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A quand une fête pour les mères kurdes?

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Aujourd’hui, en Turquie, on célèbre la fête des mères, dans un pays où tant de mères kurdes « rêvent » de recevoir, non pas de fleures, mais le corps d’un enfant tué ou porté disparu entre les mains des sbires de l’Etat turc.
 
On ne sait pas trop quand et comment la fête des mères est arrivée en Turquie et dans le Kurdistan du Nord (Bakûr), mais une chose est sûre : chaque année, le deuxième dimanche du mois de mai, on y « célèbre » la fête des mères (anneler günü). Ce jour-là, de nombreuses mères kurdes, dont au moins un enfant a été tué ou porté disparu entre les des sbires de l’Etat turc, ne peuvent s’empêcher de passer la journée en larme.
 
Les plus « chanceuses » de ces mères kurdes qui ont les tombes de leurs enfants y vont s’y recueillir. Mais souvent, les tombes de leurs enfants sont détruites par l’armée turque car leurs enfants sont qualifiés de terroristes pour avoir embrassé la lutte de la liberté pour vivre libres sur leurs terres colonisées. Parfois, elles veillent dans les cimetières pour empêcher les soldats turcs de détruire les tombes et parfois, à main nue, elles reconstruisent les tombes détruites d’où leur surnom « Antigone kurdes »
 
D’autres de ces resteront à la maison, en espérant un jour trouver les restes de leurs enfants disparus parfois depuis si longtemps. Certaines d’entre-elles sont mortes, sans que leur « voeux » sois exaucés.
 
D’autres continuent à chercher les restent de leurs enfants et à interpeller les autorités turques en se rassemblant, vêtues de leurs voiles blancs, symbole de la paix, tous les samedis à Amed (Diyarbakir) ou à Istanbul, sur la place Galatasaray, depuis 1995. On les appelle les mères de la paix ou les mères du samedi. Alors, pendant que d’autres célèbrent la fête des mères, nous, on souhaitent que ces mères kurdes aient le d’avoir leurs enfants en vie, qu’importe si elles n’ont pas un jour de fête pour elles. Il n’y a rien de plus sacré que la vie d’un enfant. 
 
1ère image: Halise Ipek, mère d’Agit Ipek tenant sur ces genoux les ossements de son fils. Les autorités turque lui ont envoyé par la poste les restes de son fils tué lors de combats avec l’armée turque à Dersim le 23 mai 2017.
 
2e image: Taybet Inan, une femme kurde de 57 ans, abattue par les forces armées turques à Silopi le 19 décembre 2015. Son cadavre est resté dans la rue, sous les yeux de ses enfants pendant 7 jours car les soldats turcs tiraient sur tous qui sortaient de la maison. Cette mère de 11 enfants avait reçu 10 balles.

La KJAR rend hommage aux 5 révolutionnaires kurdes exécutés par le régime iranien le 9 mai 2010

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IRAN / ROJHILAT – Le 9 mai 2010, le régime iranien a exécuté 5 Kurdes, dont 4 enseignants et une révolutionnaire pour « inimitié envers Dieu ». Il s’agissait de Shirin Alamhouli (une femme), Farzad Kamangar, Ali Heidarian, Farhad Vakili et Mehdi Eslamian. Les quatre premiers étaient accusés d’être membres du PJAK (un mouvement armée kurde du Rojhilat, le Kurdistan iranien). Le cinquième, d’être un membre du mouvement pro-monarchie « Assemblée du Royaume d’Iran ».
 
L’Association des femmes libres du Kurdistan d’Est (KJAR) a rendu hommage aux cinq martyrs à l’occasion du 12e anniversaire de leur exécution.
 
La KJAR a rendu hommage aux 5 révolutionnaires kurdes et appelé le peuple et les femmes kurdes à intensifier la lutte pour la liberté.
 
KJAR a rendu hommage à Şirin Elemhuli qui « ne s’est jamais rendue, basée sur la culture de la résistance, a joué un rôle de premier plan avec ses compagnes Leyla Kasım, Sara, Beritan et Zilan, et a répondu à la mentalité patriarcale avec un grand engagement. »
 
L’Iran a exécuté 5 révolutionnaires kurdes le 9 mai 2010

 

Le 9 mai 2010, le régime iranien a exécuté cinq activistes kurdes. Shirin Elemhuli, Ferzad Kemanger, Ali Heyderiyan, Ferhad Wekili et Mehdi Eslamiyan. Les quatre premiers ont été accusés d’être membres de PJAK (un mouvement armée kurde du Rojhelat, le Kurdistan iranien). Le cinquième, d’être un membre du mouvement pro-monarchie « Assemblée du Royaume d’Iran » .

 
Shirin Elemhuli était une activiste et une révolutionnaire. Kemanger, Heyderiyan, Eslamiyan et Wekili étaient des enseignants. Il n’y avait aucune preuve tangible contre eux, mais il a fallu quelques minutes pour prendre la décision de les exécuter.
 
Comme beaucoup d’autres prisonniers politiques, ils ont été accusés d’être des «ennemis d’Allah» . L’opposition au régime iranien est interprétée par le régime comme «opposition à Allah» . Le régime s’identifie à «Allah».
 
Le matin du 9 mai 2010, cinq prisonniers ont été exécutés à la prison d’Evin. Avant ces exécutions, il y en avait eu d’autres. Après eux, il y’en a eu d’autres…
 
 
Elemhuli avait 28 ans. Dans la lettre qu’elle a écrite quelques jours avant son exécution, elle a souligné l’illégalité de cette décision et a déclaré qu’il s’agissait d’une décision politique.
 
« Aujourd’hui, le 2 mai 2010, ils m’ont ramené à l’interrogatoire … », ainsi commence la lettre.
 
« L’un des interrogateurs m’a dit : « Nous vous avons laissé partir l’année dernière, mais votre famille n’a pas coopéré avec nous. » En d’autres termes, je suis retenue en otage et ils ne me laisseront pas partir tant qu’ils n’auront pas ce qu’ils veulent, ce qui signifie qu’ils me garderont comme prisonnière ou qu’ils me pendront, mais ils ne me laisseront jamais partir».
 
Cette lettre a été écrite quatre jours avant l’exécution. En parlant des trois années qu’elle a passées en prison, Elemhuli a remarqué qu’on ne lui avait même pas donné la permission d’avoir un avocat pour la défendre. Le résumé de sa vie en prison pourrait être dit en deux mots : « Torture et cruauté ».
 
Elemhuli qui a vécu des jours de torture, a écrit : « J’ai traversé des jours de souffrance dans les mains des forces militaires. Pourquoi m’ont-ils arrêtée ou pourquoi me pendraient-ils ? Parce que je suis kurde ? Je suis née kurde et parce que je suis kurde j’ai été torturée et battue ».
 
Les autorités iraniennes voulaient qu’Elemhuli nie sa kurdicité. La réponse d’Elemhuli était claire : « Si je fais quelque chose comme ça, je vais fondamentalement renier mon moi même. Ma langue est le kurde. J’ai grandi en parlant le kurde. Mais ils ne me permettent pas de parler ou d’écrire dans ma propre langue ».
 
Comme Elemhuli s’est adressée au procureur et au juge. Elle a souligné l’illégalité de tout le processus : «Comme je ne connais pas bien le persan, vous avez pris mes déclarations dans ma propre langue et vous ne pouvez pas comprendre ce que je vous ai dit.
 
(…)
 
La torture que vous m’avez infligée est le cauchemar de mes nuits, les peines et les souffrances de mes jours … Je souffre de maux de tête dus aux coups reçus lors de l’interrogatoire … Il y a des jours où je tombe tout simplement inconsciente. Je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe autour de moi et je ne peux pas revenir à la raison pendant des heures … Un autre cadeau que vous m’avez donné à la suite de la torture est que j’ai presque entièrement perdu la vue. Vous ne m’avez donné aucun traitement.
 
Je sais que ce que vous avez fait à moi et à ma famille n’est pas seulement fait pour nous. Vous avez essayé ces tortures sur Zeyneb Jalaliyan, Rûnak Sefazade et beaucoup d’autres jeunes kurdes … Depuis des jours, des mères kurdes attendent leurs enfants. Chaque fois que le téléphone sonne, ils ont peur de penser à de mauvaises nouvelles : ‘est-ce qu’ils ont été pendus’, se demandent-ils ?
 
Bien longtemps après, quelques jours avant le 2 mai 2010, ils m’ont de nouveau emmenée à la division 209 de la prison d’Evin pour l’interrogatoire et ont répété leurs allégations sans fondement. Ils voulaient que je coopère avec eux et ils ont dit qu’ils annuleraient la peine de mort. C’était inutile. C’est pourquoi je n’avais rien à dire sauf ce que j’ai dit devant le tribunal. À la fin, ils voulaient que je répète ce qu’ils ont dit devant les caméras. Mais je ne l’ai pas accepté. Alors ils ont dit : « Nous sommes arrivés à ce point parce que nous voulions vous aider, mais votre famille ne nous a pas aidés ». L’officiel a dit qu’ils m’exécuteraient alors ».
 
