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La Turquie continue ses attaques sanglantes contre le Rojava

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La sale guerre d’Erdogan contre les Kurdes du Rojava ne s’est pas arrêtée. Armes chimiques, bombardements d’ambulance, des faveurs pour DAECH/ISIS qui a multiplié les attaques. Rapport du front syrien qui ne fait plus la Une des médias occidentaux.
 
À distance, cela peut sembler être l’un des nombreux Tell. En arabe, cela signifie colline et, du nom qui caractérise cette région, de nombreuses villes de la région frontalière entre la Syrie et la Turquie sont nommées, telles que Tell Abiad ou Tell Tamer. Mais celui que l’on voit sur la route à l’horizon n’est pas du tout une colline. C’est une montagne, une montagne de fumée noire qui domine le paysage environnant.
 
La fumée noire plus sombre et plus dense provient des pneus brûlés spécifiquement pour obscurcir l’espace aérien. Le calme apparent des pâturages, celui des enfants qui jouent parmi les moutons dans des villages sur la route, est bouleversé par l’image d’un soldat des Forces démocratiques syriennes (SDF dans son acronyme anglais) qui pointe son arme sur un bouc solitaire (…).
 
Les panneaux en haut indiquent en grosses lettres: Alep 325 km, Raqqa 180 km, Ras al-Aïn 35 km. La seule indication qui manque est celle déjà annoncée par la montagne de fumée noire: huit kilomètres du front. Et à neuf heures, ponctuellement après quelques heures de pause, les bombardements turcs commencent.
 
Le 9 octobre, la Turquie a lancé l’opération « Source de la paix » dans le nord-est de la Syrie, une attaque contemporaine – et encouragée par – le retrait des troupes américaines ayant soutenu les FDS dans la longue bataille contre DAECH. La violence, les crimes et le projet d’ingénierie démographique de l’incursion d’un État membre de l’OTAN, la Turquie, et de ses alliés syriens, des groupes djihadistes rassemblés sous le nom d ‘ »Armée nationale syrienne », rappellent beaucoup les occupation de la province d’Afrin, au nord-ouest du pays, au début de 2018.
 
Les combats et les bombardements toujours en cours ne suggèrent pas la fin prochaine. Toujours dans le nord-ouest de la Syrie, détruites par huit années de guerre, les bombes du régime syrien assistées par la frappe aérienne russe – et dans autant de semaines, ainsi que pendant des mois, des années – la province d’Idlib, dernier bastion des groupes les rebelles où vivent trois millions de personnes.
 
Jamila passa une autre nuit blanche. Fumer une cigarette après l’autre et siroter un café au soleil sur le toit de l’hôpital. De l’autre côté, le téléphone et le talkie-walkie attendent des appels d’urgence. Le bruit des explosions et de la fumée noire forme la toile de fond de son petit-déjeuner debout.
 
« Nous étions près du front pour aider les blessés jusqu’à trois heures du matin, puis nous avons dû nous cacher parce que nous sommes l’une des cibles de l’attentat à la bombe. » Jamila Hemê est la coordinatrice médicale de l’hôpital de Lêgerîn du Croissant-Rouge kurde de Tell Tamer,une ville qui, avant l’attaque, comptait environ 50 000 habitants, principalement des chrétiens assyriens qui avaient déjà fui entre 2013 et 2015 avec les incursions de Jabhat al-Nusra et d’Isis. Il a un regard profond et combatif encadré par des cheveux noirs.
 
L’hôpital où il dort depuis un mois maintenant, construit grâce à la contribution de la campagne de financement participatif « Un hôpital pour Rojava » de l’organisation à but non lucratif Croissant rouge du Kurdistan en Italie et au soutien d’Un ponte Per, une organisation italienne présente dans le nord-est de la Syrie par Quatre ans plus tard, il porte le nom du médecin argentin décédé des suites d’un accident de voiture et travaillant à la reconstruction d’un système de santé publique dans la région.
 
Il n’a pas fini le premier des nombreux cafés ni l’histoire de la veille lorsque l’appel a été lancé: il s’est jeté du toit aux escaliers et des escaliers à la voiture d’ambulance. L’équipe est prête à partir. Il court à l’avant. D’autres ambulances et points médicaux sont encore plus proches de l’hôpital et c’est à travers eux que sont reçus les blessés et les morts. L’ambulance traverse sauvagement les rues de Tell Tamer, puis se dirige vers le village non loin des combats, où des civils ont été blessés et tués. Parmi les rares survivants de l’invasion turque, de nombreux habitants ont été contraints de fuir.
 
Un corps immobile, le visage recouvert de terre et le sang de la plaie sur l’abdomen mélangés à la même terre et collés au vêtement, ne laissent entrevoir qu’un jeune de vingt ans dont le seul défaut est de ne pas être déplacé. Jamila est bientôt à ses côtés dans l’ambulance avec Namiran, une infirmière de seulement dix-neuf ans qui n’a pas quitté Tell Tamer depuis un mois, voire un mois. Jamila en a quarante-deux au lieu de sept ans et se déroule sur différents fronts de la guerre de Syrie, en particulier ces dernières années à Raqqa et à Deir Zor, dans la bataille contre Isis. Une autre course, une autre sirène vers Tell Tamer. Une fois à l’hôpital, le jeune homme blessé est rapidement transporté du canapé de l’ambulance au canapé de la salle d’urgence: pas même après une première intervention pendant le voyage en ambulance, il semble avoir repris conscience. Il doit être transféré à l’hôpital de la ville de Hasake, à 40 kilomètres du front, pour être soigné.
 
