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KURDISTAN. Les projets miniers de la Turquie menacent l’écosystème du fleuve Euphrate

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De nouveaux projets miniers dans les provinces kurdes de Tunceli (Dersim) et Bingöl (Çewlig), menacent gravement l’équilibre écologique de l’écosystème du fleuve Euphrate, a déclaré l’avocat Barış Yıldırım à l’agence de presse Mezopotamya.
 

Barış Yıldırım, un avocat qui mène des batailles juridiques contre les centrales hydroélectriques, a déclaré que les projets miniers épuiseraient les ressources cruciales en eau douce et détruiraient l’écosystème.

« La lutte pour l’écologie en est une pour le droit à la vie. Cela ne devrait pas être perçu comme une lutte régionale », a-t-il déclaré.

Riche en espèces fauniques et végétales, Dersim fait face à une destruction écologique massive depuis 2019, lorsque les autorités ont accordé des licences minières couvrant une zone de 43 500 hectares.

Bien que certaines licences aient été annulées grâce aux efforts des écologistes, Yıldırım a déclaré que des mines d’or, de cuivre et d’argent étaient toujours en activité dans une zone de taille similaire.

Cette activité pourrait causer des dommages incalculables à la rivière qui est à la fois unique en tant qu’habitat pour une flore et une faune diverses et d’une importance vitale pour l’approvisionnement en eau de la région, a déclaré Yıldırım.

« Il y a 145 projets miniers dans une zone aussi importante, alors qu’en fait elle aurait dû figurer sur la Liste du patrimoine mondial. L’écosystème de l’Euphrate est fortement endommagé », a déclaré l’avocat.

Lors d’un incident survenu en juin 2022, 20 tonnes d’eau contaminée au cyanure se sont infiltrées dans le sol, a déclaré Yıldırım.

Yıldırım a déclaré que ces projets visaient non seulement l’écologie mais aussi le patrimoine culturel et naturel du Dersim et a appelé les citoyens à rester fermes contre les mines.

« Le Dersim est une région unique dans l’histoire de l’humanité. Elle a toujours protégé sa culture en s’opposant aux puissances hégémoniques. Ces projets s’inscrivent dans la continuité d’un génocide culturel et écologique », a-t-il déclaré.

 

Le réseau de solidarité féminine Network Women Weaving tient son 2e congrès à Berlin

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Network Women Weaving, réseau international de solidarité féminine fondé à l’initiative des femmes kurdes, tient son deuxième conférence à Berlin les 5 et 6 novembre 2022.
 
« Notre révolution: construire une vie libre »
 
La deuxième conférence internationale des femmes organisée par Network Women Weaving the Future s’intitule « Notre révolution : construire une vie libre » et se tiendra à Berlin les 5 et 6 novembre.
 
Les organisatrices ont présenté la conférence dans le communiqué suivant:
 
« Ces dernières années nous ont une fois de plus montré l’importance de la résistance et de la lutte contre les systèmes qui nous imposent l’exploitation, la misère et la mort. Comme nous l’avons vu lors de la pandémie de Covid-19, avec l’aide de l’État, le système capitaliste approfondit ses méthodes pour priver les femmes, les peuples, les travailleurs, les agriculteurs et les ouvriers de leur droit à la vie. Aujourd’hui, partout, nous sommes confrontés à la guerre, à l’occupation, à la violence, au féminicide, au génocide et à l’écocide.
 
Bien que le patriarcat capitaliste prétende qu’« il n’y a pas d’alternative » à ce monde d’exploitation et d’injustice, ce système perd sa légitimité. Pour surmonter sa dernière crise, le système réutilise continuellement ses piliers fondamentaux que sont le fascisme, le nationalisme, le fait religieux, le scientisme, le sexisme et le féodalisme, ce qui conduit à un état de guerre contre la société, les femmes et l’environnement. Pourtant, nous, ceux qui luttent, savons que nous sommes des millions aux quatre coins du monde, déterminés à construire un monde différent, plus juste.
 
Nous savons qu’il existe des chemins au-delà de ceux qui nous sont présentés comme des alternatives. Comme la révolution au Rojava/Syrie du Nord et de l’Est nous l’a montré au cours de la dernière décennie, il est possible de lutter et de construire un système politique et sociétal différent, basé sur l’autonomie des femmes dans toutes les sphères de la vie. Les luttes de nos sœurs de pays comme l’Afghanistan, l’Iran, le Soudan, les Philippines, le Brésil et les États-Unis nous montrent que ce siècle a le potentiel d’être le siècle de la liberté des femmes et des peuples. Cela peut être l’ère de porter nos luttes du local à l’universel.
 
Depuis notre première conférence en 2018, nous avons tissé l’avenir pour créer le confédéralisme mondial des femmes démocratiques. Notre revendication est grande, mais partout où nous avons touché la base, nous avons vu que cette revendication peut devenir réalité. Nous avons également vu que nous ne pouvons maîtriser un long chemin que par une organisation continue. Nous devons continuer à partager des expériences et nous préparer aux nouvelles attaques du système patriarcal contre notre corps, nos libertés et nos esprits. Nous devons créer des voies, des méthodes et des perspectives qui peuvent correspondre aux conditions, aux qualités Contre les attaques constantes du système patriarcal, nous devons tisser un réseau durable de résistance et devenir les sujets actifs des luttes les plus urgentes de notre époque.
 
Lors de notre deuxième conférence, nous voulons ouvrir une brèche pour cette voie. Du contenu à l’ordre du jour, des détails techniques aux participantes, nous voulions que tous les préparatifs de notre deuxième conférence se déroulent dans l’esprit du collectivisme et de la solidarité des femmes. »
 
INSCRIPTION A LA CONFERENCE
 
Vous pouvez vous inscrire à la conférence avant 10 octobre par courriel au inscription@womenweavingfuture.org
 
ou sur le site: https://womenweavingfuture.org/registration
 
 
ANF

ROJAVA. 460 000 habitants d’Hassaké assoiffés par la Turquie

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SYRIE / ROJAVA – Le massacre des Kurdes du Rojava par des drones turcs fait la une des médias en ce moment, mais qu’en est-il des 460 000 habitants d’Hassaké assoiffés par la Turquie dû aux perturbations d’approvisionnement en eau de la station d’Alouk?
 
