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Le Rojava confronté à une guerre sanitaire et économique

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SYRIE / ROJAVA – Fawza Yousef, une cadre du PYD, a déclaré que « [«Caesar Syria Civilian Protection Act» imposant des sanctions contre le régime de Damas et ses alliés] a été établie principalement pour protéger les civils et punir le régime syrien, mais ses répercussions affecteront grandement la population », soulignant que l’administration autonome prend plusieurs mesures pour l’atténuer dans les régions du nord-est de la Syrie.
 
Le Parti de l’Union Démocratique kurde syrien (PYD) a organisé une réunion dans le district de Tel Hamis pour discuter des problèmes politiques et économiques et la manière pour y faire face, afin de réduire le fardeau qui pèse sur la population de la région en général.
 
Des dizaines de personnes et de chefs de clans arabes ont également participé à cette réunion, ainsi que Fawza Yousef, une cadre du PYD, et Suleiman Abu Bakir, un membre du bureau général du parti.
 
Yousef a expliqué les derniers développements politiques internes et externes, et a discuté des questions politiques et de «Caesar Syria Civilian Protection Act» américain visant à sanctionner le régime syrien, y compris le président syrien Bachar al-Assad, pour des crimes de guerre contre la population syrienne..
 
Elle a fait remarquer au début de son discours que les conditions que traverse la région sont toutes liées et que nous ne pouvons pas la séparer de la situation mondiale et des conditions des pays voisins tels que l’Irak, la Turquie, le Liban et d’autres.
 
Elle a expliqué l’Acte César et ses répercussions sur la Syrie en général et sur la région en particulier, et a indiqué qu’il posait les bases pour protéger les civils et punir le régime syrien, mais que, malheureusement, ses conséquences économiques se répercuteront inévitablement sur les populations.
 
Comment relever ces défis?
 
« La guerre était initialement militaire, politique et psychologique, mais de nos jours c’est une guerre saine et économique, nous devons donc la confronter par d’autres moyens appropriés à cette nouvelle guerre, et nous nous associons à l’administration autonome pour pouvoir gagner cette guerre aussi. Malgré le blocus et le manque de capacités, nos régions ont jusqu’à présent pu se distancier de la propagation du coronavirus, grâce à la prise de conscience de notre société et au respect des mesures édictées par son administration. »
 
Quant à l’acte César, Yousef a indiqué qu’il visait le président Bashar al-Assad, son gouvernement et ses partisans de pays étrangers. Il pourrait durer 5 ans. Pendant ces années, si le régime renonce aux conditions des négociations américaines et genevoises, il s’arrêtera et si rien ne change dans la politique du régime, cette loi continuera à être appliquée jusqu’à ce que le régime soit renversé.
 
Yousef a souligné que les régions autonomes font partie de la Syrie, par conséquent elles seront certainement affectées par la loi, notant que, selon les déclarations de responsables américains, elles exempteront les régions du nord-est de la Syrie des conséquences de la loi, mais leur stratégie car cette exemption n’est pas encore claire, nous leur demandons donc d’ouvrir la porte de Tal Koçber et les entreprises qui investissent dans la région doivent entrer pour les aider, et les matériaux d’ici doivent pouvoir être exportés et investis. »
 
Les mesures à prendre pour ne pas pénaliser les populations
 
Quant à la récolte de blé, elle a indiqué que le prix du blé sera fixé en fonction du « dollar » et qu’il y a des efforts pour augmenter le prix du blé, pour aider les agriculteurs.
 
Elle a souligné qu’il existe des sociétés de consommation qui vendront les articles à un prix de gros, dans les domaines de l’administration autonome. Quant aux prix des matières premières telles que le pain, le fioul et autres, ils ne seront pas relevés afin d’atténuer les conséquences de l’acte César.
 
Les prix du carburant et du pain resteront les mêmes
 
Elle a ajouté qu’avant la crise du coronavirus [covid-19], l’administration avait alloué un budget pour la région dans toutes les zones de service, mais ils se sont arrêtés et ont donné la priorité aux soins de santé.
 
Et elle a ajouté: « La baisse des prix du pétrole a affecté les ressources et le budget de l’administration, et elle n’est pas responsable du bas prix du pétrole et de la livre syrienne, mais des ressources de base de l’administration seront assurées à des personnes telles que blé, huile, bétail et légumes. »
 
 
 

TURQUIE. Les femmes en ont assez du sexisme ordinaire et des violences sexistes

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FÉMINISME. En Turquie, les femmes ont ras-le-bol du sexisme, des violences sexistes, des féminicides et de l’oppression dont elles sont victimes au quotidien.
 
Trop, c’est trop, alors, il y a quelques jours, des féministes ont lancé une campagne de tweets dénonçant le sexisme ordinaire a fait la une des réseaux sociaux en Turquie sous le hashtag #ErkekDediğin. De nombreuses femmes et des personnalités publiques ont rejoint la campagne qui a fait tache d’huile sur les réseaux sociaux en Turquie. 
 
Le hashtag #ErkekDediğin (qu’on peut traduire par « comment doit être un homme ») n’est pas choisi au hasard. En effet, en Turquie, on sermonne les femmes à longueur de journée on commençant nos phrases par « kadin dediğin » (« comment doit être une femme ») et s’en suit une longue liste de ce que la femme doit faire et ne pas faire en tant que femme, ce qu’elle est, selon la société conservatrice turque.
 
