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Le cri d’une journaliste du Rojava : « Ceci est un nettoyage ethnique »

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Qamishli, Syrie — Quand ma mère m’a appelé pour me demander où j’étais, je lui ai menti. Parfois, je ne veux pas l’inquiéter, car je rapporte souvent des histoires de lieux qui ne sont pas sûrs. Quand elle a dit: «Prépare-toi à bouger», j’ai réalisé que quelque chose n’allait pas. Qamishli était attaqué. « Tu ne peux pas entendre le bombardement? » Cria-t-elle. Elle habite à Rimelan, une ville à une heure de route, mais elle était ici pour rendre visite à mon frère. Les Turcs visaient mon quartier, a-t-elle dit.
C’était mercredi après-midi, le 9 octobre, le premier jour de l’attaque de la Turquie contre le Rojava, dans le Kurdistan occidental, comme nous l’appelons en kurde. Qamishli, ma ville, était l’un des rares endroits du nord-est de la Syrie à avoir bénéficié d’une paix relative malgré la guerre civile qui a duré huit ans en Syrie.Ces dernières années, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a constamment proféré des menaces contre nous, mais je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il agisse. Les Américains étaient ici et ils ont promis de nous protéger. Donc, les [menaces] d’Erdoğan semblaient dénuées de sens. J’avais tort.

Nous avons d’abord connu des affrontements avec les forces du régime de Bachar al-Assad, puis ce fut à notre tour de faire face aux combattants de l’Etat islamique. Après la formation du groupe en 2014, l’Etat islamique a fait exploser des bombes et planifié des attentats-suicide à Qamishli et dans les villes du nord-est de la Syrie.

Malgré tout, nous n’avons jamais tiré d’obus d’artillerie auparavant. Alors, quand ma mère a appelé, j’avais peur. Tout le monde l’était.

Ce jour-là, le 9 octobre, je rentrais de Serê Kaniyê, à une cinquantaine de kilomètres de Qamishli, quand une frappe aérienne a visé une base militaire située à quelques centaines de mètres du lieu de la manifestation que je devais couvrir environ une demi-heure plus tard. À la suite de la frappe aérienne, nous craignions d’être frappés par une nouvelle attaque d’avions turcs. Tout le monde a fui la scène. Mon collègue Alan, qui est un excellent chauffeur, nous a fait sortir de là en quelques secondes.

Au moment où nous avons atteint Qamishli, il n’y avait personne dans les rues. Tous les magasins étaient fermés. la nôtre était la seule voiture présente dans la zone. Nous sommes ensuite tombés sur une foule de gens rassemblés dans une station-service, où ils espéraient avoir assez de carburant pour faire sortir leur famille, en se rendant à la frontière irakienne ou à la campagne. Il était clair que cette fois, mon monde allait changer pour toujours.

De retour dans mon quartier, je me suis rendue compte que la proximité de mon domicile avec un poste de police rendait la situation très dangereuse. Au cours des deux dernières années, je me suis considéré chanceuse de vivre à côté de la police; D’une part, cela signifiait avoir l’électricité 24h / 24, contrairement à beaucoup d’autres maisons de la ville. Plusieurs personnes du même quartier ont dû faire face à des pannes de courant plusieurs fois par jour.

Maintenant, les choses étaient différentes. À tout moment, ce poste de police pourrait être la cible d’une frappe aérienne et mon domicile serait un dommage collatéral. j’hésitait même à aller prendre des objets dont j’avais besoin, comme des documents et des effets personnels. J’ai décidé de prendre le risque.

Je suis entrée dans la cour et j’ai ouvert la porte métalliquee. J’ai commencé à attraper des choses, à les mettre dans un sac, aussi vite que possible. Je ne me souviens pas comment cela s’est passé, mais je me suis effondrée sur le sol et j’ai commencé à pleurer. «Pourquoi cela m’arrive-t-il ? Pourquoi? » C’était la première fois dans ce conflit de neuf ans que je me sentais si dissociée: brisée à l’intérieur, écrasée. La dernière fois que j’avais eu une telle attaque de panique, c’était après la mort de mon plus jeune frère, qui s’était battu en 2014. Il était allé à Sinjar, dans le nord de l’Irak, avec les YPG, (unités de protection du peuple), pour sauver le peuple yézidi qui se faisait massacré par DAECH.

Je me suis ressaisie. Je devais aller. En éteignant les lumières pour la dernière fois, je savais que je ne reverrais peut-être pas ma maison.

Le 9 octobre, toute la frontière avec la Turquie était attaquée. De Kobanê à l’ouest à Derik à l’est, personne ne se sentait en sécurité. La frontière est une étendue d’environ 800 km de terres principalement plates. En 2018, les Turcs ont construit le troisième mur de frontière le plus long du monde pour les séparer de nous. La première plus longue est la grande muraille de Chine; la seconde est la barrière entre les États-Unis et le Mexique.

Ce jour-là, trois personnes sont mortes et neuf ont été blessées. Je suis allée à l’hôpital Salam à Qamishli pour faire un rapport sur les victimes. Quand je suis arrivé, c’était le chaos. Des dizaines de personnes attendaient dans le hall d’entrée. À l’intérieur, un homme appelé Fadi Habsono était allongé dans une pièce entourée de ses proches. Quand je lui ai demandé ce qui s’était passé, il s’est mis à pleurer. Son épouse, Juliet Nicola, était en opération. Sa vie était sauvée, mais elle était paralysée de la taille aux jambes. Ils sont tous deux syriaques, un groupe ethnique minoritaire chrétien en Syrie.

