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Journée d’actions mondiales pour le Rojava le 14 décembre

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Les campagnes #Riseup4Rojava, #WomenDefendRojava et #DefendRojava appellent à une journée d’actions internationales pour le Rojava le 14 décembre 2019 sous le slogan « Ensemble contre le fascisme et le patriarcat! – Défendons ensemble la révolution du Rojava ».
 
Voici la déclaration commune des trois campagnes internationalistes :
 
« La guerre d’agression lancée le 9 octobre 2019 par l’armée turque et ses alliés djihadistes contre la Fédération démocratique du Nord et de l’Est de la Syrie a été marquée par une phase de solidarité et de résistance mondiale. Les semaines passées nous ont montré à tous que la résistance des peuples du nord de la Syrie est inséparable de la lutte mondiale contre le patriarcat, le fascisme et le capitalisme. Dans le monde entier, des millions de personnes protestent pour la justice sociale et contre l’exploitation capitaliste. Les manifestations du Chili, de la Bolivie, de la Colombie, du Liban, de l’Irak, de l’Iran, de la Tunisie et de la Catalogne sont unies par l’appel à un monde de justice sociale.
 
Il a été démontré que sans briser le fascisme en Turquie, aucune avancée démocratique dans le Kurdistan ainsi qu’au Moyen-Orient ne peut être garantie. Jusqu’à récemment, le nord et l’est de la Syrie étaient un oasis de stabilité dans le pays. Sous l’Administration Démocratique Autonome (AAD) du Nord et de l’Est de la Syrie, 5 millions de Syriens d’ethnies et de religions différentes – Kurdes, Arabes, Chrétiens (Arméniens, Assyriens, Chaldéens et Syriens), Turkmènes, Tchétchènes, Alévis et Yazidis – ont pacifiquement coexisté.
 
D’une part, c’était et reste la résistance des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) et des combattants d’autodéfense des YPG et des YPJ qui ont forcé l’État fasciste turc et les puissances internationales à limiter l’agression turque par l’accord du cessez-le-feu. D’autre part, ce sont les centaines de milliers de personnes dans d’innombrables villes du monde entier qui ont formé un pont d’espoir vers le Rojava.
 
Les politiques internationales contre le Rojava – qu’il s’agisse de la politique de guerre directe de la Turquie, du soutien indirect des États-Unis, de la Russie et de l’UE ou de l’ignorance d’organisations internationales telles que l’ONU – montrent qu’il existe une coalition internationale contre la révolution au Rojava, visant à détruire l’espoir d’un monde meilleur, créé par la nouvelle démocratie alternative au nord et à l’est de la Syrie / le Rojava et à préserver le statut de colonie internationale du Kurdistan.
 
La construction d’un système basé sur la démocratie radicale, la libération des femmes et l’écologie des habitants du Rojava est une étape historique pour la révolution au Kurdistan et la démocratisation de l’ensemble du Moyen-Orient. Cette victoire a captivé le monde et marqué un nouveau départ pour les peuples opprimés de la région, qui ont mis en place un système de gouvernement autonome qui donne la parole à toutes les communautés de la région. La solidarité internationale avec le Rojava montre que la lutte pour la libération est internationale et sans bornes!
 
La campagne d’extermination massive du régime fasciste turc se poursuit sans relâche. Il s’exprime par des milliers de prisonniers politiques, la destruction du patrimoine culturel mondial, de la nature et des villes kurdes, [de la destitution des élus kurdes] de l’abolition de fait du droit de vote et des attaques et du nettoyage ethnique au Rojava. Ces attaques ont lieu avec le soutien de la communauté internationale des États. Les peuples du nord et de l’est de la Syrie continuent de nous lancer un défi de résistance afin de défendre la révolution et d’en faire le berceau de la démocratie mondiale.
 
Dans cet esprit, nous appelons à une journée d’action internationale le 14 décembre 2019. Portons ensemble notre colère contre la guerre d’agression turque, dans les rues et sur les places publiques. Brisons l’état de normalité. Tant que les meurtres continuent, la résistance doit continuer.
 
Solidarité avec la résistance du monde entier!
 
Ensemble contre le fascisme et le patriarcat! »
 

BORDEAUX. Conférence et concert de solidarité avec les Kurdes du Rojava

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BORDEAUX – Une soirée caritative au profit de l’ONG kurde Soleil Rouge aura lieu à Bordeaux le 8 décembre prochain.
Lors de la soirée, plusieurs invités informeront le public sur la situation actuelle au Rojava et ce qu’on peut faire à notre niveau pour aider le Rojava afin d’empêcher le nettoyage ethnique des Kurdes opéré par la Turquie dans le nord de la Syrie depuis le 9 octobre dernier. La soirée sera clôturée par un concert de musique. 
 
Conférence à 15h30
Rojava, le drame d’un abandon international
 
En présence de :
Khaled İssa, Représentant du Rojava en France
Christine Valain, Responsable communication de l’ONG humanitaire frano-kurde Rojasor (Soleil Rouge)
Badia Hassan, présidente de l’Association kurde Rojava-Gironde
 
Concert de musique kurde à 16h30
Eleonore Fourniau Trio
Ersoj Kazimov (percussions)
Laurier Fourniau (guitare)
Un euro par brunch acheté sera reversé au Rojasor, en plus d’une urne pour dons qui sera installée dans la sale.
 
Entrée à prix libre
 
RDV à DARWIN, l’Eco-Système de la caserne Niel
87 quai des Queyries

Tahir Elçi : La courte vie d’un émissaire kurde de la paix

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TURQUIE / BAKUR – Le 28 novembre 2015, Tahir Elçi, l’avocat et président du barreau d’Amed qui a passé sa vie à défendre le peuple kurde contre la violence et les abus de la machine de répression turque, a été assassiné à Amed.
 
Tahir Elçi (elçi signifie « émissaire » en turc), le président assassiné du barreau d’Amed, a participé au programme « Zone neutre » présenté par Ahmet Hakan à CNN Türk le 14 octobre 2015. Interrogé par Hakan sur la question de savoir si le PKK était une organisation terroriste, Elçi a répondu : « Le PKK n’est pas une organisation terroriste ».
 
