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Le premier Festival des Films kurdes de Paris

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PARIS – Le premier Festival des Films kurdes de Paris (FFKP) aura lieu du 3 au 6 juillet 2019 au Centre Wallonie-Bruxelles, à Paris. 18 films, courts et longs métrages, documentaires, animations et fictions seront projetés lors du festival.

La programmation du Festival sera disponible très bientôt.
 

A Afrin, les mercenaires vivent de vols, de rançons et d’impôts

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ROJAVA / AFRIN – De nombreux cas de violations des droits et crimes de guerre commis par l’occupation turque à Afrin ont été documentés depuis le début de l’invasion d’Afrin en mars 2018, sans que rien ne soit fait par les institutions internationales.

Le silence international donne le feu vert à l’occupation turque pour pratiquer ses violations contre les habitants d’Afrin et les séparer de la Syrie par la construction du mur d’annexion.
 
Dans la série de violations, ce que notre agence (ANHA) a documenté cette semaine et selon des sources, les mercenaires d’Ahrar al-Sharqiyya ont enlevé le 27 avril Haidar Mohammed, âgé de 33 ans, du village de Jaqla al-Wusta, dans le district de Shiyê, et l’ont libéré après que ses parents eurent versé une rançon de 100 000 livres syriennes.
 
Dans le village de Mishala, dans le district de Shera, Nabiha Mustafa et sa belle-fille ont été kidnappées par les mercenaires et leur sort reste inconnu.
 
La campagne d’enlèvements s’est déroulée dans le village de Hebbo, dans le district de Mobata, où Hussein Shawkat a été enlevé il y a une semaine. Ils ont également enlevé l’avocat Abdul Rahman Bremja du village de Kafar Safra et l’ont battu après qu’il se soit opposé à la confiscation de la maison de son frère par les mercenaires.
 
Ibrahim Mohammed Khalil Jerji a été enlevé le 3 mai à Badina, un village de Mobata, alors qu’il se trouvait dans un champ d’oliviers dans la vallée de Dreimeh. Son sort reste inconnu.
 
Imposer des taxes aux civils
 
Les mercenaires de l’occupation continuent d’exploiter la situation des civils à Afrin, où les mercenaires vivent grâce aux impôts compte tenu de l’absence des salaires versés par l’occupation turque.
 
Dans le village de Qada, dans le district de Rajo, les mercenaires du gang al-Hamzat imposé à environ 85 familles environ un million et demi de livres syriennes afin de leur permettre de labourer leurs oliveraies.
 
Les mercenaires de Sulaiman Shah continuent d’imposer des taxes financières sur la population du district de Shiyê et de ses villages, à hauteur de plusieurs milliers de dollars.
 
Raids et vols
 
Les habitants d’Afrin sont terrorisés à cause des perquisitions subites qui se terminent par le vol de maisons ou l’enlèvement de citoyens pour des rançons.
 
Le 8 mai, les mercenaires de l’occupation turque ont effectué une descente dans la maison d’Othman Nuri Mustafa à Joqeh, un village d’Afrin. Ils l’ont battu et lui ont volé vingt chèvres. Ils ont également attaqué la maison de Mohammed Hamdoush et ils ont volé 15 moutons, des chèvres et un générateur électrique.
 
L’occupation turque cherche par divers moyens à changer l’identité d’Afrin et ses points de repère fondamentaux, tels que le changement de noms de villages, de rues et des bâtiments publics : hôpitaux, écoles et bâtiments administratifs, allant même jusqu’à diviser le territoire syrien et isoler Afrin grâce à la construction du mur de séparation.
 
L’occupation turque a hissé une grand portrait de Recep Tayyip Erdogan, avec le drapeau turc au-dessus de l’entrée du vieux pont dans le centre d’Afrin.
 

Hommage à Ibrahim Kaypakkaya

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Le 18 mai 1973, le jeune révolutionnaire Kurde alévi, Ibrahim Kaypakkaya était exécuté par ses bourreaux dans la prison d’Amed. Son père, Ali Kaypakkaya, avait raconté ainsi la scène d’après avoir récupéré le corps de son fils :
 
« J’ai récupéré le corps de mon fils à Diyarbakir. J’ai pris un porteur pour le transporter. Le porteur a demandé : « Qu’est-ce que c’est ? » C’est mon fils, gauchiste, étudiant, tué sous la torture. Le porteur a pleuré, n’a pas pris l’argent. (…) »

Le jeune révolutionnaire de Turquie, Ibrahim Kaypakkaya a été exécuté par balle dans la prison de Diyarbakir (ville kurde d’Amed), le 18 mai 1973, à l’âge de 24 ans.
 
Kaypakkaya était un dirigeant important du mouvement communiste en Turquie et le fondateur du Parti communiste turc / marxiste-léniniste (TKP / ML).
 
À la suite du mémorandum militaire de 1971, le gouvernement turc a réprimé le mouvement communiste en Turquie. Kaypakkaya et plusieurs de ses camarades ont été arrêtés. Kaypakkaya a été exécuté par balle en prison en 1973 après avoir été torturé pendant plus de 4 mois pour lui tirer des aveux, en vain.
 
