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Une mère kurde et son fils protègent ensemble le Rojava

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ROJAVA – AIN ISSA –  Sara Mihemed et son fils ont rejoint la révolution du Rojava ensemble et sont maintenant avec les forces de sécurité à Ain Issa.
 
Femmes, hommes, mères, pères… des familles entières de Kurdes participent à la protection du Rojava contre les groupes terroristes et l’Etat turc. Sara Mihemed et son fils font partie de ces familles. Elle est maintenant à la fois sa mère et sa commandante au sein des forces de défense civile à Ain Issa. En tant qu’asayish (sécurité publique), ils assurent la sécurité de la ville ensemble.
 
« Nous protégeons la ville et notre pays contre les forces d’occupation. Mères, pères, fils et filles participent ensemble à notre révolution. Nous ne voulons pas que les gangs djihadistes envahissent notre pays. C’est pourquoi mon fils et moi avons décidé de protéger notre pays. Pour cela, tout le monde doit se serrer les coudes et participer aux rangs de la résistance », dit Sara.
 
Elle est heureuse que son fils soit également présent : « Mon fils a rejoint l’association de son plein gré et de sa propre volonté. Normalement, c’est difficile pour une mère, mais je suis heureuse et fière de mon fils. Nous construisons la résistance côte à côte et nous voulons rendre service à la population. Dans la révolution du Rojava, les femmes et les hommes, les jeunes et les vieux, comptent autant. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous défendre contre les attaques turques. Ils veulent nous chasser de notre terre. Nous devons nous défendre ».
 
Le fils de Sara, Mihyedin Ehmed Saleh, est d’accord avec elle : « Nous sommes tous deux avec les Asayish de Ain Issa et nous travaillons pour protéger le peuple des attaques de l’État turc. Notre travail consiste à contrôler l’accès à la ville ».
 

Racisme anti-kurde. Un Kurde frappé dans le sous-gouvernorat d’Istanbul/Şişli

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TURQUIE – ISTANBUL – Mehmet Nuri Deniz a été insulté et tabassé dans le bureau du sous-gouverneur de Şişli à İstanbul à cause de son identité kurde. Deniz a porté plainte contre ses agresseurs.
 
Mehmet Nuri Deniz déclare avoir été battu par 3 employés du bureau du sous-gouverneur de Şişli, où il s’est rendu pour demander une aide sociale. Il a également déclaré qu’il a été victime de racisme et de discrimination à cause de son origine kurde.
 
Vivant à Feriköy dans le district de Şişli avec son épouse, Deniz, 34 ans, souligne qu’il va se battre jusqu’à ce que ceux qui l’ont battu et insulté à cause des son identité kurde soient jugés.

« Retourne dans ton village »

Deniz a raconté l’incident dans les termes suivants : « Lorsque notre village a été incendié dans les années 1990, nous avons quitté [la province orientale de] Bitlis pour İstanbul. Depuis, j’ai occupé différents emplois. Nous vivons actuellement à Şişli Feriköy. Je travaillais dans une usine textile mais ils ont licencié plusieurs travailleurs, dont moi, en raison de l’épidémie. Je n’ai pas pu payer mon loyer entre-temps.

La semaine dernière, le propriétaire est venu nous voir et nous a dit que « nous allions soit payer le loyer, soit quitter la maison ». Je suis d’abord allé au bureau du chef de quartier. Ils m’ont dit que je pouvais obtenir une aide sociale auprès du bureau du sous-gouverneur de Şişli. Je suis allé au bureau du sous-gouverneur. J’ai raconté ma situation à une personne nommée Mehmet me disant qu’il était le consultant du sous-gouverneur.
 
« Mon loyer mensuel est de 1 200 lires [environ 175 dollars américains]. Je n’ai pas pu payer mon loyer pendant quatre mois. Pouvez-vous le payer ? », leur ai-je demandé. On m’a répondu qu’ils ne pouvaient pas payer les quatre mois, mais seulement deux mois, soit 2 400 lires. Ils ont obtenu mon numéro de compte bancaire. Le vendredi, j’ai reçu un message disant : « Votre argent a été déposé ». Je suis allé à la banque pour retirer l’argent. Mais, j’ai vu qu’ils n’avaient déposé que 400 lires, comme s’ils se moquaient de moi.
 
Ils m’ont forcé à entrer dans l’ascenseur et m’ont battu.
 
« Je suis allé au bureau du sous-gouverneur pour demander de quoi il s’agissait. J’ai rencontré à nouveau ce consultant nommé Mehmet. Il m’a dit : « Est-ce qu’on doit te donner de l’argent ? Retourne d’où tu viens , retourne là-bas. Il est venu de Bitlis en tant que Kurde et veut vivre à Nişantaşı ! Retourne dans ton village, qui es-tu pour vivre à Nişantaşı* ? Pourquoi devons-nous te donner de l’argent ? Quand j’ai répondu, il y a eu une dispute verbale. Il m’a poussé et a essayé de me frapper.
 
« Puis il a appelé deux gardes de sécurité. Ils m’ont battu jusqu’à ce que nous allions vers l’ascenseur. Puis, un autre est arrivé et à trois ils m’ont battu.
 
« Ensuite, ils m’ont jeté dehors. Je suis allé au poste de police de Fulya immédiatement. Mais la police ne s’en est pas vraiment occupée. Je ne me souviens pas de son nom, mais ils m’ont emmené à l’hôpital pour mes blessures. Nous avons reçu un rapport faisant état de coups et blessures, mais j’étais dans un tel état que je n’ai pas vu le rapport. Je ne l’ai pas. J’ai fait une déposition à la police et je suis rentré chez moi. Quand je me suis senti mieux, je suis allé voir un avocat ».
 
