Accueil Blog Page 952

Le conseil du village des femmes « Jinwar » est formé

0

ROJAVA – HASEKÊ – Le village des femmes « Jinwar », qui a ouvert ses portes le 25 novembre, à l’occasion de la Journée mondial contre les violences faites aux femmes, avec une cérémonie publique, a formé son conseil de village.

Les institutions pour femmes de la région de Cizire ont commencé en 2016 à construire un village uniquement pour les femmes nommé Jinwar dans le district de Dirbêsiyê, dans le canton de Hesekê. Le village de Jinwar est le premier village du Moyen-Orient construit pour les femmes. Le village comprend 30 maisons, une école pour enfants, l’Académie Jinwar, un centre médical, une boulangerie et un magasin.

Le dirigeant kurde, Abdullah Öcalan a proposé la création d’un village de femmes. Après la révolution féministe du Rojava, cette idée a été mise en pratique. Les organisations de femmes et les ingénieures ont eu plusieurs réunions et ont finalement décidé de commencer les travaux pour le village en 2016.

Le village a été ouvert le 25 novembre, Journée internationale contre les violence faites aux femmes, et 8 familles se sont déjà installées et ont commencé à vivre en communauté dans le village préparé pour les victimes du patriarcat, les familles de martyrs et les femmes qui souhaitent vivre dans le village.

Une fois que les femmes se sont installées dans le village de Jinwar, elles ont commencé à organiser leurs efforts et ont formé leur conseil de village.

La porte-parole du village de Jinwar, Fatma Derwish, a souligné que le travail dans le village se ferait en commun: «Après l’ouverture du village, les femmes du village se sont réparties les tâches de la cuisine, de l’agriculture, de la sécurité et autres. Il y aura des réunions hebdomadaires et le conseil se réunira une fois par mois pour changer de lieu de travail. Pendant ce temps, des séances d’éducation seront organisées afin que les femmes puissent se connaître et évaluer leur situation.»

Derwish a déclaré que les portes du village sont également ouvertes pour les villages environnants. «Les autres villageois peuvent amener leurs enfants à l’école du village, acheter du pain à la boulangerie ou participer aux séances d’éducation.»

Via ANF

La Turquie emprisonne l’ancien député du HDP, Sırrı Süreyya Önder

0
TURQUIE – ANKARA – Sırrı Süreyya Önder, membre de la délégation d’Imralı, a été incarcérée pour purger sa peine d’emprisonnement.
 
Le 26e tribunal pénal d’Istanbul avait condamné Selahattin Demirtas, ancien coprésident du HDP (parti démocratique des peuples), à une peine de quatre ans et huit mois et son ancien député, Sırrı Sureyya Önder, à trois ans et six mois de prison. Les deux hommes politiques, accusés de « propagande pour une organisation terroriste armée », avaient déposé un recours contre ces condamnations.
 
Ce mardi 4 décembre, la deuxième Cour pénale d’Istanbul a rejeté leur recourt et approuvé les peines de prison prononcées contre Demirtas et Önder.
 
Önder, ancien député du HDP à Ankara, a été arrêté et envoyé à la prison de Kandıra aujourd’hui, conformément à la condamnation définitive de 3 ans et 6 mois d’emprisonnement.
 

L’ancien député du HDP et porte-parole du Comité Imrali, Sirri Sureyya Onder, s’est rendu aujourd’hui à la prison de Kandira pour purger sa peine définitive de trois ans et six mois, pour son discours prononcé lors des célébrations de Newroz 2013.

Onder a publié un communiqué avant de se rendre en prison :

« Nous traversons une période qui n’est pas surprenante pour ceux qui travaillent pour la paix et la démocratie. Ce puits de guerre et de grossièreté ne va pas aussi profond qu’il y paraît. Ce qui se passe semble déconcertant, mais de beaux jours vont bientôt arriver dans tout le pays. (…) Chaque mot que nous avons dit, tous les efforts que nous avons déployés sont un honneur pour nous. S’il y a un prix à payer, ce sera également notre honneur. Je salue tous les amis avec mes voeux de réussite et de solidarité.”

Via ANF

Pas de paix pour les journalistes en Turquie

0
TURQUIE – AMED – L’initiative des journalistes libres (ÖGİ) a publié son rapport de novembre sur les violations des droits des journalistes. Selon l’ÖGI, il y a 173 journalistes dans les prisons turques.
 
Le rapport a confirmé que la censure et la répression se poursuivaient à un rythme rapide et que les journalistes se heurtaient à des obstacles et à des arrestations.
 
« L’augmentation du nombre des procès terminés et le nombre de plaintes déposées contre les journalistes en novembre montre en réalité l’état de la liberté de la presse dans ce pays », indique le rapport.
 
Selon le rapport, 173 journalistes au total sont emprisonnés en Turquie.
 
Au mois de novembre, neuf journalistes ont été arrêtés, deux ont été placés en détention provisoire, dix ont été jugés, deux ont été poursuivis en justice, neuf ont été condamnés à des peines pécuniaires et à des peines de prison, et un bureau du magazine a été perquisitionné.
 
Via ANF
Image TGS

Europe: Grèves de la faim contre l’isolement d’Abdullah Ocalan

Les grèves de la faim contre l’isolement du dirigeant kurde Abdullah Ocalan se poursuivent en Italie, aux Pays-Bas et en Allemagne.
 
Le leader kurde, l’architecte du Projet du Confédéralisme démocratique, Abdullah Öcalan a été livré à la Turquie le 14 février 1999 suite à un complot international mené contre le mouvement kurde de libération le 9 Octobre 1998. Öcalan est en isolement depuis 19 ans, en violation du droit international relatif aux prisonniers politiques. Öcalan est en isolement carcéral total depuis plus de 3 ans sur l’ile prison d’Imrali.
 
Jusqu’à présent, les avocats d’Öcalan se sont vus refuser la visite de leur client 792 fois. La dernière rencontre avec son frère Mehmet Ocalan a eu lieu le 11 septembre 2016.
 
A Imrali, l’Etat turc met en place à Imrali un régime particulier qui ne peut être trouvé nulle part ailleurs dans le monde.
 