Il n’y a pas que les bombes qui menacent le Rojava, la coupure de d’eau du fleuve d’Euphrate par la Turquie menace également les millions d’habitants du Rojava et de Syrie? Hormis des déclarations creuses, la communauté internationale brille par son inaction face à ce drame humanitaire provoqué par la Turquie. Est-ce pour l’ONU, l’UNICEF…, mourir de soif est moins grave que de mourir par une bombe ou une balle?
 
460 000 habitants d’Hassaké assoiffés par la Turquie
 
Heseke connaît actuellement une autre crise de l’eau en raison des forces soutenues par la Turquie près de Sere Kaniye qui perturbent l’approvisionnement en eau de la station d’Alouk. Alouk fournit de l’eau potable à environ 460 000 civils. Depuis le 20 juillet, la station est inopérante.
 
Il s’agirait de la 27e fois que l’approvisionnement en eau est interrompu depuis octobre 2019. L’UNICEF a précédemment détaillé les conséquences humanitaires de ces interruptions de l’approvisionnement en eau d’Alouk.
 
La station d’Alouk est située sur un territoire contrôlé par la Turquie. AANES a négocié l’accès par le biais d’un accord négocié par la Russie en 2019, dans lequel AANES alimentera les territoires occupés en électricité à partir de sa centrale électrique de Darbasiyah, en échange de l’eau d’Alouk.
 
La Turquie a violé à plusieurs reprises l’accord, perturbant la station d’eau. Hier, le Conseil de la région de Heseke a réaffirmé son engagement à fournir de l’électricité à Sere Kaniye en échange du maintien en fonctionnement des pompes à eau d’Alouk.
 
Heseke fait face à une pénurie chronique d’eau en raison de la militarisation par la Turquie de son contrôle sur la station d’eau. L’AANES s’est engagée à plusieurs reprises à créer une solution durable à cette crise mais n’a pas tenu cette promesse.
 
En 2020, un projet proposé d’utilisation des puits Himmel, au nord-ouest de Heseke, a été abandonné. En 2021, des efforts ont été déployés pour approvisionner Heseke en eau de l’Euphrate depuis la campagne de Deir ez-Zor via un nouveau pipeline, construit, au coût annoncé de 1,5 million de dollars américains.
 
Cependant, ce pipeline ne livre qu’un peu d’eau à deux quartiers. L’AANES a affirmé qu’il y avait des difficultés dues au sabotages.
 
Les responsables de l’AANES affirment qu’une conduite d’eau de l’Euphrate à Heseke – commencée fin 2020 pour résoudre la pénurie chronique d’eau de la ville – ne fonctionne pas comme prévu en raison d’actes de sabotage répétés.
 
Rojava Information Center

La Turquie voulait annexer le Kurdistan irakien dans les années 1990

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Le chef du PDK au pouvoir au Kurdistan irakien, Masoud Barzani déclare dans la dernière édition de ses mémoires que l’ancien président de Turquie Turgut Ozal lui avait demandé, ainsi qu’au chef de l’UPK Jalal Talabani au début des années 90, d’annexer le Kurdistan du Sud (Erbil, Sulaimani, Duhok, Kirkouk et une partie de Ninive) à la Turquie.
 
Barzani a ajouté qu’il était « perplexe » de voir qu’Ozal discutait « franchement » de ce sujet avec lui.
 
Barzani et Talabani ont décidé de discuter de l’offre avec les Américains plutôt que de la rejeter immédiatement. (Ozal* avait proposé des options de fédéralisme et de confédéralisme.)
 
Les deux dirigeants kurdes ont ensuite interrogé les Américains sur leur position sur l’offre turque.
 
« Ils ont dit que c’est un grand sujet qui a besoin d’être étudié en détail. « Nous répondrons plus tard », ont déclaré les Américains», conclut Barzani disant qu’il n’y a jamais eu de réponse américaine et que le sujet a été clos ainsi. [Surtout qu’Ozal est mort (assassiné?) assez vite.]
 
Info donnée par le journaliste Karwan Faidhi Dri
 
*Turgut Özal fut premier ministre et président de la Turquie de 1989 à 1993, jusqu’à sa mort. Selon certaines rumeurs, ce président d’origine kurde aurait été tué par l’armée turque.
 

« Coopérer avec Erdogan signifie vendre l’humanité »

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Devriş Çimen, le responsable européen du Parti démocratique des peuples (HDP) a réagi aux accords suédo-turco-finlandais criminalisant les Kurdes lors du dernier sommet de l’OTAN. « Coopérer avec Erdogan signifie vendre l’humanité » , a déclaré Çimen dans son analyse publiée par le journal suédois Dagens ETC.
 
Le journal suédois Dagens ETC a publié l’article « Coopérer avec Erdogan, c’est vendre l’humanité » écrit par Devriş Çimen, le représentant européen du Parti démocratique des peuples (HDP). L’article traite de l’accord signé entre la Suède, la Finlande et la Turquie d’Erdogan sur l’adhésion à l’OTAN et ses implications pour les Kurdes. Çimen tente d’expliquer le contexte des préoccupations légitimes de sécurité, des valeurs universelles et des montagnes kurdes d’un point de vue kurde dans le contexte de l’accord suédo-finno-turc. Le journal ETC est publié depuis 2014 pour ses lecteurs avec une vision du monde de gauche et verte.
 

L’article original est publié ici

« Je voudrais vous rappeler que si la Suède et la Finlande ne prennent pas de mesures pour remplir nos conditions, nous gèlerons le processus. » C’est ce qu’a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdoğan à Ankara le 18 juillet, fixant ainsi à lui seul les règles du jeu pour la candidature de la Finlande et de la Suède à l’adhésion à l’OTAN. Mais les responsables gouvernementaux suédois et finlandais peuvent-ils expliquer au public quelles sont les « conditions » d’Erdoğan et ce qu’ils feront pour éviter que leur adhésion à l’OTAN ne soit « gelée » ?

Vous ne pouvez pas et ne devez pas percevoir Erdoğan comme quelqu’un avec qui traiter. C’est un autocrate, qui n’hésite pas à utiliser les populations suédoise et finlandaise comme des jouets dans ses jeux de pouvoir ; qui est antidémocratique; qui mène des guerres contre les Kurdes en violation du droit international ; et qui criminalise ceux qui s’opposent à lui. Travailler avec lui, c’est vendre l’humanité. Si vous acceptez malgré tout cela, un problème moral se pose que vous ne pouvez pas expliquer, ni à votre société civile ni à nous.

