives pour 5 lires, j’ai été surprise.


« Ces olives sont d’Afrin, c’est pourquoi elles sont si bon marché », a expliqué le vendeur. J’ai hésité à sa réponse et je me suis demandée si je l’avais mal compris. Mais non, j’ai bien entendu, les olives viennent de la ville d’Afrin, dans le nord de la Syrie, capturées par l’armée turque des forces kurdes syriennes en mars de l’année dernière.


J’ai d’abord entendu parler de «transformation des olives d’Afrin en Turquie» en octobre, dans des publications proches du gouvernement turc. En novembre, le journal pro-gouvernemental Yeni Şafak a déclaré: «Les olives d’Afrin sont mises à la disposition du monde». L’article continuait :


«Afin de développer les régions débarrassées du terrorisme dans le cadre de l’opération Rameau d’oliver, la Turquie a commencé à appliquer de nouvelles politiques économiques. Des mesures ont été prises dans divers domaines, (…). Les routes endommagées pendant la guerre et qui sont importantes pour l’activité économique sont en cours de réparation. La porte des douanes du rameau d’olivier, créée pour desservir Afrin, a été mise en service au cours des derniers jours.


Des installations ont été construites pour traiter les olives d’Afrin, célèbre pour ses oliviers. Des olives, du savon et de l’huile d’olive sont produits. Afrin compte plus de 200 millions d’oliviers. (…)


« (…) Les olives d’Afrin représentent près de 200 millions de dollars du marché mondial. (…) »


Peu de temps après, le 12 novembre, Fatma Kurtulan, députée du Parti démocratique du peuple (HDP), a demandé des informations sur les allégations selon lesquelles l’armée syrienne libre, alliée à la Turquie, pillait des olives à Afrin et les vendaient en Turquie.


Les olives que j’ai vues au marché étaient probablement ces mêmes olives. Les olives volées d’Afrin ont fait tout le chemin ici et se retrouvent maintenant dans les cuisines des Kurdes d’Amed [le nom kurde de Diyarbakır].


Voyant l’expression d’horreur sur mon visage, le vendeur m’a dit: « Nous ne les achetons pas directement, ils nous viennent de villes du sud de la Turquie telles qu’Antakya, Adana et Mersin… Ma maison a été démolie à Sur, voilà comment je mets du pain sur la table. »


Réalisant ma colère, il a essayé de me convaincre et de se convaincre. «Nous avons été laissés seuls, personne ne nous a montré de sortie, mes enfants et moi avons été laissés dans le froid pendant des mois. Il n’y a pas de nourriture, il n’y a pas d’emplois, tout le monde est obsédé par la politique. Personne ne nous pose des questions sur notre condition. Nous sommes tous seuls. »


Je rentre chez moi mais j’ai du mal à rassembler mes pensées. D’un côté, je pense «j’espère qu’ils s’étoufferont avec ces olives», mais de l’autre, je repense au vendeur et à son combat pour gagner sa vie. Je suppose que les arbres pillés d’un Kurde peuvent devenir le moyen de gagner sa vie pour un autre Kurde.


Bien entendu, ni les Kurdes contraints de vendre les olives, ni ceux qui doivent les acheter ne sont responsables. Les coupables sont ceux qui effectuent le pillage. Mais pour une raison quelconque, je ne peux toujours pas m’empêcher de dire: «honte à nous ! Comment nous sommes-nous laissés si seuls, sans autre choix que d’acheter les biens pillés d’un autre Kurde ? »


Les Kurdes sont seuls ! Non seulement en Amérique, en Europe et en Turquie, mais aussi en nous-mêmes. Une profonde solitude nous submerge tous. Pour briser ce cycle, nous avons besoin d’un leadership qualifié et d’une politique qui unifie au lieu de diviser.


Avant qu’il ne soit trop tard, le mouvement kurde doit élaborer de nouvelles stratégies et mettre en place des politiques cohérentes. Il doit le faire avec bon sens et cohérence. Il doit trouver des moyens nouveaux et novateurs de se faire entendre dans les politiques internationales.


Le temps presse. Les Kurdes sont en train de s’aliéner non seulement du reste du monde, mais de leur propre mouvement et de leurs propres communautés, se retirant dans leur propre coquille, devenant convaincus qu’ils sont seuls, que personne n’est là pour les entendre. Même si quelqu’un entend, personne ne s’en soucie.


La solitude se propage tous les jours. Pour mettre fin à cet état d’esprit, il faut créer de bonnes stratégies et de bonnes politiques, agir de manière solidaire, être à l’écoute les uns des autres et partager la douleur et le bonheur de chacun.


Cela devrait également faire en sorte que personne ne soit obligé de manger les olives pillées de nos frères et sœurs, de l’autre côté de la frontière ou ailleurs.