Coupable d’être des enseignants kurdes
 
Farzad Kamangar, Ferhad Wekili et Eli Heyderiyan ont été arrêtés ensemble en 2006. Kemanger était le porte-parole de l’Association des enseignants du Kurdistan. En 2008, ils ont été condamnés à mort pour mohareb (« inimitié à l’égard de Dieu »), une accusation portée contre les personnes accusées d’avoir opposé une résistance armée à l’État. Farzad Kamangar a été condamné par la trentième chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran le 25 février, à l’issue d’un procès entaché d’irrégularités au cours duquel il n’a pu être en contact avec son avocat que de manière limitée. Il était accusé d’être membre d’un groupe armé, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et de posséder des explosifs. Le tribunal en a déduit qu’il avait tenté de renverser l’État, ce
que la législation iranienne assimile à une forme d’« inimitié à l’égard de Dieu ». Kemanger avait 33 ans. Avant son exécution, il a écrit une lettre.
 
« Je suis en prison depuis des mois », a déclaré Kemanger. Ils ne pouvaient pas écraser cet amour. Il savait que la «justice iranienne» lui enlèverait la vie. Il avait un grand coeur.
 
Kemanger a écrit :
 
« La prison était censée briser ma volonté, mon amour et mon humanité, j’étais enfermé dans une petite pièce entourée de murs, pensant m’éloigner de mes proches, mais chaque jour je sortais de la petite fenêtre. La prison a approfondi nos liens les uns avec les autres. Les ténèbres de la prison étaient censées effacer de l’esprit le soleil et la lumière, mais j’ai assisté à la croissance des aimants noir et blanc dans l’obscurité et le silence.

 

Laissez mon cœur battre

(…) Un jour, j’ai été qualifié de « kafir » [mécréant] parce qu’ils disaient que j’étais en guerre avec « Allah ». Je veux que mon coeur soit donné à un enfant avec tout l’amour et la compassion dedans. Peu importe d’où il vient ; un enfant sur les bancs de Kaaron, sur les pentes du mont Sabalaan, sur les bords du Sahara oriental, ou en regardant le lever du soleil des montagnes Zagros. Tout ce que je veux, c’est de savoir que mon cœur continuera à battre sur la poitrine d’un enfant. Peu importe la langue que vous parlez, laissez mon cœur battre dans la poitrine de quelqu’un d’autre  ».
 
Avant l’exécution de ces cinq prisonniers politiques, une autre exécution a eu un impact énorme sur les Kurdes : celle de l’activiste et réalisateur Ihsan Fetahiyan.
 
Le militant kurde Fethahiyan a écrit une lettre le 11 novembre 2009, en attendant l’exécution à la prison de Sine. Il a écrit :
 
« Je n’ai jamais eu peur de la mort, je n’en ai pas peur aujourd’hui, je sens la présence curieuse et honnête de la mort dans ma vie. Je veux toujours sentir son odeur, la mort est devenue la plus ancienne compagne de ce monde. Je ne veux pas parler de la mort, je veux attirer l’attention sur les problèmes qui la sous-tendent : si aujourd’hui c’est la punition de ceux qui cherchent la liberté et la justice, comment peut-on craindre son propre sort ? Ils ne sont coupables que de chercher à faire de ce monde un monde meilleur et plus juste : sont-ils conscients de leur action ? »

 

ANF

YVETOT. Rencontre avec le cinéaste et auteur kurde Hiner Saleem

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YVETOT – Le lundi 9 mai, le cinéma Les Arches Lumière d’Yvetot accueillera le cinéaste et auteur kurde Hiner Saleem lors d’une soirée consacrée aux Kurdes.
 
Le lundi 9 mai, le Cinéma Les Arches Lumière présentera le film « Goodnight soldier » en présence d’Hiner Saleem et d’un représentant du gouvernement régional du Kurdistan irakien dans le cadre d’une soirée dédiée aux Kurdes.
 
Programme
19h: Musique kurde
20h: Film, débat et buffet kurde
Tarif unique: 5,50 euros
 
La librairie la Buissonnière sera présente avec une sélection d’ouvrages dont « Le fusil de mon père » d’Hiner Saleem.
 
RDV à 19h
Au cinéma Les Arches Lumière
Au 23 Av. Micheline Ostermeyer
Téléphone: 02 32 70 43 64
76190 Yvetot

MARSEILLE. Festival kurde à Vitrolles

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MARSEILLE – Le dimanche 29 mai, la ville de Vitrolles accueille le 14ème festival Engin Sincer organisé par la jeunesse kurde du Bouches-du-Rhône.
 
Le 29 mai 2022, les jeunes Kurdes organisent le 14ème festival Engin Sincer.
Lors du festival, il y aura des stands d’informations, discours, plats traditionnels kurdes, activités pour enfants, en plus de concerts de musique avec les artistes Hozan Comerd, Sherif Omeri, et les groupes Golgedekiler, Kola Çar Sinor…

 

Le festival porte le nom d’Engin Sincer qui est un combattant révolutionnaire kurde tombé martyr le 18 août 2003 dans les montagnes du Qandil ( QG du PKK) au Kurdistan du Sud (nord de l’Irak).
 
Dans sa jeunesse, Engin Sincer a participé, en Allemagne, au comité des jeunes et de la culture kurde. Puis il s’est engagé dans le mouvement en 1989, ce qui l’amena à partir au Kurdistan. Ainsi, il a pu contribuer à l’organisation du peuple kurde ainsi qu’à sa diplomatie. En effet, il était un commandant important ce qui lui permis de promouvoir la cause kurde au niveau international.
 
RDV le dimanche 29 mai, à 10 heures
Au Parc Griffon
VITROLLES
 

Où était l’armée irakienne quand l’État islamique a attaqué les Yézidis?

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SYRIE / ROJAVA – « Le gouvernement irakien qui prétend représenter les peuples d’Irak n’a pas encore reconnu les attaques génocidaires contre les Kurdes yézidis à Shengal. L’ONU, dont l’Irak est membre, n’a pas reconnu ces crimes et ces massacres. Au contraire, toutes les parties tentent de dissimuler les faits et les raisons qui ont conduit aux tentatives de génocide à Şengal. Aucun tribunal n’a jugé les responsables de ces crimes, aucune institution judiciaire n’a été impliquée jusqu’à présent. »

Depuis une semaine, l’armée irakienne a encerclé les Yézidis à Shengal, les pressant de se soumettre au gouvernement irakien et déposer leurs armes. Le co-président de la maison yézidie de la région de Cizire a déclaré que les actions récentes du gouvernement irakien sont contraires à la constitution fédérale irakienne. « Selon la constitution irakienne et son parlement, Şengal est autorisée à établir sa force militaire et à se gouverner. Au lieu de protéger les Yézidis, l’État irakien déploie ses forces dans les régions où l’EI a été vaincu. Alors, où était l’armée irakienne quand l’Etat islamique nous a attaqués ? »
 

Alors que l’armée turque d’invasion et le parti au pouvoir au Kurdistan du Sud, le KDP (Parti démocratique du Kurdistan), mènent des attaques contre les zones de défense de Medya dans le sud du Kurdistan (nord de l’Irak), l’armée irakienne a lancé une attaque à grande échelle contre Şengal plus tôt cette semaine.

Les activités de l’armée irakienne dans la région de Şengal se sont intensifiées après le début des travaux de construction d’un mur de 250 kilomètres entre la Syrie et l’Irak.

Alors que le gouvernement irakien a affirmé qu’il construisait un mur pour arrêter les attaques de l’EI, le Premier ministre irakien Fuad Hisên a officiellement réfuté cette affirmation dans une interview avec un média arabe, affirmant que le mur avait été construit pour couper la communication des combattants kurdes entre Rojava et Şengal.

Les aveux du Premier ministre irakien révèlent les intentions du gouvernement irakien contre Şengal et le projet démocratique des Kurdes yézidis.

Le co-président de la Maison Yazidi de la région de Cizire, Silêman Hemo, a évalué la récente escalade dans la patrie yézidi de Şengal et le soutien du PDK aux attaques irakiennes contre la région. S’adressant à l’ANHA, Hemo a fait remarquer que le PDK a peur de l’administration autonome de Şengal.

« L’auto-défense, c’est la liberté »

Hemo a noté que Şengal est un lieu saint pour tous les Yézidis dans le monde, déclarant: « Les Yézidis ont été soumis à de nombreux génocides et massacres à travers l’histoire. Les Ottomans ont poursuivi une politique systématique de génocide contre les Yézidis. Ces personnes ont été soumises à 74 massacres de masse, dont 60 aux mains des Ottomans. Leur but était de détruire complètement les Kurdes. Cette politique est toujours poursuivie par l’État turc aujourd’hui.

La création des Unités de résistance de Şengal (YBŞ) est très importante. Ces unités, ainsi que d’autres forces kurdes, ont réussi à libérer leur terre de l’Etat islamique et à protéger les Yézidis des attaques génocidaires. Par la suite, le peuple a établi une administration autonome. Ainsi, les Yézidis du monde entier ont fixé leurs yeux sur Şengal pour une vie libre. »

« OÙ ÉTAIT L’ARMÉE IRAKIENNE QUAND ISIS NOUS A ATTAQUÉS ? »

12 000 soldats du PDK se sont retirés de Şengal après que des centaines de gangs de l’Etat islamique ont attaqué Şengal et perpétré des massacres contre les Yézidis en août 2014.

Les Yézidis de Şengal ont ensuite établi le YBŞ, qui a vaincu l’Etat islamique et protégé la ville contre les attaques.