Nous, le peuple kurde, n’imposons pas nos propres conditions. Mais je voudrais parler un peu des « conditions » d’Erdoğan qui affecteront notre avenir. Avec cet accord, nous avons une fois de plus vu des négociations sur, mais pas avec, les Kurdes. Il est donc d’autant plus nécessaire de regarder les discussions actuelles autour du pacte proposé par Erdoğan d’un point de vue kurde. Au lieu d’écouter les voix des Kurdes, une place a été donnée aux menaces d’Erdoğan et à sa tentative de chantage.

En kurde, il y a un proverbe : « Les Kurdes n’ont d’amis que les montagnes », ou « dostên Kurdan bi tenê çiya ne ». L’expression fait référence à l’état de menace, aux préoccupations sécuritaires perpétuelles, à l’abandon et à l’isolement que les Kurdes continuent d’endurer. Chaque fois que les Kurdes ont été persécutés, ils se sont retirés dans les montagnes pour survivre. Dans leur patrie, dans des conditions d’exploitation et de discrimination, où ils sont exclus des droits culturels, politiques, démocratiques et donc universels, les Kurdes doivent résister. Non seulement dans leur pays d’origine, mais aussi au niveau international, ils doivent résister aux pratiques discriminatoires.

En tant que représentant européen du Parti démocratique des peuples (HDP) favorable aux droits des minorités de Turquie, qui a obtenu plus de six millions de voix lors des dernières élections turques – plus que la population finlandaise – et dans lequel les Kurdes jouent un rôle important, je voudrais contribuer à cet important débat. Il est également important de savoir qu’il y a actuellement une procédure devant la Cour constitutionnelle visant à interdire le HDP. Il y a un grand danger que le gouvernement d’Erdoğan utilise le pouvoir judiciaire, qui est entièrement sous son contrôle, pour interdire le HDP avant les élections présidentielles et législatives prévues en juin 2023. Par conséquent, je considère comme l’une de mes tâches d’écrire des articles et représentent les objections de toutes les personnes qui soutiennent le HDP. Bien sûr, nous parlons non seulement des voix de millions de Kurdes en Turquie, mais aussi des relations culturelles, sociales et politiques de ces personnes avec les Kurdes en Syrie, en Irak et en Iran. Cela élargit une fois de plus considérablement le champ de notre responsabilité. Le terme « Kurdistan » doit être décolonisé et les revendications de liberté et de démocratie des Kurdes décriminalisées. Tout ce qu’Erdoğan dit à propos ou prétendument au nom des Kurdes découle de politiques racistes et anti-kurdes et ne bénéficie d’aucune reconnaissance de la part de la communauté kurde. revendications de liberté et de démocratie dépénalisées. 

Accord d’Erdoğan et « problèmes de sécurité »

L’accord, salué comme une percée lors du sommet de l’OTAN à Madrid fin juin, ne fera qu’encourager Erdoğan à mener de nouveaux actes de chantage contre l’Occident et des guerres d’agression contre les Kurdes. Erdoğan a maintenant écrit qu’il peut exiger un soutien dans la lutte contre la population kurde et l’opposition démocratique. Ses politiques anti-kurdes hostiles sont donc également imposées à la Suède et à la Finlande contre leur volonté.

Les deux pays rejoindront l’alliance militaire de l’OTAN dans un proche avenir. Peu de temps après l’accord au sommet, il a également été annoncé que les États-Unis aideraient à moderniser la flotte turque d’avions de chasse F16. Une chose est claire : le mémorandum convenu à Madrid ne contribuera pas à la littérature turque et les avions de chasse ne décoreront pas les musées turcs, mais seront bien sûr utilisés pour la guerre contre les Kurdes.

Ce n’est pas une accusation sauvage. Au contraire, l’accord sur l’adhésion des deux pays à l’OTAN n’est intervenu que lorsque la Turquie d’Erdoğan a renoncé à son veto – et après la signature d’un accord par lequel les intérêts kurdes et la vie des Kurdes seraient à nouveau sacrifiés.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré avant le sommet de Madrid que les « préoccupations sécuritaires » soulevées par la Turquie d’Erdoğan en opposant son veto aux demandes d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN étaient « légitimes ». La Première ministre suédoise Magdalena Andersson a également semblé approuver les propos d’Erdoğan, déclarant : « Nous prenons très au sérieux les préoccupations turques, notamment les préoccupations de sécurité dans le contexte de la lutte contre le terrorisme ».

Mais les déclarations de Stoltenberg et d’Andersson sont illégitimes et erronées parce qu’elles ont été faites sur de fausses bases. Ils ont tort car ils donnent carte blanche à Erdoğan pour poursuivre la répression et mener des guerres contraires au droit international. Rien dans cet accord n’est correct.

Il ne faut pas oublier qu’historiquement, l’existence de l’État turc est fondée sur les génocides des Arméniens et des Assyriens et sur le déni des droits fondamentaux des autres peuples, notamment des Kurdes. Par conséquent, depuis la fondation de l’État, tous ceux qui remettent en question la culture politique dominante de la Turquie se sont heurtés à une opposition violente.

Les Kurdes de Turquie ont un problème existentiel

C’est pourquoi les Kurdes de Turquie sont confrontés à un tel problème existentiel. La doctrine politique dominante exige essentiellement l’anéantissement de tout ce qui ne peut être défini ou défini comme turc. Ainsi, le problème centenaire de l’identité kurde et le conflit vieux de 40 ans entre le mouvement kurde et l’État turc sont tous deux le résultat direct de l’idéologie d’État turque. Le problème n’est pas les Kurdes, mais les méthodes totalitaires de l’idéologie d’Etat turque. Cela a un caractère anti-kurde, qui se reflète également dans la constitution, qui oblige officiellement tous ceux qui vivent en Turquie à subir une « turquification ». Cela comprend l’imposition d’une certaine religion, d’une certaine langue, d’un certain mode de vie et de certaines normes de genre.

