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IRAN. Les gardiens de la prison d’Orumiyeh incitent les prisonnières chiites à battre les prisonnières kurdes sunnites

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IRAN / ROJHILAT – Dans la prison centrale d’Orumiyeh, certaines prisonnières condamnées pour des crimes violents ont battu des prisonnières kurdes sunnites au prétexte qu’elles « insultaient la cérémonie du Muharram* des prisonnières chiites » .
 
Les surveillants de la prison, qui sont à l’origine de l’incident, ont déposé plainte contre certaines prisonnières kurdes.
 
Une source qui s’est entretenue avec le Réseau des droits humains du Kurdistan (KHRN) a déclaré : « Au cours des derniers jours, en même temps que le début du mois de Muharram, un certain nombre de prisonniers chiites dans le quartier des femmes de la prison centrale d’Orumiyeh, avec à l’instigation des surveillantes de la prison, ont insulté et battu les prisonnières sunnites lors des cérémonies de deuil sous divers prétextes, tels que la non-participation des prisonnières sunnites aux cérémonies. »
 
Selon la source, lors de l’incident, Leila Shirbeigi, une prisonnière de Bukan, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, a été gravement blessée.
 
En outre, les gardiens de la prison ont convoqué cinq prisonnières kurdes sunnites nommées Trifeh, Maria, Leila Shirbeigi, Helaleh et Parastou et ont déclaré qu’ils déposeraient une plainte contre les prisonnières pour « insulte à la sainteté ».
 
La source a ajouté : « Ces derniers jours, sur ordre des responsables du quartier des femmes, les prisonnières kurdes sunnites se sont vu refuser l’accès à la cour de la prison et à la section administrative de la prison. »
 
Le quartier des femmes de la prison centrale d’Orumiyeh se compose de quatre salles séparées avec 36 lits. Au moins 40 prisonnières sont actuellement détenues dans chaque pièce.
 
En raison des restrictions récemment imposées, les prisonnières sont détenues dans ces pièces environ 22 heures par jour, qui ont une petite surface et ne sont pas climatisées. (Via Kurdistan Human Rights Network – KHRN)
 
*Muharram est le premier mois de l’année lunaire musulmane, au cours duquel les chiites commémorent le martyre d’Hasan et d’Husayn.

IRAN. Les forces iraniennes tuent un kolbar kurde après des menaces d’un commandant

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IRAN / ROJHILAT – Le 7 août, les gardes-frontières iraniens ont tué Hazhar Faraji, un kolbar kurde de 29 ans, dans la zone frontalière de Sard Ab à Baneh, province du Kurdistan. Le kolbar a été pris pour cible de près et sans avertissement préalable.
 
Le meurtre du kolbar survient quelques jours après que le commandant des gardes-frontières iraniens a menacé de « traiter durement » les kolbars à Baneh.
 
Il y a quelques jours, lors d’une visite aux postes frontières de Baneh, le commandant des forces frontalières a déclaré : « Les frontières de Baneh de Haftash à Barvishkani seront fermées dans les deux prochains mois et nous avons ordonné que personne ne franchisse la frontière sans l’autorisation du gardes-frontières. Si quelqu’un enfreint la loi, il sera traité durement. » (Via Kurdistan Human Rights Network – KHRN)
 

 

Au moins 46 kolbars tués en 2021

Les kolbars (également kolbers ou kulbars) sont des transporteurs de charges qui transportent des marchandises commerciales à travers les frontières de l’État au Kurdistan. Pour beaucoup de gens, surtout au Kurdistan oriental, ce travail difficile et dangereux est le seul moyen de gagner de l’argent. Selon KHRN, au moins 46 kolbars kurdes ont été tués en 2021. 122 autres porteurs de charges ont été blessés dans la zone frontalière par des tirs des forces de sécurité ou des catastrophes naturelles. Sur les 46 kolbars qui ont perdu la vie, 17 ont été tués par les forces iraniennes et quatre par les forces turques. Un kolbar mineur s’est suicidé après que les forces frontalières aient confisqué ses mules.  

