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PARIS. Manifestation contre l’invasion turque au Kurdistan

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PARIS – Récemment, la Turquie a intensifié ses attaques dans le Kurdistan du Sud, en violant l’intégrité territoriale de l’Irak, où elle a des dizaines de bases militaires illégales.
 
Les élections municipales d’Istanbul qui auront lieu le 23 juin prochain sont en lien direct avec ses attaques colonialistes en Irak. En effet, chaque fois que le pouvoir turc est coincé à l’intérieur du pays – à cause des problèmes liés au chômage, à la pauvreté, à l’insécurité, etc. – il s’en prend aux Kurdes, tantôt en Syrie, tantôt en Irak – plutôt que de trouver des solution à ses problèmes accumulés sous son règne.
 
Le Kurdistan du Sud ne doit pas être une nouvelle Afrin offerte au pouvoir turc sur un plateau en or. On ne peut sacrifier les Kurdes ad-vitam aeternam pour consolider le pouvoir dictatorial turc. C’est pourquoi, lLes Kurdes se mobilisent partout dans le monde contre l’agression turque au Kurdistan.
 
A Paris, les Kurdes et leurs ami-e-s manifesteront ce samedi 15 juin.
 
RDV à 13 heures
Place de la République

Kurdistan : Un Etat ou un état d’esprit ?

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Les Kurdes, le plus grand peuple apatride du Moyen-Orient, peuvent-ils surmonter leur désunion interne et trouver le moyen d’exister en tant qu’État indépendant ou en tant que régions autonomes ?
 
La vision traditionnelle des Kurdes au Moyen-Orient – vivant dans les montagnes et les vallées du sud-est de la Turquie, du nord-ouest de l’Iran, du nord de l’Irak et du nord de la Syrie – ne figurait que dans les sous-catégories des calculs politiques stratégiques des États-Unis Russie ou l’Union européenne à l’égard des gouvernements centraux d’Ankara, de Damas, de Bagdad et de Téhéran. Mais c’était une erreur. Pourtant, il était facile de comprendre pourquoi cette erreur avait été commise. Jusque dans les années 1970 et 1980, la politique kurde d’un État avait une influence limitée sur la politique des autres pays où résidaient les Kurdes.
 
La guerre civile syrienne a changé à jamais tous ces calculs de politique étrangère. L’une des raisons pour lesquelles la communauté internationale et les gouvernements centraux des pays de la région ont été pris au dépourvu par la montée des Kurdes de Syrie est leur incapacité à prendre en compte l’évolution de la pollinisation croisée transnationale entre la Turquie et les Kurdes de Syrie. Le monde a été témoin de cette coopération politique entre les communautés kurdes de Turquie, de Syrie, d’Irak et d’Iran lorsque des volontaires kurdes se sont mobilisés derrière des combattants kurdes syriens contre la force mieux équipée et numériquement supérieure de l’État islamique en Irak et en Syrie (DAESH / ISIS) dans le nord du pays. La ville syrienne de Kobane en 2014. Selon certaines estimations, plus d’un millier de Kurdes de Turquie, d’Iran et d’Irak seraient morts en combattant le groupe État islamique en Syrie.
 
Les Kurdes syriens ont bénéficié de l’expérience de combat des commandants kurdes syriens qui s’étaient battus avec le Parti des travailleurs du Kurdistan ou le PKK dans le cadre de son conflit de longue date contre l’État turc. En fait, deux des principaux groupes kurdes à l’origine de la course au pouvoir en Syrie étaient soit des partisans d’Abdullah Öcalan, le dirigeant du PKK emprisonné, soit le mollah Mustafa Barzani, l’ancien dirigeant des Kurdes en Irak. En outre, de nombreux membres de base du principal groupe politique syrien, le Parti de l’union démocratique (PYD) et leurs forces armées affiliées, les Unités de protection du peuple (YPG) ont développé leurs compétences en matière d’organisation et de combat au cours de leurs années de lutte contre les Turcs.
 
Aujourd’hui, les Kurdes des quatre pays bénéficient d’un soutien public et moral, ainsi que de la diaspora kurde de l’étranger, en dehors de ce que l’on appelle le «Grand Kurdistan». En tant que telle, la conviction de la politique étrangère à Washington, à Bruxelles et à Moscou la politique doit être une sous-catégorie de la politique dans leurs états a perdu sa validité. Ce lien politique entre États kurdes signifie également que la Turquie, l’Irak et l’Iran doivent faire face à la montée des Kurdes syriens sous l’angle de leur propre politique kurde.
 
La montée des Kurdes syriens – qui représentent environ 10% de la population syrienne d’avant-guerre – en tant que force dirigeante dominant un tiers du pays ne peut s’expliquer uniquement par les activités kurdes en Syrie ou par la politique syrienne. De même, l’effondrement du processus de paix turco-kurde en Turquie et de la coopération irano-turque-irakienne contre le référendum sur l’indépendance des Kurdes irakiens de 2017 ne peut être expliqué uniquement par la manière dont la politique intérieure se déroule dans chaque pays ou au sein des milieux politiques kurdes en Europe. chacun de ces pays.
 
La vraie question est de savoir comment les Kurdes vont s’unifier à l’avenir. Les Kurdes continueront-ils à être des citoyens actifs au sein de leurs États-nations actuels – c’est-à-dire en tant que zones autonomes confédérées – ou les Kurdes rechercheront-ils une indépendance politique réelle? Le début de la réponse à cette question fondamentale réside vraisemblablement dans la manière dont interpollination croisée, reconnaissance politique et géographie relieront les Kurdes en Turquie (appelés «Kurdistan du Nord» aux Kurdes politiques), avec les Kurdes en Irak (appelés «Kurdistan du Sud»), avec des Kurdes en Iran («Kurdistan oriental»), à des Kurdes en Syrie («Kurdistan occidental»).
 
Deux défis à l’autodétermination kurde
L’ascendance politique des Kurdes fait toutefois face à deux défis importants. Le premier défi concerne le système politique international: les Kurdes tentent d’exister en tant qu’acteurs non étatiques dans un monde dominé par les États-nations. Cela les rend invisibles dans la plupart des plateformes politiques officielles qui discutent de leur avenir. En dépit de la place prépondérante des Kurdes dans le discours public en raison de leur rôle dans la lutte contre l’Etat islamique, de leur laïcité et de la couverture médiatique des combattants, dans les tribunes politiques officielles traitant de questions concernant la Syrie, la Turquie ou l’Iran, les affaires kurdes sont rarement abordées.
 
