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Jusqu’à ce que nous soyons toutes en sécurité !

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Nous sommes les larmes de Sylvia Marcos et continuerons à tisser des liens entre nous jusqu’à ce qu’aucune d’entre nous ne tombe.
 
La première conférence internationale des femmes s’est tenue les 6 et 7 octobre à Francfort sous le titre «La révolution en marche» et a prouvé que de nombreuses démarches avaient déjà été entreprises dans ce processus. Assise au milieu de la salle entourée de femmes de tous les âges, j’ai soudainement senti que la révolution des femmes avait commencé et que personne ne pouvait plus l’arrêter. Il n’y avait plus de peur, plus d’inquiétude de se sentir seule et plus d’insécurité devant les pièges de la modernité capitaliste qui pavent nos chemins. Nous devrions simplement continuer à prendre des mesures. J’ai senti que la confiance en soi et le pouvoir que nous avons pris les unes aux autres et à la fraternité dureront assez longtemps pour continuer à faire cette révolution.
 
En regardant autour de la grande salle de conférence, j’essaie de me rappeler si j’ai participé à un événement aussi important organisé uniquement par des femmes et quelles sont les forces derrière ce moment historique. Si je me souviens bien, depuis de nombreuses années, nous avons repris possession des nuits et des rues à Istanbul lors des manifestations du 8 mars et du 25 novembre, ainsi qu’à Berlin, élevant la fraternité de femmes de toutes les couleurs. Et maintenant, nous réclamons la connaissance, le droit de produire et de partager la connaissance les unes avec les autres, contre les structures qui tentent de nous isoler dans nos sphères privées et de placer de nombreux obstacles devant nous pour atteindre la vérité. Chaque fois que je vois trois hommes ou plus assis l’un à côté de l’autre présentant une discussion de groupe sur un sujet donné, j’ai toujours hésité à les écouter. Il n’a jamais été question que ces hommes se trompent, il s’agissait de la représentation et du pouvoir, qui a le droit de partager ses opinions sur des questions aléatoires et qui n’en a pas. Parce que j’ai toujours su que je ne pouvais rien apprendre d’un homme qui refuse de participer à une telle organisation, qui n’est pas conscient de l’inégalité des sexes et de son propre privilège. Je n’ai jamais écouté aucun discours n’incluant pas les femmes, ou ne regardant pas de films où les femmes ne parlaient pas. Maintenant assise dans cette salle, je sentais toutes mes peurs et mes frustrations disparaître. Parce qu’il y a tellement de femmes du monde entier qui produisent des connaissances et qui sont disposées à les partager avec moi et avec ses autres sœurs. Et pas seulement en disant des choses, mais aussi en se regardant dans les yeux, en se tenant la main, en se serrant dans les bras, en souriant. Parfois en pleurant. Il y a eu tellement d’expérience accumulée. Je devrais ouvrir mon cœur et libérer mon corps. Ce qui est «en train de se faire» est la force dans laquelle toutes ces expériences se canaliseraient. Ce qui deviendra un corps unifié, à l’image de ce que nous ressentons dans cette pièce lorsque nous dansons ou chantons ensemble, et tissons le monde de manière à nous sentir en sécurité et forts ensemble.
 
Il est impossible de ne pas voir le rôle du mouvement des femmes kurdes et de l’idéologie dans cette expérience accumulée. Non seulement parce que la conférence est organisée par le mouvement des femmes kurdes, qu’un programme thématique a été créé, que la salle a été réservée, que tous les supports ont été imprimés, que des bannières ont été peintes, que des dortoirs ont été trouvés et que les plats ont été cuisinés par elles ou leur organisation de femmes internationalistes qui collaborent. Mais parce que, sur le plan idéologique et pratique, le mouvement des femmes kurdes est parvenu à avoir une influence et une inspiration mondiales pour la révolution des femmes dans le monde. En plus du dévouement et du travail acharné dont chaque femme du monde dispose pour survivre et résister, les femmes du monde analysent maintenant les clés que le mouvement des femmes kurdes détient entre ses mains.
 
Cette clé n’est rien d’autre que l’idéologie de la «légitime défense». En nous tenant la main, en nous regardant dans les yeux, nous partageons toutes en silence une déclaration précise : nous ne voulons plus mourir, comme cela a été déclaré dans les discours ou dans les commentaires. Nous ne voulons plus mourir ni nous laisser mourir, comme les femmes noires victimes de la violence de l’État et de la discrimination systématique aux États-Unis, comme le dit Jade clairement, des femmes du Honduras kidnappées par des cartels de la drogue comme l’a dit Miriam, des femmes tuées par Daesh au Moyen-Orient comme l’a souligné Khawla. Nous ne voulons plus qu’aucun d’entre nous ne meure. Nous avons la connaissance et l’histoire de la résistance, comme l’a dit Radha qui a partagé les histoires de femmes qui résistent et des photos d’Inde par exemple. L’histoire et le savoir des femmes ont toujours existé et les pouvoirs patriarcaux ont toujours voulu le nier, le faire taire violemment et le faire délibérément oublier. En retour, le mouvement des femmes kurdes a prouvé que cette histoire et ce savoir peuvent être défendus et préservés. Comme Selay d’Afghanistan l’a dit dans son discours: La présence de femmes armées est la particularité du mouvement des femmes kurdes. Et comme Rojda l’a ajouté, l’autodéfense comprend certainement l’autodéfense armée (qui a été radicalisée et criminalisée par les féminismes européens depuis longtemps et doit être réexaminée), mais ne peut également être réduite à cela.
 