Ce système est en place depuis 19 ans sur le Kurdistan et le peuple turc. Ce système vise tout d’abord à rompre les liens avec la société. Des caméras surveillent Öcalan 24 heures sur 24. Il est interdit de lire la presse, écouter la radio, de passer des appels téléphoniques ou de recevoir de la visite de ses avocats ou sa famille.
 
Suite à la tentative de coup d’État du 15 juillet 2015, le dirigeant kurde Öcalan a été soumis à des conditions d’isolement carcéral encore plus difficiles. Aucune information concernant sont état de santé fragile ni, même s’il est encore en vie, n’est connue de qui que ce soit. Seul, l’Etat turc sait dans quel état est Ocalan et s’il est encore de ce monde.
 
L’Etat turc impose le silence absolu aux Kurdes et à leurs représentants ainsi que sur le dirigeant kurde emprisonné à Imrali. Sous l’ombre de l’état d’urgence, les coprésidents du HDP ainsi que des milliers de députés, des élu-e-s municipaux et des politiciens kurdes ont été incarcérés, souvent, sans procès ou avec des parodies de « procès ». Le système imposé au dirigeant kurde s’est étendu à l’ensemble de la Turquie.
 
Öcalan n’est pas une personne ordinaire, il est le chef du mouvement kurde de libération et des millions de personnes suivent ses idées politiques. Le gouvernement turc a peur des pensées d’Öcalan car ses idées sont une clé aux conflits du Moyen-Orient.
 
C’est dans ce contexte que des grèves de la faim contre l’isolement imposé Abdullah Öcalan, se propagent. Après la coprésidente de la DTK et députée de HDP, Leyla Guven, les manifestations se sont propagées à travers l’Europe.
 
ROME
 
Dans la capitale italienne, Rome, 25 grévistes de la faim ont publié un communiqué de presse sur la Piazza Dell Popolo.
 
Les militants ont distribué des tracts pendant trois heures et ont scandé «Be Serok jiyan nabe» (Pas de vie sans le leader) et «Bijî Serok Apo» (longue vie au leader Apo [Öcalan]).
 
LA HAYE
 
Les grèves de la faim ont lieu le cinquième jour à La Haye, aux Pays-Bas. Un deuxième groupe a repris la démonstration.
 
HILDESHEIM
 
La grève de la faim à Hildesheim, en Allemagne, est entrée dans la troisième journée.
 
Les militants poursuivent la grève de la faim dans les bureaux de Die Linke (parti de gauche), avec pour devise «La demande de Leyla Guven est notre demande et celle de millions de Kurdes, ajoutez votre voix à ce cri».
 
Les activistes appellent à sensibiliser l’opinion publique mondiale.
Via ANF
 

De Nouri aux YPJ : une vision évolutive de la féminité kurde

0
Les femmes kurdes, comme la plupart des femmes du Moyen-Orient, naviguent sur un terrain patriarcal complexe d’oppression, d’effacement et de marginalisation. Les revendications croissantes des femmes kurdes en matière de liberté, d’autonomie physique et de libération sexuelle, en particulier dans la diaspora, sont progressivement en conflit avec les notions de féminité acceptable et idéalisée.
 
La situation la plus récente est celle de la chanteuse pop kurde et néo-zélandaise Nouri, qui a fait son apparition dans les vidéos musique pop avec sa chanson «Where Do We Go From Here?». sur son compte Instagram, elle présente une pléthore de commentaires désobligeants allant de « salope » à la « pseudo-kurde », en passant par la « star du porno », tout simplement en raison des vêtements qu’elle a choisis et du contenu de sa vidéo, qui a également été considéré « risqué ».
 
Le cas de Nouri témoigne d’une tension culturelle cruciale, qui n’est pas rare pour les femmes kurdes qui adoptent des modes de vie plus «occidentaux» et «libéraux». Cette tension ne réside pas seulement entre une représentation ouverte sexuée de la féminité et de la masculinité toxique, impliquant une résistance régionale contre le «féminisme libéral occidental» colonialiste, mais aussi un patriarcat et une misogynie intériorisés chez les femmes.
 
Les femmes kurdes ont toujours été soumises aux valeurs patriarcales. Des vêtements à la langue, en passant par l’éducation, le mariage, l’éducation des enfants, etc., presque tous les aspects de la vie d’une femme kurde sont régis par les normes patriarcales.
 
Des pratiques culturelles telles que les crimes d’honneur et les mutilations génitales féminines sont pratiquées dans les quatre régions, en particulier dans le sud du Kurdistan (nord de l’Irak) en raison de décennies de guerre. On sait que les sociétés déchirées par des conflits connaissent des taux plus élevés de violence sexiste. Ces pratiques oppressives ont continué à se développer en raison de décennies de guerre, du terrorisme imposé par l’État, des déplacements massifs, de l’urbanisation et de la perte de la culture traditionnelle.
 
Les gouvernements irakien, iranien, syrien et turc ont toujours imposé le sous-développement économique comme une forme de contrôle des droits des Kurdes et des aspirations séparatistes. Une partie de cette politique délibérée inclut le manque d’accès aux soins de santé, à l’éducation et à d’autres droits fondamentaux. En outre, comme moyen de dissuasion contre la politisation, le type de terrorisme imposé par l’État à la société kurde impliquait souvent la violence sexuée et sexiste. Les «chambres de viol» de Saddam en témoignent. Ces politiques ont eu un impact désastreux sur la poursuite ou l’exacerbation de ces pratiques traditionnelles.
 
Malgré cela, les femmes ont toujours résisté à l’intérieur de la communauté et à l’extérieur contre l’État. Bien que les femmes kurdes aient toujours occupé des positions exaltées au sein de leurs tribus et de leurs communautés, la modernisation croissante et tout ce que cela implique – exposition accrue à la modernité capitaliste, marchandisation, perte de terres et de cultures traditionnelles, imposition de frontières artificielles et terrorisme imposé par l’État – a vu la société devient de plus en plus traditionnelle et conservatrice comme moyen de préservation de soi.
 