Après ce programme, le prestigieux avocat a été exposé à un lynchage médiatique violent. Six jours après le programme CNN Turk, Elçi a été placée en détention. Elçi a été remis en liberté sous contrôle judiciaire et il fut interdit de quitter le pays.
 
Un avocat défenseur des opprimés
 
Tahir Elçi est né à Cizre, Şırnak en 1966. Il a terminé ses études primaires et secondaires à Cizre et a obtenu son diplôme de la faculté de droit de l’Université de Dicle en 1991. Il a travaillé comme avocat indépendant à Amed depuis 1992. Entre 1998 et 2006, il a travaillé comme directeur au sein du barreau d’Amed (Diyarbakir). Au cours de cette période, il a étudié le droit pénal international et les procédures pénales à l’Académie de droit européen en Allemagne et a participé à de nombreuses conférences nationales et internationales en tant que conférencier.
 
Il a représenté les victimes dans de nombreux procès nationaux et devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Il a été membre du comité fondateur de l’Association du barreau de la Turquie (TBB), du centre des Droits de l’Homme pour le conseil consultatif scientifique, de la Fondation des Droits de l’Homme de la Turquie, (TIHV). Il a participé également à la création et au fonctionnement de plusieurs organisations de la société civile. Élu bâtonnier de l’Ordre des avocats d’Amed en 2012, il a continué à exercer ses fonctions jusqu’au 28 novembre 2015, jour de son assassinat.
 
Ahmet Şık, un journaliste d’investigation précédemment emprisonné en Turquie et aujourd’hui député HDP pour Istanbul, avait écrit sur Twitter : « Ils ont choisi d’assassiner Tahir Elçi, au lieu de l’arrêter ».
 
28 novembre 2015 : Un meurtre planifié
 
Le 28 novembre 2015, Tahir Elçi a été tué par balle lors d’une conférence de presse dans la ville kurde de Diyarbakır dans le sud-est de la Turquie. Il était 10h53 quand Elçi a été abattu d’une balle dans la nuque au pied du Minaret aux quatre piliers.
 
Lors de la conférence de presse, Elçi avait lancé un appel au calme dans la ville, au milieu d’une récente vague de violence. Les semaines et les mois qui ont suivi sa mort ont toutefois été marqués par une escalade du conflit entraînant la destruction presque totale de Sur, centre historique de Diyarbakır, une résistance historique, la mort de centaines de civils kurdes et le déplacement de milliers d’autres.
 
Dans une allocution publique prononcée le jour de l’assassinat, le Premier ministre turc de l’époque, Ahmet Davutoğlu, s’est engagé à arrêter les « auteurs inconnus » et a promis que l’enquête de l’État révélerait la vérité avant d’ajouter : « Les assassinats à motivation politique ne seront pas tolérés ».
 
Les autorités turques ont critiqué les affrontements en cours dans la région, et lorsque les enquêteurs sont revenus deux jours plus tard et ont commencé à recueillir des preuves, ils ont bâcle l’enquête.
 
En fin de compte, les enquêteurs ont recueilli 43 éléments de preuve déjà identifiés et étiquetés. Quarante autres pièces, provenant de la zone immédiatement autour du minaret, où Elçi a été assassiné, n’ont pas été recueillies. Des photographies et des images montrent des civils se promenant sur les lieux du crime compromettant les indices possibles. En effet, la balle qui a tué Elçi n’a jamais été retrouvée. Ce n’est que quatre mois plus tard, en mars 2016, que les enquêteurs sont revenus pour effectuer un nouvel examen de deux jours des lieux du crime. Ce qui est peut-être encore plus troublant, c’est que les policiers que l’on voyait clairement tirer leurs armes dans la direction d’Elçi lors de la conférence de presse n’ont jamais été interrogés en tant que suspects potentiels, mais seulement comme témoins.
 
Rapport de l’Université de Londres : La police a tiré sur Elçi
 
Plus tard en 2016, l’Association des avocats de Diyarbakır a chargé le groupe de recherche Goldsmiths de l’université de Londres, Forensic Architecture, d’examiner les preuves en leur possession. Il s’agissait notamment de témoignages, de séquences vidéo, de photographies et de matériel provenant de l’enquête sur les lieux du crime, ainsi que de rapports officiels et indépendants.
 
L’une des premières accusations du gouvernement a été que Elçi avait été tué par des militants du PKK qui étaient armés sur les lieux, ce jour-là.
 
L’examen médico-légale s’est ainsi achevé : « Sur la base de notre analyse, nous avons conclu que les policiers A et D avaient des lignes de tir directes mais partiellement obstruées vers Elçi pendant la période où visiblement ils tiraient. L’un ou l’autre aurait donc pu tirer le coup fatal.
 
Le policier C est le seul policier à avoir eu une ligne de vue dégagée en direction de Tahir Elçi, pendant la période où il a tiré les coups de feu 24, 26, 28, et 29. Lui aussi aurait pu tirer le coup fatal. »
 
Elçi a-t-il reçu des soins de premier secours ?
 
Selon Forensic Architecture : « Après le meurtre, l’une des quatre caméras a continué à enregistrer pendant environ 13 minutes. Pendant tout ce temps, alors que des coups de feu retentissaient par intermittence dans les rues avoisinantes, le corps d’Elçi était étendu sur le sol sans surveillance. Personne dans les environs n’a tenté de vérifier son état ou de lui apporter des soins de premiers secours. 12 minutes et 30 secondes après la fin de l’enregistrement, un véhicule blindé est arrivé et s’est garé à quelques centimètres du corps d’Elçi. Peu de temps après, la caméra arrête d’enregistrer. »
 

Un convoi humanitaire arrive au camp de réfugiés kurdes de Lavrio

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GRÈCE – LAVRIO – Un camion d’aide humanitaire collecté en France est arrivé au camp de réfugiés kurdes à Lavrio, en Grèce, à 60 km d’Athènes.

