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TURQUIE. Le climat et la polarisation socio-politique

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TURQUIE – Les résultats d’une enquête récente menée en Turquie concernant le changement climatique et les problèmes environnementaux montrent que la polarisation socio-politique influence l’approche des gens sur les questions de climat et d’environnement.
 
Réalisée avec la participation de 3 634 personnes à travers la Turquie – y compris les régions kurdes de sud-est – sur la « Perception du changement climatique et des problèmes environnementaux en Turquie en 2021 » vise à analyser la perception publique du changement climatique à une période où la Turquie a récemment ratifié la L’accord de Paris sur le climat et la Turquie ont été frappés par des incendies et des inondations plus graves.
 
İklim Haber (Climate News) et la société KONDA Research and Consultancy (turc: KONDA Araştırma ve Danışmanlık) spécialisée dans les sondages d’opinion publique et le conseil, ont mené leur quatrième enquête pour mesurer la perception publique du changement climatique en Turquie et pour connaître l’opinion publique sur l’aggravation de la crise climatique.
 
Réalisée avec la participation de 3 634 personnes à travers la Turquie, l’enquête en face à face sur la « Perception du changement climatique et des problèmes environnementaux en Turquie en 2021 » vise à analyser la perception publique du changement climatique à une période où la Turquie a récemment ratifié la L’accord de Paris sur le climat et la Turquie ont été frappés par des incendies et des inondations plus graves.
 
Qu’est-ce que le changement climatique ?
 
Dans le cadre de l’enquête, on a d’abord demandé aux répondants : « Lequel des énoncés suivants représente le mieux votre opinion sur le changement climatique ? » Alors que 75% des répondants ont opté pour « C’est le résultat d’activités humaines », 25% ont déclaré que « c’est un processus naturel ».
 
L’année précédente, 71,4 % des personnes interrogées étaient d’avis que la crise climatique était le résultat d’activités humaines. Par conséquent, ces résultats ont montré que la prise de conscience des gens sur la relation entre les activités humaines et la crise climatique a augmenté.
 
À quel point sommes-nous inquiets ?
 
Selon les résultats de l’enquête, près des trois quarts de la société turque s’inquiètent du changement climatique.
 
Alors que 42 % des répondants ont répondu « je suis inquiet », 24 % ont répondu « je suis très inquiet ». De plus, 58 % des répondants étaient d’avis que la crise climatique est une crise plus grave que la pandémie du coronavirus et qu’elle causera plus de dégâts que la pandémie.
 
Événements météorologiques extrêmes et crise climatique
Lorsqu’on a demandé aux gens : « Pensez-vous que le changement climatique a joué un rôle dans les récents événements météorologiques irréguliers en Turquie, tels que les inondations, les tempêtes, les températures extrêmes et la sécheresse ? », 77 % ont répondu par l’affirmative. En 2019, ce taux était de 71 %.
 
Interrogés sur les causes des incendies de forêt l’été dernier, seuls 14% des répondants ont répondu « changement climatique ». Alors que 36 pour cent attribuaient les incendies à des activités terroristes, 27 pour cent faisaient référence au souhait de zoner les terres forestières rasées pour la construction.
 
Accord de Paris et «zéro émission nette»
 
Fin 2021, le Parlement turc a adopté l’Accord de Paris sur le climat et il a ensuite été annoncé que la Turquie atteindrait son objectif de zéro émission nette de carbone d’ici 2053. Il a été demandé aux répondants à l’enquête s’ils étaient au courant de cet accord ou de l’objectif.
 
83 % ont déclaré qu’ils n’avaient aucune information sur la cible. Les résultats de l’enquête ont montré que les électeurs de tous les partis sont plus susceptibles d’approuver cet objectif lorsqu’ils disposent d’informations à ce sujet.
 
Dans une autre question, on a demandé aux gens : « Avez-vous des informations sur l’Accord de Paris sur le climat ? » Seul un quart d’entre eux ont répondu par l’affirmative. 76 % des personnes ignorent l’Accord de Paris ou que le Parlement turc a adopté l’Accord.
 
Parmi ceux qui connaissent l’accord, 71 % savent également qu’il a été approuvé par le Parlement.
 
Commentaires sur les résultats de l’enquête
 
S’exprimant sur les résultats de l’enquête, le rédacteur en chef d’İklim Haber (Climate News), Barış Doğru, a déclaré que la polarisation sociale, qui est constamment incitée dans le pays, a finalement commencé à se manifester dans l’approche des gens sur les questions de climat et d’environnement.
 
Notant que la prise de conscience et les inquiétudes concernant la crise climatique ont également augmenté en Turquie en 2021 et ont ainsi dépassé les moyennes mondiales, Barış Doğru a souligné que « la division sur les causes des incendies de forêt est un mauvais signe. »
 
« Les gens ont du mal à avoir une position objective sur la question ou à écouter la science. La partisannerie peut également être un énorme obstacle à la lutte contre la crise climatique dans les prochains jours. »
 
Le professeur Doğan Tolunay a également commenté les résultats de l’enquête. Se référant aux personnes interrogées attribuant les incendies de forêt aux « organisations terroristes [PKK ou d’autres groupes armés de gauche] », en particulier parmi les électeurs du parti au pouvoir [AKP], et aux efforts de zone pour la construction, en particulier parmi l’opposition, Tolunay a trouvé intéressant qu’il n’y ait qu’un seul exemple où une terre forestière rasée a été zoné pour la construction et les données officielles de la Direction générale des forêts ont montré que seuls six des 2 730 incendies de forêt qui se sont déclarés en Turquie en un an ont été causés par des « organisations terroristes ».
 