Alors que l’ambulance qui la portera commence, entre un rugissement et l’autre, dans une petite pièce derrière l’hôpital, quatre femmes de la « Martyrs Family Foundation » sont déjà prêtes à nettoyer les corps de plus en plus rigides de civils pour les envelopper tissus blancs: la poitrine entourée des bras, puis des mains, enfin une couverture grise qui recouvre tout et facilite le transport.
 
Le premier des deux corps est déposé dans le camion frigorifique qui se rendra également à l’hôpital de Hasake. Le second corps a peu de chose à emballer: il ne reste que les deux jambes raides, le reste a été mutilé par l’explosion. Une des femmes de la Fondation s’éloigne un instant du travail pour pleurer en silence, se mordre la main et secouer la tête. Puis il recommence à aider son collègue. Ils font ce travail tous les jours depuis un mois. Certains, comme Jamila, depuis des années et des années. « Nous pensions que nous allions nous reposer un peu après la défaite de Daesh », a déclaré Jamila en utilisant le sigle arabe qui signifie EI. « Ce n’est jamais fini. »
 
L’armée syrienne d’Assad, blessée, arrive également à l’hôpital: le drapeau du régime est visible dans les jeeps et les ambulances. C’est un paradoxe de les avoir si proches, sachant que bon nombre des personnes qui travaillent à l’hôpital (et pas seulement) se trouvent dans les prisons de Damas pour leur activisme politique ou encore aujourd’hui, elles sont recherchées par le régime pour avoir déserté le service militaire, participé à la révolution. Syrienne depuis sa création ou affiliée aux institutions de la Fédération démocratique du nord-est de la Syrie.
 
La plus grande organisation humanitaire kurde, non affiliée à la Croix-Rouge internationale, traite tous les blessés, civils et militaires, mais l’un des plus grands défis du mois dernier a été de se sauver eux-mêmes. « Il est absurde qu’une ambulance s’en aille pour secourir les blessés et doit aider ses propres membres. Nous étions encore à dix kilomètres du front à attendre pour aller chercher les blessés quand le missile frappé de notre côté m’a fait sortir de la voiture « , a déclaré Dildar Abdelkarim, un volontaire, évoquant l’attaque du 12 octobre. «J’ai conduit 15 kilomètres à l’hôpital avec nos collègues blessés et j’ai perdu conscience et dérapé en nous éloignant du front. Il n’y a pas de pitié même pour nous qui aidons « .
 
Le 9 novembre, les vitres brisées sur la mâchoire d’un conducteur d’ambulance et le sang sur les sièges étaient le dernier signe d’une série d’attaques d’ambulances perpétrées contre diverses organisations médicales, allant des institutions du Croissant-Rouge à l’ONG Free Burma Rangers, un groupe humanitaire indépendant. Bien que la Turquie continue de nier les attaques ciblant le personnel et les établissements de santé, au moins cinq secouristes ont été tués et sept blessés, trois ont été kidnappés et exécutés en quelques semaines. Dans une autre phase de la guerre en Syrie qui a déjà fait plus d’un millier de morts en un mois, six mille blessés, environ trois cent mille personnes déplacées.
 
« Vous ne comprenez pas ce que l’on ressent à être près d’un homme blessé qui saigne et ne peut pas y aller parce que des drones et des missiles tombent entre vous et cette personne, pour nous empêcher de passer », dit Jamila, retenant ses larmes, les nerfs brisés par le peu des heures de sommeil que seule une autre cigarette peut étirer un instant. « L’attaque contre le personnel médical et les installations médicales est-elle un crime de guerre, car aucun pays ne dit rien à la Turquie? »
 
Originaire de Qamishlo, Jamila a été élue, il y a deux ans, avec Sherwan Beri, à la direction de Heyva Sor Kurd (Croissant-Rouge kurde), fondée en 2012 par un petit groupe de bénévoles qui se sont organisés avec peu de moyens de répondre. le besoin de soins médicaux et d’ambulances dans une situation où des civils ont été laissés seuls au milieu du conflit en l’absence de services de santé nationaux. La coprésidence et la direction d’une organisation ou institution d’un homme et d’une femme font partie du système d’administration autonome du nord de la Syrie et du projet de confédéralisme démocratique qui place la femme au centre du projet politique révolutionnaire dans les instances décisionnelles, politiques, sociales, militaires et culturelles. « Au début de la révolution syrienne, nous espérions qu’il y aurait plus de justice et de liberté. Lentement, c’est devenu un cauchemar: nous avons vu des camarades d’université rejoindre des groupes djihadistes et une guerre sans fin », explique Sherwan, qui a étudié pour devenir dentiste et qui s’est retrouvé ces sept dernières années sur le front de la guerre avec la moitié de la Syrie, avec Jamila.
 
