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Le Rojava à l’heure de la pandémie du coronavirus

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SYRIE / ROJAVA – A l’heure où toute l’humanité a le souffle coupé devant l’ampleur de la pandémie du Covid-19 qui continue à déjouer les « pronostiques », à l’heure où nous sommes confinés en masse en attendant que « ça passe », au Rojava, une région du monde où un nouveau modèle de société est né au milieu de la guerre et l’embargo, les Kurdes et leurs alliés tentent de se protéger du coronavirus en innovant aussi dans le domaine de la santé.

Voici un rapport détaillé réalisé par la journaliste India Ledeganck, dans la Syrie du Nord et de l’Est, pour voir qu’au Rojava, on prend la pandémie du coronavirus très au sérieux et on ne rechigne pas sur l’effort pour protéger la population :

La crise du coronavirus dans la Fédération Démocratique de Syrie du Nord

La Fédération Démocratique de Syrie du Nord se prépare à l’arrivée imminente du virus Covid-19 alors que le premier cas de contamination dans les régions propres au régime de Bachar a été confirmé à Damas le 22 février 2020. L’administration autonome a rapidement mis en place une série de dispositions afin de faire obstacle à l’introduction du virus au Rojava et à défaut de ralentir sa propagation.

La rédaction de cet article est basée sur les interviews de Mme. la coprésidente d’Heyva Sor a Kurdîstanê Mme. Jamîla Hamî et de Mr. le coprésident du comité de santé, le Dr. Mustafa Ciwan. Les informations ont été étayées d’un côté par la rencontre de journalistes et d’organisations locales, de l’autre par de précédents rapports effectués sur le terrain.

La situation de la Fédération Démocratique de la Syrie du Nord

A ce jour, parmi les 600 tests effectués sur les cas suspectés, aucun ne s’est révélé positif. Les inquiétudes sont cependant vivaces au vu de la crise sanitaire à venir. Un rapport du Rojava Information Center publié le 5 avril atteste des nombreuses difficultés auxquelles la fédération se confronte pour contrôler le coronavirus. Le manque de moyens et d’aide internationale, la présence de nombreux camps de réfugiés et de prisons surpeuplées où premièrement les conditions d’hygiène sont désastreuses et où deuxièmement la distanciation sociale ne peut pas être respectée rendent extrêmement difficile la non-prolifération du virus, l’identification de celui-ci et l’assistance aux personnes infectées.

En parallèle, la ville d’Hasake et ses régions aux alentours font face à de graves coupures d’eau depuis l’invasion de Serîkanîye par l’Etat turc. En effet, la station d’eau d’Allouk alimentant la ville est dorénavant sous son contrôle turc. Heyva Sor, le croissant rouge kurde, s’attend à devoir amener l’eau en camion, parfois depuis Qamîşlî, pour pouvoir alimenter ses dispositifs.

Il est très difficile pour l’administration autonome d’avoir une vue à long terme, car elle ne dispose pas d’informations fiables concernant la situation en Syrie. Mr. Ciwan Mustafa, le co-président du comité de santé, relève que les chiffres divulgués sont peu vraisemblables : « Un cas à Homs, un cas à Damas, … ce n’est tout simplement pas possible dans la logique d’une diffusion virale ». De plus, le nombre de cas semble assez désuet alors même que la Syrie entretient des liens étroits avec l’Iran, pays fortement touché par la pandémie.

Les actions menées

La Fédération Démocratique de Syrie du Nord a fermé le poste frontière entre l’Irak et le Rojava à Faysh Khabur depuis le 1er mars 2020. Les routes reliant les zones du régime et le Rojava sont elles aussi contrôlées. Les rues sont désinfectées et un confinement a débuté le 23 mars et est prévu jusqu’au 21 avril. Newroz, le nouvel an kurde qui se déroule le 21 mars a été annulé. Des campagnes d’une part de sensibilisation aux bonnes mesures d’hygiènes à adopter, d’autre part d’information sur le virus, son développement et sa transmission ont été effectuées, notamment au sein des camps de réfugié.e.s. Quatre numéros d’urgence et deux centres pour former les docteur.oresse.s et infirmier.ère.s ont été créés. Les deux centres sont basés à Hasake et Qamîşlî. Des respirateurs et des masques sont conçus dans le canton de Cêzîreh pour pallier le manque d’équipements. Effectivement, le Rojava ne dispose pour l’instant que de 27 respirateurs. Concernant la mise en quarantaine pour les futur.e.s malades, deux centres seront prêts dans les jours prochains. Heyva Sor a pu mettre à disposition 120 lits et le comité de la santé 200 lits.