Kaypakkaya et la question kurde
 
Malgré son jeune âge, Ibrahim Kaypakkaya était l’un des théoriciens marxistes les plus en vue de la Turquie. Le travail le plus connu de Kaypakkaya est sa critique du kémalisme, des principes étatiques de la Turquie, et sa thèse sur la question nationale, notamment la question kurde. Il est l’un des premiers révolutionnaires de Turquie à avoir prôné l’indépendance du Kurdistan dans le cadre du droit à l’autodétermination des peuples. Il est aussi l’un des premiers communistes à s’être opposé au kémalisme : « le kémalisme a instauré un régime bourgeois au service de l’impérialisme ».

Le PYD rencontre le directeur du Parlement de Brême au sujet d’Afrin

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BRÊME – Une délégation du PYD a rencontré le directeur du Parlement à Brême, en Allemagne, au sujet des crimes contre l’humanité commis par l’Etat turc dans le canton kurde d’Afrin depuis son invasion en mars 2018.
 
Une délégation du PYD a rencontré Hans Joachim von Wachter, directeur du Parlement à Brême, et lui a remis un dossier lui demandant de prendre des initiatives diplomatiques pour que l’Etat turc abandonne la construction du mur entourant Afrin.
 
Maisons et commerces occupés, biens confisqués
 
Une délégation du PYD de Brême a rencontré des représentants du parlement du Land de Brême. La délégation a été reçue par le Hans-Joachim von Wachter. Remezan et Feyza Ashad de la délégation du PYD ont fait part de leurs demandes à von Wachter et Remezan a déclaré :
 
« Depuis l’invasion d’Afrin par l’Etat turc, il y a chaque jour des violations des droits humain. Les maisons et commerces des habitants d’Afrin sont confisqués et leurs biens pillés. Ils sont exilés et la composition démographique de la ville est modifiée. Les exilés sont remplacés par des gangs religieux fondamentalistes fidèles à l’Etat turc. Les oliveraies et l’environnement naturel d’Afrin sont pillés. Les bandes fondamentalistes alliées à l’Etat turc ont coupé, arraché des milliers d’oliviers pour les vendre à des régions en dehors d’Afrin et vendu des milliers de tonnes d’huile d’olive et de fruits à l’Europe et à d’autres pays via l’Etat turc. Les Kurdes n’ont pas le droit de parler kurde, ils sont obligés de parler turc ou arabe. »
 
Le kurde est interdit
 
« Les enfants n’ont pas le droit de parler kurde et leur éducation n’est plus dispensée en kurde. Ils ne peuvent plus du tout utiliser les services de santé. Les Kurdes actuellement à Afrin, ainsi que les chrétiens, les Yézidis et les Alévis, n’ont plus aucune garantie pour leur vie. Des dizaines de milliers de membres de gangs djihadistes venus de toute la Syrie ont été installés dans leurs maisons à Afrin.
 
Pendant ce temps, l’Etat turc a érigé un haut mur le long de la frontière entre Afrin et Alep/Shehba pour annexer la ville au territoire turc. »
 
Torture, enlèvements et exécutions
 
Feyza Ashad a déclaré :
 
« Les forces d’occupation de l’État turc et les gangs alliés forcent nos enfants à parler arabe et turc. Ils enlèvent des civils tous les jours et les torturent, puis les détiennent contre une rançon élevée. Les corps de nos gens sont jetés à la rue, torturés et décapités. Plus de 600 Kurdes d’Afrin ont disparu sans laisser de traces ces derniers mois. Des centaines de résidents d’Afrin ont été enlevés et emmenés en Turquie où ils sont emprisonnés, simplement parce qu’ils sont kurdes. »
 
Les Kurdes sont torturés sur leurs propres terres
 
Wachter a déclaré au cours de la réunion avec la délégation du PYD :
 
« Je suis heureux de vous recevoir au nom de notre Présidente parlementaire, Mme Antje Grotheer. Le fait que les Kurdes soient soumis à des conditions inhumaines et à la torture sur leurs propres terres est une grave préoccupation pour nous et nous la prenons au sérieux. Je transmettrai votre cas à tous les partis du parlement. »
 

La pièce de théâtre « La Guerre des Filles » joue à Ivry-Sur-Seine

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IVRY-SUR-SEINE – La pièce de théâtre « La Guerre des Filles » de Carole Prieur, inspiré du documentaire « Kurdistan, la Guerre des Filles » de Mylène Sauloy, sera jouée à Ivry-Sur-Seine, le 21 mai prochain.
 
La Guerre des Filles raconte la lutte des femmes kurdes pour défendre leur liberté et créer une sociétaire égalitaire au Rojava. A la manière d’un puzzle, le récit dévoile peu à peu le parcours des 4 protagonistes. Les spectateurs assistent au « storytelling » d’une histoire en devenir… celle du révolution inédite au Moyen-Orient qui résonne fortement avec notre actualité occidentale.
 
Dans le cadre d' »OUF FESTIVAL » (création féminine)
 
RDV le 21 mai, à 20:30
Théâtre el Duende
23 rue Hoche

94200 IVRY-SUR-SEINE

Vanessa Sanchez

Survivants de génocides, les chrétiens syriaques s’opposent à une zone de sécurité turque en Syrie

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SYRIE – Survivants de génocides, les chrétiens syriaques s’opposent à une « zone de sécurité » turque en Syrie qui est pour eux synonyme de nouveaux massacres.
 