« Avec le projet de confédéralisme démocratique, nous réclamons plus de droits pour tous, mais nous sommes seuls, écrasés entre les régimes syrien et turc, et les groupes djihadistes et le Kurdistan irakien, qui est le droit politique du Kurdistan. Mais il faut continuer ». Depuis un mois, les attaques de cellules de DAECH ont augmenté de 48%, selon les statistiques enregistrées par le centre d’information Rojava. En un seul jour, le 11 novembre, l’Etat islamique a revendiqué l’assassinat d’un prêtre arménien et de son père sur la route allant de Hasake à Der Zor, où ils allaient surveiller la rénovation d’une des églises de A Qamishlo, trois voitures piégées ont explosé près du marché, faisant 5 morts et 35 blessés. Les FDS ont mis fin aux fréquents raids et arrestations de membres de l’Etat islamique, qui espère seulement suivre les paroles de son chef, Abu Bakr al-Baghdadi, avant sa mort: libérer les prisonniers. Pendant ce temps, le Croissant-Rouge fait pression pour ouvrir une enquête sur une possible attaque avec des armes chimiques interdites ayant fait plusieurs blessés, comme l’ont constaté des médecins à Hasake, brûlés à la peau.
 
En début d’après-midi, Jamila dirige à nouveau une ambulance pour secourir de nouveaux blessés. En raison du bombardement continu, ils devront attendre une heure avant de pouvoir être emmenés à l’hôpital. Cette fois, ce ne sont pas des civils, mais des combattants des YPG, les unités de protection du peuple, la composante kurde des FDS. Entre-temps, trois sont morts et deux autres ont été blessés, l’un criant de colère et ne souhaitant pas être soigné par les médecins: ce n’est pas la douleur de la blessure qui le fait hurler, mais la perte de son camarade Kurde pendant le combat. Les corps n’ont pas encore été retrouvés et il veut seulement les récupérer. Les mêmes cris de larmes et de douleur qui accompagnent les marches et les funérailles des martyrs qui ont lieu tous les jours dans toutes les villes de Syrie en raison de la perte d’êtres chers. Un rendez-vous si fréquent ces dernières années mais auquel personne ne s’habitue jamais. Pas même ceux qui sont en première ligne. « Nous en avons trop vu, nous avons également besoin d’un soutien psychologique », demande Sherwan. « Mais notre vie est entièrement consacrée à cela, nous ne nous arrêterons pas », conclut Jamila avant qu’un autre appel urgent ne parvienne du front.

Reportage de Marta Bellingreri, pour L’ESPRESSO
Image via ANHA

Manifestations en Iran. Les villes kurdes assiégées, familles de manifestants tués menacées

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IRAN / ROJHILAT – Après quatre jours de manifestations à travers tout l’Iran, les écoles élémentaires et secondaires de Marivan, dans la région du Kurdistan iranien, ont été fermées les 18 et 19 novembre, de même que l’université Payam-e Nur et les bureaux du gouvernement. Les magasins et les marchés ont également été fermés et les marchands de bazar ont organisé une grève pour exprimer leur colère face à la violence et au meurtre de manifestants. Après la fermeture des routes des villes voisines de Hejrat (Jejsazi) et de Kanindinar, le lundi 18 novembre au soir, toutes les routes menant à la ville ont été bloquées et une interdiction de circulation a été mise en place.
 
Le mardi 19 novembre vers 1 heure du matin, les corps de deux manifestants tués dans les troubles ont été restitués à leurs familles. Les autorités ont ordonné aux familles d’enterrer les corps immédiatement et leur ont dit que personne en dehors des familles ne devait être informé de l’inhumation ni assister aux funérailles.
 
Trois manifestants blessés de Marivan ont également été emmenés dans des hôpitaux de Sanandaj et de Kermanshah mardi et se trouveraient dans un état critique.
 
La situation est similaire dans les autres villes kurdes de Kermanshah, Javanrood, Bookan, Shilêr Dadwend et Sanandaj (Sinê) où les forces iraniennes tirent à balles réelles sur les manifestants civils. On fait état de plusieurs dizaines de morts recensés dans les régions kurdes. Mais le nombre de morts et de blessés est certainement beaucoup plus élevé que les chiffres avancés car à cause, notamment, de l’internet coupé, il est difficile d’avoir ces détails.
 
L’Iran réprime de nouveaux son peuple affamé et assoiffé de liberté, loin des regards indiscrets.

Image : Shaho Welîdî, un des manifestants tués à Marivan, était un activiste kurde. La photo le montre menant une campagne d’aide aux victimes du séisme meurtrier à Kermanshah, en 2017.

Manifestations en Iran : Le bilan s’alourdit au Rojhilat avec au moins 35 morts

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IRAN / ROJHILAT – Le bilan de la répression sanglante des manifestations dans les régions kurdes d’Iran s’alourdit. Les forces iraniennes, qui ne sont pas tendres avec la population iranienne en générale, sont particulièrement féroces contre les Kurdes du Rojhilat (Kurdistan d’Iran).
 