En outre, cinq kolbars sont morts d’avalanches, trois à cause du froid, trois à cause de chutes en montagne, trois à cause d’infarctus lors du transport de marchandises, un à cause de noyade dans une rivière et neuf dans des accidents de la circulation.

 

IRAN. Des militants kurdes protestent contre l’inaction du gouvernement face aux feux de forêt

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IRAN / ROJHILAT – Au cours des dix derniers jours, les forêts le la région kurde de Marivan ont été délibérément incendiées plus de 17 fois. Tous les feux ont été éteints par des activistes civils tandis que le régime iranien regarde les feux dévorer les forêts de Marivan.
 
Des membres de l’ONG écologiste Chya the Green ont manifesté le 7 août à Marivan pour dénoncer l’inaction des autorités face aux incendies de forêt dans la région.
 
Des membres de l’organisation Chya the Green de Marivan, dans la province du Kurdistan, se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur le 7 août pour protester contre la négligence des incendies de forêt dans la région par les institutions gouvernementales.
 
La manifestation a eu lieu après que l’incendie dans les forêts de Ghalay Marivan ait été maîtrisé.
 
Au cours des dix derniers jours, les forêts autour de Marivan ont été délibérément incendiées plus de 17 fois. Chaque fois, les feux ont été maîtrisés grâce aux efforts des équipes de lutte contre l’incendie de l’organisation Chya the Green. Les institutions gouvernementales n’ont pris aucune mesure pour éteindre et faire face aux incendies. ( Via Kurdistan Human Rights Network – KHRN)

ROJAVA. La Turquie tue 4 civils et blesse 3 autres près de Qamishlo

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SYRIE / ROJAVA – Depuis la nuit dernière, les forces turco-jihadistes ont massacré 5 civils et blessé 3 autres dans les régions kurdes de Syrie, avec la complicité de la communauté internationale.
 
Après le meurtre d’un réfugié au sud-ouest de Tal Tamer, la nuit dernière par des tirs de l’artillerie turco-jihadiste, un drone turc a ciblé ce midi un village de périphérie de Qamishlo, tuant quatre personnes et blessant trois autres.
 

 

« Le drone a visé des personnes qui travaillent pour le compte de l’autorité semi-autonome kurde alors qu’elles creusaient des tranchées près d’un hôpital à Qamishli » , a indiqué à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. « Au moins quatre d’entre elles sont mortes » , a-t-il ajouté, précisant que l’hôpital se trouvait près de la frontière avec la Turquie, où les Kurdes ont renforcé leurs mesures sécuritaires depuis qu’Ankara a menacé de mener une nouvelle offensive à leur encontre.

Si la communauté internationale ne réagit pas, la Turquie videra le Rojava de ses habitants, en les massacrant et en les poussant l’exil avec les attaques quotidiennes de drones et de l’artillerie lourde.

ROJAVA. Les forces turco-jihadistes tuent un civil dans la campagne de Tal Tamr

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​​​​​​​SYRIE / ROJAVA – Les forces turco-jihadistes commettent des massacres quotidiennes dans les régions kurdes de Syrie, avec la complicité de la communauté internationale. La nuit dernière encore, l’artillerie turco-jihadiste a ciblé le village d’Al-Salmsaa, au sud-ouest de Tal Tamr, tuant un civil de 55 ans.
 
L’artillerie de l’occupation turque a frappé le village d’Al-Salmsaa, au sud-ouest de Tal Tamer, vers 3h30 du matin, ce qui a entraîné la mort d’Ibrahim Muhammad Hashy (55 ans), qui était un déplacé originaire du village d’Al-Sebatiya, au nord-ouest de Tal Tamr. ANHA

Les Kurdes de France manifestent pour célébrer l’anniversaire de l’Initiative du 15 août

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PARIS – Le 15 août 1984, les combattants kurdes du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan) attaquaient pour la première fois des unités de l’armée et de la police dans le sud-est, à Eruh et Semdinli. Ce fut le début de la dernière lutte armée du peuple kurde au Kurdistan du Nord colonisé par la Turquie.
 
Mahsum Korkmaz, Agit, était le premier commandant du PKK. Il a dirigé les actions du 15 août 1984. Il a perdu la vie le 28 mars 1986.
 