Les frontières entre la Turquie et la Syrie sont parsemées de petites églises chrétiennes syriaques. L’automne dernier, des balles ont pénétré dans le mur d’une église du village de Tel Jihan, dans le nord-est de la Syrie, à seulement 450 mètres de la frontière turque. Les habitants m’ont dit que ce n’était pas un incident isolé.
 
Les chrétiens syriaques se considèrent comme des « descendants de survivants ». Beaucoup de leurs ancêtres ont péri lors du massacre de Seyfo en 1915, au cours duquel environ 300 000 chrétiens ont été tués par les Ottomans. L’événement a suscité peu d’attention de la part des chercheurs, ce qui a conduit l’historien Joseph Yacoub à le qualifier de « génocide caché ».
 
Cette communauté – comprenant des chrétiens syriaques, assyriens, chaldéens et arméniens – n’a pas oublié la persécution qu’ils ont subie aux mains des Ottomans il y a un siècle. Et c’est précisément cette expérience qui alimente leur opposition actuelle au projet d’Ankara de déployer des troupes turques à l’est de l’Euphrate. Le président turc Recep Tayyip Erdoğan tente de définir le plan comme une « zone tampon » ou « zone de sécurité ». Pour les Syriens, il s’agit d’une autre intervention d’une puissance étrangère. Au lieu de créer un sentiment de sécurité, l’idée de déployer des troupes turques dans leur pays d’origine rappelle les traumatismes subis par leur communauté.
 
Depuis des mois, l’Ambassadeur James Jeffrey s’engage dans une diplomatie de navette entre Ankara et les Forces démocratiques syriennes (FDS) afin de trouver un arrangement agréable pour la sécurité de la frontière des deux côtés. La Turquie souhaite non seulement déployer un contingent de troupes, mais également contrôler l’ensemble de la zone. Les FDS, cependant, rejettent cette idée. Ils voient dans le désir d’Ankara d’occuper davantage de terres syriennes.
 
Étant donné l’inquiétude du gouvernement Trump devant le sort tragique des minorités religieuses au Moyen-Orient et les exactions commises par des milices soutenues par la Turquie à Afrin, comme indiqué dans un récent rapport du département d’État, il est troublant que des responsables américains entendent sérieusement la proposition turque.
 
Contrairement à ce que l’on discute souvent à Washington et dans d’autres capitales occidentales, il n’y a pas que les Kurdes qui ne veulent pas que les troupes turques se déploient à nouveau en Syrie, quel que soit l’euphémisme utilisé pour décrire la zone. Sur la base de cinq semaines de recherche dans le nord-est de la Syrie, j’ai constaté que pratiquement toutes les composantes de la société syrienne, y compris les Arabes, les Kurdes, les Turkmènes, les Circassiens et les Chrétiens, s’opposaient farouchement au plan turc. (Bien que ceux qui sont peut-être le plus farouchement opposés au déploiement des troupes turques soient les chrétiens syriaque et assyrien.)
 
Au lieu de continuer à se plier aux plans néo-ottomans d’Erdoğan visant à annexer davantage des parties du nord de la Syrie, les responsables américains pourraient simplement dire à Ankara qu’il n’y aura plus de déploiement de troupes turques en Syrie. Washington pourrait simplement dire non à Ankara – comme la Turquie a dit non à l’Amérique en 2003. À l’époque, peu après la première élection d’Erdoğan, le parlement turc avait voté contre le déploiement de troupes américaines via la Turquie pour ouvrir un front nord à la guerre en Irak. Washington était mécontent de la décision turque, pour le dire gentiment, mais sa décision a été respectée. Il est maintenant temps qu’Ankara respecte la décision de l’Amérique.
 
Sinon, si Erdoğan réussit, la zone pourrait englober un vaste territoire s’étendant sur quelque 32 km au sud de la frontière et regrouper près de la moitié de la population du nord-est de la Syrie, y compris des églises comme celle de Tel Jihan. le contrôle de l’armée turque. La semaine dernière, Michael Mulroy, sous-secrétaire américain à la Défense pour le Moyen-Orient, a confirmé que les États-Unis resteraient en Syrie « sur le long terme ». Maintenant que les États-Unis ont accepté de maintenir au moins quatre cents soldats en Syrie Outre les forces de la coalition, le plan turc de déploiement de troupes devrait être entièrement rejeté.
 
L’Amérique veut-elle perpétuer le traumatisme transgénérationnel parmi les minorités chrétiennes de Syrie ?
Contrairement au génocide arménien, le massacre de 1915 à Seyfo a reçu très peu d’attention de la part des spécialistes. Dans l’un des premiers livres en anglais sur le sujet, Year of the Sword, publié par Oxford University Press, l’historien Joseph Yacoub décrit les tueries massives de 1915 comme un « génocide caché » qui aurait tué environ 300 000 personnes. C’était un temps où « les Ottomans ont cherché à extirper les chrétiens assyrien, syriaque et chaldéen du Moyen-Orient, de langue araméenne ». Un autre livre devrait être publié plus tard ce mois-ci par Harvard University Press, Le génocide de trente ans : La destruction par la Turquie. de ses minorités chrétiennes 1894-1924, co-écrit par Benny Morris et Dror Ze’Evi. Alors que les Kurdes étaient également persécutés au cours de cette période, au moins une tribu kurde a collaboré avec l’armée ottomane pour cibler les minorités non musulmanes de la région.
 