Cet apatridie rend donc les Kurdes invisibles dans les cercles politiques et les réunions officielles. Lors d’une réunion de ce type sur la Syrie entre des responsables européens et russes, le mot «kurde» n’a été mentionné que quelques fois au cours de la session de six heures. Les ministères des Affaires étrangères des États-Unis à l’Europe sont conçus pour traiter avec les représentants d’autres pays et non avec des acteurs non étatiques. Même les efforts limités visant à reconnaître les acteurs ethniques non étatiques ou sub-étatiques sont fortement critiqués dans les milieux officiels. Lors de son discours au Caire en janvier, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a critiqué l’empressement de l’ ancien président Barack Obama à ne s’adresser qu’aux musulmans et non aux nations, affirmant qu’une telle approche avait « sapé le concept d’État-nation, pierre angulaire de la stabilité internationale. »
 
Le deuxième défi majeur concerne la géographie politique. Les Kurdes vivent dans une zone enclavée dominée par les gouvernements centraux de la Turquie, de l’Iran, de l’Irak et (au moins nominalement) de la Syrie. En conséquence, les Kurdes du Kurdistan supérieur se trouvent dans une situation pire que celle de nombreuses autres minorités ethniques sans États, qui existent à l’intérieur des frontières d’un seul pays. Cette séparation entre États réduit la population kurde – qui, selon certaines estimations, se situerait entre 35 et 40 millions de personnes – en de plus petites minorités dans chacun des pays dans lesquels elles vivent. Ayant vécu sous le contrôle de différents pays, les Kurdes et leur politique au XXe siècle ont été façonnés par la politique des pays hôtes. Il est possible de dire que jusqu’à la fin des années 1980,
 
En outre, les gouvernements centraux de la Turquie, de l’Iran, de l’Irak et de la Syrie ont travaillé de concert pour coopérer afin d’étouffer la résistance des Kurdes dans n’importe quel État. Ces États dominants ont également entravé les efforts de réforme des droits des Kurdes dans les autres pays. Dans les années 1970, par exemple, le gouvernement turc s’est opposé à la décision du gouvernement irakien d’accorder l’autonomie aux Kurdes d’Irak.
 
Outre les alliances régionales formées par les quatre États contre les droits et l’autonomie des Kurdes, les alliances internationales dont chacun des quatre États fait partie se sont opposées aux groupes politiques kurdes. Par exemple, en raison de la politique turque à l’égard des organisations politiques kurdes, les Kurdes ont été confrontés à l’hostilité et à la criminalisation des États membres de l’OTAN, dont la Turquie est membre. Les membres de l’UE ont surtout évité d’étendre leur soutien aux Kurdes, craignant de provoquer la colère de la Turquie ou des États-Unis, qui était jusqu’à récemment l’un des alliés les plus proches de la Turquie. La réaction du monde arabe est un autre exemple d’apathie internationale des groupes politiques et des droits des Kurdes. Alors que les groupes de défense des droits kurdes étaient actifs en Irak et en Syrie, Les autres puissances arabes qui entretenaient des relations panarabes avec Damas et Bagdad étaient, au mieux, tièdes dans leur sympathie pour la cause kurde. L’Iran pourrait même mobiliser le cas échéant le soutien de chiites non iraniens contre des organisations politiques kurdes.
 
Pour surmonter ces problèmes, les Kurdes doivent soit créer un État indépendant, soit trouver le moyen d’exister et de jouer pleinement leur rôle d’acteurs non étatiques. En d’autres termes, ils peuvent soit travailler contre les États dominants pour créer leur propre pays, soit travailler avec les États afin de réformer leurs appareils en ce qui concerne les droits des minorités. Les Kurdes irakiens et syriens illustrent bien ces deux tentatives en cours d’autodétermination kurde; Les Kurdes irakiens souhaitent créer un État indépendant, tandis que les Kurdes de Turquie et de Syrie cherchent à mettre en place un gouvernement décentralisé, basé sur des régions autonomes non organisées en fonction de l’ethnicité mais reconnaissant les droits des minorités.
 
Deux solutions à la «question kurde»
Deux forces politiques dominent le paysage politique kurde: le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et le PKK. Le PKK, la plus grande organisation politique kurde, est le parti dominant des Kurdes en Turquie et en Syrie. Le PKK bénéficie également d’un soutien limité dans le Kurdistan irakien et les régions kurdes d’Iran. Le PDK, par contre, a un soutien en Syrie et en Iran et a même un soutien, bien que limité, en Turquie. Le PDK domine les positions critiques du gouvernement régional du Kurdistan en Irak, qui fournit à ce parti des ressources financières importantes et une reconnaissance diplomatique en Europe et aux États-Unis. Le PKK, en revanche, est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l’UE. Il existe bien sûr plusieurs autres groupes politiques kurdes notables mais plus petits,
 
La solution du PKK
 
Le PKK, fondé en 1978, était et est un groupe politique armé, mais il s’est également organisé en un mouvement regroupant de nombreux affiliés civils, sociaux, économiques et politiques. Les groupes politiques qui sont aujourd’hui liés au PKK sont les partis politiques dominants en Turquie et en Syrie. Le PKK est également présent en Iran, où ses membres se sont battus pendant plusieurs années contre le régime iranien avant d’accepter de mettre fin aux hostilités militaires en 2011. Les principales bases militaires du PKK sont situées principalement dans la région irakienne de Zap – Qandil. Le PKK s’affirme comme le leader de tous les peuples des régions historiquement kurdes.
 
Depuis sa création, le PKK est une organisation résolument de gauche. L’objectif politique initial du PKK était de créer un grand Kurdistan socialiste unissant les régions kurdes de Turquie, d’Irak, de Syrie et d’Iran. Les dirigeants du groupe ont toujours soutenu qu’une « révolution au Kurdistan » entamerait une révolution en Turquie ou ferait partie d’une rébellion plus large.
 
Depuis le milieu des années 2000, toutefois, la tactique et la direction du PKK ont changé. Ce changement a été qualifié par la direction du parti de «confédéralisme démocratique» qui cherche des régions kurdes autonomes en Iran, en Turquie, en Syrie et en Irak sans nécessairement établir un État kurde indépendant ni modifier les frontières des pays en question. Le système confédéral envisagé par Öcalan n’est pas un arrangement confédéral entre États, mais un modèle dans lequel des administrations sous-étatiques «démocratiquement autonomes» sont liées dans un arrangement politique informel. L ‘«autonomie démocratique», telle qu’énoncée par Öcalan, prévoit la décentralisation des États-nations dans lesquels vivent les Kurdes. Les administrations autonomes sont ensuite divisées en organisations autonomes regroupant des femmes, des travailleurs, des unités économiques, des communes et des groupes religieux et ethniques.
 