Nurcan Baysal

La Turquie demande aux syndicats britanniques de se désolidariser des Kurdes

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L’ambassadeur de Turquie en Grande-Bretagne a écrit aux syndicats pour leur demander de se retirer d’un événement en solidarité avec le peuple kurde.

LONDRES – Quatorze syndicats britanniques ont refusé de se laisser intimider par l’Etat turc, après une lettre de l’ambassadeur de Turquie en Grande-Bretagne, essayant de faire taire un événement de solidarité avec le peuple kurde.

Les secrétaires généraux de 14 syndicats – dont Unite, le CWU, Aslef et Usdaw – sont restés de glace après avoir reçu la lettre de l’ambassadeur de Turquie leur demandant de se retirer de la campagne « Liberté pour Ocalan » lancée au Parlement en 2016.

L’événement a eu lieu mardi et a été soutenu par un membre de l’Assemblée londonienne de la City et de l’Est et président de la campagne Justice pour le Kurdistan Unmesh Desai.

M. Desai a ajouté : « Il incombe aux socialistes et en particulier à leurs représentants élus de porter la cause des travailleurs et des opprimés où qu’ils soient. Au sein du mouvement ouvrier, nous sommes internationalistes et nous devons souligner la situation draconienne en Turquie avec les attaques du gouvernement ultra nationaliste Erdogan contre le peuple kurde et les autres minorités, les syndicalistes, les femmes, les organisations de gauche et démocratiques et les partis progressistes ».

La réunion parrainée par les syndicats cherche à mettre en lumière ce fait et comment la libération d’un prisonnier de 70 ans peut, avec une invasion imminente de Rojava par le gouvernement turc, aider à trouver des solutions pacifiques et justes aux griefs historiques dans un cadre démocratique ».

Le directeur international de Unite, Simon Dubbins, a averti que la pression s’exerçait maintenant en raison des menaces de la Turquie d’envahir Manbij après le retrait américain de Syrie et de l’augmentation du soutien à la campagne pour la libération de M. Ocalan en Grande-Bretagne.

« Les deux sont absolument liés , a déclaré M. Dubbins,  » il est clair que l’Etat turc s’inquiète du soutien croissant en solidarité avec les Kurdes et les forces progressistes en Turquie, ainsi que de la campagne Liberté pour Ocalan ».

Mais il a déclaré que la lettre avait eu l’effet contraire et avait en fait renforcé le soutien des syndicats à la campagne.

« Nous sommes plus solides et plus unis qu’avant « , a-t-il déclaré, ajoutant que les syndicats étaient déterminés à ne pas permettre à l’ambassade de Turquie de les intimider pour qu’ils annulent la réunion « .

Dans la lettre adressée à l’ambassadeur de Turquie, les 14 syndicats ont déclaré : « Merci pour votre lettre concernant l’événement « Liberté pour Ocalan (…) Nous pouvons en effet confirmer que nos organisations le soutiennent et que des représentants de nos organisations seront présents.

Le mouvement syndical et syndical britannique au sens large a une très longue et fière histoire de travail de solidarité internationale et nous avons toujours été aux côtés de ceux qui sont confrontés à l’oppression, comme nos campagnes pour les droits des Palestiniens, des Sud-Africains et des Colombiens. »

« Nous sommes actuellement profondément préoccupés par la situation des droits de l’homme en Turquie en général et par le traitement et la répression de la population kurde en particulier, tant en Turquie que dans les pays voisins de Syrie et d’Irak. Conformément à nos principes et à nos traditions, nous avons l’intention de rester solidaires de la population kurde jusqu’à ce que ses droits de l’homme soient respectés et qu’elle soit traitée équitablement et correctement. »

La lettre se termine ainsi : « De par notre propre expérience au Royaume-Uni et sur l’île d’Irlande, nous sommes bien conscients de l’impact dévastateur des conflits armés sur les populations civiles et nous soutenons toutes les initiatives qui peuvent contribuer à les amener à une solution négociée et pacifique. A cet égard, la décision du président turc Recep Tayyip Erdogan en 2015 de mettre fin unilatéralement aux négociations de paix avec le PKK et son dirigeant Abdullah Ocalan a été amèrement décevante. »

La lettre a été signée par :

. Mick Whelan – Secrétaire général, Société des Ingénieurs du rail et des sapeurs pompiers

. Dave Ward – Secrétaire général, Syndicat des travailleurs en communication

. Larry Flanagan – Secrétaire général, Institution de l’éducation d’Ecosse

. Matt Wrack – Secrétaire général, Syndicat des sapeurs-pompiers

. Doug Nicholls – Secrétaire général, Fédération générale des syndicats

. Tim Roache – Secrétaire général, syndicat GMB

. Mary Bousted – Secrétaire générale, Syndicat national de l’Éducation

. Kevin Courtney – Secrétaire général, Syndicat national de l’Éducation

. Mick Cash – Secrétaire général, Syndicat national des travailleurs du rail, de la mer et des transports

