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FEDA : L’arrestation de Leyla Güven est une tentative d’intimidation

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La Fédération démocratique des Alévis (FEDA) a réagi par un communiqué à l’arrestation de la coprésidente de la DTK et députée de Hakkari, Leyla Güven, qui a été condamnée à 22 ans et 3 mois de prison. On peut lire dans le communiqué que : « La décision vise à intimider l’opposition sociale, en particulier le peuple kurde et les femmes. Cela signifie supprimer la dynamique de la société, briser la volonté et intimider la société pour qu’elle se soumette. (…) Cette décision est nulle et non avenue selon nous, les opprimés, les peuples et les croyances.
 
Leyla Güven est une politicienne pro-paix qui a consacré sa vie à la lutte des femmes, des opprimés et du peuple kurde, tout comme la vérité sur l’historicité de la foi des Alévis. Leyla est une « Can » (âme) qui a payé un grand prix au cours de sa lutte politique et qui a l’habitude de consacrer sa vie à rejeter l’injustice et l’illégalité. La mentalité moniste, négationniste et meurtrière n’a jamais pu la retenir dans son combat. Les attaques du gouvernement fasciste AKP-MHP n’ont pas réussi à faire reculer Leyla Güven dans sa lutte pour les droits, la justice, la liberté et la paix.
 
Le gouvernement AKP-MHP, qui est hostile à la démocratie, aux Alévis, aux Kurdes, aux femmes, aux travailleurs et à la nature, commence à attaquer quand il n’a pas d’autres histoires à vendre à nos peuples que la violence. La Turquie persécute le peuple et les forces démocratiques par une dictature d’un seul homme qui a éliminé la politique de la constitution. La solution à cette persécution ne peut être trouvée en s’alliant avec ceux qui assassinent les peuples et les croyances pour les intérêts réels du pouvoir et de l’État.
 
NOUS DEVONS NOUS TENIR AUX CÔTÉS DES OPPRIMÉS
 
Si le CHP nous respectait, nous, les opprimés et les Alévis, qui commémoraient les massacres de Maraş, de la prison et de Roboski, il n’aurait pas rendu visite aux porteurs de cet esprit génocidaire. Nous, les Alévis, qui avons été persécutés par la mentalité négationniste et meurtrière pendant des siècles, devrions nous y opposer et nous devrions lutter pour nos droits avec les opprimés et les victimes. Conformément à notre devise « Soixante-douze nations sont les mêmes pour nous », nous devons nous tenir aux côtés des opprimés, quelle que soit leur couleur, leur langue ou leur identité, car la vérité de notre chemin le dit. Comme l’a dit Leyla Güven, coprésidente de la DTK, « Ce pays est le nôtre. Il est temps de dire : « Nous vaincrons votre oppression en faisant de la politique démocratique, où que nous soyons à l’intérieur ou à l’extérieur ». (Via ANF)

Selahattin Demirtaş: L’arrêt de la CEDH confirme la subversion du droit

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TURQUIE / BAKUR – Hier, la CEDH a rendu un arrêt condamnant la Turquie pour la détention illégale du politicien kurde Selahattin Demirtas depuis 4 ans. Demirtas a réagi à cette décision déclarant qu’elle confirmait la subversion du droit par le régime turc.
 
« Même si j’ai été illégalement détenu derrière les barreaux en tant qu’otage politique pendant quatre ans, ce jugement ne m’a pas rendu heureux ou joyeux. Au contraire, je suis vraiment triste de ce jugement. Parce que je ne suis pas le seul à payer le prix de la démocratie abolie, de la loi et de la justice détruites; nos 83 millions de citoyens ont payé ce prix de la manière la plus lourde possible », a déclaré Demirtaş.
 
Après que la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a prononcé son jugement sur l’arrestation du politicien Selahattin Demirtaş le 22 décembre et a décidé qu’il devait être libéré immédiatement, Demirtaş a publié une déclaration à ce sujet.
 
Demirtaş, ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), a souligné que ce récent arrêt de la Grande Chambre a confirmé la «subversion du droit aux mains du gouvernement».
 
« Je suis triste du jugement »
 
Après le jugement de la Cour suprême, Demirtaş a partagé un message via ses avocats. Dans son message de la prison d’Edirne de type F, Selahattin Demirtaş a déclaré: « Il est désormais établi que ceux qui nous ont emprisonnés ont commis des crimes graves dans la mesure où ils ont comploté politiquement contre nous. »
 
Évoquant le processus judiciaire de la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme, Demirtaş a souligné dans son message que si le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP) était représenté par un légiste allemand, il était lui-même défendu par un groupe d’avocats, tous de la Turquie.
 
Indiquant que ses avocats expliqueront plus tard les détails techniques et juridiques du jugement, Demirtaş a déclaré: « Cependant, il y a quelque chose de certain: il est maintenant finalisé que les soi-disant processus judiciaires intentés contre moi et mes amis au cours des six dernières années sont tous politiques, non licites, que nous sommes innocents, et ceux qui nous ont emprisonnés ont commis des crimes graves dans la mesure où ils ont comploté politiquement contre nous.
 
