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Célébrations du Newroz en temps de coronavirus

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KURDISTAN – Le Parti démocratique des peuples (HDP) a appelé les gens à célébrer le nouvel-an kurde Newroz depuis les balcons ou les fenêtres cette année, à cause de l’épidémie de coronavirus.

Le HDP a publié une déclaration dans son compte Twitter invitant les gens à célébrer Newroz depuis leurs balcons, fenêtres, maisons le 20 mars.

Cette année, les célébrations de Newroz ont été annulées conformément aux instructions de l’OMS pour éviter les réunions de masse publiques qui contribuent à la propagation du coronavirus.

Le HDP a utilisé le hashtag #NEWROZHERYERDE (#NEWROZEVERYWHERE) pour appeler les gens à «célébrer le Newroz sans risquer notre santé et celle de toute la communauté. Le 20 mars 2020, à 20 h 20, nous célébrerons Newroz dans nos maisons, fenêtres et balcons avec nos lumières, tililis et chansons. »

ROJAVA. La population kurde d’Afrin tombée à 18% après l’occupation turque

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SYRIE / ROJAVA – En deux ans d’occupation turque, la population kurde d’Afrin est tombée à 18%. L’organisation des droits de l’Homme d’Afrin a présenté un rapport sur le nettoyage ethnique et d’autres violations des droits commis par la Turquie et ses gangs à Afrin.
 
En mars 2018, Afrin a été occupée par l’État turc et ses gangs alliés. L’organisation des droits de l’Homme d’Afrin a présenté un rapport sur les violations des droits au cours des deux dernières années. Le rapport a été lu publiquement par Heyhan Ali dans le camp de Serdem à Shehba.
 
Selon le rapport, plus de 300 000 habitants d’Afrin ont été déplacés par l’invasion turque vers le canton voisin de Shehba et d’autres endroits en Syrie. La population kurde d’Afrin est tombée à 18%. Au cours du changement démographique, des djihadistes d’Idlib et d’autres régions ont été installés avec leurs familles à Efrin.
 
Politique de turquification
 
Heyhan Ali a expliqué que la « politique de turcification » progressait à Afrin. Des endroits et des rues ont reçu des noms turcs. Par exemple, le carrefour Kawa, dont le nom fait référence au Kawa le forgeron du mythe du Newroz, a été renommé le Carrefour des rameaux d’olivier. « Rameau d’olivier » était le nom que la Turquie avait donné à son opération d’invasion il y a deux ans, ce qui était contraire au droit international. Aujourd’hui, des cours de turc sont dispensés dans les écoles d’Afrin. Selon le rapport, les nouveaux uniformes scolaires représentent « la culture turque ». Des portraits du président turc Erdogan sont accrochés à de nombreux lieux publics. Des cartes d’identité turques sont imposées aux habitants d’Afrin.
 
6 200 personnes enlevées
 
À Afrin, selon l’organisation des droits de l’Homme, 6 200 personnes ont été enlevées de force. Le sort de 3 400 victimes d’enlèvement est inconnu.
 
Viols/agressions des femmes
 
Les femmes sont particulièrement touchées par le régime d’occupation à Afrin. L’organisation des droits de l’Homme a documenté 61 cas d’agressions de femmes. Le taux de suicide des femmes a également augmenté depuis l’occupation. Trois femmes se sont suicidées après avoir été agressées par des djihadistes.
 
553 civils tués
 
Selon le rapport, 553 civils ont été tués par des attaques directes de l’État turc et de ses mandataires djihadistes. 55 des victimes ont été tuées sous la torture.
 
200 000 oliviers abattus
 
Le rapport indique que non seulement la population civile et ses biens sont touchés par les attaques systématiques, mais aussi la nature, les sites historiques et les lieux de cultes. Heyhan Ali a déclaré que plus de 200 000 oliviers ont été abattus et 11 000 hectares de terres cultivées brûlées: « La nature verte d’Afrin est devenue un désert. Les troncs d’arbres ont été amenés en Turquie pour être recyclés. »
 
75 sites historiques pillés
 
Selon le rapport, 75 sites historiques ont été pillés par les forces d’occupation. Des dizaines de mosaïques ont été supprimées. En outre, 15 tombes, qui étaient sacrées pour diverses communautés religieuses, ont été détruites.
 
Sous les yeux de la communauté internationale
 
Heyhan Ali a conclu en soulignant que ces crimes ont lieu aux yeux du public mondial. L’organisation des droits de l’Homme a appelé l’ONU à assumer sa responsabilité et à retirer l’État turc avec ses mandataires djihadistes de Syrie.
 

CORONAVIRUS. Changeons de sujet, parlons de sexualité chez les Kurdes

(English version here) En ces jours pas comme les autres, où le coronavirus nous a emprisonnés dans nos foyers et chaque jour qui passe nous apprend de nouvelles règles à respecter, on s’est dit qu’on allait parler de la sexualité chez les Kurdes pour changer de sujet.

Cela faisait un bout de temps que je voulais écrire autour d’un des tabous kurdes qui est la sexualité, notamment celle des femmes. Surtout, après avoir discuté avec Diako Yazdani – le réalisateur du documentaire « Toutes les vies de Kojin » ayant pour sujet l’impossibilité d’exister en tant qu’homosexuel au Kurdistan du Sud – et Ercan (Jan) Aktaş – un gay turco-kurde, défenseur des droits des LGBT+ et objecteur de conscience.

En écoutant Diako et Ercan critiquer la société kurde pour son « rejet » de l’homosexualité, j’avais l’impression qu’ils ne se rendaient pas compte que même la sexualité « classique » était tabou chez les Kurdes, que chacun voyait le midi à sa porte. Alors, j’ai décidé de faire une mise au point en tant que Kurde ayant souffert de son identité de femme et de ce que signifiait la sexualité pour elle.

