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Deux films kurdes au Festival International du Film de Nancy

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La ville kurde de Cizre, au Kurdistan du Nord, et le Kurdistan du Sud seront à l’honneur au Festival International du Film de Nancy.
 
La 24ème édition du Festival international du film de Nancy commence aujourd’hui.
 
Plus de 100 films de 51 pays ont été sélectionnés, dont deux films kurdes. Des documentaires, longs et courts métrages tant en compétition qu’en dehors constituent un programme qui se terminera le 1er septembre.
 
Les deux films kurdes sélectionnés décrivent la politique génocidaire de l’État turc à Cizre et la vie au Kurdistan du Sud avec les massacres subis sous Saddam Hussein.
 
Il se reflète également dans le «monde kurde», qui ne peut donner ses terres à ses propres paysans, où naît leur mère, qui a perdu la vie en Allemagne.
 
Le premier film est «Dil Leyla», d’Aslı Özarslan, une production cinématographique allemande de 2017.
 
Dil Leyla est l’histoire de la maire de Cizre, Leyla Imret, qui, à 26 ans, était la plus jeune maire du pays.
 
Le second film est à nouveau une production allemande, «Haus ohne dach» (Maison sans toit) réalisé par le réalisateur allemand Soleen Yusef.
 
Le film raconte le parcours des frères et sœurs Liya, Jan et lanN, nés dans la région kurde de l’Irak et ayant grandi en Allemagne. Les trois veulent accomplir le dernier souhait de leur mère, l’enterrer dans son village natal à côté de son mari qui a été tué dans la guerre sous le régime de Saddam Hussein.
 
Source : https://anfenglishmobile.com/culture/two-kurdish-films-at-nancy-film-festival-in-lorraine-29207

L’astronome kurde de Diyarbakir privé de son télescope

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Topkaç Abdulkadir est un un astronome amateur kurde de Diyarbakir (Amed). Certaines de ses découvertes auraient été volées par des scientifiques.
 
En 1992, avec sa lettre envoyée à la NASA, Il aurait changé la littérature scientifique en déclarant que la lune ne suivait pas une trajectoire circulaire autour de la terre.
 
Son télescope a été brisé lorsque l’armée turque a détruit le quartier historique de Sur en 2016. Il a dû interrompre ses travaux pour la première fois après 27 ans.
 
Par ailleurs, son intérêt pour l’univers, perçu comme « inutile » par sa famille, a fait que sa femme et ses enfants l’ont quitté il y a longtemps. Aujourd’hui, il ère dans les rues d’Amed, en attendant de retrouver un nouveau télescope et de reprendre l’exploration de (son) l’univers.
 

Il y a une mobilisation locale pour lui venir en aide…

Image, et vidéo, en turc à voir ici 

ISTANBUL – La police turque a attaqué le 700e rassemblement des « Mères du samedi » : nombreuses arrestations

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TURQUIE – ISTANBUL – Les autorités turques ont interdit le 700e rassemblement des « Mères du samedi ». La police turque a attaqué les défenseurs des droits de l’Homme qui voulaient entrer sur la place du rassemblement : nombreuses arrestations.
 
La police turque a attaqué le 700e rassemblement des « Mères du samedi » qui réclament les restes de leurs milliers d’enfants ou proches portés disparus par les forces de l’Etat dans les années 1990. Il y a eu de nombreuses arrestations dont celle d’au moins un journaliste, des proches des disparus et des défenseurs des droits de l’Homme qui voulaient entrer sur la place du rassemblement. Les autorités turques ont interdit le rassemblement.
 
Les mères du samedi, qui se réunissent tous les samedis sur la place Galatasaray, avaient appelé à la solidarité de tous pour leur 700e rassemblement pour interpeller le pouvoir turc pour qu’il daigne enfin à leur dire où sont les restes de leurs proches à ces mères que demandent la vérité et la justice depuis 23 ans maintenant.
 
De nombreuses mères – majoritairement des kurdes – du samedi sont mortes avec la douleur de ne pas avoir pu retrouver, ne serait-ce que quelques os, de leurs enfants enlevés par les forces de l’Etat turc.
 
Image via Mezopotamya ajansi

Idlib, Etats-unis : Le trafic entre Ankara & Moscou s’intensifie

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Alors que la crise diplomatique entre la Turquie et les Etats-unis s’est aggravée et que le régime syrien s’apprête à attaquer la ville d’Idlib tenue par les mercenaires pro-Turquie, le ministre turc de la Défense et le chef des renseignements turcs (MIT) se rendent à Moscou pour la deuxième fois en une semaine.
 
Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, et le chef de l’Organisation nationale de renseignement (MIT), Hakan Fidan, se rendent à Moscou pour la deuxième fois en une semaine.
 
Akar et Fidan, qui se rendent à Moscou vendredi, rencontreront le ministre russe de la Défense, Sergey Shoygu.
 
Selon une déclaration du ministère russe de la Défense, la situation récente en Syrie sera discutée par les deux ministres.
 
Le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, rencontrera son homologue Sergueï Lavrov à Moscou le même jour.
 
Ceci est la deuxième réunion consécutive, après une précédente tenue le 17 août.
 
Un communiqué publié par le ministère russe de la Défense a ensuite indiqué que les deux ministres avaient exprimé leurs points de vue sur les questions de sécurité régionale, notamment en Syrie.
 
« Akar et Shoygu ont parlé du retour des réfugiés syriens dans leur pays pour résoudre rapidement les problèmes humanitaires dans ce pays déchiré par la guerre », ajoute le communiqué.
 
Les deux ministres ont également discuté de la coopération en cours entre les deux pays dans le domaine de la défense.
 
Ce trafic intense entre Ankara et Moscou coïncide avec les préparatifs du régime syrien pour une opération contre Idlib, où se trouvent les mercenaires soutenus par la Turquie et la période de relations tendues entre les Etats-Unis et la Turquie.
 

L’ONU recueille des preuves du génocide yézidi commis par Daesh

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Le secrétaire général de l’ONU, M. Guterres, a informé le Conseil de sécurité de l’ONU, dirigée par l’avocat britannique Karim Asad Ahmad Khan, qu’il commencera ses travaux, concernant la recueille des preuves du génocide yézidi à partir du 20 août.
 
Une équipe d’enquête de l’ONU a commencé ses travaux cette semaine, près d’un an après sa création par le Conseil de sécurité.
 
L’équipe recueillera et conservera des preuves d’actes commis par l’État islamique en Irak qui pourraient être des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou un génocide.
 
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a informé le Conseil de sécurité de 15 membres que l’équipe des Nations Unies, dirigée par l’avocat britannique Karim Asad Ahmad Khan, qu’il commencait à travailler à partir du 20 août.
 
Lors du rassemblement annuel des dirigeants mondiaux tenu en septembre dernier, le conseil a adopté à l’unanimité une résolution rédigée par les Britanniques – après un an de pourparlers avec l’Irak – demandant au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres de créer une équipe «pour soutenir les efforts nationaux» .
 
Des experts des Nations Unies avaient prévenu en juin 2016 que l’Etat islamique commettait un génocide contre les Yézidis en Syrie et en Irak pour détruire la communauté religieuse minoritaire à travers des meurtres, l’esclavage sexuel et d’autres crimes.
 
Guterres a annoncé en mai qu’il avait nommé Khan après que le Conseil de sécurité eut approuvé la portée et les limites de l’équipe en février. Il a déclaré dans la lettre, publiée jeudi, que Khan s’était rendu en Irak au début du mois.
 
L’utilisation d’éléments de preuve recueillis par l’équipe dans d’autres lieux, tels que les tribunaux internationaux, « serait déterminée en accord avec le gouvernement irakien au cas par cas ». Les preuves sont utilisées principalement par les autorités irakiennes, suivies par les «tribunaux compétents au niveau national», conformément à la résolution de 2017 de l’ONU.
 
Le 3 août, l’État islamique a perpétré un génocide contre les Yézidis qui n’ont pu être sauvés que par l’intervention rapide des forces kurdes PKK et les YPG, alors que les peshmergas du PDK avaient quitté Shengal.
 

Balance ton Turc

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Le texte d’une jeune kurde qui fait le lien entre la réaction de certains « hommes » devant la libération de la parole chez les femmes suite au mouvement « #BalanceTonPorc » et des fachos turcs quand ils entendent une personne dire « Je suis kurde ».