Cette nuit-là, je n’ai pas pu dormir. Je n’arrêtais pas de penser à ce que je devais faire pour ma famille et mon pays d’origine. Depuis 2011, je suis journaliste et couvre les événements au fur et à mesure qu’ils se déroulent. Lorsque les manifestations contre Bachar al-Assad ont commencé pour la première fois, je devais raconter au monde ce qui se passait, puis les atrocités commises par le régime.

Au même moment, au Rojava, nous construisions notre révolution; nous voulions construire un nouveau système. Nous voulions la démocratie pour notre peuple et briser le système patriarcal qui opprimait les femmes depuis si longtemps. Moi aussi, je souhaitais y prendre part et je suis devenue l’une des premières femmes travaillant dans les médias.

C’était difficile. Je ne peux pas le nier. Mais je me sentais certain d’avoir pris la bonne décision lorsque, le 21 janvier 2014, le système d’auto-administration de Rojava sera officiellement mis en place. Je me souviens encore du parfum de l’air vif d’hiver qui a accueilli son début. Tous les journalistes locaux sont venus couvrir l’événement. La cérémonie d’inauguration s’est déroulée dans le centre culturel d’Amuda, une ville située à environ trente minutes de route de Qamishli.

À l’entrée de la salle, une énorme statue de femme symbolisait la révolution. Sur les murs se trouvaient des portraits des martyrs qui avaient perdu la vie dans la lutte. Jiwan Mohamed, porte-parole officiel de l’administration autonome de Rojava, a commencé à lire la constitution. Puis ses délégués nommés ont prêté serment. Le moment était si plein d’émotion que beaucoup ont pleuré.

Les Kurdes ont été opprimés et persécutés à travers l’histoire, mais nous pouvions enfin être nous-mêmes sans avoir honte. C’était un moment historique et cela me rappelait la république de Mahabad qu’un ancien dirigeant kurde avait établi en 1946 dans la partie iranienne du Kurdistan. Créé avec le soutien de l’Union soviétique, il n’a duré qu’onze mois. Dès que les Soviétiques se sont retirés, les forces iraniennes ont écrasé la république kurde naissante. Le dirigeant kurde Qazi Muhammad a été pendu en 1947, le premier d’une longue série de martyrs.

De la même manière, ce retrait soudain du soutien des États-Unis semblait une répétition de l’histoire. L’annonce du président Donald Trump ayant été tardive, le 7 octobre, je me suis réveillée avec des centaines de messages sur mon téléphone. J’étais choquée, en colère et sans voix. Tout le monde demandait: Que va devenir le Rojava ? Dans la culture kurde, les invités sont si importants qu’ils ont la priorité sur tout. Nous ne mangerons pas pour les nourrir. C’est ainsi que nous avons traité nos alliés américains et qu’ils nous tournaient maintenant le dos. Un proverbe en kurde dit: «Ne crachez pas dans le plat que vous avez mangé.» Les Américains ont craché dans leur plat.

Les conséquences de cette politique à courte vue seront catastrophiques, non seulement pour nous, mais pour toute la région. Cela aura un impact sur la sécurité nationale de nombreux autres pays du monde. Le soi-disant État islamique va se regrouper. Cette guerre ne se poursuivra pas seulement ici, mais avec de nombreux terroristes en fuite, elle frappera le cœur de l’Europe.

Et il y aura une nouvelle vague de réfugiés du nord-est de la Syrie. De nombreux civils essaieront d’aller en Europe à la recherche de la paix et de la stabilité. Après presque une décennie de conflit, nous sommes tous fatigués. Le pire sentiment est que, à Rojava, nous vivions le rêve d’être en paix, après tant de difficultés. Nous devons maintenant entendre le président américain nous appeler des enfants et nous dire qu’il ne s’agit que d’une dispute dans un bac à sable avec la Turquie.

C’est tellement mortifiant d’entendre ces mots. Nous, les Kurdes, avons combattu DAECH / ISIS, le groupe terroriste le plus dangereux du XXIe siècle, au nom du monde entier. Le 28 mars, lorsque nous avons vaincu le califat, je me souviens de tous les chefs d’État occidentaux qui ont félicité nos forces. Où sont-ils maintenant ? Pourquoi autorisent-ils la Turquie à envoyer des groupes djihadistes sur notre pays, encore une fois ?

Le plan d’Ankara est d’éliminer les Kurdes de la région frontalière et, à leur place, de réinstaller des millions de réfugiés syriens, principalement d’autres régions du pays, comme Ghouta près de Damas, Homs et Alep. Ce ne sont pas des Kurdes, ce sont des Arabes. Si Erdoğan réussit dans ce schéma, il y aura un changement démographique vaste et radical. Nous, les Kurdes, serons chassés de chez nous et nous n’aurons nulle part où aller. C’est un nettoyage ethnique.