La jinéologie est un appel aux femmes du monde entier pour garder cette clé ensemble et créer le monde dans lequel nous ne mourrons plus, dans lequel nous nous sentirons toujours fortes et confiantes et continuerons à faire la révolution. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de relations de hiérarchie ou de pouvoir entre nous et dans nos esprits. Comme Sylvia Marcos a déclaré: «Je ne marcherai pas devant vous, je ne marcherai pas derrière vous. Je marcherai juste à côté de vous.» Des femmes du Kurdistan, du Honduras, de Syrie, d’Argentine et d’Inde se côtoient et chantent ensemble « Black Lives Matter »,« Ele Nao »,« Jin Jiyan Azadi ! ».
 
Nous sommes les larmes de Sylvia Marcos et continuerons à tisser des liens entre nous jusqu’à ce qu’aucune d’entre nous ne tombe.
 
NİLGÜN YELPAZE
 

Féminicide : 23 femmes tuées par des hommes en Turquie en septembre

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TURQUIE – Au moins 23 femmes ont été tuées par des hommes à travers la Turquie en septembre, selon un article du site d’information Bianet, qui a compilé des données provenant de journaux locaux et nationaux, de sites d’informations et d’agences de presse.
 
Selon le rapport, les hommes ont tué au moins 23 femmes et deux fillettes en septembre. 22% des femmes ont été tuées pour avoir demandé le divorce et 22% des meurtres ont eu lieu dans des lieux publics.
 
Le rapport a également montré que des hommes avaient violé 4 femmes ; forcé 24 femmes à se prostituer; harcelé 22 femmes; abusé sexuellement de 19 fillettes; et infligé des violences à 36 femmes en Turquie en septembre.
 
Le «Rapport de surveillance de la violence masculine» du Bianet ne couvre que les femmes qui ont perdu la vie à la suite de violences commises par des hommes. Il n’inclut pas les cas de violence ou les crimes qui ne sont pas basés sur le genre.
 
Outre ces meurtres, l’auteur du meurtre d’une citoyenne géorgienne n’a pas encore été retrouvé et une autre femme a été retrouvée morte dans des circonstances suspectes à Antalya.
 
Les hommes ont tué au moins 183 femmes et 10 enfants en Turquie, violé 50 femmes, harcelé 162 femmes, contraint 375 femmes à se prostituer, agressé sexuellement 279 fillettes et blessé 316 femmes à ce jour en 2018.

La conférence internationale des femmes : une révolution en marche

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ALLEMAGNE – FRANCFORT – La cinquième session de la Conférence internationale des femmes intitulée « Une révolution en marche » a abordé les besoins des femmes et exploré les moyens de lier les efforts, les luttes et les pratiques des femmes au niveau mondial.
 
La modératrice Meral Cicek de REPAK (Mouvement des femmes kurdes au Kurdistan du Sud) a déclaré : « Les bouleversements de notre époque ont non seulement engendré beaucoup de douleur, de violence et le déplacement de millions de personnes de leurs terres, mais ils nous ont également donné la possibilité de tisser notre propre voie, la vie. Quels sont les paramètres que nous proposons ? »
 
Pour répondre à cette question et à d’autres, plusieurs de oratrices ont été convoquées. Siana Bangura de la Black Feminist Platform, Royaume-Uni, a déclaré que les femmes avaient fait face à une répression raciste féroce, qui se manifestait dans la colonisation archaïque de l’esclavage et l’agression qui l’accompagnait sous différentes formes.
 
Radha D’Souza, lectrice en droit à l’Université de Westminster, a déclaré que les belles couleurs montrent comment les femmes indiennes osent, luttent et résistent contre les attaques des politiques néolibérales du capitalisme et des attaques globales du patriarcat. Mais elle a demandé comment faire de la place pour différentes formes de solidarité.
 
Shereen Abou Al Naga, professeure de littérature anglaise à l’Université du Caire, a déclaré que les femmes originaires d’Arabie subissaient la double peine de perte de liberté due au très dur patriarcat hégémonique arabe, qui a perdu son pouvoir régional et mondial sous le joug du capitalisme.
 
Sylvia Marcos, universitaire des mouvements indigènes dans les Amériques au Mexique, a expliqué comment les femmes du mouvement zapatiste leur racontent le même récit avec d’autres mots.
 

Hommage à Arin Mirkan : la héroïne de la résistance de Kobanê

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Il y a 4 ans, Arin Mirkan se sacrifiait face à Daesh pour protéger ses camarades.

Originaire d’Afrin, Arin Mirkan était une commandante des unités féminines YPJ qui s’est sacrifiée lors de combats avec l’Etat islamique à Kobanê le 5 octobre 2014.

Elle a combattu aux côtés de Rojda Felat, qui est ensuite devenue la commandante générale des YPJ, sur la colline de Mishtanour.

Quand les mercenaires de l’Armée syrienne libre (ASL), sous commandement de la Turquie ont envahi le canton kurde d’Afrin, une des premières choses qu’ils ont faites a été de détruire le village d’Arin Mirkan pour se venger de Kobanê.

Le 5 octobre 2014, alors que les mercenaires de l’EI poursuivaient leurs attaques brutales contre Kobanê depuis 15 septembre 2014, les Unités de protection des personnes et des femmes (YPG et YPJ) ont opposé une vive résistance après que des mercenaires de l’EI aient atteint brutalement la colline de Mushtanur, à l’est de Kobanê.

Le même jour, alors que les mercenaires de Daesh s’apprêtaient à occuper la colline, Arîn Mîrkan, qui était stationnée sur le devant de la colline, a sorti ses grenades et a pénétré dans les rangs de Daesh pour leur infliger de lourdes pertes.

