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TURQUIE. Vers la légalisation du mariage des mineurs avec leurs violeurs ?

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TURQUIE / BAKUR – La nuit dernière, en pleine pandémie du COVID-19, le parlement turc discutait du projet de loi prévoyant l’amnistie des violeurs des mineurs s’ils se marient avec leurs victimes…

La proposition de loi, contient des articles concernant la légalisation du mariage des enfants, a provoqué un séisme sur les réseaux sociaux depuis la nuit dernière. Alors que les organisations de femmes condamnent avec virulence la proposition, qui envisage le mariage des filles avec les agresseurs de 15 ans de plus qu’elles, la proposition pourrait être soumise à la Commission de la justice dans les prochains jours. (Via Cumhuriyet)

(Et pendant ce temps-là, les 50 000 prisonniers politiques, dont des dizaines de milliers de Kurdes, – qualifiés de terroristes – sont interdits de quitter la prison malgré la pandémie du coronavirus…)

COVID-19. Appel à soutenir les 600 réfugiés kurdes de Lavrio

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ATHÈNES – Comme vous le savez, la pandémie du COVID-19 continue à tuer à travers le monde et que nous avons toujours pas trouvé le moyen de la stopper. A l’heure actuelle, nous sommes des milliards de confiné-e-s du coronavirus et les deux camps de réfugiés kurdes de Lavrio, en Grèce, où entassent plus de 600 femmes, enfants et hommes privés de tout, sont sous le menace du virus mortel.
 
Message d’aujourd’hui de Jacques Leleu qui a actuellement à Lavrio, mais qui ne peut aller dans les camps à cause du confinement dû au coronavirus :
 
« Dans l’impossibilité de se rendre dans les camps nous retrouvons nos camarades kurdes sur des parkings à Athènes.
 
Nous leur transmettons l’argent collecté en France et en Italie.

 
Ces rendez-vous sont de plus en plus difficiles à tenir étant donné l’interdiction de se déplacer. Les camps de Lavrio sont à 60 km d’Athènes.
 
Il a fallu ruser avec les contrôles …. le parking se situe derrière le siège de la police d’ Athènes.
 
Si nous avions été contrôlés c’était 300 euros pour nous et un risque beaucoup plus grave pour les camarades kurdes dont le statut de « réfugié politique » est arrivé à terme.
 
Normalement faire reconduire le statut de « réfugié politique  » n’est pas un problème important en temps normal. Il faut passer par le tribunal et l’administration qui délivre les documents. Problème … les tribunaux sont fermés , les administrations aussi.
 
Le 11 avril nous leur avons remis une enveloppe d’argent, du matériel de loisir pour les enfants et les médicaments que nous avons acheté avec l’argent de nos amis de « Solidarité Santé Grèce 33 (Bordeaux) ».
 
Nous continuons notre campagne « rendez-vous à Lavrio ». lIl s’agit de produire de petites vidéos de 20 à 30 secondes pour dire aux réfugiés kurdes que nous pensons à eux malgré le confinement et que le jour d’après …. nous avons « rendez à Lavrio » . L’ensemble des vidéos seront montées dans un film du même nom.
 
Si vous voulez participer à cette action qui permet de rendre visibles les invisibles vous mettez votre vidéo sur ma page facebook et surtout vous l’envoyez à :
jean-marc.therin@wanadoo.fr.
 
Jean-marc est réalisateur télé c’est lui qui depuis 6 ans produit tous nos films.
 
La solidarité est l’arme des peuples. »

HDP : Le gouvernement est incapable de cacher son échec politique

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TURQUIE /BAKUR – Alors que la pandémie du covid19 fait des ravage en Turquie et dans les régions kurdes du Bakur (Kurdistan du Nord), les décisions contradictoires non réfléchies du pouvoir empirent la situation qui est bien dramatique.

Le Bureau exécutif central du Parti démocratique des peuples (HDP) a publié dimanche une déclaration sur la démission du ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu, qui n’a pas été acceptée par le président Tayyip Erdoğan, et ajouté que le gouvernement ne pouvait plus cacher son échec politique concernant la gestion du coronavirus.