Les manifestations qui ont éclaté le 15 novembre dans tout l’Iran, après que les autorités ont augmenté le prix du carburant, sont réprimées dans le sang alors que le régime iranien a coupé l’internet afin d’empêcher que les images sanglantes de la répression ne sortent du pays.
 
Selon plusieurs groupes locaux de défense des droits humains, les forces de sécurité utilisent des balles réelles contre les manifestants. Par ailleurs, le corps des Gardiens de la révolution islamique (les Pâsdârân) a menacé lundi de « réagir efficacement » si les manifestations se poursuivaient.
 
Selon les dernières informations, au moins 35 manifestants ont été dans les villes kurdes d’Iran. On fait état de nombreux blessés dont certains se cachent à la maison par peur d’être arrêtés par les forces du régime. Il y aurait par ailleurs plus de 300 manifestants arrêtés au Rojhilat (Kurdistan d’Est).
 
A Kermanshah, les forces iraniennes ont tué au moins 15 manifestants, 15 autres personnes à Javanrood, 8 à Marivan, 5 à Bookan, une personne à Shilêr Dadwend et une autre à Sanandaj (Sinê).
 

IRAN. Au moins sept manifestants tués dans la ville kurde de Marivan

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IRAN / ROJHILAT – MARIVAN – Au moins sept civils ont été tués et des dizaines d’autres blessés dans la ville kurde de Marivan au cours d’une journée de manifestations antigouvernementales à la suite d’une augmentation soudaine du prix de l’essence dans plusieurs villes kurdes et iraniennes.
 
Adnan Hassanpour, journaliste à Marivan, a déclaré que «les manifestations ont commencé pacifiquement dans la ville mais ont été violemment attaquées par la police et les forces de sécurité».
 
« Des violences sans précédent ont été infligées par les forces de l’ordre et de sécurité qui tirent sur les gens depuis hier », a ajouté Hassanpour en rejetant les rumeurs selon lesquelles il y avait eu des affrontements armés et des manifestants désarmés par la police.
 
À la suite des tirs des forces de sécurité iraniennes, sept civils ont été tués à Marivan le 16 novembre. Par ailleurs, un à quatre autres civils auraient perdu la vie à Marivan, en plus d’un civil à Sanandaj le 17 novembre. En outre, des dizaines de civils ont également été blessés, dont certains ont été emmenés dans les hôpitaux de Bou Ali et de Fajr à Marivan. « Un autre citoyen blessé est soigné chez lui, craignant d’être identifié et détenu s’il était transféré à l’hôpital », a ajouté Hassanpour.
 
« À la suite des troubles, 10 manifestants ont incendié 10 succursales de banque, deux stations-service et un magasin de la chaîne Ofogh Korosh, dont beaucoup de citoyens pensent qu’il fait partie des institutions militaires et de sécurité. Certaines autres stations-service ont été démolies au lieu d’être incendiées en raison de leur proximité avec les quartiers résidentiels. Les manifestants ont également perquisitionné plusieurs banques. De plus, les manifestants ont détruit les tracts et les banderoles des agences de sécurité dans les villes de Sanandaj et Marivan. En outre, les lignes téléphoniques ont été coupées constamment », a poursuivi Hassanpour en évoquant l’indignation des citoyens à travers la ville de Marivan.
 
Différentes villes du Kurdistan, ainsi que d’autres villes d’Iran, sont la scène de rassemblements de protestation contre l’augmentation soudaine du prix de l’essence. L’ampleur de la répression et de la violence perpétrées par les forces de sécurité et de police dans les villes [kurdes] de Marivan, Javanrud, Sanandaj et Kermanshah était plus grande que dans d’autres villes [iraniennes].
 

Le comédien kurde, Aram Tastekin réussit à faire rire le public avec un sujet grave

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PARIS – Le comédien kurde, Aram Tastekin, réfugié en France depuis moins de 2 ans, était sur scène hier soir, au Cité international des arts de Paris, dans le 18ème arrondissement de Paris.
 
Aram a joué son spectacle « Happy Dreams – Une histoire kurde » en français, après seulement un an et quelques mois d’apprentissage de cette langue qui lui était inconnue jusqu’alors.
Dans « Une histoire kurde », Aram Tastekin nous emmène dans un village montagneux du Kurdistan où un gamin de 6 ans découvre que sa langue maternelle est interdite, qu’être Kurde l’est également. Il voit un de ses cousins rejoindre la guérilla kurde. Il apprend que, bien qu’il s’appelle Aram, il est « Ikram » pour l’Etat turc, que même la montagne de son village a deux « prénoms », un en kurde, l’autre en turc… Aram assiste à l’incendie de son village par les soldats turcs qui vident le village.
 
Aram doit s’adapter à sa nouvelle vie citadine à Diyarbakir (Amed). Un fois ado, il part en cachette à Antalya où il travaille comme animateur pour enfants de touristes dans le grand hôtel « Happy Dreams »…
 
Le voyage d’Aram se termine quand il devient comédien dans une troupe d’acteurs kurdes.
 