Voici certains des tweets publiés sous le hashtag #ErkekDediğin :
 
« Comment a-t-il fait pour obtenir ce poste? Il a dû coucher. De toute façon, il est tout le temps en jean slim. » (sexisme au travail)
 
« Je vois des hommes qui mettent des mini-shorts serrés, du parfum et qui s’esclaffent dans la rue. Après, ils se plaignent d’avoir été agressés sexuellement. » (agression sexiste dans la rue)
 
« A partir de 22H00, les chauffeurs de nos autobus permettront aux hommes de descendre où ils veulent, pour leur sécurité. » (tweet de la mairie d’Istanbul, en référence à une mesure similaire mise en place pour les femmes.)
 
Selon plusieurs rapports, 413 femmes ont été victimes de féminicides en 2019 en Turquie.

Les gangs de la Turquie kidnappent 11 Kurdes à Afrin

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SYRIE / ROJAVA – L’armée d’occupation turque et ses mercenaires ont enlevé 11 civils kurdes à Afrin. Deux des personnes enlevées auraient été libérées après une rançon payée par leurs proches.
 
Meurtres, torture, viols, arrestations… l’armée d’occupation turque et ses mercenaires islamistes poursuivent leurs crimes contre l’humanité dans les zones occupées du Rojava où des civils, dont des femmes, sont kidnappés quotidiennement pour extorquer une rançon à leurs familles.
 
Selon des sources locales du district de Mobata, hier, les mercenaires du groupe de mercenaires Al-Jabhat al-Shamiya ont enlevé 8 personnes du village de Raja.
 
Les sources ont donné les noms des personnes kidnappées : Ali Hamo, Hussein Sheikho, Aziz Sheikho, Batal Muhammad Sheikho, Ali Hamo, Haitham Ramzi Haji Hamo, Hanif Aref Shaara, Muhammad Prem et Hanif Hanan.
 
Les gangs de la Turquie ont demandé aux familles de payer une rançon pour libérer les personnes kidnappées. Hanif Hanan et Muhammad Prem ont été libérés après que la rançon a été payée par leurs proches mais le sort des autres demeure inconnu.
 
Dans le même contexte, une source du village de Ma’amala, dans le district de Mobata, a indiqué que les mercenaires du « Sultan Muhammad Fateh » avaient kidnappé plusieurs villageois, sans en connaître la raison.
 
La source a obtenu les noms des kidnappés, à savoir Lawand Omar Samo, 20 ans, Muhammad Manan Prem, 32 ans, et Joan Shukri Omar, 20 ans, dont le sort reste inconnu.
 
Les populations des zones occupées par la Turquie dénoncent l’occupation turque et ses crimes contre les civils. Hier, le district de Mobata a assisté à une manifestation contre l’occupation, tandis que les habitants de Tel-Abyad (Girê Sipî) se sont révoltés contre l’occupation et ont exigé la libération de civils, dont des femmes, enlevés par les mercenaires de l’occupation.
 

Une mère kurde retrouve les os de son fils qu’elle n’avait pas vu depuis 27 ans

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TURQUIE / BAKUR – Et si on vous disait que les mères kurdes sont « soulagées » quand elles retrouvent enfin les restes de leurs enfants tués lors de combats ou après êtres arrêtés par les forces armées turques, des années, voire des décennies après leur mort ou disparition ? C’est pourtant, ce que de nombreuses femmes kurdes demandent : qu’on les soulage enfin de ce lourd fardeau qu’est l’absence du corps d’un enfant chéri qu’on a tué il y a des années, des décennies. La mère de Burhan Altıntaş, tué en 1994 par l’armée turque, a retrouvé les ossements de son fils 27 ans après leur séparation.
 
Les restes de plus de 250 combattants kurdes enfouis secrètement sous un trottoir d’Istanbul, à Kilyos, ont été découverts par hasard. Ils avaient été volés du cimetière de Garzan, dans la province kurde de Bitlis, en 2017.
 
Sur 282 corps emmenés à Istanbul, seuls 21 corps avaient été par la suite été remis à des proches. Les restes de 261 combattants avaient été enterrés à Kilyos. Cependant, pas dans des tombes ordinaires, mais mis dans des boîtes en plastique et empilés les uns sur les autres sous un trottoir.
 
Depuis cette découverte macabre en mai dernier, les familles des combattants morts ont de nouveau contacté les autorités turques pour récupérer les restes de leurs enfants après des testes d’ADN.
 
Une séparation de 27 ans
 
Sabiha Altıntaş, habitant Bitlis, est une de ces mères kurdes à la recherche des ossements d’un enfant tué lors de combats par l’armée turque. Altıntaş vient d’enfin retrouver les ossements de son fils Burhan Altıntaş que les autorités turques lui ont remis dans une boite en plastique après des testes d’ADN.
 
Altıntaş n’avait plus vu son fils, quand il est parti rejoindre la guérilla kurde il y a 27 ans déjà. Elle a appris assez tard, que son fils était tombé martyre en 1994. En 2014, la famille Altıntaş apprend que les restes de Burhan Altıntaş ont été enterrés au cimetière de Garzan. Mais quand l’armée turque détruit le cimetière en 2017, la famille a de nouveau cherché les restes de Burhan en faisant un teste d’ADN.
 
Il a fallu 3 ans et une découverte macabre par des passants qui ont vu des restes d’humains dépasser d’un trottoir d’Istanbul en mai 2020, pour que la famille de Burhan obtienne enfin ses restes dans une boite en plastique transparente, à Istanbul.
 