Ce jugement a confirmé que le système juridique et judiciaire en Turquie a été renversé par le gouvernement lui-même.
 
Même si j’ai été illégalement détenu derrière les barreaux en tant qu’otage politique pendant quatre ans, ce jugement ne m’a pas rendu heureux ou joyeux. Au contraire, je suis vraiment triste de ce jugement », a indiqué Demirtaş, expliquant la raison de son tristesse ainsi:
 
« Parce que je ne suis pas le seul à payer le prix de la démocratie abolie, de la loi et de la justice détruites; nos 83 millions de citoyens ont payé ce prix de la manière la plus lourde possible.
 
Je n’inclus délibérément pas le million de personnes qui continuent à vivre dans le plaisir, la joie et la vanité (…). »
 
« J’ai autant d’espoir que je suis triste »
 
Plus loin dans son message, Demirtaş a également évoqué les problèmes économiques et l’état actuel des droits et libertés en Turquie:
 
« Je suis désolé pour les gens qui se suicident à cause du chômage, de la faim et de la pauvreté. Je suis désolé pour mes centaines de milliers de frères et sœurs qui doivent ramasser les restes des ordures ou des bazars pour manger quelque chose. Je suis désolé que des millions des agriculteurs, des commerçants et des industriels ont fait faillite. Je suis désolé pour des dizaines de millions de chômeurs et pour ceux qui luttent pour leur vie sous la famine. Je suis vraiment désolé pour ceux qui ne peuvent plus respirer en raison de l’absence de démocratie et de paix et qui sont contraints de quitter leur pays.
 
Cependant, j’ai autant d’espoir que de tristesse. Parce que je fais confiance au peuple. Je fais confiance au pouvoir de dizaines de millions de personnes qui sont main dans la main pour la démocratie et dont le nombre augmente chaque jour qui passe.
 
Je crois ceux qui disent: « Si ce pays nous appartient à tous, si cette République nous appartient à tous, nous nous donnerons la main et ferons de cette terre un paradis sans différencier les Turcs ou les Kurdes, les Alevis ou les Sunnites ». »
 
Réitérant son espoir, Demirtaş a conclu ses propos en remerciant les coprésidents du HDP, les députés, les organisations provinciales et de district et ses avocats. (Via ANF)

La Turquie condamnée pour la détention du politicien kurde Selahattin Demirtas

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STRASBOURG – Aujourd’hui, la Cour européenne des droits de l’homme a publié un arrêté condamnant la Turquie pour la détention illégale du politicien kurde Selahattin Demirtas. La CEDH exige que la Turquie libère immédiatement l’élu kurde tenu en otage depuis plus de 4 ans maintenant.
 
Constatant plusieurs violations de la Convention européenne des droits de l’homme, dont celle du droit à la liberté d’expression, la liberté et à la sûreté et l’organisation d’élections libres, dans le cas de la détention de l’homme politique kurde, la Cour a jugé que la Turquie emprisonnait illégalement Demirtaş et a appelé les autorités turques « à prendre toutes les mesures nécessaires » pour obtenir la libération immédiate de Demirtaş.
 
La Cour a constaté en particulier que les ingérences dans l’exercice par le requérant de sa liberté d’expression – à savoir la levée de l’immunité parlementaire de Demirtaş à la suite de l’amendement constitutionnel du 20 mai 2016, sa détention provisoire initiale et prolongée et la procédure pénale intenté contre lui pour des infractions liées au terrorisme sur la base de preuves comprenant ses discours politiques – n’était pas prévu par la loi au sens de l’article 10 de la Convention. S’agissant de l’article 5, aucun fait ou information spécifique qui aurait pu donner lieu à un soupçon justifiant la détention provisoire du requérant n’avait été invoqué par les juridictions internes à aucun moment de sa détention, et il n’y avait donc pas eu de soupçon raisonnable qu’il avait commis les infractions en question.
 
Les mêmes observations ont également conduit à un constat de violation du droit de Demirtaş d’être élu et de siéger au Parlement. La Cour a estimé que les autorités judiciaires ne s’étaient pas conformées à leur obligation procédurale au titre de l’article 3 du Protocole no 1 de vérifier si Demirtaş avait bénéficié ou non de l’immunité parlementaire pour les déclarations litigieuses. Ils n’ont pas non plus mis en balance les intérêts divergents ni pris en compte le fait que Demirtaş était l’un des chefs de file de l’opposition politique dans son pays.
 
Enfin, la Cour a jugé établi que la détention du requérant, notamment lors de deux campagnes cruciales liées au référendum du 16 avril 2017 et à l’élection présidentielle du 24 juin 2018, avait poursuivi le but inavoué d’étouffer le pluralisme et de limiter la liberté de débat politique, ce qui était au cœur même du concept de société démocratique. La Cour a estimé que l’État turc devait prendre toutes les mesures nécessaires pour obtenir la libération immédiate de Demirtas.
 