Je suis née dans une famille nombreuse de paysans kurdes dans une région montagneuse du Bakur (Kurdistan du Nord). Depuis toute petite, je me suis heurtée à l’injustice liée à l’inégalité entre les hommes et les femmes. Même quand il s’agissait de parler, les femmes/filles ne pouvaient utiliser certains mots, comme « lo » pour héler un homme/garçon. Je m’en suis rendu compte de cela quand j’avais 7-8 ans : j’avais interpellé deux garçons qui avaient quelques années de plus que moi et avec qui je gardais les animaux au milieu de champs de blé. Je les avais hélés ainsi pour leur montrer le nid d’oisillons que j’avais découvert. Ils s’étaient regardés en souriant, sans rien dire, mais le message était passé. Par la suite, j’ai bien vu que les filles n’interpellaient jamais les garçons de cette façon et que, si c’était le cas, c’est que la fille voulait transgresser cette règle dans un jeu de séduction verbal avec l’élu de son cœur…

Une des nombreuses injustices que j’ai subi à cause de mon genre, que je n’ai pas choisi, c’était le tabou concernant la sexualité chez les filles/femmes. Elles ne pouvaient pas parler de relations amoureuses, ni même des règles qu’elles avaient. Pour l’anecdote, quand j’ai eu mes règles pour la première fois, à 12 – 13 ans, je ne savais pas quoi faire et ce que cela signifiait. Ni ma mère, ni ma grande sœur qui avait 7 ans de plus que moi ne m’en ont jamais parlé. J’étais anxieuse, pensant que je saignais car 2 jours avant, un garçon m’avait donné un coup de pied au coccyx lors d’une bagarre entre enfants… Alors, j’ai pris en cachette un bout de tissus dans un baluchon de vêtements que j’ai utilisé comme serviette hygiénique.

Le lendemain, j’ai osé dire à ma mère ce que j’avais, en lui rappelant que c’était après le coup de pied reçu au coccyx. Elle a dit « montre » mais n’a rien dit ensuite sur ce que je devais faire etc. Deux jours après, elle m’a demandé si je saignais encore. J’ai menti, en disant que non. Par la suite, ce fut la mission impossible pour laver, sécher et cacher ce bout de tissus qui me servait de serviette hygiénique. Un jour, j’ai eu l’idée de le cacher dans le creux d’un des troncs qu’on avait dressés pour faire un enclos autour de notre petit jardin. Pendant l’été, je le retrouvais avec des traces de limaces qui s’étaient promenées dessus, et pendant l’hier, il était gelé… (10 ans après, quand j' »éduquais » ma petite soeur pour qu’elle soit prête et sache quoi faire le jour où elle aura ses règles, ma mère a dit « Oh, j’ai eu tant d’enfants, j’ai plus de 50 ans et je n’ai jamais parlé de règles. Vous, vous en parlez sans honte ! » Ma pauvre mère qui n’a pas eu autant de « chance » que moi, finalement !)

Un soir, j’ai eu mes règles, sans m’en rendre compte. En me levant du coussin où j’étais assise, j’ai vu une énorme tache de sang. Mes parents étaient présents également. Ma mère a dit à mon père « Viens, on va chez H. » et ils sont partis en catastrophe, pour que je puisse faire disparaître cette tache qui devait restée invisible…

Assez tôt, la société traditionnelle kurde m’a fait comprendre qu’à cause de mon organe génital féminin, je valais moins que rien. Cela m’a traumatisée à vie. J’ai haï mon corps de femme que je n’avais pas choisi. J’ai méprisé le rôle donné aux femmes : Se marier, faire des enfants, s’occuper du foyer. Je voulais être tout, sauf une telle femme. Je me suis lancée dans les travaux réservés aux hommes : couper du bois, creuser la terre, faucher le blé, porter des charges lourdes sur le dos… (Mon corps en a pris un bon coup au passage…) Et quand je recevait des commentaires du genre : « Tu bosses comme un homme », je leur répondais que c’était des tâches qu’on pouvait réaliser avec nos mains et non pas un pénis !

Et la sexualité à « proprement » parler ?

Chez nous, une fois pubères, les filles ne pouvaient pas sortir librement pour aller chez les voisins, sauf si les voisins étaient des tantes, oncles, et on en avait des tantes et des oncles, grâce aux grand-parents qui avaient presque 10 enfants ! La virginité des filles jusqu’au mariage était (l’est encore aujourd’hui) une règle absolue à ne pas déroger pour ne pas « salir l’honneur » de la famille, tandis que les garçons peuvent sauter sur tout ce qui bouge, sans que cela pose un problème quelconque à qui que ce soit. Si par malheur, une fille transgressait cette interdiction, on la mariait avec un veuf ou un homme qui avait un handicape car elle avait perdu de sa « valeur » en perdant sa virginité. Dans certains cas, il arrive qu’elle soit tuée dans un crime d’honneur par sa propre famille pour « laver l’honneur perdue » de la famille ou qu’elle se suicide à cause de la honte qu’elle ressent.

Un jour, on parlant des préparatifs du mariage d’un de mes frères, j’avais dit en riant à mon père que j’allais fuguer avec un garçon pour échapper aux corvées du mariage, et que ce garçon ne serait ni un cousin, ni même un Kurde, que ce serait un Gitan ou un Noir car ces deux catégories de personnes avaient une image négative auprès des Kurdes à cause du racisme. Connaissant mon côté rebelle et provocateur, mon père s’est contenté de sourire et a dit qu’il se chargerai lui-même des préparatifs de mon mariage, que je n’avais pas à me soucier de cela.

Un autre jour, en discutant avec une copine – dont la nuit de noce s’était transformée en cauchemar car elle n’avait pas saigné à cause de son hymen  trop élastique- je lui ai dit que je trouvais honteux que les filles soient dans l’obligation de rester vierges jusqu’au mariage mais que les garçons n’avaient pas ce genre de règles à respecter, avant d’ajouter que j’allais moi-même déchirer mon hymen pour ne pas laisser le premier homme que j’aurais dans ma vie pavaner en disant que j’étais restée vierge pour lui. C’était un sort que m’avait réservé la nature et qu’il n’avait pas à en tirer une fierté ou satisfaction.

Le mariage également est très réglementé pour les filles. On ne se marie pas avec n’ « importe qui ». Il faut que ça soit quelqu’un de la communauté, voire un cousin. Mais les garçons peuvent sortir ou se marier avec des Martiennes, si ça les chante, car ils n’ont pas d’ « honneur » à protéger. C’est aux femmes de s’en charger, comme pour tout le reste d’ailleurs en ce qui concerne la vie domestique… et ce, chez tous les Kurdes : musulmans, sunnites, yézidis, alévis.