Les Kurdes de France manifesteront pour célébrer l’anniversaire de l’Initiative du 15 août. Les actions sont organisées par les associations kurdes le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) et le Mouvement des femmes kurdes en France (TJK-F).
 
Les deux organisations appellent à manifester déclarant que le 15 août signifiait la résurrection du peuple kurde et ajoutent : « Il est temps de récupérer les valeurs créées par la lutte de 38 ans. Nous commémorons une fois de plus tous les martyrs, ainsi que le leader Apo [Abdullah Ocalana] et en la personne d’Egîd [Mahsum Korkmaz], le commandant immortel qui a mené la percée. L’Initiative du 15 août est une réponse à toutes sortes de politiques de liquidation, ainsi qu’un symbole de résistance le long de la ligne Apoiste et de la passion pour la liberté. Pour cette raison, le mois d’août est le mois de la percée et de la victoire dans l’histoire du peuple kurde. Parce que le processus qui a commencé avec les actions d’Eruh et de Şemdinli le 15 août 1984 contre le régime fasciste-militaire du 12 septembre 1980, a été une percée et une victoire de la guérilla révolutionnaire.
 
38 ans plus tard, à l’anniversaire d’une telle percée, alors que les conditions d’isolement du leader Apo s’aggravent, la guerre sans relâche contre le peuple kurde se poursuit dans toutes les directions. Il est temps de descendre dans la rue, de défendre le Kurdistan, de soutenir des actions avec le mot d’ordre de leadership libre, d’identité libre et d’autonomie démocratique, dans l’esprit du 15 août. Nous appelons tous les Kurdes vivant en France à participer aux actions et activités qui se tiendront à l’occasion du 15 août. »
 
Début des actions dès le 13 août
 
Des actions dans toute la France seront lancées à partir du 13 août. L’action, qui se tiendra à la Gare du Nord à Paris le 13 août à 17h, se terminera par un rassemblement place Stalingrad. De même, des actions et événements auront lieu à Marseille, Rennes, Bordeaux et Strasbourg. (ANF)

Armées de pinceaux, les femmes artistes kurdes se battent pour l’égalité

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Les femmes kurdes utilisent l’art comme un outil puissant pour représenter ce que signifie être un.e Kurde, une femme et un être humain. L’universitaire Shilan Fuad Hussain cite quelques-unes de ces jeunes femmes kurdes qui luttent à travers leur art pour changer la société conservatrice kurde qui préfère voir les femmes entre les quatre murs de la maison.
 
Armées de pinceaux, les femmes artistes kurdes se battent pour l’égalité
 
Les femmes kurdes utilisent l’art comme un outil puissant pour représenter ce que signifie être un.e Kurde, une femme et un être humain.
 
L’art est un pilier culturel de toute société, tandis que l’égalité des sexes et les libertés politiques aident les sociétés à prospérer. Au sein des sociétés kurdes, ces deux éléments ont récemment commencé à fusionner, ce qui donne aux femmes du Kurdistan un moyen puissant de raconter leurs histoires et de préserver l’esprit collectif d’un peuple apatride colonisé. Et en raison des conditions politiques dans lesquelles vivent environ 30 à 40 millions de Kurdes, en particulier dans les régions où leur langue a été interdite et les villages détruits, la création culturelle devient une forme de résistance.
 
Par conséquent, même l’art non politique est lui-même un acte rebelle d’affirmation de soi. Lorsque de telles œuvres d’art sont réalisées et exposées par des femmes artistes kurdes, les thèmes commencent à se croiser avec des formes d’oppression qui se chevauchent, visant le patriarcat et les États occupant le Kurdistan. Cet élan artistique est naturel, car pendant des décennies la « question kurde » a été bannie, criminalisée et occultée de la place publique. Cette suppression de la voix signifie que les femmes kurdes en particulier ont eu beaucoup à dire lorsqu’elles en ont finalement eu la possibilité.
 