Les tests effectués

Le personnel médical utilise des tests locaux, issus d’une collaboration entre le comité de santé et l’institut de recherche suédois PEAS. Développé initialement pour la détection de maladies respiratoires, ces tests ont par la suite été améliorés pour identifier le Covid-19, et ce avec un taux de fiabilité de 80%. Il s’agit d’un test salivaire qui affiche les résultats après 30 secondes. Si le test est négatif, un deuxième test est effectué 72 heures plus tard. Si celui-ci est positif, il sera confirmé par un test PCR (réaction en chaîne par polymérase), plus fiable, afin d’éviter les faux positifs. La confirmation est réalisée par deux analyseurs PCR fournit au Rojava le 12 avril par le Kurdistan irakien. Selon le Rojava Information Center, deux analyseurs PCR étaient présentes dans l’hôpital de Serîkanîye. Celles-ci ne sont malheureusement plus disponibles depuis l’invasion de la région par les forces turques.

Pour pouvoir confirmer l’immunité et en vue d’établir un diagnostic plus précis de certain.e.s patient.e.s, l’administration autonome s’est adressée à Damas pour tester des échantillons de sang dans les laboratoires de la capitale syrienne. L’Organisation Mondiale de la Santé, qui a servi de médiatrice entre la Fédération Démocratique de Syrie du Nord et le Régime syrien de Bachar al Assad, n’a cependant pas reçu de réponses de la part du régime. Ceci amène à politiser la pandémie dans une situation déjà sous tensions entre les deux parties. Le Rojava a de plus subi une énième provocation après l’atterrissage à l’aéroport de Qamîşlî de deux avions provenant de Damas, rompant donc l’accord entre les deux parties qui stipulait l’annulation des vols civils internes durant le confinement. Seuls 60 civils ont pu être testés par l’administration autonome sur les 300 personnes débarquées, ce qui fait craindre une probable contamination.

Recto et verso du test rapide avec la languette correspondante

L’aide internationale

Mme. Jamîla Hamî sait qu’ils.elles ne pourront compter que sur eux.elles-mêmes : « Nous rencontrons l’Organisation Mondiale de la Santé, ils nous font des promesses mais rien ne se passe. Par contre, l’OMS travaille avec le régime ». Comme le montre le rapport du Rojava Information Center, l’OMS a offert 1200 tests au régime, mais aucun à la Fédération autonome. « Ce n’est pas normal que l’OMS travaille juste avec Damas » a déclaré le Dr. Mustafa Ciwan. L’OMS, agence spécialisée des Nations-Unies, refuse d’aider directement la Fédération Démocratique de Syrie du Nord suite au manque de reconnaissance dont elle fait preuve par la communauté internationale. Le Directeur général de l’OMS, Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a pourtant appelé à la solidarité internationale : « Le virus se propage actuellement dans des pays dont les systèmes de santé sont faibles, y compris certains qui sont déjà confrontés à des crises humanitaires. Ces pays ont besoin de notre soutien – par solidarité mais aussi pour nous protéger tous et contribuer à éradiquer cette pandémie. ». En définitive, choisir d’apporter un soutien uniquement à Damas contredit l’objectif principal de l’OMS qui est la couverture de santé universelle.

Heyva Sor a Kurdistanê s’attend de son côté à recevoir dans les prochains jours une aide financière du Croissant Rouge installé dans les pays européens, mais elle reste très limitée comparée aux besoins. La situation d’autant plus critique que la majorité du personnel des Organisations Non-Gouvernementales ont fui en octobre 2019 lors de l’invasion de Sêrîkanîye et que 50% du budget du comité de santé est alloué au Covid-19.

Conclusion

 

Mr. le coprésident du comité de santé, le Dr. Mustafa Ciwan. A sa droite, Mme. la coprésidente d’Heyva Sor a Kurdîstanê, Mme. Jamîla Hamî.

Comme le souligne Mme. Jamîla Hamî, le Covid-19 n’efface en rien la guerre menée par l’Etat turc. Au contraire, le virus Covid-19 est utilisé par ce dernier à l’encontre des peuples du Rojava. Selon la coprésidente d’Heyva Sor a Kurdîstanê et le coprésident du comité de la santé, la Turquie a converti l’hôpital Roj de Serîkanîye en centre de quarantaine pour les personnes infectées du virus provenant de zones éloignées. Ces transferts de patient.e.s, qui ne seraient dès lors pas réalisés pour réguler les hospitalisations mais bien pour éloigner les contaminé.e.s des sols turcs, mettent en danger la population environnante. Pour le Dr. Ciwan, il s’agit d’un nouveau crime commis par l’Etat turc à leur encontre. 