L’âge « idéal » pour marier les filles était de 18 – 25 ans. Au-delà de cette limite, vous étiez une vieille fille, bonne pour la casse. Aujourd’hui, cette limite a été repoussée légèrement pour les filles qui font des études supérieures, mais cela n’empêche pas les familles de les pousser à se fiancer, de préférence avec un proche, et de se marier le plutôt possible pour faire des enfants avant que l’horloge biologique de reproduction ne s’arête.

Comme je rejetais toutes les règles qu’on m’imposait à cause de mon genre, ma mère se lamentait régulièrement, disant que les gens allaient lui faire des reproches en disant qu’elle n’avait pas était capable de m’élever comme il faut.

Moi, femme, kurde, exilée, j’ai outre-passé tous ces interdits (même si je n’ai finalement pas déchiré moi-même mon hymen, ni me mariée avec un Gitan ou un Noir, pas encore !). J’ai reçu des coups, subi des traumatismes, mais je n’ai rien lâché. J’ai eu une vie sexuelle « libre », sans être mariée. Mais j’ai mis des années avant d’avoir du plaisir charnel, entre des maux de ventre et des règles douloureuses. Mais j’ai enfin réussi à me (dé)construire toute seule, envers et contre tous, dont ma famille.

 

Il m’a fallu des années pour me faire accepter des miens telle que je suis, mais j’y suis enfin arrivée. Je me considère comme étant une femme plutôt libre et les mots et l’humour me sont d’un secours inestimable pour continuer dans la vie, malgré mes blessures multiples. En espérant que ce témoignage aidera d’autres filles/femmes kurdes à ne plus se sentir coupables de ne pas entrer dans les moules-prisons qu’on a fabriquées pour elles.

A ma grande sœur dont j’entendais les pleurs silencieux avant son mariage, qu’elle avait accepté car elle avait plus de 25 ans. J’aurais aimé te consoler mais je ne savais pas comment.

A toutes les filles/femmes kurdes brimées dans leur vie sexuelle

A mes chenapans d’enfants

A mon cœur qui m’a fait voir des vertes et des pas mûres

A mes amours du passé-présent-futur

Keça Bênav / La fille sans nom (en kurde, Bênav signifie « sans nom » et Keç « fille »)

GRÈCE. Les camps de réfugiés kurdes de Lavrio à l’heure du coronavirus

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GRÈCE – Le militant français, Jacques Leleu est actuellement auprès des réfugiés kurdes de Lavrio, en Grèce. Il dresse un tableau sombre des camps des misères menacés par l’épidémie du coronavirus et les mesures que les militants ont prises pour protéger les réfugiés…
 
« Préambule: nous ne pouvons pas nous rendre compte de ce qu’est la vie dans des camps surpeuplés. Les restrictions imposées à ces camps rendent la vie encore plus difficile (invivable). Le danger que représente l’entrée du virus dans les deux camps de Lavrio est un enjeu de vie et de mort, encore plus angoissant que dans les quartiers Lavrio.
 
350 enfants et adultes vivent (dans le camp principal) dans un espace restreint ou chacun croise à chaque seconde un colocataire. La distance de prévention d’un mètre est impossible à respecter. La prévention et la protection des habitants des camps est irréaliste malgré les mesures que je vais exposer ci-dessous.
 
C’est pourquoi je vais essayer de tenir (ponctuellement) une chronique sur le vécu des camps.
 
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Athènes est une ville morte. Tous les camps de réfugiés sont fermés. Interdiction d’entrer et de sortir. La question du ravitaillement n’est pas résolue.
 
Les deux camps de Lavrio sont pour le moment une exception. La police demande aux kurdes de ne pas sortir des camps. Pour autant ils ne sont pas fermés. Nous pouvons craindre que la mesure de fermeture totale soit aussi appliquée à Lavrio
 
C’est pourquoi nous avons décidé d’agir rapidement pour fournir 45 jours de nourriture de base aux 500 réfugiés des deux camps.
 
Comment faire pour que le « convoi solidaire » achète de la nourriture et du matériel ? Les 39 précédents achats et livraisons étaient faits par les militants du « convoi ».
 
La solution, donner rendez vous à nos amis kurdes sur un parking en respectant les bonnes distances de contact.
 
C’est pourquoi , pour la première fois en 4 ans, vous ne pourrez pas voir des photos d’illustration des achats et de la livraison.
 
Nos amis kurdes nous ont communiqué la liste des achats effectués:
 
– 300 kg de riz, 200 kg lentilles, 150 kg haricots ….
– 30 kg de thé, 40 kg de sucre,
– 80 litres de savon liquide
– 160 litres d’eau de javel,
– 60 litres de liquide vaisselle,
– 60 kg de lessive en poudre
– 600 gants en latex
– 240 litres d’huile
 
Il reste 1 tonne de pâtes de notre dernière livraison de décembre
 
Pour assurer la prévention fasse au virus nous devons renouveler les achats de produits d’hygiène : eau de javel, savon liquide, gants ….. Il nous faut trouver rapidement 1000 euros pour ces achats de base.
 
Des amis pneumologues ont établi un plan de prévention en 7 points pour « tenter » d’éviter l’entrée du virus dans les deux camps:
 
1 – laver les mains avec du savon à minima 10 fois par jour
2 – désinfecter , plusieurs fois par jour, à l’eau de javel les poignées de portes, les sanitaires, les douches, les chambres, les rambardes d’escalier, la cafétéria, les réfrigérateurs, les cuisinières ….
3 – installer à l’entrée du camp une table avec du savon liquide. Tout entrant doit obligatoirement se laver les mains,
4 – aérer toutes les chambres
5 – ne pas rester confiné dans les chambres sans toutefois faire sortir en même temps l’ensemble des résidents. Il a été décidé que les occupants des chambres sortiront à tour de rôle
6 – Prévoir une chambre d’isolement pour les malades
7 – dans la cuisine collective il a été décidé que des groupes seront spécialisés: cuisiniers, serveurs ….. afin que les contacts soient limités . ils porteront des gants . Il n’y a pas de masques
8 – aucun visiteur étranger aux camps ne peut entrer dans les bâtiments et dans la cour.
 