Avec le martyre d’Arîn Mîrkan, les combattantes de l’YPJ ont renforcé leur détermination et intensifié leur résistance à la défense de leurs terres et de leurs valeurs.

L’opération de commando menée par Arîn lors de la résistance des Kobanê contre les mercenaires de l’EI a prouvé au monde entier que les femmes sont capables de protéger leur patrie et leurs valeurs.

Arîn Mîrkan, de son vrai nom Delara Kinj, est née en 1992 dans le village de Husi dans le district de Mobata, à Afrin. Elle a rejoint les rangs du Mouvement de libération du Kurdistan en 2007. Lorsque la révolution du Rojava a éclaté, elle a participé à la révolution et a pris ses fonctions dans les rangs des YPJ pour défendre la dignité de son peuple.

Arîn et de nombreux combattantes femmes telles que Revana, Destina, Zozan et les martyrs de l’école de Serzori et de la colline Doli, ainsi que de nombreuses autres combattantes qui ont sacrifié leur vie pour libérer ce pays du terrorisme, sont devenues un symbole de la rédemption et de la lutte contre l’occupation qui se nourrit de la mentalité masculine. Elles ont fait de leur esprit un flambeau brillant pour les femmes du Moyen-Orient. Elles ont également écrit de grandes épopées dans les pages de l’histoire.

Le secret de la stèle maudite de Kelashin

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Pendant des siècles, le secret de la pierre gravée de 2 mètres de haut dans le passage de Kelashin, l’une des régions les plus escarpées des montagnes Zagros, était inconnu.

Pendant des siècles, le secret de la stèle de Kelashin [« pierre bleue » ou « stèle bleue » en kurde, « kel » désignant habituellement une stèle funéraire], pierre gravée de 2 mètres de haut dans le passage de Kelashin, l’une des régions les plus escarpées des montagnes Zagros, était inconnu. Le monument se trouvait à 3 000 mètres d’altitude et s’appelait la pierre Kelashin. Il a gardé son secret plus de cent ans après sa découverte en 1828. En 1961, l’inscription était entièrement déchiffrée et une information intéressante apparaissait : La pierre était maudite.

 
Le Kurdistan a connu une avalanche d’explorateurs, d’archéologues et de voyageurs du début du XIXe siècle au milieu du XXe siècle. Les antiquités d’anciennes civilisations de ces terres, berceaux de l’histoire, ont suscité un vif intérêt de la part des Occidentaux. Cette période était aussi une période de grands pillages. De nombreux objets historiques ont été passés en contrebande du Kurdistan en Europe.
 
Friedrich Eduard Schulz, orientaliste et archéologue allemand, était l’un des hommes qui s’intéressait beaucoup aux objets historiques du Kurdistan au XIXe siècle.
 
Schulz était un jeune professeur de philosophie de l’Université Giessen en Allemagne et était considéré comme l’un des scientifiques les plus prometteurs de l’époque. Schulz se voit confier par l’orientaliste français Antoine-Jean Saint-Martin une mission d’étude au Moyen-Orient en raison de son intérêt pour les sciences orientales et d’une invitation de Paris.
 
Schulz est arrivé au Kurdistan en 1826 et a commencé les fouilles à Van et ses environs. Dans ces fouilles ont été découvertes les ruines de Behura, ancienne ville de l’âge de bronze. Les efforts de Schulz ont permis de découvrir les premières découvertes sur l’Urartus.
 
Schulz partit en voyage en Iran et au Kurdistan d’Est (Rojhelat) en 1828-1829. Au cours de ce voyage, il a découvert le monument en pierre des Urartus dans le passage de Kelashin. Schulz a travaillé sur l’inscription sur la pierre Kelashin et les a toutes documentées, puis est passé à Başkale.
 
Schulz a parlé avec les villageois et pris des notes. Le Mir Nurullah Bey d’Hakkari a eu vent de sa visite et Schulz a été tué sur ordre de Nurullah Bey, soupçonné d’être un espion ottoman. La plupart des notes de Schulz ont été détruites.
 
Nurullah Bey a participé à l’insurrection de Bedirhan en 1847. Après l’échec de l’insurrection, il s’est rendu en 1849 et est décédé plus tard en Crète, où il a été exilé.
 
Le spécialiste britannique en assyriologie, Sir Henry Crexwicke Rawlinson faisait partie des explorateurs voyageant au Kurdistan au cours de la même période. Rawlinson est arrivé du côté irakien à Kelashin, mais il faisait très froid et la pierre de Kelashin était gelée. Rawlinson resta quelque temps dans la région et tenta plusieurs fois d’accéder à l’inscription sur la pierre de Kelashin, mais en vain.
 
Après le retour de Rawlinson de Kelashin les mains vides, l’orientaliste allemand R. Rosch se dirigea vers la pierre de Kelashin. Rosch est arrivé à Kelashin avec un groupe de 38 personnes, mais n’est jamais revenu. Rosch et ses compagnons ont été trouvés abattus et volés.
 
Après cet incident, les archéologues occidentaux ont eu du mal à trouver des guides pendant longtemps. Les habitants de la région savaient de leurs ancêtres que la pierre Kelashin était maudite, et ils pensaient que cela apportait un malheur à tous ceux qui la touchaient. Les inscriptions ne pouvaient pas être lues et déchiffrées. C’était comme si la pierre Kelashin se protégeait.
 