La déclaration comprend les éléments suivants :

« La crise gouvernementale en Turquie, qui s’était déjà aggravée avec la poursuite de la pandémie du coronavirus, a atteint son point culminant avec la panique créée par le couvre-feu non coordonné imposé le 10 avril 2020. Le ministre de l’intérieur, Süleyman Soylu, a d’abord annoncé qu’il avait démissionné en raison des critiques auxquelles il était confronté, mais il a ensuite été rapporté que sa démission avait été rejetée par le président Erdoğan (…).

Tous ces développements ont une fois de plus mis en évidence la faiblesse politique dont souffre le gouvernement AKP.

Süleyman Soylu, qui a tout fait sauf son devoir depuis le jour de sa nomination, a transformé le ministère de l’intérieur en « ministère de la lutte contre l’opposition ». La manière dont il a pris et appliqué la décision sur le couvre-feu a montré son imprudence sur une question aussi vitale que la santé publique. Il ne s’agit pas d’une simple erreur, ni d’une démonstration de myopie, mais d’une grave négligence qui a mis en danger la vie de millions de personnes et qui a négligé la santé publique : elle pourrait à terme entraîner la mort de milliers de personnes.

Après avoir d’abord tenté de défendre sa position, Soylu a ensuite dû prendre du recul face à la nature évidente de son erreur, et admettre sa culpabilité et son incompétence. Il a ensuite réitéré son aveu de culpabilité dans sa lettre de démission. Idéalement, Soylu aurait dû être licencié de son poste, sans attendre sa démission. Mais comme cela n’a pas été fait, sa démission n’a pas été acceptée non plus. En rejetant la démission de Soylu et en le gardant comme ministre de l’intérieur, Erdoğan a pris ses responsabilités dans le processus et a clairement montré qu’il est lui-même la source de l’incompétence.

En s’entêtant à diriger le pays par la répression, la prohibition et l’arbitraire, le gouvernement AKP provoque des crises de plus en plus graves chaque jour et, comme le montre le dernier exemple, met en danger l’existence même de la société. Au lieu de rassurer la population face à une menace aussi étendue et profonde pour l’ensemble de la société, le gouvernement crée la peur et la panique, devenant ainsi la principale raison du désespoir et de l’inquiétude de la population quant à son avenir.

Soylu a annoncé vendredi soir que la décision de fermeture a été prise sur les instructions de Erdoğan, mais plus tard, dans sa lettre de démission, il n’a tenu que lui-même pour responsable de cette décision. Cette tentative vise clairement à acquitter Erdoğan de son rôle dans le processus. La principale raison de la crise provoquée par ces approches incompétentes et irresponsables, qui ne tiennent pas compte de la santé publique et qui propagent virtuellement l’épidémie, est l’administration de Erdoğan, et son ministère de l’intérieur, pour avoir suivi ses instructions. Le gouvernement AKP, qui aborde la question de manière opportuniste et tente de transformer la démission de Soylu en spectacle politique, reste incapable de cacher son échec politique.

Le gouvernement AKP refuse de prendre en considération toute recommandation ou proposition et rejette toute offre de travail en tandem avec une quelconque partie de la société. Il ne pense à rien d’autre qu’à son avenir politique. Son incapacité a été une fois de plus révélée par les événements qui ont entouré la démission de Soylu. Mais cela implique aussi une responsabilité politique grave et un crime commis en présence de tous. Le gouvernement doit rendre compte de cette responsabilité dans son ensemble. Cette politique, qui a joué avec la santé publique, doit également être jugée ».

https://anfenglishmobile.com/news/hdp-the-government-remains-unable-to-hide-its-political-failure-42988?fbclid=IwAR2zAY9c8M2eaTdgKsGfedI7MKFb00hzaX_KRoB58HbxvgJvl9MtjtIYRsg

TURQUIE. Trois prisonniers sont morts à cause du coronavirus.

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TURQUIE – Alors que la pandémie du coronavirus fait des ravages en Turquie et au Kurdistan du Nord, plus de 300 000 prisonniers, dont 50 000 sont des prisonniers politiques englobant des journalistes, politiciens ou artistes kurdes, sont interdits de quitter la prison tandis que les autres condamnés dont des terroristes de DAECH sont libérés petit à petit… Trois de ces centaines de milliers de prisonniers viennent de mourir du virus alors que des dizaines d’autres l’ont attrapé.