« Une innommable douleur commence dans mon ventre et s’empare rapidement de tous mes organes. L’envie de vomir supplante la rage ou peut-être est-ce la rage qui me retourne l’estomac. Et puis merde, pourquoi je me sens si mal ? Pourquoi j’attache tant d’importance à des choses aussi extérieures ? L’extérieur. Le monde qui est en dehors de mon être mais qui m’entoure, parfois en me bousculant, souvent en me convaincant de la fatalité de ma condition, toujours en normalisant et banalisant cette fatalité. Finalement, l’extérieur ou en d’autres termes « la société » est un appareil de formatage des valeurs qu’on a appris à intérioriser depuis toujours. Et puis, ces valeurs, ces représentations, on finit par se les approprier comme s’il s’agissait de l’essence de nos êtres, comme si nos corps de chairs et d’os avaient pris forme à partir de ces abstractions. Elles ne sont pourtant rien d’autres que le produit complexe de la société, ce système de personnes et d’éléments sociaux qui en interagissant entre eux et avec le tout produit les normes sociales. De quoi nous faire relativiser. Il y a au-delà de moi, de toi, et de chaque individu, ce quelque chose d’impalpable dans lequel on baigne depuis toujours et qui nourrit nos identités. Quelque chose qui fait penser à l’habitus de Bourdieu ou encore plus spécifiquement à la notion de système qu’on aime tant utiliser dans le milieu féministe pour expliquer la société patriarcale et les rapports de pouvoir inégaux qui entretiennent le statut quo.

Oui, j’en arrive tout doucement à ce truc qui me donne envie de vomir depuis tantôt. Cette arrogance dénuée de la moindre once de gêne qu’ont les dominants lorsqu’ils utilisent en plus leur condition de privilégiés pour nier et minimiser les inégalités qu’ils causent et entretiennent. Au-delà même du refus de la remise en question, c’est cette attitude consciente d’user de son pouvoir pour humilier des personnes déjà en souffrance. #BalanceTaPouffe ou comment des hommes frustrés d’avoir essuyé des « non » placent leur problème d’égo au même titre que des violences systématiques. On parle de tendances générales lorsqu’empiriquement une série de fait sociaux révèlent les mêmes conclusions, et des expériences personnelles peuvent effectivement représentés des exemples qui illustrent ces tendances (puisque c’est la somme de ces expériences qui définissent la tendance, j’insiste). Cependant, un contre-exemple n’a pas la force de réfuter la tendance s’il est ponctuel.

Mais que fait-il qu’autant d’hommes vivent la libération des paroles de femmes comme une agression à leur moi profond ? Je ne peux pas m’empêcher de faire un parallèle avec la réaction de certains nationalistes turcs lorsque le simple fait de leur affirmer « je suis kurde » apparaît pour eux comme une insulte à leur identité, une menace à l’idée d’une nation turque homogène. Il y a peut-être un peu de ça, la peur de la remise en question d’un modèle dans lequel ils se sentent si bien. De quoi justifier de ne pas prendre en compte que d’autres s’y sentent si mal. Pourtant, on pourrait co-construire une société plus égalitaire où il serait inconcevable pour chacun.e d’envisager que son propre bien être doive reposer sur la négation des droits et libertés des autres. Même si c’est difficile de le réaliser pleinement sans confrontation à une situation concrète qui nous pousse à la remise en question, ces abstractions de valeurs qu’on pense déterminante de nos identités sont relatives à des éléments tellement externes et contextuels qu’on peut choisir de les mettre à l’épreuve pour déterminer ensemble des nouvelles valeurs. »

Bérivan Des Montagnes

 

Photo via G. L.

Les femmes contre les feux de forêt à Dersim

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – DERSIM – Des femmes travaillent pour essayer d’éteindre les feux de forêt causés par les opérations de l’armée turque dans la région kurde de Dersim.
 
Les femmes tentent d’éteindre les incendies qui ont transformé en cendres des dizaines de milliers d’hectares de forêts dans différentes parties du Dersim et ont détruit des millions de vies dans la région.
 
Suite aux frappes aériennes de l’armée turque et au bombardement d’hélicoptères sur Dersim, au cours des trois dernières semaines, les incendies, en particulier dans la région de Geyiksuyu, continuent de se propager.
 
Des dizaines de milliers d’hectares de terres vertes dans différentes régions ont déjà été brûlées en cendres. Les incendies ont détruit des arbres et des animaux sauvages millénaires.
 
Les incendies, implacables, ont déjà causé la mort de millions d’êtres vivants : cochons, renards, tortues, jeunes oiseaux, écureuils, chèvres de montagne, lapins, reptiles et des milliers d’insectes, de papillons.
 