Lavrio accueille des réfugiés kurdes et turcs depuis plus de 35 ans maintenant. Aujourd’hui, plus aucune ONG, ni le gouvernement grec apportent de l’aide aux réfugiés kurdes qui comptent uniquement sur la solidarité des activistes.
 
Le militant français, Jacques Leleu décrit l’arrivée du convoi humanitaire à Lavrio et la soirée de fête qui s’en est suivie :
 
« Notre 4 ème « convoi solidaire » est arrivé à Lavrio à 17 h. la nuit tombe. La porte est ouverte un mur de carton s’offre aux regards étonnés.
 
L’image contient peut-être : une personne ou plus, personnes debout, ciel et plein air
 
Des dizaines de réfugiés font une chaîne pour décharger les centaines de cartons, les lits médicalisés, les couvertures, les radiateurs et les 5 tonnes de pâtes.
Aucune description de photo disponible.
A 20 h une colonne de plusieurs centaines de kurdes part en manif à travers la ville. Ils fêtent l’anniversaire des 41 ans du PKK. Les slogans dénonçant le fasciste islamiste Erdogan fusent. La soirée continue avec des danses et de la musique.
L’image contient peut-être : 4 personnes, personnes souriantes, personnes debout
Demain vaste programme : En soirée grande fête d’anniversaire des 41 ans du PKK.
Au programme ; prises de paroles, danses, musique. Dans l’après midi, tri des centaines de cartons et préparations de nos futures actions de solidarité en direction des grecs de Lavrio qui subissent les retombées de la crise. le 15 décembre les kurdes des camps vont animer une cantine solidaire sur la place centrale de Lavrio.
L’image contient peut-être : 6 personnes, personnes souriantes, personnes debout
L’image contient peut-être : 4 personnes, personnes debout et foule
Dans la soirée une colonne de réfugiés kurdes apportera au petit hôpital de la ville le matériel médical collecté en France. Ce sont les kurdes trahis par l’ Europe, abandonnés à Lavrio sans aucune aide qui vont offrir à l’hôpital public du matériel médical. Ce matériel deviendra un bien collectif au service de tous (grecs, réfugiés …)
Un immense merci à nos amis d’Entraide internationale et à SECOL pour leur participation.
La solidarité est l’arme des peuples. »
 

La CON-MED dénonce les raids policiers visant les institutions kurdes en Allemagne

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ALLEMAGNE – La Confédération des communautés du Kurdistan (KON-MED) a condamné les raids de la police allemande de 27 novembre visant les institutions kurdes en Allemagne.
 
La police allemande a effectué une descente mercredi au domicile de Sait Ozturk, coprésident de la Fédération des communautés du Kurdistan (FCK), et à ceux de cinq autres dirigeants kurdes, ainsi que dans les locaux du Centre de la communauté démocratique kurde.
 
Outre Öztürk, des perquisitions ont été effectuées aux domiciles de Gulistan Özdemir, Lokman Karaaslan, Rahime Ateş et Dikkat Revsi.
 
La KON-MED a déclaré dans un communiqué: « L’Etat allemand a effectué une descente aux domiciles des cadres kurdes et aux institutions kurdes dans le cadre d’une opération semblant confirmer son lien avec l’Etat turc.
 
Il n’y a aucune justification pour ces raids. Nous voulons déclarer que nous ne les acceptons pas et condamnons ces raids contre le peuple et les institutions kurdes. »
 
Le communiqué a également confirmé que lors des raids menés par des dizaines de policiers un grand nombre d’objets personnels ont été saisis.
 
« La politique de répression contre les institutions kurdes entraînera un regain de tension parmi le peuple kurde, qui subit déjà un processus sensible et subit des attaques.
 
Nous, le peuple kurde, avons créé nos associations afin de vivre notre culture en Allemagne, de nous souvenir de notre histoire, d’éclairer notre société, de protéger notre dignité et de ne pas être assimilés. (…) Nous appelons tous les démocrates, à commencer par le peuple kurde, à soutenir les centres communautaires kurdes. »
 

Tahir Elçi, l’avocat kurde tué il y a quatre ans pour avoir demandé la paix

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TURQUIE / BAKUR – Le 28 novembre 2015, l’avocat kurde et président du barreau d’Amed, Tahir Elçi a été assassiné d’une balle dans la tête. Il avait appelé à la fin des violences entre l’armée turque et la résistance kurde lors d’une réunion publique tenue au pied du « Minaret aux quatre piliers » de Sur.

Quatre ans après cet assassinat odieux, il n’y a eu aucune avancée dans l’affaire Elçi, comme c’est le cas en général en Turquie quand il s’agit d’une victime kurde.

Qui était Tahir Elçi
 
Le 28 novembre 2015, Tahir Elçi, avocat kurde et défenseur des droits de l’Homme, a été tué d’une balle dans la tête alors qu’il appelait à la fin des violences lors d’une réunion publique tenue à côté du « Minaret aux quatre piliers » du Sheikh Matar. Mosquée de Diyarbakir (Amed). « La situation est très mauvaise, mais j’ai bien peur que ce soit pire », avait-il déclaré lors d’une de ses dernières interviews.
 
Dans son discours du 28 novembre, il a appelé au retour des négociations de paix entre le gouvernement turc et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
 
Ses dernières paroles avant son assassinat étaient les suivantes: « Nous ne voulons pas d’affrontements, d’armes et d’opérations dans ce lieu ancien. »
 
Avocat actif dans le domaine des droits de l’homme depuis les années 1990, Elçi (né en 1966) présidait le barreau de Diyarbakır et avait joué un rôle crucial dans les enquêtes relatives aux violations commises par l’État turc dans les régions kurdes.

Les blessés de guerre du Rojava ont besoin d’une aide médical

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ROJAVA – Un physiothérapeute internationaliste décrit son travail auprès des blessés de guerre au Rojava et le grand besoin de personnel qualifié et de matériel médical. Il appelle les physiothérapeutes, ergothérapeutes, infirmières, orthophonistes, techniciens orthopédistes et médecins à venir au Rojava soigner les milliers de blessés de guerre.
 