Ces voix peuvent désormais être projetées de manière artistique et l’art peut servir d’outil pour imaginer une société nouvelle et meilleure. Et parce que l’art est souvent une expression de l’imaginaire collectif d’une société et une méthode pour donner un sens à la vie, on peut apprendre beaucoup en étudiant les intentions des artistes et leurs créations. Souvent, le message motivant ces travaux est de préserver une histoire niée ou de critiquer des structures qui limitent la liberté des femmes kurdes. Et comme la musique Dengbêj [bardes kurdes], connue pour capturer la personnalité et la douleur du peuple kurde, des médiums artistiques comme la peinture ou la photographie offrent désormais une représentation visuelle de ce que signifie être un.e Kurde, une femme et un être humain.
 
Il existe un vaste corpus d’art kurde contemporain; le volume Imago Mundi 2017 In-Between Worlds: Kurdish Contemporary Artists , présente 115 artistes contemporains. Cependant, l’objectif de cet article est de mettre en évidence quelques-unes des femmes artistes kurdes les plus remarquables pour entamer cette conversation plus large.
 
L’art de l’intérieur d’une cellule de prison
 
Une artiste kurde révolutionnaire qui a attiré l’attention internationale est Zehra Dogan. Dogan a passé près de trois ans dans une prison turque de 2017 à 2019 pour sa peinture représentant la ville kurde détruite de Nusaybin, transformée en décombres par l’armée turque. Lors de sa condamnation, le tribunal l’a accusée d’avoir « dépassé les limites de l’art » . Lorsque le juge lui a demandé d’expliquer pourquoi elle avait peint le tableau, elle a répondu que l’État avait en fait réalisé le visuel [la photo de la destruction], elle n’avait fait que de le peindre. (…)
 
Pendant son incarcération, Dogan a continué son art malgré le danger, racontant que « En prison, j’avais deux choix : soit l’accepter et me plaindre, soit essayer de continuer mon art comme moyen de résistance » . Pour s’assurer qu’elle puisse continuer à faire de l’art pendant cette période de plusieurs années, Dogan a été forcée d’être créative dans ses peintures et ses matériaux pour ses toiles. Sans papier, elle a utilisé du papier journal, du carton et des vêtements comme toiles. Pour ses peintures, elle a utilisé un large éventail d’éléments pour former sa palette de couleurs : des plantes broyées pour faire du vert, du chou frisé pour le violet, des grenades ou du sang pour le rouge, du curcuma pour le jaune, des stylos à bille pour le bleu, du marc de café pour le marron, de la cendre de cigarette pour gris et poivre pour le noir. Elle a ensuite fait sortir clandestinement ses nombreuses œuvres artistiques de la prison dans du linge sale.
 
À sa libération, l’artiste de 31 ans a ensuite quitté la Turquie et a créé une grande exposition de ses œuvres créées en prison, qu’elle a qualifiée de championne du féminisme kurde. En parlant au monde extérieur de la culture artistique qu’elle représente, Dogan a fait remarquer que « la scène artistique kurde évolue rapidement en ce moment et il y a une vague de nouveaux artistes créatifs » . Quant à sa place au sein du mouvement plus large pour le changement, Dogan a déclaré : « Les Kurdes se battent pour nos droits depuis 100 ans maintenant. Certains choisissent de se battre avec des armes. Nous devons apprendre à nous battre par d’autres moyens. Pour moi, c’est de l’art. »
 
Et cette bataille est celle que Dogan considère comme centrée sur le souvenir et la préservation de la culture, avec son rappel : « Dans mon pays, cette mémoire a été détruite pendant des siècles. En supprimant nos archives historiques, ils tentent de nous plonger dans l’amnésie, l’oubli, l’inexistence. Un peuple privé de sa mémoire est mis à genoux… Dans la plupart de mes travaux, la documentation est très importante. En peignant, en dessinant sur ou à partir de documents, j’essaie de les rendre permanents. »
 
Quand la société est une prison
 
Aux côtés de Zehra Dogan, de nombreuses artistes kurdes défient les conventions conservatrices et font pression pour l’égalité des sexes ainsi que leurs droits humains.
 