Parmi ses prisonniers politiques kurdes, il y a Selahattin Demirtas, avocat, écrivain et politicien du HDP et du DBP, des dizaines de maires comme Gultan Kisanak et des artistes comme la chanteuse kurde Nûdem Durak dont le seul crime est d’affirmer son identité kurde.

 

Dans une déclaration sur la situation dans les prisons face à la pandémie de Coronavirus, le ministre turc de la Justice, Abdülhamit Gül, a déclaré lundi que 17 détenus dans 5 prisons ont été infectés par le Coronavirus. Alors que 3 sont morts, le traitement de 13 autres se poursuit.

« Les cas dans les prisons sont à un niveau contrôlable. Un prisonnier reçoit un traitement en soins intensifs. Il y a également des infections confirmées dans nos organisations judiciaires », a déclaré le ministre.

Le ministre a également déclaré que les mesures contre la pandémie sont largement observées et la circulation largement réduite dans les organes judiciaires.

Dans le contexte de la pandémie COVID-19 et d’une crise sanitaire attendue dans les centres de détention turcs, les co-rapporteurs de l’APCE (Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe) pour le suivi de la Turquie, Thomas Hammarberg (Suède, SOC) et John Howell (Royaume-Uni, EC/DA), ont récemment exhorté les autorités turques à veiller à ce que toute libération anticipée ou conditionnelle de prisonniers soit non discriminatoire et n’exclue pas les prisonniers détenus pour des raisons politiques.

Le Parlement turc a adopté samedi 7 clauses du projet de loi sur la réforme des prisons qui prévoit le report ou l’assouplissement des peines afin de permettre la libération de quelque 90 000 prisonniers en liberté conditionnelle ou en résidence surveillée pour éviter la propagation de coronavirus dans les prisons. Des milliers de personnes emprisonnées pour des raisons politiques ainsi que des journalistes et des personnes emprisonnées pour leurs pensées sont exclues de la loi proposée.

Lors d’une récente conférence de presse critiquant cette loi discriminatoire, une des responsable du HDP, Meral Danış Beştaş, a déclaré : « Alors que la mort se répand déjà, nous discutons de qui devrait être amnistié. Le projet est une amnistie spéciale pour des prisonniers choisis. Les meurtriers de Soma, Çorlu et Ermenek [vont] être libérés, les élus [vont] rester en prison. Les meurtriers de femmes et les violeurs [vont] également être libérés sans conditions préalables. Les opposants comme nous seront qualifiés de terroristes et laissés à mort ».

ANF 

Lettre ouverte au collectif Free Nudem Durak

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Le collectif de femmes d’artistes, journalistes ou simples militantes kurdes du site d’information Kurdistan au féminin (KAF) s’adresse, par cette lettre ouverte, au collectif Free Nudem Durak, sensé agir pour la libération de la chanteuse kurde Nudem Durak qui est dans une prison turque depuis 5 ans pour avoir chanté dans sa langue maternelle.
 
Il semble que ce collectif a été créé à l’initiative de Naz Oke, une Turque vivant en France, et son compagnon Daniel Fleury. Nous portons à la connaissance des personnes qui ont rejoint ce collectif des nombreuses attaques publiques et privées de ce duo visant notre collectif depuis plus de trois ans. (A lire ici pour avoir les détails desdites attaques).
 
Depuis trois ans, nous avons essayé de mettre fin à ces attaques abjectes qui tantôt nous traitaient de « débiles devant commenter le golf au féminin », tantôt des personnes d’extrême-droite française ou des communistes « staliniennes » qui ne seraient ni kurdes ni femmes… etc… mettant en doute notre légitimité à parler des Kurdes. On vous épargne les détails…
 
Dès le début, nous avons fait intervenir des militantes du Mouvement des femmes kurdes en France pour qu’elles nous aident à faire cesser ces agissements visant des femmes kurdes qui ne leur avaient rien demandé. Malgré les efforts du Mouvement des femmes kurdes en France, ces attaques n’ont jamais cessé alors que nous avions bloqué Oke et Fleury sur nos pages et groupes pour ne pas assister à leurs piques misogynes, orientalistes/kémalistes. Que nenni, au lieu de nous laisser tranquille, ils ont joué les victimes en affirmant qu’ils soutenaient la cause kurde etc. Comme si soutenir les Kurdes leur donnait le droit à nous cracher dessus, à nous, des femmes kurdes !
 