 
 

LIVRE. « Nous vous écrivons depuis la révolution »

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PARIS – Les éditions Syllepse publient un livre de récits des femmes internationalistes qui ont rejoint la révolution du Rojava aux côtés des Kurdes et leurs alliés arabes.
 
Le livre de témoignages des femmes internationalistes qui paraitra en mars 2021 a pour titre « Nous vous écrivons depuis la révolution, récits de femmes internationalistes au Rojava ».
 
Les éditions Syllepse présentent ainsi l’ouvrage:

«Ce livre est parti d’un désir et d’une nécessité: partager les expériences, les rencontres et les émotions qui nous ont traversées au cœur de la révolution du Rojava. Un désir, parce qu’autant de beauté, d’énergie et d’espoir doivent être diffusés le plus largement possible et doivent pouvoir imprégner chacune de nos vies, chaque lutte à travers le monde. Une nécessité parce qu’il est de notre responsabilité de ne pas faire de ce temps au Rojava une expérience personnelle, mais de faire connaître le projet et la réalité révolutionnaire de celles qui nous ont tant appris.»

« L’ouvrage que vous tiendrez entre vos mains a été pensé collectivement et écrit par des femmes : internationalistes, mères, journalistes, militantes, principalement françaises, qui ont passé de quelques jours à plusieurs années au cœur de la plus jeune révolution du Moyen-Orient.

Avec ce récit, elles nous invitent à découvrir le projet et la réalité des femmes du Rojava et du nord-est syrien, qui depuis 2012 travaillent minutieusement à la création de leurs structures autonomes : autodéfense armée et civile, éducation, coopératives, démocratie de base…

Textes de réflexion, poèmes, contes, extrait de journaux intimes, lettres, interviews, autant de formes différentes qui font palpiter ce livre et permettent d’approcher les émotions les plus intimes, la pratique quotidienne et les enjeux géopolitiques. Une porte ouverte aux réflexions et discussions pour se nourrir ici de ce qui est expérimenté là-bas. »

TURQUIE. Les femmes vont manifester en masse pour Gulistan Doku

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TURQUIE / BAKUR – Le 5 janvier marque le premier anniversaire de la disparition suspecte de l’étudiante kurde Gülistan Doku à Dersim. A cette occasion, la plateforme des femmes Dersim appelle à une manifestation de masse contre la violence patriarcale parrainée par l’État turc.
 
Gülistan Doku, une étudiante de 22 ans, a disparu de manière suspecte il y a presqu’un an. A la lumière de nombreux témoignages, la famille de la jeune femme a assez rapidement déclaré que Gulistan a pu être victime d’un crime violent. Juste un jour avant sa disparition, son ex-petit ami Zainal Abakarov avait tenté de faire monter de force la jeune femme dans sa voiture. Doku a résisté et les passants qui avaient été témoins de l’incident ont informé la police. Cependant, la police a écarté assez vite la piste du suspect Abakarov, dont le beau-père – maintenant suspendu – est un policier à Dersim. Mais les autorités n’avancent pas d’autres pistes, même si presque tous les quartiers de Dersim sont surveillés 24h / 24 avec des caméras de surveillance et des microphones directionnels. Au lieu de cela, la police prétendu que l’étudiante a pu se suicider tandis qu’Abakarov se serait caché et reste introuvable.
 
Pendant ce temps, la lutte des proches pour savoir ce qui est arrivé à Doku est criminalisée par les autorités turques. Des sittings et des manifestations pour la reprise des recherches de Gülistan Doku et l’arrestation d’Abakarov ont été violemment interrompues régulièrement par la police. En outre, la mère et la sœur de Doku ont été temporairement détenues à plusieurs reprises. Une affaire est en cours contre l’avocat de la famille Ali Çimen pour violation présumée du secret des enquêtes. L’avocat est accusé d’avoir divulgué les résultats d’enquêtes qui devraient rester confidentielles.
 
Les femmes en lutte font peur au patriarcat
 
« Alors que notre lutte pour l’élargissement de l’enquête sur l’affaire Gülistan se poursuit, l’escalade de la violence patriarcale et de la culture du viol parrainée par l’État prend un nouveau cours (…) », a déclaré Dilşat Yeşil de la plateforme des femmes de Dersim lors d’une conférence de presse tenue lundi dans les locaux la Confédération des syndicats (KESK). Elle a déclaré qu’il était d’une importance existentielle pour les femmes de descendre dans la rue à l’occasion du premier anniversaire de la disparition de Gülistan Doku. « Parce que les femmes qui luttent font peur au patriarcat », a déclaré Yeşil.
 

ROJAVA. « La Russie cède Tall Tamr à l’État turc »

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SYRIE / ROJAVA – Les habitants de Tal Tamr, dans le nord du canton kurde d’Hasekeh, déclarent que la Russie a cédé la région à la Turquie, déclarant qu’ils s’attendent à une nouvelle guerre d’invasion menée par la Turquie et ses gangs islamistes avec la complicité de la Russie.

