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PAYS-BAS. Deux frères kurdes tués dans une attaque armée

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Le journaliste Hüseyin Torunlar et son frère homme d’affaires Ali Torunlar, tous deux originaires du Dersim, ont perdu la vie dans une attaque armée dans un café dans la ville de Zwolle, aux Pays-Bas. On ne sait pas encore si leur meurtre a été commis par les escadrons de la mort liés aux services secrets turcs (MIT) ou encore s’il s’agit d’un crime raciste. 
La police néerlandaise a signalé que deux hommes avaient été tués lorsque l’agresseur avait ouvert le feu sur un McDonald’s dans la ville de Zwolle, dans le nord du pays. 
Dans les nouvelles des médias locaux, basées sur un témoin oculaire, il a été déclaré que dès que l’agresseur est entré, il a ouvert le feu sur les deux cibles et les gens se sont enfuis en panique.
 
Les frères Hussein et Ali ont perdu la vie lors de l’attaque, tandis que l’agresseur a pris la fuite.
 
Hüseyin Torunlar travaillait dans le secteur des médias et est le propriétaire d’un site d’information tandis que son frère aîné Ali Torunlar était un homme d’affaires.
 
De nombreuses personnes, des familles avec enfants, ont été témoins de l’attaque dans le restaurant.
 
Les deux frères, originaires du Dersim, étaient aux Pays-Bas depuis de nombreuses années. (Via krdnews.info)

DANEMARK. Une réfugiée kurde violentée devant ses enfants et expulsée vers l’Iran

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DANEMARK – Une femme kurde a été violentée devant ses enfants, plaquée au sol et menottée par le personnel d’un camp de réfugiés d’expulsion au Danemark et quelques heures plus tard expulsée vers l’Iran. La déportation de cette femme intervient à un moment où des centaines de milliers de réfugiés ukrainiens sont accueillis au Danemark.
 
Le traitement inhumain subi par la femme kurde a été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux.
 
Le journaliste Siyâvash Shahabi a partagé l’information hier sur son compte Facebook:
 
Le traitement brutal d’une femme kurde par le personnel d’un camp de réfugiés d’expulsion au Danemark, séparé de sa famille tôt le matin, a été battu au sol et menotté devant ses enfants et quelques heures plus tard expulsé en Iran. Son identité n’est pas encore connue. La déportation de cette femme intervient à un moment où des centaines de milliers de réfugiés ukrainiens sont accueillis.
 
L’Iran a le taux le plus élevé de violations des droits des femmes. Elles sont privées d’éducation et d’emplois dans de nombreux domaines. Souvent, elles n’ont pas le droit de se marier ou d’avoir un passeport ou de voyager à l’étranger sans la permission du père, du frère et du mari. Elles n’ont pas le droit de divorcer, et si elles peuvent divorcer, elles n’ont pas droit à la garde de leur enfant.
Les femmes en Iran sont parmi les propriétés des hommes. Dans de telles circonstances, rejeter leur demande d’asile et les expulser vers l’Iran mettrait leur vie en danger. (…)
 
Selon les médias nationaux iraniens, 170 000 personnes quittent le pays chaque année en raison de la crise politico-économique et des violations généralisées des droits humains.
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La femme kurde qui se trouvait à Avnstrup, la maison du demandeur d’asile dans la ville de Hvalsö dans la ville de Lejre, a été expulsée et soumise à la violence.
 
Il a été rapporté que la femme, qui vit au Danemark avec ses deux enfants depuis 7 ans, a été battue par 4 policiers en civil, qui se sont assis sur elle et lui ont injectée un calmant.
 
La vidéo, qui a été prise par d’autres demandeurs d’asile, a suscité une vive réaction sur les réseaux sociaux.
 
L’image a été publiée sur les réseaux sociaux par le Bureau de conseil juridique des demandeurs d’asile (Trampolinhuset).
 
S’adressant à Vinkel360, l’époux de demandeuse d’asile a déclaré : « Il était un peu plus de cinq heures du matin. La porte s’est soudainement ouverte et un grand nombre de policiers sont entrés dans notre chambre. Nous dormions à ce moment-là. On m’a dit que ma femme et mes jumeaux devaient être envoyés en Iran. Sans rien dire, ils m’ont fait asseoir sur une chaise et m’ont interdit de regarder dehors. « Je ne pouvais entendre que les cris de ma femme à l’extérieur. »
 