Il y a trois semaines, des incendies ont été déclenchés par l’armée dans ce qu’ils ont déclaré « zones de sécurité » dans le district de Hozat, ce qui signifie qu’aucune tentative d’éteindre les incendies ne peut être faite. mis en place sur la route.
 
Les équipes de volontaires tentent de maîtriser le feu à Bali Creek, à Bali Hamlet, à Müşkirek Village, à à la montagne Copper et à Çırtık.
 
Un groupe de femmes essayant de contrôler le feu a exprimé sa tristesse et sa colère face à la mort de la nature.
 
Une étudiante universitaire, Tijda Kılıç, a déclaré qu’une politique hostile à l’égard de Dersim et de son environnement était en cours.
 
« Les autorités ne font rien pour éteindre le feu. Et les volontaires sont empêchés d’essayer d’éteindre le feu. Le véritable objectif de tout cela, est de forcer les gens à partir de chez eux ».
 
Un des habitants du village de Müşkirek, Birgül Zeytin, a déclaré que la nature est la source de vie des gens et a souligné que les incendies étaient un signe de la perte de l’humanité.
 
« Malheureusement, ces incendies ne sont pas les premiers et ne seront pas les derniers. Quiconque aime la nature devrait crier contre ces incendies. Brûler un arbre change beaucoup de choses. Nous devrions être conscients de cela ».
 
La bénévole Nilufer Akdag a également déclaré que l’État avait délibérément brûlé les forêts. « Le gouverneur dit qu’il n’y a pas de feux de forêt à Dersim. Je lui demande de venir ici. Venez jeter un œil à cet endroit. Y a-t-il un feu ou pas ? Ensuite, faites une déclaration », a-t-elle déclaré.
 
Akdag a répété qu’il y avait un massacre à Dersim, de nature et d’êtres vivants. Un massacre que tout le monde devrait essayer d’arrêter.
 
Elle a notamment appelé les femmes à venir dans la région et à les aider.
 

La Coordination de la société yézidie : l’espace aérien de Shengal doit être fermé

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SHENGAL – La coordination de la société yézidie a tenu la Turquie, l’Irak et les Etats-Unis responsables de l’attaque meurtrière de mercredi contre Zeki Şengali, un de leurs membres.
 
La coordination de la société yézidie a publié une déclaration condamnant fermement l’assassinat de leur membre Mam (oncle) Zeki Şengali par les forces d’occupation turques.
 
La Coordination a mis en doute la position du gouvernement irakien envers les Yézidis et a appelé l’Etat irakien et les Nations Unies à assumer leurs responsabilités contre les forces d’occupation turques.
 
La Coordination a présenté ses condoléances à la famille de Mam Zeki, à la société yézidie et au peuple du Kurdistan, en promettant de mener la cause des martyrs à la victoire.
 
La coordination de la société yézidie a déclaré que l’attaque qui ciblait Şengali, alors qu’il rendait hommage aux Yézidis massacrés dans le village de Kocho il y a 4 ans, était une attaque planifiée et une continuation de la politique de génocide menée contre le peuple yézidi.
 
« L’Etat turc et ses complices ont mené cette attaque le jour même du massacre contre la société yézidie. Pour cette raison, cette attaque a un sens pour notre société et elle manifeste l’objectif de l’État turc et de ses alliés. »
 
La Coordination a fermement condamné l’attaque lâche qui, selon elle, révèle que l’Etat turc, ses partenaires et ses traîtres poursuivent leurs politiques de génocide.
 
« Nous tenons la Turquie, l’Irak et les Etats-Unis responsables de cet attentat qui n’est pas ordinaire », a souligné le communiqué.
 
La Coordination a également déclaré que l’attaque avait eu lieu peu après la visite du Premier ministre irakien Haidar al-Abadi en Turquie et a continué : « On voit que des plans et des accords secrets ont été conclus. L’attaque s’est produite dans le territoire de l’Etat irakien. Autoriser les attaques turques met l’Irak dans une position de responsabilité directe. Nous voyons cela comme une politique de l’État irakien contre les Yézidis. « 
 
La déclaration a continué ; « Le génocide perpétré contre le peuple yézidi le 3 août 2014 ne doit pas être oublié. Les Yézidis vivent à l’intérieur des frontières de l’Irak et l’État irakien est responsable de leur sécurité. Les Yézidis sont des citoyens irakiens et l’Irak est responsable de leur défense. Cependant, malheureusement, l’État irakien n’a pas rempli ses obligations en laissant les Yézidis massacrer et tuer. La politique et l’attitude de l’Iraq ont aggravé notre blessure et nos douleurs. La politique de l’État irakien nous amène justement à nous demander quelle sera son attitude politique et morale à l’égard de la société yézidie. Si elle nous protégera et reconnaîtra nos droits et nos lois, ou si elle poursuivra une telle coopération, et ouvrir la voie aux ennemis qui nous massacrent et nous assassinent.
 
