Accueil Blog Page 789

Arrestations politiques en Turquie, la France appelée à choisir son camp

0
PARIS – La semaine dernière, le régime turc a fait arrêté plus de 85 membres d’HDP et des militant.es kurdes, prétextant les manifestations de soutien à Kobanê qui avaient eu lieu en 2014. Le maire de la ville de Kars, Ayhan Bilgen, l’ancien député Sirri Süreyya Önder et de nombreuses activistes femmes étaient parmi les personnes arrêtées.
 
Ce nouveau génocide politique visant la volonté du peuple kurde a indigné les ami.es des Kurdes en France et dans le monde. Dans une déclaration commune, plusieurs organisations, associations et partis politiques français et kurdes réunis au sein de la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan condamnent ces arrestations arbitraires et appellent le gouvernement français à sanctionner la Turquie et à soutenir les défenseurs des libertés et de la démocratie.
 
Voici la déclaration de la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan:
 
« La Turquie franchit un nouveau pas dans la répression. Vendredi 25 septembre, 82 militants et militantes du HDP (Parti Démocratique des Peuples) ont été arrêtés sur ordre du Président Erdogan, parmi celles-ci l’ancien député Sirri Sûreyya Önder, Aylan Bilgen, maire de la ville de Kars et de nombreux cadres de ce parti.
 
Le HDP fait l’objet d’une répression implacable depuis de nombreuses années. Selahattin Demirtas, ex-président et ancien rival du président turc Recep Tayyip Erdogan à l’élection présidentielle, est en prison depuis 2016.
 
Le parquet d’Ankara reproche à ces hommes et femmes d’avoir manifesté leur solidarité avec les Kurdes de Kobané pendant le siège de la ville par les terroristes de Daesh qui étaient soutenus par la Turquie.
 
Ces nouvelles arrestations interviennent après celles de nombreux maires kurdes dont les municipalités, 47 sur 65, ont été placées sous administration de l’Etat bafouant le suffrage universel et le résultat des élections municipales de 2019.
 
La Turquie foule aux pieds les droits humains, les libertés individuelles et collectives, écrase l’opposition sans que cela n’entraîne de sanction à son encontre de la part de l’Union Européenne plus prompte à le faire vis-à-vis de la Russie pour une suspicion d’empoisonnement de l’opposant russe Alexei Navalny.
 
La France et son Président Emmanuel Macron portent une lourde responsabilité en légitimant la répression en Turquie lorsqu’elle arrête et expulse vers ce pays des militant-es kurdes, à l’exemple de Mehmet Yalçin, celui-ci a été emprisonné dès sa descente d’avion à Istanbul. Il en est de même avec le gel des comptes bancaires de militant-es associatifs kurdes.
 
Cela doit cesser, il ne peut y avoir de défense des droits humains à géométrie variable.
 
La Coordination Nationale Solidarité Kurdistan condamne et dénonce ces arrestations, elle exhorte le gouvernement français à sanctionner la Turquie et à se ranger résolument du côté des défenseurs des libertés et de la démocratie. »
 
Déclaration signée par:
 
Alternative Libertaire – Amis du Peuple Kurde en Alsace – Amitiés Corse Kurdistan – Amitiés Kurdes de Bretagne (AKB) – Amitiés Kurdes de Lyon Rhône Alpes – Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK) Association Solidarité France Kurdistan –Centre d’Information du Kurdistan (CIK) – Collectif Kurdistan Azadi Vendée – Conseil Démocratique Kurde de France (CDKF) – Ensemble – Mouvement de la Jeunesse Communiste de France – Mouvement de la Paix – Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F)- MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié́ entre les Peuples) – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Parti Communiste Français (PCF) – Réseau Sortir du Colonialisme – Union Démocratique Bretonne (UDB)) – Union Syndicale Solidaire – Solidarité́ et Liberté́ Provence

L’atelier de couture des réfugiées kurdes de Lavrio

0
ATHÈNES – Hier, les médias ont rapporté qu’un réfugié afghan de 61 ans avait décédé après avoir contracté le coronavirus dans le camp de réfugiés de Malakassa, en Grèce. Il y a quelques semaines, un énorme incendie détruisait le plus grand camp de réfugiés à Lesbos, toujours en Grèce où il y a également deux camps de réfugiés kurdes auto-gérés de Lavrio qui donnent de l’espoir au milieux de tableau de désolation. En effet, ces camps près d’Athènes accueillant plusieurs centaines de Kurdes venus essentiellement du Bakur et du Rojava ne reçoivent aucune aide du gouvernement grec ni des ONG humanitaires car la Turquie a réussi à faire passer ces femmes, enfants, vieillards pour des terroristes menaçant la Turquie ! Ainsi, livrés à eux-mêmes, ces rescapés de la guerre au Kurdistan ne survivent que grâce au soutien des militants organisés dans plusieurs pays d’Europe : France, Italie, Suisse…
 
Malgré toutes ces difficultés, les réfugiés kurdes de Lavrio ont concrétisé plusieurs projets, dont la construction d’un four à pain au printemps dernier, un atelier de confection de sacs, de masques anti-covid, etc. Ce dernier atelier est géré par les femmes du camp qui ont reçu plusieurs machines à coudre collectées par des militants.
 
Les femmes ont déjà fait dons de leurs masques à l’hôpital public de la ville de Lavrio et en en fabriquent d’autres pour les écoles de Lavrio. Pendant cet atelier de couture et de broderie, les participantes apprennent aussi l’anglais et l’allemand.
 
Rénata, de l’association suisse Anthropia, est à l’origine de cet atelier pour les femmes et les enfants des deux camps. Actuellement, une dizaines de femmes viennent régulièrement dans cet atelier et leurs créations sont vendues à Athènes et en Suisse grâce à un réseau tissé par Rénata et d’autres militantes.
 
Pour continuer à fabriquer des sacs et d’autres objets, les femmes kurdes ont besoin de matériel, dont des machines à coudre, des pelotes de laine ou de coton, du fil, du tissus, etc.
 