Les attaques d’invasion de l’État turc contre la Syrie du Nord et de l’Est se poursuivent. L’État turc mène des attaques intenses sur divers sites centraux dans les régions de l’Euphrate et de Cizire (la Djézireh) dans le but de prendre le contrôle de l’autoroute internationale M4. Soumis à d’intenses attaques, les habitants de Ain Issa et de Til Temir (Tall Tamr) condamnent ces attaques.
 
Mihemed Baqî, qui vit à Til Temir, a déclaré : « Les attaques sur Ain Issa sont liées à l’accord de l’État turc avec la Russie. Nous sommes préoccupés par les attaques qui nous visent. L’État turc cherche à envahir nos terres. Tout en se retirant d’Idlib, l’État turc attaque le nord et l’est de la Syrie. Ces attaques se déroulent sous les yeux de la Russie. Le gouvernement de Damas est un simple spectateur de cette situation. »
 
Un autre résident, Mihemed Ömer, a souligné que Til Temir est également victime d’attaques similaires à celles de Ain Issa. « Nous sommes préoccupés par l’attitude de la Russie. Mais quoi qu’il arrive, nous ne laisserons pas notre terre aux envahisseurs. Nous résisterons jusqu’au bout », a-t-il déclaré.
 
Ridwan Xelef, membre du conseil du district de Til Temir, a déclaré que l’État turc essayait de tirer profit du vide du pouvoir résultant de l’élection présidentielle aux États-Unis et a déclaré : « Nous voyons que la Russie a laissé la région à l’État turc par le biais de l’accord qu’elle a conclu. C’est pourquoi de lourdes cargaisons militaires sont acheminées par l’autoroute M4. L’accord de la Russie avec l’État turc vise à séparer l’Euphrate et le Cizire l’un de l’autre. Nous constatons tous qu’il n’y a pas de stabilité dans les lieux occupés par l’État turc. La population connaît très bien la réalité des gangs. C’est pourquoi le peuple soutient pleinement le Conseil militaire de Til Temir et le Conseil militaire syriaque ».
 
Le porte-parole du Conseil militaire syriaque, Aram Hena, a également souligné les attaques croissantes de l’État turc contre Ain Issa et Til Temir et a déclaré : « Les attaques qui ont lieu maintenant sont plus étendues et plus intenses que les précédentes. Des armes lourdes sont utilisées. On se prépare à une grande guerre ».
 

ENQUÊTE: 70 % des jeunes kurdes victimes de discrimination en Turquie

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TURQUIE / BAKUR – Une enquête récente a révélé qu’environ 70 % des jeunes kurdes sont victimes d’une discrimination croissante en Turquie. Pour ces jeunes kurdes, le plus gros problème dont ils font face est la discrimination linguistique concernant leur langue maternelle, ni reconnue, ni enseignée et même dangereuse pour ses locuteurs si elle est parlée dans l’espace public.
 
Environ 70 % des jeunes kurdes sont victimes de discrimination en Turquie, que ce soit rarement ou fréquemment, a révélé un sondage réalisé par Rawest Research.
 
L’entreprise Rawest Research s’est entretenue avec plus de 1 500 personnes à travers la Turquie pour son enquête sur la vie des jeunes Kurdes.
 
Selon Rawest, sept participants sur dix ont déclaré qu’ils sont rarement ou fréquemment victimes de discrimination, tandis que 13 % seulement ont déclaré ne pas voir ce genre de traitement.
 
« Cela affecte leurs relations avec leurs partenaires amoureux ou leurs amis et déclenche une discrimination. Près de la moitié des jeunes kurdes [44 %] ne veulent pas d’un petit ami ou d’une petite amie turc/turque », a déclaré Reha Ruhavioğlu de Rawest à Duvar.
 
« Cette statistique attire l’attention car elle montre comment la discrimination construit des murs entre les Kurdes et les Turcs, même si les Kurdes ont l’intention de vivre en Turquie et de construire un avenir dans les provinces occidentales. Elle montre également que les Kurdes, en particulier les jeunes Kurdes, ont un habitat kurde dans lequel ils peuvent vivre dans l’ouest du pays et que le fait d’avoir un tel habitat permet de s’éloigner encore plus », a-t-il dit.
 
Selon l’étude, les jeunes Kurdes pensent ils sont victimes de discrimination à cause des préjugés contre les Kurdes dans les régions turques de l’Ouest.
 
« Ils associent cette discrimination à la télévision turque et au fait que le processus politique de ces deux dernières années envoie des messages négatifs concernant la kurdicité. Les réseaux sociaux sont également vus comme une plateforme où la discrimination se manifeste ouvertement », a déclaré Ruhavioğlu.
 
L’enquête a montré que 34 % des jeunes kurdes sont dans la vie active, 24 % travaillent comme ouvriers non qualifiés et le reste est au chômage. Ruhavioğlu a déclaré que les statistiques de l’emploi sont inférieures à celles des Turcs.
 