Le modèle mis en œuvre dans le nord-est de la Syrie est composé de ce modèle Öcalan / PKK. Le fédéralisme proposé par le Parti de l’Union démocratique pro-kurde (PYD) ne sera pas basé sur l’ethnie mais sur la région. Öcalan et les dirigeants du PKK ont pris une autre mesure: proposer une alternative au nationalisme ethnique ou civique dans les pays où résident les Kurdes. Par ce qu’il appelle «nation démocratique», Öcalan propose une approche flexible du concept de nation. Son concept ne repose pas nécessairement uniquement sur l’appartenance ethnique ou la citoyenneté d’un État-nation. Le concept prévoit plutôt des organisations autonomes de différentes ethnies, groupes religieux et unités économiques pouvant s’organiser en une entité politique en Turquie, en Iran, en Irak et en Syrie.
 
La solution du KDP
 
Le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), cependant, est organisé comme un parti politique plutôt que comme un mouvement. Sous la direction de Masoud Barzani, le parti utilise également le nom légendaire de Mullah Mustafa Barzani, père de Masoud Barzani, et compte sur le soutien de la tribu des Barzani et d’autres puissantes élites tribales du Kurdistan irakien. Le fond de Masoud Barzani, qui contredit celui d’Öcalan, est la principale source du pouvoir politique de Barzani.
 
Le PDK, fondé en 1946 à Mahabad, alors république autonome kurde de Mahabad soutenue par l’URSS, est une faction qui contrôle actuellement le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) en Irak. Sous la direction du mollah Mustafa Barzani, le PDK s’est engagé dans un conflit prolongé avec le gouvernement irakien depuis au moins les années 1960. Une région de facto du Kurdistan est née après 1991, lorsque la coalition dirigée par les États-Unis a imposé une zone d’exclusion aérienne dans le nord et le sud de l’Irak. Les Kurdes d’Irak ont ​​été parmi les principaux bénéficiaires de la disparition du parti Baath de Saddam Hussein.
 
Le PDK est passé de son objectif officiel précédent consistant à créer une région autonome kurde et il milite aujourd’hui pour la création d’un État kurde indépendant. L’un des principaux piliers de la stratégie des dirigeants du PDK dans leurs efforts pour créer un État kurde consiste à obtenir un soutien international pour la cause. Le dirigeant fondateur du parti a d’abord obtenu un soutien limité de l’Union soviétique, puis s’est tourné vers l’aide des États-Unis et d’Israël. Le PDK n’a réussi à obtenir un soutien diplomatique et militaire ouvert qu’en 1991, lorsque la zone d’exclusion aérienne du nord de l’Iraq, alliée à des fonds et à une reconnaissance limitée des États-Unis et de l’Europe, a permis au PDK de renforcer son pouvoir.
 
Compétition politique et militaire entre le PKK et le PDK
 
Le PKK et le PDK ne sont pas seulement des rivaux politiques, mais également des rivaux idéologiques. Leurs actions sur le terrain sont mises en œuvre dans la quête d’indépendance des Kurdes irakiens, de l’Iran et des Kurdes syriens. Et chaque mouvement défie l’autre politiquement dans ses propres bastions et à l’intérieur du territoire contrôlé par son rival. Vous pouvez voir des photos d’Öcalan dans la forteresse de Barzani à Erbil et entendre des gens scandant «Biji Serok Masoud» (vive le président Masoud) dans les rues de Qamishli et d’Amude, dans le nord de la Syrie, fief du mouvement pro-Öcalan.
 
En Syrie, ce sont les mouvements pro-Öcalan qui ont gagné la rivalité. Les factions pro-Barzani en Syrie ont hésité à prendre les armes au début du conflit syrien en 2011 et 2012 pour résister au gouvernement Bashar Al-Assad et à l’opposition islamiste anti-kurde. Ils ont ensuite choisi de s’allier à l’opposition syrienne sans obtenir aucune garantie de leur part pour les droits des Kurdes. Les factions kurdes syriennes, opposées au PYD pro-Öcalan, ont ensuite suivi un entraînement militaire en Irak et en Turquie dispensé par les forces turques et occidentales. À ce moment-là cependant, le PYD avait déjà mis en place une force militaire de dix mille combattants.
 
Les Kurdes irakiens sont divisés entre l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) fondée par l’ancien président irakien Jalal Talabani, dont le fief est Sulaymaniyah, et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), plus puissant et basé à Erbil. La force Peshmerga du Kurdistan irakien – l’armée kurde du nord de l’Irak – opère comme une force unie, mais il existe des divisions séparées sous le contrôle du PDK et de l’UPK. Dans le nord de la Syrie, en revanche, les forces armées démocratiques syriennes, qui comprennent un grand nombre de soldats arabes, sont fortement dominées par les Unités de protection du peuple (YPG), qui suivent l’idéologie d’Öcalan.
 
Moment de victoire, moment de défaite
Deux moments ou événements récents ont illustré les forces et les faiblesses de ces deux tentatives d’autodétermination des Kurdes. Le «moment Kobané» a été la résistance réussie des combattants kurdes dans la ville de Kobané, dans le nord de la Syrie, contre une armée de l’Etat islamique supérieure sur le plan technologique et numérique, qui a donné au groupe terroriste sa première défaite significative. Assiégée de septembre 2014 à janvier 2015, la ville a été libérée lorsque non seulement des Kurdes syriens mais des Kurdes de Turquie, d’Iran et d’Irak sont arrivés en masse à Kobanê pour défendre la ville. De nombreux autres Kurdes d’Europe et d’ailleurs ont apporté leur soutien.
 