Une exposition notable a eu lieu en juin 2021, lorsque l’artiste Niga Salam a fait ses débuts avec « Zherzemin«  [« sous-sol » en français, projet d’art féministe composé de douze œuvres en photographie, vidéo et installations sonores de neuf femmes artistes kurdes dans la ville de Sulaymaniyah]. Cette exposition présentait les œuvres de jeunes artistes féministes kurdes abordant des questions autour de la féminité dans la société kurde. La conservatrice du projet « Zherzemin » a décrit les œuvres comme faisant partie d’une « nouvelle perspective » défiant les tabous et les problèmes traditionnels autour du corps féminin, tels que la chirurgie plastique, la propriété masculine présumée des corps féminins, la présence des femmes dans les espaces publics et les normes de genre conservatrices.
 
Cette exposition mettait en lumière une autre artiste féminine qui pousse à transformer la société kurde, Tara Abdullah. En 2021, elle lance son projet visuel « Mêyîne », qui raconte les histoires de femmes victimes de violences. Le projet a mis trois mois à se développer et combine des vêtements de 99 678 femmes qui ont subi des violences masculines. Chacune de ces femmes a été interviewée et leurs vêtements ont été combinés dans une œuvre d’art en tissu de 4 800 mètres de long allant du parc Nali de Sulaymaniyah au palais de justice de la ville.
 
Les femmes artistes de la diaspora kurde défient également les attentes de la société par leur travail. C’est le cas de Raz Xaidan, une Londonienne kurde née en Suède et élevée au Royaume-Uni, qui est ensuite retournée au Kurdistan irakien en 2014 pour mélanger ses deux mondes. En tant qu’artiste et photographe de techniques mixtes, Xaidan expérimente l’imagerie numérique d’archives pour refondre de vieilles histoires de folklore et de poésie kurdes avec de nouvelles touches de couleur. Dans ses œuvres, elle laisse délibérément les femmes sans visage, représentant la répression des femmes et l’intemporalité de leur lutte à travers les générations jusqu’à nos jours. Lorsqu’elle décrit sa mission artistique, elle note que «lutter contre l’oppression peut signifier plus que prendre une arme et se battre. Je me bats contre l’absence de travail créatif dirigé par des femmes dans la société kurde. »
 
Les objectifs des femmes artistes kurdes se reflètent également avec justesse dans l’histoire de Medya Armani. Peintre de Serê Kaniyê, au Rojava, elle a dû fuir sa ville en 2019 lorsqu’elle a été envahie par la Turquie et ses milices islamistes alliées (comme Ahrar al-Sharqiya). Après avoir fui vers Qamishli, elle a rejoint le centre d’arts Malfa pour continuer à améliorer sa peinture. Ses expériences l’ont amenée à observer comment « la révolution du Rojava a ouvert la voie à nous, femmes artistes. La révolution a ouvert un vaste espace public dans lequel nous pouvons nous engager. Il y a eu une grande transformation des perspectives envers les femmes dans la société. Les talents cachés des femmes ont été révélés. » Armani a décrit son œuvre et sa motivation en affirmant que «Mes peintures représentent la paix, la nature et les femmes et elles symbolisent également la coexistence de nombreuses religions dans notre région, où nous vivons en paix. J’exprime aussi mon désir de ma ville et ma douleur à travers mes peintures. »
 
Sa dernière ligne est elle-même un bon résumé de l’expérience des femmes kurdes, une combinaison de nostalgie pleine d’espoir et de douleur dans un monde où elles attendent toujours l’égalité des sexes et la liberté politique. Les médias occidentaux ont appris quelque chose sur la lutte des femmes kurdes sur le champ de bataille littéral contre des groupes comme DAECH. Espérons qu’un public plus large découvrira également d’autres arènes où les femmes kurdes se battent pour leurs droits, armées de pinceaux plutôt que d’armes.
 
Shilan Fuad Hussain est une universitaire interdisciplinaire spécialisée dans les études du Moyen-Orient et du kurde. Son travail se situe à l’intersection de la sociologie et de l’analyse culturelle, et de sa pertinence symbiotique pour la société moderne. L’objectif principal de sa recherche a été d’examiner les impacts sociétaux de la politique et des conflits, le genre et la diaspora. En tant que femme kurde qui a grandi en Irak au milieu de la guerre avant de partir pour la diaspora, ses expériences personnelles ont façonné sa vision du monde et ses perspectives uniques sur les débats culturels et politiques actuels.