En 1857, l’orientaliste allemand Otto Blau entreprit également d’explorer la pierre Kelashin. Blau arriva accompagné d’une véritable armée et il construisit un moule pour copier les inscriptions de la pierre Kelashin. Blau pensait avoir accompli un grand exploit, mais la moulure a éclaté sur le chemin du retour. Blau envisagea de retourner sur la pierre Kelashin pour un nouveau moule, mais fut envoyé à Trabzon avec une lettre urgente.
 
Un autre orientaliste allemand, Waldemar Bleck, souhaitait se rendre à la pierre de Kelashin en 1891, mais fut attaqué par des cavaliers kurdes en chemin et réussit à peine à sauver sa vie. Dans cette attaque, les 15 compagnons de Bleck ont ​​été tués.
 
En 1892, Bleck se rendit à la pierre Kelashin en compagnie d’un autre orientaliste Lehmann-Haupt, mais le temps ne leur permit pas de lire l’inscription. La pierre Kelashin était gelée. Par la suite, Bleck fut à nouveau attaqué et ne retourna jamais dans le passage où se trouve la pierre de Kelashin.
 
Le secret de la pierre dévoilé
 
Jusqu’à l’archéologue américain George Cameron en 1951, très peu de gens montèrent à nouveau dans le passage de Kelashin et ils échouèrent tous comme les autres. Cameron fut le premier de l’histoire à copier les inscriptions avec succès. Il couvrit tous les écrits avec du latex et les envoya à l’Université du Michigan pour inspection.
 
La recherche des inscriptions a pris plus de 10 ans. Les scientifiques qui ont effectué des recherches sur les inscriptions sur la pierre Kelashin ont été confrontés à une chose intéressante : le monument qui se dressait à 3 000 mètres d’altitude pendant 2760 ans était maudit.
 
Le monument fut érigé par Ishpuinis, roi d’Urartu, en 802 avant notre ère Le roi revenait de la conquête de la ville de Musasir, qui abrite le temple du dieu de la guerre Haldi, lorsqu’il franchit le passage de Kelashin. Un côté du monument était écrit en urartou, l’autre en assyrien et racontait l’histoire de la conquête de Musasir et de l’ampleur du sacrifice fait au nom de Haldi.
 
Sentences infligées au monument
 
Le roi Ishpuinis avait maudit le monument avec ces mots :
 
« Quiconque détruit ce monument,
celui qui lui fait du mal,
celui qui le brise,
celui qui l’enterre sous terre,
celui qui le jette dans l’eau,
celui qui l’arrache,
celui qui le cache au soleil,
que la colère d’Haldi soit sur lui »
 
Après que Cameron ait dévoilé le secret de la pierre, un archéologue italien s’est rendu dans le passage de Kelashin en 1976 avec un grand groupe et a travaillé sur le monument. Mais ce voyage n’a rien révélé de nouveau.
 
La pierre Kelashin a été prise par l’armée iranienne et emmenée dans la ville kurde d’Urmiye après le début de la guerre Iran-Irak en 1980. Le monument est exposé au musée archéologique d’Urmiye depuis la fin de la guerre.
 
Certains pensent que le monument qui existait jusqu’en 1980 avait finalement perdu ses pouvoirs. D’autres pensent que c’est maintenant entre les mains de ceux qui le protégeraient. D’autres croient encore que la malédiction de la pierre reviendra et qu’elle sera renvoyée au passage de Kelashin.
 

Campagne d’aide pour les réfugiés kurdes à Lavrio

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« A l’occasion d’un convoi solidaire pour le camp de Lavrio en Grèce, Jacques Leleu et Jean-Marc Thérin ont rencontré de nombreux réfugiés ayant fui l’offensive lancée en janvier 2018 par l’armée turque contre la région kurde d’Afrîn, dans le nord de la Syrie. “Kurdes, l’exode d’Afrîn à Lavrio”, documentaire de 30 minutes visionnable sur Youtube, est le fruit de cette rencontre avec celles et ceux qui ont vu, en l’espace de moins de trois mois, leurs villes et villages bombardés, envahis, occupés par l’armée turque et ses supplétifs jihadistes.
 
Jetés par centaines de milliers sur les routes de l’exil, leur nombre est venu grossir la population du camp de Lavrio, qui vivait déjà dans des conditions précaires depuis que le gouvernement grec leur a coupé tout soutien en juillet 2017. De 300 personnes, elle est passée à près de 500, dont 50 enfants en bas âge. Il a fallu trouver en urgence de quoi loger les nouveaux arrivants, alors que le manque de place se faisait déjà cruellement sentir. Les politiques répressives de l’Europe obligent les exilé.e.s à attendre de longs mois avant de pouvoir rejoindre leur pays de destination.
 
Pour lutter contre les lois anti-immigration adoptées par les pays européens les plus riches qui ferment leurs frontières, et dénoncer la répression subie par le peuple kurde dans les états-nations où il vit, un nouveau convoi solidaire sera organisé courant octobre. Il réunira des militant-e-s de l’Union Syndicale Solidaires et de la CGT, et vise à apporter un soutien matériel, financier et surtout politique.
 
Le convoi a besoin de dons matériels : couches, nourriture pour bébé, couverture, plaques chauffantes, chauffages portatifs, électroménager – mais pas de vêtements. Les dons financiers permettront d’acheter sur place de la nourriture, et notamment du lait et des pots pour bébé, ainsi que des couches. Ils contribueront aussi à donner un coup de pouce à l’économie locale. Les dons de médicaments sont possibles à condition qu’ils ne soient pas périmés. Ils seront donnés à un dispensaire auto-géré des militant-e-s grec.que.s. Pour faire un don ou demander des informations, nous vous invitons à joindre le Convoi solidaire via sa page facebook. »
 

ROJHELAT : Les forces iraniennes ont tué un kolbar kurde

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IRAN / ROJHELAT – Les forces iraniennes ont tué un kolbar kurde à bout portant.
 