Hemo a déclaré que les actions récentes du gouvernement irakien sont contraires à la constitution fédérale irakienne. « Selon la constitution irakienne et son parlement, Şengal est autorisé à établir sa force militaire et à se gouverner. Au lieu de protéger les Yézidis, l’État irakien déploie ses forces dans les régions où l’EI a été vaincu. Alors, où était l’armée irakienne quand l’Etat islamique nous a attaqués ? »

« Le mur entre le Shengal et le Rojava cible le projet démocratique »

Selon Hemo, les récentes opérations de l’armée irakienne montrent clairement qu’elle a peur de l’expansion du projet d’administration autonome de Şengal dans les autres parties de l’Irak.

Hemo a déclaré que Şengal a prouvé la force de ses forces militaires et que son autonomie gouvernementale a prouvé son succès dans la défense des Kurdes yézidis.

« Le gouvernement irakien manifeste son intention avec la construction du mur le long de la frontière syro-irakienne. Le mur entre les deux pays vise l’existence des yézidis et menace leur projet démocratique. Ils coupent les liens entre les Kurdes du Rojava et les Kurdes du Şengal. C’est un acte hostile. Nous savons très bien que la construction de ce mur est un plan turc mis en œuvre par les forces irakiennes et affectera les relations futures entre les forces kurdes et le gouvernement irakien », a souligné Hemo.

«Aucune institution juridique s’accuppe du génocide des Yazidis»

« Le gouvernement irakien qui prétend représenter les peuples d’Irak n’a pas encore reconnu les attaques génocidaires contre les Kurdes yézidis à Şengal. L’ONU, dont l’Irak est membre, n’a pas reconnu ces crimes et ces massacres. Au contraire, toutes les parties tentent de dissimuler les faits et les raisons qui ont conduit aux tentatives de génocide à Şengal. Aucun tribunal n’a jugé les responsables de ces crimes, aucune institution judiciaire n’a été impliquée jusqu’à présent », a conclu Hemo.

 

Dirk Campbell: Les Kurdes ne représentent aucune menace pour la Turquie

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LONDRES – Le père d’Anna Campbell et ami des Kurdes, Dirk Campbell, a déclaré que les Kurdes ne représentaient aucune menace pour la Turquie [alors qu’ils sont menacés d’extermination par la Turquie] et avaient autant le droit d’exister que n’importe qui.
 
Campbell a été interviewé par Erem Kansoy.
 
Campbell a déclaré : « Les attaques sont une continuation ou une intensification de la guerre d’Erdogan contre les Kurdes. Les tentatives d’éradiquer la présence kurde dans la région constituent une atteinte aux droits de l’homme. Je suis sûr que si l’ONU était appelée à voter là-dessus, elle conviendrait que les Kurdes ne représentent aucune menace pour la Turquie et ont autant le droit d’exister que n’importe qui. L’idée que leur présence est une menace pour la Turquie relève de la paranoïa et du racisme. »
 
Dirk Campbell, père de l’internationaliste Anna Campbell, mène une campagne pour que la dépouille de sa fille, toujours allongée sur le champ de bataille d’Afrin, soit rendue à sa famille au Royaume-Uni.
 
En mai 2017, la militante britannique de 27 ans Anna Campbell (Helin Qerecox) s’est rendue en Syrie pour rejoindre les Unités de protection des femmes (YPJ) pour combattre l’EI. Le 15 mars 2018, Anna a été tuée par une frappe de missile par les forces armées turques lors du bombardement massif du canton kurde d’Afrin au Rojava, qu’Ankara a si mal nommé « Opération Rameau d’Olivier » .
 
 

KURDISTAN. Mort d’un touriste danois par une bombe dans la région kurde de Duhok

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KURDISTAN – Le cycliste danois, Torbjorn Haubroe Methmann est décédé après que son vélo ait heurté une bombe cachée en bordure de route dans la province de Duhok, au Kurdistan d’ « Irak » . Les autorités kurdes accusent le PKK d’avoir posé la bombe.
 
Deux cyclistes danois de 28 ans, Torbjorn Haubroe Methmann et Johannes William Karlsson, sont entrés dans la région du Kurdistan par le poste frontière de Sarzere avec la Turquie mais se sont égarés, se dirigeant vers une route non goudronnée entre les villages de Kamberke et Barukhi à Kani Masi – où la Turquie mène une offensive militaire contre les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
 
Le vélo de Methmann a heurté une bombe en bordure de route, causant sa mort. Karlsson s’est précipité vers les forces de sécurité locales à Kani Masi pour l’aider à retrouver le corps de son ami. Le corps a été retrouvé tard jeudi. (Rudaw)
 
Un drame que certaines parties, dont la Turquie colonialiste et son allié KDP, voudront exploiter pour criminaliser d’avantage le PKK en Occident, comme on l’a vu avec l’assassinat d’Olof Palme* en 1986 pour lequel on a accusé à tort le PKK.
 
En 2020, la justice suédoise a clôturé l’enquête concernant l’assassinat du Premier ministre Olof Palme en 1986. Le procureur suédois, Krister Petersson a déclaré que l’affaire était close car le principal suspect, Stig Engström, était décédé en 2000. Stig Engström, un graphiste dont le bureau donnait sur le lieu du crime. L’identité de l’assassin enfin dévoilé, les Kurdes ont demandé en vain des excuses officielles du gouvernement suédois pour avoir accusé à tord le PKK pour le meurtre de Palme.
 

La « troisième guerre mondiale » et son impact dans le monde et le Kurdistan

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Le journaliste Ali Cicek analyse la guerre en Ukraine – qu’il qualifie de 3e Guerre Mondiale – du point de vue des Kurdes et ses répercutions au Kurdistan et au Moyen-Orient. Pour lui, ceux qui veulent une alternative viable à la modernité capitaliste doivent s’inspirer de la révolution du Rojava et œuvrer à décriminaliser le Mouvement kurde de libération en Occident.
 
Voici son article:
 
Évaluation de la situation politique actuelle: la troisième guerre mondiale et son impact sur le Kurdistan
 
Le premier trimestre 2022 est passé nous permet de déterminer les principales caractéristiques et dynamiques de la phase politique actuelle. Une bonne compréhension des développements politiques dans leur contexte historique est essentielle pour que les forces démocratiques empêchent les sociétés d’être capturées par la modernité capitaliste et développent un programme indépendant. Après l’état d’urgence mondial déclenché par la pandémie de Corona, dont les conséquences sociales de grande envergure ne sont pas encore prévisibles, la guerre en Ukraine attire désormais l’attention du public mondial. La guerre et la paix sont (re)devenues les questions centrales du discours occidental. Après l’effondrement de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide, les penseurs néolibéraux avaient parlé de la « fin de l’histoire » et de la « victoire de la démocratie ». Pourtant, aujourd’hui, des titres tels que « C’est encore la guerre » ou « La guerre est revenue en Europe » dominent le discours étatique et dominant dans l’hémisphère occidental.
À la base de ce discours dominant se trouve une hypothèse eurocentrique fondamentale : le mythe selon lequel le monde vit en paix depuis 1945 et selon lequel l’ordre mondial établi sous l’hégémonie des États-Unis a largement contenu les tendances belliqueuses des États capitalistes concurrents. Par conséquent, la concurrence interétatique en Europe, qui avait conduit à deux guerres mondiales, avait été largement contenue selon ce récit, et l’Allemagne de l’Ouest et le Japon avaient été pacifiquement réintégrés dans le système capitaliste mondial après 1945. De plus, des institutions de coopération avaient été créées au le niveau international, y compris européen (le marché commun, l’Union européenne, l’OTAN, l’euro, etc.). Cette lecture dominante ignore l’envers de l’histoire. Car entre-temps, de nombreux « chauds » guerres (guerres civiles et guerres interétatiques) ont été menées depuis 1945. Commençant par les guerres de Corée et du Vietnam, suivies des guerres yougoslaves et du bombardement de la Serbie par l’OTAN, deux guerres contre l’Irak (dont l’une était justifiée par des mensonges évidents des États-Unis sur la situation de l’Irak). possession d’armes de destruction massive), les guerres au Yémen, en Libye, en Syrie et ailleurs dans le monde. Il n’est donc pas surprenant que, surtout pour les sociétés d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, la crise ukrainienne révèle une fois de plus l’hypocrisie et les doubles standards de l’Occident lorsqu’il s’agit de la valeur de la vie humaine, de la migration ou de la souveraineté de état nation. s possession d’armes de destruction massive), les guerres au Yémen, en Libye, en Syrie et ailleurs dans le monde. Il n’est donc pas surprenant que, surtout pour les sociétés d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, la crise ukrainienne révèle une fois de plus l’hypocrisie et les doubles standards de l’Occident lorsqu’il s’agit de la valeur de la vie humaine, de la migration ou de la souveraineté de état nation. s possession d’armes de destruction massive), les guerres au Yémen, en Libye, en Syrie et ailleurs dans le monde. Il n’est donc pas surprenant que, surtout pour les sociétés d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, la crise ukrainienne révèle une fois de plus l’hypocrisie et les doubles standards de l’Occident lorsqu’il s’agit de la valeur de la vie humaine, de la migration ou de la souveraineté de état nation.
 