« Avec le début de la guerre d’invasion de la Turquie, qui est contraire au droit international, je me suis rendu dans le nord-est de la Syrie en tant qu’internationaliste avec une formation en physiothérapie. Je travaille actuellement comme physiothérapeute dans une « Maison des blessés de guerre » au Rojava. Au total, il y en a environ 2500 dans le nord-est de la Syrie. Le nombre de blessés est difficile à estimer, les besoins en soins physiothérapeutiques sont immenses et les conditions de travail ainsi que les soins médicaux sont difficiles.
 
La « Mala Gazî », les « maisons des blessés de guerre », sont des installations des structures autonomes du Rojava. Ils assurent l’hébergement, les soins et la réadaptation des innombrables blessés de guerre. Ce sont des femmes et des hommes courageux des unités de défense des YPJ /YPG qui ont risqué leur vie dans la lutte pour la liberté, l’égalité et l’écologie sociale et ont été blessés.
 
Ces héros luttent non seulement depuis des années contre la tentative de génocide du gouvernement turc de l’AKP d’Erdoğan, mais aussi contre les attaques constantes ses milices alliées et des terroristes islamistes comme le Daech (Etat islamique) et Al-Qaida. Dans les discutions avec les blessés de guerre, il devient rapidement clair que la population kurde ne s’intéresse pas au pouvoir, à la richesse ou à la proclamation de son propre État. Ils exigent simplement d’être reconnus et disent clairement qu’ils font partie de l’État syrien.
 
Il y a dans le monde environ 40 millions de Kurdes qui, en 1916, dans le cadre de l’accord de Sykes Picot, ont été divisés entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie et sont donc devenus eux-mêmes une minorité politique. L’histoire est remplie de catastrophes génocidaires qui ont conduit à la situation actuelle, telles que la persécution des Yazidis ou les attaques au gaz toxique de Dersim en 1938/39.
 
La guerre d’agression actuelle de la Turquie représente une marque particulièrement noire dans l’histoire de la politique mondiale. L’adhésion de la Turquie à l’OTAN, les accords commerciaux avec l’Europe et les décisions politiques actuelles des États-Unis, de la Russie et de l’Union européenne non seulement n’arrêtent pas, mais soutiennent activement cette guerre.
 
Pénurie aiguë de travailleurs qualifiés et de matériel
 
Dans le travail quotidien avec mes patients, divers problèmes très difficiles à résoudre en raison de la situation actuelle surgissent. Il y a une grave pénurie de spécialistes. La relation entre les thérapeutes et les patients est immense et les quelques thérapeutes travaillent durement et de longues heures à différents endroits. La pénurie de spécialistes est encore aggravée par les temps de déplacement parfois longs.
 
La formation des thérapeutes locaux ne répond pas aux normes internationales et les connaissances acquises sont basées presque exclusivement sur la pensée biomécanique-structurelle, c’est-à-dire depuis les débuts de la physiothérapie dans les années 1970. En particulier dans les domaines de la neurologie, de la physiologie et de la thérapie cognitive, il existe des lacunes évidentes dans l’éducation. Les connaissances anatomiques de base semblent rudimentaires. Cela s’explique en partie par un grave manque de matériel pédagogique en kurde et en arabe.
 
La majorité des patients locaux souffrent de blessures par balle qui ont touché la colonne vertébrale, la moelle épinière ou les nerfs périphériques. Les blessures par balle dans la région de la tête sont également fréquentes, avec des conséquences cognitives limitées. Ainsi, les symptômes cliniques les plus courants à traiter sont la tétraplégie et l’hémiparésie avec tous les effets secondaires connus tels que spasticité, contractures et restrictions de coordination. Les lésions nerveuses périphériques et les amputations avec séquelles sont également fortement représentées.
 
Un autre problème est la prise en charge médicale inadéquate des patients, mais aussi avec du matériel thérapeutique pour les thérapeutes. En principe, tout ce qui n’est plus nécessaire en Europe et aux États-Unis se retrouve ici. Ceci s’applique également aux soins prothétiques. A Qamishlo et Hesekê il y a la possibilité de mesurer les membres. Cependant, les prothèses elles-mêmes sont souvent inadaptées et ne sont pas à jour en termes de possibilités techniques et professionnelles. Là aussi, il y a un manque de personnel qualifié. Les aspects financiers et la fourniture de nouveaux matériaux ont également une grande influence sur ce processus.
 
Le voyage en vaut la peine
 
Le Rojava est un modèle de vie sans précédent, unique au monde : une communauté multiethnique et laïque, fondée sur la démocratie, l’égalité et l’écologie sociale, qui stabilise depuis plus de huit ans un creuset d’erreurs politiques au Moyen-Orient, donnant liberté, sécurité et autonomie aux peuples. Aujourd’hui, le Rojava est menacé et vit une catastrophe humanitaire et écologique.
 
Les possibilités d’aide sont multiples. Les temps sont difficiles et la guerre fait rage. Mais pour l’instant, cela vaut la peine de venir ici, non seulement pour aider activement, mais aussi pour apprendre à quoi ressemble une vie libre et autodéterminée. En tant qu’internationaliste sur le terrain, je ne peux que vous conseiller de ne pas vous laisser décourager par les informations. Je me sens en sécurité et je n’ai pas peur, de nombreux endroits sont encore sûrs. Il y a un grand besoin de physiothérapeutes et d’ergothérapeutes, d’infirmières, d’orthophonistes, de techniciens orthopédistes et de médecins sur place.
 
Mais l’Europe a également l’occasion de lutter activement pour la démocratie, l’égalité et la protection de l’environnement. Par exemple, on a un besoin urgent de traducteurs capables de traduire du matériel de formation médicale de l’anglais ou de l’allemand vers l’arabe, le kurde ou le turc.
 
J’aimerais motiver tout le monde à venir ici, à apporter ses propres compétences et à faire l’expérience de ce que c’est que de vivre dans une société autogérée.
 