Aujourd’hui, nous demandons aux membres du collectif Free Nudem Durak de clarifier leur position vis-à-vis des agissements de Naz Oke et de Daniel Fleury nous visant et de leur demander à ce qu’ils nous présentent leurs excuses publiques car nous n’avons rien fait qui puisse mériter de telles attaques.
Kurdistan au Féminin

ROJAVA. Un civil tué sous la torture par les gangs de la Turquie à Girê Spî

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SYRIE / ROJAVA – Un homme du village de Hawija Girê Spî a été tué sous la torture dans une prison de Tal Abyad.
 
Selon les sources locales, le jeune Saleh Al-Shibli a été tué sous la torture dans une prison des factions de l’armée nationale syrienne, après son arrestation il y a deux semaines sous prétexte de collaborer avec les Forces démocratiques syriennes (FDS).
 
Saleh Al-Shibli était originaire du village de Hawija, au sud-est de la ville de Tal Abyad,  occupé par les gangs islamistes de la Turquie depuis le 14 octobre 2019.
 
Le Centre de documentation sur les violations dans le nord de la Syrie a publié un rapport le premier avril 2020 sur la réalité des prisons dans les régions du nord de la Syrie soumises à la Turquie, dans lequel il a révélé que 87 personnes ont été tuées sous la torture dans des prisons, des centres de détention et par des groupes armés soutenus par la Turquie; le nord de la Syrie, et a également révélé que ces factions au moins 6201 personnes ont été arrêtées depuis mars 2018 et 789 d’entre elles ont été torturées.
 
Via Vedeng
 

FÉMINICIDES. Disparitions inquiétantes de femmes à Dersim

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TURQUIE / BAKUR – Gulistan Doku, une étudiante kurde de l’université de Dersim a « disparu » il a 100 jours, alors qu’elle avait été frappée par son ex un jour avant sa disparition suspecte. On vient de trouver le corps d’Esma Kılıçarslan, une autre jeune femme disparue le 11 mars à Dersim, dans un barrage.
 
Le député du HDP pour Dersim, Alican Önlü a soumis une question parlementaire au sujet d’Esma Kılıçarslan et Gülistan Doku : « Des femmes disparaissent dans une ville comme Dersim qui est surveillée 24 heures sur 24 par des forces de police et des caméras. On n’arrive pas à les trouver par des recherches. »
 
Le député du Parti démocratique des peuples (HDP), de la province de Dersim, au Kurdistan du Nord, Alican Önlü, a soumis une question parlementaire au sujet d’Esma Kılıçarslan, dont le cadavre a été retrouvé par hasard dans le barrage d’Uzunçayır le 7 avril, et de Gülistan Doku, dont le sort reste inconnu depuis 100 jours.
 
Dans sa question adressée au ministère de l’Intérieur, Önlü a déclaré qu’Esma Kılıçarslan avait quitté son domicile à Hozat, Dersim le 11 mars pour assister à un mariage dans le centre-ville, qu’elle avait disparu par la suite et que son corps sans vie avait été retrouvé par hasard lors des opérations de recherche et de sauvetage pour le sergent spécialisé Yılmaz Güneş, dont le bateau a chaviré en faisant du rafting.
 
La famille et des militants des droits humains interpellent les autorités au sujet de la disparition de Gulistan Doku sous les hashtags : #gulistandokunerede (où Gulistan Doku) #gulistandokubulunsun (qu’on retrouve Gulistan Doku)
 

TURQUIE. İbrahim Gökçek ne doit pas mourir comme Hêlin Bölek

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11 jours après le décès de la chanteuse Hêlin Bölek, son camarade de scène, İbrahim Gökçek est en train de mourir sous nos yeux après 300 jours de grève de la faim.
 