L’autre possibilité, outre l’occupation turque, est qu’Assad revienne. L’administration autonome du Rojava a passé un accord militaire avec Damas afin de sécuriser la frontière et de tenir la Turquie à distance. Mais qui peut faire confiance au régime? Les hommes de main d’Assad ont été responsables de crimes, et ils doivent se plier le genou avant qu’Assad ne perde la face à tout ce pour quoi les Kurdes se sont battus. Les forces d’Assad sont maintenant entrées dans Kobanê, première ville kurde à déclarer son autonomie par rapport à Damas en 2012, avant d’être libérée de l’occupation de l’Etat islamique à un coût énorme.

Entre-temps, depuis le lancement de la prétendue opération turque « Source de paix », quelque 235 civils ont été tués, dont 22 enfants, et 677 autres blessés. Environ 200 000 personnes ont été déplacées, la dernière crise de réfugiés de la guerre civile syrienne, grâce au président américain. Et que la Turquie gagne ou Assad reprenne le contrôle, des milliers de prisonniers de l’Etat islamique se seront enfuis.

Pour ma part, je crains le retour du régime. En tant que Kurde en Syrie, j’ai été victime de discrimination: j’ai été renvoyée deux fois d’un emploi. Tout d’abord, en 2008, lorsque je travaillais comme traductrice dans une société de négoce, tout en étudiant la littérature anglaise à l’Université d’Alep. Un jour, j’étais assise à mon bureau lorsque des agents du renseignement, vêtus de noir, ont fait irruption dans le bureau. Mon patron n’était pas là et ils m’ont demandé de m’identifier. Dès que je leur ai dit mon nom, évidemment kurde, ils ont secoué la tête. Plus tard dans la journée, mon patron a appelé et a dit qu’ils l’avaient menacé, le forçant à me virer. En réalité, il avait dû les corrompre pour ne pas m’emmener immédiatement en prison. Mon offense ? Enseigner à des amis kurdes à l’université.

Ce jour-là, j’ai réalisé que je n’étais pas syrienne, du moins pas aux yeux de l’État d’Assad. En tant que Kurde, j’étais un citoyen de seconde classe.

Je travaillais comme enseignante la deuxième fois que j’ai perdu mon emploi: je me suis disputée avec une autre enseignante, membre de la même secte alawi que Bashar al-Assad et de l’élite du pays, car elle insistait pour que des insultes à caractère ethnique soient opposées à des Kurdes comme moi. Pour avoir objecté, j’ai été viré.

Au cours des sept dernières années, les Kurdes ont accompli tant de choses – et pas seulement pour les Kurdes. Nous avons construit un système politique, une démocratie de base, dans laquelle tout le monde était le bienvenu et aucune distinction n’était faite entre un Kurde, un Arabe et un Syriaque. Nous avons construit une révolution [protégeant] les droits des femmes qui a inspiré des millions de mouvements dans le monde entier. Tout ce qui pourrait maintenant être perdu.

L’avenir fragile du Rojava est entre les mains de responsables politiques du monde entier. Ces derniers jours, j’ai été témoin des bombardements turcs, des blessures et des morts infligées. J’ai abordé le nouveau problème des réfugiés et raconté l’histoire de personnes vivant sous des tirs d’obus. L’autre soir, je suis allée voir mes parents à Rimelan, une autre ville le long de la frontière. Ma mère préparait des dolmas, tandis que mon père fumait des cigarettes devant la télévision. Il semblait que rien n’avait changé pour eux. Parfois, je suis jalouse de leur vie tranquille. Tant que ça dure.

Ils m’ont demandé comment j’allais. J’ai menti, encore une fois. Je ne pouvais pas leur dire ce que j’avais vu.

Twitter, Facebook, les autres fronts de guerre anti-kurde de la Turquie

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Depuis le début de l’offensive turque contre le Rojava le 9 octobre 2019, de nombreux comptes et pages kurdes ou « pro-kurde » sont censurés sur Twitter et Facebook.
 
Sur Facebook, notre page « Kurdistan au féminin » est interdite de partager des liens depuis le début de l’offensive turque. Cette interdiction étant prolongée quotidiennement, nous ne savons même pas si un jour on pourra de nouveau partager des liens ou si celle-ci sera supprimée comme notre précédente page l’avait été en avril 2018.
 
La semaine dernière, Twitter a suspendu de nombreux comptes, dont celui de l’un des rares journalistes occidentaux à se rendre régulièrement au Rojava et au Kurdistan du Sud, Wladimir van Wilgenburg, a été suspendu pendant plus de 24 heures. Le même jour, notre compte « Kurdistan au féminin » a été suspendu pour plus de 4 jours.
 
Aujourd’hui, c’est le tour du compte Twitter de la représentation du Rojava en France d’être suspendu.
 
Les motifs avancés par Facebook et Twitter pour ces suspensions sont « le non respects de leurs standards ». Mais pour tous ceux qui ont été victimes de ses suspensions abusives, il ne fait aucun doute que l’armée des trolls turcs passe son temps à signaler les comptes spécialisés sur la question kurde et qu’ils font tout pour les faire taire. En effet, quoi de plus naturel pour un Etat de vouloir empêcher que le public voit ses nombreux crimes commis contre les Kurdes ?
 
La Turquie sait que l’information est le nerf de la guerre qu’elle mène contre les Kurdes et chaque fois que quelqu’un ose en parler en public, elle fait tout pour le faire taire. Cela est tout à fait naturel. Ce qui l’est moins, c’est la facilité avec laquelle Facebook et Twitter censurent les Kurdes pour plaire à la Turquie, alors que par ailleurs, la propagande mensongère pro-turque envahit les réseaux sociaux, en plus des médias officiels pro-turcs.
 