La troisième guerre mondiale
 
Pour une bonne évaluation des développements actuels autour de la guerre en Ukraine, mais aussi des autres conflits (interétatiques), le cadre conceptuel et théorique de la « Troisième Guerre mondiale » offre une orientation centrale. Ce terme, utilisé par le Mouvement pour la liberté du Kurdistan depuis plus de deux décennies, décrit le processus de réorganisation mondiale qui a eu lieu depuis l’effondrement de l’Union soviétique. La lutte mondiale pour le pouvoir, que le Mouvement de Liberté pour le Kurdistan [PKK] définit comme la Troisième Guerre mondiale et qui est maintenant de plus en plus utilisée dans les débats dominants ces derniers mois, a commencé avec la fin de l’ordre mondial bipolaire en 1989/90 et l’éclatement associé des anciens équilibres. Les sociétés ont depuis été témoins d’une lutte de pouvoir brutale entre États-nations, mais aussi de la résistance d’acteurs non étatiques.
 
Cependant, cette phase du nouvel ordre – la Troisième Guerre mondiale – a un caractère et des caractéristiques différents par rapport aux guerres mondiales précédentes. Premièrement, dans l’ordre mondial multipolaire d’aujourd’hui, les luttes de pouvoir politiques et économiques ne peuvent être décrites comme une lutte entre différentes idéologies ou systèmes sociaux. Au contraire, tous les acteurs de l’État-nation et les centres de pouvoir émergents, tels que la Chine, l’Inde et même la Russie, font partie de la logique capitaliste et du système mondial capitaliste. Deuxièmement, face à l’effondrement de l’hégémonie américaine, nous sommes confrontés à tous les États-nations ou forces régionales et internationales qui profitent du moment pour étendre leurs hégémonies respectives. Chaque acteur légitime ces revendications et politiques de diverses manières. Ici, l’histoire joue souvent un rôle central, comme on peut le voir dans l’exemple de l’État turc » ambitions expansionnistes néo-ottomanes. Troisièmement, il n’y a pas de lignes de front absolues dans ce conflit ; il y a simultanéité de coopération à un endroit et de confrontation à un autre. Quatrièmement, les méthodes de guerre de la Troisième Guerre mondiale ne sont pas comparables à celles des guerres du XXe siècle. Alors que la Première et la Seconde Guerre mondiale étaient encore caractérisées par des batailles matérielles, les puissances internationales s’affrontent aujourd’hui rarement directement, mais mènent plutôt leurs conflits par le biais de guerres par procuration. Les premières années de la guerre en Syrie ou la guerre civile ukrainienne après les développements sur le Maïdan en 2013/14 sont des exemples d’une telle guerre par procuration. En outre, la guerre médiatique, la guerre biologique et les guerres commerciales sont également des méthodes importantes de la Troisième Guerre mondiale. L’escalade de la guerre commerciale qui a commencé entre les États-Unis et la Chine en 2018, ou la récente guerre commerciale entre les États-Unis/le Royaume-Uni/l’UE et la Russie, peuvent également être vues dans ce contexte.
 
 
Le cadre géographique de ce processus de réorganisation mondiale a été résumé par le stratège américain Zbigniew Brzeziński comme le « grand échiquier ». Il avait « l’Eurasie » en tête comme l’arène principale des futures luttes de pouvoir – l’immense complexe terrestre que l’Europe et l’Asie forment ensemble. En 1997, l’ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain Jimmy Carter écrivait que la bataille pour la suprématie mondiale se mènerait sur cet échiquier, car le plus grand danger pour les États-Unis d’un point de vue géostratégique surviendrait si une puissance étrangère réussissait à combiner l’Europe et L’Asie (« Eurasie ») en un bloc de pouvoir cohésif. Après le retrait de l’Union soviétique, cette lutte de pouvoir intra-impérialiste s’est d’abord concentrée sur le Moyen-Orient et a été menée en parallèle ailleurs dans le monde. Dans ce contexte,
 
Renforcer l’alliance transatlantique
 
Examinons de plus près les politiques actuelles et les objectifs stratégiques des différents acteurs, qui sont redevenus très évidents à la suite de la crise ukrainienne.
 
Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, les questions centrales de la politique étrangère américaine ont été : comment les qualités impérialistes de la Russie et de la Chine peuvent-elles être écrasées ? Comment amener l’Europe (en particulier l’Allemagne et la France) sous l’hégémonie américaine et comment éliminer les puissances régionales si elles sont anti-occidentales (comme l’Iran) ? Comment contrôler des forces susceptibles de quitter l’alliance occidentale (Turquie) ? Cette politique est appliquée contre des États ciblés en utilisant un mélange de méthodes de « puissance douce » (diplomatique, économique, culturelle, médiatique et idéologique) et de « puissance dure » (force militaire ouverte et secrète). Il inclut l’option de la guerre comme sa caractéristique la plus importante, en particulier en ce qui concerne les pays cibles (tels que la Russie, la Chine et l’Iran). En effet, la dynamique de développement de certains États ne peut être brisée par le « soft power » seuls, une guerre acharnée contre ces puissances soutenue par le « soft power » est donc considérée comme nécessaire pour obtenir des résultats. Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont ainsi développé une stratégie dans laquelle différentes phases s’entremêlent, se complètent et évoluent progressivement vers la dimension d’une guerre mondiale.
 
Avec la guerre en Ukraine, les États-Unis ont surtout considérablement renforcé leur hégémonie dans la région européenne et donc l’alliance transatlantique. Ce faisant, il a fait reculer la politique d’« autonomie stratégique » mise en avant par l’UE ces dernières années. L’Otan, que le président français Macron a accusé il y a trois ans de « mort cérébrale », a clairement démontré sa raison d’être pour « l’Occident » face à la « menace russe ». Ainsi, l’adhésion à l’OTAN est désormais sérieusement envisagée par la Suède et la Finlande. L’adhésion à l’OTAN avait toujours été rejetée par la majorité des Finlandais et des Suédois avant la guerre en Ukraine. L’augmentation des dépenses militaires exigée depuis des années par les États-Unis et l’OTAN a également été satisfaite. Et économiquement aussi, la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis
 
« La fin de la retenue militaire »
 
Avec la guerre en Ukraine, les cartes sont rebattues en Europe. L’ampleur de ces changements peut également être constatée dans les dernières décisions, discours et politiques de l’Allemagne. Les dirigeants politiques annoncent la militarisation croissante de la République fédérale avec des mots tels que « tournant dans le temps », « changement de paradigme » et « révolution stratégique dans la politique de sécurité et de défense ». Les messages du discours clé du chancelier Olaf Scholz au Bundestag et des déclarations du ministre des Affaires étrangères des Verts sont clairs et sans équivoque : la fin de la retenue militaire. « Notre objectif est de développer l’une des armées les plus capables et les plus puissantes d’Europe au cours de cette décennie », déclarent des responsables du gouvernement allemand. L’objectif de 2% de l’OTAN doit maintenant être dépassé, et la Bundeswehr doit être dotée cette année d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros. Berlin s’est expressément engagé à revendiquer un leadership mondial et à le faire respecter, y compris par des moyens militaires. Ces discours ont déjà été préparés dans les médias et les think tanks politiques ces dernières années, renforçant ainsi la ligne politique préparée dans le document stratégique de 2013 « New Power – New Responsibility » par l’Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité (SWP). Dans cet article, la revendication est formulée pour adopter une position plus offensive dans la politique mondiale. La République fédérale se considère toujours comme « une puissance en attente ». Cela doit maintenant changer : « L’Allemagne devra diriger plus souvent et de manière plus décisive à l’avenir. « La première puissance allemande s’est rapprochée à pas de géant de cet objectif avec 100 milliards d’euros et plus de deux pour cent de la production économique pour l’armée, ainsi que des livraisons d’armes substantielles à Kiev. Jusqu’à présent, la population allemande faisait obstacle. Mais avec l’ambiance créée par la guerre en Ukraine, l’atmosphère sociale et la militarisation de la société, le gouvernement allemand peut compter sur des cotes d’approbation élevées.
 
Le « monde russe »
 
La position et le rôle de la Russie dans le monde multipolaire ont également considérablement changé au cours des trois dernières décennies. Après la chute de l’Union soviétique, la consolidation de l’État russe face aux crises multiples était initialement à l’ordre du jour. Mais surtout, les États-Unis – et de plus en plus l’Allemagne et l’UE à leurs côtés – mettent Moscou sous une pression politique de plus en plus forte. L’un des moyens était les « révolutions de couleur »: les renversements pro-occidentaux, massivement promus par Washington puis par Berlin et Bruxelles, d’abord en Yougoslavie (2000), puis en Géorgie (2003), en Ukraine (2004) et au Kirghizstan (2005) . Dans chaque cas, les « révolutions de couleur » visaient à remplacer les gouvernements qui coopéraient avec la Russie, ou du moins poursuivaient une sorte de politique d’équilibre entre Moscou et l’Occident, par des forces pro-occidentales. En outre, l’expansion de l’OTAN à la frontière russe a été poussée en avant. Au cours de cette expansion vers l’Est, l’OTAN est passée de 16 (1990) à 30 (2020) pays.
 
Cependant, malgré l’augmentation continue de l’agression occidentale, la Russie a réussi à se consolider dans une certaine mesure et à gagner en influence dans la politique étrangère. La présence russe en Syrie depuis 2015 et la coopération russo-turque en sont des exemples. La Russie veut être non seulement un acteur central en Europe, mais un acteur mondial au même niveau que les États-Unis et la Chine. Ainsi, dans les négociations précédant la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, Poutine n’a pas perçu les États européens comme des interlocuteurs, mais a déclaré à plusieurs reprises que cette question devait être réglée entre les États-Unis et la Russie.
 