İbrahim Gökçek, membre du groupe de musique Grup Yorum*, comme Hêlin Bölek, demande la fin des persécutions étatiques les empêchant de chanter et qui les accusent de terrorisme pour avoir fait de la musique contestataire !
 
Il faut agir avant qu’İbrahim Gökçek nous quitte, comme Hêlin, dont le prénom siginfie « nid » en kurde. Personne ne doit mourir pour la musique.
 

*Helin Bölek et İbrahim Gökçek, membres du groupe de musique Grup Yorum, ont débuté une grève de la faim depuis le 16 mai 2019 en raison des restrictions à leur liberté d’expression artistique imposées par les autorités. En raison des chants politiques de Grup Yorum, le gouvernement turc considère les membres comme des terroristes et a emprisonné plusieurs membres du groupe pour « appartenance à une organisation terroriste ». D’autres membres du groupe se sont réfugiés à l’étranger pour échapper à la prison.

Le guitariste du Grup Yorum, İbrahim Gökçek et 5 autres membres du groupe ont été placés par la Turquie sur la liste des «terroristes les plus recherchés». Il y a une récompense de 300 000 lires turques (46 000 euros) pour chacun d’entre eux en fuite à l’étranger. Gökçek était emprisonné depuis près de 2 ans sur la base d’une déclaration de «témoin secret» et sans acte d’accusation ni audience.

COVID19. Liberté pour tous les prisonniers politiques et ceux du droit commun

TURQUIE /BAKUR – Alors que la pandémie du coronavirus fait des ravages en Turquie et au Kurdistan du Nord, plus de 300 000 prisonniers, dont 50 000 sont des prisonniers politiques englobant des journalistes, politiciens ou artistes kurdes, sont interdits de quitter la prison tandis que les autres condamnés dont des terroristes de DAECH sont libérés petit à petit…
 
Parmi ses prisonniers politiques kurdes, il y a Selahattin Demirtas, avocat, écrivain et politicien du HDP et du DBP, des dizaines de maires comme Gultan Kisanak et des artistes comme la chanteuse kurde Nûdem Durak dont le seul crime est d’affirmer son identité kurde.

De plus en plus de voix s’élèvent en Turquie pour que tous les prisonniers politiques ainsi que ceux de droit commun soient libérés avant que les prisons se transforment en morgue.

Vous pouvez signer cette pétition demandant la libération des prisonniers : Pétition pour la libération des prisonniers politiques et les non-criminels
 
Le texte de la pétition : « Notre pays et le monde traversent une période extraordinaire. Alors qu’un virus qui se propage rapidement a conclu à des massacres, les gouvernements ont pris des mesures sévères visant à assurer la santé publique et à minimiser les pertes de vies. Pour cette raison, il est impératif de prendre des mesures d’urgence pour les prisons turques, où plus de 300 000 prisonniers sont enfermés et où quelque 150 000 agents pénitentiaires travaillent.
 
La population carcérale turque a dépassé de 100 000 personnes la capacité d’accueil du pays. Les installations pénitentiaires manquent de capacités d’isolement, d’hygiène, de nutrition et de traitement adéquats. Cette situation constitue une grave menace pour le droit à la vie de tous les prisonniers que l’État a l’obligation constitutionnelle de protéger.
 
En premier lieu, tous les prisonniers malades, âgés, femmes et nourrissons devraient être libérés d’urgence. Et le paquet de réformes judiciaires, ainsi que le projet de loi sur l’exécution des peines, mis à l’ordre du jour du Parlement dans les prochains jours, devrait être conçu dans le respect du principe constitutionnel d’égalité.
 
Dans une situation qui exige la libération des prisonniers pour sauvegarder le droit fondamental à la vie, un règlement qui maintient derrière les barreaux des intellectuels, des politiciens, des artistes et d’autres personnes qui ont été emprisonnés pour « terrorisme » pour avoir tweeté, écrit ou jouer de la musique, conduira à de nouvelles blessures dans la conscience publique.
 