Au Rojava, c’est la révolution féministe qu’on assassine

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Les premières victimes de la nouvelle offensive turque contre le Rojava visant à écraser l’autonomie kurde sont les femmes. Ces femmes qui ont combattu le groupe terroriste d’Etat islamique (EI / ISIS / DAECH) d’un côté et ont jeté les fondations de la révolution féminine du Rojava de l’autre.
 
Havrin Khalaf, co-présidente du parti Avenir de la Syrie – tuée sauvagement par des mercenaires islamistes de la Turquie près de Serékaniyê le 12 octobre, en est le dernier exemple de cette haine anti-femme du régime turc.
 
Havrin – violée, torturée et lapidée par les terroristes de la Turquie – a payé cher son engagement politique pour une Syrie pluraliste, féministe et pacifique. Elle a rejoint le cortège des femmes kurdes massacrées par les forces turques et leurs alliés islamistes à l’instar de Barin Kobanê, combattante des unités de protection des femmes (YPJ), dont le cadavre a été mutilé à Afrin par les mercenaires de la Turquie à Afrin en février de 2018.
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L’invasion du Rojava par l’Etat turc, ennemi des Kurdes et des femmes, ouvre une page sombre pour les peuples et les femmes de toute la région. Les droits des femmes chèrement acquis au Rojava et dans le Nord-Est de la Syrie sont menacés d’être écrasés dans le sillon du génocide kurde annoncé par la Turquie.
 
Par ailleurs, le feu vert du président américain Trump à son homologue turc Erdogan pour l’invasion du Rojava, fait renaître l’EI que les Kurdes syriens avaient vaincu sur le champ militaire. Ces membres qui ont pu s’enfuir dans des régions syriennes sous l’occupation turque ont enfilé de nouveaux uniformes pour prendre leur revanche sur les Kurdes en les massacrant, en commettant des féminicides, en pillant leurs biens et en s’installant dans leurs foyers, au Rojava.

Tous ces développement nous font croire que les puissances internationales préfèrent la présence d’islamistes semant la terreur et la barbarie en Syrie plutôt qu’un modèle politique féministe, écologiste et pluraliste qui est un lueur d’espoir pour tous les peuples du Moyen-Orient fatigués de tant d’années de guerre.
 

ROJAVA. Les preuves d’attaques au phosphore turques se multiplient

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SYRIE / ROJAVA – Alors que la Turquie continue ses crimes de guerre et crimes contre l’humanité, l’ONU a ouvert une enquête sur l’utilisation « possible » du phosphore blanc par les forces turques contre les Kurdes du Rojava. L’ONU va avoir l’embarras du choix tant les preuves accablantes d’utilisation d’armes chimiques sont nombreuses.
 
Un journaliste de The Times vient de rencontrer un des victimes d’attaques au phosphore à l’hôpital d’Hasakah. Il écrit : 
 
« Ce n’était pas tant la douleur de la souche sur son épaule – tout ce qui lui restait de son bras droit – qui inquiétait Ali Sher (…). Au lieu de cela, ce sont les terribles brûlures au dos et à la taille qui le font grimacer à chaque mouvement.
 
« J’aimerais que vous puissiez empêcher les animaux qui m’ont brûlé de brûler les autres, plutôt que de simplement prendre ma photo », haleta-t-il, grimaçant alors qu’il se penchait pour me montrer ses plaies étrangement décolorées et profondément piquées, dégageant toujours une odeur chimique.
 
Ce combattant kurde syrien des FDS de 21 ans avait jusqu’à récemment servi aux côtés d’une unité des forces spéciales britanniques contre à l’État islamique en Syrie. » (Reportage d’Anthony Loyd à Hassakah)
 

Le 18 octobre dernier, les inspecteurs d’armes chimiques de l’ONU ont annoncé qu’ils recueillaient des informations suite à des accusations de l’utilisation du phosphore blanc par les forces turques contre les enfants au Rojava, dans le nord de la Syrie, la semaine dernière.

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a déclaré vendredi matin qu’elle était au courant de la situation et qu’elle collectait des informations sur l’utilisation éventuelle d’armes chimiques.

Le Croissant-Rouge kurde a déclaré dans un communiqué que six patients, civils et militaires, étaient à l’hôpital d’Hasakah avec des brûlures causées par des «armes inconnues» et qu’il travaillait pour évaluer ce qui avait été utilisé.

Il a déclaré qu’il ne pouvait pas confirmer l’utilisation d’armes chimiques et qu’il « travaillait de concert avec nos partenaires internationaux pour enquêter sur ce sujet ».

Un expert britannique en armes chimiques a envoyé des photographies d’un enfant gravement brûlé à la torse à Serê Kaniyê (Ras al Ayn).

Qu’est-ce que le phosphore blanc

« Les effets du phosphore blanc sont dévastateurs pour les personnes qui se trouvent exposées. D’abord, les premiers symptômes s’apparentent à des crises d’hystérie, des difficultés de respiration et des contractions musculaires. Ensuite, ses particules pénètrent dans l’épiderme, faisant fondre la chair et les os et causant des brûlures chimiques dans l’organisme », écrivait Bastamag en mars 2019.