Le kolbar Azim Ahmadi, 42 ans, été tué par les forces iraniennes dans les montagnes proche de la vile de Nosûde, dans la province de Kirmashan.
 

Les villageois ont découvert son corps ensanglanté dans la montagne.

La vidéo de la découverte de son corps est publiée ici : https://twitter.com/KurdistanHRN/status/1047534470700646401

 

Il y a 3 ans, l’acteur kurde, Haci Lokman Birlik était assassiné par la police turque

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TURQUIE / BAKUR – Le 3 octobre 2015, Haci Lokman Birlik, un jeune acteur kurde, a été assassiné par la police turque à Sirnak.
 
Birlik a été blessé puis exécuté de 28 balles par la police turque, qui l’a ensuite traîné à l’arrière d’un blindé et filmé la scène.
 
Trois ans plus tard, justice n’est toujours pas rendue. Ses assassins sont toujours en service.
 
« Je ne laisse pas mes soldats et mes policiers porter des cadavres. » C’était le commentaire d’un policier turc qui avait diffusé une photo du corps de Hacı Lokman Birlik en octobre 2015 sur Twitter. La photo montrait un véhicule de police blindé tirant le corps de l’acteur âgé de 24 ans sur les pavés de la ville de Şırnak, dans le Kurdistan du Nord, à l’aide d’un câble en plastique noué autour de son cou.
 
Des témoins oculaires ont rapporté que Birlik, le beau-frère de l’ancienne députée du HDP (Parti démocratique des peuples), Leyla Birlik, avait été blessé par balle par la police dans sa voiture. Il avait ensuite été exécuté par la police. Les policiers sont ensuite allés près de lui et ont continué de lui tirer dessus, attaché son corps derrière un blindé et à le traîner dans les rues.
 
La torture sauvage perpétrée sur le corps de Birlik a été révélée pour la première fois par une photo diffusée sur les réseaux sociaux, provoquant une immense indignation publique. Quelques jours plus tard, alors que les réactions se poursuivaient encore, une séquence vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux, filmée à l’intérieur du véhicule de police qui le traînait dans les rues de Sırnak. Les images prises par les policiers eux-mêmes à l’intérieur du véhicule étaient remplies de jurons insultants le cadavre, sa famille, son peuple et son existence.
 
Les photos prises lors de l’autopsie ont également révélé le genre d’atrocité dont il a souffert dans les mains des forces turques qui continuent de tuer des personnes pour la «sécurité de la population». La police turque a tiré 25 balles à bout portant alors qu’il avait déjà perdu la vie sur les lieux de l’attaque.
 
Les avocats de la famille Birlik ont ​​porté plainte pour meurtre délibéré, pour profanation de cadavre et fautes professionnelles. Six auteurs impliqués dans ce crime ont été identifiés, mais ne sont accusés que d' »insultes à la mémoire des morts ». Cinq procureurs distincts ont été affectés à cette affaire au cours des trois dernières années. 
 
Le Premier ministre turc de l’époque, Ahmet Davutoğlu, a affirmé après le meurtre de Birlik que les six policiers en question avaient été suspendus de leurs fonctions. Cependant, il est apparu que ces policiers étaient toujours en service.
 
Personne ne s’attend à ce que la justice soit rendue dans dans cette affaire dans un proche avenir, mais l’espoir demeure, selon les avocats.

Livre : Comprendre le Rojava dans la guerre civile syrienne

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  • Présentation du livre par son éditeur :

La bataille de Kobané et l’invasion turque d’Afrin ont attiré l’attention sur le Rojava, situé dans le nord de la Syrie. Pourquoi le Rojava a-t-il vaincu un ennemi puissant là où d’autres ont échoué ? Comment cette société fonctionne-t-elle ?

Le lecteur trouvera ici un ensemble d’informations, tant sur les aspects militaires qu’historiques, politiques, économiques, idéologiques ou géopolitiques. Cette présentation des multiples facettes du Rojava se fonde sur de nombreuses recherches documentaires, une enquête de terrain menée sur place par l’auteur et de nombreux entretiens avec des acteurs de la situation.


Cette révolution égalitaire, féministe, écologique et surtout démocratique, s’inventant au milieu de dictatures brutales, a pris des formes inattendues et originales qui peuvent alimenter la réflexion politique des progressistes du monde entier. Le projet politique des peuples du nord de la Syrie, en premier lieu les Kurdes, donne l’espoir de connaître un jour une Syrie démocratique, multiculturelle, multiconfessionnelle, en paix avec elle-même. Cette société nous influencera-t-elle à notre tour ?

 Extrait du livre :
« Gabar est mort en septembre 2017 à Raqqa, alors capitale de Daech sur le point de tomber. De son vrai nom Frédéric Demonchaux, il était parti une première fois en Syrie en 2016 pour combattre les djihadistes suite aux attentats du Bataclan. Ancien militaire de la légion étrangère, il avait alors intégré un bataillon spécialisé dans les combats en première ligne. Ainsi il participa aux entreprises militaires les plus risquées et les plus difficiles sur les lignes de front.
 