« J’ai demandé de l’aide, j’ai été battu »
 
Deniz conclut ses remarques comme suit : « Ils m’ont insulté et battu alors qu’ils portaient l’uniforme de l’État. Je ne peux pas accepter cela. Alors que l’État est censé me soutenir, j’ai été battu. Je ne sais pas quoi faire. Je suis déchiré, tant moralement que matériellement. L’État est censé aider ses citoyens durant l’épidémie… J’ai été battu parce que j’ai demandé de l’aide ».
 
Deniz et son avocate Eren Keskin se sont rendus au tribunal d’İstanbul pour déposer une plainte pénale contre le bureau du sous-gouverneur de Şişli.
 
Bureau du Sous-Gouverneur : « Nous n’avons pas été informés »
 
Lorsque nous avons appelé le département juridique du bureau du gouverneur de Şişli, un fonctionnaire nous a dit : « La question ne nous a pas été notifiée. Il ne serait pas juste de faire une déclaration pour cette raison ». D’autres départements que le département juridique n’ont pas répondu à nos appels ».
 
* Nişantaşı est une ville surtout connue pour ses boutiques, cafés et restaurants luxueux.
 
 

Les soldats turcs ont tué un civil kurde à Van

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TURQUIE / BAKÛR – Les soldats turcs ont tué Emrah Görür, un Kurde de 20 ans, et blessé un autre civil kurde dans la campagne de Qaşqol, à Başkale, district de la province de Van.
 
Des témoins ont déclaré que Görür a été exécuté par balle. Görür a été tué alors qu’il irriguait son champ et gardait ses animaux. Les soldas l’ont d’abord étouffé avec un foulard, puis l’ont exécuté par balle.
 
 

6ème Congrès du PJAK : Pour l’unité et la démocratisation de l’Iran et du Rojhilat

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IRAN / ROJHILAT – Hêvî Dêrik, membre du parti du Kurdistan oriental PJAK, parle des décisions du sixième congrès du parti qui concernent à la fois l’Iran et le Kurdistan oriental.
 
Le « Parti pour une vie libre au Kurdistan » (Partiya Jiyana Azad a Kurdistanê – PJAK) a tenu son sixième congrès dans les montagnes du Kurdistan les 10 et 11 mars. L’une des participant.e.s était Hêvî Dêrik.
Hêvî Dêrik a déclaré : « Le congrès s’est déroulé sous la devise « Construire l’unité démocratique des peuples d’Iran avec le principe de la nation démocratique ». En conséquence, des évaluations et des analyses de la situation politique actuelle en Iran et au Kurdistan oriental ont été faites. Il a été discuté de la manière dont les changements peuvent avoir lieu. Plusieurs décisions importantes ont été prises sur la base de ces analyses. L’une d’entre elles était que la lutte pour la liberté d’Abdullah Öcalan et des prisonniers politiques sera renforcée ».
 
Hêvî Dêrik a souligné deux des thèmes centraux du congrès : la lutte pour l’unité nationale kurde et en même temps pour une unité entre les forces démocratiques de l’Iran.
 
La troisième voie et le modèle de confédéralisme démocratique
 
Hêvî Dêrik a expliqué qu’il est important pour le PJAK de prendre la troisième voie : « Lors du sixième congrès du PJAK, notre principale préoccupation était de trouver un modèle possible pour une solution à la crise et au chaos qui règnent actuellement en Iran et au Kurdistan oriental. Toutes les appréciations, évaluations et décisions ont tourné autour de ce sujet. La politique ainsi que la nouvelle conception du Moyen-Orient, que les puissances hégémoniques veulent réaliser avec les forces régionales et mondiales, n’incluent pas la volonté et les intérêts des peuples qui y vivent. C’est pourquoi le Congrès a défini la politique démocratique sous la forme d’un confédéralisme démocratique comme la troisième voie, la seule possible pour sortir de la politique des puissances hégémoniques ».
 
L’organisation de l’individu est une défense existentielle
 
Le congrès a également abordé le rôle particulier des femmes et des jeunes et les problèmes auxquels ils sont confrontés. Ce sujet a également fait l’objet de discussions approfondies, que Hêvî Dêrik a décrites comme suit : « Les problèmes des femmes, profondément enracinés dans la société, ont été analysés et, à partir de là, des conclusions importantes et des mesures pratiques ont été tirées qui suivront le congrès. Nous croyons fermement que la promotion de la lutte, de l’organisation et de la cohésion des femmes est la réponse la plus claire et en même temps la plus forte aux aspirations politiques actuelles du régime iranien, qui mène des attaques ciblées contre les femmes. Il en va de même pour les jeunes, qui ne peuvent réussir à défendre leur propre identité qu’en s’organisant ensemble ».
 
Lutte pour la démocratisation de l’Iran
 
Hêvî Dêrik a conclu  : « Le 6e congrès du PJAK a traité de toutes sortes d’attaques contre l’identité et la culture du peuple kurde. En conséquence, l’importance de la légitime défense a été discutée et mise au centre. À l’avenir, le PJAK travaillera de manière encore plus déterminée à la démocratisation de l’Iran et à l’unité de tous les peuples qui y vivent. Dans ce cadre, il a été décidé qu’à l’avenir il y aura des efforts diplomatiques accrus pour développer la coopération politique entre toutes les parties intéressées par la démocratie ».
 