Un élément central qui façonne les politiques et le langage de Poutine, et très répandu parmi le public russe, est la perception que la Russie a été désavantagée et trompée dans les négociations de l’après-guerre froide. Ce sentiment d’humiliation a été cimenté par le traitement économique de la Russie et l’attitude de l’Occident envers la place de la Russie dans l’ordre mondial. La déclaration de Poutine « Je veux que la Russie retrouve son statut perdu » peut également être interprétée dans ce sens comme un appel à une nouvelle conférence de Yalta. Après la Seconde Guerre mondiale, la conférence de Yalta a façonné la carte de l’Europe et l’ordre mondial bipolaire, dans lequel la Russie était l’un des principaux acteurs avec les États-Unis et l’Angleterre. Après la guerre froide, la Russie a perdu cette position et la carte géopolitique européenne a été remodelée malgré l’opposition de la Russie. Nous savons par l’histoire que l’humiliation est un outil pernicieux en politique étrangère, souvent avec des effets durables et désastreux. L’humiliation de l’Allemagne à Versailles a joué un rôle important dans la préparation de la Seconde Guerre mondiale. Après 1945, les élites politiques ont empêché une répétition de cette humiliation de l’Allemagne de l’Ouest et du Japon avec le plan Marshall, pour répéter le désastre d’humilier la Russie (parfois activement, parfois involontairement) après la fin de la guerre froide.
 
Ainsi, les représentants de l’État russe justifient leur politique impérialiste pendant la Troisième Guerre mondiale en général et aujourd’hui en Ukraine en particulier par des éléments centraux du concept de « monde russe » (Russkij Mir 1). Ainsi, non seulement des causes de politique intérieure et étrangère sous-tendent la guerre en Ukraine, mais aussi des motivations à plus long terme ainsi que des concepts idéologiques et géopolitiques. Le concept du « Russkij Mir » parle des Russes comme d’un « peuple divisé » et met l’accent sur « l’effort du monde russe, de la Russie historique pour la restauration de l’unité ». Il met l’accent sur l’existence d’une « grande civilisation russe » qui doit être protégée du monde extérieur (surtout de l’Occident) et qui est définie comme la sphère d’intérêt de la Russie. A cet égard, cette conception (semblable au néo-ottomanisme turc) est un conglomérat de divers courants du nationalisme russe anti-occidental, anti-libéral et néo-impérial.
 
Résistance à l’isolement international
 
Les efforts des puissances transatlantiques pour isoler la Russie au niveau international sont exemplaires de la fausse image de soi (eurocentrique) de l’Occident, mais aussi du nouvel équilibre politique des pouvoirs au sein de l’ordre mondial multipolaire. Car si les États européens sont pour la plupart unis dans leur opposition à l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, la situation en dehors de l’Europe est très différente. À ce jour, par exemple, le nombre de pays participant aux sanctions occidentales contre la Russie ne dépasse pas 48 – la plupart des États d’Europe et d’Amérique du Nord, ainsi que six de leurs partenaires les plus proches dans la région Asie-Pacifique. Ce ne sont même pas un quart du total des 193 États membres de l’ONU ; les trois quarts des États membres de l’ONU refusent de se joindre aux sanctions contre la Russie occidentale malgré des pressions considérables dans certains cas. Les raisons en sont, d’une part, considérations économiques ou géostratégiques découlant de l’hégémonie américaine en ruine. L’Inde, par exemple, étend ses relations économiques avec la Russie et travaille sur un système de paiement indépendant du dollar américain et de SWIFT. En Afrique du Sud, Gazprom est en pourparlers pour un contrat de gaz naturel d’un milliard de dollars. La Turquie agit comme un point de transfert pour le trafic de passagers ou le commerce avec la Russie. Israël s’abstient de prendre une position ferme sur la Russie. Les Émirats et l’Arabie saoudite continuent également de refuser de céder aux pressions occidentales pour augmenter la production de pétrole plus que prévu afin de rendre possible un embargo pétrolier mondial contre la Russie. La visite de l’homme fort syrien Assad aux Émirats arabes unis fin mars, le premier voyage d’Assad dans un pays arabe depuis le début de la guerre syrienne, illustre également la politique potentielle d’équilibre des forces. En plus de ces raisons économiques et géostratégiques, cependant, une autre raison de l’opposition généralisée aux sanctions occidentales est l’héritage colonial de l’Occident, en particulier au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique latine. Pour ces pays, la « violation du droit international » n’a pas grande importance, et aucune grande différence n’est reconnue entre les guerres contre l’Irak (États-Unis, 2003) et l’Ukraine (Russie, 2022). Les « deux poids deux mesures » pour les réfugiés n’ont pas non plus échappé au public critique. et aucune grande différence n’est reconnue entre les guerres contre l’Irak (États-Unis, 2003) et l’Ukraine (Russie, 2022). Les « deux poids deux mesures » pour les réfugiés n’ont pas non plus échappé au public critique. et aucune grande différence n’est reconnue entre les guerres contre l’Irak (États-Unis, 2003) et l’Ukraine (Russie, 2022). Les « deux poids deux mesures » pour les réfugiés n’ont pas non plus échappé au public critique.
 
Le problème du militarisme de la société
 
Avec la guerre en Ukraine, le problème du militarisme de la société est revenu au premier plan. Ici, une déclaration du leader d’opinion kurde Abdullah Öcalan est perspicace : « Bien que le militarisme soit une force qui a pénétré, contrôlé et régné sur la société à travers l’histoire et dans tous les États, sa croissance a atteint son apogée à l’ère de la classe moyenne ( bourgeoisie). » 2 Nous nous trouvons actuellement dans une phase où le régime international de désarmement, qui s’est construit au cours de la dernière décennie avant la fin de la guerre froide, subit le coup le plus sévère. Le retrait des traités historiques de désarmement par les États-Unis et la Russie ces dernières années reflète cette tendance mondiale. L’Europe, qui se réarme contre la Russie depuis des années, a enregistré les taux d’augmentation des importations d’armes les plus élevés au monde.
 
Ce n’est pas un hasard si le réarmement historique de la Bundeswehr (les forces armées allemandes) est promu par une coalition gouvernementale allemande de sociaux-démocrates et de verts. Lorsque l’Allemagne est entrée en guerre en Yougoslavie avec l’OTAN en 1999, Jürgen Rüttgers, l’un des principaux politiciens conservateurs de l’époque, a déclaré, pour paraphraser : « Si nous avions envoyé des avions Tornado, le monde se serait sans aucun doute levé. Mais lorsque le SPD et les Verts le font, ni les syndicats et les églises ni le mouvement pacifiste et l’objet public international. » En ce sens, le plus grand programme de réarmement depuis la Seconde Guerre mondiale n’a jusqu’à présent rencontré aucune opposition sérieuse de la part des syndicats, des églises ou du public. Lors de leur réunion de printemps, les évêques catholiques d’Allemagne ont même déclaré que les livraisons d’armes étaient « fondamentalement légitimes » et que le gouvernement allemand L’annonce d’investir 100 milliards d’euros supplémentaires dans la Bundeswehr était également « fondamentalement plausible ». Cela s’accompagne des éloges des commentateurs conservateurs pour le « sens vert de la réalité » qui a conduit à une relativisation de la protection de l’environnement dans la direction du parti vert en vue de la guerre en Ukraine. La direction du Parti vert a ouvertement déclaré qu’« en cas de doute », la politique de sécurité avait une priorité plus élevée que la politique climatique et que « le pragmatisme doit l’emporter sur toute volonté politique ». En l’espace de quelques semaines seulement, les Verts ont commencé à défendre beaucoup de choses qu’ils avaient d’ailleurs déclaré rejeter fondamentalement : les accords gaziers avec les autocrates, le gaz de fracturation dont l’extraction nuit à l’environnement, les centrales au charbon comme réserve pour la production d’électricité, ou des livraisons d’armes dans les zones de crise. Lorsque l’on considère que les dépenses militaires mondiales de 1,93 billion de dollars en 2020 auraient suffi à financer la moitié des investissements totaux dans la transition énergétique nécessaires pour être sans émission en 2050, il devient clair quels intérêts ont la priorité absolue pour les forces de la modernité capitaliste.
 
La nécessité d’une « troisième voie » en Europe
 
Les développements de ces derniers mois, qu’il s’agisse du bellicisme fomenté principalement par les médias ou du renforcement du nationalisme et du militarisme, ont une fois de plus montré à quel point il est nécessaire d’avoir une politique alternative qui s’éloigne de l’agenda de la modernité capitaliste, des États-nations et des intérêts du capital. Non seulement dans le contexte de la guerre d’Ukraine, mais aussi de la Troisième Guerre mondiale, il est nécessaire de renforcer une troisième position basée sur le principe « l’ennemi principal est dans son propre pays » et soutenue par les forces et les sociétés démocratiques. Cela inclut une position cohérente contre la guerre des dirigeants. Dans des pays comme l’Italie et la Grèce, on observe déjà les premiers signes d’une telle capacité d’action politique. Là, les travailleurs des transports ont bloqué les exportations d’armes vers l’Ukraine. Le 31 mars, il y a même eu une grève portuaire d’une journée dans la ville italienne de Gênes contre le transport d’armes et de munitions vers l’Ukraine. C’est la tâche stratégique des forces démocratiques en Europe de défendre l’antimilitarisme sans aucune concession. Ils doivent se défendre contre les diverses stratégies des États visant à saper les attitudes anti-guerre d’une grande partie de la population au moyen de « discours sociaux ». Un nouveau mouvement pour la paix doit être déclenché à cette fin, dans le cadre duquel les forces démocratiques, en tant que pôle alternatif, prennent position dans la Troisième Guerre mondiale et promeuvent leur agenda.
 