Nous appelons les Nations Unies et toutes les institutions concernées à ne pas garder le silence sur les attaques d’invasion de l’Etat turc et de ses collaborateurs. L’espace aérien de Shengal doit être fermé aux envahisseurs.
 
Toute la société yézidie sait que Mam Zeki n’a lutté que pour faire revivre la culture yézidie et améliorer l’alliance entre Yézidis. En tant que camarades de Mam Zeki, nous établirons notre alliance et notre unité et lutterons jusqu’au bout pour assurer l’autonomie de notre peuple.
 
Les attaques contre Shengal sont la continuation du génocide. En réponse aux attaques et aux plans malhonnêtes contre Shengal, nous appelons notre peuple dans quatre régions du Kurdistan et à l’étranger à faire preuve de solidarité contre les attaques visant la communauté yézidie. »
 

L’écrivaine kurde Roza Metina : Je continuerai à écrire sur les femmes

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Roza Metina écrit sur les femmes kurdes, leurs peines et leurs joies, contribuant ainsi à l’aide pour la mémoire collective.

Les lauréats de la quatrième édition du prix de Nouvelles courtes et de poésie Deniz Fırat (journaliste kurde tuée lors d’un attaque de Daesh près du camp de Makhmour en 2014), organisée par l’Union des étudiants libres ont été remis cette année au camp de réfugiés de Makhmur. L’auteure et journaliste kurde Roza Metina a reçu le premier prix dans la catégorie Histoire kurde.

Dans une interview, Metina a déclaré qu’elle était très heureuse de ce prix ajoutant que les femmes kurdes sont les personnages de ses histoires avec leurs peines et leurs joies. 

« Le prix Deniz Fırat est spécial et significatif pour moi. J’ai témoigné dans mon écriture  de notre douleur. Je crois que si nous parvenons à écrire sur la douleur et la joie que nous vivons, alors nous recueillerons plus d’empathie« . 

Que signifie pour vous le prix de « Nouvelles » Deniz Fırat  ?

« Deniz Firat a joué un rôle important dans la lutte pour la liberté des Kurdes. Ce prix est très significatif pour moi.  Deniz Firat est une femme, et les luttes des femmes sont très précieuses et inspirantes pour les Kurdes. Ayant une place importante dans la lutte pour la liberté des femmes, Deniz Firat a été une grande source d’inspiration. J’ai reçu un prix en langue kurde. C’est un détail important. Nous sommes tous aux prises avec notre langue. Il est très significatif d’obtenir un prix dans sa langue maternelle ».

Avez-vous déjà écrit et comment avez-vous décidé de participer à ce concours ?

« Mon écriture a commencé par la poésie. Quand je suis arrivée à Amed, à l’université, j’ai commencé à prendre des cours de kurde et à améliorer ma langue. J’ai commencé à écrire en kurde tout en lisant des écrivains kurdes. J’ai écrit ma première nouvelle pour enfants. J’ai ensuite écrit l’histoire de Cemile [une fillette kurde de 10 ans, tuée durant les attaques de l’armée turque dans la ville de Cizre en 2015 dont le cadavre a été gardé dans le congélateur par sa famille pendant plusieurs jour car l’Etat turc a interdit ses obsèques) et j’ai participé au concours de nouvelles du Rojava avec une histoire sur la Mère Taybet (Taybet Inan, une femme kurde de 53 ans, tuée par les forces armées turques devant sa maison, à Silopi en 2015. Son cadavre est resté dans la rue pendant 7 jours car les soldats turcs tiraient sur tous ceux qui essayaient de récupérer le corps). Cette année, j’ai travaillé sur l’histoire du sultan Irmak qui a été massacrée dans l’un des sous-sols de Cizre ».

Pourquoi préférez-vous raconter des histoires sur les femmes, en particulier les Kurdes ?