AFRIN. La Turquie craint les femmes organisées et les attaque

SYRIE / ROJAVA – « L’occupation turque craint les femmes organisées et les prend pour cible ». Une responsable kurde d’Afrin appelle les femmes à manifester devant les bureaux de l’ONU pour protéger les femmes d’Afrin victimes de crimes de guerre, de torture, meurtres, viols, kidnappings…, et pour mettre fin à l’occupation d’Afrin par la Turquie et ses alliés islamistes.
 
L’Organisation des droits de l’Homme à Afrin-Syrie a documenté des statistiques sur les femmes qui ont subi des violences depuis l’occupation de la Turquie et de ses mercenaires d’Afrin jusqu’à nos jours. Le sort de plus de 400 femmes est inconnu, 61 femmes ont été tuées, tandis que les cas de viol étaient de 64 cas et 3 cas de suicide.
 
Au sujet des violations contre les femmes dans le canton d’Afrin occupé par les mercenaires alliés à la Turquie, Zalukh Rasheed, responsable de l’autorité des femmes dans le canton d’Afrin, a parlé à HAWAR : « Les femmes d’Afrin jouissaient de leur liberté et ont pu se développer par elles-mêmes, mais après l’occupation de la Turquie et de ses mercenaires, les femmes n’ont pas été épargné par leurs crimes sans cesse croissants. Ces crimes qui sont apparus consécutivement montrent la réalité de l’occupation turque sur les traces de ses ancêtres ottomans. Les Ottomans visaient les femmes afin d’intimider et de terroriser le peuple. »
 
Ils ciblent les femmes kurdes car elles sont les plus organisées de la société
 
Rasheed a évoqué le ciblage des femmes kurdes par l’occupant turc en particulier, et a ajouté : « Les femmes kurdes sont ciblées en particulier parce que les femmes kurdes sont bien organisées au sein de la société et  vis à vis de l’occupation turque. Elles essaient d’intimider la société. »
 
À la fin de son discours, elle a demandé aux droits humains et aux organisations internationales de ne pas tolérer ces violations, et a appelé toutes les femmes du monde à sortir manifester devant les Nations Unies afin d’exiger les droits des femmes persécutées d’Afrin.
 
 
 

TURQUIE. L’épouse de Selahattin Demirtas victime d’attaque sexiste sur Twitter

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TURQUIE – Hier, Basak Demirtas, l’épouse du politicien kurde, Selahattin Demirtas, a été victime d’un tweet sexiste de la part d’un pervers turc du nom de Vedat Muti. Un acte somme toute « anodin » dans un pays où être kurde est un crime aux yeux du pouvoir turc, alors être kurde et femme devient presque de la provocation pour tous ces hordes de fascistes turcs.
 
 
Suite au tweet abject visant mme Demirtas, de nombreux utilisateurs du Twitter ont lancé le hastag #BasakDemirtasSeninleyiz (Nous sommes avec toi Basak Demirtas) pour condamner l’attaque sexiste et demander l’arrestation de l’individu.
 
Ce matin, on a annoncé l’arrestation de Vedat Muti, tandis que Twitter a suspendu son compte.

Demirtaş: l’appel du HDP à une «alliance pour la démocratie» n’est pas une invitation à une alliance électorale

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TURQUIE / BAKÛR – Le politicien kurde emprisonné, Selahattin Demirtaş, a déclaré que l’appel de son parti (HDP) à une «alliance pour la démocratie» avait été mal interprété comme une invitation à une alliance électorale. «L’appel du HDP à une alliance pour la démocratie n’est pas pour une coopération électorale, mais est un appel à la sagesse commune pour créer un avenir radieux centré sur les principes de la démocratie», a déclaré Demirtaş.
 
L’ancien coprésident emprisonné du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtaş, a déclaré que l’appel du parti à une «alliance démocratique» avait été déformé et qu’il ne s’agissait pas d’une invitation à la formation d’une alliance électorale avec une autre opposition. des soirées.
 
Former une alliance pour la démocratie afin d’arriver au pouvoir
 
«Nos hauts responsables du parti ont constamment appelé à une alliance pour la démocratie, mais cet appel est constamment déformé. Par conséquent, il est nécessaire de l’exprimer clairement… L’appel du HDP à une alliance pour la démocratie n’est pas pour une coopération électorale, mais est un appel de sagesse conjoint pour créer un avenir radieux centré sur les principes de la démocratie», a déclaré Demirtaş.
 
Le message de l’ancien coprésident du HDP a été partagé le 13 juin sur ses comptes de réseaux sociaux, qui sont gérés par ses avocats. (Demirtas est tenu en otage dans une prison turque depuis novembre 2016;)
 
Demirtaş a également réfuté les allégations selon lesquelles le HDP aurait forgé une «alliance secrète» avec le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) ou le Parti İYİ (Bon), lors des élections locales du 23 juin 2018.
 
«Le HDP n’a en aucune façon, ouvertement ou secrètement, forgé une alliance avec le CHP ou le parti İYİ lors des élections locales. Il n’a pris que unilatéralement la décision de soutenir les candidats au CHP dans certaines des métropoles critiques pour que la démocratie s’améliore. Dans toutes les autres zones électorales, le HDP est entré dans la course aux élections contre tous les partis, y compris le CHP et le parti İYİ, avec ses propres candidats. Le HDP ne fait pas partie de l’Alliance Nationale», a-t-il déclaré.
 
Le HDP forme un comité pour une «alliance démocratique»
 
L’Alliance Nationale a été formée en 2018 par le CHP, le parti İYİ et le parti Saadet (SP) avant les élections locales.
 
Demirtaş a fait ces commentaires après que la co-présidente du HDP, Pervin Buldan, a déclaré le 8 juin que la porte du parti était ouverte à tous les partis d’opposition pour une «alliance».
 