Déclarant que rien ne lui avait été dit, le mari de la femme expulsée a déclaré : « On ne m’a donné qu’une minute pour dire au revoir à ma femme et à mes enfants. Je suis un réfugié politique. 12 personnes de ma famille ont été emprisonnées en Iran. Mon père et mon beau-père sont morts dans les prisons iraniennes. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent à ma femme là-bas ! Je ne peux même pas imaginer ce qu’ils peuvent faire à mes enfants et à ma femme. Il faut faire quelque chose pour ramener ma femme et mes enfants. » (Via krdnews.info)

Allemagne rapatrie 10 femmes et 27 enfants de DAECH qui étaient détenus au Rojava

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SYRIE / ROJAVA – Le 30 mars, les autorités kurdes ont remis à l’Allemagne 10 femmes et 27 enfants de l’Etat islamique (EI / ISIS / DAECH). Ce jeudi, le parquet fédéral allemand a annoncé que 4 Allemandes membres de l’EI ont été arrêtées pour terrorisme à leur arrivée à Francfort.
 
Hier, le département des relations extérieures de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie a remis 10 femmes et 27 enfants de l’Etat islamique à l’Allemagne.
 
Le 30 mars, une délégation diplomatique allemande a visité le Bureau des relations extérieures de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie. La délégation était composée de Kurt Georg Stöckl-Stillfried, chef du Bureau des affaires étrangères du consulat général du ministère allemand des Affaires étrangères, et de Manga Kleese, chef adjoint des affaires étrangères du consulat allemand.
 
Le co-directeur du Département des relations extérieures Ebdulkerîm Omer, les chefs adjoints du Département Fener El-Giêt et Ebîr Êliye et Lana Hesen des YPJ ont souhaité la bienvenue à la délégation.
 
Au cours de la réunion, la situation actuelle en Syrie et au Rojava a été discutée. Les moyens de résoudre la crise syrienne, la situation dans les camps de réfugiés et les menaces contre l’administration autonome ont également été abordés.
 
Kurt Georg Stöckl-Stillfried a annoncé que l’Allemagne fournirait une aide économique et humanitaire à l’administration autonome.
 
À la suite de la réunion, le Département des relations extérieures a remis 27 enfants et 10 femmes de l’Etat islamique de nationalité allemande à la délégation allemande. Fener El-Giêt a indiqué qu’il s’agissait de la troisième visite de la délégation allemande dans la région et que les femmes et les enfants en question ont été remis avec leurs papiers officiels.
 
El-Giêt a révélé que l’administration autonome a jusqu’à présent remis 91 enfants et femmes à l’Allemagne.
 

Quand le Newroz se transforme en un champ de bataille pour les LGBT+

Le 21 mars dernier, plus d’un million de Kurdes se sont réunis à Diyarbakir (Amed) surnommée la capitale du Kurdistan du Nord, pour célébrer le Newroz, nouvel-an kurde, malgré la répression de la police turque qui a détenu même des enfants.
 
Un petit groupe de Kurdes LGBT+ étaient également présents lors de ces célébrations qui permettent aux Kurdes de revendiquer haut et fort leur désir de se libérer du colonialisme turc. Puisque les Kurdes étaient là pour exiger leurs droits de vivre libre sur leurs terres, pouvoir parler leur langue, faire vivre leur culture, porter leurs vêtements traditionnels… pourquoi les Kurdes homosexuels ne pouvaient en faire autant et venir dire « Nous sommes trans, queer, gays, lesbiennes… et acceptez-nous avec nos orientations sexuelles et identités non hétérosexuelles. » Malheureusement, ce petit groupe a été agressé d’abord par la police turque et ensuite par un groupe de Kurdes homophobes, sans que les organisateurs du Newroz prennent les mesures nécessaires pour éviter de tels actes.
 
Berfin Atli a écrit cette journée de fête qui s’est transformée en un cauchemar pour quelques personnes LGBT+ présentes au Newroz d’Amed.
 
« Il est possible de dire que le Newroz 2022 de Diyarbakir se différencie comme un champ de lutte où l’oppression contre les couleurs, les slogans et symboles culturels, la tradition littéraire orale, l’art, les chansons et surtout les femmes et les enfants, les LGBTI+ est à son apogée.
 