L’ancien ministre suédois du Développement, Pierre Schori, a déclaré que le mémorandum de l’OTAN était un grand succès pour Erdoğan, une honte pour la Suède et une trahison des Kurdes. Il a ajouté qu’il croyait que « le texte a été écrit par les Turcs ». Ce n’est donc pas un accord équitable entre plusieurs pays, mais l’accord a été forcé par Erdoğan. Cela aura des conséquences dévastatrices pour les Kurdes et en même temps pour les valeurs démocratiques en Suède et en Finlande s’il n’est pas annulé après tout.

Les Kurdes ne font partie d’aucun organe décisionnel ayant le pouvoir de se demander si l’OTAN doit être élargie, réduite ou même dissoute. Mais ils ont le droit d’exiger un engagement clair envers le droit international, la démocratie et la liberté, qui devrait également s’appliquer à la population kurde.

Aucune entité n’a le droit d’abuser des droits de l’homme universels pour son propre bénéfice et profit – ni la Turquie, ni l’OTAN, ni les pays candidats à une nouvelle adhésion à l’alliance.

Responsabilité de défendre les valeurs démocratiques universelles

Le film ‘Shame’ d’Ingmar Bergman de 1968 livre une leçon historique et politique qui éclaire la discussion actuelle. Le film enseigne efficacement au spectateur comment l’histoire façonne la responsabilité éthique personnelle et collective en situation de guerre. Dans le film, un duo d’artistes veut fuir une guerre civile. Mais le tumulte de la guerre s’étend sur leur île, et la pression de l’actualité fait irruption dans leur quotidien à tous les niveaux. Le cynique Bergman illustre impitoyablement la destruction des relations humaines et l’impossibilité de se replier dans l’isolement.

Le film se concentre sur les individus et les communautés, et sur le bien comme sur le mal en eux. Il s’agit de valeurs individuelles, éthiques, de perspectives différentes, de choix – et donc d’agir ou de ne pas agir.

Lorsque la Turquie a attaqué des parties des régions autonomes dirigées par les Kurdes du nord et de l’est de la Syrie en octobre 2019 sous prétexte de « préoccupations légitimes en matière de sécurité », de nombreuses personnes dans le monde ont manifesté leur solidarité avec les habitants touchés par la guerre dans les villes de Serekanîyê (ou Ras al-Ayn) et Gire Spî (ou Tel Abyad). Ils se sont opposés à la guerre, qui constituait une menace massive pour la sécurité des Kurdes.

A cette époque, la Suède et la Finlande ont décidé d’imposer un embargo sur les armes à la Turquie. D’autres pays ont symboliquement restreint leurs exportations d’armes vers la Turquie. De cette manière, la guerre de la Turquie, contraire au droit international, a été dénoncée. Ce n’était pas une faveur aux Kurdes, mais un acte nécessaire – la prise de responsabilité dans la défense des valeurs démocratiques universelles.

Le mémorandum signé avec Erdoğan, qui condamne et criminalise la prise de responsabilité des pays nordiques dans la suspension des ventes d’armes à la Turquie, constitue donc un déni de l’histoire et un manquement éthique. Si une nouvelle attaque contre le nord et l’est de la Syrie est effectivement sur le point de commencer, le gouvernement turc n’a peut-être pas obtenu le soutien de la Suède et de la Finlande, mais a au moins obtenu leur silence.

Mais comment accepter une telle position face aux violations des droits internationaux et humains par la Turquie ? En ce sens, le film de Bergman attire l’attention sur une question importante qui devrait nous faire tous repenser notre position. Le film fait voir des parallèles entre ses protagonistes artistes et le destin de personnes au Kurdistan ou en Turquie qui ont connu les extrémités de la guerre. Des millions de Kurdes sont confrontés chaque jour à des choix éthiques extrêmement difficiles : résister ou se rendre ? Partir ou rester ? Protéger des êtres humains menacés ou détourner le regard ? Faut-il risquer sa propre vie pour sauver les autres ? Jusqu’où aller pour défendre les valeurs proclamées en temps de paix ? Ou simplement essayer de profiter de la situation?

Avec l’aide du philosophe allemand Theodor Adorno, nous pouvons nous demander : pouvons-nous vivre une vie correcte au milieu d’une mauvaise ?

Discrimination systématique et oppression des Kurdes

L’accord du sommet de l’OTAN promet beaucoup – contre les Kurdes et pour la Turquie. Ce n’est que l’exemple le plus récent de la façon dont la politique anti-kurde de l’État turc discrimine et opprime systématiquement les Kurdes. Les politiques anti-kurdes ont un long précédent historique dans la politique de l’État turc.

Dès 1934, le Parlement turc a adopté la « loi sur l’évacuation forcée » (İskân Kanunu), qui a créé le cadre juridique de la déportation des Kurdes alévis du Dersim en 1935. Seulement deux ans plus tard, le cabinet turc a décidé en session secrète le 4 mai 1937 : « Cette fois, la population de la zone insoumise sera regroupée et transférée dans d’autres zones. […] Si l’on se contente d’une simple action offensive, les foyers de résistance persisteront. C’est pourquoi , il est jugé nécessaire de neutraliser définitivement ceux qui ont utilisé et utilisent des armes sur le terrain, de détruire complètement leurs villages et d’éloigner leurs familles. »

« Châtiment et déportation » (tedip ve tenkil) était l’expression utilisée pour justifier les massacres et les attaques. Quelque chose de similaire se produit aujourd’hui dans la soi-disant «zone de sécurité», Erdoğan demande qu’il soit autorisé à établir le nord de la Syrie, financé par l’argent de l’UE. Après la décision du gouvernement turc en 1937, la politique a été mise en œuvre dans le sang. Les Kurdes ont résisté. Mais les forces terrestres turques ont incendié des centaines de villages et des milliers de civils ont été assassinés, dont des femmes et des enfants. L’armée de l’air turque a bombardé Dersim, en utilisant des bombes incendiaires et des gaz toxiques. Environ 70 000 Kurdes de la confession minoritaire alévie ont été victimes des attaques et environ 50 000 personnes ont été expulsées.

En 1938, le soulèvement du Dersim avait été réprimé. Les attaques de l’armée turque, décrites par certains comme une « purge », se sont terminées par le changement de nom de Dersim en « Tunceli », ou Main de Bronze’. A partir de là, les montagnes du Dersim ont été ornées du slogan : « Je suis fier d’être Turc ». Aucun village de la région n’a été épargné par les ravages de l’armée turque.