Si vous voulez soutenir les femmes Kurdes de Lavrio en faisant un don d’argent ou de matériel de couture, vous pouvez contacter Jacques Leleu, un militant français membre du « Convoi solidaire » dont la devise est « La solidarité est l’arme des peuples ! »
 
Ci-dessus les photos prises par Jacques pendant l’atelier de couture du premier camp de Lavrio:
 
 
 
 

Les gangs de la Turquie s’apprêtent à voler les olives d’Afrin

0
SYRIE / ROJAVA – À l’approche de la saison de récolte des olives, les gangs islamistes de la Turquie occupant le canton kurde d’Afrin se sont mobilisés pour voler la nouvelle récolte d’olives. Dans le village de Maamla / Maaml Ushaghi, dans le district de Rajo, les hommes armés de la brigade Sultan Mohammad Al Fateh se préparent à piller la récolte d’olives du village.
 
Comme l’a rapporté le correspondant d’Afrinpost au centre du district de Rajo, Muhammad Al-Fateh, un chef de gangs, est sur le point de collecter au moins 100 000 dollars dans le village, ce qui équivaut à au moins 220 millions de livres syriennes.
 
A Afrin, les mercenaires de la Turquie volent tout, à commencer par les olives, les feuilles de vigne, le sumac et tous les arbres fruitiers. Les arbres sont également coupés et vendus comme bois de chauffage.
 
Concernant le pillage des olives, l’estimation de l’ampleur du pillage sera extrêmement difficile, compte tenu de la baisse de la production en général, des coûts élevés du service et de la récolte dus au déplacement des populations et au manque de main-d’œuvre locale, et les coûts élevés du transport et du fret dus aux prix élevés du carburant, en plus des voleurs de colons et des mercenaires armés, ceux qui ont envahi les champs et volé de grandes quantités d’olives, en plus d’imposer le siège à Afrin, empêchant l’exportation de la production, la fixation des prix et même les marchands auxquels la production doit être commercialisée par l’occupation turque et ses agents.
 

Il était une fois le Kurdistan Rouge…

0

Puisque tous les yeux sont rivés vers le Caucase à cause de la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, rappelons la triste fin des Kurdes dans cette même région.

La République kurde du Kurdistan Rouge (Kurdistana Sor) a été fondée en 1992 comme la dernière chance de survie pour les Kurdes du Caucase, avec comme capitale la ville de Berdzor (Laçîn en kurde). Les parties au conflit actuel dans la même région (Karabakh), où vivaient des Kurdes depuis le IXe siècle, ont progressivement déplacé les Kurdes de leurs terres tout au long des XIXe et XXe siècles. (Voir l’article du Wikipedia pour plus de détails sur le Kurdistan Rouge)

La Turquie va-t-elle lancer une nouvelle offensive contre Shengal et le Rojava ?

0
Au moment où les attaques d’invasion de l’État turc contre le Kurdistan du Sud, le Rojava et la région yézidie de Shengal se poursuivent, le PDK construit des avant-postes et des points d’observation à la frontière du Rojava.
 
Le mois dernier, le KDP a construit de nouveaux avant-postes et points d’observation sur le triangle frontalier Shengal et Rojava-Bakur (le Kurdistan du Nord et le Kurdistan de l’Ouest), et des tranchées dans certaines régions.
 
Alors que les attaques d’invasion de l’État turc contre les zones de défense de Medya, en particulier Heftanin, au Kurdistan du Sud (Başûr) se poursuivent, la construction des postes de police du PDK à la frontière du Rojava, d’où aucune menace ne vient, soulève quelques points d’interrogation.
 
Suite à la visite de Nêçirvan Barzani, président du Kurdistan du Sud à Ankara le 4 septembre, les vols de reconnaissance de l’Etat turc se sont intensifiés dans la région kurde d’Irak en même temps que ses mouvements militaires à la frontière.
 
Le PDK a établi de nombreux points militaires le long de la ligne, à partir du triangle frontalier Rojava-Bakûr-Bashur, le long du Tigre jusqu’à la région de Sêmalka, les villages de Xanika, Mexfer et Sihêla, où il a expédié de nombreux peshmergas.
 
Les peshmergas du PDK, qui ont renouvelé et renforcé les avant-postes construits pendant la période de Saddam Hussein, ont également établi de nombreux points le long de la vallée du Tigre et creusent des tranchées à certains endroits.
 
Le KDP travaille avec fébrilité le long de la frontière au sud de la région de Sihêla, où le Tigre quitte le territoire du Rojava pour traverser les frontières du Kurdistan du Sud.
 
Des sources militaires dans la région ont informé l’ANF et ont déclaré que le mouvement à la frontière s’était intensifié au cours des 20 derniers jours et que l’activité des avions de reconnaissance de l’État turc avait également augmenté dans la région.
 
Au moment où l’Etat turc est occupé par des attaques d’invasion contre le Kurdistan du Sud, l’activité militaire menée par le PDK à la frontière du Rojava suscite des inquiétudes.
 
Les commissariats de police construits à la frontière avec le Rojava par le KDP, qui a imposé un embargo sur Maxmûr depuis plus d’un an et envoyé des forces dans la région de Zînê Wertê avant les attaques d’invasion de l’Etat turc sur les zones de défense de Medya, soulèvent de nombreuses questions.
 
En outre, Nechirvan Barzani s’est rendu en Turquie avant le début des activités à la frontière et le KDP a déclaré qu’il y avait eu des attaques aériennes turques contre Shengal, tout en menaçant Shengal.
 
Les médias du PDK, quant à eux, ont récemment lancé une intense propagande contre Shengal, essayant de gagner le soutien des puissances internationales.
 
S’exprimant lors d’une conférence de presse en août, Joey Hood, le principal sous-secrétaire d’État américain aux Affaires du Proche-Orient, a déclaré: « Si vous pouviez faire travailler le gouvernement régional du Kurdistan, le gouvernement fédéral à Bagdad et la Turquie avec des conseils et un soutien des États-Unis et d’autres pays de la coalition, vous pourriez voir peut-être un endroit comme Shengal débarrassé des milices, y compris le PKK ». Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue.
 