Le bilan du Newroz [d’Amed] est de plus de 300 détentions, l’arrestation de 150 enfants, un grand nombre d’agressions contre les LGBTI+… Alors que le Centre des Droits de l’Enfant de l’Association du Barreau de Diyarbakır continue de surveiller les processus de remise des enfants détenus à leurs familles, Il a également exprimé sa réaction dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux : « Environ 100 enfants qui voulaient célébrer le Newroz ont été détenus illégalement par la police. Dans le cadre du droit de réunion pacifique et des accusations concernant la célébration du Newroz, il est illégal de maintenir des enfants dans des conditions de détention en violation de l’interdiction des mauvais traitements. Lundi 21 mars, les célébrations, qui devaient commencer à 11 heures, ont été retardé [ à cause de la lenteur volontaire des policiers turcs aux nombreux points de contrôle ou ils procédaient à des fouilles poussées]. Les barricades installées aux points de recherche et les véhicules blindés serrant les masses, et le refus de laisser entrer les gens dans la zone étaient à un niveau qui a convaincu le public qu’il s’agissait d’une sorte de guerre psychologique. En particulier, ce qui s’est passé aux points de recherche des femmes a exaspéré de nombreuses femmes, enfants et LGBTI+.

Que s’est-il passé au point de contrôle pour femmes ?

Comme beaucoup de femmes qui sont entrées au point de recherche à 11h00, il m’a fallu 14h00 pour atteindre la zone. Les jurons, supplications, cris, slogans, tililis et parfois des dialogues bilatéraux avec la police ont été le début d’un flot croissant de colère. Comme beaucoup de femmes qui ont communiqué avec des hommes après avoir reçu du gaz lacrymogène, après 20 minutes, j’ai appris que mes amis hommes traversaient rapidement leurs points de recherche désignés et étaient soumis à une fouille plutôt superficielle. Lorsque nous avons fait part de cette situation aux femmes policières et leur avons demandé pourquoi cela se produisait aux points de fouille des femmes, la réponse que nous avons obtenue fut une menace de: « Si vous ne faites pas trois pas en arrière, nous ordonnerons une intervention ! » Face à cette menace, une mère n’a pas pu retenir ses larmes et a crié : « Vous nous traitez comme des animaux.(…) Nous avons des enfants, nous avons des bébés (…) ». Face à cela, la policière est devenue encore plus furieuse et a montré son arme. Lorsque nous avons été emmenées à l’intérieur des cabines aux rideaux bleus, la première couche de nos vêtements traditionnels [vêtements kurdes] a été enlevée et on nous a demandé d’enlever nos collants que nous portions sous les robes. Nous avons lutté pour empêcher cela. Elles ont touché chaque partie de nos corps et n’ont pas évité le contact physique. Nous nous sentions très mal. 

 

Tout le matériel que nous avions emporté avec nous, comme le pinceau à fard à joues, le rouge à lèvres, les livres, les bracelets et les colliers, a été confisqué. Il y avait des rumeurs disant que les bretelles de soutien-gorge de certaines de nos amies avaient été retirées. Notre maquillage, nos vêtements, nos chaussettes et symboles que nous dessinons sur nos visages, nos épingles à cheveux ont été criminalisées. Les motifs jaune-vert-rouge des foulards des vieilles mères ont posé problème. Zeynep Kılıç, l’une des femmes à qui les policières ont ordonné d’effacer son maquillage, a eu du mal à donner un sens à ce qu’elle a vécu : « Quand je suis arrivée au deuxième point de fouilles après avoir attendu des heures et finalement passé le premier point sans problème, il y avait trois policières dans la cabine. Pendant que l’une fouillait mon sac, l’autre a soudainement dit : ‘Tu vas te démaquiller les yeux !’ Bien sûr, alors que j’attendais des heures pour entrer dans la zone, j’ai complètement oublié le maquillage des yeux que je faisais le matin… La police voulait que j’enlève mon maquillage des yeux ‘Kesk û Sor û Zer’ [jaune-vert-rouge]. Quand j’ai dit « Non, je ne l’enlèverai pas », elle a répondu « Mais, moi, je veux que tu l’enlève ». Quand l’autre policière à côté d’elle a fait une phrase du genre « Non, ce sont des couleurs arc-en-ciel, je les aime aussi, qu’elle ne les enlève pas ». J’ai dit : ‘Il n’y a que vous qui êtes allergique aussi aux couleurs de l’arc-en-ciel !’ Je suis sortie de la cabine en criant. »

Qu’ont vécu les LGBTI+ ?