Observant la résistance à travers l’optique des médias internationaux, les Kurdes de la région et du monde entier ont pris conscience de la force de l’armée kurde. Ce soutien témoignait de la force et de l’unité du peuple kurde. Le résultat fut une victoire significative et le début d’un partenariat militaire réussi entre les États-Unis et les Kurdes de Syrie, malgré les objections de la Turquie. Kobane était également un endroit où certaines factions de l’Armée syrienne libre apportaient leur soutien à les combattants kurdes des YPG. La coopération entre les YPG et d’autres groupes arabes syriens a été à la base des Forces démocratiques syriennes, qui ont ensuite vaincu l’Etat islamique dans les régions tant kurde que arabe. Aujourd’hui, quelques mois après la destruction du califat territorial de l’Etat islamique, l’alliance kurde-arabe contrôle plus du tiers de la Syrie et environ la moitié de ses ressources.
 
Les faiblesses du mouvement pour l’indépendance et l’autonomie du Grand Kurdistan, en revanche, ont été mises en lumière lors du «moment Kirkouk-Afrin». Quelques années après la victoire à Kobané, en 2017 et au début de 2018, les Kurdes ont connu deux défaites amères. D’abord dans la ville irakienne de Kirkouk, puis à Afrin, ville à majorité kurde du nord-est de la Syrie. Les Kurdes irakiens, à Kirkouk et à la suite du référendum sur l’indépendance, ont compris qu’ils n’étaient pas prêts politiquement à affronter le gouvernement central irakien soutenu par l’Iran et par la Turquie. Depuis la perte de Kirkouk, il n’ya pas eu de véritable examen de conscience, presque sans aucune résistance contre l’armée centrale irakienne et les forces paramilitaires Hashd Al-Shabi. Ceci est également venu avec une prise de conscience que le gouvernement turc, avec lesquels les Kurdes d’Irak engagés dans des relations et des échanges commerciaux relativement stables et pacifiques peuvent, en un clin d’œil, faire cause commune avec le gouvernement iranien pour étouffer les perspectives de l’indépendance kurde. Le public kurde irakien a également compris que les Kurdes ne pouvaient pas se baser sur le calcul que les États-Unis et Israël les soutiendraient dans des moments cruciaux.
 
Quelques mois plus tard et à plus de mille kilomètres de là, les Kurdes d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, ont compris qu’ils ne pourraient pas affronter seuls la puissance aérienne et les forces terrestres de l’armée turque et de leurs mandataires soutenus par la Syrie. Ils ont également compris qu’ils ne pouvaient pas compter sur la communauté internationale pour faire pression sur l’armée turque pour qu’elle cesse d’utiliser la puissance aérienne contre les combattants kurdes. À la suite de l’attaque turque sur Afrin, le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, Boris Johnson, avait alors apporté son soutien politique à la Turquie « pour sécuriser sa frontière ». La population internationale ne s’est guère mobilisée. En Turquie, le Parti démocratique populaire pro-kurde, allié du PKK et des partis de gauche turcs, n’a pas été en mesure de mobiliser la population kurde contre l’offensive turque. Les unités militaires kurdes se battant contre la Turquie à Afrin ont compris que face à la suprématie aérienne turque, elles n’auraient aucune chance d’arrêter la Turquie sans subir de nombreuses pertes. Les dirigeants des YPG ont alors décidé de retirer leurs troupes d’Afrin, laissant la ville en Turquie. Le conflit a laissé plus de 200 000 personnes originaires d’Afrin, principalement kurdes, déplacées à l’intérieur du pays.
 
Les Kurdes unissent leurs forces et se rapprochent
Malgré ces défis et ces défaites, les Kurdes brisent progressivement les barrières imposées par les États de la région dominante dans lesquels ils vivent. Ils deviennent ainsi de puissants acteurs indépendants au Moyen-Orient. Les gains et les pertes réalisés par les Kurdes dans un pays peuvent avoir des effets considérables sur les bénéfices et les pertes de ceux qui vivent dans un autre pays. Les Kurdes n’existent plus uniquement en tant qu’acteurs secondaires aux réalités politiques des États dans lesquels ils résident.
 
La résilience des Kurdes a réussi à résister à toutes les tentatives de répression, d’assimilation et de tactiques consistant à diviser pour régner de la part des pays de la région. La montée des Kurdes est principalement due à l’affaiblissement des États centralisés à Bagdad, Ankara, Téhéran et Damas. À l’avenir, beaucoup dépendra de la capacité des Kurdes à gérer leurs divisions politiques et à institutionnaliser une nouvelle administration kurde dans les zones à majorité kurde.
 
À cette fin, le GRK jouit d’une légitimité aux yeux des décideurs américains et européens par l’intermédiaire de ses bureaux des relations extérieures dans les principales capitales mondiales. En outre, le GRK irakien et les Kurdes syriens reçoivent ouvertement de l’aide des États-Unis. Bien que l’administration pro-Öcalan dans le nord de la Syrie ne soit pas reconnue diplomatiquement dans les cercles européens et américains, les forces militaires de la région (le SDF et le YPG) reçoivent un soutien militaire américain considérable qui dépasse le simple besoin de lutter contre l’Etat islamique. Cependant, les Peshmerga et les YPG manquent d’armes de défense aérienne et il leur est difficile de se défendre contre un ennemi disposant d’une puissance aérienne.
 
Ces deux régions kurdes d’Irak et de Syrie, qui partagent une frontière, ne sont malheureusement pas les meilleures amies du monde. Avec des frontières bloquées par intermittence et une rhétorique mutuellement hostile, il y a beaucoup à faire pour améliorer les relations. Ces deux régions sont fermement alliées aux États-Unis et à l’UE. Cependant, les efforts américains pour parvenir à un rapprochement des mouvements n’ont jusqu’à présent pas donné de résultats concrets.
 

Pour étouffer les groupes politiques kurdes, les gouvernements d’Ankara, de Téhéran, de Damas et de Bagdad ont collaboré à plusieurs reprises au cours du siècle dernier. Pour réaliser leurs projets apparemment rivaux, les Kurdes irakiens et syriens doivent maintenant coopérer. Dans les deux régions, le public kurde souhaite vivement voir ses mouvements politiques plus unis. Face au sentiment anti-kurde des gouvernements centraux iranien, syrien, turc et irakien, tous les Kurdes du Moyen-Orient – que ce soit par le modèle régional autonome ou par le modèle de l’indépendance – doivent se rapprocher.

Une délégation d’académiciens américains en visite à Jinwar

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ROJAVA – HASAKE – Aujourd’hui, une délégation d’académiciens et de journalistes américains s’est rendue dans le village des femmes (Jinwar), dans la région de ad-Darbasiyah, afin de découvrir le fonctionnement du village et le but de sa création.
 