Regarder les os de son fils un court instant
 
Quand les autorités turques remettent la boite des os à la mère, elle veut l’ouvrir pour voir les restes son fils. Ses proches l’en empêchent d’abord. Mais comme elle insiste, ils finissent par céder. Sabiha Altıntaş a déclare que quand elle a soulevé légèrement le bord du couvercle de la boite, elle a cru que son coeur allait s’arrêter. Mais qu’elle l’a ouvert finalement et qu’elle a regardé brièvement les ossements de son fils et s’est demandée si ceux qui ont mis les restes de son fils dans une boite c’étaient vraiment des musulmans, avant de refermer la boite.
 
Harcèlement continu d’Istanbul jusqu’à Bitlis
 
Une fois la boite en plastique contenant les restes de son fils sous le bras, la famille de Burhan reprend le chemin du retour pour l’enterrer à Bitlis. Sur des milliers de km qui séparent Istanbul de Bitlis, les policiers turcs ont suivi la voiture de la famille et dans de nombreuses villes, la famille a été arrêtée durant de longues heures pour des contrôles d’identité alors qu’ils avaient les documents en règle.
 
Sabiha Altıntaş a dénoncé l’acharnement des policiers et militaires turcs qui leur ont fait perdre plusieurs heures sur le trajet du retour à la maison.
 
Empêchée de contempler longuement les os de son fils
 
La mère Sabiha Altıntaş a déclaré que quand ils sont arrivés à Bitlis, il faisait nuit et que l’armée turque avaient encerclé le cimetière, pour empêcher les gens d’assister à l’enterrement. Seule, la famille Altıntaş a été autorisée à entrer dans le cimetière où les militaires les ont forcés à se dépêcher. Ainsi, la famille a rangé les os qu’ils ont sortis de la boite dans la tombes avec précipitation et ont dû quitter le cimetière, sans que la mère ait pu contempler les restes de son fils qu’elle n’avait plus vu depuis presque 30 ans. (Via Duvar)
 
En espérant que les milliers de mères kurdes – qu’on surnomme les « Antigone » des temps modernes – qui sont à la recherche des restes de leurs enfants depuis des années les retrouvent enfin, même dans une boite en plastique.
 
Image via Ahval 

TURQUIE. Nouvelle rafle anti-kurde à Amed

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TURQUIE / BAKÛR – De nombreux politiciens et femmes militantes kurdes ont été arrêtés à Amed lors de raids policiers.
 
Le régime turc continue sa guerre anti-kurde en arrêtant à tour de bras les responsables politiques et associatifs kurdes, malgré l’épidémie du coronavirus, dans la province d’Amed (Diyarbakir).
 
Ce matin, Gülistan Nazlıer, membre de l’association de protection des femmes Rosa, a été arrêté dans la ville d’Amed. (Jin news)
 
La vieille (7 juin), Suzan İşbilen et Eşref Mamedoğlu, membres de l’Assemblée du Parti du Parti démocratique des peuples (HDP), Ramazan Dengiz, du Parti des régions démocratiques (DBP), et Hasan Hayri Eroğlu et Hasan Kale, membres de la Confédération des syndicats révolutionnaires des travailleurs (DISK) ont été arrêtés lors de raids policiers.
 
Depuis la nouvelle vague de répression frappant le mouvement politique kurde, dont le parti HDP et le mouvement féministe kurde payent le plus lourd tribut, depuis mars 2020, 13 autres municipalités du HDP ont été saisies et des gouverneurs nommés illégalement ont remplacé nos co-maires. Le nombre total de municipalités kurdes saisies a ainsi atteint 51 (sur les 65 remportées par le HDP en mars 2019).
 
Le 22 mai 2020, la police turque a arrêté 18 responsables politiques et activistes kurdes – 13 femmes et 5 hommes – à Amed. Cette opération visait principalement les femmes politiciennes kurdes et les activistes de l’Association des femmes Rosa (RKD), du Mouvement des femmes libres (TJA), du Parti des régions démocratiques (DBP) et du HDP. La police a également fait une descente dans le bureau du RKD et a confisqué leurs documents en l’absence de d’avocats. Le RKD avait été créé après que toutes les organisations de femmes de Diyarbakir aient été interdites et fermées en 2016. C’est la seule organisation de femmes de la ville qui s’implique dans le travail de soutien et les luttes contre les violences envers les femmes.
 
A l’heure actuelle, des dizaines de milliers de Kurdes, dont des députés, des maires, des activistes, des féministes, des journalistes, des musiciens, des avocats, des défenseurs des droits, des étudiants… sont tenus en otages dans les prisons turques, certains depuis 2015.
 
Fidèle à sa tradition anti-démocratique, le régime turc s’acharne à détruire le peuple kurde qui lutte de façon pacifique pour ses droits élémentaires. Mais l’Etat turc dénie le droit d’existence des Kurdes et veut les assimiler de force en interdisant leur langue, culture et en pillant leurs richesses naturelles, leur patrimoine, comme on l’a vu avec l’inondation d’Hasankeyf -ville antique de plus de 12 000 ans – sous les eaux du barrage Ilisu.

D’Afrin à Istanbul, les féminicides et les violences masculines présents partout où il y a l’Etat turc

Les crimes commis par l’État turc contre les femmes dans les zones qu’il occupe en Syrie ne sont pas différents de ceux commis en Turquie et au Kurdistan du Nord (Bakûr), selon les statistiques qui montrent une augmentation des cas de violence contre les femmes et la tolérance de l’État à l’égard des auteurs de crimes et de violences qui ne les condamne pas à des peines sévères.
 
