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#SayHerName: Mahsa Amini était kurde et s’appelait Jîna

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En 1852, la militante des droits des femmes âgée de 35 ans, Tahirih Ghoratolein, a été exécutée par le régime iranien à Téhéran pour deux choses : sa foi bahá’íe et son dévoilement. Ses derniers mots furent : « Vous pouvez me tuer dès que vous le souhaitez, mais vous ne pouvez pas empêcher l’émancipation des femmes. »

Presque exactement 170 ans plus tard, dans la même ville, une femme de 22 ans est décédée après avoir été arrêtée par la soi-disant patrouille d’orientation, une police religieuse islamique qui adhère à des interprétations strictes de la charia . Son infraction était de ne pas porter le hijab conformément aux normes gouvernementales. Lorsque la police l’a arrêtée, le frère de la femme a expliqué qu’ils n’étaient pas de Téhéran et qu’ils ignoraient les règles de la ville (la famille venait de Saqqez, une ville kurde à l’ouest, près de la frontière du Kurdistan irakien) en vain : elle a quand même été emmenée au poste de police. Là, selon sa famille, elle a été insultée et torturée, s’effondrant avant d’être finalement transportée à l’hôpital. À leur arrivée, les médecins ont constaté sa «mort cérébrale». Deux jours plus tard, elle a subi un arrêt cardiaque et n’a pas pu être réanimée.

Le nom de la femme était Jîna, ce qui signifie « vie » en kurde. Jîn (et son équivalent Jiyan ) est étymologiquement lié à Jin, le mot kurde pour femme. Mais le monde la connaît mieux dans la mort par son nom iranien: Mahsa Amini.

Peu de temps après la mort violente d’Amini le 16 septembre, des protestations ont éclaté et se sont propagées des régions kurdes d’Iran à tout le pays et au monde. Les manifestants ont scandé le slogan kurde « jin, jiyan, azadî » – «femme, vie, liberté». Mais dans les reportages, en particulier occidentaux, l’identité kurde de Jîna Amini a été effacée – elle est décrite comme une femme iranienne et son nom persan officiel « Mahsa » – qui pour sa famille et ses amis n’existait que sur des documents d’État – est le un dans les gros titres. Les appels à « dire son nom [#SayHerName]» résonnent dans la vie réelle et sur les réseaux sociaux, mais obscurcissent involontairement le vrai nom de Jîna et, ce faisant, son identité kurde.

La discrimination de l’État iranien contre les Kurdes comprend une interdiction généralisée des noms kurdes qui oblige de nombreuses familles à enregistrer officiellement leurs enfants avec des noms non kurdes, tout en conservant leurs vrais noms à la maison. Cela fragmente à son tour l’expérience de nombreux Kurdes et crée une identité « officielle-légale » et une identité « non officielle-illégale ». L’identité ethnico-culturelle authentique perd sa validité et un nom qui ne dit rien de vos racines vous identifie.

Certaines personnes qui insistent pour appeler Jîna Amini par son nom approuvé par l’État, Mahsa, soutiennent en fait qu’elle n’a pas perdu la vie en détention parce qu’elle était kurde, mais uniquement parce qu’elle était une femme. Par conséquent – ​​selon l’argument – ​​il n’est ni nécessaire ni significatif de l’appeler par son nom kurde.

L’Iran est un État antidémocratique, basé sur un régime brutal. Quiconque ne fait pas partie de l’appareil d’oppression est en danger, quel que soit son sexe, sa religion ou son appartenance ethnique. Certains sont encore plus vulnérables que d’autres. C’est particulièrement le cas des femmes et des Kurdes.

Il est probable que la police de la moralité immorale qui a arrêté Jîna le 13 septembre à l’entrée de l’autoroute Shahid Haghani en présence de son frère (qui porte également un nom kurde non officiel et un nom persan officiel) était au courant de son identité ethnique. Il est possible qu’ils l’aient traitée avec une brutalité particulière à cause de cela. Il est probable qu’elle ait tant résisté aux insultes et aux jurons des officiers en raison de son identité et de sa conscience politique en tant que femme kurde.

Mais que son identité kurde ait joué ou non un rôle important dans la détention et la violence brutale qui ont conduit à la mort d’Amini, la sous-estimation ou la dissimulation de son origine ethnique représente une reproduction de la politique coloniale du régime iranien envers le peuple kurde. Cette attitude est un condensé du pouvoir et de la suppression de la nation majoritaire – même lorsqu’elle est exprimée par des féministes persanes bien intentionnées.

La mort d’Amini a vu des slogans kurdes appelant à la libération et à la révolution des femmes résonner dans le monde entier. « Jin, jiyan, azadî » – et ses traductions – a résonné dans les foules et les manifestations organisées en solidarité avec les femmes en quête de liberté en Iran. Même en Afghanistan, des femmes ont scandé le slogan, malgré les attaques contre les manifestants par les talibans.