« En ce qui concerne la répartition des sexes, les femmes sont considérées comme un peu plus défavorisées », a-t-il déclaré.
 
Quatre des cinq jeunes Kurdes qui votent pour le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir mettent en avant leur identité de musulmans, alors que ce ratio tomba à environ 33 % chez les électeurs du Parti démocratique des peuples (HDP). Deux tiers des électeurs du HDP mettent en avant leur identité kurde, alors que ce pourcentage est d’environ 33 % chez les électeurs de l’AKP.
 
Un autre résultat significatif de l’enquête concerne la satisfaction de la jeunesse kurde de vivre en Turquie.
 
« Le fait que les jeunes kurdes soient moins satisfaits de leur vie et de la vie en Turquie que leurs pairs turcs est une chose à laquelle il faut réfléchir. Ceux qui vivent à l’ouest sont un peu plus pessimistes en raison de la discrimination dont ils font l’objet », a déclaré Ruhavioğlu.
 
Restrictions concernant leur langue maternelle
 
Les jeunes Kurdes ont cité la discrimination et les restrictions sur la façon de parler leur langue maternelle comme étant leur plus gros problème.
 
« Cela a un rapport direct avec les questions d’identité. Elle pousse les jeunes Kurdes qui cherchent à garder leur langue maternelle vivante vers leur identité kurde. La discrimination conduit à s’accrocher à la langue et à l’identité kurdes », a déclaré Ruhavioğlu, ajoutant que les Kurdes des provinces occidentales oublient leur langue maternelle.
 
En matière de religion, la jeunesse kurde s’éloigne de l’Islam car elle pense que l’AKP le représente.
 
« Ensuite, ils s’éloignent de la religion à cause des attaques de DAECH et d’autres organisations islamistes armées contre Kobanê », a déclaré Ruhavioğlu, en référence aux attaques des djihadistes sur les zones principalement kurdes du nord de la Syrie.
 
Ruhavioğlu a noté que les arguments sur la radicalisation de la jeunesse kurde sont faux.
 
« Ils sont loin de la radicalisation. L’une des principales raisons de cette évolution est l’expansion de la sphère politique civile avec Selahattin Demirtaş », a-t-il déclaré, en référence à l’ancien coprésident du HDP, emprisonné depuis le 4 novembre 2016.
 
 

ROJAVA. Crise humanitaire à Ain Issa suite aux attaques turco-jihadistes

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SYRIE / ROJAVA – La Turquie et ses gangs islamistes ont intensifié leurs attaques contre la région kurde d’Ain Issa et l’autoroute M4, provoquant la fuite des civils sous les tirs aveugles qui ont fait de nombreux morts et de blessés. Les conditions hivernales aggravent la situation des déplacés qui ont laissé tous leurs biens derrière aux. 
 
Au cours de ces dernières semaines, la violence et l’intensité des attaques de la Turquie et de ses mercenaires contre la région d’Ain Issa ont augmenté. Devant cette situation, le bureau des organisations d’Ain Issa a publié un rapport dans lequel il a compilé les données sur les conséquences humanitaires des attaques, où il est clairement indiqué que l’avancée des forces d’invasion implique la dégradation des conditions humanitaires de la population.
 
Alors que les bombardements de l’armée nationale syrienne soutenue par la Turquie s’intensifient dans la région d’Ain Issa, au sud de Tel Abyad, près de 9 600 civils qui sont restés dans la zone de conflit ont été contraints de fuir. 38 personnes ont été blessées à la suite des bombardements aveugles, et au moins 8 personnes sont mortes. Certains corps n’ont pas encore été extraits des décombres.
 
Voici les détails du rapport préparé par le bureau des organisations à Tal Abyad – Ain Issa:
 
À partir de la date du 15 décembre 2020, les souffrances de la population d’Ain Issa et de ses villages ont augmenté récemment en raison de l’augmentation des attaques d’organisations armées soutenues par l’État turc et atteignant le sommet d’une catastrophe humanitaire, en particulier dans le saison hivernale où de nombreuses personnes ont quitté leurs villages et leurs maisons, laissant derrière elles tous leurs biens en direction de villages éloignés des lignes d’affrontements et de tirs aveugles d’obus turcs, dans l’espoir de retourner dans leurs maisons et leurs terres.
 