Outre les pressions exercées par le gouvernement du Parti turc pour la justice et le développement (AKP) sur les femmes et les défenseurs de leurs droits en Turquie et au Bakur, les femmes sont confrontées à diverses violences – dont des féminicides – dans leur pays, alors que le régime turc continue de faire pression sur les femmes dans les zones occupées de la Syrie.
 
En un an et demi, plus de 620 femmes tuées en Turquie et au Bakur
 
La plateforme « Nous stopperons les féminicides » (Kadın Cinayetlerini Durduracağız Platformu – KCDP) a publié un rapport sur les violences faites aux femmes Turquie et au Bakûr (Kurdistan du Nord sous l’occupation turque), en 2019, selon lequel au moins 474 femmes ont été tuées, dont plus de la moitié dans des lieux publics.
 
Selon les rapports, en Turquie et au Bakur, plus de 146 femmes ont été tuées au cours des 5 premiers mois de 2020.
 
564 femmes victimes de violences dans les zones occupées en Syrie
 
Dans les régions occupées par la Turquie dans le nord-est et le nord-ouest de la Syrie (Jarabulus, Azaz, al-Bab, Afrin, Tal-Abyad et Serêkaniyê), l’organisation des droits de l’Homme du nord et de l’est de la Syrie a déclaré que plus de 1 564 femmes étaient exposées à divers types de violence, notamment les meurtres, les enlèvements, les viols et les violences physiques.
 
L’État turc n’a pas caché son mécontentement face au rôle des femmes politiques dans le nord et l’est de la Syrie, en visant la secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie, Havrin Khalaf, lors de ses attaques contre les villes de Tal-Abyad et Serêkaniyê en octobre 2019.
 
Les crimes de l’occupation turque ont récemment augmenté contre les femmes dans la ville occupée d’Afrin, ce qui a déclenché un tollé général, en particulier après la publication d’une vidéo d’un groupe de femmes dans une prison appartenant au groupe du mouvement al-Hamzat qui se déplace avec Ordres turcs, tandis que les sites publiés ont trouvé 5 filles nues dans une prison de La Division al-Hamza dans le quartier al-Zaydiyah dans la ville kurde d’Afrin, avec des enfants, sans parler de l’augmentation du nombre d’enlèvements de mineurs.
 
Selon Samira Ibrahim, membre de l’Organisation des droits de l’Homme à Afrin, les crimes de l’occupation turque augmentent jour après jour contre les femmes à Afrin, en raison d’actes barbares tels que des enlèvements, viols et meurtres.
 
Samira Ibrahim dit avoir documenté plus d’un millier d’enlèvements de femmes à Afrin, et 60 femmes ont été tuées, dont trois se sont suicidées dans des circonstances mystérieuses, en plus de 65 femmes violées.
 
Après que la Turquie a occupé les villes de Tal-Abyad et Serêkaniyê en octobre 2019, l’Organisation des droits de l’Homme dans le nord de la Syrie a documenté des cas de 10 femmes tuées dans des circonstances mystérieuses et de 52 femmes qui ont subi diverses blessures et 11 cas d’enlèvement et de viol.
 
Appel à la mise en œuvre des conventions pour protéger les droits des femmes
 
Les femmes en Turquie et au Kurdistan du Nord attendent l’application de la Convention d’Istanbul [un traité du Conseil européen pour la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique] qui a été ratifiée par 45 pays européens le 11 mai 2011 à Istanbul.
 
Bien que la plupart des pays européens aient signé l’accord pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, les cas de violence intentionnelle augmentent de jour en jour dans divers pays du monde, en particulier en Turquie, qui a adopté l’accord pour prévenir la violence à l’égard des femmes et protéger la famille légalement.
 
Cependant, selon les femmes en Turquie, dans la vie de tous les jours, les dispositions de l’accord ne sont pas appliquées et elles soulignent que le gouvernement ne respecte pas l’accord.
 
Ayse Gokhan, porte-parole du Mouvement des femmes libres (Tavgera Jinén Azad – TJA), a déclaré que les femmes traversent une étape historique en développant leurs organisations et institutions féminines, car elles résistent dans tous les domaines et ont réalisé des gains importants.
 
Elle a souligné que les réalisations des femmes, en particulier au Bakur et au Rojava, dans le nord-est de la Syrie, n’étaient pas adaptées à la mentalité et au régime autoritaire turc. ajoutant que « par conséquent, jour après jour, les attaques contre les femmes et les mouvements de femmes réclamant leurs droits se multiplient. »
 
Concernant les crimes commis par le gouvernement turc en Turquie et au Bakur, Gokhan a déclaré que dans le monde entier, y compris en Turquie, des lois qui sont nécessaires pour protéger les droits des femmes, mais que personne ne les applique.
 
Gokhan confirme qu’en 2015 et 2016, le gouvernement turc a détruit plus de 19 localités kurdes au Bakur, et tué des femmes et mutilé leur corps, en plus de son attaque contre le mouvement des femmes libres (TJA) et l’Association des femmes Rosa le 22 mai et l’arrestation de ses militantes. Elle a déclaré: « Le gouvernement turc ne peut pas changer sa mentalité. Dans les régions qu’elle occupe dans le nord et l’est de la Syrie, comme Afrin, Tal-Abyad et Serêkaniyê, des femmes continuent d’être enlevées, violées et tuées. »
 
Gokhan a appelé les organisations humanitaires internationales, les Nations Unies et les pays qui ont signé des accords pour protéger les droits des femmes à gir pour mettre fin aux crimes contre les femmes en Turquie, au Bakur et dans les régions que la Turquie occupe en Syrie.
 