Pratiquement toutes les familles chrétiennes du nord-est de la Syrie ont un membre de leur famille ou un ancêtre directement touché par les atrocités ottomanes. La transmission d’un traumatisme d’une génération à l’autre est connue sous le nom de traumatisme transgénérationnel. Si les États-Unis acceptent le plan de la Turquie de déployer des troupes dans le nord-est de la Syrie, Washington pourrait alors se rendre complice de la perpétuation d’un traumatisme transgénérationnel au sein de la minorité chrétienne de Syrie – même si ces troupes s’abstiennent des abus commis à Afrin l’année dernière.
Je ne suis pas une historienne de l’Empire ottoman, mais une sociologue politique analysant l’évolution actuelle du nord-est de la Syrie et ses relations avec des acteurs extérieurs, notamment la Turquie, la région du Kurdistan irakien, le régime de Damas et les États-Unis. L’important travail de ces historiens explique en partie certaines des conclusions de mes propres recherches sur le terrain dans la région concernant la situation actuelle.
 
Des chrétiens, des Arabes, des Kurdes et même des Turkmènes s’opposent à une zone de sécurité turque en Syrie
 
Ceux qui ont été libérés par les Forces démocratiques syriennes multiethniques (FDS) et la coalition dirigée par les États-Unis sont actuellement gouvernés par une nouvelle entité connue sous le nom d’auto-administration de la Syrie du nord et de l’est. Il englobe environ un tiers de la Syrie.
 
Le Dr Sanharib Barsoom, co-président du Parti de l’Union des Syriens, m’a rencontré dans son bureau à Qamishli. Il m’a dit que si la Turquie attaquait « Peut-être que les Kurdes ou les Arabes survivront, mais pas les chrétiens. La plupart de notre peuple vit à proximité de la zone frontalière. Si la Turquie crée une zone de sécurité, ce serait ici que les chrétiens vivront. »
 
Elizabeth Gawyria est une chrétienne syriaque qui est maintenant l’un des vice-présidents de l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est. Parlant dans son syriaque-araméen natal, elle m’a raconté comment les Ottomans ont tenté d’expulser son grand-père de son village, Ger Shiron. Son grand-père a survécu à l’attaque, mais lorsqu’il est décédé en 1980, il avait toujours une balle dans le bras. « Nous considérons maintenant la menace turque comme une menace existentielle contre nous. Ils veulent nous faire quitter notre patrie pour que nous n’ayons aucun droit en tant que peuple. C’est pourquoi nous nous sommes joints à nous-mêmes et avons travaillé dans l’administration autonome afin que nous puissions faire valoir nos droits dans la nouvelle Syrie », a déclaré Gawyria.
 
De nombreux Arabes considèrent également le plan turc comme une menace, y compris ceux qui vivent plus loin de la frontière turque. Ils ne veulent pas que ce qui s’est passé à Afrin se répète dans leurs villes. Erdogan a justifié l’intervention d’Afrin en affirmant que seul le YPG kurde serait pris pour cible (ce que la Turquie considère comme affilié à son groupe militant kurde interne, le PKK), mais les civils ont également souffert. Selon le rapport sur les droits de l’Homme en Syrie publié en 2018, publié récemment par le département d’État, les forces armées turques et des unités de l’Armée syrienne libre affiliées (ASL) ont tué des civils lors de l’invasion d’Afrin. Les pillages, les enlèvements et les déplacements forcés de civils ont également été mentionnés dans le rapport.
 
La ville de Tabqa est géographiquement plus proche du territoire contrôlé par le régime que la Turquie, mais lorsque j’ai rencontré 14 membres du Conseil civil de Tabqa, la première chose dont ils ont parlé était leur peur d’un déploiement militaire turc. Cheikh Hamad Al Faraj, coprésident du Conseil législatif, a commencé ses remarques liminaires en dénonçant l’opération turque à Afrin au début de 2018.
 
Même les membres de la communauté turkmène à qui j’ai parlé ne semblent pas vouloir des troupes turques dans la région. À Ain Issa, j’ai rencontré une jeune femme turkmène qui avait rejoint les FDS. Elle a salué la coopération avec la coalition dirigée par les États-Unis, tout en rejetant le déploiement de troupes turques en Syrie.
 
Les responsables du gouvernement régional du Kurdistan irakien (GRK), qui entretiennent traditionnellement avec Ankara des relations plus chaleureuses que leurs homologues de la région autonome du nord-est de la Syrie, ne sont pas non plus partisans de l’idée de « zone de sécurité ». Le GRK se remet encore de sa propre guerre avec l’État islamique, qui a entraîné un déplacement massif de populations. Le GRK accueille toujours environ 1,5 million de réfugiés et de personnes déplacées . Une «zone de sécurité» turque en Syrie entraînerait probablement la fuite d’un grand nombre de Syriens de l’autre côté du Kurdistan irakien. Un rapport d’un groupe indépendant d’ONG belges a estimé que cela pourrait signifier entre trois cent mille et quatre cent mille réfugiés se réfugiant dans le GRK. C’est un problème que le GRK préférerait éviter.
 