« On peut dire que l’incapacité des autorités chargées d’enquêter sur les incendies de forêt, telles que le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Justice, à faire des déclarations a été un facteur qui a amené les gens à penser que les forêts sont brûlées par des organisations terroristes », a noté le professeur Tolunay, ajoutant qu’ « un silence volontaire ou involontaire sur la question constitue un obstacle à la prévention des incendies de forêt, qui augmenteront en nombre, en intensité et en sphère d’influence en raison du changement climatique à l’avenir. »
 
Le directeur général de KONDA Research, Bekir Ağırdır, a également indiqué que s’il y a eu une augmentation de la sensibilisation sociale au changement climatique, la polarisation basée sur le fait d’être pro-gouvernemental et pro-opposition a également des effets sur les conséquences du changement climatique.
 

TURQUIE. La gendarmerie turque voulait arrêter un Kurde de 80 ans décédé la veille

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TURQUIE / BAKUR – Le gouvernement turc, qui mène des opérations de génocide politique visant les Kurdes, a envoyé les gendarmes arrêter Ismet Ok, un Kurde de 80 ans qui avait décédé la veille.
 
Alors que les Kurdes se mobilisaient à l’occasion du 23e anniversaire du complot international qui a conduit à l’arrestation d’Abdullah Ocalan le 15 février 1999, le régime turc a intensifié les arrestations de civils, militants, journalistes, politiciens d’HDP… dans les régions kurdes. İsmet Ok, un Kurde de 80 ans, faisait partie de ces dizaines de personnes que la police turque devait arrêter injustement. « Heureusement » pour lui, il était décédé la veille, alors, la police ne l’a pas arrêté, ni son frère de 83 ans qui était alité… 
 
Dans les quartiers Evîna (Sürgücü) et Kûzerib (Yazır) de Mardin / Savur, plusieurs maisons ont été perquisitionnées par la gendarmerie hier matin. Après les perquisitions menées dans les maisons, 5 personnes ont été interpellées pour « d’appartenance à une organisation terroriste [PKK] ». İsmet Ok, 80 ans, pour qui le bureau du procureur général de Mardin a émis un mandat d’arret, est décédé il y a un jour. Malgré cela, la gendarmerie a fait une descente dans sa maison du quartier de Cirzê (Taşlık) pour arrêter İsmet Ok et son frère Muhittin Ok (83 ans). Les gendarmes ont vu qu’İsmet Ok était décédé pendant le raid et ses condoléances ont continué. Son frère Muhittin Ok, âgé de 83 ans, était cloué au lit. Malgré cela, les gendarmes, qui a fouillé la maison, sont partis sans les deux hommes car İsmet Ok était décédé et Muhittin Ok était alité. (Via Yeni Ozgur Politika)

Le hijab/voile libère-t-il la femme?

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PARIS – Pendant que des millions de femmes à travers des pays islamistes (Iran, Arabie saoudite…) – où le port du voile est obligatoire – militent courageusement contre cette pratique discriminatoire d’un autre âge et qu’elle risquent pour cela la prison ou la torture, si ce n’est la mort… ici, en Europe et en France, d’autres femmes s’en prennent aux règlements sportifs interdisant la discrimination homme/femme ou les signes religieux ostentatoires (croix, kippa, voile…). Ces militantes mettent en avant la liberté des femmes à s’habiller comme elles le veulent. Sauf que ce qu’elles défendent (le port du voile, ou hidjab) ne libère aucunement les femmes. Au contraire, ce tissu couvrant les cheveux des femmes, les discrimine et les soumet aux injonctions des intégristes musulmans qui leur disent ce qu’elles doivent porter comme vêtements.
 
Pour celles qui disent vouloir porter le voile à cause de ses propres convictions religieuses, sans qu’un homme le leur ordonne, c’est elles qui s’excluent en s’auto-discriminant dans l’espace public. On ne comprend pas pourquoi elles viennent ensuite jouer les victimes.  
 