« C’est une situation extrêmement difficile mais nous devons l’affronter. Nous ne pouvons pas nous asseoir et attendre de l’aide. Nous espérons qu’un jour nous pourrons penser à autre chose que la guerre : comment améliorer notre système de santé par exemple » déclare Mme. Jamîla Hamî. Il reste à l’Organisation Mondiale de la Santé de reconsidérer sa position de manière à proposer un soutien qui se veut juste et direct à la Fédération Démocratique de Syrie du Nord.

 

KURDISTAN DU SUD. Des drones turcs tuent 3 femmes kurdes à Makhmur

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MAXMUR – Des drones turcs ont attaqué ce mercredi le camp de réfugiés de Maxmur, au Kurdistan du Sud, dans le nord de l’Irak.
 
Trois femmes ont été tuées et d’autres personnes ont été blessés, dont certains dans des conditions critiques, suite à l’attaque.
 
Le bombardement, qui visait les zones où les résidents du camp paissent leurs animaux, est survenu après deux jours d’intenses activités de reconnaissance des drones turcs dans la région de Maxmur.
 
Une délégation du gouvernement irakien s’est rendue sur place. Elle a enregistré les noms des victimes et rendu visite aux blessés. La délégation a quitté le camp sans faire de déclaration.
 
ANF

CUISINE. Sauté de seitan aux épices

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CUISINE. Avec le confinement dû au coronavirus qui s’éternise nous sommes des milliards d’individus « emprisonnés » depuis des jours, voire des semaines. Mais il faut tenir bon, malgré la maladie dû au Covid-119 et/ou la dépression.
Un des moyens de lutter contre cela, c’est d’avoir une alimentation saine, d’autant que la plupart d’entre nous ont enfin du temps pour cuisiner. Alors, au Kurdistan au féminin, on a concocté une recette végan à base de seitan à l’orientale. (Seitan sigifiant « diable » dans nombreuses langues orientales, on dédie ce plat aux diablesses et sorcières confinées.)
 
Ingrédients pour 3 personnes :
 
300 gr de seitan
1 oignon
1/2 citron
1 gousse d’ail haché finement
Quelques feuilles de mente hachées
1 c-à-s de graines de sésame
1/2 c-à-c de gingembre haché
Huile d’olive
Sel, piment ou poivre 
 
Préparation :
 
Coupez le seitan en petits morceaux (voir l’image).
Faites-le bouillir dans un verre d’eau pendant 7 minutes.
Egouttez votre seitan sans jeter l’eau.
Faites cuir l’oignon coupé en rondelle d’une épaisseur de 5 mm pendant 3 minutes.
Egouttez-le en gardant l’eau que vous donnerez à vos enfants assoiffés.
 
Cuisson :
 
Faites revenir pendant une minute l’ail et le gingembre hachés dans 3 c-à-s d’huile d’olive à feu doux. Ajoutez-y le seitan et les rondelles d’oignon, mélangez le tout en y rajoutant la mente, le sésam, le jus de citron, sel et piment.
 
Nosican be / Bon appétit
 
Keça Bênav (Bênav signifie « sans nom » et Keç (fille) en kurde), en attendant  les jours de liberté sans COVID-19 assez loin de la cuisine où on se contentera de quelques fruits et légumes et du bon pain !  
 

CORONAVIRUS. 50 000 prisonniers politiques abandonnés à la mort

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TURQUIE / BAKUR – Le Parlement turc a adopté le 14 avril une loi qui permettra la libération de 90 000 prisonniers afin de réduire la surpopulation carcérale, mais 50 000 prisonniers politiques sont exclus de cette loi inique.
 