À la violence des affrontements s’ajoutaient le chaos, les problèmes d’approvisionnement, la barrière de la langue, les maladies, les faibles rations, mais rien n’entama la détermination de Gabar toujours fidèle au poste. Il développa une amitié particulière avec ses frères et sœurs de combat kurdes et en particulier avec le commandant de son unité. Puis ils furent envoyés pour combattre lors de la difficile et sanglante bataille de Manbij. Alors en première ligne, son unité fut presque encerclée. Les uns après les autres, les compagnons d’armes de Gabar étaient touchés jusqu’à ce que lui-même reçoive une balle dans le pied. Ils durent se replier et Gabar fut soigné en urgence. De peur que sa blessure n’empire par manque de soins efficaces, il rentra en France. Mais dès que Gabar fut de retour, il n’avait qu’une obsession, monter de nouveau au front. Il était en admiration totale vis-à-vis de ses camarades kurdes, et tout particulièrement de leur combat pour l’émancipation des femmes.
 
Cet ancien militaire français avait juré que « si les hommes de là-bas combattaient comme les femmes, la guerre serait gagnée à coup sûr ». Pour lui, il fallait qu’il y retourne afin de défendre ses amis kurdes, ce peuple qu’il aimait tellement et la société du Nord de la Syrie à tout prix. Il quitta sa famille pour un voyage sans retour.
 
Quand il retourna sur place, il fut envoyé à Raqqa. Lors de l’assaut d’un immeuble, lui et son équipe tombèrent dans une embuscade des djihadistes et il fut touché mortellement à la poitrine. Conformément à ses dernières volontés, il fut enterré sur place. Ainsi Gabar a rejoint les nombreux martyrs morts pour le Rojava.
 
Mais qu’est-ce qui peut bien avoir motivé Gabar, qui n’était pas politisé, qui n’était pas venu au départ pour la défense du peuple kurde mais pour lutter contre Daech, à mourir pour ce lieu qu’on appelle le Rojava ? De quoi s’agit-il ? Qu’est-ce qui pousse des dizaines de milliers de personnes à se mobiliser à travers le monde pour soutenir le Rojava ?
 
Il déchire les passions de gauche à droite. Tantôt montré du doigt comme une dictature communiste faux-nez d’Assad, tantôt désigné comme une démocratie libertaire sans État. Il peut être aussi dénigré comme pion de l’impérialisme américain, ou encore encensé comme principal obstacle à l’impérialisme turc et de l’OTAN. Il a été accusé par certains de pratiquer un nettoyage ethnique des plus violents contre les Arabes, là où d’autres voient en lui la plus grande démocratie multi-ethnique du Moyen-Orient. Tantôt regardé comme occupant, tantôt présenté comme libérateur, le Rojava gêne, il interroge, il questionne. La droite le voit comme un rempart à l’islamisme malgré ses inspirations communistes. La gauche le voit comme une révolution socialiste malgré des pratiques politiques qui remettent en cause ses traditionnelles analyses jacobines et de luttes de classes. Cela n’a pas empêché des députés, de la France insoumise au Front national, de s’indigner de l’invasion turque d’Afrin. Quelle étrange partie du monde qui déclenche à la fois la méfiance de tous et le soutien de la majeure partie de la classe politique de l’extrême gauche à l’extrême droite !
 
Cet OVNI a une histoire, des impératifs, des logiques et une idéologie qui lui sont propres. Il doit se battre sur tous les fronts avec des moyens dérisoires. Il doit à la fois faire face aux rebelles islamistes, à Daech, à l’État turc, à l’État iranien et à l’État syrien pour pouvoir survivre. Presque tous les États de la région veulent sa fin, et le plus rapidement possible. Pourtant il résiste avec une détermination sans faille et une volonté de fer.
 

Pour commencer, Le Rojava, ou Kurdistan syrien, est la région à majorité kurde de Syrie. Rojava signifie littéralement « soleil couchant » en langue kurde (kurmanji) qui peut se traduire par Kurdistan de l’Ouest. Il est l’une des quatre parties du Kurdistan avec celles situées en Irak, en Iran et en Turquie. Les Kurdes sont le plus grand peuple sans État au monde avec environ quarante millions d’individus, les Palestiniens sont, en comparaison, onze millions. Cette partie du Kurdistan est devenue autonome durant la guerre civile en Syrie.

Dans les médias, le Rojava est présenté presque uniquement sous son aspect militaire. Les puissances occidentales sont reconnaissantes des talents guerriers des Kurdes mais elles occultent ou ignorent le plus souvent un aspect essentiel du Rojava : son projet politique. Réduit-e-s au jeu des grandes puissances, les Kurdes n’ont que très peu d’alliés et de nombreux ennemis. Dans le passé, ils ont souvent servi de mercenaires aux différents empires. Aujourd’hui, ils cherchent à rompre avec cette tradition.

 
En début d’année 2018, les feux des projecteurs ont été braqués sur la région d’Afrin où l’armée turque et ses mercenaires se sont lancé dans une campagne de nettoyage ethnique. L’invasion de ce canton du Rojava a conduit à un massacre de plusieurs centaines de civils, au pillage de la région entière par des mercenaires à la solde des autorités turques, à la chasse aux yézidis et aux chrétiens, à la fuite de centaines de milliers d’habitant-e-s, aux viols de nombreuses femmes, au remplacement des populations kurdes par des Arabes, le plus souvent choisis parmi les familles de combattants islamistes, et à l’instauration d’une société fondée sur la charia.
 
Bien qu’une résistance acharnée ait été menée, cette expérience a montré que le Rojava est en danger face à l’appétit des dictateurs régionaux. Il est donc vital que le grand public s’intéresse à cette région où la menace d’un génocide est réelle.
 