 
Même si le sujet du hidjab crée la division chez certaines féministes, celles qui savent que leur vrai ennemie c’est le patriarcat et ses religions monothéistes qui sont le judaïsme, christianisme et islam, n’ont pas perdu le nord et défendront leurs droits bec et ongles, qu’importe si en face d’elles, il y a des mouvances islamistes soutenues par des États islamistes qui veulent influencer les femmes d’Occident à travers la soi-disant liberté de jouer au foot en cachant leurs cheveux sous le voile ou bien de défendre la polygamie car leur prophète l’était… 
 

A propos de féministes qui militent contre le patriarcat et ses religions misogynes, nous, le site Kurdistan au féminin, nous rappelons qu’en tant que femmes kurdes militant pour les droits des Kurdes et des femmes, nous ne pouvons tolérer de telles confusions chez les femmes. Pour celles ou ceux qui ne seraient toujours pas convaincu.e.s de l’utilité d’une telle démarche, nous leur proposons ce texte de Michèle Vianès, présidente de l’ONG Regards de femmes, spécialiste des questions d’égalité femmes-hommes et autrice du livre « Un voile sur la République« , qui soutient les femmes musulmanes qui militent contre le #WorldHidjabDay et qui disent #NoHijabDay et #LetUsTalk (Laissez-nous parler).

 
Peut-on porter le voile et être féministe ?

Être féministe c’est agir pour l’égalité en droits, devoirs et dignité des femmes et des hommes. Cela dépasse les clivages politiques, géographiques ou l’appartenance à un sexe. Les féministes sont des femmes et des hommes qui agissent pour l’autonomie et l’émancipation de tous les êtres humains, « indépendamment de leur couleur, sexe ou religion » (Condorcet).

Le féminisme est un principe démocratique, qui se décline en lois et comportements soutenant l’égalité sociale, juridique, politique et économique des femmes et des hommes.

Le port du voile islamique dans l’espace public est-il conciliable avec cet idéal démocratique ?

La démocratie repose sur l’indistinction des droits entre les sexes dans l’espace public, espace où hommes et femmes ont le même statut. Or dans cet espace, le voile islamique n’est porté que par les femmes, entrainant immédiatement ségrégation, apartheid sexué, discrimination.

Circuler dans l’espace public en cachant sa chevelure qui serait une attraction sexuelle à laquelle les hommes seraient incapables de résister, c’est s’en exclure soi-même, c’est se mettre à part dans la cité. C’est se considérer comme responsable de la violence masculine envers les femmes.

Le voile empêchant d’identifier les femmes et les filles dans l’espace public, c’est voler leur identité.

Être féministe induit la mixité dans la sphère publique, dans le choix du conjoint, l’égalité entre les conjoints, le droit à la contraception et à l’avortement, à l’homosexualité, au divorce, à l’héritage, le refus de la polygamie.

En trois mots : autonomie, liberté de conscience, solidarité avec les femmes du monde entier.

Porter un accessoire vestimentaire qui, dans toute une partie du monde, est une obligation légale imposée aux femmes pour leur signifier un statut de deuxième rang (polygamie, reconnaissance juridique et héritage inégalitaires, absence de liberté de circulation, …) représente une allégeance à l’égard des théocraties qui y font la loi. Affirmer qu’on le porte volontairement n’en efface pas le sens humiliant.

Se voiler, c’est refuser toute solidarité avec les femmes vivant sous le joug de l’islamisme étatique, communautaire, familial, en Afghanistan, en Algérie, en Égypte, en Iran, … et également dans des pays occidentaux.

C’est oublier que le voile islamiste est souillé du sang des femmes fouettées, lapidées, égorgées, tuées parce qu’elles refusent de porter « cette relique médiévale de l’intimidation » (Halima Magroune), ce marquage archaïque possessionnel et obsessionnel du corps féminin.

Dans le dernier quart du XXème siècle, les femmes musulmanes, comme toutes les femmes dans le monde, se sont émancipées du patriarcat théocratique.
Panique chez les machocrates.

Pour maintenir la servitude volontaire ou forcée des femmes et des filles, leur stratégie : faire croire aux femmes que les dieux ont les yeux fixés sur elles. Ainsi, elles vont obéir à un code vestimentaire, supposé divin, de bonne conduite.

Le voile devient le symbole de « la » femme musulmane. Les messages iconographiques la réduisent à ce stigmate, depuis les publicités jusqu’à ONU Femmes qui en oublie la Convention pour l’élimination des discriminations envers les femmes.

Assignée à l’injonction de « la bonne » musulmane, porte-drapeau de l’idéologie masculiniste des fondamentalismes politiques et religieux, enfermée dans une vision archaïque inégalitaire des rapports sociaux de sexe, prétendre être féministe relève de l’escroquerie intellectuelle.

Porter le voile, stigmate de discrimination, de séparation, de fantasmes sexuels, c’est être machiste.

France – Rojava : coopérations municipalistes avec le Nord-est de la Syrie

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PARIS – La Fondation Danielle Mitterrand, qui soutient activement les efforts de solidarité avec l’administration arabo-kurde du Rojava, organise ce jeudi une conférence publique à Grenoble autour des projets de coopération municipalistes avec le Rojava / Syrie du Nord et de l’Est.

Conférence-débat qui aura lieu à 18h30, à la Maison de l’International, est animé par Antoine Back, Adjoint au Maire de Grenoble.