Ce chant trouve son origine dans le mouvement de libération des femmes du Kurdistan. Il incarne l’objectif du mouvement : libérer la vie par une révolution des femmes. Il a été chanté pour la première fois collectivement par des femmes kurdes le 8 mars 2006 , lors de rassemblements marquant la Journée internationale de la femme à travers la Turquie. Après cela est venue une période au cours de laquelle des campagnes annuelles ont défié les mentalités patriarcales et les pratiques misogynes au sein de la société kurde. Cette période de lutte intense contre le patriarcat a culminé il y a 10 ans avec la révolution du Rojava, le 19 juillet 2012, qui a fait retentir le slogan « jin, jiyan, azadî » dans le monde entier, au-delà des frontières du Kurdistan.

Le mouvement des femmes kurdes ne vise pas à monopoliser ce slogan, au contraire il vise à l’universaliser dans la lutte pour le confédéralisme démocratique des femmes dans le monde. Néanmoins, ses racines et son contexte doivent être reconnus. Sinon, nous risquons de vider nos slogans de lutte active et de leur faire perdre leur sens. Au moment où j’écris cet article, des femmes du parti allemand CDU/CSU – sous le gouvernement duquel le mouvement de libération kurde [PKK] a été le plus criminalisé – protestent contre le meurtre de Jîna à Berlin, brandissant des affiches avec la traduction allemande de « jin, jiyan, azadî ».

Jîna Amini était une femme kurde. Les femmes kurdes se sont battues si fort pour ne pas être effacées de la vie ; ne laissez pas leurs histoires être réécrites dans la mort.

Par Meral Çiçek, activiste et journaliste kurde

Version anglaise à lire ici:

Jîna ‘Mahsa’ Amini Was Kurdish & That Matters

Say her Kurdish name

 

#EndIranRegime #LetUsTalk #TwitterKurds #مهسا_امینی #MahsaAmini #opiran #IranRevolution2022 #IranProrests2022 #JinJiyanAzadi #SayHerName

 

IRAN. 4 représentants de commerçants de Naghadeh arrêtés après la grève générale de samedi

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IRAN / ROJHILAT – Après la grève générale organisée dans les villes kurdes d’Iran, malgré les menaces du régime, le Département de la surveillance des lieux publics a scellé les syndicats des villes de Piranshahr, Naghadeh, Oshnaviyeh et Sanandaj (Sînê), qui se sont mis en grève le 1er octobre 2022 et arrêté quatre représentants de commerçants de Naghadeh.

Après deux jours de fermeture des locaux de leurs syndicats, les commerçants de Naghadeh ont contacté le département de surveillance des lieux publics et ont exigé la réouverture de leurs syndicats. Le le département de surveillance a demandé aux commerçants de présenter quatre personnes comme leurs représentants à ce bureau pour négocier la question.

Aux premières heures du lundi 3 octobre 2022, quatre citoyens nommés Mahmoud Shafi’i, Mohammad Salehi, Ayyub Bazian et Seyed Taher Rak, sont entrés dans le bureau du renseignement en tant que représentants des propriétaires de magasins, pour négocier la réouverture des syndicats scellés avec les autorités.

Ces quatre citoyens ont été arrêtés par les officiers du renseignement lors des négociations. Deux jours se sont écoulés depuis leur arrestation et il n’y a toujours aucune information sur leur sort et leur lieu de détention.

Des sources proches des familles de ces personnes ont indiqué à Hengaw que les autorités iraniennes n’ont donné aucune réponse claire concernant leur sort et les raisons de leur arrestation.

Le samedi 1er octobre 2022, la quasi totalité des commerçants et des guildes des villes de Sanandaj, Baneh, Marivan, Divandarreh, Sardasht, Dehgolan, Saqqez, Urmia, Paveh, Javanrud, Bukan, Mahabad, Naghadeh, Piranshahr, Kamiyaran, Ilam, a déclenché une grève générale à la suite de l’appel des partis kurdes iraniens à une grève générale pour protester contre les attaques de drones et de missiles du CGRI visant les camps civils appartenant à ces partis au Kurdistan irakien.

HENGAW

Le parlement catalan condamne l’assassinat de Jina Mahsa Amini

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Une déclaration – dans laquelle la chambre condamnait l’assassinat de la jeune femme kurde Jina Mahsa Amini par la police des mœurs iranienne – a été lue le vendredi au parlement catalan.

Le texte, lu par Aurora Madaula de Junts, a exprimé la solidarité du parlement avec les femmes iraniennes ainsi qu’avec les hommes qui sont descendus dans la rue lors de manifestations violemment réprimées contre la république islamique à la suite de la mort d’Amini.

La déclaration a été signée par les porte-parole d’Esquerra, de Junts, des socialistes, du CUP, d’En Comú Podem, de Ciudadanos et du Parti populaire – c’est-à-dire tous les partis sauf l’extrême droite Vox – et appelle à une enquête exhaustive et indépendante sur les circonstances entourant le décès de Jina Amini.

Jina Mahsa Amini était une jeune Kurde de 22 ans. Elle a été tuée par la police des mœurs à Téhéran car « mal voilée». Alors que le régime iranien prétendait qu’elle était morte à cause des problèmes de santé antérieurs, un scanner du crâne de Jina Amini montre une fracture osseuse, une hémorragie et un œdème cérébral.