Les montagnes du Kurdistan et « Nous sommes les montagnes des Kurdes »

Seyit Ali Yüce, l’un des témoins oculaires qui s’est réfugié dans les montagnes pendant sept ans après l’action de « nettoyage » au Dersim, m’a raconté ces atrocités alors qu’il vivait en exil, avant sa mort en 2009. Il m’a expliqué comment avant même la fondation de la République turque en 1923, la province de Dersim, principale zone d’implantation des Alévis kurdes dans l’est de la Turquie, avait été attaquée par les Ottomans et avait connu des massacres. Dans cette région montagneuse, difficile d’accès à l’époque, les alévis kurdes ont pu vivre selon leur culture traditionnelle presque sans encombre.

Mais lorsque le génocide dans la région a commencé, l’appel à l’aide des Kurdes n’a été entendu par personne. Comme on le disait à l’époque, « les seules qui nous protégeaient des attaques étaient les montagnes ». Avant et après, les montagnes étaient les endroits où les Kurdes recevaient une protection. Fait intéressant, Seyit Ali Yüce nous a dit qu’il y avait aussi une résistance continue contre l’oppression de l’État. Il a ajouté qu’un de ses fils, Xalid, est mort en 1986 dans les montagnes du Dersim lors d’une bataille avec l’armée turque en tant que membre de la guérilla du PKK. Il en va de même pour d’autres parties du Kurdistan, en particulier pour les Kurdes d’Irak, qui ont été victimes de massacres systématiques pendant des décennies sous le régime baathiste. Seules les montagnes leur offraient une protection.

Mais maintenant, en plus des montagnes du Kurdistan, il y a des « montagnes » partout dans le monde qui se tiennent aux côtés des Kurdes – nos amis, alliés et partisans.

En effet, la métaphore de la « montagne » a une signification pour les Kurdes qui va au-delà des amis. Au point historique que la lutte des Kurdes a atteint aujourd’hui, de nombreuses personnes à travers le monde ont fait la déclaration « nous sommes les montagnes des Kurdes » pour déclarer qu’ils sont solidaires avec les Kurdes. Après la lutte victorieuse des Kurdes contre l’Etat islamique et la construction du projet autonome dans le nord de la Syrie, des citoyens et des politiciens suédois ont également fait des déclarations de solidarité similaires. C’était très important et une position forte à prendre à l’époque. Mais pour être une « montagne », il faut pouvoir résister à une tempête.

Pour le peuple kurde, de telles déclarations sont aussi importantes que des traités officiels. Puisque les Kurdes sont exclus du droit international officiel, ils n’ont pas de chefs d’État qui pourraient conclure des traités formels pour garantir leur protection. Pour cette raison, les Kurdes accordent une grande valeur aux paroles et aux positions morales. C’est le résultat de leur tradition que les Kurdes font confiance aux mots lorsqu’ils sont prononcés, et exigent une attitude de décence de tous les acteurs politiques.

L’exigence des Kurdes que la Suède et la Finlande prennent position contre les menaces d’Erdoğan est basée sur cette tradition de confiance et de responsabilité morale. Nous saurons dans les prochains jours si les valeurs démocratiques et humanistes des deux pays permettent de vraiment les considérer comme des « montagnes ».

L’accord de l’OTAN créera une « légitimité » pour les actes illégitimes

La Turquie est le pays qui a été le plus souvent condamné dans l’histoire de la Cour européenne des droits de l’homme pour violation des droits humains universels – prisons, arrestations, prisonniers politiques, torture, meurtres non résolus, mauvais traitements, violations des droits, etc.

Erdoğan piétine les valeurs démocratiques en Turquie, muselle les journalistes et les critiques, et déclare tous les opposants politiques légitimes – en particulier les Kurdes – terroristes afin de pouvoir les emprisonner. Selon les données du ministère turc de la Justice en novembre 2021, les 383 prisons du pays sont pleines à plus de 110 % de leur capacité, tandis que la Turquie a le taux d’incarcération le plus élevé de tous les pays du Conseil de l’Europe à l’exception de la Russie. Cela a de graves conséquences pour les détenus.

Parmi les personnes emprisonnées figurent des dizaines de milliers de prisonniers politiques, dont au moins 4 000 membres du parti HDP, tels que les anciens coprésidents Figen Yüksekdağ et Selahattin Demirtaş, ainsi que de nombreux députés et maires. Le gouvernement d’Erdoğan veut d’ailleurs créer plus de 100 000 nouvelles places derrière les barreaux dans les cinq prochaines années en construisant de nombreuses nouvelles prisons. Tout cela se passe sous le prétexte des préoccupations sécuritaires turques.

Au lieu de céder maintenant au chantage d’Erdoğan, il serait plus juste que les puissances occidentales formulent la contre-exigence : « Créez des conditions démocratiques dans votre pays où le peuple et l’opposition ne sont pas systématiquement persécutés et arbitrairement punis. »

Par leur lutte politique, les Kurdes ont créé l’espoir et la croyance en un modèle pluraliste, libre, démocratique, écologique, basé sur la libération des femmes et où qu’elles vivent. Leur lutte pour une vie de liberté et de dignité n’est pas une menace pour la Turquie ou pour qui que ce soit d’autre. Au contraire, la menace vient des autocrates et de ceux qui mettent en danger nos valeurs universelles communes afin de conserver ou d’étendre leur pouvoir. Parmi ces personnalités, on trouve Poutine, Modi et Bolsonaro, et une autre est Erdoğan, qui nous impose à tous une vision du monde nationaliste, islamiste, anti-démocratique et anti-kurde.

Les affirmations des acteurs internationaux selon lesquelles la Turquie a « des préoccupations légitimes en matière de sécurité et le droit de lutter contre le terrorisme » sont manipulatrices, un instrument arbitrairement utilisé par la Turquie d’Erdogan pour saper les droits légitimes des Kurdes et d’autres peuples cherchant à vivre en paix et en liberté. Cet accord de l’OTAN créera une « légitimité » pour des actions illégitimes.

Les oppresseurs ne peuvent soulever des préoccupations légitimes en matière de sécurité contre ceux qu’ils oppriment. Au contraire, nous, les peuples opprimés, avons des préoccupations de sécurité qui devraient être moralement, politiquement et légalement soutenues par tous les autres. C’est le déni des droits kurdes et les politiques d’assimilation menées par les États dominants de la région, en particulier l’État turc, qui conduisent à une répression illégitime et hostile. Les attaques et l’occupation par la Turquie des régions à majorité kurde du nord de la Syrie et du nord de l’Irak sont une expression directe de cette politique.