Intervenant·es confirmé·es :

 

• Pierre BONNEAU, Fondation Danielle Mitterrand
• « Camille », internationaliste du Rojava Information Center

Depuis 2011 la Syrie se déchire entre guerre civile, lutte contre la barbarie obscurantiste de Daech et résistance contre les intrusions militaires de la Turquie. Au nord-est du pays, région désertée par le régime de Bachar el-Assad, la société se reconstruit et s’auto-administre en suivant les préceptes du confédéralisme démocratique : coopération multi-éthnique, justice sociale, égalité femmes-hommes et régénération de l’environnement. Entre volonté pacifique de transition démocratique et impératif de réponse aux agressions, ce vaste territoire peuplé de six millions de personnes tarde à recevoir la reconnaissance des nations. Notre sécurité ici dépend pourtant de leur lutte là-bas, notre dette reste immense. Cependant la diplomatie des peuples s’organise : des villes et territoires en France se mobilisent aux côtés de collectifs citoyens afin de construire des passerelles de coopération internationale.

 

Au printemps 2021, sous l’impulsion de la Fondation Danielle Mitterrand, une délégation à laquelle a participé la Ville de Grenoble s’est rendue au nord-est syrien pour y rencontrer les représentant·es de l’AANES, des municipalités, des mouvements de femmes, des coopératives… pour mieux comprendre la situation et faire le point sur les besoins et les pistes de coopération entre ici et là-bas. Car si l’avenir du Moyen-Orient s’écrit aussi au nord-est de la Syrie, nos sociétés occidentales ont assurément beaucoup à apprendre de ces chemins de résilience collective et d’émancipation de toutes et tous.

 

Jin, jiyan, azadî ! (« Femme, vie, liberté ! »)

 

L’événement est annoncé sur Facebook également

TURQUIE. Décès d’une des fillettes kurdes enlevées par l’armée turque lors du génocide de Dersim

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TURQUIE / BAKUR – Une des survivants du génocide de Dersim, Fatma İçin, qui a été enlevée en 1938 alors qu’elle avait dix ans et assimilée de force par un officier turc qui l’a « adoptée », est décédée à Adıyaman à l’âge de 95 ans. Elle était la mémoire vivante du génocide de Dersim.
 
« La fille perdue de Dersim » est décédée
 
Fatma İçin, une survivante du génocide du Dersim de 1937/1938, est décédée à l’âge de 95 ans à Adıyaman / Kahta. Pour la mémoire collective des Kurdes alévis de Dersim, au Kurdistan du Nord, son décès signifie la perte d’un important symbole culturel du souvenir. Fatma İçin était l’une des « filles perdues » de la région kurde alévie, qui ont été arrachées à leur famille, à leur culture, leur langue et leur foi par l’armée turque après le génocide et assimilées de force. Leur nom représente le sort de milliers de filles et de garçons qui ont connu le processus d’extermination et d’expulsion et ont dû accomplir des travaux forcés dans des familles d’officiers sous prétexte de « civilisation », en échange de quoi ils ont été élevés comme des Turcs musulmans selon les principes de l’État-nation.
 
« Nous nous étions réfugiés dans une grotte. Mon oncle Hasan a traversé les montagnes et a dit : ‘Les soldats nous ont encerclés.’ Certains parents ont été tués là-bas. Ma mère a été abattue alors qu’elle allait chercher de l’eau la nuit. Mon père m’a emmené à Ovacık. Là, ils m’ont emmené dans la maison d’un officier. Mes cheveux ont été coupés, puis ils m’ont mis dans le bain. moi en robe courte, en chaussures. Je portais un chapeau de feutre sur la tête. Je ne connaissais que le kurde. L’officier a sorti son arme et m’a dit : « Si tu parles encore le kurde, je te tue ».
 
Avec ces mots, Fatma İçin a décrit les jours après le génocide dans le film documentaire « İKİ TUTAM SAÇ – Dersim’in Kayıp Kızları » (« Deux poignées de cheveux – Les Filles Perdues de Dersim » ou « Two Ringlets Of Hair- Lost Girls Of Dersim », en anglais) de Nezahat et Kazım Gündoğan. Le travail est basé sur la reconstruction de l’histoire de la souffrance des filles enlevées, illustrée par le sort de Fatma İçin et de sa cousine Huriye Arslan, montre comment les deux filles ont vécu le processus d’extermination et d’expulsion, comment elles ont été enlevées par les militaires et quelles difficultés elles ont dû traverser après leur déportation. Le film raconte également leur soumise, notamment en raison de leur éducation forcée turco-sunnite, leurs peurs, leurs pensées d’évasion et leur recherche désespérée d’une vie libre.
 