#riseup4rojava
#DefendRojava
#NoFlyZone4Rojava

L’ONU enquête sur les allégations d’utilisation d’armes chimiques par la Turquie au Rojava

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Les inspecteurs d’armes chimiques de l’ONU ont annoncé qu’ils recueillaient des informations suite à des accusations de l’utilisation du phosphore blanc par les forces turques contre les enfants au Rojava, dans le nord de la Syrie, plus tôt cette semaine.

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a déclaré vendredi matin qu’elle était au courant de la situation et qu’elle collectait des informations sur l’utilisation éventuelle d’armes chimiques.

Le Croissant-Rouge kurde a déclaré dans un communiqué que six patients, civils et militaires, étaient à l’hôpital d’Hasakah avec des brûlures causées par des «armes inconnues» et qu’il travaillait pour évaluer ce qui avait été utilisé.

Il a déclaré qu’il ne pouvait pas confirmer l’utilisation d’armes chimiques et qu’il « travaillait de concert avec nos partenaires internationaux pour enquêter sur ce sujet ».

Un expert britannique en armes chimiques a envoyé des photographies d’un enfant gravement brûlé à la torse à Serê Kaniyê (Ras al Ayn).

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The Guardian

 

LIÈGE – Mobilisation citoyenne en solidarité avec le Rojava assiégé

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LIÈGE – Ce lundi 21 octobre, les groupes Vega et Vert Ardent soumettront une motion au Conseil communal appelant la Ville de Liège à être avec le Rojava. En effet, l’Etat turc y mène une guerre unilatérale et viole clairement les règles du droit international.
 
Le collectif de Solidarité Liège-Rojava et le centre culturel kurde de Liège appellent à une mobilisation citoyenne pour soutenir cette motion.
 
Rendez-vous derrière l’hôtel de ville de Liège (situé rue de la Violette) à 18h.
Début du conseil à 18h30 et la motion devrait être présentée vers 19h30-20h.
 
TOUTES ET TOUS UNI·E·S CONTRE LA GUERRE !
 
Projet de motion à inscrire à l’ordre du jour du Conseil communal du 21 octobre 2019, à l’initiative des groupes VEGA et Vert Ardent:
 
Solidarité avec le Rojava assiégé
 
Considérant que l’Etat turc vient de lancer une attaque militaire de grande ampleur contre le Rojava, dans le Nord-Est de la Syrie, en contravention flagrante avec le droit international ;
Considérant la présence avérée de troupes djihadistes au sein de l’offensive turque, qui se sont déjà rendues coupables de crimes de guerre, notamment en torturant puis en assassinant, ce 12 octobre, la jeune responsable politique kurde Hevrin Khalaf et son escorte ;
Considérant que l’expérience politique menée au Rojava a permis, jusqu’à cette attaque, à la paix de s’installer sur de vastes territoires d’un pays profondément ravagé, depuis des années, par les exactions de l’organisation terroriste « Etat islamique » et par la guerre civile qui a dévasté la Syrie ;
Considérant que, dans un Moyen-Orient constellé de pouvoirs théocrates et ethniques, le Rojava a mis en place une démocratie laïque, fondée sur l’idée municipaliste plutôt que sur les appartenances culturelles ou ethniques ;
Considérant que le Rojava s’est illustré par une politique particulièrement volontaire d’égalité de genre et d’émancipation des femmes ;
Considérant que ces caractéristiques font du Rojava un espoir et un exemple pour la paix, en Orient comme en Europe ;
Considérant que la Ville de Liège est directement concernée par cet enjeu ;
Considérant que les Forces démocratiques syriennes (FDS), réunissant l’ensemble des forces armées du Rojava, ont rendu un immense service à l’Europe en étant en première ligne dans la lutte contre l’organisation terroriste « Etat islamique » et en obtenant des victoires décisives, dont la prise du siège syrien de l’organisation, Raqqa, au prix de la mort de milliers de combattants ;
Considérant que ces victoires contre cette organisation, comme celles obtenues en Irak, ont fait baisser la menace que celle-ci représente ;
Le Conseil communal :
— Rend hommage aux soldats des FDS tombés pour nous défendre contre le terrorisme islamiste ;
— Témoigne de sa solidarité avec le peuple du Rojava ;
— Appelle le gouvernement belge à prendre toutes les mesures susceptibles de faire cesser immédiatement l’attaque turque contre le Rojava ;
— Demande au Collège communal de prendre les contacts nécessaires à envisager la conclusion d’un jumelage avec une ville du Rojava.

Gulîstan Özer

#DefendRojava #NoFlyZone4Rojava #RiseUp4Rojava

PARIS. Marche kurde contre l’invasion du Rojava par la Turquie

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PARIS – Des portraits d’Havrin Khalaf, des drapeaux des YPJ / YPG, celui du Rojava, du Kurdistan, du PYD… à la main, ce samedi 19 octobre, des milliers de femmes et hommes se sont rassemblés sur la place de la République, à Paris, pour dénoncer l’offensive sanglante turque au Rojava.

De nombreux politiciens et des représentants d’associations kurdes et françaises ont pris place dans le cortège parisien.