 
 

Turquie : Appel à observer les principales audiences de Demirtas et Yüksekdag

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TURQUIE – Le Parti démocratique des Peuples (HDP) a publié un communiqué appelant les observateurs internationaux à assister aux procès de ses anciens co-présidents Figen Yüksekdağ (14 juin 2019) et Selahattin Demirtaş (18-19 juin 2019).
 
Voici le communiqué du HDP :
 
« Appel à observer les principales audiences des deux anciens co-présidents du HDP, M. Demirtas et Mme Yüksekdag
 
Audiences dans des affaires judiciaires contre M. Selahattin Demirtaş (18-19 juin 2019) et Mme Figen Yüksekdağ (14 juin 2019), anciens présidents du HDP
 
L’ancien co-président du HDP, M. Selahattin Demirtaş, a été arrêté le 4 novembre 2016 en même temps que la coprésidente, Mme Figen Yüksekdağ, et sept autres députés. M. Demirtaş se trouve dans la prison de type F d’Edirne depuis son arrestation. La prochaine audience concernant le cas pour lequel M.Demirtaş est en détention se tiendra les 18 et 19 juin 2019 à 10 heures au campus de la prison de type F de Sincan à Ankara.
 
La prochaine audience concernant le jugement de l’ancienne co-présidente Mme Figen Yüksekdağ aura lieu le 14 juin 2019 à 10 heures dans le campus pénitentiaire de type F de Sincan F à Ankara.
 
Ces cas d’anciens co-présidents du HDP revêtent certainement une importance capitale pour l’avenir politique de la Turquie. Nous aimerions vous inviter à vous déplacez afin observer ces audiences pour montrer que la communauté suit de près ces cas et est profondément préoccupée par l’anéantissement de la politique démocratique dans le pays. Observer ces audiences vous donnera l’occasion d’être témoin de l’utilisation politique et arbitraire de la loi pour faire taire l’opposition démocratique, mettre en place la suspension de l’état de droit et la destruction de la séparation des pouvoirs.
 
Pour accéder à la salle d’audience, veuillez vous adresser à la Adalet Bakanlığı Dış İlişkiler ve Avrupa Birliği Genel Müdürlüğü (Direction générale du droit international et des affaires étrangères, Service des relations publiques du ministère de la justice).
 
Vous ou votre ambassade à Ankara pouvez envoyer un courrier électronique à l’adresse uhdigm@adalet.gov.tr ​​pour recevoir une accréditation.
 
Les numéros de fax et de téléphone de la direction générale sont les suivants:
Fax: 0090 312 219 45 23
Téléphone: 0090 312 414 80 51
 
N’hésitez pas à nous contacter si vous désirez poser des questions ou si vous avez besoin d’aide concernant les dispositions nécessaires pour observer les audiences. »
 
Hisyar Ozsoy
Vice-président du HDP chargé des affaires étrangères
Député

TURQUIE. Interdiction de contact avec Imralı est toujours en vigueur

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TURQUIE – ISTANBUL – Les avocats du leader kurde Abdullah Ocalan ont déclaré que l’interdiction de rencontrer Ocalan était toujours en vigueur.
 
Le gouvernement turc a annoncé avoir levé l’interdiction de contact pour le dirigeant kurde Abdullah Öcalan. Ses avocats continuent de voir l’interdiction en vigueur puisqu’une seule visite a été approuvée depuis cette décision datée d’avril.
 
Le gouvernement turc a levé l’interdiction de contact pour le dirigeant du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné sur l’île prison d’Imralı avec trois autres prisonniers politiques.
 
Le ministre turc de la Justice, Abdülhamit Gül, l’a annoncé jeudi à l’issue d’entretiens avec des membres du Comité européen pour la prévention de la torture (CPT).
 
Comme vient de l’annoncer le ministre turc de la Justice, Abdülhamit Gül, l’interdiction des visites a été levée. Mazlum Dinç, l’un des avocats d’Öcalan et son représentant légal, considère que l’interdiction est toujours en vigueur puisqu’une seule visite à Imrali a été approuvée depuis l’abrogation de l’interdiction le 17 avril. Après avoir assisté à la visite à Imralı le 2 mai, l’équipe d’avocats d’Ocalan a déposé d’autres demandes de visite à Imrali. Des membres de la famille d’Öcalan et des trois détenus ont également présenté des demandes. Mais jusqu’à présent, aucune de ces demandes n’a été approuvée, a déclaré M. Dinç.
 

Conseil d’État : Il y a « négligence dans le devoir » dans la mort de Ceylan Önkol

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TURQUIE – Annulant le verdict du tribunal qui n’a statué que sur les dommages pécuniaires dans le procès intenté par la famille de Ceylan Önkol, le Conseil d’Etat a conclu qu’il y avait « manquement au devoir » et a également statué sur les dommages non pécuniaires.
 
Le Conseil d’État a conclu que l’administration avait manqué à son devoir lors de la mort de Ceylan Önkol, une fillette kurde de 12 ans, dans la région de Diyarbakır et a décidé que la famille devait également recevoir des dommages et intérêts non pécuniaires.
 