Avec la montée des mouvements de libération kurdes, les femmes sont devenues de plus en plus impliquées dans la résistance, la critique et la création de nouvelles pratiques visant à éliminer l’oppression fondée sur le sexe au sein de la société kurde. Cela est clair chez les femmes kurdes qui font partie des forces de Peshmarga (bien que souvent à un niveau symbolique), ainsi que chez celles qui ont acquis une renommée internationale, telles que les forces de guérilla du PKK et, plus récemment, le courage des YPJ au Rojava.
 
«Les YPJ… une merveille féministe moderne»
 
Les discussions sur les droits des femmes au Kurdistan ne sont pas un nouveau concept. Récemment, toutefois, avec la montée des Unités de protection des femmes (YPJ) dans le Kurdistan occidental, dans le nord de la Syrie, connue sous le nom du Rojava, ces discussions sont devenues de plus en plus à l’avant-plan, contrastant avec l’alternative patriarcale. Les YPJ sont nés à la suite du soulèvement des Kurdes contre le régime d’Assad, lors des manifestations du printemps arabe en Syrie. Leur double engagement à mettre fin à l’oppression et à la violence à l’égard des femmes de forces extérieures telles que l’Etat islamique brutal (DAESH) ou le régime, ainsi que de l’intérieur de leurs propres communautés, les a marquées comme une merveille féministe moderne.
 
Vivant à travers le Rojava depuis près de 4 ans, j’ai eu le privilège d’assister à la complexité et aux nuances de la discussion sur la libération du genre. Dans le modèle du confédéralisme démocratique du Rojava, l’égalité des sexes est inscrite dans le contrat social. L’organisation de la société civile Kongreye Star (Mouvement des femmes), qui s’est efforcée de modifier les normes sociales par le biais de la création généralisée de Mala Jin (Maisons des femmes) dans la région, a pris en charge la libération des femmes. Ces maisons constituent des espaces sûrs où les femmes obtiennent un soutien dans des domaines tels que la violence domestique, les abus sexuels, le divorce, la garde des enfants et les pensions alimentaires, les querelles de famille, le mariage, etc. Certaines des lois introduites dans la région, par exemple, comprenaient l’élimination de la polygamie, les mariages forcés et les mariages d’enfants et l’interdiction des crimes d’honneur,
 
Ces lois ont été mises en œuvre à travers l’existence des YPJ mais aussi des forces féminines de l’Assayish (police), la formation généralisée des femmes à la légitime défense utilisant des armes, l’éducation collective continue de la société aux droits des femmes, la création d’espaces sûrs pour les femmes comme les maisons de femmes, le village des femmes libres de Jinwar et plus encore.
 
D’après ce que j’ai vu, cependant, il est prématuré de penser que l’oppression à l’égard des femmes est complètement éradiquée grâce à ces changements progressifs et aux efforts acharnés des femmes et d’autres éléments pro-démocratiques au sein des mouvements de la société civile à Rojava. En outre, les idées de libération au sein du mouvement kurde suivent en grande partie une vision essentialiste du genre et cis-hétéro normative.
 
Ces critiques sont valables mais relèvent également de la notion d’argument de la relativité culturelle. Ils sont valables parce que les mouvements révolutionnaires doivent adhérer à des notions intersectionnelles de progrès impliquant, par exemple, les droits des LGBTIA+. D’autre part, de tels arguments ne tiennent pas compte du fait que le sous-développement généralisé, le manque d’éducation, le conservatisme religieux et culturel ont enraciné les valeurs patriarcales, laissant peu de place à la visibilité des personnes queer. De plus, les comparaisons avec les réalisations féministes occidentales ne tiennent pas compte de la longue trajectoire de changement organique nécessaire dans les sociétés en développement pour atteindre un niveau similaire.
 
Beaucoup de choses restent taboues et de nombreux obstacles doivent être reconnus et résolus.
 
Cependant, les valeurs progressistes ne peuvent devenir organiques au sein d’une société du jour au lendemain. Malgré le travail en cours du Mouvement des femmes kurdes au cours des quarante dernières années, il reste encore beaucoup à faire, pas seulement les femmes, mais la société dans son ensemble est considérée comme véritablement libre.
 
L’identité culturelle qui prévaut dans la société kurde aujourd’hui est un paradoxe de valeurs de genre patriarcales et de normes plus progressistes toujours en tension les unes avec les autres. Ces éléments libéraux, vestiges d’une histoire matriarcale, sont constamment en conflit à l’intérieur du pays et sont de nouveau contestés en raison de l’oppression permanente des Kurdes par des régimes anti-kurdes.
 
Les droits des hommes garantissent que des femmes comme Nouri et d’autres femmes kurdes ordinaires qui souhaitent déterminer leur mode de vie, leur mode vestimentaire, leur mariage, etc., doivent souvent faire face aux opinions de l’ensemble de la communauté kurde.
 
Bien sûr, les femmes comme Nouri ont le privilège supplémentaire d’avoir vécu en Occident et ont la sécurité, les moyens et la capacité de vivre ouvertement leur sexualité. Des millions de femmes kurdes, non seulement celles qui vivent au Kurdistan mais également dans tout l’Occident, se voient interdire l’accès à ce privilège, à cette sexualité et à cette féminité.
 
La vision alternative et largement acceptée et idéalisée de la féminité dans la société kurde implique la modestie, la soumission et la piété religieuse. La manifestation ouverte de féminité sexuelle montrée par des femmes telles que Nouri agit en tension directe contre ces valeurs conservatrices et les visions idéalisées de la féminité à travers le Kurdistan.
 
De même, beaucoup de femmes deviennent souvent porteuses de la masculinité toxique et la perpétuent facilement et sans réserve envers d’autres femmes considérées comme n’adhérant pas aux normes culturelles. Nous devons reconnaître notre rôle dans l’internalisation des valeurs patriarcales qui nous sont imposées et le rôle important que nous jouons dans la surveillance et le contrôle mutuels en tant que femmes pour rester dans les limites de la féminité acceptée.
 