Un grand nombre de résidents locaux ont été récemment déplacés, en particulier des villages de lignes de choc tels que (Al-Jahbl – Mashraqa – Ain Isa al-Hayy al-Sharqi) en plus des villages occidentaux d’Ain Issa craignant les mobilisations des Turcs État qui menacent leurs villages de batailles soudaines.
A- Les villages de la Ligne Est ont été endommagés à la suite de la récente attaque lancée par l’occupation turque, qui est 1- le village d’Al-Jahbel, le nombre de familles assiégées est de 30, le nombre de familles déplacées est de 25 familles, dont environ 120 personnes, le nombre de martyrs est de 4, deux frères sont sous les décombres et le numéro 8 est blessé. Ils ont choisi les zones de l’administration autonome où ils ont fui vers la ville d’Al-Hisha et ont résidé sur des terres agricoles en raison du manque d’abris à la suite du déplacement précédent au cours du dixième mois (début des attaques).
B- Village d’Al-Mashraqa, le nombre de déplacés 34 familles (155 personnes), les déplacés se sont rendus dans la ville d’Al-Hisha, la zone d’Al-Shibl et le village de Tawila, notant que les habitants de ce village ont atteint de graves souffrances pour sortir en raison des bombardements aveugles et surpeuplés par la partie turque sans l’aide des forces russes
C- Quartiers d’Ain Issa – Environ 840 familles, dont environ 6500 personnes, ont fui vers la ville au cours des cinq derniers jours, vers le ville de Raqqa – villages au nord de Raqqa et villages d’Ain Issa loin des lignes de front.
2- Les villages de la ligne occidentale qui ont été vidés (…): Debs, Hoshan, Khalidiya, Atshana, Rummana, Koberlik, Korek, Qazali, Bir Arab Al-Jarin)
Les statistiques finales depuis le début des attaques du premier octobre jusqu’au 15 décembre 2020 sont les suivantes:
Le nombre de familles déplacées est de 1600 familles – près de 9600 personnes
15 villages et la ville d’Ain Issa ont été vidés de leurs populations
Le mouvement de déplacement se déroule en direction des villages limitrophes des villages vidés et le reste vers Raqqa et ses villages du nord et de l’est.
Le nombre de blessés est de 38 blessés – le nombre de tués est de 8.
Les forces turco-jihadistes visent ceux qui traversent la route M4, dont les civils déplacés, sous les yeux des forces russes qui ne réagissent pas.
Tal Abyad – Ain Issa
21 décembre 2020
Via RIC
 

TURQUIE. 22 ans de prison pour l’ex députée kurde, Leyla Güven

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TURQUIE / BAKUR – L’ex-députée kurde du HDP, Leyla Güven a été condamnée à 22 ans et trois mois de prison par la « justice » turque qui a émis un mandat d’arrêt contre elle.
 
Déchue de son mandat de députée en juin dernier, Leyla Güven a été reconnue coupable d’ « appartenance à un groupe terroriste » et de « propagande terroriste ».
 
L’audience du procès contre la coprésidente du Congrès de la Société démocratique (DTK), Leyla Güven, qui est jugée pour 18 chefs d’accusation distincts, s’est tenue à la 9e Cour pénale de Diyarbakır.
 
Les avocats Serdar Çelebi et Cemile Turhallı Balsak ont ​​assisté à l’audience, en l’absence de Güven.
 
Le tribunal a condamné Güven à 22 ans et 3 mois de prison et a émis un mandat d’arrêt contre elle.
 
Le procureur a exigé que Güven soit condamnée pour avoir « établi et géré une organisation illégale [PKK] », « être membre d’une organisation illégale », « avoir incité le public à se joindre à des réunions et manifestations illégales », « participation non armée à des marches illégales (…) ».
 
 
 
 

ROJAVA. Nouvelle invasion turque en vue

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SYRIE / ROJAVA – La Turquie intensifié ses attaques contre la région d’Ain Issa et de l’autoroute M4 en tant que route stratégique reliant les zones contrôlées par les Kurdes aux les territoires contrôlés par Damas.
 
L’Armée nationale syrienne (créée par la Turquie) regroupant de nombreux groupes terroristes syriens a annoncé, dans une vidéo, qu’elle participera à l’attaque d’invasion d’Ain Issa (et de l’autoroute M4), aux côtés de la Turquie.
 
Ainsi, bientôt, on assistera à l’invasion d’Ain Issa par la Turquie et ses gangs islamistes, comme on l’a vu pour Afrin en 2018 et pour Serê Kaniyê en 2019. Chaque année, la Turquie occupera une région du Rojava, avec la complicité des Etats-Unis et de la Russie* qui rêve de soumettre les Kurdes au régime central syrien, son fidèle allié. Et tant pis si des dizaines de milliers de Kurdes seront chassés de leurs terres, d’autres tués, torturés, des femmes et des fillettes violées, le monde s’y est habitué…
 
*Bien que ans le cadre des accords de Sochi du 22 octobre 2019, des patrouilles russo-turques soient organisées à l’est et à l’ouest de la zone contrôlée par la Turquie, jusque dans les périphéries de Kobanê, les attaques de la Turquie n’ont pas été stoppées. Toutefois, ce mécanisme donne aux Ruses de contrôler la situation. Par ailleurs, la Russie s’est installée dans la base abandonnée par les Américains à Aïn Issa et l’armée syrienne a repris des positions le long de l’autoroute M4 et sur la frontière avec la Turquie.