Dans le procès intenté contre l’Etat par la famille d’Önkol, le tribunal avait précédemment statué que la famille devait recevoir 28 208 lires turques (TRY) à titre de dommages-intérêts pécuniaires sans statuer sur les dommages non pécuniaires. La famille a fait appel de ce verdict.
 
Ceylan Önkol, 12 ans, a été tuée par un obus de mortier tiré du poste de police alors qu’elle faisait paître ses moutons dans le village de Şenlik à Lice, dans la province de Diyarbakır, le 28 septembre 2009.
 
L’administration a négligé son devoir
 
La famille Önkol a intenté une action en justice contre le ministère de l’Intérieur et lui a demandé de lui verser 100 000 TRY de dommages-intérêts pécuniaires et 150 000 TRY de dommages non pécuniaires. La deuxième Court administrative de Diyarbakır a rejeté leur demande non pécuniaire.
 
La 10e chambre du Conseil d’État a accepté l’objection de la famille à la majorité des voix et a également statué pour des dommages et intérêts non pécuniaires.
 
Concluant qu' »il y a manquement au devoir de la part de l’administration », le Conseil d’Etat a transmis le dossier de l’affaire à la 2ème Cour administrative de Diyarbakır pour un nouveau procès.
 
Que s’est-il passé ?
 
Ceylan Önkol a été tuée par un obus de mortier tiré du poste de police alors qu’elle faisait paître ses moutons dans le hameau de Hambaz (Xambaz), village de Şenlik, dans le district de Lice, le 28 septembre 2009.
 
Son corps a été laissé sur les lieux pendant six heures. Le procureur s’est rendu sur les lieux du crime pour enquête seulement trois jours plus tard pour des raisons de « sécurité des personnes ».
 
La députée du Parti de la société démocratique (DTP) Diyarbakır, Gültan Kışanak a exigé des réponses du Premier ministre de l’époque, Recep Tayyip Erdoğan, concernant la mort de Ceylan Önkol.
 
L’Association des droits de l’Homme (İHD) s’est dite préoccupée par le fait qu’Önkol ait pu être tuée en étant prise pour cible.
 
Le 19 octobre 2009, le député Çetin Soysal, du Parti républicain du peuple (CHP) d’Istanbul, a demandé au chef de la Commission parlementaire des droits de l’Homme de clarifier la mort d’Önkol.
 
En août 2010, le professeur Biçer, expert en médecine légale, a préparé le premier rapport indépendant sur le décès d’Önkol à la demande des avocats de la famille Önkol. Selon le rapport du professeur Ümit Biçer, Önkol n’a pas fait exploser une bombe sur le terrain en la frappant avec un couteau mais au contraire est mort en position de défense.
 
La famille d’Önkol a saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), qui a rendu son verdict le 17 janvier 2017 et statué qu’il n’y avait pas eu violation du droit à une enquête effective et du droit à la vie.
 
Le 30 avril 2014, le ministère public a conclu que les éléments de preuve et les rapports versés au dossier n’étaient pas suffisants pour identifier les auteurs et a émis un « mandat de perquisition permanent ». Les avocats de la famille craignent que l’affaire puisse être abandonnée en raison de la prescription.
 

TURQUIE. Conversion religieuse d’un enfant arménien lors d’une émission télé

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TURQUIE – Garo Paylan, député arménien d’HDP, au sujet de la conversion religieuse d’un jeune réfugié arménien de 13 ans lors d’une émission de télévision en direct du théologien Hatipoğlu : « C’est de la maltraitance d’enfant, je porterai plainte. »
 
Le théologien Nihat Hatipoğlu a converti un réfugié arménien de 13 ans par un rituel de conversion religieuse du christianisme à l’Islam lors de son émission de télévision en direct le 12 mai.
 
Hatipoğlu a déclaré que la permission a été donnée par la mère de l’enfant. Toutefois, le député Garo Paylan, du Parti démocratique des peuples (HDP), a déclaré qu’il avait parlé à la famille et que celle-ci lui avait dit qu’elle n’avait pas donné son accord pour la conversion. Paylan a déclaré qu’il déposera une plainte pénale.
 
Paylan a déclaré : « La mère de l’enfant était très malheureuse, La famille étaient très désolée (…) car ils sont face une maltraitance envers leur enfant. La mère n’a pas été informée de cet incident. C’était manifestement en dehors de la connaissance des parents
 
L’une des assistantes de Nihap Hatioğlu a appelé la mère. Elle n’a pas pu répondre à l’appel car elle était sur le marché à ce moment-là. Son turc n’est déjà pas très bon.
 
Elle a appris que son enfant était invité à un programme. Cependant, elle a déclaré qu’elle ne savait pas que son enfant passerait à la télévision, qu’un tel incident se produirait et qu’il serait converti à l’Islam. La gravité de la situation est qu’elle ne peut avoir lieu même si l’information est fournie au parent. C’est un incident de maltraitance d’enfant. De toute façon, le parent n’était pas au courant.
 
Nous avons une blessure ouverte depuis cent ans. Pendant le génocide [arménien], de nombreux membres de ma famille se sont perdus, ont disparu et sont morts sur les routes de l’exil. Certains d’entre eux sont allés dans les familles musulmanes.
 