Il y a manifestement beaucoup de mouvement en cours dans la région, ce qui a poussé les habitants du Kurdistan à se demander si la nouvelle offensive avait déjà commencé.
 
 

Happy Dreams, une histoire kurde qui dure

0
PARIS – Le 25 septembre, le comédien kurde exilé, Aram Taştekin a joué son spectacle « Happy Dreams, une histoire kurde » dans un café parisien sur l’invitation des organisateurs du Festival Tournée Générale qui a lieu dans le 12e arrondissement de Paris.
 
Aram Tastekin accompagné en musique par Neşet Kutas
 
Hier soir, les clients du café Payuss (77 rue Claude Decaen) étaient mieux servis que d’habitude. En effet, en plus de la bonne cuisine et des boissons proposées par le restaurateur de leur café, ils ont eu droit à un beau spectacle gratuit qui les a emmenés très loin de Paris. Ils ont traversé les montagnes du Kurdistan accompagné d’un gamin kurde qui les a ensuite emmenés au bord de la mer Méditerranée, voir des filles russes, avant de retourner à la maison calmer sa mère à la colère terrible. Tout cela, accompagné en musique grâce aux percussions du musicien Neşet Kutas…
 
Tout au long du spectacle, pendant qu’Aram nous servait des anecdotes vacillant entre l’absurde et le tragique, on sentait une belle complicité entre lui et Neşet.
 
Happy Dreams, une histoire kurde drôle et amer à la fois
 
 
Dans « Une histoire kurde », Aram Tastekin nous emmène dans un village montagneux du Kurdistan où un gamin de 6 ans découvre que sa langue maternelle est interdite, qu’être Kurde l’est également. Il voit un de ses cousins rejoindre la guérilla kurde. Il apprend que, bien qu’il s’appelle Aram, il est « Ikram » pour l’Etat turc, que même la montagne de son village a deux « prénoms », un en kurde, l’autre en turc… Aram assiste à l’incendie de son village par les soldats turcs qui vident le village.
 
Aram doit s’adapter à sa nouvelle vie citadine à Diyarbakir (Amed). Un fois ado, il part en cachette à Antalya où il travaille comme animateur pour enfants de touristes dans le grand hôtel « Happy Dreams »
 
Le voyage d’Aram se termine quand il devient comédien dans une troupe d’acteurs kurdes.
 
Aram Tastekin et son compagnon de scène Neşet Kutas
Lors du spectacle, on peut aussi entendre Aram chanter, en kurde et en turc, accompagné par le musicien Neşet Kutas qui joue des percussions.
 
Malgré son sujet qui est difficile, le spectacle est assez drôle et nous fait rire grâce aux anecdotes – parfois drôles, souvent absurdes – qu’Aram nous raconte. Par exemple, l’obsession d’être un « vrai » Kurde (même pour sa mère à la colère terrible qui est une arménienne « auto-assimilée »), l’histoire de trois bouteilles de coca, le petit garçon qui doit dire aux soldats turcs qu’il ne parle pas le turc, mais en turc, le spectacle de son troupe de théâtre qui fait un tabac à cause de son titre que l’armée turque considère comme un message subliminal faisant la propagande de la guérilla kurde…
 
La pièce a été écrite par Elie Guillou à partir du récit d’Aram Tastekin. Guillou a été assisté par Noémie Régnaut dans la mise en scène du spectacle.
 
Noémie Régnaut, Aram Tastekin, Elie Guillou, Neset Kutas à la fin du spectacle 

Aram jouera de nouveau son spectacle le dimanche 4 octobre à 18h50, au café Bon Coin (40 rue Claude Decaen), avant de monter sur les planches du Théâtre Berthelot, à Montreuil, le 28 janvier 2021.
 

Les sœurs Timtik reçoivent un prix international des Droits de l’Homme

0
Les sœurs avocates kurdes, Barkin Timtik et Ebru Timtik, décédée le 27 août 2020 après 238 jours de grève de la faim, ont reçu le prix international des Droits de l’Homme Ludovic-Trarieux jeudi à Genève, en Suisse.
 
«Le Jury a choisi de rappeler au monde le martyre que subissent les avocats en Turquie aujourd’hui et de ne pas dissocier dans son hommage et sa gratitude les deux soeurs Barkin et Ebru Timtik, l’une en prison pour dix-huit années et l’autre morte de sa grève de la faim pour réclamer un procès équitable», a expliqué à l’AFP jeudi l’avocat bordelais Bertrand Favreau, fondateur du prix et président du jury qui s’est prononcé à Genève. (Info donnée par Figaro)
 
Ebru Timtik était accusée « d’appartenance à une organisation terroriste » pour avoir exercé son métier d’avocat. Sa petite soeur Barkin est également en prison pour les mêmes accusations. Barkin avait été jugée en même temps que sa soeur, et 18 autres avocats, fin 2018.
 
Ebru Timtik était membre du « Bureau d’avocats du peuple » (Halkın Hukuk Bürosu) et avait entamé une grève de la faim avec d’autres collègues emprisonnés en février, une grève qu’elle avait transformée en un « jeûne de la mort » le 5 avril – lors de la  « Journée des avocats ». Dans le complexe des procédures contre des membres présumés du DHKP-C, les avocats ont été condamnés à de longues peines de prison à cause des déclarations contradictoires d’un témoin clé. Par leur action, les avocats exigeaient un procès équitable.
Timtik est la quatrième personne poursuivie dans l’affaire du DHKP-C à être décédée cette année à la suite d’un jeûne de la mort. Helin Bölek, soliste du groupe de musique Grup Yorum, est décédée le 3 avril au bout de 288 jours de grève de la faim pour protester contre l’emprisonnement d’autres membres du groupe et l’interdiction des concerts du Grup Yorum. Le 7 mai, le bassiste du Grup Yorum Ibrahim Gökçek est décédé après une grève de la faim de 323 jours. Auparavant, le prisonnier politique Mustafa Koçak était décédé le 24 avril des suites d’une grève de la faim de 296 jours.
 