Une délégation de 18 académiciens, journalistes, intellectuels et juristes des Etats-Unis et de plusieurs pays européens s’est rendue vendredi dans le village des femmes pour en apprendre davantage sur le village et son but : voir les conditions de vie de ses habitants, femmes et enfants.
 
La délégation comprend plusieurs professeurs d’université américains ainsi que des personnalités de nationalité iranienne, britannique et italienne, dont le professeur Andrzej Kurbasik, le professeur Tarcol Mesbah, Eric Foreman, Shannon Mawally, Laura Fanton, Ibolita Frangis, Andriana Penn, Shannon Clark, Manuel Skawab, Anna Olivia Aldri, Kamiliya Boule, Dai Nari journaliste, Sabrina Melandez, Connor Hayes, Deja Kareem et Haven Konisser.
 
La délégation a été accueillie par les les femmes du village à leur arrivée à Jinwar. Ensuite, la délégation a visité le village. Membre du comité pour la création du village, Nujin Derya a présenté le village aux visiteurs et a répondu aux questions de la délégation, Nujin a expliqué que le nom du village (Jinwar) signifie en kurde le lieu ou village des femmes. Il a été créé pour loger les épouses des martyrs qui n’ont pas de soutien de famille et les femmes qui souhaitent y vivre, un village autonome en économie. Les femmes du village dépendent d’elles-mêmes pour subvenir à leurs besoins. En travaillant dans l’agriculture et l’élevage du bétail, et en travaillant de manière participative pour répondre à tous leurs besoins.
 
Après avoir quitté le village, la délégation s’est réunie à l’Académie de Jinwar et s’est renseignée sur la jinéoloji (science des femmes) et sa signification.
 

TURQUIE. Une journaliste d’opposition torturée et agressée sexuellement en détention

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TURQUIE – İSTANBUL – La journaliste arabo – turque, Ayten Özturk a été kidnappée et transférée vers la Turquie en mars 2018 alors qu’elle se trouvait au Liban. Accusée d’être « membre d’une organisation terroriste », elle a été torturée pendant six mois dans un endroit tenu secret pour qu’elle fasse des aveux, en vain.
 
Lors de la dix-neuvième audience de son affaire, Ayten Özturk a déclaré qu’elle avait été torturée (électrochocs, bastonnade des plantes de pieds, pendaison par les bras, simulacre d’exécution, agressions sexuelles avec des matraques alors qu’elle était accrochée à un mur avec deux anneaux…), en plus des insultes et des menaces de mort.
Elle a déclaré que ses bourreaux la torturaient encore plus quand elle avait ses règles et qu’à la fin de chaque séance de torture elle en était éreintée. Elle a ajouté qu’ils essayaient de la gaver avec un tuyau devant son refus de s’alimenter, qu’ils lui disaient qu‘ « en tant qu’Etat, nous avons tous les moyens. Tu t’évanouiras, on te relèvera de nouveau. Tu perdras un organe, tu sera opérée, la torture continuera. Tu peux crever ici, qui sait que tu résistes ? »
 
Ozturk et ses avocats ont plaidé pour son innocence et demandé sa libération.
 
À la fin de l’audience, le tribunal a décidé de poursuivre la détention d’Ayten Öztürk. L’audience a été reportée au 3 octobre 2019.
 

Les femmes kurdes se sont jointes à la grève des femmes en Suisse

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BERN – Aujourd’hui, les femmes ont défilé dans 27 villes suisses pour la grève organisée par quelque 38 groupes et organisations de femmes, dont celles des kurdes.
 
Des manifestations ont eu lieu à Bâle, Lucerne, Berne, Zurich et dans de nombreuses autres villes suisses.
 
L’Union des femmes kurdes de Suisse a déclaré dans un communiqué : « Aujourd’hui, nous sommes en grève dans toute la Suisse. Nous saluons cet événement merveilleux et sommes convaincues que la résistance des femmes nous libère toutes et tous.
 
Comme nos amis du monde entier, nous nous rassemblons aujourd’hui et envoyons un message d’unité et de solidarité.
 
Au nom du mouvement des femmes kurdes des montagnes du Kurdistan, nous saluons les femmes du monde, sœurs et camarades. Nos salutations viennent d’une région où se déroule la lutte pour les femmes et où les femmes ont pris le contrôle de leurs organisations et de leurs structures.
 
Nous sommes en grève ici parce que nous défendons nos droits fondamentaux contre la classe sociale, l’exclusion, l’exploitation, l’esclavage et l’ignorance.
 
Nous luttons ensemble pour la liberté et l’égalité. La liberté et l’égalité sont les fondements de notre résistance et cette résistance se manifeste partout dans le monde. Sur le chemin de la justice pour les femmes, beaucoup d’entre nous ont donné leur vie. Elles ont donné leur vie pour lutter contre le système patriarcal hégémonique, sexiste et misogyne.
 
Nous sommes ici aujourd’hui pour mettre fin à 5000 ans de patriarcat. Nous vaincrons la guerre, l’oppression, le sexisme, l’exclusion et l’exploitation. »
 

Crimes de guerre sans fin dans Afrin occupée

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En raison des violations sans fin commises par l’armée d’occupation turque et ses mercenaires, la région d’Afrin est devenue un centre de torture pour les civils kurdes.
 
A Afrin, les mercenaires de l’occupation turque continuent de kidnapper des civils, les torturer et demander des rançons à leurs familles.
 
Une source locale d’Afrin a rapporté que les mercenaires turcs avaient kidnappé au cours des deux derniers jours plusieurs civils dans les villages d’Afrin. Les mercenaires du district Shiya ont enlevé la famille de Berem Abdou Kalou et Bakr Haidar et les ont emmenés vers une destination inconnue.
 
Les mercenaires ont commis des actes barbares contre les civils, dont Ali Habash. Ils ont kidnappé et torturé les civils et empêché leurs proches de les contacter.
 

Les mercenaires ont également enlevé des civils du village d’Araba, dans le district de Mobata, et ont demandé 150 000 livres syriennes pour leur libération. Il s’agissait d’Ali Hanif, Ferai Aref, Mustapha Shukri et Firas Aref.

Changement démographique 

Par ailleurs, l’occupation turque continue de déplacer de force les Kurdes d’Afrin pour les remplacer par des familles de mercenaires, en particulier dans le district de Shiya.