Malgré son sujet qui est plutôt lourd, le spectacle est assez drôle et nous fait rire grâce aux anecdotes – parfois drôles, souvent absurdes – qu’Aram nous raconte. Par exemple, l’obsession d’être un « vrai » Kurde (même pour sa mère qui est une arménienne « auto-assimilée »), l’histoire de trois bouteilles de coca, le petit garçon qui doit dire aux soldats turcs qu’il ne parle pas le turc, mais en turc, le spectacle de son troupe de théâtre qui fait un tabac à cause de son titre que l’armée turque considère comme un message subliminal faisant la propagande de la guérilla kurde… Lors du spectacle, on peut aussi entendre Aram chanter, en kurde et en turc. 
 
La pièce a été écrite par Elie Guillou à partir du récit d’Aram Tastekin. Guillou a été assisté par Noémie Régnaut dans la mise en scène du spectacle. Une pièce qu’on espère revoir très bientôt.
La soirée était organisée dans le cadre du 3ème festival Visions d’exil.

Image via Aram Tastekin

Chaque Kurde qui quitte le Rojava est une victoire pour Erdogan

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En 2018, plusieurs milliers de Kurdes ont dû quitter le canton d’Afrin, dans le nord de la Syrie, suite à l’occupation de la région par l’armée turque et ses mercenaires jihadistes. La Turquie a remplacé les Kurdes par des milliers de familles d’islamistes transférés d’autres régions syriennes, dont Idlib, Homs et Ghouta.
 
Aujourd’hui, la Turquie veut répéter le même scénario dans le reste du Rojava qu’elle attaque avec les gangs recyclés de DAECH, Al-Qaïda présentés sous l’étiquette de l’ « Armée nationale syrienne » qu’elle a formée spécialement pour l’occupation du nord de la Syrie…
 
Comme pour Afrin, les institutions et les puissances mondiales, dont les Etats-Unis, l’Europe, la Russie, l’ONU… laissent la Turquie commettre un nettoyage éthique au Rojava où elle veut créer son Jihadistan qu’elle va peupler avec des gangs islamistes et des réfugiés syriens actuellement en Turquie.
 
La Turquie, pays membre de l’OTAN, a le soutien ouvert de l’ONU pour mener à bien le nettoyage éthique opéré au Rojava. Une action criminelle qu’elle ose faire passer comme une action positive ayant pour but le « retour » des réfugiés syriens sur leurs terres. Or, il s’agit essentiellement de réfugiés originaires d’autres régions syriennes. L’ONU sait certainement les intentions de la Turquie. Mais comme les Kurdes sont sans Etat, ils n’ont personne pour les défendre devant cette injustice et pour l’ONU et les Etats européens, ceci est un moindre mal pour l’Europe (que la Turquie menace avec ces millions de réfugiés) et les autres Etats impliqués dans le conflit syrien. Ainsi, on sacrifie des millions de Kurdes syriens pour que les alliances étatiques ne souffrent pas de ce conflit alimenté d’ailleurs par ces mêmes acteurs mondiaux. C’est pourquoi, chaque Kurde qui quittera le Rojava est une victoire pour la Turquie et dire « welcome » aux Kurdes victimes de nettoyage éthique n’est pas un service que vous leur rendez car on les chasse de leurs terres pour toujours.
Tout ce que les Kurdes veulent, c’est de vivre en paix sur leurs terres, sans qu’on les oblige à devenir arabes ou turcs, et non pas être les éternels réfugiés chassés de partout !

Zehra Dogan n’est pas la bienvenue aux Etat-Unis

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Les États-Unis on refusé d’accorder un visa à l’artiste kurde Zehra Doğan (Certainement pour ne pas froisser la Turquie d’Erdogan où Trump a des intérêts immobiliers – les deux Trump Towers à Istanbul/Şişli).

Pour info, elle voulait assister à l’ouverture d’une expo où il y avait aussi ses œuvres et non pas pour demander l’asile !

L’artiste et journaliste kurde Zehra Doğan, emprisonnée pendant près de trois ans en Turquie pour avoir fait de l’art offensant le gouvernement turc, s’est vu interdire l’entrée aux États-Unis le mois dernier lorsqu’elle a voulu assister à l’ouverture d’un spectacle au Drawing Center incluant son travail.
 
L’exposition « The Pencil Is a Key: Drawings by Incarcerated Artists (Le crayon est une clé : Dessins d’artistes incarcérés) » présente le travail d’artistes incarcérés, y compris des prisonniers politiques et des détenus des camps de concentration. La jeune femme kurde, Doğan a été accusée par la Turquie d’appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), après avoir peint une photo d’un quartier kurde détruit par les forces de sécurité turques.

Armes chimiques au Rojava : L’OIAC veut-elle protéger la Turquie ?

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BERLIN – L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ne prend aucune mesure pour enquêter sur l’utilisation par la Turquie de produits chimiques dans la région kurde du Rojava.

Ulla Jelpke, députée de DIE LINKE, a interrogé le gouvernement fédéral sur sa connaissance de l’utilisation de bombes au phosphore blanc par l’armée turque dans le nord de la Syrie et de ses conséquences.