Nous avons constaté que les LGBTI+ ont été la cible de violences physiques et psychologiques cette année, tout comme au Newroz 2021. Bien que les LGBTI+ aient appelé le Parti démocratique des peuples [HDP] et la Commission de l’organisation Newroz à prendre l’initiative de créer un espace sûr pour eux et à faire une déclaration après le lynchage et les attaques au couteau, la déclaration attendue n’est venue que de l’association du barreau de Diyarbakır. Dans la déclaration faite par la Commission LGBTI+ de l’Association du Barreau, il a été déclaré que toutes sortes d’assistance juridique seront fournies : « Malheureusement, nous avons été informés que les personnes LGBTI+ sont exposées à des crimes haineux et à des discours haineux lors des célébrations du Newroz, qui sont le symbole de la paix et de la liberté. Lors des célébrations de Newroz tenues avec une grande participation et enthousiasme à Istanbul, Izmir et Diyarbakir, Nous avons appris que les personnes LGBTI+ sont exposées à des mauvais traitements à l’entrée de la zone par les forces de l’ordre et à la violence des groupes homophobes et transphobes de la zone. Nous annonçons que nous soutenons les LGBTI+ et offrons toutes sortes de soutien juridique contre les attaques qui sont devenues systématiques dans les réunions pacifiques et les marches de démonstration. »

L’artiste drag et activiste trans Babykilla, qui faisait partie de ceux qui ont été attaqués, a raconté ses expériences avec les mots suivants : « Nous avons attendu aux points de recherche de la police pendant des heures jusqu’à ce que nous atteignions la zone. Il y avait sept points de recherche jusqu’à la zone de Newroz et il y avait beaucoup de gens qui se sont lassés d’attendre et sont repartis. J’ai vécu ma première transphobie dans les points de contrôle de la police. Alors que j’attendais avec les femmes pour entrer dans la première cabine de fouille, une policière m’a remarquée, m’a demandée ma carte d’identité alors qu’on le demandait à personne d’autre, et m’a dit que je devais passer par l’autre point de contrôle à cause de mon sexe. J’ai déclaré que je serais plus à l’aise si je traversais de ce côté et que j’étais fouillée de ce côté. Mes deux camarades sont venues à la cabine avec moi, prenant soin de moi, mais un policier home a été appelé dans la cabine et il m’a fouillée.

 

Quand nous sommes finalement entrées dans la zone, tout allait bien. J’ai commencé à lâcher la tension que je ressentais au début. Les gens autour de nous dansaient des rondes avec nous, prenaient des photos, posaient des questions et essayaient de nous parler. Il y avait une atmosphère généralement positive. Cela a duré longtemps ainsi, jusqu’à ce qu’un groupe de cinq ou dix personnes nous entoure. L’un d’eux tenait un drapeau avec une photo et l’inscription « Qazi Muhammed ». Il s’est approché de nous en disant « Il n’y a rien de tel [homosexualité] chez nous (les Kurdes) » et a essayé de discuter. Deux autres personnes ont alors tenté de brûler les drapeaux [drapeaux des LGBTI+]. La personne au drapeau, qui essayait d’argumenter, leur a dit : « Ne brûlez pas, ils vont plier bagage quand même ! Mais nous n’allions pas partir. Nous allions juste changer de place. Mais quelqu’un a montré un couteau et nous avons réalisé que notre sécurité était menacée. Lorsque nous avons rassemblé nos bannières et nos drapeaux et que nous nous sommes un peu éloignées de cet endroits, ils ont essayé de se jeter sur uns de nos amis qui a réagi à ce groupe et ont tenté de le lyncher. Ils nous suivaient partout où nous allions. Je ne me sentais pas en sécurité et nous avons tous compris que ce groupe ne nous permettrait plus de rester là. Ils étaient après nous jusqu’à ce que nous quittions la zone. Nous avons dû quitter la zone car notre sécurité était menacée.

Malgré tout…

Le Newroz 2022 de Diyarbakir peut être lu à la fois comme une déclaration psychologique et culturelle et comme une déclaration de guerre d’orientation sexuelle/de genre. En plus d’interférer avec les vêtements locaux et les symboles, les couleurs et les chants d’un peuple, nous avons également rencontré la déclaration d’une attaque ouverte contre les corps des femmes/LGBTI+ et des enfants. Nous étions seuls avec de nouvelles stratégies élaborées dans l’espoir de désintégrer ce même peuple. Nous avons vécu des choses qui étaient nouvelles pour nous et pas vraiment nouvelles du tout. À ce stade, nous devons réexaminer nos expériences et nous demander : dans quelle mesure avons-nous répondu aux attentes des LGBTI+, des femmes et des enfants pour un espace sûr ? Et quelles étaient nos responsabilités concernant l’établissement de la zone de sécurité, les nombreuses personnes qui attendaient au point de contrôle et que [la police] voulait arrêter ? Pour mieux organiser/s’organiser le prochain Newroz, une analyse juste de cette année est nécessaire. N’est-ce pas là une dette que nous devons aux peuples qui, malgré tout, ne quittent pas leurs points de contrôle, s’obstinent à rapprocher les couleurs du terrain, franchissent les barricades sans perdre leur foi et leur loyauté envers les places, et préservent l’esprit de Newroz ? »

 
Version turque de l’article écrit par Berfin Atli se trouve sur Agos
 
Babykilla a également écrit un long article sous le titre de Amed Newroz’unda Bir Drag Queen (Une Drag Queen au Newroz d’Amed), pour parler en détail de ce qu’elle a subi lors de ce fameux Newroz d’Amed. 