#EndIranRegime #LetUsTalk #JînaAmînî #TwitterKurds #مهسا_امینی #MahsaAmini #opiran #IranRevolution2022 #IranProrests2022

PARIS. Manifestation contre le meurtre d’une militante kurde tuée par des agents turcs à Sulaymaniyah

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PARIS – Nagihan Akarsel, une universitaire du Centre de recherche en jinéologie, a été tuée lors d’une attaque armée à Sulaymaniyah, au Kurdistan irakien. Les militantes kurdes accusent les agents turcs (MIT) d’être derrière son meurtre.

Le Mouvement des Femmes kurdes en France (TJK-F) appelle à manifester aujourd’hui contre « ces féminicides qui visent les femmes kurdes et du monde entier ».

RDV ce mardi 4 octobre, à 18h, place de la République

 

ALLEMAGNE. Le bras long d’Erdoğan atteint Krefeld

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L’Association d’amitié germano-kurde de Krefeld a voulu participer à la semaine interculturelle avec un événement. Pour des raisons encore obscures, la ville a annulé l’événement du programme au motif qu’il troublerait la paix.

Fin septembre, la semaine interculturelle IKW a été célébrée à Krefeld. Celui-ci vise à donner aux associations de migrants et aux communautés religieuses l’occasion de se présenter et comprend également des discussions sur des questions politiques telles que le racisme et l’intégration. Dans sa préface au livret programme, le bourgmestre de Krefeld, Frank Meyer, écrit : « Dans ce contexte, la devise de la Semaine interculturelle sonne comme un appel à nous tous : Sortez de votre bulle ! Parce que nous préférons bien sûr nous déplacer dans notre propre environnement et passer notre temps avec des gens qui fonctionnent comme nous. Le fait qu’il y ait des histoires de vie passionnantes, des postes à considérer et des personnes intéressantes au-delà de la clôture du jardin peut être vu encore et encore pendant l’expérience de la semaine interculturelle. »

Pas d’ouverture sur le sujet du Kurdistan ?

Cependant, même à Krefeld, l’ouverture à la discussion critique a rapidement pris fin lorsque le sujet du Kurdistan devait être abordé. Pour le 27 septembre, l’Association d’amitié germano-kurde (DKFV) et le groupe de conseil du parti DIE LINKE à Krefeld ont organisé l’événement de discussion « Amitié germano-turque ? La guerre éternelle contre le Kurdistan » avec Ayten Kaplan, porte-parole de l’Association des femmes kurdes d’Allemagne (YJK-E), et Ismail Küpeli, l’auteur de « La question kurde en Turquie. De l’application violente de l’État-nation ». Un concert du groupe multiethnique « Nanobeat » était alors au programme.

Discrimination en deux niveaux d’escalade

L’événement était mentionné dans une première version de la brochure du programme, mais uniquement comme titre de programme, sans le texte explicatif et l’annonce du concert suivant. Les créateurs de la brochure ont reçu toutes les informations en temps opportun. De plus, seul le groupe de conseil de gauche a été désigné comme organisateur, le DKFV n’a pas été mentionné ici.

Alors que les organisateurs discutaient encore de la manière de traiter ce traitement discriminatoire de leur événement, ils ont reçu un appel du chef du département Migration et Intégration de la ville de Krefeld, Andreas Pamp. Il a annoncé que l’événement avait été complètement retiré du programme.

Il n’y avait pas eu de concertation préalable avec les organisateurs, explique le groupe communal de la gauche de Krefeld dans un communiqué. À ce jour, il n’y a eu aucune offre de pourparlers et aucune déclaration publique de la haute direction sur l’annulation de l’événement. La raison de l’annulation de l’événement était une plainte formulée par le chef du département lors de la conversation téléphonique. Le groupe du conseil rapporte qu’il a évoqué des arguments qui avaient déjà été propagés en juin par l’Union de l’islam et le DITIB contre la résolution condamnation de la guerre d’agression de la Turquie.

Large solidarité pour les organisateurs de la société civile de Krefeld

L’attitude discriminatoire de la ville de Krefeld envers les Kurdes a rencontré un large soutien de la part de divers groupes et associations de la société civile. Le Seebrücke et plusieurs initiatives féminines ont protesté contre l’annulation de l’événement. Le café international des femmes écrit dans une lettre de protestation: « Même si le titre ou le contenu peuvent être dignes de discussion sous certains angles, c’est exactement pourquoi un espace est ouvert à la discussion. En matière de guerre, la neutralité n’est pas possible. La seule chose qui fonctionne, c’est de recueillir des faits, de nommer les agresseurs, de rendre visible la souffrance, d’écouter, d’échanger des idées, de comprendre, de faire preuve de solidarité, d’échanger des perspectives. Et c’est exactement ce qui est prévu pour cet événement. »

Pas encore de réponse de la ville

La ville de Krefeld n’a pas réagi aux protestations. Néanmoins, l’événement a pu se dérouler comme prévu, certains des visiteurs étant venus dans le but de nouer des liens plus étroits avec les Kurdes de Krefeld à l’avenir.