Salutations solidaires du Rojava ! »
 
ANF

Erdogan veut faire taire toute critique à l’encontre du gouvernement turc sur le sol français

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LYON – L’association Amitiés Kurdes de Lyon et Rhône-Alpes dénonce les tentatives du pouvoir turc de faire taire les voix critiques s’élevant contre l’Etat turc ici en France.
 
Cette dénonciation intervient alors qu’on découvre que le consulat turc de Lyon a contacté le ministère de l’intérieur pour faire annuler une réunion publique qui avait été organisée par les Amitiés Kurdes de Lyon en février 2019 à Villeurbanne. Lors de la réunion, les intervenant avaient évoqué le massacre des civils kurdes par les forces spéciales turques à Cizre en 2016.
 
Voici le communiqué des Amitiés Kurdes de Lyon et Rhône-Alpes :
 
« Erdogan veut faire taire toute critique à l’encontre du gouvernement turc dans la population française et chez les ressortissants turcs. Il qualifie l’association « Amitiés Kurdes de Lyon et Rhône Alpes » de ramification du PKK (considérée comme organisation terroriste par l’Europe) établie à Lyon.
 
Vous trouverez en pièce jointe un courrier du Consulat turc de Lyon porté à l’accusation de « propagande pour une organisation terroriste » contre Tuna Altinel, chercheur en mathématiques exerçant à Lyon et aujourd’hui toujours retenu en Turquie.
 
Amitiés Kurdes de Lyon et Rhône-Alpes est une association qui a pour but de comprendre et défendre les revendications du peuple kurde et de les faire connaitre à l’opinion publique, soutenir et défendre les droits de l’homme et militer pour la paix dans cette région du Moyen Orient.
 
Le 21 février 2019, nous avons organisé une réunion publique à Villeurbanne dans le Rhône pour commémorer les crimes de guerre commis par l’armée turque et ses forces spéciales en 2016 (plus de deux cents morts civils retrouvés calcinés dans les caves de certains immeubles) à Cizre, ville du Kurdistan de Turquie.. Cette réunion publique s’est déroulée au Palais du Travail de Villeurbanne, salle qui nous avait été accordée par la mairie : il s’agissait donc d’une réunion publique déclarée, tout à fait légale, organisée par une association loi 1901 tout à fait légale elle aussi.
 
Lors de cette réunion, Monsieur Tuna Altinel, membre de notre association, citoyen turc enseignant en mathématiques à l’Université Lyon 1 depuis plus de vingt ans, a servi d’interprète franco-turc. Il était par ailleurs signataire de l’appel « Les Universitaires pour la paix » initié par les universitaires de Turquie et demandant un retour à la paix dans le sud-est de la Turquie dont la population est à majorité kurde.
 
M. Altinel a été arrêté en Turquie alors qu’il revenait voir sa famille en février 2019 et son passeport lui a été confisqué. Il a été mis en prison (sans jugement) pour trois mois au motif de sa présence active à la réunion du 21 février à Villeurbanne qui signifiait sa « participation à une organisation terroriste »… Lors d’un premier procès, il a été acquitté pour sa signature de l’appel. Mais il est toujours poursuivi, suite à sa participation à notre réunion publique de Villeurbanne, pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste » (nouvelle qualification d’une première accusation de « participation à une organisation terroriste » formulée lors de son procès le 19 novembre 2019).
 
A l’occasion de ce procès, Tuna Altinel a eu accès au document dont vous trouverez ci jointe la copie. Il nous a autorisé à en faire un usage public. Ce document sensé être à charge pour M. Altinel n’est pas sans nous poser de nombreuses questions, parmi lesquelles :
 
– Qu’est ce qui permet au Consulat général de Turquie à Lyon de qualifier notre association de « ramification du PKK » (« ramification du PKK établies à Lyon, notamment celle désignée Amitiés Kurdes Lyon et Rhône-Alpes ») ?
 
– Qu’est ce qui autorise le Consulat général de Turquie à Lyon à demander à la préfecture du Rhône l’interdiction d’une réunion publique organisée légalement dans une salle attribuée légalement par la mairie de Villeurbanne à une association légalement reconnue ?
 
– Qu’est ce qui autorise le Consulat de Turquie à Lyon (repris par la « Direction générale de la police nationale » turque) à mettre implicitement en cause la mairie de Villeurbanne pour avoir attribué une salle à notre association pour organiser cette réunion ?
 
– Qu’est ce qui autorise la police turque à faire état de documents extraits des réseaux sociaux en France ?
 
Il nous parait (et peut être en conviendrez-vous avec nous) que ces questions méritent réflexion et interrogent sur l’Etat de la démocratie en Turquie. Nous pensons également que ces pratiques (qui mettent en cause, en France, le droit pour une association légale de faire connaitre un point de vue sur la politique du gouvernement turc qui ne soit pas conforme à ce que ce gouvernement pense de lui-même) doivent être connues du grand public français et dénoncées pour ce qu’elles sont : une volonté de faire taire toute critique à l’encontre du gouvernement turc dans la population française et chez les ressortissants turcs. Et peut-être enfin faudrait-il s’interroger sur les pratiques, en France, des services spéciaux turcs qui manifestement mènent avec application et impunément dans notre pays une œuvre de surveillance et d’intimidation des ressortissants jugés comme s’opposant au pouvoir turc et des associations qui leur déplaisent.
 