 
Les forces de l’État turc ont utilisé des armes chimiques interdites lors de l’invasion du nord et de l’est de la Syrie. Alors que le gouvernement allemand a jusqu’à présent fermé les yeux sur cette question, la députée Ulla Jelpke du parti de gauche allemand (DIE LINKE) a demandé au gouvernement si une enquête serait ouverte contre la Turquie à ce sujet.
 
Répondant à Jelpke, le gouvernement allemand a expliqué qu’il n’était au courant de rapports sur l’utilisation de bombes au phosphore que par le biais des médias, mais qu’il n’avait pas l’autorité nécessaire pour enquêter. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) est chargée d’enquêter sur les allégations, a dit la réponse et a noté que l’OIAC a pris la décision de ne pas enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques au Rojava (…).
 
Jelpke a vivement critiqué l’OIAC pour avoir « deux poids, deux mesures », en disant : « Lorsque les troupes du gouvernement syrien ont été soupçonnées d’avoir utilisé des armes chimiques, l’OIAC a agi rapidement. Mais lorsque des enfants brûlés par les bombes au phosphore de la Turquie, État membre de l’OTAN, montrent leurs blessures, une enquête sur ces événements est refusée. Les agents de guerre chimique sont interdits dans le monde entier. J’attends donc du gouvernement fédéral, qui dispose d’une représentation permanente auprès de l’OIAC, qu’il collabore avec cette organisation pour clarifier les allégations contre la Turquie. Les crimes de guerre devraient faire l’objet de poursuites (…). La cohorte criminelle avec le dictateur Erdogan doit enfin être arrêtée. »
 
ANF

La Région Occitanie solidaire du Rojava

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MONTPELLIER – Les élus régionaux de la région Occitanie ont alloué un don de 100 000 euros pour les populations du Rojava et de la Syrie du Nord-Est chassés de leurs terres par la Turquie et ses mercenaires islamistes.

Communiqué: “Réunis sous la présidence de Carole Delga en assemblée plénière ce jeudi 14 novembre 2019 à Montpellier, les élus régionaux ont voté une aide d’urgence de 100 000€ en faveur des populations kurdes et syriennes contraintes à l’exode suite aux combats se déroulant actuellement dans le Nord-Est de la Syrie.

« Face à cette situation humanitaire dramatique pour les populations du Nord-Est de la Syrie déplacées, il est de notre devoir d’exprimer la solidarité régionale. Cette même solidarité inscrite dans l’histoire de l’Occitanie et qui guide mon action à la tête de la Région depuis le début de mon mandat. Dans la continuité du vœu adopté en assemblée plénière le 24 juin 2016 pour une reconnaissance et un jumelage de notre région avec le Rojava, cette aide exceptionnelle de 100 000 € contribuera à apporter une action humanitaire de première urgence aux réfugiés kurdes et syriens contraints à l’exode dans les camps du Kurdistan Irakien. Cette aide sera déployée en lien avec les instances de l’Organisation des Nations Unies, notamment le bureau de coordination de l’aide humanitaire (OCHA) en Syrie et le Haut-Commissariat aux Réfugiés (UNHCR), et avec les ONG les plus aptes à répondre à la situation.» a déclaré la présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée Carole Delga à cette occasion.”

 

L’armée turque a lancé le 10 octobre dernier une offensive dans le Nord-Est de la Syrie afin de déloger les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), majoritairement kurdes, qui l’occupaient depuis 2016, laissant présager une crise humanitaire grave. Cette situation s’avère d’autant plus préoccupante que les organisations non gouvernementales (ONG) internationales ont été contraintes d’arrêter leurs activités et se sont repliées dans l’urgence au Kurdistan Irakien. Avant l’offensive turque, le Nord-Est syrien comptait déjà 861 000 personnes en situation aigüe de besoin et 605 000 déplacés, dont 130 000 personnes dans des camps.

 

Le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR) faisait quant-à-lui état le 22 octobre de l’arrivée de 1 000 personnes par jour dans le camp de réfugiés de Bardarash dans le Kurdistan Irakien, majoritairement des femmes et des enfants.”

Fontenay-sous-Bois participe à la campagne de dons en soutien aux Kurdes du Rojava

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FONTENAY-SOUS-BOIS – Le conseil municipal de la ville de Fontenay-sous-Bois a voté pour la participation à la campagne de dons lancée par l’ONG Soleil Rouge (Roja Sor) en soutien au peuple kurde du Rojava.

Voici le compte rendu du Conseil municipal de Fontenay-sous-Bois :
 
« Tout doit être fait pour protéger les Kurdes, défendre le Rojava et enfin trouver une solution politique.
 
Profitant de l’annonce du retrait des troupes américaines, le 9 octobre, l’armée turque a envahi le Rojava, au nord-est de la Syrie. Cette invasion est appuyée par des milices djihadistes issues des branches locales d’Al-Qaida et de groupes salafistes. En pointant par cette intervention les combattants et combattantes kurdes YPG/YPJ comme « terroristes » en raison de leur lien avec le PKK, Erdogan ment.
 
En réalité, Erdogan et les djihadistes veulent en finir avec l’expérience démocratique du Rojava, mise en place du nord-est de la Syrie depuis le début de la guerre en 2011 puis institutionnellement dans le cadre de la région autonome en Syrie en 2016 avec un gouvernement inclusif.
 