Il y a 31 ans, 1,4 millions de Kurdes fuyaient le Kurdistan d’Irak pour échapper au génocide

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Le 31 mars 1991, 1,4 millions de Kurdes ont fui le Kurdistan d’Irak pour échapper à un nouveau génocide au lendemain de l’insurrection échouée de 1991. Ce fut le plus grand exode survenu dans l’histoire de l’Irak.
 
Il y a 31 ans jour pour jour, plus de 1,4 millions de Kurdes échappaient à la brutalité du régime Baath en prenant la fuite en direction du Kurdistan d’Iran. Pendant des jours, des familles avec enfants et personnes âgées ont marché à travers les montagnes dans le froid. De nombreuses personnes ont péri d’épuisement ou de faim pendant ce périple.
 
L’insurrection kurdo-chiite en 1991
 
En mars 1991, des Chiites des régions du sud-est se sont soulevés suite à la défaite irakienne pendant la guerre du Golfe. Ils ont appelé à la fin du règne du dictateur Saddam Hussein qui dirigeait le pays d’une main de faire. Les Kurdes des régions du nord-est du pays en profité du soulèvement chiite au sud-est du pays pour déclarer leur autonomie. Malheureusement, Saddam a écrasé dans le sang la révolte, provoquant l’exode massif des Kurdes qui avaient survécu au génocide d’Anfal trois ans auparavant.
 
Malgré l’exode massif des Kurdes, les peshmergas ont réussi à contrôler les régions montagneuses du Kurdistan tandis que Saddam a repris le contrôle des régions de la plaine qu’il a arabisées massivement.
 
Ce nouveau drame kurde a enfin fait bouger l’Occident qui a déclenché l’opération Provide Comfort le 6 avril 1991 et imposé une zone d’exclusion aérienne dans le nord du pays pour bloquer l’avancée de l’armée irakienne et apporter de l’aide humanitaire aux civils kurdes.
 
Cette zone de protection votée lors de la résolution 688 prise le 5 avril 1991 par les Nations unies (ONU) a permis une quasi-indépendance au Kurdistan irakien.
 
Pour plus d’informations, lire l’insurrection irakienne de 1991

Amnesty International: Les autorités kurdes d’Irak répriment la dissidence

Dans son rapport annuel de 2021 concernant les violations des droits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Amnesty International a critiqué les autorités kurdes d’Irak pour la répression de la dissidence, la violation de la liberté d’expression et pour l’absence de mesures efficaces contres les féminicides et les violences faites aux femmes.

Ce mercredi, Amnesty International a publié un rapport sur les violations des droits et la répression de la dissidence dans la région autonome kurde d’Irak (Bashur ou Kurdistan du Sud), en déclarant que: « Le gouvernement régional du Kurdistan a réprimé la dissidence et condamné des militant·e·s et des journalistes au titre des lois sur la sécurité et la cybercriminalité pour des actes liés à la liberté d’expression. Les forces de sécurité et les services du renseignement du gouvernement régional du Kurdistan ont dispersé violemment des manifestations et arrêté des protestataires. »

 
Liberté d’expression
 
Amnesty International a déclaré également que la liberté d’expression était bafouée par les autorités kurdes d’Irak au nom de la « sécurité nationale » : « Le gouvernement régional du Kurdistan a invoqué des raisons de sécurité nationale pour justifier le fait qu’il s’en prenait de manière systématique, au moyen de poursuites judiciaires, à ses détracteurs et détractrices, aux journalistes, aux défenseur·e·s des droits humains et à d’autres militant·e·s de la société civile. Les forces de sécurité du gouvernement régional ont arrêté arbitrairement des dizaines de personnes qui avaient publié sur les médias sociaux des messages, des articles d’actualité et des informations sur des manifestations.
 