ANF

KURDISTAN. Une académicienne kurde assassinée à Souleimaniye

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KURDISTAN – Nagihan Akarsel, une universitaire du Centre de recherche en jinéologie, a été tuée lors d’une attaque armée à Sulaymaniyah, au Kurdistan irakien. Les militantes kurdes accusent les agents turcs (MIT) d’être derrière son meurtre.

Network Women Weaving, réseau international de solidarité féminine fondé à l’initiative des femmes kurdes d’Allemagne, a condamné fermement ce crime abominable et à déclaré que cela était « un autre rappel qu’il y a une guerre systématique contre les femmes partout. Les fantassins du capitalisme patriarcal sont là pour étouffer la lutte organisée des femmes et la destruction inévitable de leur ordre international inhumain. Rejoignez-nous les 5/6 novembre à Berlin [pour leur deuxième conférence]. L’avenir nous appartient! »

Figure bien connue pour son travail sur les femmes, la jinéologie et le journalisme féminin, Akarsel est née dans la province turque de Konya et vivait à Sulaymaniyah depuis de nombreuses années dans le cadre de ses études de jinéologie. La journaliste-écrivaine travaillait pour la création d’une académie de jinéologie et d’une bibliothèque des femmes du Kurdistan à Sulaymaniyah.

La jinéologie (Jineolojî), traduit par « science des femmes », est une composante centrale du mouvement de libération kurde et joue un rôle majeur au niveau institutionnel, notamment dans la révolution du Rojava. Jineolojî considère la liberté individuelle des femmes comme une condition préalable indispensable à la liberté de la société dans son ensemble et se concentre sur l’étude de la société, de l’histoire, de la religion, de l’épistémologie et de nombreux autres domaines du point de vue des femmes. Ce faisant, Jineolojî ne se limite pas à l’enseignement universitaire, mais construit des centres, organise des séminaires et travaille activement à l’autonomisation des femmes à tous les niveaux. Les domaines de recherche de Jineolojî ont été établis dans le nord et l’est de la Syrie en 2015. Entre-temps, Jineolojî s’est étendu à toutes les institutions et à tous les aspects de la vie dans le nord et l’est de la Syrie, des académies aux écoles et universités du Rojava et de la Syrie du Nord et de l’Est.

L’universitaire Hardy Mède a écrit sur Twitter:

« La rédactrice en chef de la revue Jineojî a été assassinée ce matin à Soulaimani. Depuis un an, l’Etat turc mène avec facilités des actions terroristes dans la zone sous le contrôle de l’UPK et a assassiné des dizaines des militants associatifs et intellectuels proches du PKK. »

 

SYRIE. En un mois, les gangs de la Turquie kidnappent 75 civils kurdes à Afrin

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En moyenne, plus de deux personnes sont kidnappées chaque jour dans le canton kurde d’Afrin occupé par la Turquie. En un mois, 75 civils ont été enlevés, 19 000 arbres abattus et 17 000 oliviers confisqués par les mercenaires de la Turquie.

La Turquie a occupé Afrin en 2018 sous prétexte d’établir une  « zone de sécurité » qui est devenue une «zone de terreur» où des crimes de guerre et crimes contre l’humanité sont commis par l’Etat turc.

 

Alors qu’Afrin était un endroit sûr pour la population et pour les réfugiés de toute la Syrie avant l’occupation, la terreur pure règne depuis l’occupation turque. C’est ce que montre également le bilan de l’organisation de défense des droits humains Afrin pour le mois de septembre. Ainsi, au moins 75 personnes, dont trois mineurs, ont été enlevées par les services secrets turcs (MIT) et les groupes de mercenaires pro-turcs. Le sort de beaucoup d’entre eux reste inconnu. Outre les services secrets turcs, les auteurs sont des groupes de mercenaires tels que Furqat al-Hamzat, Liwa al-Mutassim, Faylaq al-Sham, la ramification d’al-Qaïda Hayat Tahrir al-Sham, la police dite civile, le Samerkand Brigade et Jabhat al-Shamiya. Ces groupes sont recrutés parmi les anciens membres de l’EI, extrémistes de droite et djihadistes turcs et se financent par des enlèvements et des demandes de rançon. En septembre, douze personnes ont été enlevées dans les environs des districts de Bilbilê et Raco, 17 personnes à Şêrawa et Cindirês, 44 personnes à Mabeta, Şiyê et Şera et à Afrin même.

L’ organisation de défense des droits humains Afrin a documenté 686 meurtres de civils et 8 455 enlèvements depuis le début de l’occupation d’Afrin en mars 2018 (en décembre 2021). Environ la moitié des personnes enlevées ont disparu à ce jour, tandis que d’autres sont toujours détenues dans des centres de torture. Il y a encore et encore des enlèvements en Turquie, en violation du droit international, où les personnes concernées sont condamnées à de longues peines de prison dans le cadre de poursuites terroristes.

Destruction de la nature et de l’agriculture

Les mercenaires ne sont pas seulement financés par des enlèvements, les produits agricoles et le bois sont également volés par les mercenaires. Au moins 19 000 arbres ont été abattus près d’Afrin en septembre. Dans le même temps, des zones forestières près de Mabeta et Cindirês ont été incendiées pour détruire les retraites de la résistance. Les mercenaires ont également volé les récoltes de 17 000 oliviers à Afrin-Cindirês.