La mère de Kamber Ateş est partie sans avoir pu voir la fin de la criminalisation de la langue kurde

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TURQUIE / BAKUR – Ayant l’interdiction formelle de parler en kurde, lors des visites à son fils emprisonné, la seule phrase turque qu’Ipek Ateş pouvait prononcer était « Kamber Ateş Nasılsın? » (comment vas-tu?). Cela se passait dans les années noires qui ont suivi le coup d’Etat militaire de septembre 1980. Ipek vient de quitter ce monde, sans avoir pu voir la fin de la criminalisation de la langue kurde au Kurdistan…
 
Le fils d’Ipek Ates, Kamber Ates a raconté au journal Yeni Yasam Gazetesi ses souvenirs d’avec sa mère quand elle venait lui rendre visite avec la seule phrase en turc qu’elle avait apprise « Kamber Ateş Nasılsın? (comment vas-tu Kamber Ateş?) pour pouvoir s’adresser à son fils…
 

Nous sommes du village Dere du district de Sivas İmranlı. Ils ont écrit une lettre disant : « Tu as tellement manqué à ta mère, elle viendra te rendre visite ». Nous n’acceptions pas certaines pratiques imposées par l’administration pénitentiaire. C’est pourquoi ils nous ont traités plus durement. Parler kurde était déjà interdit. Ils ont accroché les affiches qu’ils avaient préparées à ce sujet dans les parloirs et les couloirs des visiteurs. Il était également interdit de parler à voix basse, de faire des signes et de parler une autre langue que le turc. Quand j’ai appris que ma mère venait, je suis devenu un peu nerveux. Je savais que ma mère ne parlait pas turc. Elle n’avait jamais quitté le village jusqu’alors. Il était évident qu’il y aurait des problèmes si nous parlions kurde. Je ne pouvais pas garder le silence si les gardiens disaient ou faisaient quoi que ce soit. (…) Je ne voulais pas que ma mère soit témoin de ça. Nous pourrions tous les deux subir la violence. Je partageais la même cellule avec Ruşen Sümbüllüoğlu, qui était condamné dans l’affaire de Dev-Yol. Je lui ai expliqué la situation. Ma mère venait avec ma sœur. Ma sœur parlait turc. Je l’ai dit à Rusen. (…) Quand je lui en ai parlé, il a pris des notes ou quelque chose comme ça. J’ai dit que je ne garderais le silence en aucune circonstance et que si tel était le cas, je ne retournerais peut-être pas dans la cellule. Parce qu’ils pourraient me conduire directement à la salle de torture.

Après cela, je suis allé au parloir. J’ai parlé avec ma sœur. Tout d’un coup, ma mère a bougé, et prenant ma sœur par le bras et la tirant un peu en arrière, elle s’est approchée de moi et m’a dit : « Comment vas-tu, Camber Ateş ? » J’ai été surpris mais je me suis vite repris. J’ai répondu: « Je vais bien maman, comment vas-tu ? » Cependant, elle ne répondit pas. Elle a de nouveau parlé à ma sœur. Ma mère a refait la même chose et m’a encore demandé : « Kamber Ateş, comment vas-tu ? » Cette scène s’est répétée trois fois. J’ai répondu la même chose à chaque fois. Au début, je pensais que ma mère avait appris un peu le turc. Mais quand elle l’a répété plusieurs fois [la même phrase], j’ai compris la situation. On lui a juste fait mémoriser le mot [nasilsin]. Si elle avait parlé en kurde, elle et moi aurions été soumis à la violence. C’est pourquoi elle l’a appris par coeur. En fait, le seul mot qu’elle a mémorisé est « comment vas-tu », puisqu’elle savait déjà mon nom et mon prénom.

Lorsque la visite s’est terminée ainsi, je suis venu joyeusement dans la cellule. J’ai dit à Rusen. Puis je suis parti, ils m’ont envoyé à Çanakkale et Ruşen à Antep.

Puis un jour j’ai vu une nouvelle dans le journal Cumhuriyet, disant: « voici « Kamber Ateş Comment vas-tu ? » La nouvelle intitulée « Histoires de prison » a remporté le concours et le livre à publier portera son nom. » J’étais déjà en contacte avec Ruşen et il m’en avait parlé. (…) Ruşen a écrit une histoire basée sur mes récits et l’a envoyée au concours. » (Via Birgün)

Kamber Ateş Nasılsın? est également le titre d’un poème écrit par la poétesse Gülsüm Cengiz-Akyüz et qui a reçu plusieurs prix littéraires, dont celui du Pen International. Le poème a été traduit en anglais avec le titre « Kamber Ateş how are you? »

 

On en avait parlé dans cette article des histoires tragi-comiques vécues par les Kurdes concernant l’interdiction de parler en kurde:

Avec la pomme d’amour à la kurde, c’est Saint-Valentin toute l’année

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Piquer une pomme avec des clous de girofle et la sécher est une tradition kurde quelque peu oubliée et qui symbolise l’amour et la paix. Selon la légende, cette pomme sent bon pendant plus de cent ans lorsqu’elle est piquée de clous de girofle, puis séchée. Les amoureux s’offrent ces pommes pour symboliser leur amour qui est censé durer toute une vie.
 
Outre les amoureux, des personnes qui se sont querellées fabriquent également des pommes d’amour (Sêva Mêxekrêj, en kurde) qu’elles s’offrent pour mettre fin à leur inimitié.
 
« Sêva Mêxekrêj », qui occupe une place importante dans le folklore kurde, symbolise la paix et l’amour dans son expression la plus générale. L’artiste Seywan Saedian travaille depuis 20 ans pour faire connaître et internationaliser cette tradition kurde.
 