Danielle Simonnet, politicienne française de gauche, a rappelé que l’Etat turc attaquait le Rojava pour mettre fin à un modèle politique féministe – dont le meurtre sauvage de la politicienne kurde, Havrin Khalaf, co-présidente du parti Avenir de la Syrie – tuée par des mercenaires islamistes de la Turquie près de Serékaniyê le 12 octobre, en est le dernier exemple de cette haine anti-femme.

Berivan Firat, porte parole et coordinatrice du Mouvement des femmes kurdes en France (TJK-F), a informé le publique des derniers développements qui se sont déroulés au Rojava, tandis que le son des chants kurdes vibrait dans toute la place.

Un cortège féministe a également été formé par des féministes venues en nombre ce jour-là.

Des militantes de la Maison des femmes de Paris et de l’Alliance des femmes pour la démocratie ont rejoint le rassemblement sur la place de la République où des centaines de personnes étaient réunies pour dénoncer les féminicides commis en France, comme pour faire écho aux meurtres des femmes Kurdes au Rojava.

« Nos protestations et nos actions continueront de croître jusqu’à ce que l’état occupant turc se retire du Rojava », a déclaré à la foule par téléphone Nesrin Abdullah, responsable du bureau de la diplomatie du PYD et commandante des YPJ.

Abdullah a ajouté: « Notre résistance continuera jusqu’à ce que l’Etat occupant turc quitte le Rojava. Vous et notre peuple vivant en Europe devez intensifier vos actions et mobiliser les pays européens contre l’occupation. Les peuples résistants l’emporteront. »

Pir Rıza Yağmur, représentant de la Fédération démocratique européenne Alévie (FEDA), a pris la parole sur la place de la Bastille. Condamnant les attaques de l’Etat turc, Yağmur a déclaré : « Ceux qui défendent leur droit, ceux qui défendent leur terre ne sont pas des terroristes ».

Quelques images prises lors de la manifestation d’hier :

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Au secours : les Kurdes ne résistent pas aux frappes aériennes, ni aux armes chimiques !

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Avec la récente offensive militaire turque contre le Rojava, le monde découvre avec effroi que ces héros kurdes, qu’on croyait invincibles, s’écroulent comme des châteaux de carte sous les frappes aériennes turques et qu’ils brûlent comme des feuilles mortes quand on leur balance à la figure des armes chimiques !

Quelle déception pour tous ces naïfs qui pensaient que les combattants kurdes des YPJ / YPG étaient de vaillants guerriers car ils avaient combattu les terroristes de l’Etat islamique (EI / DAECH / ISIS) avec, pour la plupart du temps, uniquement des Kalachnikovs.

Certes, les Kurdes et leurs alliés avaient perdu 11 000 combattants hommes et femmes lors des combats contre DAESH mais cela était dû au fait que DAESH commettaient des attentats suicides contre eux, utilisaient des armes chimiques et qu’il avait des armes plus puissantes, comme des chars etc. pris à l’armée syrienne ou irakienne.

Aujourd’hui, la Turquie vient de casser ce mythe du Kurde invincible grâce à ses avions de combats achetés à ses alliés de l’OTAN et grâce aux mercenaires alliés qui torturent, décapitent et lapident (voir le meurtre abjecte d’Havrin Khalaf, une femme politicienne kurde, près de Serekaniyê, par des mercenaires islamistes lâchés contre le Rojava) ces Kurdes douillets.

Et que dire de ces images d’enfants ou de combattants – dont la peau se pèle comme un oignon après qu’on leur lance un peu de gaz chimique – et qui hurlent de douleur !

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Pour toutes ces raisons, tous ceux qui avaient soutenu les Kurdes et vanté leur soi-disant courage doivent faire leur méa-culpa et remercier Donald Trump d’avoir donné l’occasion à Erdogan de mettre les choses au clair, au lieu de crier aux crimes de guerre etc. et de manifester en soutien aux Kurdes du Rojava.

Et bravo à l’Etat turc d’empêcher qu’on évacue les blessés et les morts à Serekaniyê et qui attaque aussi les secouristes pour exterminer enfin ces Kurdes de trop !

L’image contient peut-être : 3 personnes, personnes assises

(Pour ce qui n’auraient pas compris, ceci un billet « satirique » pour dénoncer le massacre des Kurdes dont le monde se rend complice par son silence coupable.)

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La municipalité de Montreuil soutient les Kurdes du Rojava

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PARIS – La ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a adopté un vœu, mercredi 16 octobre 2019 en conseil municipal, en soutien aux Kurdes du Rojava.
 
Le 9 octobre dernier, la Turquie a lancé sa troisième opération militaire en territoire syrien, contre les combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) et des Unités de protection du peuple (YPG).
 
Solidarité internationale
 
La ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a affirmé son soutien aux citoyens et combattants kurdes victimes de la répression armée et a demandé l’arrêt immédiat de l’emploi des forces armées contre les Kurdes.
 
La commune de Montreuil a proposé au conseil municipal d’approuver le parrainage officiel du maire actuel de Bismil (une ville kurde de Turquie), menacé de destitution.

ROJAVA. La Turquie continue ses massacres à Serekaniyê malgré son « cessez-le-feu »

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ROJAVA – L’armée turque et ses alliés islamistes continuent d’attaquer la ville de Serekaniyê (Ras al-Aïn), dans le nord de la Syrie, et ce, malgré l’annonce d’un « cessez-le-feu » convenu entre les Etats-Unis et la Turquie le 17 octobre dernier. (Un « cessez-le-feu » auquel les Kurdes n’ont pas été conviés.)