La terreur de l’occupation sert le changement démographique

Les enlèvements et la terreur contre la population servent non seulement l’objectif de contre-insurrection et d’enrichissement, mais aussi de déplacement et de remodelage actif de la démographie de la région. La terreur vise en particulier la population kurde. Le 18 mars 2018, avant l’occupation d’Afrin, la population kurde était de 95%, après l’occupation cette proportion est tombée à 23%. En parallèle au déplacement forcé des Kurdes d’Afrin, des colons fidèles au régime turc et des membres des milices y sont installés.

ANF

TURQUIE. 34 députés menacés de perdre leur immunité parlementaire 

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TURQUIE – La Commission constitutionnelle a reçu des demandes de levée de l’immunité de 34 députés, dont la majorités sont des députés kurdes d’HDP, mais aussi des députés du CHP qui avait pourtant soutenu l’AKP face au HDP.

Le pouvoir judiciaire, contrôlé par le régime AKP/MHP, utilise la privation de l’immunité des députés et leur incarcération subséquente comme une arme politique contre toute opposition, mais surtout contre le Parti démocratique des peuples (HDP) et son parti frère Parti des régions démocratiques (DBP). Les listes de demandes de levée d’immunité reçues par la Commission constitutionnelle sont maintenant publiées. La Commission se prononcera sur la levée de l’immunité de 34 députés dans 65 affaires, dont 22 députés du HDP, un député du DBP et un député du TIP (Parti des travailleurs turcs).

La collaboration du CHP ne paie pas

Le CHP kémaliste a soutenu à plusieurs reprises de tels plans par le gouvernement d’AKP-MHP. Mais, apparemment cela ne protège pas le CHP pour autant. Parmi les députés menacés de perdre leur immunité figurent cinq députés du CHP, dont le chef du parti Kemal Kılıçdaroğlu.

La majorité des députés HDP visés

La répartition des 65 procédures, à l’aide desquelles l’immunité des députés doit être levée, rend une fois de plus clair l’objectif d’éliminer l’opposition démocratique. Saliha Aydeniz (DBP) et Remziye Tosun (HDP) arrivent en tête avec six motions chacune, suivies des députés HDP Semra Güzel (cinq motions) et Berdan Öztürk (quatre procédures). Les députés HDP Dirayet Dilan Taşdemir, Murat Sarısaç et le député TİP Ahmet Şık sont chacun concernés par trois motions, tandis que contre Engin Özkoç (CHP), Utku Çakırözer (CHP), Alican Önlü (HDP), Ayşe Acar Başaran (HDP), Ömer Öcalan ( HDP) et Imam Taşçıer (HDP) sont visés chacun par deux motions.

Des députés AKP impliqués dans des activités criminelles

Le député AKP Ismail Ok doit également être déchu de son immunité. Le politicien entretient des liens étroits avec le milieu du crime organisé. Le député nationaliste de droite « indépendant » a rejoint l’AKP en avril, vraisemblablement en raison de menaces de poursuites pour escroquerie, corruption et création d’une organisation criminelle.

1 600 motions de levée d’immunité dans une législature

Dans la législature actuelle, le nombre de demandes de levée d’immunité a explosé et, selon les médias, dépasse désormais les 1 600. Au cours des douze derniers mois seulement, 317 demandes de ce type ont été déposées. Le HDP a été le plus touché.

ANF

Les lycéennes iraniennes jettent le voile et exigent la fin du régime liberticide iranien

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Le régime islamiste d’Iran tente de remettre le hijab de force sur la tête des lycéennes qui refusent le voile obligatoire…

Depuis deux jours, des lycéennes iraniennes qui ont les cheveux libres, sans voile, publient des photos et vidéos d’elles sur les réseaux sociaux, déclarant qu’elles veulent la fin du régime liberticide des mollahs.

Elles veulent également rejoindre les manifestations anti-régime qui ont lieu dans près d’une centaines de villes d’Iran.

Les manifestations parties de Saqqez, ville natale de Jina Amini* secouent tout l’Iran depuis, malgré la répression sanglante du régime qui a tué des centaines de civils, blessé et arrêté des milliers d’autres en 2 semaines.

Jina Mahsa Amini était une jeune Kurde de 22 ans. Elle a été tuée par la police des mœurs à Téhéran car « mal voilée». Alors que le régime iranien prétendait qu’elle était morte à cause des problèmes de santé antérieurs, un scanner du crâne de Jina Amini montre une fracture osseuse, une hémorragie et un œdème cérébral.

#EndIranRegime #LetUsTalk #JînaAmînî #TwitterKurds #مهسا_امینی #MahsaAmini #opiran #IranRevolution2022 #IranProrests2022

IRAN. Grève et manifestations à Saqqez

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IRAN / ROJHILAT. Les enseignants de la ville kurde de Saqqez sont en grève au 18e jour de manifestations anti-régime qui ébranlent le règne des mollahs.

Toujours à Saqqez, ville natale de Jina Mahsa Amini, les étudiants protestent en ce moment devant le tribunal de la ville. (Dans des près d’une centaines de villes d’Iran, les protestations anti-régime ont lieu.)