«Personne ne pourra plus mener des réunions d’alliance avec le HDP à huis clos. Notre peuple n’accepte pas cela. Notre peuple veut une alliance transparente et ouverte. Notre porte est ouverte à tous les partis d’opposition pour cela», a-t-elle déclaré.
 
Le HDP, « au lieu d’approcher les autres, ouvrira ses portes à d’autres partis et ouvrira la voie à une alliance transparente et démocratique », a-t-elle déclaré.
 
Après que ses commentaires aient été interprétés par certains médias comme le HDP donnant le «feu vert» à l’alliance électorale avec les partis d’opposition, Buldan a publié une deuxième déclaration concernant la question le 12 juin.
 
«Avec nos déclarations, nous disons ‘alliance transparente’ et cela est interprété et reflété de manière différente par les médias pro-gouvernementaux. Notre appel à une alliance transparente est en fait un appel à une alliance démocratique dans un large cadre», a-t-elle déclaré.
 

Vallée de Zilan: une longue destruction écologique

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TURQUIE / BAKUR – Au Kurdistan du Nord sous l’occupation turque, la destruction du peuple kurde va de paire avec celle de sa nature et son histoire, dont l’exemple parfait est l’anéantissement de la ville antique d’Hasankeyf. La vallée de Zilan est sur le point de connaitre le même sort qu’Hasankeyf.
 
La vallée de Zilan, dans la région de Van, est parmi une des plus riches régions abritant des espèce endémique de plantes et d’animaux. Elle abrite également de grandes terres agricoles, des pâturages très fertiles et des sources d’eau. C’est l’un des endroits où vit le poisson darekh ou tarek, connu sous le nom de poisson de Van. Zilan est également riche en ressources naturelles telles que les minéraux.
 
La région de Zilan a accueilli de nombreuses civilisations, dont le Royaume d’Urartu ou le Royaume de Van, une civilisation qui s’est développée à l’âge du bronze et du fer.
 
La poursuite des politiques de destruction de la région par l’État turc est la construction de 4 barrages hydrauliques. La première chose à faire lorsqu’un projet de barrage commence est de forcer les gens à quitter leurs terres. La zone où sera située la centrale hydroélectrique finira par être désertée, sans population, sans animaux, sans terres agricoles.
 
Un premier projet de barrage hydraulique a été lancé à Zilan en 2014, dont la construction a été approuvée malgré l’objection des villageois. Il a été arrêté par la décision du Conseil d’État en 2015. Malgré la décision du Conseil d’État, la construction du barrage a été redémarrée il y a deux mois. (ANF)
 
Faire disparaître les traces du massacre de Zilan
 
En 1930, des dizaines de milliers de Kurdes ont été massacrés par l’Etat turc dans la vallée de Zilan et où des squelettes ainsi que des cartouches sont encore visibles 90 ans après le massacre. Avec ce barrage construit dans la vallée de Zilan, l’Etat turc compte faire disparaître les traces du massacre de Zilan.
 

ROJAVA. 700 femmes protègent les terres agricoles de la région de Cizire

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SYRIE / ROJAVA – Dans la région de Cizire, au nord-est de la Syrie, 700 femmes membres des structures féminines des Forces de défense civile participent aux patrouilles de protection contre les incendies criminels.
 
Les incendies de champs font partie de la guerre que la Turquie mène contre les régions autonomes du nord et de l’est de la Syrie et sert aux forces d’occupation comme méthode de politique d’expulsion systématique et de nettoyage ethnique. L’invasion du canton kurde d’Afrin en 2018 fut le début de la destruction systématique des bases de l’économie du Rojava par la Turquie. Cette tactique était à l’origine l’une des méthodes utilisées par les jihadistes d’ISIS/DAECH.
 
En 2019, une commission d’enquête de l’administration autonome a estimé les dommages causés par la destruction de zones cultivées par des feux criminels à l’équivalent de 33 millions d’euros.

Rien qu’au cours du premier semestre 2019, 420 Km2 de champs cultivés ont été détruits par l’armée turque et ses alliés islamistes. Cette année, plus de 200 km2 de champs ont été réduits en cendres par des incendies criminels. La Turquie et ses milices font tout ce qu’elles peuvent pour déstabiliser les zones autonomes du nord et de l’est de la Syrie et nuire à l’économie.
 
Les forces de défense civile (HPC) et HPC-Jin
 
Les habitants de la région autonome du nord-est de la Syrie font tous les efforts possibles pour protéger leurs moyens de subsistance. En ce moment, environ 45 000 personnes gardent les champs jour et nuit. Les volontaires se composent de 15 000 membres des forces de défense civile (Hêzên Parastina Civakî, HPC) et de leur aile féminine (HPC-Jin). Elles font partie du projet de la « Nation démocratique » et sont directement rattachées aux commissions de défense locales. 30 000 membres des forces de sécurité intérieure (Asayish) protègent également les zones cultivées du nord et de l’est de la Syrie.
 
Dans la région de Cizire, 700 femmes de HPJ-Jin sont impliquées dans la protection de l’agriculture. L’une d’entre elles est Fatma Mihemed, qui patrouille avec ses amis entre Qamishlo et Tirbespiyê (al-Qahtaniyya). Elle déclare : « L’incendie criminel ciblé n’est rien d’autre qu’une guerre contre l’économie de nos régions. Très peu d’entre nous possèdent des terres, c’est vrai. Mais il est de notre devoir à tous de défendre les moyens de subsistance de toute notre société ».
 