« Je n’ai pas pu retenir mes larmes quand je suis arrivée à la dernière phrase de l’histoire de la Mère Taybet. J’étais si triste, je n’arrêtais pas de penser à elle. Pendant des semaines, son corps a été laissé dans la rue. Malgré tout, les luttes des femmes, surtout dans ce système, sont très vivantes. J’écris sur les femmes. Je préfère écrire sur les femmes kurdes parce qu’elles ont une force d’autodéfense, en particulier un avenir de combat. Mes histoires futures aussi porteront sur les femmes ».

Roboski, Sur, Cizre, Halabja, autant d’événements et de massacres vécus par les Kurdes sur le chemin de la liberté. Quel est le rôle de l’écrivain pour vous, en tant que femme écrivaine ? L’écriture est-elle importante dans cette lutte ?

« Nous avons besoin d’écrire, de peindre, de faire des films, de raconter nos souffrances et nos joies avec notre stylo, notre appareil photo, nos chansons. Nous devons exprimer ce qui se passe. C’est une responsabilité d’exprimer et d’écrire sur ces événements dans le contexte de la conscience nationale. 

Nous devons écrire, c’est notre devoir d’écrire pour que personne n’oublie.

Pourquoi ai-je écrit sur Mère Taybet, ou Cemile, ou Sultan ? Parce qu’ils ne peuvent être oubliés, ils font partie d’une mémoire et d’une conscience nationale. Je pourrais écrire sur d’autres sujets. Mais nous, les Kurdes, nous ne pouvons même pas aimer une fleur librement. J’ai vécu ces douleurs et je les ai écrites. Je crois que les histoires que je raconte affecteront les lecteurs lorsqu’ils les liront. Je veux raconter l’histoire des femmes, leur combat, qui va de pair avec le combat national ».

Vous êtes à la fois journaliste et écrivaine. En Turquie, les journalistes et écrivains kurdes sont systématiquement attaqués. Qu’est-ce que cela signifie pour vous d’avoir cette identité et comment avez-vous synthétisé votre journalisme et votre écriture ?

« Il faut avoir la capacité d’écrire pour faire du journalisme. Je croyais que le journalisme et l’écriture de fiction étaient interconnectés et entrelacés. J’ai écrit de la fiction avant de faire du journalisme, et quand j’ai commencé à faire des reportages, j’ai remarqué que mon écriture[fiction] se reflétait dans mes nouvelles. Si vous êtes journaliste, vous voulez écrire en permanence et produire les faits les plus précis. Vous essayez de révéler la réalité.

Dans mes nouvelles, le travail est plus compliqué que dans mon journalisme. Mais je m’inspire du journalisme ».

https://anfenglishmobile.com/culture/an-interview-with-writer-roza-metina-28994

 

Massacre des Yézidis : Le TEV-DEM appelle à agir contre les politiques dangereuses de la Turquie

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Le Mouvement de la Société Démocratique (TEV-DEM) a appelé à prendre des mesures pour empêcher les massacres contre les Yézidis et les Kurdes.
 
Le Centre des relations diplomatiques du TEV-DEM a déclaré dans un communiqué que les frappes aériennes menées par l’Etat d’invasion turc contre Shengal étaient la continuation des attaques de DAESH en 2014.
 
Le TEV-DEM a souligné que l’Etat turc et ses alliés mercenaires qui continuent d’attaquer Afrin forcent les Yézidis et les Alévis à se convertir à l’Islam sunnite et détruisent les sites religieux des deux communautés.
 
Appelant le monde entier à se positionner clairement face aux pratiques dangereuses de la Turquie à Afrin, la déclaration a souligné que la libération d’Afrin est l’étape la plus importante et que toutes les parties devaient y participer.
Célébrant le deuxième anniversaire de la libération de Manbij, le communiqué a déclaré : « Manbij est un véritable exemple de la coexistence et d’administration autonome démocratique. Nous continuerons à nous battre pour que les habitants de Manbij puissent établir et développer leur propre gouvernance. Nous commémorons ainsi les martyrs de la liberté des peuples et nous saluons leur résistance héroïque contre DAESH et tous les groupes terroristes ».
 
Au sujet des derniers développements en Syrie, le TEV-DEM a réaffirmé que la plupart des partis agissent en fonction de leurs propres intérêts, mais a déclaré que tous leurs plans seraient déjoués.
 