Le déclin du modèle de l’État-nation au Moyen-Orient
 
Le Moyen-Orient est également en proie à des bouleversements et au centre de la Troisième Guerre mondiale. Ce n’est pas un hasard, mais c’est lié à la crise de la modernité capitaliste. Car les crises se font sentir moins en leur propre centre qu’à la périphérie. L’ordre Sykes-Picot dans la région, mis en place par la Grande-Bretagne et la France il y a plus de 100 ans, est devenu de plus en plus obsolète au cours des dernières décennies. Les différents acteurs – puissances internationales, États-nations régionaux et forces locales – opèrent de plus en plus en dehors du modèle d’État-nation importé d’Europe. Abdullah Öcalan a analysé la phase actuelle de déclin des États-nations dans la région comme suit : « Pour les États-nations du Moyen-Orient, l’exécution de Saddam Hussein en Irak est comparable à la fin des régimes monarchistes qui a été inaugurée par l’exécution de Louis XV. Tout comme les régimes monarchistes n’ont pas pu se remettre de l’exécution de Louis XVI et sont entrés dans l’époque de leur déclin, les régimes fascistes des États-nations ne se sont pas relevés depuis l’exécution de Saddam Hussein et sont entrés dans l’époque de leur départ. Tout comme le système hégémonique en Europe a utilisé en vain toute sa puissance pour restaurer les régimes monarchistes dans la période de 1815 à 1830, l’effort pour préserver les États-nations en Irak et en Afghanistan sera également vain. Ce ne sont pas seulement ces deux pays qui connaissent la désintégration de l’État-nation. Tous les États-nations, du Kirghizistan à la frontière avec la Chine au Maroc sur l’océan Atlantique, des États-nations du Yémen et du Soudan aux États-nations des Balkans et du Caucase du Sud, connaissent des crises similaires. Il n’y a déjà plus de division claire entre le Pakistan et l’Afghanistan. Le Liban, le Yémen et le Soudan bouillonnent constamment. Au moindre revirement démocratique, le régime en Egypte fait face à son possible effondrement. L’Algérie n’est pas encore complètement sortie de la guerre civile. La Turquie, qui se qualifie d’îlot de stabilité, ne peut rester debout qu’avec l’aide des opérations spéciales de l’OTAN. Il semble qu’il n’y ait aucun État au Moyen-Orient qui ne connaisse pas de problèmes. »3
 
Processus révolutionnaire en cours au Kurdistan
 
Dans cet état chaotique, le printemps arabe a été un bref réveil des peuples arabes pour prendre place dans cette lutte pour de nouveaux équilibres politiques dans la région. Cependant, en raison des interventions des puissances régionales et internationales, ainsi que de la faiblesse des forces démocratiques dans les pays concernés, un processus de transformation démocratique à long terme dans ces pays ne s’est pas matérialisé. Contrairement à cette révolte démocratique de courte durée dans le contexte du Printemps arabe, les développements politiques actuels au Kurdistan continuent d’être co-déterminés par le Mouvement pour la liberté du Kurdistan sous la direction du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Contrairement au détournement par les forces de la modernité capitaliste, l’existence de ce mouvement de libération, qui a un paradigme social et un programme politique alternatifs, a garanti le processus révolutionnaire en cours au Kurdistan. La lutte pour un Kurdistan libre et démocratique est ainsi également considérée comme une lutte pour une Fédération démocratique du Moyen-Orient. Aujourd’hui, le Mouvement de Libération du Kurdistan interprète le slogan « Liberté pour le Kurdistan » dans le sens de démocratiser l’État respectif (Turquie, Syrie, Irak et Iran) tout en permettant des développements démocratiques au Kurdistan.
 
Les manifestations et les événements autour de la Journée de la lutte des femmes le 8 mars ainsi que la participation massive au festival du Nouvel An kurde de cette année, Newroz, ont manifesté le rôle central du PKK et de son cerveau Abdullah Öcalan. L’ancrage social du Mouvement de Libération au Kurdistan et dans le monde était clairement affiché, contrairement à toute anti-propagande. La demande de libération d’Abdullah Öcalan et la fin de son isolement à İmralı ont été une fois de plus renforcées en tant que demande nationale et internationale centrale.
 
Le plan de démantèlement de la Turquie persiste
 
Alors que la société kurde a clairement démontré à Newroz qu’elle poursuivra sa résistance, l’adhésion du gouvernement turc à de nouveaux massacres et invasions du Kurdistan est également évidente. Avec sa politique de guerre agressive et génocidaire contre la société kurde et le mouvement de libération du Kurdistan, la Turquie représente un danger non seulement à l’intérieur de ses propres frontières, mais aussi pour le peuple de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (Rojava), au sud du Kurdistan – et ici en particulier au camp de réfugiés de Mexmûr et à la région de Şengal (Sinjar). Dans l’ombre de la guerre d’Ukraine, le Rojava en particulier est touché par des attaques constantes de drones, qui ont à nouveau fait plusieurs morts et de nombreux blessés ces derniers mois. Des attaques d’artillerie et de drones sur des zones résidentielles et des infrastructures civiles et militaires se produisent quotidiennement dans le cadre d’un  » Les attaques sont conçues pour épuiser et déplacer les civils et visent également à étendre la zone d’occupation djihadiste turque. La guerre de l’eau d’Ankara contre la région se poursuit également. Depuis le début de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, une activité diplomatique relativement active de la part d’Ankara sur la scène internationale s’est déroulée parallèlement à l’intensification des attaques aériennes et terrestres de la Turquie et de ses alliés au Rojava. Derrière cela se cache l’effort des dirigeants turcs pour obtenir le feu vert pour une autre invasion du Rojava afin de faire avancer davantage son cours d’expansion impérialiste. Les attaques sont conçues pour épuiser et déplacer les civils et visent également à étendre la zone d’occupation djihadiste turque. La guerre de l’eau d’Ankara contre la région se poursuit également. Depuis le début de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, une activité diplomatique relativement active de la part d’Ankara sur la scène internationale s’est déroulée parallèlement à l’intensification des attaques aériennes et terrestres de la Turquie et de ses alliés au Rojava. Derrière cela se cache l’effort des dirigeants turcs pour obtenir le feu vert pour une autre invasion du Rojava afin de faire avancer davantage son cours d’expansion impérialiste. une activité diplomatique relativement active de la part d’Ankara sur la scène internationale s’est déroulée parallèlement à l’intensification des attaques aériennes et terrestres de la Turquie et de ses alliés au Rojava. Derrière cela se cache l’effort des dirigeants turcs pour obtenir le feu vert pour une autre invasion du Rojava afin de faire avancer davantage son cours d’expansion impérialiste. une activité diplomatique relativement active de la part d’Ankara sur la scène internationale s’est déroulée parallèlement à l’intensification des attaques aériennes et terrestres de la Turquie et de ses alliés au Rojava. Derrière cela se cache l’effort des dirigeants turcs pour obtenir le feu vert pour une autre invasion du Rojava afin de faire avancer davantage son cours d’expansion impérialiste.
 
Après ses opérations militaires infructueuses contre les Forces de défense du peuple (HPG) dans les montagnes du Kurdistan, la Turquie s’appuie sur des bombardements massifs contre les zones de défense de Medya au Kurdistan du Sud depuis le début de l’année et a entre-temps envahi à nouveau la région – un État des affaires que les gens du Rojava connaissent assez bien. L’Union des communautés démocratiques du Kurdistan (KCK) a publié une déclaration le 26 mars 2022, attirant l’attention sur le danger d’une opération d’occupation dans un avenir proche. Selon le communiqué, les médias sud-kurdes ont débattu d’une nouvelle invasion par l’armée turque et d’un accord correspondant avec le PDK (Parti démocratique du Kurdistan). D’après ces informations, une participation directe des peshmergas du PDK est également envisagée concrètement. Le KCK a de nouveau appelé le PDK à ne pas participer à la guerre d’occupation de l’État turc et à ne pas être instrumentalisé par le fascisme AKP-MHP. Comme nous le savons tous, cet appel a malheureusement été ignoré.
 
Attaques contre Shengal démocratique et autonome
 
Le fait que la Turquie poursuive un plan holistique du Kurdistan pour écraser le mouvement pour la liberté du Kurdistan peut également être vu à la lumière des développements récents dans la région de Şengal. L’armée irakienne, en collaboration avec le PDK kurde du sud, a tenté à plusieurs reprises de prendre le contrôle de la région auto-administrée de Şengal. Afin d’isoler la communauté Ezidi et de diviser les groupes de population à Şengal, le gouvernement irakien exerce une énorme pression sur les villages arabes de la région. La construction d’un mur frontalier de 250 kilomètres de long et de trois mètres de haut entre Şengal dans le nord de l’Irak et Rojava dans le nord de la Syrie a également commencé. L’encerclement et le bouclage de Şengal fermeront le couloir de fuite que des centaines de milliers de personnes ont utilisé pour fuir vers le Rojava lorsque l’État islamique a attaqué la région en 2014. Ces dernières attaques contre la région démocratique et autonome de Şengal visent principalement à y affaiblir la ligne politique et expriment le danger d’un nouveau génocide. Car au Şengal aussi, la construction de l’autonomie démocratique avec son concept de société démocratique libre, multiethnique, multireligieuse et populaire est poussée en avant, ce qui constitue une épine dans le pied d’une grande variété de forces réactionnaires.
 