 

Un aventurisme turc plus risqué pourrait menacer le Moyen-Orient et au-delà

0

Un article détaillant les menaces que la Turquie colonialiste fait peser sur tout le Moyen-Orient, à commencer par les régions kurdes de la Syrie (Rojava) et de l’Irak Kurdistan du Sud, mais aussi sur la Grèce en Méditerranée.

A lire sur AmenNews 

TURQUIE. Nouvelle vague d’arrestations visant des élus kurdes

0
TURQUIE / BAKUR – La « justice » turque a émis un mandat d’arrêt contre 82 personnes, dont la plupart sont des élus du parti politique HDP, dans le cadre des manifestations de Kobanê en octobre 2014. Le maire kurde de la ville de Kars, Ayhan Bilgen et l’ancien député Sirri Süreyya Önder ont également été arrêtés.
 
Dans le cadre d’une enquête menée par le parquet général d’Ankara, des mandats d’arrêt ont été émis contre 82 personnes. La liste comprend de nombreux anciens parlementaires et maires du HDP, dont le co-maire de Kars, Ayhan Bilgen dont l’appartement a été perquisitionné hier soir. En plus d’Ayhan Bilgen et Sırrı Süreyya Önder, Altan Tan, Emine Ayna, Nazmi Gür, Ali Ürküt, Beyza Üstün, Can Memiş, Gülfer Akaya, Alp Altınörs, Günay Kubilay et Ayla Akat Ata ont été arrêtés jusqu’à présent. 
 
Parmi les personnes arrêtées dans le cadre de l’opération à ce jour figurent également Ali Ürküt, membre du HDP du RTÜK (Conseil supérieur de l’audiovisuel), Nazmi Gür, membre de la Commission des relations extérieures du HDP, ancien membre du conseil exécutif central du HDP Sırrı Süreyya Önder, député du HDP et membre de la délégation Imralı, et d’autres personnes dont les noms ne sont toujours pas clairs.
 
On dit que les personnes touchées sont accusées d’ « incitation à la violence » dans le cadre des manifestations de Kobanê en octobre 2014. Le bureau du procureur général mène l’enquête, qui a été ouverte il y a près d’un an, dans une opération nommée « Opération PKK / KCK ». L’arrestation des anciens coprésidents du HDP Figen Yüksekdağ et Selahattin Demirtaş en septembre 2019 reposait également sur cette enquête.
 
Suite à l’opération, le Conseil exécutif central (MYK) du HDP a décidé de tenir une réunion extraordinaire. Les membres de MYK se réuniront sous la direction des coprésidents Pervin Buldan et Mithat Sancar à 18 heures aujourd’hui.
 
Manifestations pour Kobanê
 
Dans la soirée du 6 octobre 2014, après 21 jours de résistance des YPG / YPJ et du peuple, les gangs terroristes de l’État islamique (EI) ont réussi à pénétrer dans le centre de la ville de Kobanê, au nord de la Syrie. Au vu de la situation critique, le HDP a appelé les populations du Kurdistan du Nord et de Turquie à protester contre le gouvernement AKP, car il n’a pas mis fin à son soutien à l’EI. Au cours de ces manifestations, il y a eu des batailles de rue entre les forces de sécurité turques et les manifestants dans de nombreuses villes: des soldats, des policiers, des gardes de village ainsi que des membres et des partisans du Hezbollah islamiste radical turc ont mené une lutte commune contre les Kurdes qui ont participé aux protestations. Le nombre de personnes tuées, dont la plupart étaient des participants aux manifestations, a oscillé entre 46 et 53.
 

La Commune du Film du Rojava réalise un nouveau film: Berbû

0
CULTURE – Le nouveau film « Berbû » de la Commune cinématographique du Rojava a été tourné à Dêrik et traite des changements dans la vie des femmes après l’occupation de Serêkaniyê par la Turquie.
 
Komîna Fîlm A Rojava (la Commune du Film du Rojava) a terminé le tournage d’un nouveau film. «Berbû», parle des changements dans la vie des femmes après l’occupation de Serêkaniyê (Ras al-Ain) par la Turquie en octobre 2019. Le film a été tourné dans le quartier Cûdî de la ville de Dêrik.
 
Le film a été réalisé par Safinaz Evdikê qui a appris son métier au Centre culturel Cegerxwîn à Amed (Diyarbakir), qui a depuis été fermé par l’administrateur nommé à la place des élus kurdes. La réalisatrice a parlé de son film en disant: « Nous voulons montrer ce qui se passe à Afrin, Serêkaniyê et Girê Spî. Avant l’occupation, de nombreuses mères rêvaient de marier leurs enfants. Certaines femmes étaient enceintes et attendaient un enfant. Les adolescentes préparaient la nouvelle année scolaire ou leurs études. En raison de l’occupation turque, aucun de ces rêves n’ont pas pu se réaliser. À Serêkaniyê, la vie s’est arrêtée. Notre tâche en tant que réalisateurs est de montrer cela au monde. »
 
Le film sera projeté dans les centres culturels de la Syrie du Nord et de l’Est prochainement.
 
La Commune du film du Rojava a été fondée en 2015 et forme des cinéastes depuis. Son objectif est de contrer le cinéma élitiste avec un cinéma populaire où les gens peuvent raconter leurs histoires. Outre les échanges culturels, l’accent est mis davantage sur la perspective des femmes et des opprimés. Le kurde, interdit en Syrie pendant des décennies, est devenu la langue du cinéma pour la première fois.
 

TURQUIE. Un chef de la police qui dirigeait des sites de torture démasqués

0
TURQUIE – Le chef de la police surnommé « l’ange de la mort » qui dirigeait des sites de torture en Turquie a été démasqués lors d’un témoignage au tribunal, selon Nordic Monitor.
 