Il est clair que ces mesures ne pourront pas être appliquées avec toute la rigueur indispensable pour faire barrage. Il y a dans le camp principal 80 enfants qui ont besoin de bouger. Comment les « obliger » à se laver les mains 10 fois par jour.
 
Merci à tous les bénévoles du collectif le « convoi solidaire » pour leur soutien actif( Entraide Internationale, SECOL, les amis de Bretagne, les comités d’entreprise d’ EDF GDF de Loire Atlantique, du 93, 94 ,91 , du val d’ Oise, la fédération du secours populaire du val d’ Oise, la CGT EDF GDF du Val d’ oise, (désolé pour ceux que j’oublie)
 
Plus que jamais la solidarité est l’arme des peuples
 
La suite dans les jours à venir … »

Facebook, le coronavirus des pages kurdes

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Alors que le monde entier est parti en guerre contre le coronavirus, nous, la page Kurdistan au féminin, nous devons nous démener comme des forcenés pour que Facebook ne supprime pas notre page, comme il l’avait fait pour l’ancienne il y a deux ans. En effet, suite à des signalements des trolls turcs, Facebook nous avertit que nos publications ne « respectent* » pas son règlement et qu’il risque de la supprimer définitivement.
 
De quoi sommes-nous coupables à « Kurdistan au féminin » ? Notre crime est d’informer l’opinion publique internationale de ce que les Kurdes subissent comme injustices, massacres etc. sur leurs terres par les Etats colonialistes, dont la Turquie, qui occupent le Kurdistan. Alors, pour empêcher qu’on soit solidaire des Kurdes ou qu’on dénonce les crimes de la Turquie visant les Kurdes, quoi de plus simple que de faire supprimer les comptes/pages kurdes ? Ainsi, une armées de trolls turcs passe son temps à signaler nos publications auprès de Facebook qui ne se fait pas trop prier et ferme nos comptes / pages en un clic.
 
N’étant pas de nature bien élevées et un peu sauvages sur les bords, nous les membres de Kurdistan au féminin, nous sommes dans le regret d’annoncer publiquement qu’on va continuer à faire notre travail bénévole, que si FB nous ferme de nouveau notre page, on reviendra une troisième fois, toujours aussi déterminées !
*Facebook avait supprimé le 6 avril 2018 la précédente page « Kurdistan au féminin » (KAF), qui avait près de 60 000 abonnés, juste par ce qu’elle parlait des Kurdes et des injustices dont ils sont victimes dans les quatre parties du Kurdistan. Aujourd’hui, Facebook nous a averti qu’à cause de nos publications qui ne seraient pas conformes à ses standards [apologie du terrorisme car on a relayé une info où il était question du leader kurde Abdullah Ocalan], il allait supprimer notre page. Bien que Facebook ne le dise pas ouvertement, pour nous, la suppression de KAF a été manigancée par les nervis du pouvoir turc directement. En effet, le site Kurdistan au féminin (comme notre compte Twitter) banni en Turquie sur décision (voir l’image ci-dessous) de la « justice » turque depuis 2019.

En agissant ainsi, le pouvoir turc admet la force de « Kurdistan au féminin » et nous montre que nous sommes sur la bonne voie. Bien sûr, nous n’allons pas parler des nombreuses menaces « anonymes » venant des trolls turcs qu’on a reçues via Facebook…
Facebook a suspendu notre précédente page en prétextant qu’elle ne respectait pas les standards de la communauté de Facebook suite aux signalements de devinez qui. Aujourd’hui, Facebook est revenu en force en nous déclarant qu’à cause du « non respect » [répété] des standards de Facebook, il allait supprimer notre page. Qu’est-ce que FB nous reproche ? Que nous parlions du barrage Ilisu qui inonde la ville antique d’Hasankey, parler de Sakine Cansiz, du leader kurde Ocalan, du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK)…
 

Le coronavirus met à mal nos sociétés désintégrées de toutes parts

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Féministe et activiste kurde, Hawzhin Azeez revient sur le chamboulement causé par le COVID-19 dans un monde capitaliste où la vie collective et l’individualisme sont en guerre ouverte. Elle appelle à un sursaut collectiviste pour en finir avec le capitalisme effréné qui détruit toujours plus le tissus social.
 
Voici son appel :
 
« Le coronavirus n’est pas la vraie pandémie. Elle n’est que le symptôme d’un problème plus vaste. La véritable pandémie est le capitalisme et le manque d’amour collectiviste. C’est un accent exagéré mis sur l’auto-préservation où certains d’entre nous accumulent du papier toilette et des désinfectants alors que d’autres doivent se passer de nourriture pour leurs bébés et leurs familles. Le manque d’infrastructures et de services de santé – l’échec flagrant du capitalisme – a conduit à un appel quasi mondial à la distanciation sociale.
 
Les gens peuvent exercer une distanciation sociale, mais qu’en est-il des femmes en situation de violence domestique ? des enfants qui doivent rester à la maison avec des adultes violents ? de ceux qui n’ont pas les moyens de manger pendant les périodes de quarantaine prolongées ? de ceux qui n’ont pas accès à l’eau potable ? des handicapés, des personnes âgées et des malades ? de la communauté trans et queer [LGBT+] ; des malades psychiatriques; des prisonniers ; des pauvres ; des réfugiés dans les camps décrépits ; de ceux qui vivent dans les bidonvilles et les ghettos ; et si vous êtes trop pauvre pour pratiquer la distanciation sociale, vous risquez littéralement la mort.
 
La mondialisation, les réseaux sociaux et la technologie relient nos vies de manière intime. Toutes les politiques sont liées et seuls les riches peuvent se permettre de vivre des vies à enjeu unique. La mondialisation nourrit le capitalisme qui nourrit le patriarcat qui nourrit la pauvreté qui nourrit toutes les hiérarchies de pouvoir et d’oppression, y compris la violence horrible envers nos plantes et nos animaux. Vous ne faites pas que vous battre contre le coronavirus. Vous devriez combattre tous les maux sociaux et les couches d’oppression et de violence qui s’entrecroisent.
 