« La Turquie mène une politique dangereuse contre l’unité des peuples syriens, y plantant son drapeau, changeant les noms de places et de rues, obligeant les gens à parler turc », a déclaré le TEV-DEM, décrivant ces actes comme une tentative d’annexion des territoires syriens. la carte turque. »
 
Le TEV-DEM a appelé toutes les forces à agir avec responsabilité pour éviter cette politique dangereuse, en faisant remarquer que la politique menée par la population du nord de la Syrie préservait l’intégrité du pays.
S’exprimant sur les frappes aériennes de mercredi par l’armée turque sur Shengal qui ont tué un responsable yézidi, le TEV-DEM a déclaré : « Ces attaques font suite au massacre perpétré par DAESH en 2014. Cette attaque viole la souveraineté des gouvernements irakien et du Kurdistan du Sud. Nous appelons les forces irakiennes et du Kurdistan du Sud à exprimer clairement leur attitude face à l’attaque contre le peuple de Shengal et à empêcher de nouveaux massacres contre les Yézidis et les Kurdes. »
 

IRAN : Craintes d’exécution imminente pour les militants kurdes Panahi & Ramazan

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ROJHELAT / IRAN – L’Iran a souvent été critiqué pour son piètre bilan en matière des droits de l’homme, en particulier son recours à la peine de mort.
 
Ramin Hossein Panahi, un militant kurde condamné à mort en Iran, a été transféré dans une autre prison mardi, ce qui a fait craindre à sa famille que son exécution soit imminente.
 
Mardi, le frère de Ramin, Amjad Hossein Panahi, a averti sur Twitter que le militant kurde avait été transféré de Sanandaj à la prison de Rajaei Shahr à Karaj.
 
« Hier soir, trois voitures appartenant aux services de renseignement du CGR ont déplacé Ramin de la prison de Sanandaj », a-t-il ajouté.
 
« Maintenant, il a été révélé que ce transfert avait été effectué sur ordre du Procureur et de le pendre à la prison de Rajai Shahr. J’espère que ce mauvais événement n’arrivera pas », a écrit Amjad.
 
En Avril 2018, la Cour suprême de l’Iran a confirmé la condamnation à mort de son appartenance pour Panahi présumée dans le « hors la loi » groupe nationaliste kurde, Komala, et pour le dessin soi-disant une arme dans un affrontement avec des agents du CGR.
 
Panahi insiste sur le fait qu’il n’a participé à aucune action armée et qu’il n’a pas non plus cherché une arme.
 
Par ailleurs, Kamal Hassan Ramazan, un Kurde syrien condamné à mort âgé de 31 ans, a également été transféré de manière inattendue au centre de détention du CGR d’Orumiyeh lundi. Accusé d’être membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), il risque l’exécution imminente.
 
A la suite des affrontements entre les partis kurdes et le CGR à Paveh, Marivan et Oshnavieh, plusieurs sites Internet liés au CGR ont appelé à l’exécution rapide de prisonniers politiques kurdes condamnés à mort, selon le Centre des droits de l’homme du Kurdistan.
 
Plus tôt, le Centre pour les droits de l’homme en Iran (CHRI) a rapporté que les organes de presse du gouvernement iranien avaient lancé une campagne de propagande contre Panahi, déclarant qu’il méritait d’être pendu pour ses activités « terroristes ».
 
Kako Alyar, membre éminent de Komala [une organisation armée kurde au Kurdistan iranien], a déclaré que l’Iran réprimait les Kurdes à l’intérieur du pays parce que «les partis politiques kurdes sont les plus organisés parmi l’opposition iranienne».
 
« Ces faits, comme beaucoup d’autres, font peur au régime iranien et les font menacer davantage, tuent plus, emprisonnent plus et exécutent plus, mais il est clair que les Kurdes n’ont pas peur », a-t-il déclaré au Kurdistan 24.
 
« Au contraire; [Les Kurdes] sont motivés à se battre encore plus pour obtenir leurs droits légitimes. »
 

Mahsum Korkmaz (Agit) : l’esprit du 15 août

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Le dernier mouvement armé kurde en Turquie a débuté avec des actions du 15 août 1984 sous le commandement de Mahsum Korkmaz (Agit). Tombé en 1986, son corps se trouverait dans une fosse commune à Nevada Kasaba, dans la région kurde de Siirt…
 
Newala Kasaba, deux mots que les Kurdes ont dans la tête comme s’ils avaient été gravés dans leur esprit.
 