Alors que la pandémie du coronavirus fait des ravages en Turquie et au Kurdistan du Nord, plus de 300 000 prisonniers, dont 50 000 sont des prisonniers politiques englobant des journalistes, politiciens, artistes ou enfants kurdes, sont interdits de quitter la prison tandis que les autres condamnés dont des terroristes de DAECH sont libérés petit à petit et qu’il y a eu déjà 3 morts parmi les prisonniers…
 
Liberté pour tous les prisonniers politiques

Parmi ses prisonniers politiques kurdes, il y a Selahattin Demirtas, avocat, écrivain et politicien du HDP et du DBP, des dizaines de maires comme Gultan Kisanak et des artistes comme la chanteuse kurde Nûdem Durak, ou des mineurs kurdes dont le seul crime est d’affirmer leur identité kurde…
 
Les organisations de la société civile et les partis politiques d’opposition appellent les autorités turques à libérer tous les prisonniers avant que les prisons se transforment en morgues. En attendant, sur les réseaux sociaux, il y a des campagnes de tweets exhortant le pouvoir turc à libérer les prisonniers politiques. Deux de ces hashtags sont : #FreeThemAll #FreeNudemDurak
 
 
 

FÉMINICIDES. Voulez-vous un monde sans femmes ?

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SEXISME – Le confinement dû au COVID-19 a fait exacerbé les violences physiques, sexuelles et psychologiques faites aux femmes et aux enfants à travers le monde.
 
Manifestement, on ne mesure pas la gravité de la situation. C’est pourquoi, dès 14 avril, le collectif Kurdistan au féminin a rejoint et relayé le black-out féminin qui a eu lieu sur les réseaux sociaux pour alerter tout le monde – les hommes et les responsables politiques et leur dire : « Voulez-vous un mode sans femmes puisque vous n’empêchez pas les violences masculines, dont les féminicides ? »
 
Cette action doit rester en vigueur jusqu’à ce que nos responsables politiques prennent des mesures efficaces au niveau mondial pour mettre fin aux féminicides, infanticides, aux violences sexistes, psychologiques et physiques dont sont victimes les femmes et les enfants.
 
Agissons sans attendre une seconde de plus !
 

GRÈCE: Les réfugiés kurdes de Lavrio menacés par le COVID-19 et le maire d’extrême-droite

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« Il y a quelques jours, le maire (extrême-droite) de Lavrio a demandé que la police prenne le contrôle des deux camps au prétexte que les Kurdes vont propager le COVID 19 parmi la population de Lavrio. (…) Pire, le centre de santé de Lavrio que les Kurdes ont fourni, en décembre 2019, en matériel médical et consommables médicaux, refuse aujourd’hui de consulter les malades kurdes. »
 
ATHÈNES – Les deux camps de réfugiés kurdes de Lavrio, en Grèce, où entassent plus de 600 femmes, enfants et hommes privés de tout, sont sous le menace du coronavirus. Mais, ils sont interdits d’aller au centre de soin de la ville tandis que le maire d’extrême-droite de la ville veut envoyer la police dans les camps plutôt que de les protéger du virus en leur apportant de l’aide…
 
Témoignage glaçant de Jacques Leleu depuis à Lavrio :
 
« A partir d’aujourd’hui nous lançons une campagne intitulée « 100 photos de réfugiés kurdes pour ne pas les oublier »
 
Pourquoi cette campagne ?
 
L’occident, l’ Europe, La France ont utilisé les kurdes pour éradiquer les criminels de DAESH
 
Comme l’occident n’est pas à une contradiction près elle maintien le PKK dans la liste des organisations terroristes. Pourtant la France, les USA ont combattu aux côtés des militants kurdes. Aujourd’hui, l’Occident trahi et abandonne les Kurdes.
 
Plus près de nous, en 2017 le gouvernement grec, a cédé à la pression de la Turquie et de son dictateur Erdogan (Erdogan, le meilleur allié des terroristes de DAESH). Le gouvernement grec de l’époque a accepté de modifié le statut des camps de Lavrio. Du jour au lendemain la croix rouge grecque a abandonné les kurdes des camps.
 
Depuis ce jour seule la solidarité internationale soutien concrètement les camps en apportant de la nourriture, du matériel, des médicaments.
 
Il y a quelques jours, le maire (ultra droite) de Lavrio a demandé que la police prenne le contrôle des deux camps au prétexte que les Kurdes vont propager le COVID 19 parmi la population de Lavrio.
 
Cette nouvelle attaque contre les camps s’inscrit dans la droite ligne des multiples tentatives qui veulent faire disparaître le camp principal du centre ville au profit d’une juteuse opération immobilière.
 
Nous connaissons tous le diction « si tu veux te débarrasser de ton chien dis qu’il a la rage. »
 
Ces propos sont odieux car le maire oublie que les Kurdes, dès le 16 ou 17 mars, ont mis en oeuvre un plan de prévention de 8 points (voir mes chroniques précédentes) sur les conseils de nos amis pneumologues grecs.
 