Défendre la révolution au Kurdistan
 
Outre les aspects de politique étrangère de la politique de guerre de la Turquie, le gouvernement turc continue également de s’appuyer sur la répression dans sa politique intérieure. L’alliance AKP/MHP au pouvoir a massivement perdu le soutien de la population. Cela est dû à des problèmes fondamentaux tels que la crise économique, la destruction de la politique démocratique et le mépris total de la justice. En réponse à la diminution du soutien populaire et de la légitimité, et juste un an avant les élections présidentielles et parlementaires, l’alliance AKP-MHP au parlement turc a maintenant adopté de nouveaux amendements à la loi électorale visant à assurer son propre pouvoir. Avec l’aide de ces modifications de la loi électorale, qui ont été approuvées par le parlement turc le 31 mars, il sera possible de manipuler les élections en faveur de l’AKP/MHP. Par exemple, le seuil électoral a été abaissé de dix à sept pour cent. L’amendement vise à permettre au MHP fasciste d’entrer au parlement et permet au président Erdoğan, en sa qualité de Premier ministre, de faire campagne pour l’AKP avec des fonds publics. En parallèle, la répression contre les militants du Parti démocratique des peuples (HDP) se poursuit. Des milliers d’entre eux sont actuellement en prison. La procédure d’interdiction contre le HDP a été engagée et montre clairement l’attitude de l’Etat turc envers une solution pacifique et démocratique à la question kurde. Tout comme les opérations d’occupation de la Turquie dans diverses régions du Kurdistan, qui violent le droit international, sont légitimées par le discours du « terroriste PKK », il en va de même pour la procédure d’interdiction contre le HDP.
 
En légitimant toutes ces attaques comme une lutte contre le terrorisme, l’État turc et ses alliés internationaux visent à rendre impossible toute manifestation publique. Afin de défendre efficacement la révolution au Kurdistan contre toutes ces attaques cette année encore, il est donc encore plus important de briser le discours de « terrorisme ». La campagne mondiale de l’initiative « Justice pour les Kurdes » pour le retrait du PKK des « listes terroristes » avec l’objectif de remettre plus de 4 millions de signatures au Conseil de l’Europe à la fin de l’année a donc des implications concrètes pour les développements actuels au Kurdistan. Car rompre avec ce discours de légitimité détruirait les fondements de la politique de guerre turque et donnerait de l’air à la société du Kurdistan. Mais le « discours de terreur » n’est pas seulement la base à l’aide de laquelle la guerre au Kurdistan s’est poursuivie pendant des décennies. Elle sert également à criminaliser la force démocratique la mieux organisée et la plus expérimentée du Moyen-Orient. Renforcer le Mouvement de Liberté pour le Kurdistan, qui promeut un agenda indépendant de la modernité capitaliste et fait également avancer concrètement la construction de la modernité démocratique à travers l’exemple du Rojava, revient à renforcer tous les acteurs alternatifs et démocratiques dans le monde.
 
 
1 Le mot russe « mir » signifie à la fois « monde » et « paix ».
2 Abdullah Öcalan, La sociologie de la liberté (= Manifeste de la civilisation démocratique, Vol. 3).
3 Cinquième volume du « Manifeste de la civilisation démocratique » d’Abdullah Öcalan.

Rencontre dédicace avec Ziya Aydin pour son livre Contes Kurdes de Dersim

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PARIS – Le peintre kurde, Ziya Aydin dédicacera son livre « Contes kurdes de Dersim » aux éditions L’Harmattan jeudi 19 mai, à partir de 19 heures. Il s’agit de 27 contes anciens que la mère de Ziya Aydin racontait en kurde zaza, dialecte parlé dans la région de Dersim.
 
Peintre et maître-verrier vivant à Paris depuis plus de 30 ans, Ziya Aydin a décidé d’écrire les contes de Dersim racontés par sa mère quand il était enfant.
 
Des contes transmis oralement de génération en génération  
 
Il y a quelques décennies, dans la casi totalité des villages du Kurdistan on n’avait pas d’électricité et lors de longues soirées d’hiver, les familles se réunissaient autour du feu de cheminée qui chauffait et éclairait la pièce principale du foyer où les grand-parents, leurs enfants et petits-enfants vivaient ensemble. Les plus âgés racontaient des contes qu’ils avaient entendus petits. C’était des contes non-écrits, transmis oralement de génération en génération, avec des variants selon l’imagination du conteur. 
 
Une tradition en voie de disparition
 

Aujourd’hui, à l’ère des écrans et des réseaux sociaux arrivés dans tous les foyers, presque plus personne ne raconte ces contes centenaires ou millénaires. Alors, on les oublie car on ne les avait pas consignés dans des livres. Certains amateurs ou chercheurs kurdes commencent à les écrire en se rendant dans les campagnes reculées du Kurdistan ou certaines personnes âgées s’en souviennent encore et les racontent volontiers. Pour les contes racontés par sa mère, Ziya Aydin a dû forcé sa mémoire, interroger ses proches pour combler les parties des contes dont il avait oubliées. Mais malheureusement, il y a quelques contes qu’il a complétement oubliés et malgré ses recherches, il n’a pas pu les trouver dans leur version racontée par sa mère. 

 
Des contes fantastiques, mythologiques ou d’amour tragique
 

Dans les contes racontés par la mère de Ziya Aydin, on trouve des contes mythologiques avec des combats de dragons ou de géants maléfiques inspirés de la religion zoroastrienne dualiste qui repose sur le combat entre le Bien et le Mal, la Lumière et les Ténèbres. On trouve également des contes rapportant des événements régionaux, des contes animaliers, des contes d’amour tragique comme le célèbre Mêm et Zîn d’Ehmedê Xanî où les deux amoureux sont victimes de manigances qui les empêchent de s’unir de leur vivant mais ils sont enterrés ensemble, avec à leur pied le corps de celui qui fut à l’origine de leur fin tragique…

 
27 contes publiés en deux versions: kurde – français / Kirmancikî – Fransizî
 
Lors de rencontres avec des amis français, Ziya Aydin racontait les contes de sa mère en français et chaque fois ses amis lui disaient qu’ils étaient très beaux et qu’il fallait qu’il les écrive pour qu’ils ne disparaissent pas et que d’autres personnes puissent les lire. Alors, Ziya Aydin s’est mis à les écrire (en zaza) par-ci, par-là, quand il avait un peu de temps car il était bien occupé avec ses toiles et ses vitraux. Mais au bout de 22 ans, il a écrit 27 contes en dialecte zaza* avec leur version en français accompagnés de nombreuses illustrations qu’il a lui-même réalisées. Les Contes kurdes de Dersim – Sanikê Kirmanciya Dêsimî viennent de paraitre chez Harmattan, dans la Collection : Peuples cultures et littératures de l’Orient, avec la préface de Gérard Chaliand.
 
Près de 300 pages pour voyager dans le temps à travers des contes anciens 
 
En lisant les Contes kurdes de Dersim – Sanikê Kirmanciya Dêsimî, vous vous retrouverez dans des pays imaginaires peuplés d’animaux ou de géants qui vous feront peur dans certains contes et faire rire dans d’autres tandis que les histoires tragiques vous feront méditer sur la nature humaine, la jalousie ou la rivalité…
 
Dédicace le 19 mai 
Rencontre / dédicace avec Ziya Aydin pour son livre Contes Kurdes de Dersim aura lieu aux éditions L’Harmattan, au 24 rue des Écoles, 75005 PARIS.

 

 

Le PCF solidaire de la députée kurde Ayşe Acar Başaran et d’HDP

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PARIS – Hier, la députée HDP, Ayse Acar Basaran a été menacée de mort par un policier turc devant le siège du parti à Ankara. La porte-parole du HDP, Ebru Günay, a été aspergée de gaz lacrymogène au visage, et la députée Ayşe Acar Başaran a été menacée par un policier. La police turque a arrêté 8 militants d’HDP.
 
Basaran a dénoncé les actes d’intimidation de la police turque en déclarant: « Il n’agit pas en tant que policier, mais en tant que membre d’un gang qui menace ma vie. Ce qui s’est passé est un exemple clair des tactiques de gang du régime d’Erdogan. »
 
Hier matin, un chef de la police de haut rang du département de police d’Ankara a menacé de « clouer au mur » la députée kurde Ayşe Acar Başaran alors qu’un groupe se rassemblait devant le Parti démocratique des peuples (HDP) dans ce que les responsables du parti ont qualifié de « provocation par le ministère des affaires criminelles ».
 
Le Parti communiste français solidaire d’Ayşe Acar Başaran et d’HDP
 
Suite au tweet d’HDP international annonçant la nouvelle, le compte Twitter de PCF international a partagé le tweet avec ce commentaire:
« #Turquie : Sous le régime d’ #Erdogan, un policier peut se comporter comme un membre de gang et menacer de mort une députée de l’opposition en toute impunité.
#Solidarité avec Ayse Acar Basaran et les élu-e-s et militant-e-s du #HDP ! #Paix #Démocratie #Droits
#StopErdogan #PCF« 

Les combats ont cessé à Shengal

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SHENGAL – Les combats entre l’armée irakienne et les forces yézidies ont cessé après un accord de cessez-le-feu mais les Yézidis craignent que le répit soit de courte durée car la Turquie fait la pression sur le gouvernement irakien pour qu’il mette fin à l’autonomie des Yézidis qui ont survécu au génocide de 2014.
 