Un autre élément complexe de cette discussion est la nature capitaliste des relations hétérosexuelles à travers la région à travers la pratique culturelle généralisée des prix de la dot, toujours payés en sommes d’or exorbitantes. Traditionnellement, la dot constituait un mécanisme de sécurité économique pour les femmes dans des sociétés où elles étaient souvent empêchées d’accéder à la scène publique et manquaient d’indépendance financière. Cependant, le prix de la dot en or rend le corps de la femme plus abordable, et la sexualité devient un matériau achetable dans une relation transactionnelle qui place le pouvoir uniquement entre les mains des hommes. Inversement, s’il ne peut pas réunir la dot adéquate, il est incapable de participer au marché du mariage.
 
Plus tôt cette année, lorsque la Turquie et ses alliés djihadistes ont envahi la région nord d’Afrin, les forces des YPJ étaient à l’avant-garde du combat visant à protéger les communautés chrétienne, kurde, yézide et arménienne de la région. Peu de temps après, le corps mutilé d’une combattante des YPJ nommé Barin Kobanê a choqué le monde. Les seins mutilés, le corps brûlé, exposé et déshabillé de manière obscène, ont traumatisé la communauté kurde qui a été témoin du terrible prix que les femmes paient pour leur résistance aux forces fascistes et colonialistes. Cependant, des protestations de masse ont suivi, des hommes et des femmes portant des pancartes et scandant que le corps mutilé de Barin ne représentait pas la honte mais l’honneur de la communauté, qu’aucune force envahissante ou fasciste ne pourrait jamais prendre l’honneur des femmes kurdes. Ces vues progressistes, qui, des décennies plus tôt, auraient empêché des milliers de femmes de participer à l’activisme politique et à l’autodéfense, encouragent maintenant les femmes à adopter l’idéologie de Barin qui consiste à se protéger contre les forces fascistes et patriarcales.
 
À la fin de 2016, j’étais sur le point de quitter Kobanê, après plus d’un an de vie et de travail auprès du conseil de reconstruction de Kobanê. La veille de mon départ, j’ai décidé d’aller à pied au bureau de Kongreye Star pour dire au revoir à mes amies. Presque en face de leur bureau, j’ai vécu une terrible expérience de harcèlement de rue impliquant deux jeunes hommes à l’arrière d’une motocyclette, ce dernier cherchant à me donner une fessée avant de filer à toute vitesse.
 
J’étais submergée par un sentiment de profonde colère et de dégoût. Je me souviens d’avoir pensé «mais c’est Kobanê, la ville des femmes révolutionnaires, la ville des YPJ. Comment cela pourrait-il arriver ? »
 
Mais la réalité est que le patriarcat est évident partout et vit dans toutes les sociétés.
 
Le combattre et le briser est un impératif moral pour tous.
 
À ce jour, malgré ses limites, le Rojava continue de fixer la barre pour ce que nous devrions viser pour des droits collectifs et fondés sur le genre progressistes pour le Kurdistan d’une manière qui soit organique et rythmée.
 
Cependant, cela ne devrait certainement pas être le point final de la libération du genre.
 

La Turquie a commis des crimes contre l’humanité à Afrin & forcé les Yézidis à se convertir à l’islam

0
ROJAVA – QAMISHLO – Au cours de la troisième et dernière session du Forum international sur le changement démographique et le nettoyage ethnique à Afrin, les participants ont souligné que la Turquie avait commis des crimes contre l’humanité à Afrin, contraint les Yézidis à se convertir à l’Islam et détruit les sanctuaires des minorités religieuses telles que les Yézidis et les Alévis.
 
Les discussions de la troisième session ont montré que la Turquie représentait désormais l’idéologie capitaliste nationale et l’islam radical et s’attaquait à tous les projets démocratiques de la région.
 
Les discussions ont porté sur la nécessité de confronter les organisations légales pour le changement démographique et le nettoyage ethnique pratiqué contre les habitants d’Afrin, décrivant ce que la Turquie est en train de commettre en tant que crime contre l’humanité. Soulignant que la Turquie n’a respecté ni le droit international ni le droit humanitaire lors de ses guerres, en particulier le droit international humanitaire, qui interdit de tuer ou de prendre pour cible des civils, en particulier des femmes et des enfants, en temps de guerre et de conflit.
 
Les discussions ont montré que l’un des plus grands crimes commis par la Turquie contre les minorités d’Afrin consistait à forcer les Yézidis à se convertir à l’islam et à faire la prière islamique, ainsi que de détruire leurs sanctuaires et les sites des Alévis.
 
Les discussions et interventions au cours de la session légale ont montré que l’occupation turque à Afrin était illégale. Par conséquent, la Turquie devait s’engager en tant qu’État membre de l’institution internationale à respecter les pactes et conventions internationaux et la communauté internationale devait reconnaître que la Turquie est un pays occupant.
 
Via ANHA

«Toutes les initiatives & actions militaires à lancer pour la libération d’Afrin sont légitimes»

0
ROJAVA – QAMISHLO – Le Forum international sur le changement démographique et le nettoyage ethnique à Afrin s’est achevé après trois jours de réunions et de sessions.
 
Des représentants de toutes les organisations, partis et groupes ont assisté à la session finale et ont élaboré un document final ainsi qu’un appel à prendre des mesures contre le génocide ethnique et les tentatives visant à modifier la structure démographique de la région actuellement mise en œuvre.
 
La dernière session a également convenu que «toutes les initiatives et actions militaires à lancer pour la libération d’Afrin sont légitimes.»
 
Professeur d’histoire moderne et du Moyen-Orient, Fereh Sabır, expert turc, a lu la déclaration finale du Forum international sur le changement démographique et le nettoyage ethnique à Afrin :
 
« Après l’occupation d’Afrin par l’État turc et ses alliés mercenaires, le Centre d’études stratégiques du Rojava (soutenu par de nombreuses organisations) a commencé à répertorier et à détailler les noms des civils tués et blessés dans la ville, ainsi que les violations des droits de l’homme dans la ville.
 
Le rapport décrit en détail les attaques contre le centre de santé et le personnel, les écoles, les boulangeries, les canalisations d’eau potable, les lieux historiques, ainsi que des attaques sur différents convois d’aide en provenance de régions du nord de la Syrie.
 