Fatma Mihemed
 
Cependant, Fatma Mihemed estime que les incendies causés par des mégots de cigarettes jetés sont au moins aussi graves que les incendies criminels délibérés des forces d’occupation : « Nous devons renforcer notre sensibilisation à une approche sensible et durable de la nature, également pour les générations futures. Le paysage du nord et de l’est de la Syrie fait partie de l’identité culturelle et géographique de notre région ».
 
Chacun doit se sentir responsable
 
L’une des amies de Mihemed est Evîn Ibrahim. Lorsqu’elle n’est pas en patrouille avec les femmes du HPC-Jin, elle siège au Conseil populaire de El Tenûriyê en tant que conseillère municipale. Ibrahim estime également que le traitement attentif de la nature doit être une préoccupation pour tous les habitants du nord et de l’est de la Syrie, et que la bande frontalière en particulier est une zone très sensible.
 
Evîn Ibrahim
 
Mihabad Adnan Omar ajoute que de nombreux feux de campagne ont été évités cette année grâce aux efforts intensifs des forces de sécurité et des autorités administratives autonomes :  « Bien sûr, il est presque impossible d’attraper les coupables, car la majorité des terres agricoles sont sous le feu de l’artillerie des gardes-frontières turcs ou des islamistes. Cependant, comme les forces de sécurité et les pompiers sont positionnés de telle manière qu’ils peuvent atteindre les zones résidentielles les plus reculées en quelques minutes, de nombreux feux de campagne pourraient être éteints avant de se propager ».

Eren Keskin : Nous vivons tous comme des otages

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TURQUIE – La coprésidente de l’Association des droits de l’homme (İHD), Eren Keskin, poursuivie pour ses tweets d’il y a 5 ans, a déclaré : « Il est tout à fait ridicule qu’une enquête ait été ouverte sur mes postes d’il y a 5 ans. La CEDH stipule qu’il faut « un danger clair et imminent ». Il n’y a pas un tel danger, ils ont attendu jusqu’à ce jour. La question kurde ne peut être résolue sans «parler». Comme ils ne veulent pas la résoudre, ils empêchent ceux qui pensent différemment. Nous vivons tous comme des «otages». »
 
L’avocate et défenseure kurde, Keskin est poursuivie par le parquet d’Istanbul en raison de ses tweets d’il y a cinq ans, alors que l’ « ouverture démocratique » était toujours en cours au sujet de la question kurde.
 
Keskin est accusée de «propagande pour une organisation [PKK]». Elle a annoncé qu’elle allait être entendue demain par le parquet :
 
« Je serais auditionnée demain par le parquet pour « propagande pour une organisation » en raison de mes publications Twitter de 2015. Les dossiers où j’ai été condamné à 17 ans, 2 mois au total attendent déjà à la Cour de cassation. Vous êtes littéralement « massacrer » la liberté d’expression ! »
 
«Je défends la liberté de pensée»
 
Keskin a déclaré : « J’exerce le [métier] d’avocat depuis 30 ans. De plus, je suis la coprésidente de l’Association des droits de l’homme (İHD). J’utilise les réseaux sociaux sur les questions des droits humains très activement. Les articles cités comme preuves pénales contre moi aujourd’hui datent de cinq ans.
 
Il ne semble pas y avoir de danger clair et imminent, comme le stipule la jurisprudence constante de la Cour européenne des droits de l’homme (Cour EDH) qu’aucun parquet ne m’a sommé de déposer à ce jour.
 
Je ne pense pas que mes pensées soient jugées par qui que ce soit. Je défends la liberté de pensée. En fait, elle est garantie par les articles 9 et 10 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), à laquelle la Turquie est partie.
 
Comme il y a longtemps que je n’ai pas partagé les messages pour lesquels vous m’interrogez, je ne me souviens pas dans quel but et pourquoi je les ai partagés. Je pense que ces messages doivent être considérés dans le cadre de la liberté d’expression.
 
De plus, lorsque la période de partage des postes est prise en compte, ils ont été publiés au cours du processus de résolution. Je n’accepte pas l’infraction reprochée. Je demande qu’une décision de non-lieu soit rendue à mon encontre. »
 
À propos d’Eren Keskin
 
Avocate, rédactrice en chef et chroniqueuse du quotidien fermé Özgür Gündem et fondatrice du Bureau d’aide juridique contre le harcèlement sexuel et le viol en détention. Elle est actuellement coprésidente de l’IHD. Elle lutte depuis des années pour les droits et libertés fondamentaux en Turquie, en particulier pour les droits des minorités, l’égalité des sexes et les violations des droits. Il y a encore plusieurs procès en cours contre elle.
 
Eren Keskin a reçu plusieurs prix: Prix de la paix d’Aix-la-Chapelle (2004), Prix Theodor Haecker pour le Courage Civique et l’Intégrité Politique (2005), figure emblématique de la lutte contre l’impunité de la Journée internationale pour mettre fin à l’impunité du Réseau international de la liberté d’expression (IFEX) (2013).
 
Keskin, qui était la rédactrice en chef du journal Özgür Gündem de 2013 à 2016, a été jugée dans 143 procès distincts, y compris celui qui a été déposé contre Özgür Gündem, qui a été clôturé par un décret statutaire. Elle est accusées d’ «insulte à la nation turque» et «insulte au Président».
 

«Il n’est pas possible de protéger le peuple kurde sans une politique combinée à une action militaire»

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Entretien exclusif avec Mazlum Kobanî, le commandant général des Forces démocratiques syriennes (FDS)
 
Syrian Democratic Times: qui est Mazlum Kobanî ? Comment était votre vie avant le début de votre carrière politique?
 