Beaucoup d’Arméniens islamisés dans de nombreuses familles
 
Maintenant, où que j’aille dans cette région, tout le monde dit : « Mon grand-père est arménien, ma grand-mère est arménienne ». Chaque famille a au moins un Arménien islamisé ou certains villages ont été convertis de force à l’Islam.
 
Il s’agit certainement de refaire saigner une plaie ouverte car en Anatolie, un très grand nombre de personnes ont été islamisées par la force.
 
La conversion religieuse peut se faire par le libre arbitre
 
Cet enfant a été confronté à une tentative d’islamisation forcée. Un individu peut choisir sa croyance de son plein gré après l’âge de 18 ans.
 
Un enfant peut aussi avoir une croyance. Il est baptisé tôt dans le christianisme, l’éducation religieuse est donnée pendant les premiers âges de l’Islam, mais la conversion religieuse d’un enfant doit se faire par libre arbitre.
 
« Je déposerai une plainte pénale aujourd’hui [15 mai] car cette émission de télévision a manifestement violé la Constitution de la République de Turquie. Je déposerai également une plainte au sujet de cette émission auprès du Conseil suprême de la radiotélévision (RTÜK) et une plainte contre Nihap Hatipoğlu auprès du bureau du procureur.
 
Je communiquerai aussi avec le ministre de la Famille et des Services sociaux et je parlerai des précautions à prendre pour protéger nos enfants en tout temps. Je demanderai que l’on prenne davantage de précautions au sujet d’Arthur [enfant arménien converti à l’Islam par Hatipoglu] et des enfants réfugiés/immigrés qui vivent dans ce pays comme Arthur, et je demanderai au ministre de s’occuper d’Arthur. »
 
 
 
 
 

Asli Erdogan : « En Turquie, la conscience a été tuée »

« En Turquie, la conscience a été tuée complètement. C’est l’Etat qui a commencé cette mort de la conscience et elle s’est propagée dans la société. Surtout, le passage à tabac des mères, le traitement qu’on leur a réservé montrent qu’on a dépassé le seuil du moral en Turquie. Il n’y a plus de respect pour la mort. Il n’y a plus du respect pour la mère, pour le peuple. Bref, il n’y a plus de respect pour la vie humaine. »
 
STRASBOURG – Des voix s’élèvent contre le silence entourant les grèves de la faim menées par des milliers de prisonniers politiques et des dizaines de militants à travers le monde demandant la fin de l’isolement carcéral du leader kurde Abdullah Öcalan, emprisonné sur l’île prison d’İmralı.
 
La romancière turque exilée en Europe, Asli Erdogan a déclaré qu’en Turquie, on avait tué la conscience. Asli Erdogan s’est exprimée au sujet des grèves de la faim menées par des milliers de Kurdes et la mobilisation des mères des prisonniers qui sont attaquées par les policiers turcs.
 
Aslı Erdoğan a déclaré que les revendications des militants devaient être satisfaites sans délai et a exhorté le public à faire preuve de sensibilité. Aslı Erdoğan a déclaré que sa camarade de cellule Zozan Çiçek, avec qui elle était resté un certain temps lors de son emprisonnement, avait rejoint le jeûne de la mort et a déclaré :
 
Il n’y avait pas eu une période aussi terrible
 
7 000 personnes sont en grève de la faim, un événement sans précédent dans l’histoire. Cela peut avoir des conséquences très graves. Zozan Çiçek, ma camarade de cellule, est en jeûne de la mort. Une toute jeune camarade. Par conséquent, ma réaction à ces grèves de la faim et les jeûnes de la mort est plus émotionnelle. Je souffre de ce qui se passe et surtout de ce silence. J’ai tellement peur que des gens que je connais soient morts. Je connais les conditions de détention. Quand j’été emprisonnée, ces conditions étaient relativement bonnes, mais toujours terribles. Je sais très bien quelles sortes d’atrocités sont faites à ceux qui jeûnent et qui font la grève de la faim.
 
Le point de non – droit en Turquie a atteint des proportions impressionnantes. On dit « Quand il y a eu la loi en Turquie ? ». Mais il n’y a pas eu de période aussi terrible, y compris à l’époque de la junte militaire [les années 1980]. Sans aucune preuve, sans aucune base légale, avec des témoins secrets, les gens écopent de terribles peines allant jusqu’à 30 ans. Il y a beaucoup d’exemples similaires de cas que je connais, (…). Déjà les prisons étaient sur le point d’exploser. À mesure que ces pressions grandissent, je crains que nous ne fassions face à des événements plus tragiques.
 

Les demandes des grévistes de la faim et de ceux qui font le jeûne de la mort sont très légales, légitimes, humanitaires et politiquement exigeantes. Cette demande, qui appelle l’Etat à respecter ses lois, contient un résultat pour le bien de tous. Dans le même temps, une demande très facile à satisfaire. Même dans ce cas, il est terrifiant de répondre avec un silence absolu. Cela montre que l’État n’a plus rien à voir avec la démocratie, le droit, la conscience et l’humanité. C’est ce qui fait peur.