Nous vous souhaitons bonne réception de notre lettre et de ce document, avec l’espoir que vous leur donnerez, en les rendant éventuellement publics, la meilleure suite possible et que vous exigerez avec nous que les autorités françaises protègent la liberté d’opinion et d’expression que ce soit pour les citoyens français ou étrangers. »
 
Thierry Lamberthod, président des Amitiés Kurdes de Lyon et Rhône-Alpes

Le consulat turc de Lyon qualifie l’association Amitiés Kurdes de Lyon d’une ramification du PKK

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LYON – Un courrier du consulat turc envoyé au ministère de l’intérieur a demandé à ce dernier d’annuler la conférence organisée à Lyon par l’association Amitiés Kurdes de Lyon en février 2019. Le consulat turc accusant les Amitiés Kurdes de Lyon d’être une ramification du PKK considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et l’Europe…
 
Voici la lettre qui nous a été transmise par un membre de l’association Amitiés Kurdes de Lyon :
 
« CONFIDENTIEL RÉPUBLIQUE TURQUE MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
 
Directeur général-adjoint de la sûreté et des renseignements
No. : CIGY-1/2019 23080098
 
Objet : Conférence organisée à Lyon par des ramifications du PKK 27.02.2019 AU MINISTERE DE L’INTERIEUR (Direction générale de la police nationale – Département des relations extérieures) Une lettre provenant de notre Consulat général à Lyon nous signale l’organisation d’une conférence, le 21 février 2019, au salon dit Palais du Travail appartenant à la commune de Villeurbanne au thème « Djizré – Histoire d’un massacre » par des ramifications du PKK établies à Lyon, notamment celle désignée Amitiés Kurdes Lyon et Rhône Alpes.
 
Notre Consulat général a demandé, par une lettre adressée à la préfecture de Rhône, l’annulation de ladite conférence au motif qu’il ne s’agissait aucunement d’un massacre ni d’un crime contre l’humanité mais simplement d’une épisode dans la lutte contre le PKK, organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne, en particulier par la France, depuis 2004 et qu’un tel événement se transformerait en propagande de l’organisation terroriste. Malgré la demande, la conférence a bien eu lieu. L’affiche annonçant l’événement publiée aux pages de réseau social liées au PKK allègue que nos forces de sécurité avaient massacré des civils revendiquant l’autonomie démocratique au cours des opérations menées contre des terroristes du PKK à Cizre au mois de février en 2016. Dans ce cadre, selon nos renseignements, un film documentaire a été projeté lors de la conférence et, par la suite, M. Faysal Sarıyıldız, ancien député de HDP et soi-disant témoin des « massacres », a livré un discours. La totalité de l’événement a été diffusée en direct à la page Facebook de l’association Amitiés Kurdes Lyon et Rhône Alpe. Une recherche conduite par notre vice-consul à Lyon sur « Konsolosluk.net » a révélé un enregistrement selon lequel le fugitif Faysal Sarıyıldız serait recherché par l’Interpol pour des activités clandestines organisées, son passeport étant du reste marqué « annulé ». Pendant la conférence, à laquelle ont assisté environ 40 personnes, Sarıyıldız a fait des allégations, totalement infondées, à l’encontre de notre pays, y compris, celle d’un « massacre » de civils au cours des opérations menées par nos forces de sécurité au mois de février en 2016 à Cizre, qui serait, selon lui, équivalent d’un crime de guerre, tout en reprochant aux pays occidentaux de garder le silence devant la tragédie.
 
Les vidéos de l’événement, partagées sur les réseaux sociaux, montrent Ahmet Tuna Altınel (numéro de la citoyenneté turque : 34423039064) comme présentateur de l’événement servant également d’interprète à Sarıyıldız. Ledit individu est professeur en mathématiques à l’Université Claude Bernard Lyon 1. Il était observateur et personne autorisée à contester au nom de HDP aux urnes organisées par notre Consulat général au campus DITIB les 07 – 19 juin 2018 pour les élections présidentielles.
 
Notre consul général de Lyon rapporte que Ahmet Tuna Altınel est celui même qui avait organisé l’événement et joué un rôle de premier plan durant son déroulement et que, en plus, il affiche une attitude antinational sur les sites du PKK et arméniens. Veuillez s’il vous plait prendre toute mesure nécessaire à cet égard, y compris l’annulation du passeport dudit individu.
 
(signé) Pour le Ministre
 
Pour exécution :
Ministère de l’intérieur – Direction générale de la police nationale – Département des relations extérieures
Ministère de l’intérieur – Direction générale de l’état civil et de la citoyenneté
Pour information : Organisation nationale des renseignements »
Voilà, comment la Turquie essaye de criminaliser les soutiens des Kurdes en France et dans le monde. Si vous aussi, vus êtes scandalisé-e-s par les agissements de la Turquie sur le sol français, exprimez votre solidarité à Tuna Altınel qui est actuellement poursuivi en Turquie et interdit de quitter la Turquie et à l’association Amitiés kurdes de Lyon

MANIFESTATIONS EN IRAN. Les villes kurdes frappées de mesures répressives

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IRAN / ROJHILAT – Lors des récentes manifestations dans les villes kurdes d’Iran contre la hausse du prix de l’essence, de nombreux civils ont été blessés par des forces armées et des agents secrets tirant à balles réelles. De nombreux blessés sont soignés à domicile plutôt qu’à l’hôpital, de peur d’être arrêtés.
 
Maintien des mesures de sécurité exceptionnelles et détention de civils à Marivan
 
Des sources locales ont déclaré au Kurdistan Human Rights Network (KHRN) que « les forces de sécurité masquées ou en civil sont toujours présents à Marivan, contrôlant les passants et inspectant les téléphones portables des gens tout en arrêtant les personnes qui détiennent des photos ou des vidéos des récentes manifestations.
 
Ces forces ont également perquisitionné des cafés-restaurants dans la ville et arrêté des civils.
 
Plus de 200 mineurs arrêtés lors de manifestations dans les villes du Kurdistan
 
Plus de 200 enfants ont été arrêtés lors de récentes manifestations dans les villes de Kermanshah, Javanrud, Sanandaj, Marivan, Saqqez et Bukan, ont indiqué des sources locales au KHRN.
 
Certains de ces enfants ont été libérés sous caution bien que la plupart d’entre eux soient toujours détenus dans la cour des camps des Gardiens de la révolution islamique (les Pasdaran), dans des centres de détention, des bureaux de sécurité et aux Centres correctionnels.
 
Selon des informations, un adolescent de 17 ans, Ervin Ramin, détenu à Marivan, serait tombé dans le coma sous la torture infligée par les forces de sécurité.
 