L’Etat turc d’occupation et ses alliés mercenaires ont finalement envahi Afrin, pénétrant ainsi sur le territoire syrien dans le but d’inclure cette partie sur le territoire turc. L’occupant et ses alliés mercenaires ont attaqué les citoyens d’Afrin et ont poursuivi des politiques telles que contraindre les personnes à fuir, des enlèvements, massacres, pillages et assimilations.
 
Les noms des villages, villes et autres centres ont été remplacés par des noms en turc, tandis que dans les écoles le matériel éducatif en turc était rendu obligatoire.
 
Les occupants ont également détruit les sites historiques de la région, reflet de la civilisation de la région. En d’autres termes, la structure démographique d’Afrin était en train de changer avec cet ensemble de politiques menées par l’État turc.
 
Le Centre d’études stratégiques du Rojava a ressenti le besoin d’organiser ce forum international en raison du génocide ethnique en cours et de la politique de modification de la structure démographique d’Afrin, ainsi que du silence de la communauté internationale contre le terrorisme et ces politiques.
 
Ce forum visait à rendre compte des violations des droits de l’homme commises par l’État turc occupant et ses alliés mercenaires dans la ville. Nous voulions également présenter ces rapports à la communauté internationale.
 
Le Forum a vu la participation de plus de 150 universitaires, hommes politiques et avocats de la communauté internationale qui étaient à Amudê ou connectés par téléconférence depuis différentes régions du monde.
 
Le Forum a abordé les voies politique, culturelle, économique, sociale et historique de la libération d’Afrin et les méthodes du maintient de la structure démographique.
 
À la suite des évaluations et de la discussion, le Forum a décidé de formuler les recommandations communes suivantes :
 
* Organisation de forums et de congrès dans d’importants centres internationaux et régionaux jusqu’à l’expulsion des occupants d’Afrin
 
* Mise en place d’un comité avec la participation de représentants de différentes identités et croyances afin de suivre les décisions prises dans le forum
 
* Ouverture d’un centre de documentation sur l’invasion d’Afrin par l’Etat turc
 
* Développement du travail diplomatique pour Afrin
 
* Mise en place d’un comité officiel chargé de communiquer les violations des droits de l’homme dans la région aux organisations de droit international et aux tribunaux.
 
* Création d’un organe de presse chargé de divulguer les violations des droits de l’État turc
 
* Soutenir toutes les actions et activités visant à assurer le retour des habitants d’Afrin chez eux. En outre, assurer la restitution des biens pillés dans le cadre du droit routier et du droit international légitimes
 
* Appeler les amis des peuples de Syrie et des Kurdes à organiser des actions et des événements en faveur de la libération d’Afrin
 
* Appel à la fermeture de l’espace aérien syrien afin d’empêcher une autre Afrin
 
* Liste des noms des commandants militaires turcs et des mercenaires à Afrin pour les transmettre aux tribunaux internationaux
 
* Appel aux organisations internationales des droits de l’Homme à fournir une aide humanitaire urgente aux civils qui ont été forcés de fuir Afrin et se trouvent maintenant à Shehba. »
 
Via ANF

Turquie : Selahattin Demirtas restera en prison

TURQUIE – ANKARA – La (in)justice turque a confirmé mardi la condamnation de Selahattin Demirtas à quatre ans et huit mois de prison pour « propagande terroriste ».
 
En septembre dernier, le 26e tribunal pénal d’Istanbul avait condamné Selahattin Demirtas, ancien coprésident du parti démocratique des peuples (HDP), à quatre ans et huit mois et son ancien député, Sırrı Sureyya Onder, à trois ans et six mois d’emprisonnement. Les deux hommes politiques, accusés de « propagande pour une organisation terroriste armée », ont déposé une objection contre ces condamnations.
 
La deuxième chambre pénale du tribunal de justice d’Istanbul a approuvé mardi les peines de prison prononcées contre Demirtas et Onder.
 
Cette décision éclaire arrive deux semaines après celle de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui ordonnait à la Turquie de mettre fin « dans les plus brefs délais » à la détention provisoire de Demirtas, en raison des violations de ses droits, dans le cadre d’un autre procès.
 
Ainsi, la Turquie va prétendre qu’elle aurait voulu respecter la décision de la CEDH de libérer Demirtas mais que celui-ci est condamné dans une autre affaire pour « propagande terroriste ».
 
Via ANF

Une vie dédiée à la liberté & à la résistance à Imrali

0
PARIS – Le Mouvement des femmes kurde en Europe (TJK-E) organise un débat sur la situation du dirigeant kurde Abdullah Ocalan, tenu en isolement total sur l’île prison d’Imrali, en Turquie.
 
Les avocats d’Ocalan et Sukran Sincar, la représentante du TJK-E prendront la parole lors du débat qui aura lieu ce dimanche 9 décembre 2018, à 13 heures.
 
RDV au siège du PCF
Salle : La Coupole
2, Place Colonel Fabien
75019 PARIS 

L’agression contre Afrin est un crime culturel, historique & économique

ROJAVA – QAMISHLO – Les discussions de la deuxième journée du Forum international sur le nettoyage ethnique et le changement démographique à Afrin ont montré clairement que l’attaque contre Afrin était un crime culturel, historique et économique et un génocide qui est pleinement intégré contre les populations d’Afrin et contre les Kurdes en particulier.
 
La deuxième journée du Forum international sur le nettoyage ethnique et le changement démographique à Afrin a comporté trois sessions sur les axes militaire, historique et économique.
 
Après avoir donné les deux conférences, la discussion s’est ouverte devant le public, les discussions les plus importantes ont porté sur l’axe militaire et sur le fait que l’attaque contre Afrin a provoqué une catastrophe humanitaire. Il y a des dizaines de milliers de personnes dans les camps dans les régions de Shehba, mais les médecins sont très peu nombreux et avec l’arrivée de l’hiver, les souffrances des habitants d’Afrin ont augmenté, les réfugiés d’Afrin ont besoin d’aide. En outre, que le régime syrien empêche l’arrivée de l’aide aux enfants d’Afrin résidant dans les zones d’al-Shahba.
 