 

Député suédois Fredrik Malm : La Turquie pourrait attaquer le Rojava

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« La Turquie veut détruire le système construit au Rojava. Elle peut décider d’attaquer Manbij. Elle pourrait même attaquer le Rojava avant les élections qui se tiendront à Istanbul le 23 juin. Le régime turc peut le faire pour gagner les élections d’Istanbul. »
 
Le député et responsable de la politique étrangère du Parti libéral, Fredrik Malm a averti qu’Erdoğan pourrait lancer une attaque contre le Rojava pour obtenir les votes des milieux nationalistes et chauvins avant les élections à Istanbul.
 
Rappelant que l’Etat turc attaque le Kurdistan du Sud depuis 15 ans, le député du Parti libéral et porte-parole de la politique étrangère Fredrik Malm a déclaré que la dernière opération dans laquelle des forces terrestres ont été utilisées pourrait avoir un lien avec la répétition des élections à Istanbul le dimanche 23 juin.
 
Malm a déclaré que ces derniers jours, il y avait des signaux différents de la Turquie : « D’une part, des réformes sont apportées au système juridique et, d’autre part, des opérations militaires sont en cours au Kurdistan du Sud. Les deux choses se font simultanément. La Turquie se sent dépendante de la Russie en Syrie. Il ne sait pas comment agir contre la Russie et le régime d’Assad. »
 
Le député suédois a déclaré que Erdoğan pourrait attaquer le Rojava. « Il y a quatre acteurs puissants en Syrie. Russie, États-Unis, Assad et Turquie. Et parmi eux, il y a un vif débat sur l’avenir de la Syrie. A Idlib vivent 3 millions de personnes. La Turquie est préoccupée par l’afflux de migrants en provenance d’Idlib. Il ne veut pas que la Russie et Assad attaquent Idlib. »
 
La Turquie veut mettre fin au système mis en place au Rojava
 
Malm a ajouté : « La Turquie veut détruire le système construit à Rojava. Elle peut décider d’attaquer Manbij. Elle pourrait même attaquer Rojava avant les élections qui se tiendront à Istanbul le 23 juin. Le régime turc peut le faire pour gagner les élections d’Istanbul. »
 
Répondant à une question sur les progrès réalisés en matière de liberté d’expression et de droits de l’homme en Turquie, M. Malm a déclaré : « Les droits de l’homme et la liberté d’expression sont dans une situation terrible. Rien n’indique qu’ils s’amélioreront. La nouvelle constitution accorde des pouvoirs illimités au Président. N’importe qui peut être arrêté et arrêté à tout moment en Turquie. Cette répression finira par contraindre de nombreux intellectuels et journalistes à quitter le pays. Un autre problème important est celui des médias indépendants et d’opposition qui ont été presque complètement détruits. »
 
La culture du silence se répand
 
Malm a souligné qu’il y a une sérieuse augmentation d’une « culture du silence ». Il y a des gens qui critiquent le président même dans les secteurs gouvernementaux, mais ils ont peur de parler. Les gens s’inquiètent pour leur propre sécurité. »
 
Malm a déclaré que la levée de l’isolement du dirigeant du peuple kurde Öcalan est une mesure positive mais ne constitue pas un nouveau processus de paix. « Je pense qu’Öcalan a un impact énorme sur ses disciples. Mais d’autres facteurs doivent être calculés. Le plus important est l’alliance de Erdoğan avec Devlet Bahçeli et le MHP. Ils ne veulent pas d’un nouveau processus de paix avec les Kurdes. Deuxièmement, Öcalan est une personnalité forte, il a le contrôle de son organisation, mais il y a différentes branches et différents groupes au sein des Kurdes. Et parmi eux, il y a peut-être aussi ceux qui ne sont pas en faveur d’un nouveau processus de paix. »
 
Nouveau risque lié aux lois contre le terrorisme
 
Malm a attiré l’attention du gouvernement suédois sur la nouvelle loi contre les « organisations terroristes » de DAECH / ISIS et sur l’interdiction de la participation et des relations avec les mouvements de libération nationale et a déclaré que cette loi pourrait affecter le PKK. « Il y a un risque. L’adoption de cette loi a donc été retardée. D’une part, nous voulons protéger la Suède contre le terrorisme. D’autre part, nous devons assurer la sécurité juridique. Le problème vient du fait que l’Union européenne n’a pas reconsidéré sa liste d’organisations terroristes.
L’Union européenne et les Nations Unies ont des listes d’organisations terroristes. Selon le système actuel, il est facile de retirer les personnes et les entreprises figurant sur ces listes de la liste des terroristes. Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, certaines entreprises russes ont été inscrites sur la liste du terrorisme. Mais ils ont été retirés de la liste parce qu’il n’y avait aucune preuve qu’ils appuyaient réellement l’invasion. Toutefois, il est très compliqué de retirer de cette liste une organisation figurant sur la liste des organisations terroristes. En fait, le retrait de ces organisations de la liste est une décision politique. Mais elle exige des décisions judiciaires pour ce faire. J’ai toujours été sceptique quant à la santé de ces listes. »
 
Si la loi entre en vigueur, Malm a déclaré que les tribunaux examineraient la question et décideraient quelles organisations seraient considérées comme une « organisation terroriste ». « La première décision de justice servira d’exemple. Il est difficile de prédire comment le tribunal décidera. Mais pour nous, le procès de ceux qui ont rejoint les rangs de DAECH est important. »
 
Le Parti libéral de Suède appelle la population à soutenir le Rojava
 
Malm a appelé le gouvernement suédois et la communauté internationale à soutenir l’administration autonome du Rojava.
 

Une universitaire britannique : Nous devons faire connaître au monde la révolution du Rojava

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ROJAVA – KOBANÊ – Camilla Power, professeur à l’Université de Londres-Est, a visité des universités et des académies au Rojava. Power a déclaré qu‘ »il est important d’informer les gens des différentes parties du monde sur la révolution du confédéralisme démocratique ».
 
Camilla Power, professeure à l’Université de l’Est de Londres, venue au Rojava pour étudier le modèle éducatif du Rojava et de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie et pour renforcer les relations avec les universités et académies du Rojava, s’est dite impressionnée par le « grand espoir et l’énergie » qu’elle a pu voir dans la région.
 
Une délégation de professeurs et de chercheurs des Etats-Unis et des pays européens a visité les universités du Rojava et Kobanê. L’anthropologue Camilla Power, membre de la délégation, a déclaré qu’elle avait pris connaissance du modèle d’autonomie démocratique au Rojava lors d’un séminaire sur la jinéolojie à Cologne il y a cinq ans.
 