ROJAVA. L’histoire du village des femmes libres, JINWAR

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SYRIE / ROJAVA – Dans le sillage de la révolution du Rojava, les femmes kurdes ont créé un village réservé aux femmes qu’elles ont nommé « JINWAR ». (Le nom JINWAR vient de « Jin », en kurde: « femme », « vie », et « War »: « lieu », « place »). Le mouvement des femmes du Rojava, Kongra Star rappelle l’histoire et le contexte ayant conduit à la fondation du village JINWAR.

Il y a plusieurs milliers d’année, la révolution humaine en cours au Moyen-Orient s’accompagnait d’un développement de la pensée morale écologique. Les femmes occupaient alors une place de premier plan dans ces processus. On voyait apparaître sur les bords du Tigre et de l’Euphrate le terme de « révolution des femmes », puisqu’elles occupaient un rôle central dans la société. Chaque étape de l’histoire humaine est marquée par la participation active des femmes à la construction d’une société civilisée.
 
Cette participation féminine se caractérise par la recherche et le développement du sens donné à cette nouvelle vie sociale. Elles conçoivent des solutions alternatives à cette nouvelle vie en société et la marque de leur empreinte.

Tout au long de l’histoire, la femme kurde n’a pas pu jouir de sa liberté naturelle, que ce soit individuellement ou collectivement. Elle a grandi parmi la violence et les destructions qui ont meurtri sa patrie, le Kurdistan, depuis les temps anciens. Des centaines de milliers de Kurdes ont perdu la vie, affaiblissant à chaque fois un peu plus la structure de la société kurde. Au fil des siècles, des massacres et des politiques racistes ont été conduits par divers [États occupant le Kurdistan] pour tenter d’éradiquer l’identité nationale de la communauté kurde. Les femmes kurdes ont vu leurs droits profondément affectés, non seulement par ce qu’elles étaient kurdes, mais aussi par ce qu’elles étaient des femmes.
Cette oppression historique de la femme kurde l’a conduit à participer activement aux mouvements de libération kurdes afin de libérer non seulement les femmes, mais aussi l’ensemble du peuple kurde. C’est devenu une évidence avec la révolution du 19-Juillet en 2012, point de départ de la libération de toutes les composantes de la société (kurde, arabe, turkmène…) au Rojava/Syrie du Nord et en particulier des femmes.

Le progrès de toute société se mesure au degré de développement culturel et social des femmes et à leur contribution efficace à la construction d’une société civilisée à laquelle elles sont intégrées. Une société qui respecte les femmes et leur accorde les droits inhérents à chaque être humain, une société qui reconnaisse le rôle influent des femmes dans sa construction et son développement. Lorsqu’elle agit de la sorte, une société franchi alors une nouvelle étape vers la sensibilisation intellectuelle et culturelle.
 
Le but de la construction du village des femmes
 
Les femmes ont joué un rôle primordial dans la construction et la gestion de sociétés primitives. L’histoire a démontré, au travers des expériences sociales qui la jalonne, que le travail des femmes et leur participation à la vie collective avait une importance prépondérante dans les sociétés primitives. La mère-nourricière a été l’une des pionnières de l’agriculture.
Aujourd’hui, il s’agit de favoriser le retour à l’essence même des premières sociétés humaines où les communautés se sont construites sur des valeurs et des lois sociales, basées sur le caractère communal de toute forme de vie collective. L’ensemble des expériences historiques menées par l’être humain démontre que les femmes ont joué un rôle avant-gardiste, notamment dans le domaine agricole, essentiel au bien-être et à la survie de toutes ces premières sociétés civilisées. Menée par les femmes, la récolte des graines, des céréales, des tubercules, des fruits et des légumes permettait de nourrir quotidiennement la famille et ainsi assurer sa sécurité alimentaire et sa stabilité sociale. On appelle cette époque, où la femme occupe une place de premier ordre, « l’âge de la maternité », qui n’est pas une spécificité de la femme kurde.
Partout dans le monde où les femmes avaient un rôle principal dans la construction et la gestion de sociétés primitives et compte tenu de l’aspiration des femmes à développer leur propre vie sociale, elles se sont organisées en construisant des villages de femmes dirigées par elles-mêmes, loin du pouvoir masculin, comme ce fut le cas par exemple au Brésil ou encore en Afrique du Nord. Depuis le début des mouvements de libération kurdes, les femmes se sont appuyées sur leur pensée, leur conscience et leur courage pour mener à bien leur lutte pour leur liberté. La révolution au Rojava a rendu concrets et visibles les avancées et progrès obtenus par la femme kurde. Cette dernière a été encouragée dans son combat émancipateur par l’idéologie et la philosophie du leader kurde Abdullah Ocalan qui prônent la libération de la femme afin que celle-ci retrouve le rôle central historique qui a été le sien, notamment au sein des sociétés primitives. Nulle société ne saurait être libre si les femmes ne le sont pas.
 