Depuis l’annonce du « cessez-le-feu », des dizaines de civils et combattants kurdes ont trouvé la mort dans des bombardements aériens et terrestres turcs contre Serekaniyê où la Turquie est accusée d’utiliser des armes chimiques contre les civils et les forces kurdes.

Amnesty International a également accusé la Turquie de commettre des crimes de guerre à Serekaniyê.

« Les forces turques et leurs supplétifs syriens ont commis lors de leur offensive contre les forces kurdes dans le nord syrien des crimes de guerre, dont des exécutions sommaires et des attaques meurtrières contre des civils », a dénoncé vendredi 18 octobre Amnesty International.

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Un enfant brûlé lors d’une attaque aux armes chimiques à Serekaniyê, selon les médecins

Le 18 octobre, les avions turcs ont frappé le village d’Um El-Xer, à Serekaniyê. Selon les premiers rapports, 5 combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont été tués et 2 autres blessés lors de cette attaque. Par ailleurs, au même moment, les frappes aériennes turques ont fait 8 blessés civils dans le village de Zirgane où les forces kurdes et alliés résistaient aux attaques turco-jihadistes.

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Un des blessés d’Um El-Xer

Le commandement des FDS a déclaré hier que, depuis le « cessez-le-feu » turc, 13 combattants et 5 civils avaient été tués dans des attaques turques.

Aujourd’hui, deux jours après le « cessez-le-feu », Serêkaniyê est toujours assiégé et des civils se font tirer dessus tandis que les blessés sont piégés par les forces  turco-jihadistes.

Les FDS ont déclaré que le vice-président américain, Mike Pence, et le ministre des Affaires étrangères, Mike Pompeo, qui a négocié le cessez-le-feu, avaient la responsabilité de garantir l’ouverture d’un couloir humanitaire permettant de rejoindre les blessés piégés à Serekaniyê.

Le FDS ont ajouté : « Jusqu’à présent, les discussions en cours avec les États-Unis et les promesses faites pour résoudre les problèmes ne sont pas sérieuses.

Nous agissons toujours conformément à l’accord sur la mise en œuvre du cessez-le-feu. Nous appelons les États-Unis à renforcer la pression sur la Turquie pour assurer l’ouverture d’un couloir humanitaire pour Serêkaniyê. »

Hier, un convoi humanitaire venu de Tel Temir pour secourir les blessés a découvert des dizaines de cadavres de civils dans le village de Mishrafa, à l’ouest de Serekaniyê, rasé par les bombardements turcs le 9 octobre.

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Des civils cherchant des cadavres sous les décombres du village de Mishrafa 

PKK à Trump : Nous ne sommes pas coupables de terrorisme ; nous sommes victimes du terrorisme d’État

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« Nous ne sommes pas coupables de terrorisme ; nous sommes victimes du terrorisme d’État. Mais nous sommes coupables de défendre notre peuple », a déclaré le PKK dans sa lettre adressée au peuple américain et au président Trump.
 
La commission des relations extérieures du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a écrit une lettre adressée au peuple américain et au président Donald Trump en réponse aux comparaisons faites entre le mouvement kurde et DAECH dans le cadre de la campagne génocidaire de l’Etat turc contre le peuple kurde au Rojava et dans d’autres parties du Kurdistan.
 
Voici la lettre du PKK :
 
« Au peuple américain et au président Donald J. Trump,
 
Nous refusons que des comparaisons soient faites entre notre mouvement et les voyous inhumains de DAECH. Notre réponse est la suivante : Plus de 40 millions de Kurdes vivent aujourd’hui au Moyen-Orient. À la fin de la Première Guerre mondiale, les puissances extérieures les divisèrent en quatre États autocratiques : L’Iran, l’Irak, la Syrie et la Turquie, où notre mouvement a commencé.
 
Pendant des années, le peuple kurde n’avait demandé à ces gouvernements que les droits démocratiques fondamentaux dont vous jouissez chaque jour : le droit d’exister, de parler sa propre langue, de pratiquer sa propre culture, de participer à la politique en tant que citoyens libres et égaux.
 
« PKK A ÉTÉ FONDÉE POUR RÉSISTER À LA VIOLENCE DE L’ETAT TURC »
 
Chaque fois, ils ont été brutalement soumis: bombardés avec des armes perfectionnées, arrachés de leurs maisons au milieu de la nuit et disparus, emprisonnés et torturés, leurs villages aplatis, et leur langue et leur culture même interdites. Jusqu’à la fondation du PKK en 1978 pour résister à la violence de l’Etat turc contre le peuple kurde, il avait déjà massacré des centaines de milliers de Kurdes dans les régions kurdes de Turquie. Il n’est pas nécessaire de remonter trop loin dans le temps, dans les années 90, l’Etat turc a détruit 4 000 villages kurdes et tué 17 000 Kurdes de manière extrajudiciaire.
 