Un chef de la police turque avec le surnom d’Azrael [« Ange de la mort »], a supervisé deux sites de torture non officiels avec près de 2000 personnes soumises à des traitements brutaux en 2016, ont révélé plusieurs déclarations de victimes devant le tribunal, a rapporté Nordic Monitor.
 
Selon des centaines de pages de transcriptions judiciaires examinées par Nordic Monitor, le chef de la police Tahir Darbazoğlu était l’homme en charge des sites de détention non officiels mis en place au cœur de la capitale Ankara sous les ordres du gouvernement du président Recep Tayyip Erdoğan.
 
Les témoignages fournis par les victimes devant divers tribunaux turcs soulignent la politique systématique et délibérée de torture et de mauvais traitements des détenus sous la surveillance de responsables gouvernementaux, qui non seulement ont assuré l’impunité des auteurs, mais ont également refusé d’enquêter sur les incidents.
 
Darbazoğlu a agi en tant que l’homme de main du gouvernement en ordonnant la torture afin d’extraire de faux aveux aux victimes afin pour soutenir le scénario du gouvernement sur le coup d’État manqué du 15 juillet 2016. De plus en plus de preuves ont émergé indiquant que la mobilisation militaire limitée en 2016 n’était rien d’autre qu’un false flag (faux nez) pour renforcer davantage le pouvoir du président Erdoğan et expulser les généraux et les amiraux qui se sont opposés à l’incursion militaire de la Turquie en Syrie.
 
Le chef de la police et son équipe de policiers, aidés par une équipe distincte de la célèbre agence de renseignement turque (MIT), ont traité les détenus avec l’état d’esprit de l’État islamique en Irak et en Syrie (DAECH / ISIS) et ont considéré les épouses et les filles des victimes comme un butin de guerre qui pourrait être violée à volonté. Les biens personnels des détenus, tels que l’argent liquide et les bijoux, y compris les alliances, ont été volés. Certains des détenus ont été harcelés sexuellement et violés.
 
Darbazoğlu a non seulement ordonné des séances de torture qui ont duré des jours, mais a également été personnellement impliqué dans les coups de pied et les coups portés aux victimes, même ceux qui n’ont été accusées d’aucun crime et n’ont pas été traitées conformément au Code de procédure pénale. Les victimes ont été dépouillées de leurs sous-vêtements, privées de nourriture et d’eau pendant plusieurs jours, forcées de rester dans des positions de stress pendant de longues heures, électrocutées et étouffées presque…
 
Les victimes ont placé Darbazoğlu sur deux principaux sites de torture. L’une était une salle de sport située dans le quartier Beştepe d’Ankara et gérée par la Fédération turque de volley-ball. Les séances de torture les plus brutales ont eu lieu dans ce lieu de détention non officiel. Il n’y a pas de chiffre exact quant au nombre de personnes qui y ont été détenues, mais sur la base des récits de plusieurs victimes, le nombre variait entre 600 et 1000. Compte tenu du fait que le site recevait constamment de nouveaux détenus alors qu’il en envoyait également d’autres vers diverses prisons, le nombre de personnes détenues sur le site ne cessait de changer.
 
Le deuxième site a été aménagé dans le parking de la prison de Sincan d’Ankara, où quelque 1 000 personnes étaient enfermées dans une tente de fortune sur un sol en béton recouvert uniquement d’une bâche. Darbazoğlu a continué à se déplacer entre les deux sites, supervisant la torture et les abus et donnant des ordres sur la façon de procéder. Il avait annoncé son surnom auto-adopté d’Azrael et avait déclaré qu’il était le juge comme Dieu le jour du jugement dans l’au-delà. Afin de cacher sa véritable identité aux victimes, Darbazoğlu a parfois utilisé des pseudonymes tels que Veysel, Bayram et Cafer.
 
Dans son témoignage devant la 17e Cour pénale d’Ankara le 20 novembre 2017, le détenu major Okan Ataoğlu, un officier d’état-major de 39 ans à l’état-major, a décrit Darbazoğlu comme un homme de 51 ans, 160 à 165 centimètres, peau brun foncé et gros fumeur. Dans ses discours aux détenus, Darbazoğlu s’est vanté d’avoir servi comme commando dans la province de Siirt [région kurde] pendant son service militaire obligatoire et se faisait souvent appeler Azrael.
 
«L’incident le plus douloureux, le plus horrible et le plus effrayant que je ne puisse jamais oublier, c’est que cet homme de 51 ans que je viens de décrire, qui se faisait appeler Azrael, me criait qu’il allait conduire mon famille en extinction, ma lignée familiale prendrait fin, il emporterait mes enfants, et si j’avais une fille, il la transformerait en prostituée et que je devrais regarder tout cela de l’intérieur [de la prison]. Je m’excuse tout le monde dans la salle d’audience, en particulier les parents, mais je dois raconter tout cela», a déclaré Ataoğlu.
 
Selon Ataoğlu, les mots étaient insuffisants pour décrire la scène dont il a été témoin dans la salle lorsqu’il y a été amené. «L’endroit s’était transformé en une mare de sang. Il n’y avait ni eau, ni nourriture, 800 à 900 personnes ont été forcées de n’utiliser que deux salles de bain sans savon», se souvient-il. Il était constamment battu et frappé à coups de pied, privé de tout traitement médical et souvent menacé de mort.
 
Une femme détenue agressée devant son mari
 
Le capitaine Erdem Eraslan, un officier d’état-major de 39 ans, a également décrit Darbazoğlu dans son témoignage du 1er novembre 2017. «La personne qui a organisé cette torture dans la salle de sport de la Fédération de volleyball était une personne à la peau brun foncé mesurant 1,65 mètre , joues creuses, fumeur à la chaîne, probablement dans la quarantaine. » Il a identifié Darbazoğlu comme étant l’homme qui a ordonné la torture des détenus et le responsable du lieu de détention. L’homme criait souvent et se faisait appeler l’ange de la mort. « J’ai entendu dire que le nom de cette personne était Tahir Darbazoğlu d’après les conversations entre les policiers eux-mêmes», a déclaré Eraslan au tribunal.
 