En Turquie, la conscience a été tuée complètement. C’est l’Etat qui a commencé cette mort de la conscience et elle s’est propagée dans la société. Surtout, le passage à tabac des mères, le traitement qu’on leur a réservé montrent qu’on a dépassé le seuil du moral en Turquie. Il n’y a plus de respect pour la mort. Il n’y a plus du respect pour la mère, pour le peuple. Bref, il n’y a plus de respect pour la vie humaine. Cette communauté et ce pays peuvent tout faire maintenant. Dans un pays qui a perdu la conscience, tout peut arriver dorénavant.

 
Je ne peux pas comprendre clairement pourquoi les masses et les intellectuels ne voient pas cette situation et restent silencieux. Je pense que le tabou entourant le nom d’Öcalan fait peur et on se dit : « Je ne veux pas être impliqué à cela. » Comment ce gens ont hâte d’oublier qu’Öcalan a des droits humains et constitutionnels comme tout être humain ? Ou sont-ils occupés avec l’illégalité électorale, je ne sais pas. Mais ce silence finira par nous tuer tous.
 
Le silence doit être brisé sans délai et les prisons doivent être examinées. Je ne m’attends pas à ce que l’opinion publique soutienne la grève de la faim. Mais si 7 000 personnes ne mangent pas pendant des mois, pas à pas, jour après jour s’approchent de la mort, il faut se demander: « Que pouvons-nous faire ? » Quel que soit votre point de vue politique, on ne peut resté indifférent à cette tragédie humaine. Des mères, des enfants, des pères, des frères et sœurs et des parents de 7 000 personnes tentent de faire entendre leur voix. En somme, je lance un appel à la sensibilisation du public.
 
Ce qui se passe dans les prisons devrait être porté à l’actualité européenne. Nous en sommes à un point où nous ne pouvons plus parler de l’opinion publique. Il n’y a pas de presse, pas de loi dans le pays. Au moins, l’opinion publique européenne devrait regarder ce qui se passe dans les prisons de la Turquie. Je ne comprends pas non plus le silence des pays européens. Cela ne peut être considéré comme une affaire intérieure de la Turquie. L’opinion publique européenne est parfois sensible à certains noms, mais ignore complètement des centaines de milliers de personnes dans les prisons. Il y a des dizaines de milliers de personnes qui sont arrêtées illégalement. Il n’y a pas de bruit en Europe. Cette réaction ne s’est pas produite depuis un moment. Le fait qu’on en arrive là vient du silence de l’Europe.
 

(…) Cette grève de la faim est un cri tel et signifie « Nous ne pouvons plus vivre dans ces conditions ». Avant d’en arriver à ce stade, on aurait pu faire beaucoup de choses pour garder la Turquie en conformité avec la loi. Mais on l’a pas fait, on le fait pas.

Je ne peux avaler une seule bouchée

Zozan Çiçek

Je salut tous les amis au nom de Zozan. Si je dis « je suis désolée », ce serait démoralisant mais je ne peux m’empêcher d’y penser. Je ne peux avaler une seule bouchée. Encore une fois, je le répète, leur demande est une demande qui peut être facilement satisfaite en faveur de tous en Turquie. C’est une exigence tout à fait légitime sur les plans politique, juridique et humanitaire.

La députée de HDP Hakkari, Leyla Güven avait initié ses grèves de la faim il y a 190 jours, alors qu’elle était emprisonnée à Amed. Plus de 7 000 mille prisonniers politiques ont rejoint la grève par la suite.
 
Les 14 militants kurdes en grève de la faim à Strasbourg ont jeûnent depuis 151 jours, tandis que les prisonniers politiques en Turquie ont atteint le 152e jour.
 
Le 30 avril, 15 prisonniers ont transformé leur grève de la faim en jeûne de la mort qui a été rejoint par 15 autres prisonniers le 10 mai.
 
 
 

Les Kurdes rassemblés devant le Conseil de l’Europe : Ne participez pas à ce crime

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STRASBOURG – Les Kurdes se sont rassemblés devant le Conseil de l’Europe pour dénoncer le silence des institutions européennes face aux grèves de la faim menées par des milliers de Kurdes.
 
Les organisations faîtières kurdes TJK-E (Mouvement des femmes kurdes en Europe) et le KCDK-E (Congrès de la société kurde démocratique en Europe) ont organisé une manifestation devant le Conseil de l’Europe (CE) et le Comité pour la prévention de la torture (CPT) pour protester contre le silence des institutions européennes devant les grèves de la faim et les jeûnes de la mort qui exigent la fin de l’isolement imposé au dirigeant kurde Abdullah Öcalan.
 
Les orateurs ont appelé l’Europe à faire pression sur la Turquie pour qu’elle prenne des mesures en vue d’une solution, soulignant que le Conseil de l’Europe et le CPT étaient complices des violations des droits humains en Turquie en raison de leur incapacité à remplir leur mission.
 
A Strasbourg, 14 militants kurdes ont entamé une grève de la faim illimitée depuis 150 jours. Parmi les grévistes de la faim figurent Yüksel Koç, président du KCDK-E, Dilek Öcalan, ancienne députée HDP, Kardo Bokani, Deniz Sürgüt, Nurgül Başaran, Gülistan İke, Mustafa Sarıkaya, Mehmet Nimet Sevim, Ramazan İmir, Ekrem Yapıcı, Mohamad Ghaderi, Ayvaz Ece, Kerem Solhan et Agit Ural.