 
 
 
 
 

« Je ne peux pas respirer »: Le cri d’une Kurde dénonçant le racisme étatique français que sa famille a subi il y a 24 ans

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PARIS – Depuis le meurtre raciste de George Floyd par un policier américain le 25 mai 2020 à Minneapolis, aux États-Unis, [et celui du jeune Kurde Baris Cakan par trois fascistes turcs à Ankara] on assiste aux protestations dans de nombreux pays du monde appelant à mettre fin au racisme étatique dont les violences policières à caractères racistes n’en sont que les conséquences et non pas la cause.
 
En France, une des affaires emblématiques pointant du doigt le racisme institutionnalisé est le décès d’Adama Traoré, 24 ans, le 19 juillet 2016 à la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), après son interpellation à Beaumont-sur-Oise. Depuis, sa mort a pris une ampleur médiatique suite à de nombreuses plaintes déposées concernant un possible homicide involontaire, de supposées entraves à l’enquête et non-assistance à personne en danger. La soeur d’Adama, Assa Traoré a même créé le « Comité vérité et justice pour Adama » afin d’obtenir justice pour son frère. (On se souvient également de la mort à Clichy-sous-Bois de Zyed Benna (17 ans) et Bouna Traoré (15 ans) électrocutés le 27 octobre 2005 dans l’enceinte d’un poste électrique dans lequel ils s’étaient réfugiés pour échapper à un contrôle de police. Muhittin Altun, un jeune Kurde de 17 ans, était également avec Zyed et Bouna et il a été grièvement blessé et traumatisé à vie. La justice française a acquitté les 2 policiers que les proches de Zyed et Bouna accusaient de « non-assistance à personne en danger » et « mise en danger délibérée de la vie d’autrui ».)
 
Aujourd’hui, alors que nous dénonçons le racisme étatique turc dont son victimes des millions de Kurdes de Turquie, nous sommes tombées sur le témoignage d’une Franco-Kurde qui a perdu son frère avec 2 autres jeunes dans un accident de voiture, qu’elle qualifie de « douteux », à Cherisy-les Osmaux (28), en 1996. Elle dénonce le racisme institutionnel dont sa famille d’origine étrangère aurait été victime et dit que 24 ans après la mort de son frère et un procès non abouti, sa blessure s’est ré-ouverte quand elle a vu les manifestations anti-racistes qui secouent le monde ces temps-ci et surtout quand elle a vu la soeur d’Adama Traoré se battre pour obtenir justice pour son frère. Alors, en tant que Kurdes pleurant tous les jours la persécution du peuple kurde dans tout le Kurdistan, nous avons voulu partager avec vous son témoignage qui est un cri de rage et un appel à l’aide pour obtenir « justice » dans la mort de son frère et la tentative de criminalisation de son frère mort.
 
Voici le témoignage de K. S.:
 
« Aujourd’hui, je me suis réveillée avec une atroce douleur au coeur, c’est parce qu’hier je me suis couchée avec les images de Georges Floyd et les mots de la soeur d’Adama Traoré et ce n’est pas un HASARD…mais j’avais fait semblant de l’oublier…
 
Et je me souviens de la mort de mon frère Özgür ŞENGÜL, un dimanche du 3 novembre 1996. C’était un dimanche…(On est dimanche et c’est la fête des mères) et moi j’étais à la maternité pour donner VIE à mon fils aîné. ..Mon frère est mort dans un « accident » de voiture douteux au Petit Cherisy-les Osmaux (28) avec 2 de ses copains chéris tandis que le 3ême à survécu. .. Nous venions de perdre 3 frères et le 4e était entre la vie et la mort. Ce fût la fin du monde pour notre famille et surtout pour les parents qui avait perdu d’autres enfants dans des accidents…
 
Mais malheureusement parmi ces jeunes il y avait un fils de policier. Un an après, à la veille du réveillon, nous avons reçu à la maison un huissier qui nous remis une plainte contre mon frère qui soit disant était le conducteur de la voiture volée. C’était insupportable ! on savait que ce n’était pas lui. Il était le seul mineur à bord de la voiture et de plus il s’était blessé au foot à sa jambe droite… Il était chez Jean (un copain) et il m’avait demandé d’aller le chercher car il n’arrivait pas à marcher…
 
Nous avons pris plusieurs avocats et aucun n’a pu nous défendre et un notable de Dreux à fait semblant de nous défendre. ..Nous sommes aller jusqu’à la Haute Cour de Cassation mais l’affaire à été classée. Alors qu’il est indiqué sur le premier PC. de la police que la voiture était couchée sur le flanc droit et qu’Ozgur était aussi à droite et que le corps de son ami était au-dessus de son corps… Et il n’avait pas l’impact du volant sur la poitrine. Mais alors qui avait les traces du volant sur le corps ?
 
Les témoins ont été intimidés et n’avons pas pu nous défendre.
On était victime et on a voulu faire de nous des criminels…car nous étions des étrangers et un peu plus basanés…
 
Halte au racisme!
Halte à l’injustice!
Justice pour ÖZGÜR !
Sauvons sa mémoire! »

JINWAR, un des fruits de la révolution du Rojava

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SYRIE / ROJAVA – Le mouvement des femmes du Rojava, Kongra Star rend hommage au travail accompli par les habitantes de JINWAR, le village des femmes libres abritant essentiellement des femmes, kurdes ou arabes, victimes de violences masculines ou des femmes pauvres avec enfants.
 