Le Rojava a l’immense mérite d’avoir mis en place des institutions et un programme basé sur le féminisme, la répartition des richesses, la laïcité et l’écologie dans des conditions de guerre et de pénurie. Ce programme s’appelle le confédéralisme démocratique.

Tout doit être fait pour protéger les Kurdes, défendre le Rojava et enfin trouver une solution politique. Cette solution passe d’une part par le retrait des troupes d’Erdogan du Rojava.
 
Elle passe également par la libération du leader kurde Abdullah Öcalan, des différents leaders politiques eu HDP et par la restitution de leurs mandats aux co-maires destitués.
Le PKK doit également sortir de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne car il n’est pas possible d’accepter que ces hommes et femmes, en première ligne contre les djihadistes au Moyen-Orient, soient en même temps considérés comme des terroristes.
 
Enfin, et c’est le sens de cette délibération, cette solution passe aussi par une aide matérielle et financière. En effet, la situation humanitaire sur place est cauchemardesque.
 
Roja Sor est la seule association en France qui soit directement reliée au Croissant Rouge Kurde au Rojava, qui fait directement face aux besoins sur place. Avec un réseau d’autres associations, Roja Sor a lancé un appel à l’aide et au soutien humanitaire international et lance une campagne de don.
 
Fontenay, fidèle à sa tradition solidaire et humaniste, s’honore à y répondre favorablement. »

Le KCK a rendu hommage à Seyid Rıza

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Le 15 novembre 1937, Seyid Riza, le leader des Kurdes alévis, une figure religieuse et le leader du mouvement kurde en Turquie pendant la rébellion Dersim de 1937-1938, fut pendu à l’âge de 74.
 
 
Au début de la création de l’Etat turc, le pouvoir a essayé d’assimiler les Kurdes en les opprimant, en interdisant les publications en kurde, en persécutant ceux qui parlaient kurde, en expulsant de force les gens des régions fertiles du Kurdistan pour les régions non cultivées d’Anatolie où beaucoup ont péri. Les prisons étaient pleines de non-combattants, les intellectuels étaient fusillés, pendus ou exilés dans des endroits reculés.
 
L’Union des communautés du Kurdistan (KCK) a publié un communiqué à l’occasion du 82e anniversaire de l’exécution de Pir Seyid Rıza, son fils et de nombreux chefs tribaux à Dersim.
 
« Nous commémorons Pir Seyit Rıza et les chefs de tribu de Dersim, et réitérons notre promesse que nous réaliserons leurs aspirations pour une vie libre dans le respect de l’identité, de la culture et des croyances de chacun.
 
Le seul souhait de Seyit Rıza et de tous les habitants de Dersim, exécutés le 15 novembre 1937, était de vivre libres sur leurs terres avec leurs propres identités, langues et croyances.
 
Cependant, la République turque voulait détruire l’identité kurde de Dersim et l’assimiler. Dersim et tout le Kurdistan devaient devenir la sphère d’expansion du nationalisme turc. Parce que le peuple Dersim n’a pas accepté cela, l’Etat turc a commis un génocide.
 
Dix mille personnes ont été tuées, des dizaines de milliers ont été chassées des provinces. Les autres ont été soumis au génocide blanc, c’est-à-dire au génocide culturel. »
 
Le KCK a rappelé que Dersim, « ayant connu les caractéristiques les plus humaines, sociales, naturelles et démocratiques du Moyen-Orient et du Kurdistan en termes de culture et de croyance, a subi un génocide ».
 
Le massacre de Dersim a eu lieu suite à la rébellion de Dersim, soulèvement des Kurdes alévis contre le gouvernement turc dans la région du Dersim. La rébellion a été dirigé par Seyid Riza, un notable kurde alévi. À la suite de la campagne militaire turque de 1937 et 1938 contre la rébellion, des dizaines de milliers de Kurdes alévis ont été tués et de nombreux autres ont été déplacés à l’intérieur du pays.
 
Seyit Riza (1863-1937) était un dirigeant politique de la région de Dersim, au Kurdistan du Nord. Il est reconnu par le Mouvement de libération kurde comme le chef de la rébellion de Dersim, un soulèvement armé qui a eu lieu pendant les années 1937 et 1938 pour protester contre l’oppression du peuple kurde par l’Etat turc. Cette révolte fut le 27ème soulèvement kurde depuis la création de l’Etat turc en 1923 et le dernier du 20ème siècle jusqu’à l’apparition du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et le début de sa lutte armée en 1984.
 
La révolte de Dersim s’inscrit dans la continuité des multiples soulèvements kurdes qui ont suivi le processus de formation de l’Etat-nation turc après la chute de l’empire ottoman. Tous ces soulèvements ont été causés par la turcification du pays par son premier président Mustafa Kemal Ataturk. En effet, de son accession au pouvoir en 1923 jusqu’à sa mort en 1928, ce dernier a poursuivi une politique répressive d’homogénéisation du pays en imposant l’identité ethnique turque dans tous les aspects de la vie sociale : de la langue que les gens parlent dans la rue à la langue à enseigner à l’école, de l’éducation à la vie industrielle, du commerce aux cadres des fonctionnaires, du droit civil à l’installation des citoyens dans certaines régions. De nombreuses minorités ont contesté ces mesures, mais leurs révoltes ont toutes été noyées dans le sang.
 