La version anglaise de cet article a été publiée par le site Washington Kurdish Institute : Armed with Paintbrushes: Kurdish Women Artists Fighting for Equality

ROJAVA. Création des «Forces protocolaires» chargées de protéger les institutions et les délégations diplomatiques

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SYRIE / ROJAVA – Les Kurdes syriens ont créé une force spéciale chargée de protéger les institutions et les délégations diplomatiques de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est. Les «Forces protocolaires» seront subordonnées aux forces de sécurité intérieure (Asayish).
 
Le Comité interne de l’AANES a annoncé la création d’une «Force protocolaire» en tant que nouvelle section armée spécifiquement chargée de protéger les institutions et les délégations diplomatiques de l’AANES. Les «Forces protocolaires» seront subordonnées aux forces de sécurité intérieure (Asayish).
 

« La Turquie lutte pour empêcher l’établissement d’un État kurde »

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TURQUIE – Une ministre turque a déclaré que les forces turco-jihadistes se battaient en Syrie pour empêcher l’établissement d’un État « terroriste » kurde. Elle a ajouté que c’est pour cette raison que la Turquie avait des réfugiés syriens sur son sol. Jolie tentative pour cacher la guerre colonialiste de la Turquie au Rojava où elle opère un nettoyage ethnique depuis des années…
 
La ministre turque de la famille et des services sociaux, Derya Yanık a tenu ses propos à un commerçant qui s’était plaint de la forte population syrienne dans le district de Yüreğir, dans la province d’Adana.
 
Derya Yanık a déclaré : « Les forces armées turques d’une part et l’armée syrienne libre [gangs islamistes à la solde de la Turquie] d’autre part se battent séparément pour empêcher l’établissement d’un État kurde là-bas. Établir un État kurde là-bas signifie couper la partie sud-est de la Turquie avec un couteau.
(…)
Notre président dit constamment à propos des Syriens, j’espère qu’une fois la sécurité établie, ces personnes aimeraient se rendre chez eux. de toute façon, nous aimerions y aller aussi, mais en ce moment nous voulons y aller. Il n’y a nulle part où envoyer. « Le problème n’est pas seulement de protéger la sécurité des Syriens, mais aussi de protéger notre sécurité transfrontalière. »
 
Indiquant que « les frontières de la Turquie sont protégées », Yanık a poursuivi ainsi :
 
« La Turquie s’occupe de 5 millions de Syriens par compassion, mais elle ne le fait pas seulement par compassion. Vous devez le savoir très bien. A travers la ligne d’Alep et la ligne des Turkmènes qui sont les personnes qui assurent la sécurité de notre frontière depuis 400 ans. Deuxièmement, ils essaient actuellement d’établir un État kurde dans le nord de la Syrie. Nous ne donnons pas tant de martyrs pour rien. Nous n’avons pas embrassé tant de personnes en Turquie pour rien. D’une part les TSK (forces armées turques] et l’Armée syrienne libre d’autre part se battent séparément pour empêcher l’établissement d’un État kurde là-bas. Établir un État kurde là-bas, c’est déchirer le sud-est de la Turquie comme avec un couteau. »
 
Yanik a déclaré que l’opposition turque passait sous silence l’établissement d’un État « terroriste kurde » dans le nord de la Syrie, ajoutant que la Turquie a mis fin aux actions terroristes sur son sol ces 10 dernières années en chassant de l’armée les membres de FETO, et asséchant le « terrorisme » à sa source avec des opérations transfrontalières au Rojava.
 
« Nous voyons très bien la dimension sociale de la question [des réfugiés syriens], mais si nous voulons toujours garder la Turquie dans son ensemble, si nous voulons assurer la sécurité de la Turquie dans son opération transfrontalière et empêcher l’établissement d’un État terroriste là-bas, nous supporterons un peu le prix », a déclaré Yanik.
 