. Mike Clancy – Secrétaire général, Prospective

. Mark Serwotka – Secrétaire général, Syndicat des services publics et commerciaux

. Manuel Cortes – Secrétaire général, Association des équipes de salariés du transport

. Len McCluskey – Secrétaire général, Unissons-nous pour unir l’Union

. Paddy Lillis – Secrétaire générale, Union du commerce, de la distribution et des salariés

. Stephen Cavalier – Thompsons Solicitors

https://anfenglishmobile.com/news/british-trade-unions-not-intimidated-by-turkish-pressure-32174

ROJHILAT : La vie des écologistes kurdes arrêtés est en grand danger


IRAN / ROJHILAT – En réponse aux récentes arrestations massives par les services de renseignement de l’Iran au Rojhilat (Kurdistan oriental , la Plate-forme démocratique des mouvements et des peuples d’Iran a publié une déclaration appelant tous les mouvements politiques et tous ceux épris de liberté à soutenir les militants arrêtés au Rojhilat et en Iran.

La déclaration de la Plate-forme démocratique des mouvements et des peuples d’Iran :

« La Plate-forme démocratique des mouvements et des peuples iraniens met en garde contre le risque que représentent pour la vie et la liberté de dix militants écologistes kurdes la conspiration et les mesures de sécurité prises par les services de renseignement oppressifs de la République islamique d’Iran.

Les nouveaux dossiers de renseignement et de sécurité contre les militants écologistes kurdes par les services de renseignement du régime sont des complots généraux. L’ampleur de cette conspiration, qui a commencé plus tôt à Téhéran et qui a conduit à l’arrestation d’un groupe de militants sur le terrain accusés d' »espionnage et de corruption sur terre », puis à l’assassinat de Kavous Seyed Emami, professeur de sociologie et militant écologiste à la prison d’Evin, s’est maintenant étendue aux villes du Kurdistan oriental.

Dans la foulée de cette conspiration, au cours des deux dernières semaines, 10 militants civils et écologistes des villes de Kamyaran et de Sine (Sanandaj) ont été arrêtés par les services de renseignement du régime en recourant à une violence excessive et sont actuellement soumis à la torture afin d’obtenir de faux aveux.

Décevant l’opinion publique et préparant les dispositions judiciaires nécessaires, le député de la sécurité politique du gouverneur de la province du Kurdistan, dans un entretien avec l’agence de presse Mehr, sans fournir aucune preuve, a affirmé que les militants arrêtés étaient membres du Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK) en couverture des institutions environnementales – et étaient également impliqués dans le meurtre du conducteur d’une ambulance de l’Organisation Croissant rouge Kamyaran . Entre-temps, le Parti de la vie libre du Kurdistan aurait rejeté les allégations du responsable de la sécurité selon lesquelles les détenus seraient liés au parti et aurait insisté sur le fait que le chauffeur avait été tué par les agents de renseignement du régime.

Dans le même temps, certains agents du régime au Kurdistan, comme l’imam Jumah de Kamyaran et le chef du conseil municipal, ont implicitement appelé à l’exécution des détenus, en coordination avec les services de renseignement afin de compléter leur scénario de complot.

Sans aucun doute, l’objectif stratégique du régime islamique de l’Iran, de comploter contre les militants des mouvements sociaux et civils tels que les militants environnementaux et les travailleurs indépendants, les enseignants, les étudiants, les femmes, etc. – qui se poursuit indéfiniment depuis quatre décennies de souveraineté réactionnaire et répressive, n’est rien d’autre qu’un renversement du mouvement social massif mené par les opprimés, depuis la création de la République islamique.

La Plate-forme démocratique des mouvements et des peuples d’Iran appelle toutes les organisations socialistes et de gauche, les partis et mouvements politiques, les militants libertaires et écologistes ainsi que les défenseurs des droits de l’homme et les communautés opprimées en Iran à soutenir les militants arrêtés au Kurdistan pour faire échec au dépôt des plaintes du régime ».

ANF

Un enfant yézidi parle de la brutalité de Daesh

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La violence de Daesh représente un grand risque pour l’humanité tout entière. Daesh a des militants armés au Moyen-Orient et dans le monde entier, ce qui montre clairement que c’est une organisation terroriste internationale. 

SHENGAL – La plus grande partie de la lutte contre Daesh a été menée au Moyen-Orient, en particulier en Irak et en Syrie. Pourtant, pendant la montée de Daesh, différentes communautés et minorités religieuses et ethniques ont été victimes de la violence ciblée de Daesh, en particulier le 3 août 2014, la communauté yézidie de la région de Shengal a été massacrée par l’organisation terroriste.