La Turquie continue son héritage criminel contre les peuples de la région

Les débats de la deuxième session, qui ont porté sur l’aspect militaire du nettoyage ethnique et de l’évolution démographique à Afrin, ont expliqué que, depuis plus de cent ans, les peuples de la région sont déchirés et les Kurdes sont persécutés plus que les autres. Le peuple kurde est toujours déchiré et le meilleur exemple en est ce qui se passe actuellement à Afrin sous l’occupation turque. Les discours ont souligné que la Turquie poursuit toujours son héritage criminel des peuples et ce qui se passe actuellement à Afrin en est la meilleure preuve.

Les discours ont souligné que l’OTAN défend ses alliés, en particulier la Turquie, et que la Turquie détruit Afrin et modifie sa démographie. La Turquie fait ce que Daesh (Etat islamique) n’a pas fait dans les zones qu’elle occupe.

Les discussions ont confirmé que les Kurdes combattaient l’EI, qui constituait une menace pour le monde entier. L’Etat turc a profité de cette opportunité pour lancer une attaque sur Afrin.
 
Les discussions ont montré que la Turquie avait lancé en une journée 72 attaques contre des villages, des villes, des zones et le centre d’Afrin, et que l’agression turque avait coûté la vie à plus de 570 civils, principalement des enfants et des femmes, en plus de blesser plus de 1 570 autres, et a souligné l’utilisation par la Turquie du gaz de chlore, interdit au niveau international.
 
L’aspect historique & culturel du processus de nettoyage ethnique et de changement démographique d’Afrin
 
Les discussions tenues au cours de la session historique et culturelle ont montré que l’État turc était fondé sur l’invasion et le meurtre et qu’il leur enlevait un moyen de s’étendre.
 
Les discussions sur les axes historiques et culturels ont expliqué que l’une des raisons les plus importantes et les plus importantes de l’agression turque sur Afrin est de commettre un génocide culturel contre les Kurdes. La meilleure preuve en est le bombardement des sites archéologiques par l’occupation turque à début de son agression. Et deuxièmement, cibler les civils avec différents types d’armes, dont celles interdits par les conventions internationales comme gaz chloré, pour déplacer les civils.
 
Les discussions ont également porté sur les conséquences de l’occupation d’Afrin, notant que l’occupation turque appliquait les méthodes les plus répressives contre les habitants d’Afrin ; enlèvements, menaces, demandes de rançons et même violations des droits dans le but de déplacer les civils restants dans le canton d’Afrin après l’occupation turque.
 
Le volet économique du nettoyage ethnique et de l’évolution démographique à Afrin
 
Pour la troisième session, qui portait sur l’aspect économique du processus de nettoyage ethnique et de changement démographique à Afrin, la discussion a porté sur le fait que la Turquie ciblait l’économie de la société fondée par les habitants d’Afrin sous l’administration autonome démocratique.
 
Les discussions ont clairement montré que l’économie d’Afrin avait connu une reprise significative au cours des cinq dernières années et que ses exportations d’huile d’olive atteignaient à elles seules 150 millions de dollars par an, sans parler du reste des secteurs.
 
Les discussions au cours de la session économique ont montré que l’agression turque contre Afrin avait pour objectif direct de cibler systématiquement l’économie de la province par des bombardements, des destructions, des pillages et des vols, dans le but de porter atteinte à la viabilité du peuple kurde sur son territoire à Afrin.
 
Via ANHA

Turkification d’Afrin: Les noms kurdes des localités changés, les bâtiments publics transformés en prisons

AFRIN – L’occupation turque suit la politique de turquification dans le canton d’Afrin, qui a été occupé plus tôt cette année, où les noms kurdes des villages, des places (…) ont été changés en turcs et les installations publiques ont été transformées en prisons pour y enfermer les personnes kidnappées.
 
A Afrin, l’armée d’occupation turque viole toutes les conventions internationales et les pactes relatifs aux droits de l’homme en enlevant et en tuant des civils, en procédant à un changement démographique et en suivant la politique de turkification, ainsi que les installations et les écoles publiques ont été transformées en prisons et en quartiers généraux militaires.
 
Depuis le 18 mars dernier, le jour de l’occupation du canton d’Afrin, de nombreux rapports ont été publiés accusant l’occupation turque et ses mercenaires d’avoir commis des violations, les qualifiant de crimes de guerre par de nombreux observateurs et juristes.
 
Les habitants d’Afrin, qui sont réfugiés actuellement dans le canton de Shehba, ont porté plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme au sujet des violations commises à leur encontre, mais la décision de la Cour a été que les plaintes devaient être soumises aux tribunaux turcs. Alors que la Turquie elle-même a commis des violations à Afrin.
 
Tandis que l’occupation a changé les noms de trois villages du district de Bulbul en turcs tels que le village de Kutana en Zafer Obasi, et le village de Qurneh en Onder Obasi, et le village de Qastal Meqdad en Seljuk Obasi.
 
En outre, l’occupation pille et détruit les monuments historiques dans les villages, les districts et le centre d’Afrin, et le drapeau turc est hissé partout.
 
Les écoles et les gares sont devenues des centres de détention
 
Par ailleurs, une source a déclaré que l’occupation turque et ses mercenaires transforment les établissements publics en centres de détention. Dans ce contexte, la source affirme que l’occupation a transformé l’école al-Karama, qui est l’une des plus anciennes écoles de la ville d’Afrin, en prison, où les différents types de torture sont pratiqués et supervisés par des mercenaires Failaq al-Sham et les services secrets turcs (MIT). En outre, il y a aussi des femmes détenues dans les centres de détention.
 
La source a ajouté que l’occupation avait transformé la gare de la région de Rajo en une prison, supervisée directement par les services secrets turcs, et la source a indiqué que des résidents des régions de Rajo, Mobata et Meydana y vivaient, la décrivant comme la pire prison d’Afrin.
 
Perte de la récolte d’olives, l’armée d’occupation empêche son exportation vers les régions de la Syrie
 
Au cours d’une série de vols et de pillages, les mercenaires ont volé la récolte de plus de 1 500 oliviers dans le village de Tallef, dans le district de Janders, et de plus de 1 000 arbres dans les plaines du village d’Amara appartenant aux frères Mustafa, Abdin et Rashid Ibrahim de la ville de Badina dans le district de Mobata. En outre, l’occupation a volé plus de 25 citernes de pétrole à Shaban, dans la localité de Badina.
 