Yanik, se référant au Rojava, a déclaré : « Il y a un combat contre une organisation terroriste [YPJ/YPG/FDS)] dans le nord de la Syrie. Une fois cet endroit nettoyé, les Syriens retourneront également chez eux. » (info via Rudaw)
 
Ce n’est pas la première fois qu’un.e responsable turc déclare ouvertement que la Turquie va remplacer les Kurdes syriens par des réfugiés syriens actuellement gardés sur le sol turc. D’ailleurs, à Serê Kanîyê et Afrin, il y a déjà des milliers de colons syriens qui ont remplacés les Kurdes chassés de leurs terres.

TURQUIE. Le HDP en meeting contre les guerres et l’exploitation

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ISTANBUL – Menacé de fermeture par le régime turc, le parti « pro-kurde » , HDP a rassemblés ses électeurs à hier à Istanbul, après le rassemblement de la veille à Amed (Diyarbakir). Le HDP a lancé une série de meetings à travers la Turquie et le Kurdistan du Nord afin de proposer une troisième voie dans un pays où l’islamo-nationalisme et le nationalisme-kémaliste se disputent le pouvoir, en insistant sur la guerre pour garder les Kurdes sous le joug colonialiste…
 
Hier, des milliers de personnes ont assisté au rassemblement organisé par le Parti démocratique des peuples (HDP) à Istanbul avec le slogan « Nous sommes la solution (en kurde: Çareserî em in ou en tr: Çözüm Biz’de). Non aux guerres et à l’exploitation ! » 

Des banderoles demandant la libération immédiate de la prisonnière politique Aysel Tuğluk étaient portées par des femmes lors du meeting d’HDP.
 
Lors du rassemblement de samedi à Amed, le coprésident du HDP, Mithat Sancar, a appelé l’opposition à s’unir contre la politique de guerre d’Ankara, tout en fustigeant les attaques de la Turquie au Kurdistan irakien et son offensive prévue dans le nord de la Syrie.
 
 
« La guerre est menée contre les Kurdes »
 
S’exprimant lors du rassemblement, le co-porte-parole du Congrès démocratique des peuples (HDK), Cengiz Çiçek, a souligné qu’ils étaient contre la guerre et l’exploitation. Çiçek a déclaré : « Pendant des années, nous avons dit « non à la guerre ». Nous avons payé mille et un prix dans la lutte de plusieurs décennies pour assurer une transformation démocratique permanente dans ces terres. S’il y a une croyance en l’espoir, ils vous insultent. Le gouvernement AKP-MHP poursuit sa politique du mensonge. Ceux qui prétendent être des ambassadeurs de la paix dans la guerre russo-ukrainienne imposent la guerre au peuple kurde. »
 
Liberté contre la guerre
 
Çiçek a déclaré : «La lutte pour la démocratie et la liberté contre un régime hostile aux peuples est notre devoir. La guerre a été menée contre les femmes, la nature, les alévis, les ouvriers et le peuple kurde. Les riches commencent la guerre, mais les pauvres meurent dans cette guerre. C’est la base de notre opposition à la guerre. Nous ne voulons pas que les droits des travailleurs de Turquie et des enfants du peuple kurde meurent dans cette guerre. »
 
La coprésidente du HDP, Pervin Buldan, a pris la parole après Çiçek et a déclaré : « Vous êtes venu ici en réclamant le slogan » nous sommes la solution « . C’est pourquoi ceux qui dirigent ce pays depuis Ankara, ceux qui disent « nous sommes le pouvoir » dans ce pays, devraient regarder bien cette affiche et voir ceux qui disent « nous sommes la solution » . »
 
Déclarant qu’ils se sont réunis une fois de plus avec les peuples de Turquie et le peuple kurde après le rassemblement bondé qu’ils ont tenu à Amed, Buldan a ajouté: « Une fois de plus, nous disons que nous sommes la solution : non aux guerres, à l’exploitation. Le HDP a une parole forte et un pouvoir de solution à tous les problèmes en Turquie. Nous sommes un parti de lutte dans ce pays. Nous croyons que la seule solution à tous les problèmes et crises dans ce pays sera réalisée en concrétisant les idées et les propositions du HDP. Parce que nous avons une résistance honorable, nous avons une lutte imparable, nous avons des principes déterminés. Ce sont les choses qui font de nous ce que nous sommes et nous permettent d’être si forts. Nos principes sont notre résistance et notre lutte. Tout cela a fait du HDP un parti qui a une position, une voix et une décision plus fortes en Turquie. Vous avez également une grande part et un grand effort dans ce domaine. Merci à vous tous. » ANF