Dans le passé, il était honteux pour les jeunes de se déclarer leur amour, c’est encore interdit et honteux dans certaines contrées kurdes. Dans ces contrées où l’amour est interdit et condamné, les pommes aux clous de girofle ont joué un rôle déterminant dans l’expression de l’amour. Supposons qu’une jeune femme aime un homme mais qu’elle ne puisse jamais le dire. Elle l’informe de son amour en lui envoyant une pomme piquée de clous de girofle.
 
Une autre signification est qu’elle symbolise la paix. Les personnes offensées les unes par les autres expriment leurs vœux de paix en présentant des pommes avec des clous de girofle.
 
Préparation de la pomme d’amour à la kurde. Image via Keleş Keleş
Depuis plusieurs années, à l’occasion de la Saint-Valentin, le couple d’artistes Seywan Saedian et Runak Resulpur organisent des ateliers de fabrication de pommes d’amour. (Vidéos à voir ici ou )
 
Pour fabriquer une pomme d’amour, il vous faut une pomme rouge et 200 grammes de clous de girofle.

TURQUIE. Arrestations de militants et politiciens kurdes dans trois provinces

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TURQUIE / BAKUR – Plusieurs militants et politiciens kurdes ont été arrêtés lors de raids dans les provinces de Van, Mardin et Diyarbakir.
 
La maison de la militante du Mouvement des femmes libres (Tevgera Jinên Azad- TJA) Hacire Tanırgan à Mardin / Kızıltepe a été perquisitionnée dans la matinée.
 
La police a procédé à une perquisition violente et a arrêté Tanırgan. Une enquête menée par le parquet général de Diyarbakır a été citée comme motif de la détention.
 
A Van, les membres de l’Assemblé des jeunes du parti HDP Van, Arjin Tuncer, Ferhat Azan, Rojin Varhan et Mehmet Şerif Demirağaç, handicapé à 90 %, ont été arrêtés lors de raids similaires.
 
Diyar Sincar et Nurullah Özgün, Şehmus Doku et Mazlum Kardaş, membres de l’Assemblée des jeunes du HDP, ont été arrêtés à la suite de perquisitions à Diyarbakir (Amed). La raison de la détention n’a pas été révélée.
 

TURQUIE. Tirs contre la voiture d’une députée kurde d’HDP

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TURQUIE / BAKUR – La voiture d’Ayşe Sürücü, députée kurde d’HDP pour Urfa, a essuyé des tirs de balles alors qu’elle circulait dans la ville. Une enquête est en cours pour trouver les auteurs des tirs. (ANF)
 
Les députés et membres d’HDP sont régulièrement victimes d’attaques armées dont la dernière a coûté la vie à Deniz Poyraz, une jeune militante, dans un bureau du HDP à Izmir en juin dernier.
 

Le Rojava est la seule solution à la crise syrienne

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SYRIE / ROJAVA – Le porte-parole du département des relations extérieures de l’administration de la Syrie du N-E / Rojava (AANES), Kamal Akaf, a expliqué que les puissances présentes en Syrie ne souhaitent pas résoudre le conflit syrien et voient le projet d’AANES comme une menace pour leurs intérêts. Il a ajouté que « S’il y a une solution à la crise syrienne, c’est AANES. »
 

Efforts diplomatiques pour assurer la reconnaissance officielle de l’AANES sans interruption, dans lesquels l’AANES a intensifié ses relations régionales et internationales suite à la décision du Parlement basque.

Les attaques de l’Etat islamique/Daech à Hasakah et les attaques de l’État turc dans le nord et l’est de la Syrie ont une fois de plus montré que la solution à la crise syrienne est de reconnaître l’AANES.

Kamal Akaf a noté que la reconnaissance formelle de l’AANES aurait un impact positif sur l’ensemble de la Syrie. Cependant, les forces en présence ne veulent pas résoudre la crise syrienne et continuent donc de faire campagne pour déformer l’AANES.

Il a averti Kamal Akaf de l’attaque post-EI/Daech à Hasakah et a déclaré : « Si l’EI avait pu atteindre ses objectifs à Hasakah, tout le monde serait confronté à ce danger. »

L’ANHA a interviewé Kamal Akaf, porte-parole du Département des relations extérieures de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est.

Pourquoi les puissances internationales ne reconnaissent-elles pas l’AANES ?

Depuis le premier jour de la crise syrienne, il n’y a sur le terrain que le projet est représenté par AANES, en raison de l’aggravation de la crise syrienne et de la présence d’un grand nombre de forces locales et internationales sur les lieux, de nombreux problèmes sont apparus, turc les forces de l’État et d’autres sont la principale raison de l’approfondissement de la crise syrienne, il y a un autre problème est le système juridique international, la décision est en cours de discussion avec les pays occidentaux, tous disent que les principes d’AANES sont basés sur la démocratie et le pluralisme qui peuvent donner la chance à un nouvel espoir, mais sa reconnaissance est liée à la résolution de la crise syrienne. C’est-à-dire qu’il est difficile de reconnaître officiellement ce projet de résolution en raison du système de droit international tant que la crise syrienne n’est pas résolue.

L’objectif principal est de recevoir la reconnaissance de l’AANES. Ainsi, nous luttons pour développer la solution démocratique de la crise syrienne et l’établissement de l’AANES sur ces bases.