Les grèves et manifestations d’Iran sont parties de Saqqez, le jour de l’enterrement de la jeune femme tuée par les mollahs le 16 septembre pour un voile « mal porté». Les femmes et les peuples d’Iran exigent la fin du régime liberticide islamo-colonialiste.

 

Mahsa (Jina) Amini était une jeune Kurde de 22 ans. Elle a été tuée par la police des mœurs à Téhéran car « mal voilée». Alors que le régime iranien prétendait qu’elle était morte à cause des problèmes de santé antérieurs, un scanner du crâne de Jina Amini montre une fracture osseuse, une hémorragie et un œdème cérébral.

 

#EndIranRegime #LetUsTalk #JînaAmînî #TwitterKurds #مهسا_امینی #MahsaAmini #opiran #IranRevolution2022 #IranProrests2022

Des cyclistes pédalent pour attirer l’attention sur la baisse du niveau du lac de Van

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Des écologistes kurdes ont pédalé dans les eaux peu profondes du lac de Van afin d’attirer l’attention sur l’assèchement du lac de Van où par endroits, des monuments antiques du royaume d’Ourartou. Avec sa a superficie est de 3 755 km2, le lac de Van est le plus grand lac de Turquie / Kurdistan du Nord.

Des écologistes kurdes ont pédalé et marché sur les îlots des rives du lac de Van apparus par la baisse du niveau d’eau. La sécheresse en cours a amené le niveau de l’eau à un niveau critique, avec des îlots apparaissant devant le campus de l’Université Yüzüncü Yıl de Van.

Un port de l’ère Urartu a émergé des eaux de Van récemment

Avec le niveau de l’eau qui baisse, des monuments antiques également refait surface. Le 28 septembre, un port appartenant à la période Urartu réapparut. Il est situé près du « château des gentilshommes » (Beylerin Kalesi) de Van.

 

Le port de l’ère Urartu

 

Le professeur Rafet Çavuşoğlu, chef du département d’archéologie de l’université Yüzüncü Yıl, a déclaré que c’était la première fois qu’ils rencontraient une telle structure. Le port antique est accessible du rivage par onze marches creusées dans la roche.

À propos du lac de Van

Le lac de Van se trouve dans les provinces orientales de Van et de Bitlis. Formé après l’éruption du volcan Nemrut, l’eau du lac est unique, car elle est à la fois salée et gazeuse. Cette combinaison limite sa biodiversité. Seules 103 espèces de phytoplancton, 36 espèces de zooplancton et deux espèces de poissons vivent dans le lac.

En raison d’un pH de 9,8 et d’une salinité de 19 %, le lac ne gèle pas, malgré la haute altitude et les hivers rigoureux. Au fond du lac de 3 713 kilomètres carrés, il y a des stalagmites, également appelées « cheminées de fées sous-marines », qui peuvent mesurer jusqu’à 23 mètres de haut. (Bianet)

L’île Akdamar

L’île Akdamar, une des quatre îles du lac de Van, fut un lieu important du royaume arménien Arçrouni de Vaspourakan, et un centre cultuel chrétien qui a laissé de nombreux monuments millénaires dont certains sont encore débout aujourd’hui.

 

Les féministes kurdes de gauche sur le soulèvement féministe en Iran

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Une déclaration écrite et signée par des féministes de gauche du Kurdistan sur l’insurrection féministe actuelle en Iran.

« Vous entendez notre voix du Kurdistan. Il s’agit d’une voix collective de militantes de gauche et de féministes marginalisées d’une géographie dont l’histoire est marquée par la discrimination, l’emprisonnement, la torture, l’exécution et l’exil. C’est le cas depuis les premiers jours de la Révolution de 1979. Nous sommes des femmes kurdes et des homosexuelles qui avons hérité d’une histoire non seulement pleine de violence mais aussi de lutte et de résistance. Nous avons toujours dû lutter sur plusieurs fronts : sur un champ de bataille, contre le patriarcat des hommes kurdes et non kurdes, et sur l’autre, contre l’intégrisme islamiste du régime et l’imposition de sa hiérarchie genrée. Contre les féministes chauvines, nous nous sommes battus très durement pour articuler l’oppression de genre dans son intersectionnalité avec diverses formes de domination qui nous sont imposées en tant que minorité ethnique-nationale.

Aujourd’hui, nous assistons tous à une révolution féministe en Iran dans la forme et dans le contenu. Le slogan kurde « Jin-Jiyan-Azadî » (« Femmes-Vie-Liberté ») est devenu le refrain central de ce cycle de luttes, lui donnant une vie nouvelle et fraîche. Nous exprimons notre soutien sans compromis aux luttes du peuple iranien, en particulier aux combats courageux et imparables des femmes dans les rues. Puisque le soulèvement actuel est né de l’assassinat de Jina Amini par un fémicide d’État, nous voudrions donner à ce soulèvement le nom de Jina : « le mouvement de Jina » [« le mouvement pour la vie »]. Le nom Jina en kurde signifie à la fois vie et don de vie, rappelant Jiyan, [le deuxième mot] du slogan désormais scandé partout. Pour nous, Jina est un nom approprié car nous pensons que « Berxwedan jiyan e » [une référence au slogan kurde, « La résistance, c’est la vie »].