Quant à la raison pour laquelle elle est venue au Rojava Power a déclaré : « Un groupe d’universitaires en Europe étudiait l’expérience du Rojava et a décidé de venir au Rojava pour étudier le système éducatif sur le terrain. » Elle a ajouté que la délégation était très satisfaite des réunions tenues.
 
« Je vois beaucoup d’énergie et d’espoir. – Tout d’abord, je vois un grand enthousiasme et de l’espoir pour le processus d’apprendre à se connaître et pour l’autonomie gouvernementale. Il y a des problèmes, mais ce sont des problèmes qui peuvent être surmontés (…). »
 
Une lutte pour le monde entier
 
Le nouveau modèle essaie d’exister avec les peu de moyens que les gens ont dans la région a déclaré Power. « Nous sommes à l’endroit où la bataille la plus féroce contre DAESH a été livrée et gagnée, nous sommes à Kobanê. Nous voyons de nos yeux à quel point cette victoire a coûté cher. Il y a une contradiction majeure sur laquelle je veux attirer l’attention ici : d’une part, le monde entier ignore l’expérience du confédéralisme démocratique, d’autre part, il y a une lutte contre DAESH menée pour le monde entier ».
 
J’ai été amenée ici par la lutte des femmes
 
Power a déclaré : « Ce qui m’a amenée ici, c’est la lutte des femmes pour la liberté et les études de la jineoloji. À mon avis, ce qui différencie cette révolution des autres révolutions, c’est le leadership des femmes. Je pense que c’est un grand espoir non seulement pour le Moyen-Orient, mais aussi pour les régions du monde d’où nous venons. Nous venons de visiter l’Université de Kobanê, et avant cela nous avons visité l’Université Rojava. Maintenant tout le monde devrait se dire : « Qu’aurait-il arrivé à ces gens si DAESH avait gagné ? »
 
Nous avons un grand devoir
 
Soulignant que les différentes parties du monde devraient en savoir plus sur la révolution du confédéralisme démocratique en cours au Rojava, Power a déclaré que les universitaires ont une grande responsabilité à cet égard. « Nous avons un excellent travail ici. J’espère que ce sera un début. Il y a de nombreux points à soutenir. En même temps, un soutien financier devrait être offert. Des opportunités et des projets peuvent être développés. Pour cela, nous avons besoin d’échanger des idées. Nous devons comprendre les besoins de cet endroit. »
 
Déclarant que les gens de différentes parties du monde devraient également apprendre à connaître cette révolution, Power ajouté : « Les jeunes du monde sont dans une nouvelle quête. Ils sont à la recherche de nombreuses questions telles que l’écologie, la liberté, la nouvelle vie, etc. S’ils peuvent voir et reconnaître le modèle ici, ils se rendront compte que de nombreux problèmes sont expliqués et résolus dans ce modèle. À notre retour, nous préparerons divers documents, écrits et visuels, sur cette question. Ce qu’il faut dire à propos de cette révolution doit être dit maintenant et les gens du monde entier devraient en savoir plus sur cette révolution et son modèle. »
 
Les gens sont l’académie
 
Camilla Power déclare que l’académie et la société du Rojava n’étaient pas séparées l’une de l’autre. « Je dois dire que le modèle d’éducation ici est très différent du modèle qui domine l’ouest du monde et qui place l’académie dans une tour de glace. L’académie et la société s’imbriquent et bougent ensemble ici, ce qui est formidable pour la [démocratisation] de l’éducation. »
 

PARIS. Rassemblement de soutien aux Universitaires pour la Paix

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PARIS – « La paix est emprisonnée en Turquie ! ». C’est sous ce slogan que les ami-e-s des Universitaires pour la Paix emprisonnés en Turquie manifesteront à Paris ce samedi 15 juin.
 
Plus de 1 000 universitaires qui avaient signé un manifeste pour la paix dans les régions kurdes de Turquie sont poursuivis en justice par la « justice » turques.
 
Deux de ces « Universitaires pour la Paix » sont actuellement en prison en Turquie : Fusun Üstel et Tuna Altınel, mathématicien à l’Université Lyon 1.
 
RDV ce samedi 15 juin, à 14h
Place de la Sorbonne
PARIS

Incendies des champs de céréales : une guerre contre l’économie du Rojava ?

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SYRIE / ROJAVA – L’Etat islamique a été battu sur la scène militaire, mais la Fédération syrienne du nord et de l’est se bat maintenant contre les incendies. Avec le début de la saison des récoltes, des incendies suspects ont détruit des centaines d’hectares de champs de blé et d’orge.
 
La Fédération syrienne du nord et de l’est, avec ses vastes étendues de terres cultivées, a subi plusieurs incendies suspects au cours des dernières semaines.
 
Conseil de Raqqa : Ils veulent détruire l’économie
 
Les incendies les plus récents ont détruit 28 hectares de terres cultivées. Heyder El Musa, de la Direction de l’agriculture du Conseil civil de Raqqa, a déclaré : « Les champs qui constituent la base de l’économie de la région sont en train d’être détruits par des incendies. »
 
Les incendies surviennent à un moment où la production augmente et où les prix baissent. La ville avait un excédent de légumes après que les citoyens eurent réorganisé leur vie après l’Etat islamique; ils vendaient donc aux villes voisines.
 
El Musa a déclaré: « Les forces ennemies veulent entraver notre projet économique en brûlant des terres cultivées. Cette année, nous avons eu de bonnes pluies et le rendement était au niveau attendu. Mais il y a des forces qui ciblent l’économie du nord et de l’est de la Syrie de cette façon. »
 
El Musa a déclaré que les unités de lutte contre les incendies étaient prêtes à différents endroits en cas d’urgence et a ajouté: « Nous allons protéger les moyens de subsistance de nos populations. Nous éteindrons les incendies par solidarité et nous couvrirons les dommages. »
 
L’Administration autonome syrienne du nord et de l’est du pays a également lancé un appel urgent au début de la semaine et a déclaré: « Notre peuple du nord et de l’est de la Syrie, en particulier les citoyens de la région de Cizire, doit être prêt et soutenir les pompiers et les autorités pour combattre les incendies dans les champs de blé et d’orge. »
 
Assemblée de Cizirê : Les sources de revenu des populations sont ciblées
 
Le Conseil exécutif de la région de Cizire a déclaré que les incendies ciblaient l’économie: « Les incendies dans la région font délibérément partie de la guerre spéciale et ils ciblent les sources de revenus des populations et l’économie elle-même ».
 