Des années se sont écoulées depuis le massacre, mais le peuple yézidi n’a pas oublié ce jour-là. Des milliers de Yézidis ont été massacrés, des milliers de femmes yézidies ont été enlevées. Quelques centaines de femmes yézidies ont ensuite réussi à fuir le groupe terroriste. Il y a aussi des enfants parmi les personnes libérées.

Mervan Salih, 13 ans, est l’un de ces enfants. Mervan avait 9 ans quand il a été enlevé par Daesh. Il n’a pas oublié ce qui lui est arrivé, il a décrit l’époque où il a été pris en otage par Daesh.

« Quand ils[Daesh] ont commencé l’assaut contre Shengal, nous avons quitté notre village près de Shengal pour rejoindre les montagnes voisines. Avec mon père, ma mère et mon frère, j’ai quitté le village de Solak. Mon autre sœur et mon frère ont réussi à fuir Daesh. Soudain, un véhicule armé s’est arrêté juste devant nous. Ils nous ont demandé qui nous étions, quand ils ont réalisé que nous étions des Yazidis, ils nous ont tous forcés à monter dans les voitures. Ils séparaient les femmes adultes des autres. Ils m’ont emmené avec ma mère et mon frère dans un autre endroit. Ils nous ont réunis dans une école à Tal Afar. Plus tard, ils nous ont emmenés dans une prison appelée Badushe. Il y avait beaucoup de Yazidis captifs, mais pas d’hommes adultes, il n’y avait que des femmes, des filles et des garçons. Ils ont dit qu’ils épouseraient les femmes et ils m’ont emmenée en Syrie.

Sur le chemin de Tal Afar, ma mère a pu s’enfuir. Mon frère aîné m’a dit qu’elle avait réussi à s’enfuir. Je ne savais pas qu’elle s’enfuirait. Nous ne savions pas pourquoi et où nous avons été emmenés. Mais nous avions peur d’eux, donc nous ne pouvions pas parler ou poser des questions. Ils nous battaient constamment. »

Les enfants yézidis enlevés ont été entraînés par Daesh afin de devenir des combattants. Des vidéos de leurs meurtres brutaux ont été diffusées dans les médias, raconte Mervan :

« Ils nous ont forcés à lire le Coran et à prier. Ils nous ont appris à utiliser une arme. Il y avait même des enfants aussi jeunes que 7-8 ans. Il y avait trois centres de formation. Mon cousin et certains de ses amis y étaient aussi. Nous étions forcés de faire tout ce qu’ils nous demandaient. Ils ont décapité quelques personnes sous nos yeux, ils l’ont fait délibérément pour nous intimider. Nous étions terrorisés, mais nous ne pouvions pas dire un mot. Nous n’avions pas d’autre choix que de regarder. Nous ne posions pas souvent de questions. Ils se couvraient toujours le visage. On nous a entraînés dans une bataille, mais on ne nous a pas dit où elle était. J’ai été blessé au combat. Nous étions en première ligne, avant même les vrais chasseurs de Daesh. J’ai été transféré à l’hôpital après avoir été blessé. Après deux mois d’entraînement et de combats, j’ai été vendu comme esclave dans un marché. Nous ne savons jamais à quel prix nous avons été vendus.

Je faisais les travaux forcés pour la personne qui m’avait acheté. Je lui apportais tout ce qu’il désirait. Je ne me souviens pas combien de temps je suis resté là-bas. Puis j’ai été vendu à une autre personne. Ils m’ont fait faire tout leur travail pour eux, j’ai été vendu à 11 personnes au total. Je leur faisais du thé et je nettoyais leur sol. Ils ont continué à me montrer des vidéos de décapitation. La plupart d’entre eux avaient des caméras de surveillance chez eux, nous savions qu’ils ne nous faisaient pas confiance. Je vivais seul dans une chambre séparée, ils m’appelaient quand c’était nécessaire. »

Mervan a été libéré en 2018. En parlant de ces jours sombres sous Daesh, c’était comme si la tragédie se répétait à nouveau, mais il était reconnaissant d’être à nouveau libre.

« Quand je me suis échappé des mains de Daesh, j’ai vécu dans le désert pendant un moment. Puis un combattant des YPG m’a trouvé, il s’est approché de moi et m’a demandé qui j’étais. Je lui ai dit que j’étais un yézidi qui fuyait Daesh. Ils m’ont emmené chez eux, m’ont préparé à manger et m’ont donné des vêtements. Après avoir passé cinq jours avec eux, ils m’ont emmené dans un endroit sûr. Quand j’ai atteint les combattants des YPG, ils m’ont dit qu’ils essaieraient de me réunir avec mes proches. Grâce à eux, je suis aujourd’hui réunie avec ma famille « , a ajouté Mervan.

https://anfenglishmobile.com/features/yazidi-child-speaks-of-isis-brutality-32144