Ce soulèvement a non seulement élevé la question de l’oppression genrée et sexuelle au rang de préoccupation publique, mais a également montré dans la pratique comment les formes d’oppression genrées, ethniques et de classe peuvent être articulées de manière radicale, c’est-à-dire interdépendantes. Cette articulation politique a permis aux contestataires de former un front fort et uni contre la dictature, l’islam politique, le chauvinisme, le patriarcat et la domination du capital. Ces femmes et ces personnes queer qui ont fait passer les luttes sociales de la sphère dite « privée » à la sphère « publique », du domaine domestique à la rue, nous inspirent véritablement, car elles ont montré que la libération du patriarcat, l’État et le capital sont étroitement liés.

N’oublions pas que nous sommes à une conjoncture critique, à un tournant crucial de l’histoire. Jina est devenu notre code commun, nous unissant dans ces circonstances multiples et difficiles. Nous nous considérons comme faisant partie des mouvements sociaux qui demandent justice pour le meurtre de tous les Jina, en particulier le mouvement féministe et de gauche qui s’oppose au féminicide et au meurtre homosexuel, tout en prenant position contre les « nationalismes exclusifs » (que ce soit de gauche ou de droite).

« Jin—Jiyan—Azadî » est apparu à l’origine dans les luttes des femmes kurdes en Turquie et est récemment devenu l’un des principaux slogans au Rojava ; en Iran, il s’est répandu en un clin d’œil dans tous les coins du pays. Ce qui est inspirant dans le slogan, c’est qu’il peut surmonter les frontières historiquement établies par les forces coloniales et impérialistes au Moyen-Orient, tout comme les Kurdes, une nation sans État, l’ont fait dans la région, en particulier les femmes kurdes. Nous prenons cette unité transnationale et transfrontalière comme révélatrice de la force du mouvement des femmes kurdes, voire comme un présage lumineux. Tout comme nous nous considérons comme faisant partie intégrante des protestations des femmes et des communautés queer en Iran, nous utilisons également l’accumulation des expériences historiques des femmes et des personnes queer dans d’autres parties du Kurdistan en Irak, en Turquie et en Syrie. « Jin—Jiyan—Azadî », traditionnellement utilisé lors des funérailles des martyrs kurdes, est désormais scandé lors des funérailles de notre martyre, Jina Amini. Cela nous permet de parler du pouvoir, de la subjectivité et du courage des femmes dans leur lutte contre les forces patriarcales conduites par la mort et l’esclavage.

Déclenché par le féminicide d’État de Jina, le soulèvement actuel s’est rapidement transformé en un mouvement contre le Hijab obligatoire en particulier et en faveur du renversement du régime plus généralement. Le mouvement a été en mesure de remettre en question, voire de déconstruire, les récits et les images dominants représentant les femmes kurdes ainsi que les femmes d’autres ethnies en Iran, à deux égards spécifiques. Premièrement, la fausse représentation raciste des nationalistes des femmes des minorités ethniques comme de simples marionnettes entre les mains de partis politiques sans agence propre. Deuxièmement, la vision orientaliste occidentale des femmes du Moyen-Orient.

Les répressions et les atrocités du régime ne sont nouvelles pour personne. Depuis son établissement violent au lendemain de la Révolution de 1979, la réponse de la République islamique à tous les conflits sociaux a toujours été la répression, à savoir l’emprisonnement et le meurtre de manifestants. Comme beaucoup d’autres personnes en Iran, des centaines de femmes et de militantes féministes ont été arrêtées au cours des deux dernières semaines et sont actuellement en prison. Les femmes et les personnes queer ont cependant montré que la peur ne peut plus les empêcher de participer aux différents mouvements qui se développent dans la société. Elles peuvent et sont déjà devenues les pionnières du renversement des dictateurs masculins et des oligarques dans l’ensemble de la région.

Ce qui se passe actuellement en Iran promet le début d’une nouvelle ère historique de lutte contre la violence, l’intégrisme et la privation du droit à la vie. Nous nous considérons comme faisant partie de ce mouvement, invitant les groupes gauchistes et féministes/queer de toute la région et du Sud à nous rejoindre dans cette guerre. Nous appelons les féministes kurdes, turques, arabes et baloutches à nous rejoindre afin de redéfinir l’intersectionnalité des différentes formes de domination qui nous sont imposées à toutes de manière progressive, à savoir : au-delà des formulations patriarcales de l’oppression ethnique. Nous appelons également les féministes anticapitalistes et antiracistes de «l’Occident» et d’autres parties du monde à soutenir notre cause et à se tenir à nos côtés. Les idéaux de liberté et d’émancipation ne peuvent être réalisés sans revendiquer le droit à nos vies ; c’est précisément ce qui résonne dans Jin—Jiyan—Azadî. Notre révolution féministe suit ce slogan très attentivement, exigeant ainsi une véritable solidarité mondiale pour sa réalisation dans la pratique. »

Texte en anglais à lire ici:

Kurdish Left Feminists on the Feminist Uprising in Iran

A statement written and signed by leftist feminists from Kurdistan on the current feminist insurrection in Iran.