J’ai écrit ce livre suite à un travail de longue haleine sur la question syrienne et kurde, assorti d’un voyage sur place d’un mois. J’ai voulu connaître le mieux possible la situation et les aspirations qu’elles cachent de part et d’autre. J’ai écrit de nombreux articles sur la situation au Moyen-Orient et en particulier sur le Rojava. Il m’a semblé judicieux de partager le résultat de ces travaux dans un livre. Il ne s’agit pas d’une étude universitaire, ni d’un exercice de style. Mes recherches veulent contribuer modestement à la construction d’un édifice plus large qu’est cette révolution en cours.
 
Mon voyage et mes études sur le terrain m’ont amené à avoir une connaissance générale sur le sujet qui touche les questions humanitaires, politiques, pratiques du Rojava. Peu de personnes y ont accès et c’est pour cela que je les rends aujourd’hui publiques dans ce livre. Toutes mes études ainsi que mon voyage ont été financés de manière indépendante. Seuls, moi-même et mon compagnon de voyage, Jean-Pierre Decorps, avons contribué financièrement à nos activités mutuelles sur la question. Nous n’avons pas été entravés dans nos recherches.
 

La révolution du Rojava porte en elle les formes d’une nouvelle politique possible pour le Moyen-Orient empêtré dans des guerres perpétuelles. Le Rojava redéfinit la politique avec ses réalisations allant à l’encontre de toutes les pratiques courantes au Moyen-Orient : système multi-ethnique contre nationalisme, multiconfessionnalisme contre confessionnalisme, féminisme contre patriarcat, écologie contre industrialisme, paix contre guerre. La politique révolutionnaire appliquée dépasse, par certains aspects, l’Occident par son modernisme. C’est peut-être là le cœur de mon sujet. Ainsi il s’agit de repenser notre réalité face à la leur et décentrer nos pensées pour les projeter sur une région du monde que l’on pourrait bien un jour imiter car le cœur de leur critique théorique n’est pas sans rappeler les changements opérés en Europe autour de la construction des États-nations.

Les crises du Moyen-Orient sont largement liées à l’importation du système politique de l’État-nation, lequel cherche perpétuellement à mieux uniformiser pour mieux contrôler les populations sous sa coupe. Ces crises traversent également l’Europe et certains peuples se soulèvent comme les Catalans contre l’État espagnol. Les crises du Moyen-Orient reflètent notamment celles de notre partie du système-monde. Mais plus simplement les enjeux que sont l’émancipation des femmes et des minorités sont aussi au centre des conflits de notre modernité.

 
L’enjeu devient même géopolitique quand des puissances internationales jouent un rôle de premier plan dans le maintien du Rojava, en premier lieu la France. Cette dernière joue un rôle crucial dans la région et l’implication de plus en plus grande de troupes spéciales sur place est un facteur clé. Bien sûr la France agit ainsi en fonction de ses intérêts stratégiques du moment.
 
La situation humanitaire aussi est marquante, pourtant elle est complètement ignorée et peu traitée. J’ai vu sur place une très grande pauvreté, une situation difficile en particulier dans le domaine de la santé où tout manque et où les gens sont en grande difficulté physique et morale. Malgré cela ils restent dignes et chaleureux. Le manque de soutien international depuis des années est aussi l’un des obstacles à surmonter dans une région sous embargo et en guerre.
 
La réalité du Rojava nous concerne profondément, que cela soit par l’implication des grandes puissances, la réalité du système mis en place, sa situation humanitaire ou la pensée émancipatrice qui s’en dégage. Nous plonger au cœur de la bataille qui anime le Rojava, c’est pénétrer au cœur des préoccupations de notre monde. » Raphael Lebrujah
 
A lire le livre, « Comprendre le Rojava dans la guerre civile syrienne », de Raphael Lebrujah.
Il est publié aux Éditions du Croquant.
 
https://www.amazon.fr/guerre-civile-syrienne-comprendre-Rojava/dp/2365121756

Iran: La prisonnière kurde Zeinab Sekaanvand pendue après un procès inéquitable

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IRAN / ROJHELAT – Une femme kurde d’Iran arrêtée à l’âge de 17 ans pour le meurtre présumé de son mari a été pendue le mardi 2 octobre, selon son frère.

Zeinab Sekaanvand, 22 ans, a été reconnue coupable du meurtre de son mari, qui selon elle, la battait. Son exécution avait été reportée après qu’elle soit tombée enceinte suite à une relation qu’elle avait nouée avec un autre détenu en prison. Le 30 septembre 2016, elle a accouché d’un enfant mort-né.

Zeinab Sekaanvand a été forcée de se marier à 15 ans en raison de la pauvreté de sa famille. Elle a vécu deux années douloureuses avec son mari qui la battait.

La jeune femme a déposé plusieurs plaintes contre son mari, dont aucune n’a fait l’objet d’une enquête. Son mari a rejeté ses demandes de divorce et quand elle a essayé de retourner chez ses parents, ils l’ont rejetée pour avoir « déshonoré » la famille.

Sekaanvand a été condamnée à mort en 2012 alors qu’elle n’avait que 17 ans pour avoir prétendument assassiné son mari. Elle a été arrêtée et aurait avoué l’avoir poignardé à mort. Elle a dit avoir été détenue au poste de police pendant les 20 jours suivants et torturée à plusieurs reprises par des policiers.

Avant d’être reconnue coupable par le tribunal, elle s’est rétractée et a déclaré au juge que le frère de son mari, qui selon elle l’avait violée à plusieurs reprises, avait commis le meurtre. Sekaanvand a déclaré qu’il avait promis de la pardonner si elle prenait la responsabilité du meurtre, car la loi islamique permet à la famille de la victime d’un meurtre d’accepter de l’argent au lieu de l’exécution.