Des gens qui jouent de la musique et dansent et qui se rassemblent sur leur balcon, qui partagent de la nourriture, qui se mettent en quarantaine d’eux-mêmes, qui s’occupent des personnes âgées et qui soutiennent les plus vulnérables, voilà l’approche qui permet de sortir de cette pandémie. Laissez l’amour ouvrir la voie. Pratiquez la distanciation sociale, mais souvenez-vous que seule la communauté peut nous sauver. »
 
Image de réfugiés du Rojava, via l’ONG humanitaire Heyva Sor a Kurdistan e

Massacre d’Halabja, un génocide à l’odeur de la pomme

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KURDISTAN – Il y a 32 ans, la ville d’Halabja, au Kurdistan du Sud, était bombardée à l’arme chimique sur ordre de Saddam Hussein. Cette attaque au gaz a fait plus de 5.000 morts kurdes, dont de nombreux enfants qui sortaient de chez eux au cri de « Ça sent la pomme » (odeur du gaz chimique)…
 
La mémoire du peuple kurde est remplie d’images de morts et de massacres commis à son encontre par les occupants du Kurdistan et l’une de ces images profondément ancrées dans l’esprit d’Halabja, Shengal, Afrin, Sere Kaniyê est celle d’un nourrisson tué avec son père dans une rue d’Halabja et celle de la petite Diana d’Afrin, dont le corps a été pris pour cible par les frappes aériennes. Tous ces massacres montrent au monde que tous les occupants du Kurdistan ont la même mentalité génocidaire visant la destruction du peuple kurde.
 
Le mois de mars est douloureux pour les Kurdes à cause des souvenirs des pires massacres commis à leurs encontre par les Etats occupants du Kurdistan dans ses quatre parties. Le plus important de ces massacres est le massacre d’Halabja commis par le régime baathiste irakien qui a eu lieu du 16 au 19 mars 1988.
 
Le massacre d’Halabja, un génocide silencieux qui a montré l’étendue de la haine contre le peuple kurde
 
Ces jours marquent le 32e anniversaire du massacre de Halabja, perpétré le 16 mars 1988 par le régime baathiste sous le dictateur Saddam Hussein, qui a bombardé la ville avec des armes chimiques, tuant plus de 5 500 Kurdes, en majorité des femmes et des enfants.
 
La ville d’Halabja était sous la protection des forces de Peshmerga de l’Union patriotique du Kurdistan et des habitants de la ville contre le règne de l’occupation baathiste du Kurdistan en mars 1988 et à l’approche de la guerre Iran-Irak à partir de la fin du conflit. À cette époque, le régime baathiste, dirigé par Saddam Hussein, a bombardé la ville de roquettes et d’artillerie sous la supervision d’Ali Hassan al Majid (surnommé Ali le chimique), le 15 mars 1988 et les forces de Peshmerga se sont retirées dans les montagnes, où les femmes et les enfants sont restés dans la ville.
 
Le 16 mars 1988, le régime baathiste jeta des gaz chimiques des avions de combat dans la ville, qui abritait plus de 40 000 civils, pour commettre le massacre le plus flagrant de l’histoire de l’humanité, qui s’est déroulé à l’aide de gaz toxiques. L’attaque a tué plus de 5 000 et 500 civils kurdes dans cette ville et contraint des dizaines de milliers de personnes à être déplacées de force dans des camps situés de l’autre côté de la frontière avec l’Iran.
 
La nouvelle du massacre s’est répandue aussi vite que ces armes avaient volé la vie de milliers de personnes en quelques heures ou moins, pour entrer dans la ville dans un calme terrible et paralysant devant le génocide silencieux qui a tué des milliers d’enfants, femmes et hommes sans sang ou blessures.
 
Tous ont été tués sur place, dans les rues de la ville et dans des hameaux remplis de martyrs, sur les routes, devant des maisons et à l’intérieur, dans des écoles, des mosquées et des marchés, les corps gisant sans une goutte de sang ni blessure, et peut-être que la plupart des images qui sont restées dans la mémoire du monde en général et du peuple kurde en particulier sont celles d’Omar Hawar embrassant son nouveau-né et de la famille qui a perdu la vie ensemble.
 
Vingt ans plus tard, le général Ali Hassan al-Majid a été pendu en 2010 pour avoir ordonné les attaques au gaz toxique. Il a été condamné à quatre condamnations à mort mais a insisté sur le fait qu’il a agi dans l’intérêt de la sécurité irakienne et qu’il n’exprimait aucun remords.
 
En 2012, le gouvernement irakien a remis aux autorités d’Halabja la corde utilisée pour sa pendaison.
 
Saddam Hussein lui-même est pendu en 2006, trois ans après l’invasion de l’Irak par les États-Unis.

Hier Halabja, aujourd’hui le Rojava, le génocide kurde continue

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KURDISTAN – La mémoire du peuple kurde est remplie d’images de morts et de massacres commis à son encontre par les occupants du Kurdistan et l’une de ces images profondément ancrées dans l’esprit d’Halabja, Shengal, Afrin, Sere Kaniyê est celle d’un nourrisson tué avec son père dans une rue d’Halabja et celle de la petite Diana d’Afrin, dont le corps a été pris pour cible par les frappes aériennes. Tous ces massacres montrent au monde que tous les occupants du Kurdistan ont la même mentalité génocidaire visant la destruction du peuple kurde.

Le mois de mars est douloureux pour les Kurdes à cause des souvenirs des pires massacres commis à leurs encontre par les Etats occupants du Kurdistan dans ses quatre parties. Le plus important de ces massacres est le massacre d’Halabja commis par le régime baathiste irakien qui a eu lieu du 16 au 19 mars 1988.

Le massacre d’Halabja, un génocide silencieux qui a montré l’étendue de la haine contre le peuple kurde

Ces jours marquent le 32e anniversaire du massacre de Halabja, perpétré le 16 mars 1988 par le régime baathiste sous le dictateur Saddam Hussein, qui a bombardé la ville avec des armes chimiques, tuant plus de 5 500 Kurdes, en majorité des femmes et des enfants.