Aujourd’hui, les camps de Lavrio n’ont aucun cas de COVID 19 contrairement à ce qui se passe dans la ville. Dès le 18 mars nous savions que plusieurs habitants de Lavrio étaient contaminés. Ce sont donc les Kurdes qui sont en danger s’ils sortent des camps et non le contraire.
 
Pire, le centre de santé de Lavrio que les Kurdes ont fourni, en décembre 2019, en matériel médical et consommables médicaux (voir ma page Facebook), refuse aujourd’hui de consulter les malades kurdes.
 
Oui, vous avez bien compris … ce sont les réfugiés kurdes qui ont remis au service public de santé grec le matériel que le gouvernement grec n’a pas donné à ses services de santé.
 
Au moment ou nous remettions ce matériel , c’est à dire le 15 décembre, l’Etat grec n’avait pas versé la dotation financière du centre de santé de Lavrio pour l’année 2019.
 
Pour toutes ces raisons nous avons décidé de lancer l’ opération « 100 photos de réfugiés pour ne pas l oublier »
 
L’occident, l’Europe, la Grèce, le maire de Lavrio veulent rendre les Kurdes invisibles. Nous allons rendre ces invisibles … visibles. A partir d’aujourd’hui nous allons publier, chaque jour, « 10 photos d’invisibles ».
 
Les 10 premières photos donnent à voir essentiellement des enfants. Au fils des années nous avons vu grandir ces enfants avec lesquels nous avons partagé des jeux.
 
Nous vous demandons de partager le plus largement possible cette galerie.
 
La solidarité est l’arme des peuples. »
 

COVID-19. L’occasion pour plonger dans la culture ou la langue kurde ?

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Chèr-e-s confiné-e-s du coronavirus, vous ne voudriez pas enrichir votre culture concernant le peuple kurde ou d’apprendre la langue kurde en ces temps charnières dans l’histoire de l’humanité ? Cela vous aidera également à ne pas tomber trop dans la dépression, du moins, on l’espère…
 
Pour ce qui est de la culture générale concernant les Kurdes et le Kurdistan, vous avez accès librement à la bibliothèque numérique de l’Institut kurde de Paris où des trésors audios, écrits ou visuels attendent d’être découverts par le public.

Grâce à ses plus de 10 000 monographies, en 25 langues, sur les Kurdes, plusieurs dizaines de milliers de documents écrits, des collections de revues et de journaux, des photos, des vidéos, de cartes postales, d’affiches ainsi que des archives sonores et musicales, vous devriez trouver votre bonheur !
Le lien de la bibliothèque numérique kurde est ici

SUISSE. 2 enfants kurdes remercient les médecins qui combattent le COVID-19

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LUGANO – Une famille kurde et leurs deux enfants, Roj et Çiyager, ont remercié les médecins et les infirmières qui ont sauvé des vies à Lugano, en Suisse, où la pandémie du coronavirus frappe fort.
 
Çiyager, deux ans, et Roj, 8 ans, qui vivaient dans cette ville, ont voulu remercier les médecins et les infirmières et mettre une bannière écrite en italien dans le jardin de l’hôpital.
 
La bannière disait :
 
Nous remercions tous les médecins, infirmiers et tous les employés du secteur de la santé. Nous vous remercions pour vos efforts et nous vous souhaitons beaucoup de succès. Nous espérons que tous les patients se rétabliront rapidement.
1- Non aux guerres chimiques et biologiques
2- Ne polluez pas notre monde
3- Ne jouez pas avec notre santé
Enfants du Kurdistan, Roj et Çiyager
 

CUISINE : salade de pomme-betterave

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Chèr-e-s confiné-e-s, voici une salade de pomme-betterave parfumée qui devrait vous donner de l’énergie pour lutter contre le coronavirus et la déprime !
 
Ingrédients :
 
Une grosse betterave
Une grosse pomme juteuse
1/2 citron
Menthe
Graines de sésame
Cumin
Sel, piment ou poivre
Ail
Gingembre
 
Préparation :
 
Rappez la betterave et la pomme après les avoir épluchées
Pressez un demi citron et une petite gousse d’ail.
Rappez finement du gingembre (une c-à-c)
Mélangez la betterave, la pomme dans un saladier en ajoutant quelques feuilles de menthe hachées finement. Assaisonnez votre mélange avec de l’huile d’olive, le sel, piment, une c-à-c de gingembre et l’ail . (Vous pouvez ne pas mettre d’ail et/ou de gingembre, si vous n’aimez pas trop la cuisine épicée.)
 