L’islam politique à la sauce Barzanî…

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KURDISTAN DU SUD – L’homme le plus puissant de la région autonome kurde dans le nord de l’Irak, Massoud Barzani fait couler du béton dans la piscine de la station balnéaire Rubar, à Rezan, dans la province de Barzan, et fait arrêter son directeur. La raison serait des femmes « à moitié nues » nageant dans la piscine, « à moitié nues » signifiant ici presque complètement habillées mais sans le hijab (cheveux libres).
 
[L’hôtel semble appartenir ou être lié au président du gouvernement régional du Kurdistan (GRK), Necirwan Barzani, un neveu de Massoud Barzani…]
 
De nombreux partis politiques, de personnalités du KDP et de l’opposition conservatrice pensent que la moralité est en déclin au GRK. Ils ont des problèmes avec les femmes qui agissent avec plus de confiance, mais pas seulement. Il y a quelques jours, la plus haute autorité religieuse a émis une fatwa, déclarant qu’il n’y a pas d’autre genre que le masculin et le féminin.
 
Ali Qaradaghi
 

Ali Qaradaghi [le Secrétaire général de l’Union mondiale des savants musulmans et un des plus fervents défenseurs de la charia] est un atout des Frères musulmans, ayant les meilleurs liens avec Erdogan et le Qatar [ce dernier pouvant, au besoin, arroser la région de pétrodollars, on comprend les sensibilités des « politiciens » kurdes d’Irak.]

 
Via l’activiste Aram Kurdistan

En hommage à Aram Tigran…

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Le 8 août 2009, le grand chanteur arménien, Aram Tigran décédait à Athènes, en Grèce, créant l’émoi chez la communauté kurde. En effet, bien qu’arménien, Tigran chantait surtout en kurde et il était presque vénéré par les Kurdes qui se sont approprié ses chansons. D’autant plus que Tigran avait fait sienne la douleur des Kurdes colonisés et subissant massacres sur massacres. Mais Tigran ne chantait pas que la douleur des Kurdes, il célébrait aussi la résistance, l’amour, la langue kurde, l’enfance, la joie… dans un répertoire riche de 230 chansons en kurde.
 
A l’occasion du treizième anniversaire de sa disparition, les Kurdes rendent hommage à Aram Tigran en partageant notamment ses chansons sur les réseaux sociaux.
 
Le dengbêj (barde) du Moyen-Orient

Aram Tigran, qui a donné vie à des chansons célèbres comme Ey Dilberê et Bilbilo, Zimanê Kurdî … a continué à chanter ses chansons jusqu’à son dernier souffle. Tigran a composé 500 chansons en kurde, arménien, syriaque, arabe, grec et turc.

Aram Tigran (né Aram Melikyan) était un chanteur arménien contemporain qui chantait principalement en kurde. Il a enrichi considérablement le répertoire de la musique kurde. Ses chansons ont été reprises par des grands musiciens kurdes Ciwan Haco, Berfîn ou encore par Mem Ararat… 
 
Tigran est né en 1934 à Qamishli, au Rojava, dans le nord-est de la Syrie. Les Ottomans avait chassé sa famille de Diyarbakır (Amed), au Kurdistan du Nord sous l’occupation turque, lors du génocide arménien.
 
Le joueur d’oud hors pair, Tigran a donné son premier concert public lors des célébrations du Newroz (nouvel-an kurde) en 1953. En plus de la langue kurde, Tigran chantait également en arménien, syriaque, arabe, grec…
 
Pendant 18 ans, Tigran a travaillé à la radio Erevan (en Arménie) qui avait des émissions en langue kurde. Il est considéré comme l’un des meilleurs musiciens kurdes contemporains. Il a enregistré 230 chansons en kurde, 150 en arabe, 10 en syriaque, 8 en grec.
 
Tigran est décédé à Athènes le 8 août 2009. Il voulait être enterré à Diyarbakır, mais les autorités turques ont refusé cette demande et il a dû être enterré à Bruxelles.