Général Mazlum Kobane: Je suis né dans la ville kurde de Kobanê, dans la campagne nord d’Alep, en 1967. J’ai été en école primaire dans ma ville, puis j’ai déménagé à Alep pour y terminer les études préparatoires et secondaires, puis j’ai été qualifié pour étudier l’architecture à l’Université d’Alep. J’ai été impliqué dans le travail politique et organisationnel avec des étudiants kurdes au début des années 80 pendant que j’étais à Alep.
 
SDT: Vous trouvez-vous plus proche d’une action politique ou militaire?
 
MK: Être Kurde signifie que vous avez une politique combinée avec une action militaire, et il n’est pas possible de protéger le peuple kurde sans faire les deux. Avec le début de la révolution en Syrie, j’ai commencé à travailler ici sur les affaires politiques et administratives à l’époque, mais avec la fréquence croissante des attaques contre nos régions par l’Armée syrienne libre (ASL), Al-Qaïda et l’Etat islamique (DAECH / ISIS), je voulais commencer une action militaire en organisant les forces militaires au Rojava pour protéger mon peuple. Maintenant, je me soucie à la fois de l’aspect militaire et de l’aspect politique.
 
SDT: Vous avez été parmi les premiers dirigeants à se précipiter pour participer au début du soulèvement syrien de 2011. Quelles sont les différences entre les débuts de votre travail politique et votre travail dans la révolution du Rojava, et quelles sont les différences de société entre les deux phases?
 
MK: Dans les années [1980], nous étions confrontés à une forte pression de la part du régime syrien lors de tout mouvement en Syrie. Les gens craignaient le harcèlement sécuritaire et le harcèlement des services de sécurité syriens, mais je peux dire que nous avons pu organiser la majorité des Kurdes dans les universités syriennes et les masses dans les villes et les campagnes. Même moi, j’ai été arrêté trois fois. Maintenant, les gens sont devenus plus organisés et il nous incombe davantage de les mettre en sécurité et de les protéger des massacres.
 
SDT: Que pouvez-vous dire sur la période 2011-2014? Quelles ont été les difficultés? On sait que les positions politiques à l’égard de la révolution du Rojava n’étaient pas claires par rapport aux puissances internationales, l’Amérique par exemple. Comment avez-vous réussi à créer les capacités en l’absence d’aide ou de coopération de l’étranger, contrairement aux autres forces d’opposition qui ont reçu un soutien matériel, politique et autre?
 
MK : Nous avons commencé à organiser les Unités de protection du peuple (YPG) avec le début de la révolution syrienne en 2011, quand la question dépendait entièrement de l’auto-efficacité de notre peuple. Nous n’avons reçu le soutien d’aucun autre parti, celui qui nous soutenait avec des bâtons portait les bâtons avec lui et qui nous soutenait avec le pistolet personnel que nous portions et qui nous fournissait des voitures et de l’argent et d’autres Je me souviens que notre arme la plus puissante à l’époque était les fusils automatiques de chasse. Mais après les attaques de DAECH contre Kobanê et la grande résistance dont nos combattants ont fait preuve là-bas, les avions de la coalition internationale ont commencé à soutenir nos forces par voie aérienne et à chaque pas que nous avons fait pour libérer le territoire syrien du terrorisme de DAECH, nous remplissions nos obligations de coopération avec la coalition internationale de manière transparente et cela nous a permis de fournir une plate-forme pour recevoir soutien et coopération.
 
SDT : Pourquoi, après la bataille de Kobanê, les YPG ont-t-elles été choisies pour être un allié de la coalition internationale contre DAECH?
 
MK: [Les YPG] étaient totalement déterminées à défendre Kobanê et ont résisté pendant 120 jours contre une organisation terroriste qui contrôlait de grandes villes telles que Mossoul, Raqqa, Deir Ezzor et Manbij en quelques jours (…). Après avoir coopéré avec la coalition internationale, [les YPG] se sont engagées à respecter les plans de la coalition de fournir uniquement un soutien aérien et ont obtenu des résultats à cet égard. Il s’agissait de la première force de la région à remporter la victoire sur l’Etat islamique dans le cadre de cet appui aérien fourni.
 
SDT: Parlez-nous des sentiments et du moral des forces militaires comme première expérience dans la lutte contre l’organisation terroriste la plus puissante? Et à propos de la période critique où Kobanê était juste à la veille de l’automne et quels étaient les facteurs qui pouvaient faire pencher la balance?
 
MK: Je ne nie pas que cette guerre ait marqué un tournant important dans l’histoire de notre lutte. Avant Kobané, l’Etat islamique nous a attaqués à al-Jazah à Tel Koger et nous avons pu y briser les attaques. En représailles à cette attaque, l’Etat islamique s’est préparé à une attaque plus importante contre Kobane. Non seulement en ce qui concerne Kobane et cette étape, depuis le début de la révolution, nous nous sommes engagés à protéger notre peuple et nos terres contre toute attaque et nous nous sommes engagés à le faire à toutes les étapes.
 
SDT: Confirmez-vous la complicité turque avec DAECH? La bataille de Kobanê a-t-elle été la dernière victoire victorieuse contre Daech militairement? Combien de martyrs sont à Kobane?
 