En outre, les mercenaires de l’armée d’occupation turque ont volé les groupes électrogènes du bâtiment de Kokan dans le district de Mobata, dont l’un était dédié à un puits d’eau potable qui alimentait les villages voisins.
 
Kidnappings
 
L’armée d’occupation turque continue de kidnapper les civils, le sort de tous est toujours anonyme. L’armée d’occupation turque et ses mercenaires ont enlevé ces derniers jours Elham Hassen, Ghassan Hassen, Hayat Mohammed Bakr, Mohammed Jerji, Idris Ahmed, Hussein Shaban, Hawar Dahdo, Khalil Mohammed Klein de la ville de Badina, district de Mobata. »
 
Selon une source, le sort d’Hevin Mustafa Ibesh, Hussein Jarou, Anwar Jarou et Haji Abadi Habash reste inconnu depuis des mois.
 
Via ANHA

Recommandations pour protéger les femmes contre les violations turques à Afrin

0
ROJAVA – AMUDÊ – Zozan Ibrahim, docteur en droit civil, professeur à l’Université de l’Euphrate et membre de l’Appel de Genève, a mis en lumière de nombreux violations des droits des femmes à Afrin et formulé plusieurs recommandations pour protéger les droits des femmes à Afrin.
 
Zozan Ibrahim s’est exprimée au cours de la session sur l’aspect des droits de l’homme du nettoyage ethnique et du changement démographique à Afrin, dirigée par Mukhtar Ghobash et à laquelle ont assisté Zozan Ibrahim Mohammed, Daniel Saud, Gérard Chalian et Rami Abdel Rahman.
 
Zozan Ibrahim a évoqué les violations des droits des femmes à Afrin par l’État turc et leur impact sur le changement démographique de la région.
 
Voici le texte de Zozan Ibrahim :
 
« Les unités de protection de la population et des femmes ont libéré le canton d’Afrin des forces du régime syrien. Puis l’administration démocratique autonome a été annoncée dans les trois cantons du Rojava : al-Jazira, Kobanê et Afrin. Les femmes ont pris leur place au sein de l’administration et ont pu jouer un rôle important dans l’administration autonome dans la prise de décision dans les trois cantons.
 
Elles ont également occupé des postes de haut niveau, notamment la coprésidence de la plupart des organes directeurs et des institutions, et le pourcentage de femmes dans tous les comités régionaux des cantons d’al-Jazira, de Kobanê et d’Afrin est de 40%, et l’organe exécutif de l’administration autonome comprend des femmes occupant des postes de haut niveau et des femmes qui participent à la coprésidence des directions cantonales. Elles ont également joué un rôle particulier dans l’édification des fondements démocratiques de l’administration fondée sur l’organisation participative, la mise en place de conseils, d’académies et d’associations pour les femmes, en plus de constituer une force spéciale de femmes pour se défendre contre toute menace.
 
Outre la promulgation d’une loi visant à protéger ses droits et à rétablir sa dignité, cette loi interdit la polygamie et le mariage des mineurs et lui accorde le droit de garde et la juridiction sur les enfants, ainsi que la prévention du divorce par la seule volonté du mari. (1) L’instauration d’une autonomie démocratique avec la participation des femmes a créé un refuge sûr pour toutes les composantes de la région, en plus d’accueillir plus de 300 000 personnes déplacées de différentes parties de la Syrie qui ont fui les conflits dans leurs régions et la peur de la mort et la demande pour la sécurité et la paix.
 
L’Etat turc n’a pas accepté l’idée d’un projet d’administration autonome dans le nord et le nord-est de la Syrie, et a essayé de diverses manières de frapper le projet démocratique et a lancé une guerre dans la région et en coopération avec 20 mille combattants des factions extrémistes islamiques le 20/1/2014 sous le prétexte de combattre le terrorisme.
 
En conséquence, nous aborderons les violations des droits des femmes par l’État turc lors de l’attaque contre Afrin et les violations commises après l’occupation d’Afrin :
 
1- Violations des droits des femmes par l’Etat turc lors de l’attaque contre Afrin
 
Dans le cadre des quatre conventions de Genève, la Turquie est liée par l’application du droit international humanitaire, ou prétendu droit des conflits armés. Cette loi énonce les règles de conduite à suivre dans les conflits armés. Ces règles ont un caractère humanitaire et visent, d’une manière générale, à réduire les souffrances causées par les conflits armés. La loi sur les conflits armés commence par l’idée que les conflits armés doivent avoir lieu. Il ne se soucie pas des causes ou de la justification du différend, ni du fait que le recours à la force par les parties soit légitime ou non.
 
Depuis le début de l’attaque de l’Etat turc et des factions extrémistes islamiques qui lui sont loyales sur la ville d’Afrin le 20/1/2018, la ville est vide de ses habitants d’origine et colonisée par des groupes d’occupation liés à l’Etat d’occupation turc. où ils volent et pillent les biens de la population, et brûlent des vergers, détruisent la nature, violent et modifient le nom des boutiques et des rues, tandis que la violence à l’égard des femmes constituait la partie la plus importante du groupe, leurs corps devinrent le prolongement du champ de bataille la violence psychologique et morale comme moyen d’humilier les opposants et la destruction de communautés entières, et a forcé les femmes à porter le hijab et le niqab, de sorte que la liberté personnelle était limitée.
 
Outre les morts causées par les bombardements, les armes, les tirs de roquettes et d’autres facteurs associés à la mort, de nombreuses femmes ont perdu la vie, touchées par la violence et les déplacements, telles que le manque de services de base essentiels, la faim, la sécheresse, la maladie et la pénurie de médicaments essentiels. et des fournitures. 5) ainsi que le nombre croissant de décès parmi les personnes âgées d’Afrin, car l’État occupant et ses factions affiliées n’autorisaient pas l’entrée d’organisations de secours dans cette localité.
 