Eraslan a également décrit un autre officier comme étant impliqué dans le harcèlement sexuel d’une jeune femme lieutenant qui était détenue dans la salle avec son mari. Il ne connaissait pas le nom de l’agent, mais l’a décrit en détail. L’officier était dans la trentaine à l’époque, 1,75 mètre de haut, peau foncée, barbe noire, voix étouffée, portait des tongs.
 
«Cet homme a emmené deux jeunes militaires mariés dans un autre lieu et a laissé sa femme en sous-vêtements devant son mari. Il l’a ensuite aspergée d’eau de la tête aux pieds en présence de huit à dix policiers. Il l’a forcée à toucher ses orteils avec ses mains sans plier ses genoux devant les policiers. Cet homme a ensuite amené cette femme officier dans le hall, vêtue de vêtements trempés et les cheveux mouillés, ce qui a été remarqué par tout le monde dans le hall. Il est allé la voir à plusieurs reprises pour la harceler physiquement et verbalement en présence de son mari», se souvient Eraslan.
 
Kenan Şimşek, sergent en chef de 40 ans, est une autre victime qui a identifié Azrael comme l’homme qui dirigeait le site de torture lors de son témoignage devant le tribunal le 2 octobre 2018. Il se souvient de ce dont il avait été témoin pendant son séjour de huit jours à la salle de sport. Il a décrit Darbazoğlu comme un homme à la peau brune, mesurant entre 1,70 et 75 mètres, surnommé Azrael. Ses subordonnés l’appelaient le chef Bayram. «Il disait constamment que « vos femmes et vos enfants sont notre butin [djihadiste], nous connaissons les adresses [résidentielles] de vous tous, nous irons les rassembler tous [épouses et enfants]. Nous allons leur faire ceci et cela » [en faisant référence aux abus sexuels et au viol]», se souvient Şimşek.
 
Lorsqu’il a été amené pour la première fois dans la salle, Şimşek a été battu à l’entrée par sept à huit policiers en guise de «cadeau de bienvenue». Il a rejoint les autres dans la salle, où il a estimé qu’environ 1 000 détenus ont été forcés de s’agenouiller, menottés par derrière et déshabillés en sous-vêtements. «Je suis resté affamé pendant trois jours sans recevoir aucune provision. Pas même d’eau n’a été distribuée. Je n’avais plus la force de m’agenouiller à cause de la privation de toute provision et des coups», a-t-il dit.
 
Ils ont été emmenés dans des bureaux de fortune fréquentés par des médecins pour obtenir les rapports médicaux requis par la loi pour s’assurer qu’aucun abus ou torture n’avait eu lieu pendant la détention. Cependant, les médecins n’ont rien enregistré sur leurs rapports sous la menace des policiers. Il a dû uriner dans une bouteille d’eau vide car on lui a refusé une visite aux toilettes et on ne lui a permis de dormir qu’une ou deux heures par jour.
 
Dans son témoignage devant le tribunal le 4 juillet 2018, le major Emrah Ilgaz, officier d’état-major de 41 ans, a confirmé que Darbazoğlu était l’homme qui dirigeait le site de torture. «Nous avons été emmenés dans la salle de sport appartenant à la Fédération turque de volley-ball, où se trouvait un chef de la police du nom de Tahir Darbazoğlu, qui s’est déclaré Azrael», a déclaré Ilgaz, ajoutant qu’il avait été privé de nourriture et d’eau pendant deux jours et soumis aux coups et aux violences verbales et physiques au cours de son séjour de 10 jours là-bas. Il a souffert à plusieurs reprises d’attaques de panique lors des séances de torture intermittentes, mais n’a jamais été conduit à l’hôpital pour y être soigné.
 
Le capitaine Sadık Kazancı, officier d’état-major de 40 ans à l’état-major, a décrit la salle de sport comme une scène de camp de concentration tirée des films de la Seconde Guerre mondiale qu’il avait l’habitude de regarder. Dans son témoignage devant la 17e Haute Cour pénale d’Ankara le 11 novembre 2017, il a déclaré qu’il se rappelait avoir été terrifié lorsqu’il a posé les yeux sur la salle pour la première fois. «La vue que j’ai vue dans la salle était horrible, elle ressemblait aux camps de concentration que j’ai vus dans les films de la Seconde Guerre mondiale, près de 1000 personnes, toutes alignées comme des sardines, soumises à une torture systématique et dans un état misérable», se souvient-il.
 
Il a vu un homme blessé mourir au milieu de la salle, et de nombreux blessés en blouse d’hôpital et nécessitant un traitement ont dû endurer la torture à maintes reprises. «Nous étions menacés avec nos familles. Je dépose une plainte [auprès du banc] au sujet d’une personne dont j’ai appris le nom était Tahir Darbazoğlu, un petit homme brun, qui a organisé ce système de torture là-bas avec un état d’esprit qui considérait nos femmes et nos enfants comme un butin », a ajouté Kazanci.
 
Lynchage et utilisation d’acide sur le site de la torture
 
Un autre témoin qui s’est manifesté pour décrire Dabazoğlu comme étant l’homme responsable des sessions de torture brutales était Mehmet Çetin Kaplan, pilote de l’armée de l’air de 33 ans. Il a déclaré au tribunal le 14 février 2018 qu’il avait vu un homme qui se faisait appeler Azrael ordonner à d’autres policiers de lyncher un lieutenant.
 
«Lors d’un incident, j’ai vu, sur l’ordre d’un homme court, légèrement chauve et à la peau brune, vêtu d’un T-shirt rouge que je croyais être le superviseur des autres, environ huit à dix personnes en chemises de la police anti-émeute lynché un lieutenant. L’un d’eux a dit qu’il [le lieutenant] ne respirait pas et ils l’ont emmené. Je ne l’ai jamais revu», a déclaré Kaplan au tribunal.
 