Dans les cercles littéraires turcs, les gens se réfèrent souvent aux lignes suivantes du film de Bergman. A la question « Ça va mal, comment sauver le monde ? » , on entend la réponse suivante : « La honte. Seule la honte peut sauver le monde. » C’est la responsabilité morale et politique de la société en Suède et en Finlande, mais aussi de toute la communauté occidentale, de ne pas laisser Erdoğan nous faire plus de chantage. »

 
ANF

Selon Demirtaş, seul HDP réglera les problèmes de la Turquie

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TURQUIE – Le politicien kurde tenu en otage depuis novembre 2016, Selahattin Demirtas voit le HDP comme seul parti capable de résoudre les problèmes économiques, sociaux et militaires qu’Erdogan a provoqués.
 
L’éminent politicien kurde Selahattin Demirtaş a désigné le Parti démocratique des peuples (HDP) comme une alternative aux principaux partis d’opposition et ceux au pouvoir en Turquie, qui, selon lui, sont impuissants à résoudre les vrais problèmes auxquels le pays est confronté.
 
(…)
 
La question de savoir si le HDP pourrait ou non être le « parti de la Turquie » est débattue depuis la fondation du parti en 2012, principalement en raison de l’inclusion dans le parti de personnalités éminentes d’anciens partis kurdes axés sur la question kurde.
 
Alors que le HDP s’est engagé à s’attaquer aux problèmes cruciaux qui affectent l’ensemble du pays, les autorités turques ont pratiquement criminalisé le parti en le qualifiant d’« aile politique » du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). 
 
Les efforts de longue haleine du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir pour marginaliser le HDP ont entraîné l’arrestation de nombreux politiciens du parti, dont Demirtaş et une longue liste de ses députés. L’AKP a également lancé une action en justice visant à ajouter le HDP à la longue liste des partis turcs interdits en raison de liens présumés avec le terrorisme.
 
Demirtaş a déjà été coprésident du HDP et s’est même présenté comme candidat du parti à l’élection présidentielle de 2014. Mais il est emprisonné depuis son arrestation en novembre 2016 pour une liste sans cesse croissante d’accusations, notamment d’incitation au désordre public, de liens avec le terrorisme et d’insulte au président Recep Tayyip Erdoğan. Malgré son emprisonnement, Demirtaş est resté une figure influente de l’opposition en Turquie.
 
Écrivant pour Diken, Demirtaş a énuméré diverses questions qui auraient dû être à l’ordre du jour des partis qui prétendent représenter la Turquie dans son ensemble, y compris l’oppression subie par les Kurdes/Alévis et les Arméniens; les crimes historiques commis par l’État et l’armée ; et la reconnaissance officielle des nombreuses cultures et langues minoritaires du pays.
 
« Un parti n’est pas accepté comme celui qui représente la Turquie s’il cherche à résoudre les problèmes en parlant et sans la mort de personnes » , a-t-il déclaré, faisant référence à la question kurde.
 
Le conflit qui dure depuis des décennies en Turquie au sujet de la lutte des Kurdes pour l’autonomie a été interrompu par une période de négociations de deux ans lorsque l’AKP a entamé des pourparlers avec le PKK en 2013. Mais depuis l’échec des pourparlers de paix en 2015, l’armée turque s’est renforcée. ses opérations militaires contre des cibles kurdes en Turquie, en Syrie et en Irak.
 
Dans le même temps, l’AKP a accru la pression sur les politiciens liés au mouvement kurde. Des centaines de municipalités kurdes ont été reprises par des personnes nommées par le gouvernement après les élections locales de 2014 et 2019, et de nombreux politiciens et militants kurdes ont été arrêtés depuis 2015.
 
Demirtaş a déclaré que les partis politiques en Turquie risquent d’être marginalisés pour ne pas soutenir les « échecs de la politique étrangère » du gouvernement, dans une référence apparente aux nombreuses années de soutien de l’opposition à l’AKP dans ses incursions militaires en Syrie et en Libye.
 
Dans une liste cinglante de critiques, l’ancien coprésident du HDP a ensuite reproché à l’AKP et à ses partisans de « voler l’argent du peuple », de nier l’identité kurde, de vendre les ressources de la Turquie à des entreprises occidentales et arabes, de « coopérer avec la mafia et les gangs ” et détruisant l’environnement.
 
« Nous ne sommes pas un parti de cette Turquie et nous ne le serons pas. C’est pourquoi nous nous appelons la troisième voie », a-t-il déclaré.
 

Edition kurde de Wikipédia

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Depuis 2004, il existe une édition en kurde de Wikipédia dans les dialectes kurmandji, sorani et zazaki. D’autres dialectes kurdes vont bientôt enrichir le Wikipédia kurde.
 
A l’heure actuelles, l’édition en kurde de Wikipédia contient 53 952 articles, avec 51 928 contributeurs, dont 86 contributeurs actifs, et 3 administrateurs.
 
Pour consulter ou enrichir l’édition kurde de Wikipédia, cliquez ici: Wîkîpediyaya kurdî

Les USA « inquiets » de la situation à la frontière turco-syrienne

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Suite à l’augmentation des attaques meurtrières visant les civils, dont des enfants, par la Turquie dans les régions kurdes de Syrie, les États-Unis ont déclaré être « inquiets » de la situation militaire à la frontière turco-syrienne, deux jours après la déclaration en ce sens de l’ONU.
 
« Les États-Unis sont profondément préoccupés par les récentes attaques le long de la frontière nord de la Syrie et exhortent toutes les parties à maintenir les lignes de cessez-le-feu », a déclaré le porte-parole Ned Price.
 
Ni les inquiétudes de l’ONU, ni celles des USA n’inquiètent Erdogan qui cherche à assurer son règne vacillant en massacrant les Kurdes où qu’ils soient. Assez de déclarations, il faut agir contre la Turquie génocidaire maintenant!