La ville d’Halabja était sous la protection des forces de Peshmerga de l’Union patriotique du Kurdistan et des habitants de la ville contre le règne de l’occupation baathiste du Kurdistan en mars 1988 et à l’approche de la guerre Iran-Irak à partir de la fin du conflit. À cette époque, le régime baathiste, dirigé par Saddam Hussein, a bombardé la ville de roquettes et d’artillerie sous la supervision d’Ali Hassan al Majid (surnommé Ali le chimique), le 15 mars 1988 et les forces de Peshmerga se sont retirées dans les montagnes, où les femmes et les enfants sont restés dans la ville.

Le 16 mars 1988, le régime baathiste jeta des gaz chimiques des avions de combat dans la ville, qui abritait plus de 40 000 civils, pour commettre le massacre le plus flagrant de l’histoire de l’humanité, qui s’est déroulé à l’aide de gaz toxiques. L’attaque a tué plus de 5 000 et 500 civils kurdes dans cette ville et contraint des dizaines de milliers de personnes à être déplacées de force dans des camps situés de l’autre côté de la frontière avec l’Iran.

La nouvelle du massacre s’est répandue aussi vite que ces armes avaient volé la vie de milliers de personnes en quelques heures ou moins, pour entrer dans la ville dans un calme terrible et paralysant devant le génocide silencieux qui a tué des milliers d’enfants, femmes et hommes sans sang ou blessures.

Tous ont été tués sur place, dans les rues de la ville et dans des hameaux remplis de martyrs, sur les routes, devant des maisons et à l’intérieur, dans des écoles, des mosquées et des marchés, les corps gisant sans une goutte de sang ni blessure, et peut-être que la plupart des images qui sont restées dans la mémoire du monde en général et du peuple kurde en particulier sont celles d’Omar Hawar embrassant son nouveau-né et de la famille qui a perdu la vie ensemble.

L’anniversaire du génocide contre le peuple kurde à Halabja marque le deuxième anniversaire des attaques de l’Etat turc contre Afrin, qui ont coûté la vie à des centaines de civils et contraint 400 000 civils à fuir leurs villes et villages.

Le 18 mars marque le deuxième anniversaire du déplacement forcé de près de 400 000 civils à Afrin après des dizaines de massacres commis par l’Etat turc dans le cadre de son offensive d’occupation visant à anéantir le peuple kurde et à éliminer la culture de la région.

Les victimes des massacres perpétrés par les Turcs au cours des 58 jours d’intenses attaques d’artillerie et d’aéronefs contre Afrin ont laissé plus de 1 500 civils entre martyrs et blessés, principalement des femmes et des enfants, sans parler des crimes de nettoyage ethnique commis contre les Kurdes par les éléments du peuple turc l’armée et ses mercenaires (Jabhat al-Nusra et DAESH) dans l’opération dite « rameaux d’olivier » lorsqu’ils ont attaqué la ville et sa campagne.

Les images des massacres d’Afrin ont été gravées dans l’esprit des habitants de la région. Il s’agissait de plus de 11 massacres dans la ville et ses environs, y compris la mort de Diana Saleh, âgée de 3 mois, dans la région de Janders avec deux autres personnes et huit blessés, ainsi que le massacre de Shirawa dans lequel onze enfants jouant à l’extérieur de la maison ont été tués.

L’occupant veut anéantir le peuple kurde et voit dans sa liberté une menace pour son existence.

Chaque tentative de l’occupant visant à anéantir le peuple kurde confirme au monde entier que l’existence de ce peuple marque la fin de sa dictature. C’est ce qui est arrivé à toutes les autorités et à tous les gouvernements qui sont parvenus au régime de l’Irak, de la Turquie, de l’Iran et de la Syrie et qui n’ont pas atteint leurs objectifs en mettant fin à ces personnes.

Le peuple kurde jouit aujourd’hui de plus en plus de soutien et de sympathie de la part de diverses peuples dans le monde, malgré le silence international et les gouvernements. Mais le peuple kurde n’est plus faible et est devenu plus puissant dans l’équation du Moyen-Orient.

 

Vingt ans plus tard, le général Ali Hassan al-Majid a été pendu en 2010 pour avoir ordonné les attaques au gaz toxique. Il a été condamné à quatre condamnations à mort mais a insisté sur le fait qu’il a agi dans l’intérêt de la sécurité irakienne et qu’il n’exprimait aucun remords.

 

En 2012, le gouvernement irakien a remis aux autorités d’Halabja la corde utilisée pour sa pendaison.

 

Saddam Hussein lui-même est pendu en 2006, trois ans après l’invasion de l’Irak par les États-Unis.

Leyla Guven: Aucune crise ne peut être gérée sans la résolution de la question kurde

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TURQUIE / BAKUR – « Toutes les crises politiques et économiques en Turquie sont liées à la question kurde. Dès qu’elle sera résolue, tous les autres problèmes seront également résolus », explique Leyla Güven dans une interview réalisée après la récente rencontre d’avec le chef kurde emprisonné en Turquie.
 
Le 5 mars, Mehmet Öcalan a rendu compte dans une interview après la rencontre qu’il a eu avec son frère Abdullah Öcalan sur l’île prison d’Imrali, il y a deux jours. Le leader kurde, qui a eu une dernière rencontre avec ses avocats le 7 août 2019, a parlé lors de la réunion de la question kurde et de la politique syrienne du gouvernement turc. Öcalan s’est concentré sur la stratégie de la « troisième voie », à laquelle il attribue un rôle clé dans la résolution de tous les problèmes au Moyen-Orient, et a appelé au renforcement de l’organisation et de la lutte.
 
L’ANF s’est entretenue avec la députée du HDP, Leyla Güven, également coprésidente de l’association de la société civile DTK (Congrès de la société démocratique), au sujet des propos d’Abdullah Öcalan. La politicienne, qui a dirigé de novembre 2018 à mai 2019 un mouvement mondial de grève de la faim qui a brièvement rompu l’isolement de huit ans imposé au fondateur du PKK, a d’abord souligné les dimensions internationales du complot contre Öcalan, qui a abouti à son expulsion vers la Turquie en février 1999 en violation du droit international.
 