Il a également ajouté que dans un autre incident dont il a été témoin, un chef de la police de taille moyenne en civil qui portait des sandales a menacé un soldat que sa femme serait interrogée, que ses vêtements seraient enlevés et qu’elle serait violée. Kaplan a également déclaré qu’il avait parlé à des victimes qui avaient été traînées dans une pièce spéciale pour des tortures particulièrement brutales et avait partagé avec le tribunal ce que les victimes lui avaient dit après les séances.
 
«Plus tard, j’ai demandé à ces personnes ce qu’elles avaient vécu lorsque j’ai eu la chance de leur parler. Le lieutenant Musa Kılıçaslan, un ancien combattant devenu handicapé après avoir été blessé lors de combats avec le PKK [le Parti des travailleurs du Kurdistan] m’a raconté comment il avait d’abord été trempé d’eau puis frappé avec un pistolet paralysant. Le capitaine Yucel m’a dit que de l’acide avait été versé sur lui. J’ai parlé à beaucoup de gens qui m’ont dit que leurs crânes, leurs côtes et divers os avaient été fracturés pendant les interrogatoires», a déclaré Kaplan.
 
Akif Uygun, un sergent, a déclaré au tribunal le 30 novembre 2017 qu’il avait subi une torture similaire. Il a dit qu’ils avaient été menottés par derrière et se sont vu refuser l’accès aux toilettes pendant les trois premiers jours.
 
« Ils [la police] se considéraient comme les gagnants d’une guerre et ont dit: « Nous sommes votre Azrael [ange de la mort], nous nous sommes battus contre vous et avons gagné. Désormais, votre fortune, vos filles, vos enfants et vos affaires sont notre butin [djihadiste] ». C’est un slogan de l’organisation terroriste de l’Etat islamique. C’est leur mode de vie. Je ne pouvais pas croire que de telles remarques aient été prononcées par des policiers turcs. Je n’arrive toujours pas à y croire et je ne veux pas y croire», a déclaré Uygun.
 
«Pendant cette période, je devais faire mes besoins dans des bouteilles d’eau lorsque j’étais menottée dans le dos. Deux personnes qui étaient menottées par derrière essayaient de s’entraider pendant cette [miction dans la bouteille]. L’urine éclaboussait le sol et nous essayions de vivre à cet étage. Les bouteilles remplies d’urine étaient partout. C’était embarrassant d’être témoin de cette situation. C’était inhumain, mais la torture et les abus avec des coups de poing et des coups de pied, [en étant menottés] ont continué», a-t-il dit.
 
Battu devant sa femme et son bébé
 
Témoignant devant la 4e Cour pénale d’Ankara le 21 février 2018, le 1er lieutenant Adem Kırcı, un pilote de l’armée de l’air, a déclaré avoir été frappé par un homme qui avait adopté le surnom d’Azrael parce qu’il essayait de garder la tête haute en tant qu’officier. des forces armées turques. «Parce que j’essayais de garder la tête haute en tant qu’officier, j’ai été frappé par un petit homme brun dont je n’oublierai jamais le visage. Son grade pouvait être celui de chef de la police, et il avait adopté le nom de code Azrael et dont le [vrai] nom a été récemment mentionné ici dans la salle d’audience», a déclaré Kırcı.
 
Ce que Kırcı a vécu avant d’être amené à la salle de sport était encore pire. Il a été arrêté par la police le 16 juillet lorsqu’il a été arrêté alors qu’il conduisait une voiture avec sa femme et son bébé de trois mois et demi. La police lui a dit qu’il serait détenu. Lorsqu’il a demandé pourquoi et demandé une explication, les policiers se sont mis en colère. Il a été traîné dans un bâtiment abandonné voisin et menotté; ses chaussures ont été enlevées et il a été forcé de s’agenouiller. Un chef de police a commencé à lui écraser les pieds en le maudissant en utilisant des blasphèmes extrêmes.
 
« Il [le chef de la police] a ordonné à l’un des autres d’amener ma femme. L’un des flics à côté de lui a dit: «On ne peut amener la femme car il y a un petit bébé dans les bras de sa femme. Le chef a répondu: «Faites ce que je vous ai dit de faire. Ils ont amené ma femme avec ma fille de trois mois et demi dans ses bras. Alors que j’étais face à face avec ma femme, la personne derrière moi m’a donné un coup de pied dans le dos. Je suis tombé face contre terre parce que mes mains étaient menottées dans le dos, puis j’ai été frappé par deux flics à ma droite et à ma gauche, Votre Honneur, je ne me souviens pas combien de temps cela a duré. La dernière chose dont je me souviens était de m’évanouir à cause d’un coup de pied dans l’œil qui était destiné à m’aveugler. La cicatrice de ce coup de pied est toujours dans mes yeux aujourd’hui », dit Kırcı.
 
Témoignant à la 4e Cour pénale d’Ankara le 2 juillet 2018, Hamza Karaduran, sous-officier de 30 ans, a déclaré que les civils et la police étaient venus au gymnase pour les torturer et qu’ils criaient qu’ils pouvaient faire tout ce qu’ils pouvaient veulent sous l’état d’urgence. « Ils ont dit: « [Personne] ne peut nous demander de rendre des comptes. Il n’y a personne d’autre que nous ici, nous allons être votre Azrael. Pour certaines personnes, ils n’ont laissé aucun os et aucune partie de leur corps intacte », a-t-il ajouté. Karaduran a déclaré qu’il avait été le plus blessé, non pas par la torture physique qu’il avait endurée, mais par le langage vulgaire utilisé contre leurs épouses, filles et mères que la police qualifiait de butin de guerre.
 