Voilà, les femmes de Kurdistan au féminin pensent à vous en ces jours pas faciles à vivre…
 
Nosican be (« Bon appétit », en kurde) ! 

Le Kurdistan du Sud commémore les victimes du génocide d’Anfal

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KURDISTAN DU SUD – Le Kurdistan du Sud commémore les victimes du génocide d’Anfal à l’occasion du 14 avril, Journée de commémoration du génocide d’Anfal commis par le dictateur irakien, Saddam Hussein en 1988.
 
Le régime du dictateur irakien, Saddam Hussein a massacré plus de 182 000 Kurdes, dont des femmes, enfants et vieillards, par des armes chimiques et dans des camps de concentration et a détruit 5 000 villages entre février et septembre 1988.
 
Le plus connu de ces massacres à eu lieu à Halabja où plus de 5000 civils kurdes ont péri le 16 mars.
 
Il y a 32 ans, la ville d’Halabja, au Kurdistan du Sud, était bombardée à l’arme chimique sur ordre de Saddam Hussein. Cette attaque au gaz a fait plus de 5.000 morts kurdes, dont de nombreux enfants qui sortaient de chez eux au cri de « Ça sent la pomme » (odeur du gaz chimique)…
La mémoire du peuple kurde est remplie d’images de morts et de massacres commis à son encontre par les occupants du Kurdistan et l’une de ces images profondément ancrées dans l’esprit d’Halabja, Shengal, Afrin, Dersim, Sere Kaniyê… est celle d’un nourrisson tué avec son père dans une rue d’Halabja et celle de la petite Diana d’Afrin, dont le corps a été pris pour cible par les frappes aériennes. Tous ces massacres montrent au monde que tous les occupants du Kurdistan ont la même mentalité génocidaire visant la destruction du peuple kurde.
Ces jours marquent le 32e anniversaire du génocide d’Anfal commis par le régime baathiste sous le dictateur Saddam Hussein, tuant plus de 182 000 Kurdes, dont des femmes, enfants et vieillards, par des armes chimiques et dans des camps de concentration entre février et septembre 1988.
La ville d’Halabja était sous la protection des forces Peshmerga de l’Union patriotique du Kurdistan et des habitants de la ville contre le règne de l’occupation baathiste du Kurdistan en mars 1988 et à l’approche de la guerre Iran-Irak à partir de la fin du conflit. À cette époque, le régime baathiste, dirigé par Saddam Hussein, a bombardé la ville de roquettes et d’artillerie sous la supervision d’Ali Hassan al Majid (surnommé Ali le chimique), le 15 mars 1988 et les forces de Peshmerga se sont retirées dans les montagnes, où les femmes et les enfants sont restés dans la ville.
Le 16 mars 1988, le régime baathiste jeta des gaz chimiques depuis des avions de combat sur la ville, qui abritait plus de 40 000 civils, pour commettre le massacre le plus flagrant de l’histoire de l’humanité, qui s’est déroulé à l’aide de gaz toxiques. L’attaque a tué plus de 5 000 civils kurdes dans cette ville et contraint des dizaines de milliers de personnes à être déplacées de force dans des camps situés de l’autre côté de la frontière avec l’Iran.
La nouvelle du massacre s’est répandue aussi vite que ces armes avaient volé la vie de milliers de personnes en quelques heures ou moins, pour entrer dans la ville dans un calme terrible et paralysant devant le génocide silencieux qui a tué des milliers d’enfants, femmes et hommes sans une goutte de sang ni blessures.
Tous ont été tués sur place, dans les rues de la ville et dans des hameaux remplis de martyrs, sur les routes, devant des maisons et à l’intérieur, dans des écoles, des mosquées et des marchés, les corps gisant sans une goutte de sang ni blessure, et peut-être que la plupart des images qui sont restées dans la mémoire du monde en général et du peuple kurde en particulier sont celles d’Omar Hawar embrassant son nouveau-né et de la famille qui a perdu la vie ensemble.
Vingt ans plus tard, le général Ali Hassan al-Majid a été pendu en 2010 pour avoir ordonné les attaques au gaz toxique. Il a été condamné à quatre condamnations à mort mais a insisté sur le fait qu’il a agi dans l’intérêt de la sécurité irakienne et qu’il n’exprimait aucun remords.
En 2012, le gouvernement irakien a remis aux autorités d’Halabja la corde utilisée pour sa pendaison.
Saddam Hussein lui-même sera pendu en 2006, trois ans après l’invasion de l’Irak par les États-Unis.