Voici le communiqué de KONGRA STAR:
 
« Parfois, nous pensons que les révolutions sont des explosions, un moment où tout change. Mais la révolution, même si elle comporte des moments d’implosion, est un processus qui se construit lentement, qui se produit tous les jours dans nos vies, dans nos foyers, dans la façon dont nous nous rapportons à notre environnement naturel et humain.
 
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La révolution du Rojava, la révolution des femmes, nous montre ce processus dynamique et sans fin. Jinwar, le village des femmes, est un grand exemple de la façon de marcher sur le chemin révolutionnaire, sans renoncement mais sans précipitation, parce que nous allons ensemble et nous allons loin.
 
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Jinwar est un projet pour l’auto-organisation des femmes, pour leur autonomie non seulement par rapport au patriarcat mais aussi par rapport au système capitaliste. Les femmes s’organisent pour les champs, leur santé, les fournitures, les enfants… Pour toutes les sphères de leur vie et de leur communauté.
 
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Jinwar est un engagement en faveur d’une société écologique. Il y a quelques mois, l’installation de panneaux solaires a pu être réalisée. Différents arbres et plantes sont également cultivés, rompant ainsi la monoculture du blé qui caractérise le Rojava.
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Jinwar signifie également autonomie en matière de santé. En mars dernier, la clinique de santé est devenue une réalité, une nouvelle étape révolutionnaire. La connexion avec la société par le biais des femmes qui visitent la clinique, la récupération des connaissances des femmes sur les plantes médicinales, l’enseignement aux jeunes
 
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JINWAR est une révolution qui se produit tous les jours. Chaque heure, on cuit du pain, on ramasse des plantes, on partage les soins aux enfants, on s’éduque mutuellement, on partage le travail et la terre, ou on assume la responsabilité de la légitime défense.
 
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Comme l’explique Öcalan, la rose a sa beauté et ses épines pour se défendre, et Jinwar et sa beauté révolutionnaire enlèveront ses épines si les djihadistes et l’État fasciste turc la menacent.
 
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Les femmes enlevées à Afrin et les femmes détenues à Bakur [Kurdistan du Nord sous occupation de la Turquie] sont un signe de l’objectif d’Erdogan et des autres puissances impérialistes. Ils veulent arrêter la révolution des femmes. Mais ils ne savent pas que nous sommes des graines et que la révolution croît à chaque instant.
 
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Jin, jiyan, azadî [Femme, Vie, Liberté] !

Le village des femmes libres, Jinwar est situé à l’ouest du district Darbasiya à Hasakê dans le nord de la Syrie, près de la colline historique de Kebaz et des villages de Karkand, Harba, Atishan et Kairouan. Le terrain sur lequel le village a été construit est un don du Comité économique des femmes.

La construction du village a débuté le 10 mars 2017 pour être ouvert aux femmes officiellement le 25 novembre 2018, La Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes

AFRIN. Meurtre d’une adolescente kurde enlevée par les gangs de la Turquie

ROJAVA – Le corps sans vie de Malak Nabih Khalil Jumah, 16 ans, a été retrouvé aujourd’hui près du village de Firiziya, à l’est de la ville d’Azaz. L’adolescente kurde avait été enlevée par les mercenaires de la Division Sultan Mourad le 23 mai 2020, dans le village de Derwish, dans le district de Shera, à Afrin.

Malak Nabih Khalil Jumah

Le canton kurde d’Afrin est devenu un enfer pour les Kurdes, surtout les filles et femmes qui sont enlevées, torturées, violées, mariées de forces ou tuées sous la torture. Malgré les appels répétés des Kurdes auprès des institutions internationales comme l’ONU ou les puissances internationales impliquées dans la guerre en Syrie pour qu’ils mettent fin aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par l’occupation turque, rien n’a été fait jusqu’à présent et les Kurdes qui n’ont pas fuit Afrin risquent d’être exterminés lentement mais sûrement.
 
Depuis l’invasion d’Afrin par la Turquie et ses alliés islamistes en mars 2018, des milliers Kurdes ont été kidnappés, arrêtés, torturés, d’autres ont été tués cruellement. Les gangs ont demandé des rançon à de nombreuses familles pour la libération de leurs proches, mais souvent, même après le payement d’une rançon, les familles n’ont plus revu leurs proches kidnappés ou ont découvert leurs cadavres jetés dans des champs ou dans la campagne.
 
Le 30 mai dernier, les organisations de femmes en Syrie du Nord ont lancé un appel urgent pour Afrin afin de mettre fin aux crimes de guerre et crimes – dont des féminicides – visant les femmes et devenus monnaie courante depuis l’occupation du canton par la Turquie en mars 2018.
Des représentantes des organisations féminines syriennes ont organisé une conférence de presse appelant à une action urgente contre les actes inhumains perpétrés par l’armée turque et les mercenaires alliés dans les zones qu’elle a occupées dans le nord-est de la Syrie.
La conférence de presse de Qamishlo a réuni des représentantes de Kongra Star Rojava, du Conseil des femmes syriennes, de l’Union des femmes syriaques, du Conseil des femmes du Parti de l’Union démocratique (PYD), de la Coordination des femmes de l’administration autonome de la région de Jazeera, du Bureau des femmes du Conseil démocratique de la Syrie ( SDC), Bureau des femmes de l’Autorité nationale arabe, Bureau des femmes du parti la Syrie de l’avenir, Conseil des femmes du nord et de l’est de la Syrie, organisation SARA contre les violences faites aux femmes.