Camp de tentes nazies à Sincan
 
Azrael s’est également présenté dans un autre lieu de détention installé dans le parking de la prison de Sincan avec une tente et une bâche. Quelque 800 à 1 000 personnes y ont été retenues car il n’y avait pas assez de place dans la salle de sport. Devant la 4e Haute Cour pénale d’Ankara, Eren Çalışkan, un premier lieutenant, a raconté aux juges le 3 septembre 2019 comment il avait été torturé dans ce lieu de détention. « Nous avons été forcés par un policier qui s’est identifié comme Azrael à s’agenouiller pendant des heures et à écouter sa rhétorique et ses prédications. Il a dit qu’il y avait environ 800 personnes sur le site et qu’elles tremblaient toutes des nuits froides d’Ankara.
 
Nous avons été placés dans une tente d’environ 100 mètres de long et 100 mètres de large avec un sol en béton recouvert d’une bâche. J’appelle ça un camp de concentration. C’est à ce moment-là que notre torture systématique a commencé », a rappelé Muhammed Osman Haktanır, lieutenant de 27 ans, dans son témoignage devant la 4e Cour pénale d’Ankara le 6 mai 2019. « Puis un chef de la police qui s’appelait Azrael est venu. Il m’a gardé à genoux pendant des heures. Il y avait au moins 1 000 personnes dans la tente. Mais si je me souviens bien, il n’y avait que six toilettes. La torture systématique s’est poursuivie sans interruption pendant des jours dans cette tente. »
 
Mehmet Fatih Canal, un lieutenant, a également identifié Azrael lors de son témoignage devant le tribunal le 4 septembre 2019. « Nous attendions dans la tente, parfois debout. Pendant ce temps, nous avons été battus par les policiers qui passaient. Parfois, nous étions à genoux pendant des heures. Parfois, la personne – que je pensais être un chef de la police d’après le discours autour de lui – aux cheveux noirs, à la peau brune, à la petite taille et en civil se déplaçait, se décrivant comme Azrael et faisant des insultes et des menaces », a déclaré Canal.
 
« Je ne me suis toujours pas débarrassé de l’impact de ce que j’ai vécu dans cette tente, la seule différence par rapport aux camps de concentration d’Hitler étant le manque d’incinérateurs, mais je suis sûr que même cela aurait été fait si c’était possible », a-t-il ajouté.
 
Tortionnaires protégés par le gouvernement
 
Les tortionnaires en Turquie étaient protégés par un décret gouvernemental émis par le président Erdoğan qui accordait une immunité totale aux fonctionnaires impliqués dans les enquêtes sur les coups d’État. Le décret-loi n ° 667, publié par le gouvernement le 23 juillet 2016, a accordé une protection globale aux agents des forces de l’ordre afin d’empêcher les victimes de porter plainte pour torture, mauvais traitements ou abus contre des fonctionnaires. Il y a eu plusieurs cas dans lesquels les procureurs turcs ont refusé d’enquêter sur des allégations de torture, citant ce décret-loi, ou KHK (Kanun Hükmünde Kararname).
 
L’article 9 de ce KHK stipulait que «les responsabilités juridiques, administratives, financières et pénales ne peuvent être engagées à l’égard des personnes qui ont adopté des décisions et exercent leurs fonctions dans le cadre de ce décret-loi». Le décret a été critiqué par les organisations de défense des droits de l’homme pour être une violation flagrante des articles du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) ainsi que de la Convention européenne des droits de l’homme, à laquelle la Turquie est partie, mais il n’a jamais été annulé. En fait, le parlement turc a adopté le décret le 18 octobre 2016.
 
À ce jour, aucune poursuite n’a été engagée contre les personnes qui ont torturé des détenus sur le site non officiel malgré les multiples plaintes déposées par les victimes et leurs avocats.
 
Une délégation du Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), un organe affilié au Conseil de l’Europe, était en Turquie pour effectuer des inspections entre le 28 août et le 6 septembre 2016 et a enregistré certaines des victimes »déclarations dans son rapport. La visite de la délégation est intervenue au milieu d’allégations généralisées soulevées pour la première fois par Amnesty International, qui déclarait avoir recueilli des preuves crédibles selon lesquelles des détenus en Turquie avaient été battus, torturés et parfois violés dans des centres de détention officiels et non officiels à travers le pays.
 
Cependant, les détails du rapport du CPT n’ont jamais été rendus publics car la Turquie a opposé son veto à la publication du rapport et n’a pas levé son objection depuis 2016. En fait, le président du CPT, Mykola Gnatovskyy, a déclaré en 2017 que même s’il «[voulait] discuter des conclusions», Il n’a pas pu commenter le rapport en raison de la décision d’Ankara.
 

TURQUIE. Mort suspecte d’un prisonnier politique kurde

0
TURQUIE / BAKUR – Il a été rapporté que Sinan Gencer, un prisonnier politique kurde qui était emprisonné dans la prison de haute sécurité de Van, était mort de façon suspecte.
 
Selon les informations reçues, le corps du prisonnier Sinan Gencer a été emmené dans la matinée au centre médical de l’université Van Yüzüncü Yıl Dursun Odabaşi pour des procédures d’autopsie.
 
Après avoir appris que le Gencer était décédé, les membres de la famille et les avocats se sont rendus à l’hôpital. Selon les informations fournies par sa famille, l’administration pénitentiaire a affirmé que Gencer s’était suicidé. Mais la famille ne croit pas au suicide de Sinan Gencer. 

Zeynep Gencer, une cousine du prisonnier politique, a déclaré: « On nous a dit qu’il s’était suicidé. Il nous a laissé une lettre mais nous ne l’avons pas vue. Sinan nous réconfortait toujours. Il disait qu’il sortirait bientôt de prison et que nous passerions de bons jours. Nous ne pensons pas qu’il s’est suicidé. Nous pensons qu’ils nous trompent. Sinan a également entamé une grève de la faim. Il n’avait eu aucun problème jusqu’à présent ».

Gencer, qui a été arrêté et condamné à deux peines de prison à vie après avoir été blessé lors d’un affrontement à Maçka, Trabzon, est en prison depuis 15 ans. Gencer était détenu dans une cellule d’isolement depuis deux ans. Selon ses proches, Gencer travaillait sur la peinture, la langue et d’autres activités en prison.