« NOS EFFORTS ONT ÉTÉ IGNORÉS »
 
Les dirigeants turcs croyaient, comme tant de tyrans à travers l’histoire, qu’ils pouvaient écraser le désir humain fondamental d’une vie libre par la violence et la terreur. Ils nous ont qualifiés de terroristes et de criminels et ont dépensé des centaines de millions de dollars pour amener d’autres pays comme les États-Unis d’Amérique à faire de même, même si leurs forces ont commis des atrocités indicibles en violation de tous les principes du droit international. Nous avons signé les Conventions de Genève et demandé des négociations de paix à plusieurs reprises depuis 1993, sachant que la guerre pouvait mettre fin aux droits des Kurdes. Ces efforts ont été ignorés.
 
« PKK N’A JAMAIS CIBLÉ LES ÉTATS-UNIS NI AUCUN AUTRE PAYS »
 
Le PKK n’a jamais ciblé les États-Unis ni aucun autre pays. Nous n’avons jamais hésité à quitter la table des négociations pour résoudre ce conflit pacifiquement et politiquement. En fait, nous avons déclaré pas moins de huit cessez-le-feu depuis 1993 pour ouvrir la voie aux négociations. Le projet politique du PKK est fondé sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales, la libération du genre, le pluralisme religieux et les droits écologiques.
 
Lorsque DAECH a commencé sa campagne de terreur en Syrie et en Irak, nous savions que nous devions réagir. Le groupe a menacé non seulement les idéaux pour lesquels nous nous sommes battus pendant tant d’années, mais aussi la sécurité de dizaines de millions de personnes. Les États bien armés et bien financés de la région et du monde ont été lents à réagir, pesant le coût de l’action alors que des millions de personnes tombaient sous l’emprise de l’extrémisme.
 
En août 2014, nous avons mené une campagne humanitaire à Sinjar, en Irak, où DAECH commettait des atrocités contre la communauté yézidie que les Nations Unies allaient reconnaître comme un génocide. Les Yézidis avaient été laissés sans défense par le monde, face à un ennemi que les forces régionales n’avaient jusqu’alors pas été en mesure d’arrêter. Notre première unité militaire envoyée dans la région ne comptait que sept personnes. Dès ces débuts, nous avons pu ouvrir un corridor humanitaire vers le nord-est de la Syrie, permettant à 35 000 civils assiégés sur le mont Sinjar d’atteindre la sécurité. Nous avons ensuite uni nos forces pour libérer la région du contrôle de DAECH.
 
« LA TURQUIE N’A RIEN FAIT POUR ARRÊTER LES EXTRÉMISTES DE DAECH »
 
Alors que notre mouvement et notre peuple ont donné des milliers de vies dans ce combat, l’État turc qui nous traite de  » terroristes  » n’a rien fait pour arrêter les extrémistes de DAECH qui terrorisaient des civils innocents dans le monde. L’État turc a attaqué le nord-est de la Syrie avec plus de férocité aujourd’hui qu’il ne l’a jamais fait lorsque DAECH a lancé des attaques internationales à partir d’un territoire situé juste au-delà de sa frontière. Ils ont envoyé des gangs terroristes affiliés à Al-Qaïda pour torturer et assassiner les personnes qui ont vaincu DAECH. Ils voient la simple articulation de l’identité kurde comme une plus grande menace que les groupes qui ont ciblé des innocents non seulement à Sinjar et Kobanê, mais aussi à Paris, Manchester et New York.
 
Beaucoup d’Américains ont vu en mai 2017 comment le président turc Erdogan a ordonné à ses gardes du corps d’attaquer brutalement des manifestants kurdes pacifiques dans votre capitale ; imaginez ce qu’ils font au Kurdistan. Nous ne sommes pas coupables de terrorisme ; nous sommes victimes du terrorisme d’État. Mais nous sommes coupables de défendre notre peuple. Nous pensons que le peuple américain pourra juger par lui-même qui sont les dangereux terroristes de ce monde. »
 

FRANCE. Les Kurdes manifestent pour le Rojava ce samedi 19 octobre

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PARIS – Les peuples du monde sont indignés devant les attaques sanglantes de l’armée turque et ses alliés islamistes contre les populations du Rojava. Partout dans le monde, les gens descendent dans la rue pour que cesse ce massacre et la tentative de nettoyage ethnique visant les Kurdes de Syrie.  
En France, comme partout dans le monde, il y a plusieurs manifestations pour le Rojava ce samedi 19 octobre.
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Paris, où il y aura également un cortège féministe des femmes, Brest, Pau, Mulhouse, Bordeaux, Toulouse, Rennes, Orléans, Lyon, Caen, Saint Brieuc, Lille, Amiens… voici la liste (qu’on mettra à jour avec la confirmation d’autres rassemblements) des villes françaises où il y a des rassemblements en soutien au Rojava :

Pau (64) : 14h30, place Clémenceau
Paris: 15h, Place de la République
Brest (Finistère), 14 30, place de la Liberté
Saint Brieuc : 15h, place Du Guesclin
Lille: 15 h, porte de Paris
Amiens: 15h, Place de la Gare
Limoges: 14:00, Devant la Préfecture
Mulhouse: 14, Place de la Bourse
Toulouse: 11h, Métro Jean Jaures
Marseille: 13h, Canebière
Bordeaux: 14h, maison concitoyens
Lyon: 15h30, place Bellecour
Orléans: 15h, Place du Martroi
Rennes: 13h, Dalle du Colombier
Valence: 14h, place Saint-Jean
Caen: 13h, Place du théâtre
La Rochelle: 13h, place de Gabut