La Turquie prévoit d’envoyer des mercenaires en Arabie saoudite et de turquifier le nord-est de la Syrie

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Les renseignements turcs envisagent de transférer des mercenaires de Jabhat al-Shamiya en Arabie saoudite et d’installer des mercenaires turkmènes dans le canton kurde d’Afrin et les régions d’Azaz et de Rai.
 
L’État turc envahisseur, qui cherche une occasion de lancer de nouvelles attaques d’invasion contre le Rojava, a annoncé qu’il allait discuter avec le gouvernement de Damas après le sommet de Sotchi. Immédiatement après l’annonce de la Turquie, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs régions dont Idlib, Azaz et Mare qui restent sous l’occupation turque.
 
Selon un rapport publié par Lekolin.org, les renseignement tucs (MIT) sont intervenus après les manifestations et organisé une réunion avec des groupes de mercenaires à Azaz. Des responsables du MIT auraient ordonné à certains groupes de mercenaires de se préparer à partir en Arabie saoudite. Lors d’une deuxième réunion avec des groupes de mercenaires turkmènes, la Turquie a présenté un autre plan pour les installer dans les zones qui seront nettoyées du groupe Jabhat al-Shamiya.
 
Selon le rapport, une réunion s’est tenue le 11 août dans la région d’Azaz entre les responsables du MIT sur le terrain et les dirigeants du groupe Jabhat al-Shamiya. Le MIT, qui a perdu son contrôle sur les groupes de mercenaires dans les régions occupées, a demandé aux mercenaires de se préparer à être relocalisés en Arabie saoudite puis au Yémen.
 
Le MIT menace de couper les fonds aux groupes de mercenaires
 
Le rapport indique que les dirigeants mercenaires présents à la réunion se sont opposés au projet du MIT de déplacer leurs combattants en Arabie saoudite et ont posé la « capture de Til Rifet en premier » comme condition à la réalisation du plan.
 
Le MIT, en réponse, a menacé de couper les fonds des chefs mercenaires, de reprendre les points qu’ils contrôlaient et de retirer les mercenaires des fronts de bataille s’ils n’étaient pas d’accord avec le plan.
 
Le MIT prévoit d’installer des mercenaires turkmènes dans la région 
 
On rapporte que le MIT a tenu une réunion secrète avec des groupes de mercenaires turkmènes dans la région d’El Rai d’Azaz trois jours après la réunion à Azaz. Des responsables du MIT auraient ordonné aux dirigeants mercenaires turkmènes de créer une assemblée turkmène pour opérer dans les régions d’Afrin, d’Azaz et d’Al Rai.
 
ANF

TURQUIE. Un chanteur kurde privé de salle de concert par la municipalité d’Istanbul

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ISTANBUL – La municipalité d’Istanbul dirigée par l’opposition CHP a refusé de loyer une salle de concert au chanteur kurde Onur Evin, évoquant des « travaux de réparation » . Par ailleurs, régulièrement, des agents municipaux d’Istanbul pourchassent des musiciens de rue qui chantent en kurdes. La haine des Kurdes ne se limite pas aux Turcs de droite, une bonne partie des Turcs qui se disent de gauche sont également anti-kurde. C’est une maladie très courant chez les colonialistes.
 
L’artiste kurde Onur Evin a fait une demande de salle de concert pour la promotion de son nouvel album « Em Nadin » , mais la municipalité de métropole d’Istanbul (en turc : İstanbul Büyükşehir Belediyesi, abrégé İBB) n’a pas loué la salle, prétendant des travaux en cours dans la salle en question.
 
Evin a critiqué l’IBB pour ses prétextes farfelus et le maire, Ekrem İmamoğlu, membre du principal parti d’opposition CHP, rappelant ses promesses électorales faites aux Kurdes d’Istanbul.
 
« [Avant les élections], (…), le CHP et Ekrem İmamoğlu avaient déclaré: « Dans notre administration, les Kurdes, les Laz, les Circassiens, les Alévis et tous les peuples seront égaux. » Après avoir remporté les élections, ils ont montré leurs vraies couleurs » , a-t-il déclaré.
 
« L’IBB devrait donner au peuple ce qu’il a promis pendant le processus électoral. Sinon, ils n’ont aucune différence avec l’AKP [au pouvoir] » , a-t-il ajouté.
 
Au cours des trois dernières années, des dizaines de concerts de musiciens kurdes et de pièces de théâtre kurdes ont été interdits dans tout le pays, principalement par des municipalités dirigées par le parti au pouvoir et les gouverneurs. Parmi les musiciens se trouvait Aynur Doğan, une chanteuse à la renommée mondiale.
 
Bianet

TURQUIE. Des Russes achètent en masse des logements à Antalya, faisant monter les prix

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Décidément, Erdogan est aux petits soins des Russes qui veulent échapper aux sanctions occidentales et qui achètent en masse des appartements dans des villes touristiques turques, dont Antalya, faisant augmenter les prix du mètre carré. (Après, on se demande pourquoi Poutine laisse les drones turcs massacrer les Kurdes syriens…)

La hausse de la demande, combinée à la dépréciation de la livre turque, à une inflation élevée et à une dynamique mondiale plus large, a vu les prix de l’immobilier augmenter de façon spectaculaire dans tout le pays. Certains propriétaires ont tellement augmenté les prix des locations des Russes et des Ukrainiens que certains d’entre eux ont quitté la Turquie sans payer leurs loyers.

En juillet 2022, les acheteurs russes représentent 26% des acquéreurs de biens immobiliers turcs achetés par des étrangers, selon les chiffres de l’Institut statistique turc, qui a également classé Antalya comme le premier choix parmi les acheteurs de maisons étrangers.

En plus de provoquer la forte hausse des prix de l’immobilier, l’augmentation des achats de biens immobiliers turcs par des Russes est également considéré comme moyen de contourner les sanctions liées à la guerre en Ukraine.

Les responsables occidentaux ont exprimé leurs inquiétudes quant au potentiel des marchés immobiliers favorables aux investisseurs comme la Turquie et les Émirats arabes unis, ainsi que New York et Londres, à servir de conduits pour des activités illicites, avertissant que des sanctions secondaires pourraient être appliquées aux individus ou entités permettant des sanctions fraudeurs, y compris par la vente de grandes propriétés.

Parallèlement aux ventes de terrains au comptant, les agents immobiliers turcs ont également noté une augmentation des achats d’appartements par lots. En mars, un agent immobilier d’Antalya cité par le journal économique, Dünya, a déclaré que certains clients russes achetaient jusqu’à 20 à 30 propriétés en même temps.