Néanmoins, jusqu’en 1936, la région montagneuse de Dersim, connue pour son caractère rebelle (11 révoltes au cours des 40 dernières années) avait été peu affectée par les campagnes d’assimilation de l’Etat turc. Les tribus kurdes et zazas qui y vivent rejettent l’autorité turque et refusent également de payer des impôts. Leur ingérence était telle qu’Atatürk considérait Dersim comme le problème intérieur le plus important du pays.
 
Pour mettre fin à la résistance de Dersim, Atatürk nomme le général Abdullah Alpdoğan responsable de la région en lui donnant le pouvoir d’exiler les gens si quelqu’un refuse l’assimilation. Pour ce faire, plusieurs postes d’observation militaire ont été construits autour de Dersim et de plus en plus de soldats turcs ont été amenés dans la région. On dit que des avions survolaient Dersim tous les jours.
 
Alors que la tension entre les soldats turcs et la population augmentait de plus en plus, Seyit Reza a décidé d’envoyer un de ses fils négocier avec le général Alpdoğan afin d’éviter une guerre et de protéger la population et ses droits. Mais ce dernier a tué l’émissaire. En réponse à la mort de son fils, Seyit Reza décida d’appeler les chefs du clan Dersim et, au début de 1937, ils unirent leurs forces pour contrer l’attaque turque. La première action a été l’attaque d’un convoi de police.
 
L’armée turque, sous l’ordre direct d’Atatürk, essaya de briser les rebelles par la force et envoya plus de 25.000 soldats soutenus par des bombardements aériens. Mais les combattants de Seyit Riza ont résisté farouchement et ont refusé de se rendre. Ils se sont battus si farouchement que l’armée turque a dû les tromper pour mettre fin à la résistance.
 
À l’automne 1937, le général Alpdoğan invite Seyit Riza à discuter d’un accord de paix. Lorsque Seyit Riza s’y rendit, il fut fait prisonnier avec son fils de 16 ans et 8 de ses hommes. Un tel acte de trahison était si inconcevable dans les règles d’honneur et la tradition de l’époque qu’il est dit que Seyit Riza n’a fait que cracher les mots suivants :
 
« Gouvernement sans honneur et trompeur ! »
 
Après huit jours, ils ont tous été pendus. Avant sa pendaison, les derniers mots de Seyit Riza étaient :
 
« J’ai maintenant 75 ans. Je vais tomber martyr et rejoindre les martyrs du Kurdistan. Dersim a perdu, mais les Kurdes et le Kurdistan vont gagner. La jeunesse kurde se vengera pour moi. Ainsi mourront des hommes cruels, ainsi mourront des hommes infâmes et trompeurs. »
 
Après sa mort, la résistance s’est poursuivie pendant un an. Mais l’atrocité de la répression qui a frappé Dersim, où des hommes, des femmes et des enfants ont été massacrés par des soldats turcs, a mis fin aux troupes rebelles. Selon les rapports officiels, plus de 10 000 civils ont été massacrés et plus de 11 000 ont été contraints à l’exil, dépeuplant la province. De nombreux rebelles qui se sont rendus ont été exécutés et des femmes et des enfants ont été brûlés vifs. Au total, 40 000 Kurdes ont été tués.
 

Un colon : « L’année prochaine, inchallah il ne restera pas un Kurde à Afrin »

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SYRIE / ROJAVA – L’un des colons installés à Afrin a dit à un Kurde d’Afrin: « Inchallah (si Dieu le veut) l’année prochaine il ne restera pas un Kurde à Afrin », comme une confirmation des efforts des colons et de leur satisfaction face au processus de changement démographique opéré par la Turquie à Afrin sous les yeux du monde.
 
Cela s’est produit lors d’un échange entre un citoyen kurde d’Afrin et un colon de la campagne septentrionale d’Alep, qui est venu avec l’occupation turque et ses hommes armés et a saisi les biens des Kurdes chassés d’Afrin, après que le citoyen kurde lui a dit qu’ils espéraient que ce serait mieux l’année prochaine.
 
Depuis l’occupation de la région kurde d’Afrin, dans le nord de la Syrie, les milices islamistes des Frères musulmans, connues sous le nom d’Armée libre, installent leurs familles dans les villages kurdes, sous la supervision des services de renseignement turcs (MIT), pour changer progressivement la démographie d’Afrin, en poussant continuellement les Kurdes à partir et à laisser tous leurs biens aux colons.
 
Les autorités d’occupation turques ont empêché le retour de la population à Afrin et fermé tous les points de passage avec les zones voisines où les habitants d’Afrin ont été déplacés de force, tandis qu’un nombre limité d’autochtones ont pu rentrer chez eux, par des routes agricoles difficiles, après avoir versé d’importants pots-de-vin aux militants pour leur permettre de rentrer chez eux.