COVID-19. Les Yézidis accueillent leur nouvel-an en confinement

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Avec le confinement dû au coronavirus, les Yézidis « célèbrent » cette année leur Nouvel An « Çarşema Sor (le mercredi rouge) » sans fête. Le Çarşema Sor est célébré pendant le troisième mercredi d’avril.
 
Selon le calendrier yézidi, nous sommes entrés dans l’année 6 770.
 
Durant les célébrations du Charshama Sor ou Çarşema Sor, les Yézidis se rendent en masse au temple Laleş qui abrite la tombe de Cheikh Adi, mort en 1162 et allument 365 bougies.
 
Charshama Sor a pour but de commémorer la création de l’univers et de célébrer la nature et la fertilité.
Les Yézidis, ayant perdu la majeure partie de leur patrimoine religieux à la suite d’invasions continuelles, tirent leurs connaissances des traditions religieuses. C’est écrit dans le discours de la Genèse :
« Notre Seigneur a commencé à créer l’Univers le vendredi.
Le samedi, il a commencé à élaborer la robe (…).
Il a terminé son travail le mercredi »
Le premier mercredi d’avril du calendrier oriental est un jour férié pour les Kurdes yézidis et s’appelle le « Mercredi rouge » ou le Nouvel An yézidi. Le festival coïncide avec la saison printanière, la croissance des fleurs de toutes les couleurs et formes et l’abondance de roses rouges et d’anémones dans la nature, qui poussent au printemps, selon les chercheurs et les érudits yézidis.
La mythologie yézidie dit que l’univers était sombre et brumeux et que la terre était couverte d’une couche de glace. Dieu a envoyé « le Roi Ta’wes » le mercredi sur la terre pour y vivre, sous la forme d’un oiseau, dans la région de Sheikhan, dans le sud du Kurdistan couverte d’une couche de glace. Il a atterri sur l’arbre d’Hiro de la fierté divine. Ensuite, la puissance du Créateur a fait fondre la couche de glace par la chaleur du soleil, et la face de la terre sur la vérité et décoré la terre avec un bouquet de fleurs et roses en rouge, jaune et vert. Par conséquent, ce jour a été considéré comme le début du printemps et ils l’ont appelé le Nouvel An yézidi.
Selon les érudits religieux, jusqu’en 612 av. J.-C., les Kurdes célébraient ce jour comme une fête religieuse seulement, mais après que le peuple kurde qui s’est libéré des empires les plus puissants de cette époque et a créé l’empire kurde Mediya, ce jour est devenu une fête nationale et religieuse en même temps, de sorte que le Sheikh « Adi bin Musafir al-Hakkari » qui est la référence religieuse des Yézidis et sa tombe sont à Lalech, dans la région de Sinjar. 
Le Mercredi Rouge
Ce jour-là, un rituel spécial a lieu, où les Yézidis se lèvent tôt, portent leurs plus beaux vêtements et sacrifient chacun en fonction de leur statut économique : « moutons, veaux et autres » et décorent de fleurs les entrées de leurs maisons. 
Pendant que les femmes préparent la nourriture, les jeunes hommes et les jeunes femmes peignent douze œufs durs, trois œufs dans la couleur des saisons, et les mettent dans un plat au centre de la maison. L’œuf symbolise la terre sphérique. Les Yézidis connaissaient la terre sphérique avant de voir le monde. Les œufs sont un signe de la terre gelée, la coquille d’œuf brisée symbolise la fonte de la couche de glace de la surface de la terre, et la coloration de l’œuf est le signe des couleurs des roses et des fleurs qui ont éclose avec l’arrivée du roi Ta’wes, le printemps est le commencement de la vie.
Les Yézidis visitent les tombes de leurs défunts la veille du Mercredi rouge. Les femmes emportent avec elles des œufs, des sucreries et des fruits, qui sont distribués entre elles et aux pauvres.
Il y a une vieille tradition de cette fête, y compris s’abstenir de creuser le sol et de labourer pendant le mois d’avril, car les plantations, les fleurs, et la plupart des plantes fleurissent ce mois-ci. On interdit aussi les mariages en avril et estime que amener une mariée apporte malheur à la maison, comme on que le mois d’avril est la mariée de l’année et qu’il ne faut pas rivaliser avec elle.
Quand les Yézidis jouent au jeu du haggan et brisent les œufs, ils recréent l’histoire de la création où la perle a éclaté et où le monde matériel (soleil, terre, étoiles) a vu le jour (théorie du big-bang ?)
Les fleurs rouges sauvages sont accrochées sur les portes des maisons et des sanctuaires pour la même raison qu’une couronne serait utilisée à Noël.
La population des Kurdes yézidis est estimée à environ 1 million de personnes vivant majoritairement dans le Kurdistan du Sud, en Syrie, Turquie, Russie, Arménie, Géorgie, Allemagne et dans d’autres pays européens.
 