2-enlèvement et torture
 
Depuis le déclenchement du conflit à Afrin, les femmes ont été kidnappées à grande échelle, notamment des disparitions forcées, des enlèvements contre rançon ou des trafics. Même en cas de libération de la victime, les enlèvements ont souvent des conséquences graves.
 
Des cas d’enlèvements ont été enregistrés dans 36 cas et leur nombre sera probablement beaucoup plus élevé, de nombreuses familles hésitant à signaler l’enlèvement de leurs filles.
 
3- Violence sexuelle et viol
 
En raison de la sensibilité de ce sujet, il n’a pas été possible d’obtenir des informations et des statistiques précises des autorités compétentes.
 
Selon les statistiques disponibles, le nombre de victimes d’agression sexuelle était de 46 cas.
 
Les violations de l’Etat turc après l’occupation
 
Conformément aux règlements de La Haye de 1907 (articles 42 à 56), à la quatrième convention de Genève (articles 27 à 34) et aux articles 47 à 78, outre certaines dispositions du protocole additionnel et du droit international humanitaire coutumier, Afrin est devenu un domaine occupé par Les forces turques et les factions opposées à la date d’occupation d’Afrin le 18/03/2018. En conséquence, l’État turc et les factions armées qui leur sont fidèles sont tenus à de nombreuses obligations en vertu de ces conventions, en particulier aux dispositions de la convention, qui exiger la puissance occupante pour protéger la position et les droits de l’homme. La Convention oblige également tous les États et toutes les parties concernées à mettre en œuvre la convention face à de graves violations des territoires qu’elle a occupés. Cependant, la Turquie exerce depuis le premier jour de son occupation, que ce soit directement ou par l’intermédiaire de factions syriennes armées, des mercenaires fidèles et affiliés à de nombreux crimes et violations graves sous diverses formes et à l’unité des plus cruels et les plus brutaux, allant du vol au vol en passant par le pillage, l’assassinat, la torture et les attaques déplacements de populations, changements démographiques systématiques et autres crimes, dont la plupart relèvent du droit international humanitaire (crimes de guerre, génocide et crimes contre l’humanité). Cela a été confirmé par des rapports d’Amnesty International 7, Human Rights Watch (8), une fille âgée de deux ans à Afrin qui a été tuée après avoir été violée et assassinée par trois jeunes hommes, au milieu du mécontentement des habitants vis-à-vis de la détérioration de la situation sécuritaire dans la région. (9) La police et les forces de sécurité publique ont trouvé la fillette et sa mère dans une maison du village de Korka, dans la région de Maabtli, dans la ville d’Afrin, au nord d’Alep. Des sources locales dans la ville d’Afrin (nord de la Syrie) ont indiqué que le chef de la ville – La ville d’Afrin «Mahmoud Salo» a attaqué plusieurs femmes dans la ville d’Afrin, la dernière fille mineure et femme enceinte du troisième mois, qui a a provoqué l’avortement de son fœtus et a également visé les professionnelles d’Afrin en raison de leur participation au domaine public, soit par leur travail d’artistes, de médecins, de journalistes ou d’activistes.
 
Par conséquent, il existe un État occupant qui ne traite pas avec la partie occupée et ses habitants conformément à la logique du droit. Ils ont plutôt lancé les éléments armés pour faire ce qu’ils veulent. Les éléments qui adoptent des idées extrémistes, des doctrines religieuses, sectaires et ethniques selon lesquels, la composante kurde à laquelle appartient la grande majorité de la population d’Afrin et qui voient dans la religion yézidie, à laquelle nos frères croient à Afrin, des infidèles séparatistes et des traîtres.
 

Conclusion

En conclusion, et à l’appui de tout cela et en comparant ces articles, lois et accords avec la réalité ou les faits et événements d’Afrin jusqu’au moment de la préparation de ce sujet, nous voyons qu’ils sont identiques, et que ce qui se passe peut être considéré comme des crimes clairs et permanents dans le cadre couvert par ces articles et conventions. Ce qui est plus étrange à notre avis, c’est que la vérification de ces crimes et de leur vérité, la collecte de preuves et le fait que ce qui se passe à Afrin dans son ensemble n’est pas une tâche difficile ou difficile lorsque l’intention et le désir des parties et destinations, des organisations et des institutions internationales sont en place. Il est impératif que ces organismes internationaux ou la communauté internationale assument avant tout leur responsabilité morale et humanitaire face à ce qui se passe à Afrin et qu’ils mènent des enquêtes équitables, impartiales et transparentes en vertu du droit civil, et qu’ils renvoient les dossiers, enquêtes et auteurs de ces crimes aux autorités compétentes, notamment à la Cour pénale internationale.

En conséquence, nous formulons des recommandations
 
1-Des mesures doivent être prises pour empêcher le transfert d’armes et de ressources financières à des groupes qui commettent de graves violations des droits des femmes.
 
2-Prendre en compte les besoins spécifiques des femmes déplacées dans le cadre des programmes d’assistance humanitaire et accroître l’allocation d’un soutien médical, émotionnel et psychologique aux victimes de violences sexuelles.
 
3-Travailler pour former un comité d’établissement des faits et l’envoyer à Afrin pour vérifier les violations du droit international humanitaire, ses sources et ses auteurs, de toute partie, que ce soit de la part de l’État d’occupation turc ou de ses factions armées. La Commission d’enquête, la collecte d’informations et l’identification des suspects et des responsables de ces violations et crimes en vue de leur assurer un procès équitable.
 
4-De contraindre la Turquie, en tant qu’État membre de l’institution internationale, à respecter les pactes et conventions internationaux et à reconnaître à la communauté internationale que la Turquie est un pays occupant l’accomplissement de ses tâches (en tant qu’État occupant) à différents niveaux définis par la Constitution internationale. conventions.
 
5-Demander à la Turquie d’autoriser les médias, les comités, les organisations humanitaires internationales de secours et de défense des droits de l’homme et la société civile à pénétrer dans Afrin, ainsi que de fournir tout le matériel et le matériel de secours nécessaires, et d’assurer une protection et des garanties appropriées aux autorités compétentes. »
 
Via ANHA