Comme l’ont mis en garde les organisations internationales, des dizaines de milliers de personnes continuent aujourd’hui à être accusées de terrorisme, ce qui constitue une violation flagrante des principes de légalité, de prévisibilité, et de non-rétroactivité.
 
Des dizaines de milliers de personnes qui n’ont pas été impliquées dans la coercition et la violence ou qui ne les ont pas encouragées, ont été accusées de diriger, d’être membres ou de soutenir des organisations terroristes.
 
Des dizaines de milliers de personnes qui n’ont rien à voir avec les actions criminalisées ont fait l’objet d’enquêtes et de poursuites simplement sur la base de leurs opinions, au mépris total de l’individualité de la responsabilité pénale.
 
Afin de mettre un terme à cette illégalité, la législation antiterroriste devrait être débarrassée de toute ambiguïté de manière à protéger toutes les personnes qui n’ont pas été impliquées dans des actes de violence contre des accusations liées au terrorisme.
 
Une enseignante a été emprisonnée pour avoir « diffusé de la propagande terroriste » simplement parce qu’elle avait dit : « Les enfants ne devraient pas mourir ! Des centaines d’universitaires connus sous le nom d’ »universitaires pour la paix » ont été arrêtés et condamnés à la prison pour avoir exhorté les parties belligérantes du sud-est de la Turquie à mettre fin aux combats. Ils ont signé une déclaration qui disait : « Nous ne ferons pas partie de ce crime ». Des milliers de personnes sont toujours détenues derrière les barreaux pour avoir exprimé leurs opinions.
 
À l’heure actuelle, plus de 50 000 journalistes, écrivains, politiciens, musiciens, universitaires, défenseurs des droits de l’homme, enseignants, médecins, avocats, étudiants, hommes d’affaires et femmes au foyer sont incarcérés pour terrorisme.
 
Nous demandons la libération des personnes en détention préventive pour de telles accusations afin de protéger leur droit à la vie, soit par le biais du paquet de réforme judiciaire qui sera examiné par le Parlement, soit par des décisions qui seront directement rendues par les tribunaux. Quant à ceux qui sont condamnés, ils devraient pouvoir bénéficier des amendements. Nous demandons également la suppression des problèmes liés aux lois antiterroristes qui sont à l’origine de toutes ces injustices. »
Image : Sabiha Temizkan, la fille de la députée kurde Leyla Guven

COVID-19. Les autorités turques sommées de libérer tous les prisonniers

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TURQUIE / BAKUR – Alors que la pandémie du coronavirus fait des ravages en Turquie et au Kurdistan du Nord, plus de 50 000 prisonniers politiques, dont une bonne partie sont des journalistes, politiciens ou artistes kurdes, sont interdits de quitter la prison tandis que les autres condamnés du droit commun ou des terroristes de DAECH sont libérés petit à petit…
Parmi ses prisonniers politiques kurdes, il y Selahattin Demirtas, avocat, écrivain et politicien d’HDP et du DBP, des dizaines de maires comme Gultan Kisanak et des artistes comme chanteuse kurde Nûdem Durak dont le seul crime est d’affirmer leur identité kurde. 
 
L’Association des familles de prisonniers (Tutuklu Aileleri ile Yardımlaşma Derneği – TUAY-DER) a publié un communiqué concernant la loi d’amnistie proposée par le gouvernement de coalition AKP-MHP, qui excluait les prisonniers politiques. Des changements ont été proposés en raison des risques posés aux détenus par l’épidémie du coronavirus.
 
Le communiqué rappelle qu’il y a de plus en plus de nouvelles de prisonniers se plaignant des symptômes du Covid-19 dans différentes prisons et ajoute que les familles sont extrêmement inquiètes.
 
La TUAY-DER a déclaré: « Nous nous adressons aux députés du parti au pouvoir. Les sièges sur lesquels vous êtes assis sont temporaires. Écoutez les voix des personnes et des organisations de défense des droits et ne faites pas de discrimination entre les prisonniers.
 