Depuis le génocide yézidi commis par l’Etat Islamique (DAECH – EI) en août 2014 à Shengal, les Yézidis donnent encore plus d’importance à leurs fêtes.
 

Pour en savoir plus sur les Yézidis : Yezidis international

Image : Kurdistan 24

COVID19. Nudem Durak ne doit pas mourir en prison pour avoir chanté en kurde !

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TURQUIE / BAKUR – Alors que la pandémie du coronavirus fait des ravages en Turquie et au Kurdistan du Nord, plus de 300 000 prisonniers, dont 50 000 sont des prisonniers politiques englobant des journalistes, politiciens ou artistes kurdes, sont interdits de quitter la prison tandis que les autres condamnés dont des terroristes de DAECH sont libérés petit à petit…
Parmi ses prisonniers politiques kurdes, il y a Selahattin Demirtas, avocat, écrivain et politicien du HDP et du DBP, des dizaines de maires comme Gultan Kisanak et des artistes comme la chanteuse kurde Nûdem Durak dont le seul crime est d’affirmer son identité kurde.
 
Pourquoi nous disons « Free Nûdem Durak » (Liberté pour Nudem Durak) et tous les prisonniers politiques ?

19 ans de prison pour la musique kurde ou la fausse fraternité des peuples de Turquie
 

Cela fait 5 ans que la chanteuse kurde Nûdem Durak est en prison pour avoir osé chanter dans sa langue maternelle. (Pour rappelle, début avril, Hêlin Bölek, une autre chanteuse kurde, membre du Grup Yorum, est morte en grève de la faim car son groupe de musique contestataire est persécuté par le pouvoir turc.) Elle doit retrouver sa liberté en 2034. Un châtiment de 19 ans pour lui enlever le goût de chanter les chansons de son peuple… ou montrant la fausseté du discours officiel turc parlant de leurs « frères kurdes ».

La justice turque a condamné la chanteuse kurde Nudem Durak à 19 ans de prison pour avoir fait la « promotion de la propagande kurde » en enseignant des chansons folkloriques kurdes à des groupes de musique pour les jeunes.
Originaire de Cizre, Nûdem est bien connue dans toute sa communauté pour enseigner des chansons folkloriques locales en langue kurde aux enfants. Les Kurdes sont persécutés depuis des décennies par les gouvernements de Turquie, d’Iran et de Syrie dans tout le Kurdistan. (Vous pouvez entendre Nûdem chanter en kurde ici)
Pour le gouvernement turc, qui a même interdit le mot «Kurdes» jusqu’aux années 1990 (les appelant plutôt «Turcs des montagnes»), chanter était tout simplement inacceptable. Nûdem a été arrêtée en 2015 et inculpée sous la vague notion de propagande parce que les chansons qu’elle chantait étaient dans sa langue maternelle.
En avril 2015, Nûdem Durak a été condamnée à dix ans et demi de prison pour «promotion de la propagande kurde» en se produisant dans sa langue maternelle. En juillet 2016, sans accusation ni condamnation supplémentaires, sa peine a été portée à 19 ans. Des amis rapportent qu’elle était recherchée par la police depuis au moins 2014. La chanteuse a été arrêtée avec trois autres femmes, mais elles ont été libérées.
Nûdem Durak est actuellement détenue dans la prison fermée de Mardin où elle devrait rester jusqu’en septembre 2034.

Pour soutenir Nûdem Durak
 

Signez la pétition Free Nûdem Durak 
Chantez pour elle, écoutez ceux et celles qui l’ont déjà fait…

Ecrire à Nûdem

Nudem Durak
M Tipi Kapalı Cezaevi
Bayburt
TURQUIE

Pour plus d’info cliquez : songfornudemdurak.org
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Facebook “Song for Nudem Durak” @songfordurak