En février, un tribunal d’Erbil a condamné cinq militants et journalistes à six ans d’emprisonnement pour des faits liés à leur utilisation des médias sociaux et à leur travail journalistique, au motif que ces actes portaient atteinte à la sécurité et à la souveraineté de la région du Kurdistan d’Irak. Les cinq hommes étaient poursuivis au titre de dispositions de la Loi de 2003 sur la sécurité nationale, de la Loi de prévention de l’utilisation abusive des équipements de télécommunications et des articles 430 à 433 du Code pénal, entre autres, qui sanctionnaient pénalement des actes définis en des termes vagues et qui n’étaient pas considérés au niveau international comme constituant des infractions. Le procès a été entaché de graves violations des normes en matière d’équité des procès : condamnations prononcées sur la base de déclarations ou d’« aveux » arrachés sous la contrainte, non-communication en temps utile des pièces du dossier aux avocats de la défense et absence d’enquête sur les allégations de torture formulées par les personnes mises en cause, entre autres.« 
 
Liberté de réunion
 
Concernant la répression des manifestations pacifiques au Kurdistan du Sud, Amnesty International écrit: « En avril, les forces de sécurité du gouvernement régional du Kurdistan avaient arrêté plus de 100 personnes de la région du Bahdinan (nord-ouest de la province de Dahuk) qui avaient pris part à des manifestations contre la corruption du gouvernement et le non-paiement des salaires des fonctionnaires, notamment ceux des enseignant·e·s et du personnel de santé. Un grand nombre de ces personnes ont été remises en liberté peu après leur interpellation, mais plusieurs dizaines d’entre elles étaient néanmoins toujours détenues à la fin de l’année. Les autorités régionales ont également lancé des mandats d’arrêt contre des proches de militant·e·s et de détracteurs et détractrices du gouvernement, contraignant beaucoup de ces personnes à quitter leur ville avec leur famille. Fin novembre et début décembre, les forces de sécurité de la province de Sulaymaniyah (région du Kurdistan d’Irak) ont fait usage de gaz lacrymogènes, de canons à eau, de balles en caoutchouc et de balles réelles dans des rassemblements étudiants, tuant au moins huit manifestants.
 
Les forces de sécurité du gouvernement régional du Kurdistan et les services du renseignement du Parastin (une branche des forces de sécurité placée sous le commandement exclusif du principal parti politique du gouvernement régional du Kurdistan) ont arrêté, en février, des dizaines de personnes qui manifestaient devant le bureau des Nations unies à Erbil pour réclamer la libération de leurs proches. Toutes les personnes arrêtées ont été maintenues en détention pendant sept à 10 heures dans des cellules surpeuplées, sans pouvoir boire ni manger. »
 
Violences genrées
 
Concernant les violences faites aux femmes et les féminicides au Kurdistan du Sud, l’Amnesty International a déclaré que « Les autorités du gouvernement régional du Kurdistan ont arrêté certains hommes qui avaient tué ou maltraité des femmes ou des filles de leur entourage, mais n’ont pas pris les mesures appropriées pour tenter de remédier à l’ensemble des violations et à la forte augmentation des violences domestiques liées au genre pendant les confinements. »
 

TURQUIE. Les enfants kurdes dans le viseur du gouvernement turc

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TURQUIE / BAKUR – Le HDP a condamné la recrudescence des cas de violence contre les enfants au Kurdistan du Nord, déclarant que la politique de guerre du gouvernement AKP-MHP encourage la haine envers les enfants kurdes.
 
La Commission des enfants du Parti démocratique des peuples (HDP) a tenu une conférence de presse mercredi sur l’augmentation constante des décès d’enfants et de la violence contre les enfants dans les régions kurdes du pays.
 
Le co-porte-parole de la Commission pour l’enfance, Hüseyin Kaçmaz, a rappelé le récent communiqué de presse de la Commission pour l’enfance du HDP sur le cas de Muharrem Aksem, 16 ans, qui a été retrouvé mort dans le district d’Eyyübiye à Urfa, dans une zone utilisée par la police des opérations spéciales pour des tirs.
 
Kaçmaz a déclaré:
 
« L’impasse sur la question kurde et la politique de guerre du gouvernement ont transformé le territoire kurde en dépôt de munitions. Selon le rapport sur les violations des droits de l’enfant publié par le centre de documentation du bureau de Diyarbakır de l’Association des droits de l’homme (IHD) le 19 novembre 2021, 228 enfants ont perdu la vie lors des conflits armés au Kurdistan entre 2011 et 2021. De plus, selon le dernier rapport de Au Centre des droits de l’enfant de l’Association du barreau de Diyarbakır, 45 enfants ont perdu la vie à cause des « mines, conflits et déchets de guerre » entre 2011 et 2021. En près de 10 ans, 300 enfants ont été tués.
 