Y-a-t-il a des députés, des maires, des dirigeants et des employés de partis politiques, des journalistes, des étudiants et des enseignants, des critiques de la partie gouvernementale de la catégorie que vous appelez le « terrorisme » ? Arrêtez de semer la discorde entre les peuples avant la propagation du coronavirus dans les prisons.  »
 
La TUAY-DER a réitéré son appel à la libération immédiate de tous les prisonniers, à commencer par le chef kurde Abdullah Ocalan.
 

COVID-19. Campagne de parrainage des familles kurdes dans le besoin

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Une campagne de parrainage a été lancée pour venir en aide aux familles pauvres du Kurdistan, confinées suite à la pandémie du coronavirus (COVID-19).

Parrainez une famille kurde, aidez le Croissant Rouge kurde Heyva Sor et le Soleil Rouge – Roja Sor.

« La population du Kurdistan, comme les habitants du monde entier, est confrontée à de graves problèmes économiques en raison de la pandémie du coronavirus. »
L’ONG kurde, le croissant rouge du Kurdistan (Heyva Sor a Kurdistanê) a publié une déclaration concernant la campagne «famille sœur» et a déclaré : « Heyva Sor a Kurdistanê a lancé la campagne pour assurer la solidarité entre nos peuples dans cette situation extraordinaire. »
 
L’antenne française d’Heyva Sor, Roja Sor – Soleil a également rejoint la campagne.
 
Voici le communiqué d’Heyva Sor a Kurdistanê :
 
La population du Kurdistan, comme les habitants du monde entier, est confrontée à de graves problèmes économiques en raison de la pandémie du coronavirus.
 
Devenons sœur/frère avec une famille dans le besoin au Kurdistan. Des millions de personnes au Kurdistan ont été déplacées, appauvries, condamnés au chômage, dépossédés de leur nature et leurs ressources.
 
Nos compatriotes dans la région de Shehba [Rojava] où les habitants d’Afrin se sont installés après l’invasion turque, il y a deux ans, vit de grandes difficultés. De même, nos habitants de Serêkaniyê et de Girê Spî vivent avec de grands problèmes dans les camps, ainsi que les habitants de Shengal, où les effets du génocide et de la destruction, héritage de l’Etat islamique, sont encore très présents. Nos habitants du camp de Maxmur [Bashur] vivent dans des conditions difficiles depuis près de 10 mois en raison de l’embargo qui leur a été imposé. Les habitants du Kurdistan du Nord [Bakur], licenciés et abandonnés au chômage avec les lois-décrets, harcelés et discriminés par les administrateurs [d’Etat nommés aux mairies kurdes d’HDP], les familles de dizaines de milliers de prisonniers, souffrent tous pendant cette période. La population du Kurdistan oriental [Rojhilat] appauvrie par les politiques de l’État iranien, nos personnes déplacées vivant dans des camps au Kurdistan méridional ; ils voient tous une souffrance supplémentaire ajoutée par la pandémie du coronavirus.
 
Heyva Sor a Kurdistanê a lancé une campagne «Famille sœur» pour assurer la solidarité entre les gens dans des circonstances aussi extrêmes.
 
Les termes de la campagne sont les suivants:
 
– Un minimum de 100 euros par mois doit être envoyé à la famille jumelle pendant 3 mois.
 
– Les informations sur la famille jumelle à aider seront fournies par le Heyva Sor.
 
– La famille qui choisit une famille sœur peut envoyer l’argent directement au Heyva Sor [ou le Roja Sor] ou à la famille. »
 
Article en anglais est ici

Un Kurde pendu par l’Iran, Bashur accusé de trahison

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Ce matin, l’Iran a exécuté Mostafa Salimi, un prisonnier politique kurde de 51 ans qui s’était évadé de la prison de Saqez le 27 mars dernier après une émeute.
 
De nombreux Kurdes accusent les autorités kurdes d’Irak d’avoir permis cette pendaison en livrant Salimi à l’Iran alors qu’ils savaient qu’il allait être pendu.
 
PS: Pour ceux qui disent que Mustafa Selimi n’était pas un prisonnier politique mais un prisonnier du droit commun, voire un « bandit », sachez que l’exécution de chaque Kurde par l’Iran est un acte politique dans un pays où les Kurdes sont condamnés à la pauvreté à cause de leur identité ethnique.