Poursuite des mesures de sécurité et menace des familles des victimes tuées par les services de sécurité à Javanrud
 
Les funérailles de Kaveh Mohammadi, Mobin Abdollahi du village de Schwankara, Jabar Tajare et Ali (Younis) Firouzbakht, quatre manifestants qui ont tous été tués par les forces de sécurité iraniennes les 16 et 17 novembre ont eu lieu dans différentes mosquées de la ville, ont déclaré des sources locales à KHRN.
 
Selon la source, les forces de sécurité ont menacé les familles de ces personnes de ne pas donner d’interviews aux médias et aux organisations internationales de défense des droits humains sur la façon dont les victimes ont été tuées.
 
Le KHRN avait précédemment rapporté qu’au moins six manifestants avaient été abattus par les agences de sécurité à Javanrud et plus de 25 autres avaient été blessés. Le rapport identifiait quatre des morts comme étant Mobin Abdollahi, Kaveh Mohammadi, Ibrahim Moradi, Ali (Younis) Firouzbakht et Jabar Tajare.
 
Par ailleurs, on n’a aucune information exacte concernant le sort des civils arrêtés à Javanrud.
 

25 novembre, hommage aux femmes qui ont donné leur vie dans la lutte pour une vie libre et sans violence

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Le 25 novembre 1960, les trois sœurs Mirabel furent assassinées en République Dominicaine pour avoir combattu la dictature de Trujillo et son gouvernement fasciste. Trois femmes, qui ont suivi leurs convictions avec bravoure et altruisme, pour se battre pour ce en quoi elles croyaient. Pendant que leurs maris et camarades étaient emprisonnés, les trois sœurs ont été brutalement tuées par le gouvernement Trujillo. Le gouvernement cherchait à réprimer leur lutte, mais le peuple de la République dominicaine était indigné et a intensifié la rébellion contre la dictature de Trujillo. Cela a conduit à son assassinat six mois plus tard et le gouvernement fut renversé.
 
« Nous ne pouvons pas laisser nos enfants grandir dans ce régime corrompu et tyrannique. Nous devons nous battre contre elle, et je suis prête à tout abandonner, même ma vie si nécessaire », a dit Patria, l’une des sœurs Mirabel. « Peut-être que ce que nous avons de plus proche, c’est la mort, mais cette idée ne me fait pas peur. Nous continuerons à nous battre pour ce qui est juste. » (Maria Teresa). La dictature, la répression et la violence ne les ont pas empêchés de lutter pour la justice dans leur pays. En l’honneur des trois sœurs et de leur lutte, le jour de leur assassinat, le 25 novembre, a été proclamé Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
 
Aujourd’hui, en novembre 2019, les forces fascistes et patriarcales tuent et menacent à nouveau les femmes, nos amies, nos sœurs et nos camarades. Les femmes, qui sont à la recherche de la liberté et de la justice, défendant l’espoir d’une société libre.
 
Le 12 octobre 2019, la coprésidente du parti l’Avenir de la Syrie, Hevrîn Xalef [Havrin Khalaf], a été assassinée dans une embuscade. En tant que femme kurde et politicienne, elle s’est battue pour la liberté des femmes et la reconnaissance de l’auto-administration de la Syrie du Nord et de l’Est. Elle a joué un rôle important en partageant la perspective de l’autonomie démocratique et du confédéralisme démocratique en Syrie et, éventuellement, dans tout le Moyen-Orient.
Deux jours plus tard, le 14 octobre, Dayika Aqîde, une mère de Gir kelege, a été tuée quand leur convoi qui dirigeait vers Serê Kaniye a été ciblé par l’armée turque. Elle se rendait à Serê Kaniye pour défendre ses terres, comme bouclier humain. Elle est l’une des nombreuses femmes et mères qui ont construit la révolution du Rojava dès le début, travaillant avec d’autres femmes dans le cadre de l’assemblée des femmes pour la justice.
 
Une semaine plus tard, le 21 octobre, la combattante des YPJ Amara Renas [Aziza Jalal] a été tuée à Sere Kaniye. Son corps a été mutilé par les forces d’occupation, tout comme celui de Barin Kobane, qui avait été tuée pendant l’occupation d’Afrin en février 2018.
 
Ce meurtre rappelle aussi l’assassinat de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez le 9 janvier 2013 à Paris. L’assassinat politique stratégique des femmes, qui ont été à l’avant-garde dans la lutte pour la paix et la justice.
 
Ces cas ne sont que quelques exemples récents où le patriarcat montre son visage le plus abject, où la violence éclate, où tout le système patriarcal devient visible, condensé dans l’attaque d’une certaine femme, dans un certain lieu, dans une certaine configuration historique.
 
Si nous regardons autour de nous, il n’y a aucun endroit, aucun pays où les femmes ne seraient pas confrontées à la violence patriarcale. Dans le monde entier, une femme sur trois a été battue par des hommes et jusqu’à 70 % des femmes subissent des violences physiques ou sexuelles de la part d’hommes au cours de leur vie. Chaque jour, des femmes sont tuées à cause de la violence patriarcale. Les formes de violence varient selon l’histoire, la culture et les conditions de vie. Elle est toujours enracinée dans la même mentalité et le même système. Tout au long de l’histoire du patriarcat, la mentalité de domination s’est exprimée dans les politiques de guerre, d’occupation et de colonisation. Un territoire a été saisi pour découvrir, posséder, contrôler et éteindre. Cette logique se vit dans les détails de la vie quotidienne, mais aussi à plus grande échelle géopolitique. L’invasion de Shengal [Sinjar] par DAECH en août 2014 est un exemple extrême de la logique de domination masculine qui a abouti au meurtre, au viol et à l’enlèvement de milliers de femmes yézidies.
 
La colonisation a toujours cherché à étendre et à assujettir les territoires et les terres de la population autochtone sur tous les continents. La richesse des puissances impériales et coloniales s’est construite par le pillage et l’exploitation des ressources naturelles sur les terres des peuples.
 