Répondant à la nouvelle de l’exécution imminente de la femme kurde iranienne Zeinab Sekaanvand devant être exécutée le 2 octobre, le directeur de la recherche et du plaidoyer d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Philip Luther, avait déclaré : « Les autorités iraniennes doivent de toute urgence mettre un terme à leurs projets d’exécution de Zeinab Sekaanvand. Elle a été arrêtée alors qu’elle n’avait que 17 ans et a été condamnée à mort pour le meurtre de son mari, qu’elle a épousé à l’âge de 15 ans. Non seulement elle était enfant au moment des faits, mais elle a été victime d’une injustice flagrante durant la procédure légale. » 

Source

L’Iran a exécuté cinq Kurdes dont une jeune femme condamnée étant mineure

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IRAN / ROJHELAT – Cinq Kurdes iraniens (du Rojhelat) ont été exécutés mardi, parmi eux Zeinab Sekaanvand, une jeune femme qui a été condamnée à l’adolescence deux ans après son mariage. (Entre mars 2018 et septembre 2018, l’Iran a pendu plus de 40 Kurdes iraniens et condamné à mort une douzaine d’autres militants.)
 
Selon Hengaw, un groupe qui écrit sur des questions de droits de l’homme impliquant des Kurdes en Iran, quatre autres Kurdes ont été exécutés avec Zeinab Sekaanvand à la prison d’Urmia.
 
Hengaw n’est pas entré dans les détails des cas des autres détenus, ne divulguant que trois noms: Changeez Irani, Mousa Jajilou et Salman Alilou.
 
Selon Amnesty International, parmi les 23 pays qui ont prononcé des condamnations à mort en 2017, «l’Iran a exécuté au moins 507 personnes». Au moins 31 de ces exécutions étaient publiques et cinq d’entre elles avaient moins de 18 ans. Ces chiffres représentent plus de la moitié de toutes les exécutions enregistrées en 2017.
 
De mars à septembre, l’Iran a pendu plus de 40 Kurdes iraniens et condamné à mort une douzaine d’autres militants, a ajouté Hengaw.
 
Ramin Hussein Panahi et deux cousins, Loghman et Zaniar Moradi, ont été exécutés le 8 septembre.
 
Image via Amnesty

Sozdar: Celle qui vit ses promesses

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Alors qu’elle avait douze ans, elle a refusé d’être donnée en mariage. Trente ans plus tard, Nuriye Kesbir est toujours en combat, maintenant en tant que leader recherchée d’un mouvement de guérilla. Pourquoi une femme tourne-t-elle le dos au mariage et à la maternité pour choisir une voie qui mène plutôt à une bataille de vie et de mort ?
 
Un film documentaire sur une femme kurde têtue qui s’est retrouvée sur une route sans retour à cause de ses choix personnels. Sozdar, « celle qui vit sa promesse » est un portrait franc des origines et des motivations de Nuriye Kesbir, l’une des dirigeants du mouvement de résistance kurde PKK.
 
La cinéaste Annegriet Wietsma a suivi Kesbir dans son remarquable voyage, commençant dans une prison néerlandaise et se terminant dans les montagnes accidentées du nord de l’Irak.
 
La réalisatrice du film, Annegriet Wietsma, a été attirée par l’idée d’une combattante. « Je voulais déjà faire un film sur le problème kurde depuis des décennies mais j’ai toujours hésité car le niveau de testostérone était un peu trop élevé pour moi. Mais j’ai entendu parler de cette femme qui était en grève de la faim dans une prison aux Pays-Bas, et je me suis dit : « C’est ma chance ».
Nuriye Kesbir, une présumée «terroriste»
 
Lors d’un voyage en Europe en 2001, Kesbir a été arrêtée à l’aéroport des Pays-Bas. Elle a passé plusieurs années à lutter contre son extradition vers la Turquie. Wietsma a déclaré :
 
«Pour les Turques, elle est une terroriste. Par conséquent, ils demandent son extradition. Le juge ne voulait pas l’extrader parce que le gouvernement turc ne voulait pas garantir qu’elle suivrait un procès équitable et ne pas être torturée, violée (…). Et le juge hollandais a déclaré : «Eh bien, nous la gardons ici jusqu’à ce que nous ayons ces garanties.»
 
Le film donne également un aperçu de la communauté kurde vivant en Europe.
 
« Tout le monde est en mouvement. Personne ne sait exactement : « Suis-je kurde, suis-je occidental, …, qu’est-ce que je suis ?  » Donc, c’est ce que vous voyez aussi avec la façon dont les gens s’habillent et se comportent. »
 
Bombardement
 
En fin de compte, Kesbir s’est enfuie au Kurdistan sans le dire à personne. Wietsma a pu la suivre plus tard à cause des contacts qu’elle avait noués dans le mouvement kurde. Elle parle du danger qu’elle a rencontré là-bas :
 
« J’ai attendu la période la moins dangereuse. Bien sûr, c’est toujours dangereux parce que la semaine précédente, deux hommes ont été tués par une grenade. Bien sûr, c’est une partie du monde dangereuse. (…) »
 
Apparemment, Kesbir est toujours en sécurité. En ce qui concerne ce qui va se passer ensuite, Wietsma donne son avis :
 
« Personne ne saura ce qui va arriver dans les prochains mois. Ma conviction personnelle est que vous pouvez bombarder ces 10 000 filles et garçons et hommes et femmes dans cette région montagneuse. Mais vous ne pouvez jamais bombarder et effacer le problème des 40 millions de Kurdes qui sont des personnes indésirables. Vous ne pouvez pas bombarder ce problème. »
 
Vous pouvez voir le documentaire ici : https://www.youtube.com/watch?v=T7JX7zE2w94&feature=youtu.be