« You are hearing our voice from Kurdistan. This is a collective voice of leftists and marginalized feminists from a geography whose history is marked by discrimination, imprisonment, torture, execution, and exile. This has been the case since the early days of the 1979 Revolution. We are Kurdish women and queer people who inherited a history that is not only full of violence but also of struggle and resistance. We have always had to fight on multiple fronts: in one battleground, against the patriarchy of Kurdish and non-Kurdish men, and in the other one, against the regime’s Islamist fundamentalism and the imposition of its gendered hierarchy. Against the chauvinist feminists, we have been fighting very hard to articulate gender oppression in its intersectionality with various forms of domination imposed upon us as ethnic-national minority.

Today, we are all witnessing a feminist revolution in Iran in terms of form and content. The Kurdish slogan of “Jin—Jiyan—Azadî” (“Women—Life—Freedom”) has become the central refrain of this cycle of struggles, giving it a new and fresh life. We express our uncompromising support for the struggles of the people in Iran, especially for the women’s courageous and unstoppable fights on the streets. Since the current uprising is born out of Jina Amini’s killing by state femicide, we would like to name this uprising after Jina: “the movement of Jina” [“the movement for life”]. The name Jina in Kurdish means both life and life-giving, reminding us of Jiyan, the middle term of the slogan now chanted everywhere. For us, Jina is an appropriate name because we believe “Berxwedan jiyan e” [a reference to the Kurdish slogan, “life is resistance”].

This uprising has not only elevated the question of gendered and sexual oppression to a public concern but also shown in practice how gendered, ethnic, and class forms of oppression can be articulated in a radical manner, namely as mutually interrelated. This political articulation has enabled the protestors to form a strong and united front against dictatorship, political Islam, chauvinism, patriarchy, and the domination of capital. Those women and queer people who have brought social struggles from the so-called “private” sphere to the “public” sphere, from the domestic domain to the streets, are genuinely inspiring to us, for they have shown that the liberation from patriarchy, the state, and capital are deeply intertwined.

Let us not forget that we are at a critical conjuncture, a crucial turning point in history. Jina has become our common code, uniting us in these multi-faceted and difficult circumstances. We see ourselves as part of the social movements that seek justice for the killing of all Jinas, especially the feminist and leftist movement that opposes femicide and queer killing, whilst also taking a stand against “exclusive nationalisms” (be it on the side of the left or the right).

“Jin—Jiyan—Azadî” originally appeared in the struggles of Kurdish women in Turkey and recently became one of the main slogans in Rojava; in Iran, it spread in the blink of an eye to every corner of the whole country. What is inspiring about the slogan is that it can overcome the borders historically established by colonial and imperialist forces in the Middle East—just as the Kurdish, a nation without the state, have done in the region, especially Kurdish women. We take this transnational and transborder unity as indicative of the strength of the Kurdish women’s movement, indeed as a bright omen. Just as we see ourselves as an integral part of the women’s protests and queer communities in Iran, so too, we utilize the buildup of women’s and queer people’s historical experiences in other parts of Kurdistan in Iraq, Turkey, and Syria. “Jin—Jiyan—Azadî,” traditionally used in the funeral of Kurdish martyrs, is now chanted in the funeral of our martyr, Jina Amini. This enables us to speak of women’s power, subjectivity, and courage in their fight against the patriarchal forces driven by death and enslavement.

Sparked by the state femicide of Jina, the current uprising quickly turned into a movement against mandatory Hijab in particular and in favor of overthrowing of the regime more generally. The movement has been able to challenge, indeed to deconstruct, the prevailing narratives and images depicting Kurdish women as well as the women of other ethnicities in Iran, in two specific respects. First, the nationalist’s racist misrepresentation of ethnic minority women as simply puppets in the hands of political parties with no agency of their own. Second, the Western orientalist view of Middle East women.

The regime’s repressions and atrocities are not news to anyone. Since its violent establishment in the aftermath of the 1979 Revolution, the Islamic republic’s response to all social conflicts has always been repression—namely, the imprisonment and the killing of protesters. Like many other people in Iran, hundreds of women and feminist activists have been arrested during the past two weeks and are in prison now. Women and queer people, however, have shown that fear can no longer prevent them from participating in the various movements growing in society. They can and already have become the pioneers of overthrowing masculine dictators and oligarchs in the region as a whole.

What is happening now in Iran promises the beginning of a new historical era of fighting against violence, fundamentalism, and deprivation of the right to life. We consider ourselves part of this movement, inviting the leftist and feminist/queer groups throughout the region and the Global South to join us in this war. We are calling for Kurdish, Turkish, Arab, and Baloch feminists to join us in order to redefine the intersectionality of the various forms of domination imposed upon all of us in a progressive manner, namely: beyond the patriarchal formulations of ethnic oppression. We also call for the anti-capitalist and anti-racist feminists in the “West” and other part of the world to support our cause and stand beside us. The ideals of freedom and emancipation cannot be realized without reclaiming the right to our lives; this is what precisely echoes in Jin—Jiyan—Azadî. Our feminist revolution is following this slogan very carefully, thereby demanding a genuinely global solidarity for its realization in practice. »