Un agent immobilier turc récapitule que ces achats sont généralement destinés à garantir la citoyenneté turque par le biais d’une propriété, ce qui nécessite désormais 400 000 dollars d’investissements après le relèvement du seuil , contre 250 000 dollars en avril. Le même agent immobilier a estimé qu’environ 10% de ses clients russes à Antalya cette année achetaient spécifiquement des biens immobiliers pour acquérir la citoyenneté turque.

Le prix est au rendez-vous

Cette demande croissante, combinée à une dépréciation de la livre turque, à une inflation élevée et à une dynamique mondiale plus large, a vu les prix de l’immobilier augmenter de façon spectaculaire pour les locataires et les acheteurs dans tout le pays. Les agents immobiliers locaux ont déclaré qu’il n’était pas rare de voir les propriétaires multiplier par cinq les loyers des locataires résidentiels et commerciaux à Antalya cette année.

Sanctions ou sanctuaire

İsmail Çağlar, président de la Chambre des agents immobiliers d’Antalya, a déclaré que la bulle immobilière d’Antalya avait déjà éclaté et que les prix reviendraient bientôt à la « normale » . Il a également exprimé son soutien général à l’intérêt étranger pour l’immobilier en Turquie et y a vu un coup de pouce pour l’économie du pays.

Lorsqu’on lui a demandé si de grandes ventes immobilières pourraient attirer l’attention négative des pays occidentaux, Çağlar a brusquement changé de ton, répondant : « Nous aimons tous les êtres humains parce que Dieu les a créés. Nous n’avons aucun problème. »

En réponse à la question : « Et si les pays occidentaux rencontraient des problèmes avec des transferts d’argent importants vers la Turquie de la part d’individus sanctionnés ? »

Çağlar a répondu: «Tous les types d’investissements sont les bienvenus. Notre porte est ouverte. Nous sommes un pays musulman, (…) nous acceptons tout le monde. »

Les déclarations faisaient écho à celles du ministres turc des affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu en mars. Lorsqu’on lui a demandé au Forum de Doha si les oligarques russes étaient les bienvenus en Turquie, Çavuşoğlu a répondu : « Si les oligarques russes… ou tout autre citoyen russe veulent visiter la Türkiye, bien sûr qu’ils le peuvent. »

Il a ajouté: « Si vous voulez dire si ces oligarques peuvent faire des affaires en Turquie, alors bien sûr si c’est légal et non contraire au droit international. »

La frontière entre légal et illégal restera un point central pour les observateurs internationaux qui craignent que la distinction ne s’estompe après que le président russe Vladimir Poutine et Erdoğan se sont engagés à accroître la coopération économique lors de leur réunion du 5 août à Sotchi.

Les résultats de ces accords restent à voir, même si lors de son vol de retour, Erdoğan a déclaré aux journalistes que cinq banques turques avaient adopté le système de paiement russe Mir, qui permet aux citoyens russes de Türkiye d’utiliser leurs cartes pour les paiements alors que les services Visa et Mastercard ont été suspendus en Russie.

Cette décision pourrait aider les touristes, mais les responsables occidentaux ont déclaré que le système Mir n’était pas une préoccupation majeure pour l’évasion des sanctions, car il sert principalement les petits achats des citoyens moyens, tandis que de nombreuses élites en Russie ont déjà transféré leurs fonds en dehors du système financier du pays.

Que retenir ?

-Les Russes achetaient principalement des maisons d’été, mais achètent désormais de plus en plus de maisons pour y rester toute l’année.
-Peu de personnes dans le secteur s’attendent à ce que les quotas de résidence aboutissent à quoi que ce soit.
-Plus de Russes à revenu élevé achètent des maisons à Antalya par rapport aux années précédentes.

Bianet

KURDISTAN. Une jeune Kurde de 18 ans assassinée à Şırnak

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Firdevs Babat, une jeune Kurde de 18 ans habitant Şenoba, dans la province de Şirnak, a été assassinée par son ex petit-ami. L’assassin appartiendrait à un clan de la région collaborant avec l’Etat turc depuis des années et qui commettent des écocide en abattant les forêts de la région.
 

La gendarmerie turque (police militaire) de la province kurde de Şırnak a découvert samedi soir un corps dans la rivière Hezil, dans le district d’Uludere (Roboski). La femme morte a été retrouvée partiellement déshabillée et coincée entre deux rochers, ont annoncé dimanche les autorités. Ses diverses blessures évoquaient un homicide, c’est pourquoi le corps a dû être autopsié.

Entre-temps, il est apparu que le défunt était Firdevs Babat, 18 ans, de la ville de Şenoba. L’adolescente avait été portée disparue par ses parents jeudi après être partie tôt le matin pour rendre visite à une amie mais n’est pas revenue. Elle aurait été tuée le même jour.

Une brigade des homicides enquête sur le site bouclé depuis samedi. Cela comprenait également la sécurisation des preuves. Vraisemblablement, car le corps était resté là depuis si longtemps, la cause du décès n’a pas pu être déterminée malgré plusieurs heures d’autopsie à l’hôpital d’Uludere, de sorte que le corps a été transféré à l’hôpital de Şenoba. D’autres analyses seraient en cours.

Dimanche soir, un suspect a été interpellé. Il s’appelle Ahmet Babat. Il serait issu de la même famille élargie de Şenoba à laquelle appartenait également la victime Firdevs Babat, et serait son ex-petit ami. Lors du premier interrogatoire de police, l’homme aurait gardé le silence. Il a ensuite avoué au parquet d’Uludere qu’il avait tué la jeune fille de 18 ans. Un tribunal a ordonné son placement en garde à vue.

Association de gardes villageois de Babat

L’association familiale Babat, qui appartient à la tribu Goyan, est presque entièrement à la solde de l’État turc en tant que clan de gardes villageois. Depuis les années 1990, les Babats sont impliqués dans la sale guerre contre le PKK, faisant « disparaître » de nombreuses personnes par l’équipe d’escadrons de la mort surnommée « l’Équipe de Dague » (Hançer Timi). Aujourd’hui, ils participent à l’écocide au Kurdistan du Nord et à l’invasion du Kurdistan du Sud.

 
ANF