Il y a des bombes à gaz et des armes non explosées sur les photos partagées (…) sur les réseaux sociaux. C’est une indication claire de la facilité avec laquelle les enfants kurdes peuvent accéder aux munitions militaires dans les zones résidentielles.
 
Muharrem Aksem a été retrouvé mort le 24 mars dans le quartier de Micit (Çalışkan) à Eyyübiye, district d’Urfa, où des policiers des opérations spéciales utilisent un terrain pour s’entraîner aux armes à feu. (…) Sa famille a retrouvé son corps près du champ de tir, à un kilomètre du village. Selon le rapport d’autopsie préliminaire, Aksem n’avait plus sa main droite et portait plusieurs blessures ouvertes sur le visage et le corps. Le rapport a trouvé 12 objets métalliques de différentes tailles dans son corps.
 
Par conséquent, nous demandons : pourquoi la zone où Muharram est mort n’a-t-elle même pas été bouclée pour des raisons de sécurité ? Des drapeaux rouges n’ont pas été placés autour de la zone, et même une clôture en fil de fer n’a pas été érigée. (…) Les fonctionnaires et les institutions concernés n’ont même pas pris les précautions minimales et ont causé un meurtre. Les responsables de ce meurtre sont ceux qui n’ont pas pris de précautions.
 
Dans une précédente affaire, la police a fouillé à nu un enfant de 2 ans et prélevé des échantillons de sang sur des dizaines d’enfants détenus à la suite des célébrations du Newroz. Ils ont même obtenu les empreintes digitales d’un enfant de 5 ans. La raison de toutes ces pratiques est l’insistance du gouvernement sur la guerre et l’impasse sur la question kurde, et la protection des auteurs de violations des droits en toute impunité. (…)
 
Le gouvernement devrait immédiatement révéler la vérité et informer le public (…) et les responsables devraient être punis. »
 

Photo non contractuelle

En 3 mois, les gendarmes turcs ont tué 10 citoyens syriens à la frontière turco-syrienne

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SYRIE / ROJAVA – En 3 mois, 10 citoyens syriens, dont des Kurdes du Rojava, ont été tués par des gendarmes turcs à la frontière turco-syrienne.
 
En une journée, un enfant et un jeune déplacés ont été abattus par la gendarmerie turque, portant à 10 le nombre de citoyens syriens tués par les gendarmes turcs depuis le début de l’année 2022.
 
Un enfant de 16 ans, déplacé de la plaine d’Al-Ghab dans la campagne nord-ouest de Hama, a été abattu par la gendarmerie turque, alors qu’il tentait d’entrer en Turquie depuis la campagne d’Idlib. Il est la deuxième victime aux mains de la gendarmerie en un jour, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
 
Peu de temps auparavant, un jeune homme déplacé de la ville de Talmans dans la campagne d’Idlib a été abattu par la gendarmerie turque, alors qu’il tentait d’entrer en Turquie depuis la région de Khirbet al-Jouz dans la campagne occidentale d’Idlib.
 
Ainsi, le nombre de civils tués par les forces de « gendarmerie » des gardes-frontières turcs depuis le début de l’année 2022, dans des zones syriennes distinctes situées à proximité et à la frontière avec la Turquie, est passé à 10, dont 3 enfants, et 16 des civils, dont 3 enfants, ont également été blessés par les balles de la gendarmerie.
 

TURQUIE. Un jeune Kurde de 23 ans tué par la police turque à Istanbul

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ISTANBUL – Erhan Eser, un jeune Kurde de 23 ans a été abattu au volant de sa voiture par des policiers turcs à Istanbul / Beylikdüzü car il ne s’était pas arrêté du fait de rouler sans permis.
 
Un conducteur kurde du nom d’Erhan Eser (23 ans) qui n’aurait pas arrêté son véhicule car il n’avait pas de permis au point de contrôle de la police à Istanbul / Beylikdüzü, est décédé des suites de tirs de la police. Le 28 mars dernier, vers 01h30, le véhicule, conduit par Erhan Eser près de l’hôpital d’État de Beylikdüzü, a été poursuivi par la police suite au refus de s’arrêter. Eser a été blessé aux poumons à la suite de la balle tirée par la police turque. Cihan Karakaş, qui était dans la même voiture qu’Eser, et 2 personnes ont transporté Eser à l’hôpital voisin. Eser est mort là 10 minutes plus tard.
 