MK: La collusion turque concernant l’Etat islamique est claire pour l’opinion publique et a été documentée (…) avec des rapports et des vidéos des médias. Je pense que tous les services de renseignement locaux ont documenté cette collusion. Tous les terroristes de l’Etat islamique sont arrivés en Syrie via le territoire turc. Pendant la guerre de Kobané, l’Etat islamique a lancé ses plus grandes attaques contre la ville en utilisant le passage de la frontière turque, avec plusieurs véhicules blindés turcs sur le champ de bataille. Il est également clair pour l’opinion publique que tous les postes frontaliers syriens avec la Turquie étaient ouverts pendant le contrôle de DAECH pour l’année 2014 de 2016, mais ils ont été fermés après notre contrôle, nous y avons obtenu les documents des transactions commerciales qui ont pris place à l’époque avec la Turquie.
 
Oui, nous préparons la guerre de Kobane comme une bataille, le début de la fin de l’Etat islamique. 1 253 de nos combattants et de nos partisans sont tombés martyre.
 
SDT: Comment les forces des FDS ont-elles été établies et pourquoi?
 
MK: Après notre libération de toutes les zones kurdes sous la direction des Unités de protection du peuple (YPG), nous avons commencé à planifier la libération des zones à majorité arabe avec le soutien de la coalition internationale. À cette époque, il était nécessaire d’impliquer les jeunes et les habitants de ces régions dans une formation militaire plus large et plus large d’unités de protection. Nous avons profité de l’expérience des unités de protection du peuple, qui comprenaient toutes les composantes de la région, et nous avons élargi sa formation pour devenir les FDS en ce jour, une formation militaire avec des conseils militaires gérés par les habitants de chaque région séparément.
 
SDT: On sait que les grandes puissances hésitaient à libérer la prétendue capitale du califat, pourquoi les forces kurdes et les FDS nouvellement créées ont-elles été choisies pour combattre Daech dans [la] «capitale du califat» Raqqa? N’avez-vous pas ressenti la peur de l’échec? Qu’est-ce qui a motivé votre détermination à mettre fin à Daech en Syrie? Considérez-vous que c’est une bataille kurde contre le terrorisme ou une lutte humaine contre le terrorisme?
 
MK: Nous nous étions engagés avec la coalition internationale à libérer toutes les terres syriennes de la menace terroriste de Daech et nous étions prêts à aller partout pour combattre Daech. Raqqa était l’épine dorsale du terrorisme à l’époque, et cette ville a dû être libérée pour briser l’épine de l’Etat islamique dans la région. Au début, la Turquie était totalement contre et a entravé notre approche de Raqqa. À cette époque, nous avions l’expérience de la libération de Manbij et nous avons gagné la confiance du peuple syrien pour pouvoir libérer et gérer démocratiquement les régions.
 
Notre bataille a été l’étape de sauver l’humanité de l’Etat islamique, et de nombreux jeunes internationaux du monde entier ont participé avec nous, et ils sont tombés martyres ici aux côtés des jeunes Kurdes, Arabes et Syriaques.
 
SDT: Les FDS sont-ils une force kurde ou des forces syriennes? Pouvez-vous reconnaître les Forces démocratiques syriennes en deux phrases pour nous?
 
MK: Les FDS sont une force syrienne et nationale. Et une base pour former la future armée syrienne.
 
SDT: La bataille d’Afrin et sa résistance et ses sacrifices ont été douloureux. Dis nous à propos de cela. Avez-vous pris le retrait aux derniers instants après la résistance féroce et les grands sacrifices? Quelles sont les raisons du retrait? Et pourquoi Afrin a-t-il été occupé? Pourquoi n’avez-vous pas réussi comme à Kobane?
 
MK: Nous avons mené la bataille d’Afrin forcée de mener une guerre contre une force internationale dans une bataille déséquilibrée. Cependant, nos forces ont résisté avec le peuple d’Afrin pendant deux mois seulement contre les avions et la deuxième plus grande puissance terrestre de l’OTAN, plus de deux mille de nos combattants ont été martyrisés et les Turcs ont commencé dans les derniers jours de la bataille à commettre des massacres dans le au cœur de la ville, alors que les avions ont commencé à bombarder le cœur de la ville densément peuplée et ont tué des centaines de civils, d’enfants et de femmes. Nous avons été obligés de nous retirer pour éviter la destruction complète de la ville et les massacres. Les Turcs visaient des milliers de civils dans un complot international [sous le silence international devant] toutes les violations commises par l’armée turque selon un plan international convenu.
 
SDT: A propos de la bataille de Ras Al-Ain (Serê Kaniyê) et Tel Abiad (Girê Spî). Il était censé former une «zone de sécurité» entre vous et la Turquie à une profondeur de 5 km avec une garantie des États-Unis et des forces de la coalition. L’équipement lourd a été retiré, mais une vaste opération militaire a conduit la Turquie à occuper une zone de 140 km de large et de 20 km de profondeur. Que s’est-il passé dans les coulisses?
 
MK: À cette époque, nous travaillions avec les Américains pour parvenir à un accord avec la partie turque, nous avons lancé le mécanisme de sécurité, nous avons partagé tous les points de cet accord de manière transparente avec le public et notre peuple et nous nous sommes engagés à tous ces points, de supprimer les défenses au sol pour le retrait de tous les soldats des FDS et des armes lourdes. Nous avons retiré nos forces de défense des postes frontières avec confiance dans la médiation américaine. Mais la Turquie a violé l’accord prévu et les Américains n’ont pas rempli leurs obligations de médiateur dans cet accord, et nous nous sommes vus en quelques heures devant une deuxième guerre féroce.
 
SDT: Comment gérez-vous les grandes puissances de la région que vous contrôlez? La Russie, les États-Unis et, en outre, le régime syrien. C’est un gros dilemme. Comment pouvez-vous tous les gérer?
 