 

Quel impact la reconnaissance de l’AANES aura-t-elle sur les forces en Syrie et leur localisation ?

 

Les forces sur place ne veulent pas que la crise syrienne soit résolue. Si tout le monde considère ce projet comme une solution à la crise syrienne, il aura un impact positif direct sur l’unité et la sécurité de la Syrie. Elle assure également la promotion de l’égalité et de la démocratie. Parce que les puissances actuelles ne veulent pas que ces développements aient lieu, elles voient l’AANES comme une menace pour leurs intérêts et comme un stratagème merdique contre elles. Bien que l’AANES ait exprimé son souhait que la Syrie reste unie et s’est montrée ouverte au dialogue avec toutes ses composantes, elle est perçue comme une force « séparatiste ». Bref, la reconnaissance de l’AANES aura un impact positif sur tout le monde, mais les forces en présence ne le veulent pas.

 

Comment les forces internationales ont-elles réagi après l’attaque de l’Etat islamique à Hasakah et les récentes attaques de l’Etat turc ?

 

Hasakah et les attaques turques contre Derik, Makhmur [au Kurdistan d’Irak] et Shengal [région yézidie de Sinja] font partie du même schéma, le but de relancer l’Etat islamique dans la région en faveur d’intérêts politiques en particulier, l’Etat turc. D’autre part, les Turcs ont cherché à compléter ce que l’Etat islamique ne pouvait pas faire à Hasakah. Tout le monde a des preuves tangibles que la Turquie cherche à intensifier le terrorisme dans la région, c’était évident lors des récentes attaques contre la prison de Geweran qui étaient prévues dans les zones occupées par la Turquie.

Les attaques peuvent-elles être prévenues si AANES est reconnu ?

Après l’échec du plan de DAECH à Hasakah, nous avons envoyé des messages diplomatiques afin de soutenir l’administration autonome dans tous les domaines politique, économique, logistique et militaire. Si ce soutien n’est pas fourni, la menace de DAECH augmentera. Reconnaître et soutenir l’administration autonome aura non seulement un effet positif sur la lutte contre l’Etat islamique, mais créera également la confiance et la paix dans la région.

Lorsque tout le monde a fui l’EI et a voulu y mettre fin, un soutien a été fourni aux Forces démocratiques syriennes et l’EI a pris fin militairement. Mais ce soutien n’a pas été suffisamment soutenu, et l’incident de Hasakah est le résultat de cette affaire. Reconnaître l’administration autonome est une nécessité fondamentale pour mettre fin au terrorisme dans la région, à la démocratie et à la paix dans toute la Syrie.

Quels travaux faites-vous pour être reconnu par l’Administration Autonome ? Et à quel niveau continuez-vous ?

La reconnaissance de l’administration autonome est la base de nos plans pour 2022. Lors de son assemblée générale, l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie a décidé d’engager des procédures politiques au niveau diplomatique et une reconnaissance officielle. Je le répète encore une fois, si l’Administration autonome n’est pas reconnue, toute la Syrie sera confrontée à des dangers. D’un côté, il y a l’État turc occupant, qui soutient les mercenaires, soutient DAECH et change la démographie de la région, et de l’autre, il y a les forces qui profitent de la poursuite de la crise syrienne. Malgré tout cela, l’avenir de la Syrie reste sombre. Si nous allons parler d’un espoir de solution à la crise syrienne, c’est dans la reconnaissance de l’Administration autonome.

 

STRASBOURG. Les Kurdes manifestent contre l’isolement, le fascisme et l’occupation

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STRASBOURG – Chaque février, les Kurdes organisent des marches et des meetings à travers l’Europe pour condamner le complot international qui a conduit à l’arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan le 15 février 1999.
 
Cette année, deux longues marches sont parties le 6 février, l’une au départ de Francfort, en Allemagne, et l’autre de Sierentz, en France. Les deux groupes se retrouvent ce samedi 12 février à Strasbourg où un grand rassemblement va avoir lieu.
 
En parallèle à ces deux marches et le rassemblement strasbourgeois, les Kurdes organisent des événements locaux dans plusieurs villes européennes pour exiger la libération d’Ocalan et la résolution pacifique de la question kurde. C’est dans ce cadre que les Kurdes de Marseille seront 9h à Saint Antoine et 13h aux Réformés/Canebière pour demander « la fin à l’isolement, au fascisme et à l’occupation ».
 