Newala Kasaba concentre peut-être l’essentiel de la guerre sale de l’Etat turc contre le peuple kurde, comme Kobanê et Afrin ainsi que de nombreux autres noms …
 
Newala Kasaba est un vaste terrain vallonné, situé à la périphérie immédiate de la ville kurde de Siirt. Ce pourrait être un dépotoir. Et en effet, vous pouvez y trouver des poubelles. Mais il faut marcher quelques mètres pour comprendre que cette terre cache quelque chose de plus horrible.
 
Des sacs noirs, comme des sacs à ordures, remontent à la surface. Ils ne contiennent pas de déchets cependant. Des morceaux de vêtements s’y échappent pour révéler ce qui est vraiment caché dans ces terres. Les os remontent à la surface. Les habitants de Siirt savent depuis longtemps ce que ces terres cachent.
 
Quelle vérité a été enterrée ici pour ne plus jamais être révélée, dans les intentions de ceux qui ont commis le crime horrible consistant à enlever des Kurdes, à les torturer, à les tuer et finalement à jeter leurs corps comme des ordures.
 
Newala Kasaba est une immense fosse commune, ou plutôt un cimetière. Mais un cimetière où les horreurs de la guerre des forces d’Etat turques contre les Kurdes ont été enterrées. Pourtant, la vérité ne peut pas être enterrée pour toujours. Et en effet, ceux qui ont été enterrés là-bas luttent pour sortir, pour rappeler à tous les crimes horribles commis par l’État turc.
 
On dit que plus de 100 corps sont enterrés à Newala Kasaba. Certains parlent de 200. Parmi ces corps sans sépultures, il y aurait l’un des fondateurs du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), Mahsum Korkmaz. En effet, quelqu’un indique l’endroit où il pourrait se reposer : à une cinquantaine de mètres de l’entrée du site.
 
Un vieil homme aux cheveux blancs et à la barbe raconte l’histoire de sa tragédie. « Mon fils a été enlevé par des gendermes et emmené au poste de gendarmerie.
 
Il a été torturé pendant des jours et il est finalement mort. Nous savions qu’il avait été emmené au poste de gendarmerie et nous l’avions demandé. On nous a dit qu’il n’était pas là. En effet, on nous a dit qu’il n’était jamais entré dans la porte de la gendarmerie. Pourtant, nous savions qu’il était là ».
 
Les jours passèrent et le vieil homme ne put obtenir aucune réponse. Il n’a pas perdu espoir de retrouver son fils, même si, au fil des jours, il savait que les choses allaient mal, très mal. « J’ai finalement appris qu’il était mort à cause de la torture. Je suis retourné à la gendarmerie pour demander son corps. Ils m’ont dit encore une fois que j’avais tort, mon fils n’avait jamais franchi cette porte ».
 
Depuis la fin des années 80, des rumeurs disaient que parmi les ordures de Newala Kasaba, des sacs contenant le reste des personnes tuées par le tristement célèbre Jitem (un corps spécial de l’armée turque) étaient jetés dans les champs.
 
La réalité de Newala Kasaba a finalement été mise au jour et, depuis le début des années 90, les proches des personnes disparues ont réclamé leur droit de trouver leurs proches portés disparus.
 
Mais les magistrats turcs ne donnent pas la permission de fouiller le site. Et ainsi, ceux qui ont été enterrés ont commencé à sortir à la surface d’eux-même. Il est très difficile sur le plan émotionnel de marcher le long de Newala Kasaba, sachant que tant de personnes ont été enterrées précipitamment et sans respect. Et c’est précisément cela qui frappe : l’État turc a commis des crimes horribles en sachant qu’il bénéficierait d’une impunité totale.
 
Ils ont assassiné des gens en sachant qu’ils ne seraient jamais tenus pour responsables. Mais les temps changent lentement. Les associations de la société civile, avec l’aide du BDP (Parti de la paix et de la démocratie), ont lancé une initiative énergique demandant au gouvernement turc d’ouvrir les fosses communes de cette région.
 
Mahsum Korkmaz, Agit, était le premier commandant du PKK. Il a dirigé les actions du 15 août 1984 qui ont déclenché la rébellion armée kurde au Kurdistan du Nord. Il a perdu la vie le 28 mars 1986.