« L’influence d’Öcalan ne peut être ignorée »
 
« Les objectifs des pouvoirs impliqués dans l’enlèvement d’Öcalan sont vains. Surtout, c’est Öcalan lui-même qui a contrecarré ces pouvoirs. Mais le peuple kurde a également fait tout son possible pour inverser la conspiration dans leur sens, pour réaliser leur vie aspirée. dans la liberté et la démocratie, un statut et l’application de la solution de la question kurde.
 
Mais les efforts d’Öcalan à cet égard ont une autre dimension. En isolement à Imrali, il a écrit plus de dix livres et des dizaines d’analyses. Il a tout fait pour faire sortir ses pensées. Avec beaucoup d’efforts, il a essayé de faire avancer le processus de résolution pour l’État ainsi que pour son organisation et son peuple.
 
La détention au secret dure maintenant 21 ans et s’aggrave de plus en plus. Il n’y a que des visites occasionnelles à Öcalan. Le peuple kurde sait exactement ce que cet isolement signifie et à quoi il sert. Dans le passé, les déclarations d’Öcalan ont principalement influencé la société kurde. Maintenant, ils ont un impact dans tout le Moyen-Orient. Les peuples arabe, syriaque, arménien et bien d’autres attachent une grande importance à ses pensées.
 
Le Moyen-Orient est une région multi-identitaire qui a connu des massacres tout au long de son histoire. Il ne se passe pas un jour sans de terribles nouvelles des États du Moyen-Orient. Des morts massives ont lieu et des régions entières sont dévastées par la guerre. Le Moyen-Orient avec son histoire, sa culture et son peuple est exposé à un génocide permanent. Öcalan a traité ce problème de la manière la plus intensive. Par conséquent, son isolement empire de plus en plus. »
 
« Sa parole affecte des millions »
 
Güven rappelle les déclarations du ministre turc de l’Intérieur sur l’incendie d’Imrali, qui étaient absolument irresponsables. « En tant que ministre qui a été nommé ministre dans ce pays, il sait très bien que Öcalan n’est pas n’importe quel prisonnier. La parole d’Öcalan affecte des millions de personnes. Cela est devenu plus que clair dans le soi-disant processus de négociation qui a duré trois ans et demi. C’est pourquoi cette déclaration a suscité une grande inquiétude. »
 
Le 27 février 2020, le ministre de l’Intérieur a rendu public lors d’une émission télévisée en direct qu’un incendie s’était déclaré sur l’île d’Imrali. À cette époque, les prisonniers d’Imrali avaient été coupés du monde extérieur pendant près de sept mois. Ce n’est qu’après des manifestations massives dans le monde entier que l’État a finalement dû céder et laisser les proches d’Öcalan et de ses codétenus se rendre sur l’île.
 
« La principale préoccupation d’Öcalan est la paix »
 
« Après la récente réunion avec Öcalan, nous avons vu qu’il n’a rien perdu de sa volonté de paix et d’une solution. Comme il l’a dit plus tôt. Ne parlons pas de ma santé, ce n’est pas une question très importante. Ce qui est important c’est la situation de notre peuple, que cette guerre cesse et qu’aucun autre jeune ne meure. » D’après ce que son frère Mehmet Öcalan nous a dit, nous pouvons clairement dire qu’Abdulah Öcalan a soulevé des questions très importantes et a souligné que, si la volonté existait du côté de l’État, le problème pourrait être résolu en une semaine. »
 
« Le message est adressé aux deux côtés »
 
Leyla Güven a souligné que Öcalan considère la formation d’un nouveau pôle démocratique dans la politique turque nécessaire à la démocratisation complète de la Turquie. Ce pôle – les Kurdes avec les cercles démocratiques et de gauche – devrait devenir le « troisième pilier » de la table avec les deux autres blocs de pouvoir en Turquie. Toutes les organisations et institutions devraient s’engager comme troisième pilier d’une solution.
 
« Il s’agit en fait d’un message adressé aux deux parties. Il s’adresse au peuple turc, qui doit savoir que la table à deux pieds peut basculer à tout moment. C’est pourquoi nous devons former la troisième étape afin de contribuer à une Le message adressé à l’État est que vous ne pouvez rien faire avec une table à deux pieds. Vous ne pouvez pas devenir une puissance au Moyen-Orient ni faire quoi que ce soit de bon pour le peuple turc. Venez faire attention aux personnes qui se sont réunies pour une troisième étape. Laissez-les porter la table debout comme une troisième étape afin qu’une solution démocratique puisse être trouvée dans l’intégrité territoriale de la Turquie. »
 
« L’AKP doit laisser derrière lui son hostilité anti-kurde »
 
Güven a en outre expliqué que toutes les crises politiques et économiques en Turquie sont liées à la question kurde. Dès qu’il sera résolu, tous les autres problèmes seront également résolus, a-t-elle souligné.
 
« Si nous regardons les crises actuelles en Turquie, qu’il s’agisse de la crise économique, de la crise sociale, des féminicides et de l’exploitation de la main-d’œuvre: (…), la question kurde est un facteur décisif. Parce qu’une grande partie des ressources de la Turquie sont être canalisé dans la guerre contre les Kurdes. Et sans normalisation, sans paix avec nous, aucun de ces problèmes ne peut être résolu. »
 
« Que fait la Turquie en Syrie ? »
 
« Pour le moment, nous nous demandons à nouveau ce que la Turquie fait en Syrie. Nous posons cette question aux politiciens tout le temps. Que fait la Turquie en Syrie lorsqu’elle a ses propres problèmes non résolus ? Peut-elle trouver un remède? Non. Pourtant, elle court au milieu du marais d’Idlib. La Turquie pensait qu’elle pourrait résoudre le problème avec quelques réunions avec l’Iran et la Russie alors qu’elle rassemblait tous les gangs criminels à Idlib. Le dilemme à Idlib montre maintenant clairement de quoi il s’agit: une politique d’hostilité contre les Kurdes. Nous devons appeler un chat un chat. C’est la loi ennemie. »
 