Ses amis l’ont emmené à l’hôpital
 
Le cousin d’Eser, Fırat Eser, contacté par l’Agence Mezopotamya, a déclaré qu’il était la deuxième personne à se rendre sur les lieux. Déclarant que le frère d’Eser, Bilal Eser, s’était rendu sur les lieux avant lui, Eser a déclaré qu’il y avait des centaines de policiers là-bas lorsqu’ils se sont rendus sur les lieux. Eser a déclaré : « Mon cousin n’avait pas de permis de conduire. C’est pourquoi il ne s’est pas arrêté au point de contrôle » , a-t-il déclaré. Déclarant que son cousin Eser a arrêté le véhicule et la police a tiré, Eser a déclaré : « La balle est entrée par la porte arrière gauche et a touché le dos de mon cousin. La balle est allée droit au poumon. Après que mon cousin a été abattu, la police n’a rien fait. Ses amis dans la voiture l’ont emmené à l’hôpital d’État voisin de Beylikdüzü. »
 
Mort 10 minutes plus tard
 
Déclarant que le cœur de son cousin s’est arrêté à l’hôpital, Eser a déclaré : « 10 minutes plus tard, son cœur s’est arrêté. Lorsque nous sommes allés sur les lieux, il y avait au moins 100 policiers. Personne ne nous disait rien. On ne sait pas où est le policier, où est la voiture. Des jeunes ont également été interpellés. D’après ce qu’on nous a dit, ils ont été emmenés au département de police de Beylikdüzü. »
 
Le corps d’Erhan Eser a été emmené de l’hôpital par sa famille et ses proches et enterré au cimetière Haraççı, à Arnavutköy. (Via Yeni Yasam Gazetesi)

TURQUIE. 5 journalistes arrêtés lors de raids policiers visant le mouvement kurde

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TURQUIE / BAKUR – La police turque a arrêté de nombreuses personnes, dont des journalistes, lors de raids menés ce matin à Istanbul, Ankara, Hatay, Izmir et Erzurum. Le nombres de détenus risque d’augmenter.
 
Les perquisitions ont été ordonnées par le parquet général d’Istanbul. Au moins six personnes ont été placées en garde à vue à Istanbul, Ankara, Hatay, Izmir et Erzurum.
 
Parmi les personnes détenues figurent les journalistes Emre Orman, Ahmet Bay, Rojda Yalınkılıç, Bayram Dalyan, Arda Turan et Çağdaş Aydoğdu.
 
Les six personnes sont emmenées au département de police d’Istanbul, rue Vatan à Istanbul, et il a été déclaré que le nombre de détentions pourrait augmenter.
 

ROJAVA. Une explosion fait 5 victimes dans le canton de Shehba

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SYRIE / ROJAVA – Une explosion survenue ce matin a fait 5 victimes dans un immeuble du district d’Ehdas, dans du canton kurde de Shehba, dans le nord du Rojava. 10 personnes ont également été blessés lors de l’explosion.
 
Selon les premières informations, les équipes de la municipalité se sont précipitées sur les lieux et ont récupéré au moins 5 personnes sous les décombres, tandis que les opérations de recherche sont toujours en cours.
 

Le correspondant de l’ANHA dans le district a pu documenter l’identité de 10 blessés, qui ont été exhumés sous les décombres et transportés à l’hôpital d’Avrin dans le canton d’al-Shahba.

Le nombre de morts est susceptible d’augmenter au milieu des recherches continues par les équipes municipales qui se sont rendues sur les lieux immédiatement après l’explosion, et il n’y a pas encore eu de rapports de décès de cause inconnue.

On ne sait pas encore les cause de l’explosion qui a causé de graves dégâts humains et matériels dans un immeuble du quartier al-Ahdath du canton d’al-Shahba, a entraîné de graves dégâts humains et matériels, selon les premières informations. (ANHA)

Une foule raciste tue une femme kurde de 66 ans vivant au Kazakhstan

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La haine anti-kurde du monde turc peut frapper partout dans le monde: en Europe, en Asie… Xanim Koçer, une femme kurde de 66 ans, vivant dans le village kurde de Sovetskoy, au Kazakhstan, a été brulée vive lors d’une attaque raciste.
 
Le 25 mars, une attaque raciste a été perpétrée contre des familles du village kurde de Sovetskoy, dans le district de Sairam, dans la région du Turkestan.
 
À la suite de l’attaque, il a été signalé qu’une foule raciste avait brûlé vive une femme du nom de Xanim Koçer (66 ans) dans une maison. La femme a été transportée à l’hôpital par sa famille, mais est décédée.
 
Attaques systématiques
 
Selon les informations partagées par les villageois, la dernière attaque subie par les Kurdes, systématiquement exposés aux attaques racistes dans le village de Sovetskoy, où la population kurde a émigré pendant la guerre soviétique, remonte au 25 mars.