Voici leur déclaration

« Depuis le début de l’occupation turque de la ville d’Afrin avec l’aide de ses mercenaires, ses violations et pratiques – qui relèvent de la catégorie des crimes de guerre [sous le silence de la communauté internationale]- se sont poursuivies malgré la résistance des habitants d’Afrin contre les déplacements forcés et le changement démographique systématique que recherchent l’occupation turque et ses mercenaires.
 
Les habitants d’Afrin sont quotidiennement exposés aux actes inhumains les plus brutaux et aux violences systématiques dont les femmes ont particulièrement souffert en raison des bombardements aveugles continus des zones d’al-Shahba, des enlèvements, des viols, des mariages forcés de filles mineures, de torture et le meurtre de femmes dans les camps de détention [du canton d’Afrin] afin de vider complètement la région de sa population.
 
Des événements récents, à la suite d’affrontements entre des groupes de mercenaires dans la région, ont mis à jour les crimes et abus commis dans les prisons. On a découverte des dizaines de femmes enlevées, dont la plupart d’entre elles étaient des kurdes qui étaient nues, torturées et abusées sexuellement. Il s’agit d’une violation flagrante des principes humanitaires et des conventions internationales.
 
Malgré toutes les pratiques auxquelles les femmes sont soumises et qui visent à briser la volonté consciente et organisée des femmes, leur résistance et leur lutte pour construire une société libre et démocratique en ont fait un symbole qui devrait recevoir une attention internationale.
 
En tant que femmes syriennes, nous appelons la communauté internationale, toutes les organisations de défense des droits de l’Homme et les mouvements de femmes à rompre leur silence et à jouer leur rôle pour mettre fin à l’occupation turque, à mettre en place une commission d’enquête des Nations Unies et les organisations des droits de l’Homme concernées afin de: arrêter les auteurs de ces crimes, qui sont des crimes de guerre, et fournir le soutien nécessaire pour protéger les femmes et soutenir leur résistance. »

TURQUIE. Une écrivaine kurde menacées de mort sur les réseaux sociaux

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TURQUIE / BAKÛR – Les Kurdes, l’opposition et les critiques du gouvernement AKP-MHP continuent de recevoir des menaces de la part de sbires fascistes d’AKP-MHP.
 
La féministe, chercheuse et écrivaine Gülfer Akkaya a déclaré qu’elle avait reçu des menaces de mort par un compte Instagram nommé Jitem Turkiye / KodAdım : Yeşil.
 
Certains des messages disaient « Şewbaş (« bonsoir » en kurde), la mort te trouvera, Jitem* ».
 
Akkaya, qui a porté plainte a parlé à ANF des menaces qu’elle a reçus.
 
Quand avez-vous commencé à recevoir des messages de menace?
 
J’ai commencé à les recevoir le dimanche 31 mai à 14h15. Et je continue de les recevoir.
 
Aviez-vous déjà reçu de tels messages auparavant?
 
Oui. Qui n’en reçoit pas ?
 
Comment utilisez-vous généralement vos comptes de réseaux sociaux?
 
Je partage des nouvelles, des chansons, des caricatures, des photos que j’ai prises, ainsi que mes propres photos et commentaires sur l’actualité. Je suis écrivaine, j’écris également sur mes livres publiés et partage des articles que j’ai publiés dans différents médias. Je partage des nouvelles sur les actions auxquelles je participe. Je partage tout ce que je veux. Mes comptes reflètent ma façon d’être.
 
Que pensez-vous des menaces de mort proférées sur les réseaux sociaux?
 
Je pense que ce ne sont pas des coïncidences ou des actes isolés. Le langage qu’ils utilisent, les noms de compte, les symboles sont communs. Comme tout le monde l’a mentionné, vous pouvez éviter les trolls. Ce sont des gens qui font tout ce que vous leur avez demandé pour [un peu d’argent]. Il y a beaucoup de gens comme ça. Mais ceux qui les utilisent les jettent quand ils ne sont plus nécessaires. La personne qui menaçait Rakel Dink a été arrêtée et emprisonnée. (…)
 
Que ressentez vous?
 
Je ne ressens pas grand-chose en fait. Personnellement, j’ai aussi beaucoup de travail. (…) Nous luttons contre le mariage des enfants à l’âge de 12 ans, nous luttons pour la loi contre les violences masculines, nous avons dû y faire face tout en poursuivant nos travaux sur les problèmes des femmes alévies. Nous avons traité ces types de menaces récemment, car il est clair qu’elles proviennent du même endroit. Et le gouvernement les ignore. Encore une fois, je voudrais demander au ministère de l’Intérieur et au gouvernement pourquoi ils se taisent. Ne nous entendent-ils pas? Est-ce possible?
 
Comment interprétez-vous le fait qu’un compte proférant des menaces s’appelle «JİTEM»?
 
Il n’y a pas un mais plusieurs comptes. Ils visent à faire taire et intimider les gens en faisant peur et en menaçant. Il y a tellement de comptes à ce sujet et ils ciblent tant de personnes en même temps.
 
Un mail de menace a été envoyé à la fondation Hrant Dink. JITEM, qui a tué des gens dans les années 90, envoie maintenant des messages de menaces aux personnes portant ce même nom.
 
Pensez-vous qu’ils peuvent être sûrs d’agir parce que rien ne se passera? D’où tirent-ils ce courage?
 