« Arrêtez de traiter les Kurdes comme des ennemis »
 
Leyla Güven demande le retrait de la Turquie de la Syrie et exhorte le gouvernement à mettre fin à la loi ennemie, qui est pratiquée contre les Kurdes. « L’État nomme les administrateurs aux municipalités kurdes, arrête les politiciens kurdes. Il opprime le peuple et couvre également toutes ses institutions de répression. Et en Syrie, il attaque les Kurdes et tous les autres peuples. Dans le sud du Kurdistan, l’État turc attaque et exploite un réseau d’agents des services secrets. Pourquoi? Seulement à cause de l’hostilité anti-kurde. Chaque fois que nous en parlons, l’AKP pense qu’il n’a rien contre les Kurdes, mais nous devons l’appeler par son nom, ce n’est rien d’autre que de l’hostilité anti-kurde. »
 
« Ni l’AKP ni la Russie ne résoudront le problème »
 
« L’AKP n’est pas prêt pour une solution, pas plus que la Russie ou les États-Unis. Les deux États tentent de rendre la Turquie dépendante d’eux et poursuivent une politique selon laquelle «l’ennemi de mon ennemi est mon ami». Les images de Moscou étaient amères pour le gouvernement turc. Le président de la Turquie a été humilié. Mais la direction d’un pays qui accepte tout cela n’est pas en mesure d’envisager de s’asseoir avec les Kurdes pour trouver une solution. »
 
« Une Turquie faisant la paix avec les Kurdes serait un arbitre au Moyen-Orient »
 
Güven a conclu son discours ainsi : « Une Turquie qui fait la paix avec les Kurdes serait un arbitre au Moyen-Orient. Nous avons affaire à un gouvernement qui ne veut pas de solution et qui recherche des profits à court terme. Cela ne peut pas continuer comme ça. Après 18 ans au pouvoir, l’AKP et le MHP seront bientôt rayés de la scène de l’histoire. Il n’y a qu’une seule issue et Öcalan l’a nommée. Nous devons devenir le troisième pilier. »
 

SANTE.Les réfugiés du Rojava et de Shengal menacés par le coronavirus

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A tous ceux qui sont victimes de la psychose du coronavirus, pensez à la façon dont ce virus affectera les millions de personnes dans les camps de réfugiés au Rojava, dans le nord de la Syrie, et au Kurdistan du Sud.

Beaucoup de ces réfugiés, notamment les Yézidis, croupissent dans ces camps depuis 6 ans déjà. Malnutrition, pauvreté, conditions de vie difficiles -dont les chaleurs extrêmes pendant l’été et le froid glacial pendant l’hiver – le faible accès aux soins de la santé, aux médicaments sont leur lot quotidien. C’est pourquoi, les réfugiés seront les plus touchés par le Coronavirus COVID-19. Alors, relativisez un peu avant de replonger dans la psychose du coronavirus.

ROJAVA. Participez à la construction d’un centre de prothèses pour les mutilés de guerre

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SYRIE / ROJAVA – Les Kurdes syriens (YPG / YPJ) et leurs alliés réunis sous la bannière des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) ont perdu plus de 11 000 combattants dans la guerre contre DAECH / ISIS et la Turquie depuis le début du conflit syrien. Un autre chiffre dramatique concernant les FDS est le nombre des mutilés de guerre : on fait état de plus 25 000 blessés de guerre.

Le Rojava étant sous l’embargo total et n’ayant pas d’équipement, ni suffisamment de personnel qualifié, la prise en charge de ces mutilés devient problématique. C’est pourquoi, l’ONG humanitaire franco-kurde, Roja Sor – Soleil Rouge a un projet de construction d’un centre médical de pose de prothèses. Pour le réaliser, Roja Sor a lancé une campagne de dons.

Voici l’appel aux dons du Roja Sor : 

« D’après une étude de l’Organisation Mondiale de le Santé [OMS] réalisée en 2017, 86 000 syriens ont subi des blessures qui ont conduit à l’amputation. 21 000 membres des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) ont été blessés ou mutilés dans la guerre contre Daesh sous le drapeau de la coalition, 7 000 contre l’armée turque, membre de l’OTAN et ses milices islamistes. Les kurdes et les civils de la région payent au prix fort leur engagement auprès de la coalition.

Devant ces chiffres, l’association Soleil Rouge – Roja Sor France s’associe avec le Croissant Rouge Suisse pour financer la construction du centre médical Hevrin Khalaf [femme politicienne kurde tuée par des gangs de la Turquie lors de l’invasion de Sere Kaniyê en octobre 2019] de pose de prothèses à Qamishlo au Rojava. Nous lançons donc un appel aux dons accessible depuis notre site internet. Situé au plus près de la population, ce centre ouvert à tous d’un coût total de 400 000€, proposera gratuitement des soins médicaux, un soutien psychologique et la pose de prothèse. Après des années de guerre contre l’Etat Islamique et les nombreux bombardements, les besoins de la population sont tels que dès la première année, il est prévu la pose de 5000 prothèses, 105 000 soutiens psychologiques et 15 000 patients en rééducation.

Aidez-nous à construire le centre médical Hevrin Khalaf de pose de prothèses, donnez. »

Roja Sor – Soleil Rouge 

Le coronavirus a atteint le Rojava, un désastre sanitaire en vue

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SYRIE / ROJAVA – Le coronavirus (COVID-19) a atteint le nord et l’est de la Syrie où il risque de causer un désastre sanitaire étant donné que le Rojava a une pénurie de toutes sortes de fournitures médicales et que des centaines de milliers de réfugiés survivent dans des camps de fortunes.
 
Un des plus plus gros problème rencontré au Rojava est celui des tests. La seule machine PCR pouvant être utilisée pour les tests se trouvait dans la ville kurde de Sere Kaniye, aujourd’hui sous occupation turque et donc hors de portée.
 
Tous les cas potentiels doivent être envoyés à Damas pour le test, puis les résultats sont envoyés à l’OMS. Cela prend beaucoup de temps. Il y a également une pénurie massive de toutes sortes de fournitures médicales pour les cas qui doivent être traités à l’hôpital.