De son côté, le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) a publié un communiqué à l’occasion du 23e date anniversaire de l’arrestation d’Abdullah Ocalan et ses conséquences sur la question kurde. Nous le partageons avec vous:
 
La liberté doit l’emporter: Agissons pour la libération d’Abdullah Öcalan
 
Le déni du droit du peuple kurde à l’autodétermination a conduit Abdullah Öcalan à un questionnement radical. Prenant conscience des dimensions nationales, régionales et mondiales de la question kurde, il s’est engagé dans un autre chemin pour la liberté de son peuple. Ainsi, la liberté d’Öcalan est primordiale pour qu’il puisse jouer son rôle et pour que la question kurde soit résolue démocratiquement.
La lutte pour la liberté menée sous l’égide d’Öcalan a donné lieu à une résurrection de l’identité kurde après des décennies d’assimilation et de persécution par l’État turc. Grâce au leadership d’Öcalan, les Kurdes ont acquis confiance en eux-mêmes et se sont organisés à tous les niveaux de la vie. Le mouvement kurde a inspiré les Kurdes de toute la Turquie, d’Irak, de Syrie, d’Iran et de la diaspora. Öcalan est devenu le leader du peuple kurde. Sa foi persistante et sa contribution à la lutte des femmes ont conduit à la mobilisation de l’un des plus grands mouvements de femmes au monde.
L’État turc a commis toutes sortes de crimes et de violations des droits humains dans le but d’écraser le mouvement de libération kurde et d’éliminer l’identité kurde. Incapable de briser la lutte du peuple kurde, il a fait appel à l’OTAN, dont il est membre. Avec l’aide de l’OTAN, le régime d’Erdogan poursuit la politique centenaire de la Turquie visant à faire taire le peuple kurde en éliminant ses dirigeants. La cible est aujourd’hui le dirigeant kurde Abdullah Öcalan détenu en isolement sur l’île-prison d’Imrali depuis 23 ans.
En octobre 1998, Abdullah Öcalan a quitté Damas pour venir en Europe afin d’y trouver des soutiens pour la résolution pacifique de la question kurde. Aucun pays européen ne lui ayant accordé l’asile, il a été contraint de quitter l’Europe. Après un périple de plusieurs semaines, le leader kurde a été enlevé au Kenya le 15 février 1999 dans le cadre d’un complot international et envoyé dans la prison de haute sécurité de l’île d’Imrali en Turquie. Depuis 23 ans, il est détenu en isolement, privé de tout moyen de communication avec l’extérieur. Rien qu’en 2021, sa famille et ses avocats ont déposé 226 demandes de visite. Toutes ont été rejetées. Le « régime d’Imrali » est un système arbitraire. Les conditions de détention d’Öcalan sont contraires à toutes les normes tant internes qu’internationales.
Le Conseil de l’Europe dont la Turquie est membre et son Comité pour la prévention de la torture (CPT) sont responsables de la situation d’Öcalan. Le Conseil de l’Europe n’a pris aucune mesure sérieuse pour faire respecter le droit international en matière de détention, laissant Öcalan face à l’arbitraire du régime turc.
À l’approche du 23e anniversaire de la conspiration internationale du 15 février, nous demandons la fin des politiques d’isolement et exigeons la libération immédiate d’Öcalan.
Nous appelons toutes les personnes, organisations associatives, syndicales et politiques à la solidarité avec Öcalan et le peuple kurde. Nous les invitons à contacter le CPT et le Conseil de l’Europe pour soutenir les demandes ci-dessous :
– Abdullah Öcalan et les autres prisonniers d’Imrali doivent immédiatement être autorisés à communiquer avec leurs avocats et leurs proches, et les mesures d’isolement doivent être levées.
– La Cour européenne des droits de l’homme, le Conseil de l’Europe et l’ONU doivent sanctionner la Turquie, car le régime de détention actuel pratiqué par l’État turc est contraire à l’ensemble de règles minima pour le traitement des détenus des Nations unies (Règles Nelson Mandela).
– Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe doit faire pression sur la Turquie et entreprendre des démarches politiques concernant la liberté d’Abdullah Öcalan.
Conseil Démocratique Kurde en France

ROJHILAT. Les renseignements iraniens menacent des écrivains et poètes kurdes à Ilam

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IRAN / ROJHILAT – Les renseignements iraniens ont perquisitionné le 7 février la maison d’édition kurde Bashur et le domicile de son directeur Mohammad Moradi Nassari à Ilam. Ils auraient également menacé par téléphone des écrivains et des poètes kurdes d’Ilam ces derniers jours.
 
Les officiers de l’Organisation du renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) ont fouillé le bureau de Nassari et confisqué certains de ses effets personnels, notamment son téléphone portable et son ordinateur.
 
Simultanément, des agents de cette institution militaro-sécuritaire ont fouillé la maison de Nasseri sans ordonnance du tribunal ni sans expliquer le motif de la perquisition.
 
Selon certaines informations, l’organisation de renseignement du CGRI aurait menacé par téléphone des écrivains et des poètes kurdes d’Ilam ces derniers jours.
 
Bashur Publication a été créé en 2018 par Nassari, qui est écrivain et traducteur, à Ilam.
 
Elle a publié près de 100 livres en langue kurde dans le domaine de la littérature et est l’une des maisons d’édition les plus connues du Kurdistan iranien.
 
Chaque année, la publication décerne un prix intitulé Bashur (Sud en kurde) à des personnalités éminentes de la langue et de la littérature kurdes.
 
Les responsables de la maison d’édition ont toujours été sous la pression de l’organisation du renseignement du CGRI au cours des trois dernières années.
 
En 2019, les forces de sécurité ont procédé à une nouvelle perquisition dans les locaux de la maison d’édition.