Les récents affrontements ont fait un mort parmi les combattants yézidis à Sinune et provoqué la fuite de plus de 4000 civils vers la région autonome kurde d’Irak.
Le régime irakien qui tolère les milices chiites iraniennes sur son sol est parti en guerre contre une poignée de Yézidis qui ont survécu au génocide commis par DAECH / ISIS en 2014 sous le regard complice de la communauté internationale.
 
Pour le site ÊzîdîPress, « Après des négociations à Bagdad, l’armée irakienne et YBŞ ont convenu d’un cessez-le-feu précoce. De nouveaux combats doivent être évités en faisant en sorte que les points de contrôle, auparavant détenus par le seul YBŞ, soient désormais exploités par les deux parties. La situation s’est détendue en conséquence. Cependant, de nombreux Yazidis pensent qu’il ne s’agit pas d’une solution à long terme et craignent que le gouvernement irakien continue de se laisser faire par la Turquie. Cela pourrait conduire à de nouveaux conflits. Les deux parties ont appelé les civils qui ont fui à revenir et ont promis à la population qu’ils seraient en sécurité. »
 
Après les affrontements opposant l’armée irakienne et les Unités de Défense de Shengal (YBŞ) et des Unités de défense des femmes de Shengal (YJŞ) la population yézidie est de nouveau plongée dans la terreur alors qu’elle ne s’est pas encore remise du génocide commis par le groupe État islamique (DAECH / ISIS) en 2014 et qu’elle a été secourue par le PKK tandis qu’elle avait été abandonnée par les gouvernements irakien et du Kurdistan du Sud.

Les habitants de Shengal: Nous nous défendrons

« La situation actuelle ici est calme. Cependant, les activités de certains partis visent toujours à concrétiser l’accord du 9 octobre. Néanmoins, la plupart des familles qui ont quitté leurs maisons sont revenues », a déclaré Heyder Şengalî de l’Asayîşa Êzîdxanê (Forces de sécurité de Shengal), se référant à une déclaration de l’administration autonome. Le MXDŞ avait accusé la direction du PDK d’une « tentative délibérée » de déclencher un flux de réfugiés par des « fake news » et de la propagande lors des affrontements à Shengal.

 

Derniers jours pour le Festival des Films Kurdes de Paris

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PARIS – Actuellement, le Centre Wallonie-Bruxelles accueille la 2e édition du Festival des Films Kurdes de Paris qui offre une programmation riche et variée. En effet, des dizaines de courts et longs métrages, documentaires, animations et fictions réalisés par des cinéastes kurdes du Kurdistan et d’Europe sont projetés jusqu’à samedi 7 mai au Centre Wallonie-Bruxelles, dans le 4e arrondissement de Paris, à deux pas du Centre Pompidou.
 
Chaque séance du festival coute 5 euros, mais avec la modique somme de 15 euros, vous pouvez assister à toutes les projections du festival sur 4 jours. (L’achat des billets se fait sur place.)
 
Voici la programmation de 6 et 7 mai
Vendredi 6 mai
 
 
14h Xalko de Sami Mermer

Synopsis

 

Ce film raconte l’histoire de Xalko, mon village natal. L’un des rares villages kurdes situé au cœur de l’Anatolie centrale en Turquie. Aujourd’hui, déserté par ses hommes qui ont tous émigré en Europe ou en Amérique, Xalko existe encore grâce à celles et ceux qui restent envers et contre tout, en espérant le retour de leurs maris et de leurs pères absents, qui parfois ne re viennent jamais ou alors pour quelques jours, seulement, en été.

17h Séance courts-métrages (5)

Barê Giran de Yilmaz Özdil – Fiction, 17’
Kallima de Ashkan Ahmadi – Fiction, 15’
Ido de Saman Mustafa – Fiction, 12’
The Other de Saman Hosseinpuor, Ako Zandkarimi – Fiction, 25’
Sar de Adar Baran Deger – Fiction, 18’
20h La Dance d’Ali et Zin de Mehmet Ali Konar

Synopsis
L’histoire se déroule dans un petit village kurde. Le frère cadet d’Isa est assassiné. Deux semaines après les funérailles, sa mère Zîn rêve de célébrer le mariage de son fils décédé. Cette idée étrange dé clenche une foule de sentiments contradictoires en elle et sème le trouble entre elle, Isa et les membres de sa famille, encore sous le choc du deuil et du chagrin. La famille et les proches traversent un champ de mines psychologiques, luttant entre la logique, les normes, les émotions et l’irrationalité.

Samedi 7 mai

 

11h Voisins de Mano Khalil

 

Synopsis

 

Un petit village à la frontière entre la Syrie et la Turquie au début des années 80: un jeune garçon kurde de six ans vit sa première année dans une école arabe et se rend compte de la façon dont son petit monde mute radicalement en un nationalisme absurde. Empli d’un humour très fin et de satire, ce film raconte une enfance qui, aux dé tours de la dictature et de drames sombres, a aussi ses moments plus légers. Une question se pose : l’amitié, l’amour et la solidarité peuvent-ils réellement exister en période de ré pression et de despotisme ? (En présence du réalisateur)

14h Séance courts-métrages (5)

Fingerprint de Zanyar Muhammedinko – Fiction, 12’
La Chambre de Sami Mermer – Fiction, 20’
Wesyet de Kamiran Betasi – Fiction, 13’
Salvation Rain de Veysel Çelik – Fiction, 12’
Seven Symphonies Of Zagros de Perwîz Rostemî – Documentaire, 24′

17h Black Hours Memories de Shahram Alidi

Synopsis

Un groupe de jeunes amis, proches depuis leur enfance, essaie par tous moyens d’enseigner le kurde en Turquie malgré l’interdiction des autorités turques. Ils impriment et distribuent des manuels scolaires clandestinement. L’une des leurs, Aseke, a disparu depuis plusieurs mois. Afin de la retrouver, ils partent sur les pistes de son cheval noir, un animal indomptable, porteur des souvenirs et de l’âme de leur amie. (En présence du réalisateur)

20h The Exam de Shawket Korki

Synopsis

Rojin, une jeune femme kurdo-irakienne s’apprête à présenter son examen d’entrée à l’université. Shilan, sa soeur cadette est malheureuse dans son mariage. Elle décide d’aider sa sœur à réussir avec le secret espoir que ces études lui permettront d’avoir un vie libre et indépendante. Malgré elles, les deux sœurs se retrouvent mêlées à un immense réseau de corruption qui implique tous les milieux de la société kurde. (En présence du réalisateur)

Vingt ans de festivals de films kurdes à travers le monde

Depuis plus de vingt ans, les festivals kurdes se multiplient aux quatre coins du Kurdistan (Turquie, Irak, Iran et Syrie) mais aussi au coeur des métropoles mondiales comme Londres, Stockholm, Istanbul, New York, Copenhague, Hambourg ou encore Berlin. Dans la même veine que tous les événements kurdes, le Festival des Films Kurdes de Paris est un lieu de rencontre majeur pour les professionnels et les passionnés du cinéma.

Le Festival des Films Kurdes de Paris est organisé par l’Institut Kurde de Paris et l’Association de Cinéma franco-kurde CinéBej en partenariat avec le Centre Wallonie-Bruxelles et le soutien du Ministère français de la Culture et la Mairie de Paris.

Adresse
Centre Wallonie-Bruxelles
46 Rue Quincampoix, 75004 Paris
Station Les Halles (Metro & RER A/B/D)
Liens pour suivre l’actualité du Festival des Films Kurdes de Paris
 

Mohammad Shaikhow, l’homme derrière le Festival des Films Kurdes de Paris
 
Le Festival des Films Kurdes de Paris est porté essentiellement par Mohammad Shaikhow, un jeune auteur-réalisateur kurde passionné par le cinéma et qui consacre une grande partie de son temps à faire connaitre le cinéma kurde sur la scène internationale en travaillant bénévolement pour de nombreux festivals, dont celui des Films Kurdes de Paris. Shaikhow et son équipe dynamique ont préparé cette deuxième édition qui permet aux spectateurs parisiens de voyager à travers le Kurdistan grâce aux films kurdes.
 
Mohammad Shaikhow
 
Né en 1988 à Qamichli, en Syrie, Mohammad Shaikhow est un scénariste-réalisateur et directeur photo basé à Paris. Il est diplômé de l’ENSAV – École Nationale Supérieure  d’Audiovisuel en 2017. Son dernier court-métrage, HEVI, a été présenté en première à la 29ème édition du Festival du Film de Carthage en compétition et a été sélectionné au Festival du Film de Tampere 2020, Qumra. 2019, HIFF 2019, Les Nuits de Med à Paris, FIFOG à Genève, Duhok International Film Festival, Cambodge International Film Festival et plus de 50 autres festivals à travers le monde. HEVI a remporté plusieurs prix.
 
Depuis 2010, il travaille également en tant que directeur de la photographie, il a réalisé plusieurs courts-métrages, longs-métrages documentaires, et des films institutionnels pour le cinéma et la télévision, notamment Lalishe Mehrani, documentaire 2012, récompensé à Duhok IFF. 
 
En 2019, il a fondé le Festival des Films Kurdes de Paris, et Cinébêj – Association de cinéma Franco-Kurde. ​