Il existe un parallèle entre l’occupation de la terre et l’occupation du corps, de l’esprit et du travail des femmes. Les femmes peuvent être considérées comme la première colonie de l’histoire. Notre corps, notre force, notre travail et notre créativité ont trop souvent servi le système patriarcal.
 
Aujourd’hui et avec les tentatives d’occupation turques, ces politiques se poursuivent. Le pouvoir impérial et capitaliste ne semble jamais en avoir assez, jusqu’à ce que le dernier morceau de terre devienne rentable.
 
C’est la même logique et la même mentalité qui poussent l’occupation turque, la raison pour laquelle aujourd’hui des milliers de personnes dans le nord et l’est de la Syrie sont tuées et contraintes de quitter leurs maisons.
 
Les terres et les gens ont été divisés par les frontières des États qui ont été tracées pour servir et protéger les intérêts du pouvoir. Chaque État-nation a mis en œuvre des politiques d’assimilation violentes, anéantissant la diversité et effaçant les racines et les cultures des peuples. À la suite de ces politiques de division, différents groupes et nations sont devenus antagonistes les uns vis-à-vis des autres, les liens sociaux se sont affaiblis, et la haine et les guerres s’en sont suivies.
 
Afin de lutter contre cette fragmentation et de développer une société vivante fondée sur des valeurs démocratiques, la diversité et l’unité de ces différents groupes et nations doivent être préservées.
 
Mais partout où il y a de la violence, il y a de la résistance. La volonté des femmes de résister et la capacité d’organiser et de créer une vie libre est plus ancienne que le patriarcat. Partout dans le monde, les femmes créent des alliances et appellent à une lutte commune et à des alternatives qui respectent la diversité.
 
Les femmes appellent à la paix dans le monde et veulent un monde où elles et leurs enfants pourront vivre en paix sans menaces quotidiennes et sans pression constante. Un monde où la guerre, la mentalité et la pratique de la violence patriarcale n’ont pas leur place, créant une alternative qui permette aux femmes de développer leur culture, de vivre librement selon leurs valeurs et d’apporter l’égalité aux peuples.
 
Message du Conseil de JINWAR, village des femmes libres
 
 

« La Turquie a tué 176 femmes et détenu 270 autres depuis l’invasion d’Afrin » – VDC-NSY

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SYRIE / ROJAVA / Féminicides – Le Centre de documentation des violations dans le nord de la Syrie (VDC-NSY) a publié un rapport à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, qui est célébrée le 25 novembre de chaque année. Le rapport documente le meurtre de 120 femmes et les blessures de 420 femmes depuis le début de l’invasion militaire turque dans la région nord-ouest d’Afrin en Syrie le 20 janvier 2018 et la campagne militaire dans le nord-est du pays du 9 octobre 2019 au 24 novembre de cette année.
 
Le rapport contenait des informations sur le meurtre de 56 femmes par les gardes-frontières turcs à la frontière syro-turque. Ces femmes cherchaient refuge en Turquie alors qu’elles fuyaient les combats dans leur pays, ainsi que sur le meurtre de 83 enfants de moins de 14 ans sur les 445 réfugiés tués depuis mars 2011. Le centre a documenté la blessure de 120 réfugiés sur les 416 qui s’étaient réfugiés vers les frontières turques.
 
Le centre de documentation a également révélé que la Turquie et ses groupes d’opposition armés alliés ont emprisonné 270 femmes sur les 5 678 personnes arrêtées depuis mars 2018, où le sort de la moitié d’entre elles est toujours inconnu. Début novembre, les groupes armés soutenus par la Turquie ont arrêté 12 femmes.
 
Au moins 6 cas de torture et d’exécution de femmes ont été documentés, dont l’assassinat de la politicienne kurde Hevrin Khalaf par le groupe Ahrar al-Sharqiya de l' »armée nationale » formée par la Turquie. Outre l’exécution de deux infirmières d’une équipe médicale du Croissant Rouge kurde sur une route de Tal Abyad, le 12 octobre, et la capture d’une combattante des unités de protection des femmes (YPJ), Cicek Kobani, qui a été traînée par des hommes armés liés à Failaq al-Majd, ainsi que la mutilation du corps d’Amara, une combattante des YPJ, à Ein Issa.
 
Le centre a documenté la détention d’une travailleuse du Croissant-Rouge qui a été filmée par des membres du groupe « Sultan Murad », qui menaçaient de la tuer.
 
Le Centre de documentation des violations a déclaré que le 15 novembre, une jeune Kurde, Roya Hanano Mustafa, originaire du village de Ghazawa, dans la campagne d’Afrin, a été enlevée par des hommes armés que l’on croyait être membres de Failaq al-Sham. Il a été confirmé que les parents de la jeune fille ont fait l’objet de chantages et de menaces répétés de la part des militants de Failaq al-Sham, la famille accusant le commandement de cette milice d’enlever leur fille pour demander une rançon.
 
Le 16 novembre, la police militaire a arrêté une femme et trois personnes dans la ville d’Afrin (Farhad Sheikh Abdi, Said Gharib Hesso et son épouse Ghalia Hassan), et les ont emmenées dans un lieu inconnu, selon le centre. Sherine Abdel Kader a également été arrêtée pour avoir porté plainte contre les groupes d’opposition armés qui avaient volé la voiture de son mari Kamiran Manan Ali. Son mari avait perdu la vie à la suite de l’attentat à la bombe du 12 juin contre le marché Al-Hal à Afrin. Dans le centre-ville d’Afrin, la police militaire a arrêté 7 personnes, dont 6 femmes (Khadija Qara Ali, Amina Qara Ali, Hayat Qara Ali, Fadela Mohammed, Fadela Krikou et Fadela Seydou). Le Centre a indiqué que deux d’entre elles (Fadila Kreiko et Hayat Qara Ali) ont été libérées par la suite en raison de la détérioration de leur état de santé, tandis que le sort des autres femmes reste inconnu.
 
24 novembre 2019