Je viens de mentionner que ce ne sont pas des attaques individuelles, ces comptes ne sont pas des comptes individuels. Le gouvernement encourage les discours de division et de polarisation, sinon ils auraient déjà été trouvés et punis. (ANF)
 
* Qu’est-ce que JİTEM ?
JİTEM est le nom du service de renseignements de la gendarmerie turque. JİTEM est l’abréviation de Jandarma İstihbarat ve Terörle Mücadele (service de renseignements et anti terrorisme de la gendarmerie).
 
Le JİTEM a été actif dans le conflit kurde en Turquie. Après le scandale de Susurluk, les anciens premiers ministres Bülent Ecevit et Mesut Yılmaz ont confirmé l’existence de JİTEM. (Wikipedia)
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcées et meurtres – commis par les escadrons de la mort de JITEM – ont été signalés dans les régions kurdes de la Turquie.

Leyla Güven: Je serai avec mon peuple jusqu’à ce que la liberté soit atteinte

TURQUIE / BAKÛR – « Le moment le plus sombre de la nuit est le moment le plus proche du nouveau jour. Nous sommes très proches du succès. Nous ne sommes pas ceux qui sont dans une situation difficile »
 
La députée kurde et coprésidente de l’association de la société civile DTK (Congrès de la société démocratique), Leyla Guven a envoyé un message depuis la prison où elle est de nouveau tenue otage depuis jeudi soir.
 
La députée du HDP Hakkari, Leyla Güven, qui a été privée d’immunité parlementaire jeudi, a envoyé un message à l’agence Jinnews.
 
« Nous sommes les représentants d’un peuple dont l’identité, la culture et l’existence sont niées », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Il n’est pas facile de représenter un peuple qui sacrifie tout pour revendiquer son existence.
 
Mais en tant que femmes kurdes, nous étions Sara à Paris, Arin Mirkan au Rojava, Avesta Xabur à Basur et avons résisté et survécu. Après tout, nous sommes les successeurs d’une tradition de lutte. Il n’est pas nécessaire d’être député pour représenter le peuple kurde. Nous continuerons notre lutte dans tous les domaines de la vie, tout comme nos camarades avant nous.
 
En tant que femme kurde, je donne ma parole à notre peuple. Je serai à chaque étape de la lutte du peuple kurde vers la liberté. J’envoie mon amour et mon respect à tout notre peuple, en particulier au peuple d’Hakkari. Que le cœur de notre peuple soit large. Le moment le plus sombre de la nuit est le moment le plus proche du nouveau jour. Nous sommes très proches du succès. Ce n’est pas nous qui sommes dans une situation difficile. »
 

Horreurs d’Afrin. Des femmes kurdes retrouvées dans des conditions inhumaines dans une prison secrète

SYRIE / ROJAVA – Nues, sales, effrayées. Ainsi ont été retrouvées les onze femmes faites prisonnières par les milices djihadistes d’Al Hamza, affiliées à l’armée turque avec laquelle elles contrôlent la région d’Afrin, en Syrie. C’est dans une prison secrète que s’est tenu le théâtre des horreurs. Onze femmes kurdes ont été enlevées et détenues dans un état inhumain, en violation du droit international, des conventions de Genève, contre tous les scénarios imaginables. La prison a été découverte après un affrontement entre les mercenaires d’Al Hamza et les mercenaires armés de Ghouta installés à Afrin.
 
Les mercenaires syriens de Ghouta ont pris le contrôle du siège d’Al Hamza, qui a mis au jour la terrible découverte et a demandé des explications explicites à Recep Tayyip Erdogan, qui occupe le canton kurde d’Afrin depuis 2018, après l’opération du « Rameau d’olivier ».
 
Ce n’est pas le seul fléau tenu dans le sombre silence des terres occupées par la Turquie. Les enlèvements de femmes et de filles kurdes ne cessent d’augmenter, comme le note l’Observatoire des droits de l’Homme d’Afrin: «L’esclavage sexuel est l’arme privilégiée contre les Kurdes par l’armée turque et les milices loyalistes. Une jeune fille de 16 ans, Malak Nabih Khalil Jumah, a été kidnappée le 23 mai. Pour la protéger d’un mariage forcé avec les milices djihadistes et d’un enlèvement, les parents avaient choisi d’arranger un mariage avec un proche. La fille a été kidnappée avant que tout cela ne puisse arriver. Quelques jours plus tôt, d’autres enlèvements et viols avaient eu lieu. »
 
Une matriochka faite de drames. Les mariages précoces qui ont lieu pour échapper au viol et à l’enlèvement. Une succession de violences physiques et psychologiques que les filles et les femmes kurdes encore présentes à Afrin et dans les villages voisins sont contraintes de subir. (…) Droits humains violés à plusieurs reprises. Crimes contre l’humanité et génocide, telles sont les accusations qui peuvent être portées contre la Turquie et les milices djihadistes alliées car des violences répétées contre des individus et des groupes ont été commises sans distinction entre une situation de guerre et de paix.
 
Ils ont été persécutés car Kurdes, privés de la liberté de parler leur langue, victimes de meurtres barbares, en violation de tous les droits qui devraient protéger les vies humaines. La Cour internationale des droits de l’Homme ne peut plus, même maintenant devant onze femmes violées, nues et enfermées dans des prisons secrètes, rester dans un silence assourdissant. Un silence qui crée des lacunes et des espaces libres pour la violence inhumaine d’un État comme la Turquie, membre de l’OTAN.