MK: Nous savons très bien que la solution à la crise syrienne passe par un accord avec les puissances internationales susmentionnées. Nous cherchons à travailler au sein d’un mécanisme de coordination, en coordination entre ces pays. Le dilemme est difficile, bien sûr, mais nous travaillons dans le cadre de la question syrienne, et ce type de travail est nécessaire.
 
SDT: Vous avez lancé l’initiative de dialogue kurdo-kurde. Où en êtes-vous maintenant? Et comment décrivez-vous les craintes des forces de la région et de vos partenaires face à ce rapprochement kurde? Ce dialogue aidera-t-il le dialogue syro-syrien?
 
MK: Le dialogue kurdo-kurde sera une clé pour parvenir à une solution syro-syrienne. Le processus d’unité kurde est un processus difficile, compte tenu de l’ingérence de forces extérieures en son sein et de son impact négatif, qui a ultérieurement déclaré sa position négative contre l’unité. Mais nous travaillons avec nos alliés américains et avec le soutien d’autres organismes internationaux pour réussir cette initiative. Jusqu’à présent, nous avons pu connecter les deux parties pour adopter une vision politique commune et nous travaillons à achever les étapes de suivi.
 

Le 18ème Festival international des films des cinéastes femmes a lieu en ligne

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TURQUIE – ISTANBUL – Le 18ème Festival international du film de cinéastes femmes aura lieu en ligne cette année, comme beaucoup d’autres festivals, en raison de la pandémie de coronavirus. Il s’ouvre aujourd’hui (vendredi) et durera jusqu’au 22 juin, présentant 38 films de différents pays ainsi que des débats et des rencontres avec les réalisatrices, sur le site Filmmor.
 
Le festival est divisé en plusieurs sections : Cinéma sur les Droits humains, Cinéma féminin, Notre corps est le nôtre, Sexe-genre-sexualité, environnement féministe, Mémoire féministe et Films non stop
 
L’un des joyaux du festival de cette année est l’hommage à Alice Guy-Balché, réalisatrice, scénariste et productrice de cinéma français, active dès la fin du XIXe siècle, et l’une des toutes premières à réaliser un film de fiction.
 
ANF s’est entretenu avec Melek Özmen de Filmmor à propos de cette édition du festival.

Nous sommes dans un processus difficile, mais le festival est une bonne nouvelle. Quels seront les films présentés à Filmmor cette année ?
 
Il y a un documentaire sur Alice Guy-Blaché, « Be natural, l’histoire cachée ». Tous ceux qui font ou aiment le cinéma devraient connaître la cinéaste qui a inventé cet art. Nous aurons l’occasion de voir trois films de Claire Pijman. Au total, nous montrerons 38 films. Et bien sûr, nous aurons des réunions en ligne avec les réalisatrices, des représentantes de l’industrie, des ateliers comme celui sur la façon de faire son propre film chez soi.
 
Comment allez-vous gérer le programme ?
 
Le festival sera en ligne. Les projections de films se feront sur inscription et réservation sur le site du festival. Des entretiens et des réunions sont également prévus. Les interviews seront également diffusées sur les réseaux sociaux. Lorsque nous avons essayé de rendre le festival gratuit, nous n’avons pas pu le faire avec les plateformes en ligne qui vendent des billets. Nous avons donc mis en place notre propre plateforme en ligne. Nous allons l’essayer pour la première fois, j’espère que tout se passera bien.
 
Comment peut-on s’inscrire alors ?
 
Les spectateurs doivent s’inscrire sur filmmor.org et s’inscrire aux films ou aux événements que vous souhaitez suivre.
 
Quelles sont les questions qui concernent les films que vous avez reçus cette année ?
 
Chaque sujet sur cette planète est le sujet du cinéma féministe, tout nous concerne. Le cinéma des femmes ne traite pas de questions particulières qui sont réservées aux femmes ou qui leur sont adressées. Il y a des films qui abordent le cinéma et la vie sous un angle plus féministe, mais il y a des films sur tous les sujets.
 
Comment la pandémie mondiale va-t-elle affecter les réalisatrices ?
 
Nous appelons notre festival « le Festival du film de femmes » parce que c’est notre mission historique, mais nous sommes un festival de cinéma. D’autres festivals font la promotion du cinéma masculin. Nous verrons les effets de la pandémie sur le cinéma dans un avenir lointain. Des secteurs comme le cinéma auront clairement des difficultés, mais nous pouvons prédire que les plus touchés ne seront pas les cinéastes masculins.
 
Les secteurs qui portent le fardeau de la pandémie sont des secteurs à prédominance féminine. Le travail des femmes est devenu encore plus difficile. Tant à la maison qu’à l’extérieur. Comme toute crise, il s’agira également d’une crise de genre. Heureusement, nous avons aussi beaucoup d’expérience pour lutter contre les mauvaises conditions. Je pense donc que nous pouvons faire face à cette crise et trouver de nouvelles possibilités et voies de sortie.
 
Comment Filmmor a-t-il été touché ?
 
Nous n’avons jamais fait de pause pour nous assurer que nous pouvions être en ligne. Nous travaillons à la maison, car nous ne pouvons pas nous rendre au bureau avant la fin de l’épidémie. En dehors de ces limites, les conditions de travail de l’équipe d’Istanbul du festival ne sont pas trop difficiles. Nous sommes très tristes à cause du raid et des arrestations qui visent les membres de l’association des femmes Rosa [une centre géré par des militantes kurdes] à Diyarbakır. L’équipe de Diyarbakır nous remonte le moral grâce à WhatsApp. Nous essayons de trouver un équilibre entre ce qui s’est passé, ce qui devrait être, ce que nous pouvons faire, et de partir de là.