Immenses étendues de terres sont brûlées
 
Des incendies ont éclaté dans les districts de Til Hemis et Tirbespiye de Qamishlo, dans le district de Dirbesiye à Heseke et dans la ville d’Amude et à Til Kocer dans la région de Cizire.
 
Des terres cultivées ont été détruites dans 16 villages du district de Til Hemis et 10 villages de Dirbesiye. Avec les efforts des pompiers et des habitants, les incendies ont été éteints le 11 juin.
 
Des incendies ont éclaté dans le village d’Amude, à Biriva, et dans les villages de Til Lehim et de Barde, à 15 km à l’ouest du centre du district de Til Hemis, qui ont causé de graves dégâts.
 
L’incendie qui a éclaté dans les champs à Til Kocer le 11 juin a été éteint par les pompiers et les habitants.
 
Le plus grand incendie s’est déclaré à Tirbespiye. Les incendies se propagent et les combattants des YPG / YPJ se joignent aux efforts pour les éteindre. 100 000 hectares de terres ont été détruits dans l’incendie.
 

FÉMINICIDE : 37 femmes tuées en mai en Turquie

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TURQUIE / FÉMINICIDE – La plateforme « Nous allons arrêter les meurtres de femmes » a déclaré que les hommes avaient tué 37 femmes en Turquie rien qu’au mois de mai 2019.
 
La Plateforme « Nous allons arrêter les meurtres de femmes », a publié son rapport de mai 2019. Selon le rapport, au moins 37 femmes ont été tuées par des hommes en mai, les violences sexuelles visant les enfants se sont poursuivies. Cinq des meurtres de femmes commis ce mois-ci ont été enregistrés comme des « morts suspectes ».
Istanbul, Izmir, Antalya et Kocaeli ont été les villes où plus de meurtres de femmes ont été commis en mai. La plupart des meurtres de femmes ont été commis par des armes à feu.
 
Le rapport indiquait que les violences sexuelles visant les enfants se sont poursuivies en mai, signalant des exemples d’impunité dans ces affaires.
 

Incendies dévastateurs : la Turquie aide l’Etat islamique à terroriser le Kurdistan

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Ces dernières semaines, plusieurs incendies suspects ont éclaté au Rojava, le dernier en date ayant eu lieu à Serekaniye. Hier, un violent incendie a fait rage dans la ville de Derik, dans le nord du pays. De nombreux agriculteurs kurdes et arabes ont été dévastés par la destruction de leurs récoltes entières et leurs champs détruits.
 
Pour une région où le lien avec la terre reste profondément sacré et personnel, ces incendies ont ajouté un sentiment permanent de traumatisme, de douleur et de souffrance collective. Plus encore, le lien sacré à la terre est un symbole de la coexistence ethno-religieuse, de l’harmonie communautaire, de l’identité et de la sécurité au cours d’un chapitre troublant et violent en Syrie. Des images déchirantes ont émergé de villages entiers, où des Arabes et Kurdes, travaillaient sans relâche pour arrêter les flammes.
 
Des incendies similaires ont été allumés au Bashur (Kurdistan du Sud, dans le nord de l’Irak) et des acres ont brûlé dans la ville contestée de Kirkouk. Une personne a été tuée dans les incendies et DAECH a revendiqué la responsabilité peu de temps après.
 
Bien que certains des incendies aient été revendiqués par l’Etat islamique, des enregistrements vidéo montrent maintenant que des soldats du côté turc du mur frontalier allument des feux du côté du Rojava. Le dernier incendie à lui seul a brûlé 25 acres.
 
Ces incendies délibérés ont un impact dévastateur alors que la Turquie continue d’imposer un embargo humanitaire de 4 ans, ce qui signifie que rien ne traverse la frontière du Rojava, y compris les médicaments urgents tels que vaccins, antibiotiques, préparations pour nourrissons, etc.
 
Les habitants du Rojava ont survécu à cet embargo en s’appuyant sur les riches terres agricoles pour produire des produits de première nécessité comme le blé, qui nourrit non seulement la région du Nord, mais également le reste de la Syrie. Avant le début de la guerre, le Rojava fournissait jusqu’à 70% de la production agricole de tout le pays.
 
Même pendant la période dévastatrice de la guerre de Syrie, le blé et l’agriculture de base du Nord ont permis aux populations en difficulté de survivre.
 
Avec ces derniers incendies délibérés, selon ANF, des centaines d’hectares de champs de céréales ont déjà été brûlés. Cela signifie qu’une année difficile de lutte alimentaire et économique est à venir pour les populations qui souffrent depuis longtemps dans les régions du nord de la Syrie.
 
Entre-temps, la Turquie continue de bombarder quotidiennement les villages du Kurdistan à Bashur (Kurdistan du Sud, nord de l’Irak). Avec l’occupation illégale continue d’Afrin, des centaines d’acres d’oliviers et de vergers ont été brûlés et détruits dans la seule région d’Afrin.
 
En même temps que l’embargo, ces derniers incendies, la menace de destruction de sites historiques comme Hasankeyf, la Turquie continue de terroriser les régions à dominance kurde. Il est essentiel de noter que la destruction délibérée de l’agriculture, des terres et des infrastructures est une pratique courante utilisée par le régime turc, à l’instar de la politique de DAECH / ISIS, une organisation terroriste avec laquelle la Turquie a des liens avérés. Juste à la frontière, dans le nord du Kurdistan occupé, la construction du barrage sur Hasankeyf, par exemple, réduirait le débit d’eau vers l’Irak de 80% et vers la Syrie de 40%, ce qui aurait des conséquences claires pour les régions kurdes.
 
Il est clair que la Turquie maintient une approche violente du génocide culturel à l’égard du peuple kurde, ne montrant aucun intérêt pour les processus démocratiques ou le dialogue. Son approche à long terme est celle de la dévastation, de la marginalisation et de l’affaiblissement économique et politique des régions kurdes, ainsi que des relations intra-kurdes en favorisant les conflits entre les Kurdes du Basur et ceux du Rojava.
 
Les crimes que la Turquie continue de commettre contre les minorités en Turquie, ainsi que contre les Kurdes au Rojava, Bakur et Basur, constituent un acte de purification ethnique. Pourtant, le silence international persiste face aux souffrances des Kurdes et de leurs compatriotes.