Le Mouvement des Femmes au Rojava, le Kongra Star, a adopté la thèse du confédéralisme démocratique voulue par Abdullah Ocalan dans l’expérience sociale que représente la construction du village des femmes « Jinwar », qui signifie en arabe « la patrie des femmes ». Ce projet vise à construire un village modèle pour les femmes afin qu’elles puissent essayer de vivre une vie normale, loin du développement technique et nutritionnel, à l’opposé des lois positives. En prenant pour base les lois naturelles, les femmes ont la possibilité de changer des modes de vie et les concepts sociétaux qui les régissent, notamment en ce qui concerne le pouvoir des hommes.
 
La création d’une petite communauté dans laquelle les femmes et leurs enfants puissent vivre en paix et en toute tranquillité leur permet de surmonter les difficultés personnelles et collectives auxquelles elles font face. En vivant ensemble et en se soutenant, les femmes de « Jinwar » se remontent le moral et se donnent une force mutuelle, nécessaire pour combattre avec vigueur et enthousiasme les nombreux domaines de la vie où leurs droits et leurs individualités ne sont pas respectés. L’expérience sociale conduite à « Jinwar » permet aux femmes de s’organiser pour et par elles-mêmes. Elles participent à des formations et à des activités afin de pouvoir jouer pleinement le rôle qui est le leur dans la construction coopérative d’une société unifiée.
Le village de JINWAR

« Jinwar » a été bâti dans une région calme, à l’écart de la ville et de son agitation. Le terrain choisi est situé en pleine campagne, au sud de la ville de Derbasiya, au Rojava/Syrie du Nord. L’annonce du début de la construction de « Jinwar » a eu lieu le 25 novembre 2016 et les travaux devraient s’achever le 25 novembre 2018. Un comité préparatoire supervisant la construction a été formé sous la direction du Kongra Star. Celui-ci est composé par l’organe diplomatique des femmes, les familles de martyrs, la Maison des femmes, la jinéologie (science des femmes), le comité des municipalité des femmes, 4 responsables locales de la « Fondation de la femme libre » ainsi que par un groupe indépendant de boursiers internationaux.

Le comité préparatoire, en coopération avec des ingénieurs, des géographes et des pédologues qui, après une étude approfondie, ont élaboré un plan géométrique en forme de triangle pour le village. « Jinwar » contient une trentaine de maisons de plain-pied réparties de manière cohérente sur les trois côtés du villages. Par ailleurs, huit autres bâtiments dédiés aux services ont été édifiés. Les femmes ont posé la première pierre de leur village le 10 mars 2017, actant ainsi la naissance du premier village de femmes au Moyen-Orient, une expérience unique dans cette région du monde. Les hommes se sont associés aux femmes pour construire leur village avec des matériaux naturels tels que la boue, le bois, la paille et autres. Sur la route entre les villes de Darbassiya et Raas al-Ayn, au Rojava/Syrie du Nord, un panneau directionnel sur lequel est inscrit « Jinwar » marque la présence du village des femmes.

Juste à côté de la grande porte marquant l’entrée du village se trouve sur le côté droit de la route un petite construction en forme de dôme avec une pièce unique. Elle remplit le rôle de magasin où les femmes de « Jinwar » peuvent vendre leur production agricole, fondée sur le développement durable et écologique, ainsi que leurs créations artisanales. Derrière ce point de vente, situé donc à l’entrée du village, se trouve deux autres bâtiments. L’un sert à entreposer et à stocker les récoltes céréalières et autres cultures saisonnières.

Le second bâtiment abrite le four du village, traditionnellement appelé « Nanşê », indispensable à la production de pain (nan) de « Jinwar » mais également utilisé par plusieurs villages voisins. Des plats populaires y sont aussi préparés. Peu avant le village des femmes, à droite de la route y conduisant, un petit édifice a été construit où se relaie les femmes. Elles y ont pour objectif de garder le village des ingérences malveillantes tout en accueillant et renseignant les visiteurs extérieurs de « Jinwar ».

À gauche, à proximité du verger du village se trouve un dispensaire où les femmes recevront une formation sur la préparation de médicaments, issue d’herbes cultivées par elles-mêmes, afin de subvenir aux besoins de santé de « Jinwar » et des localités voisines. Les habitations individuelles ont été construites et donnent sur la grande cour centrale. Une fontaine en forme d’étoile y a été bâtie où l’on trouve une représentation d’Ishtar, déesse antique mésopotamienne de la fertilité. Chaque maison est composée d’une chambre à coucher, d’un salon, d’une cuisine, d’une salle de bain ainsi que de deux balcons, l’un sur la façade frontale et l’autre à l’arrière. En fonction du nombre de membre de chaque famille, quatre modèles de maison ont été adoptés et leurs surfaces adaptées en conséquence.

Une école a été construite au nord-ouest du village. Elle se compose de six salles d’enseignement, chacune abritée par un dôme. Les enfants y apprennent notamment leur langue maternelle ainsi que d’autres sciences. L’école a été nommée « Mère Awish » en l’honneur de cette femme, modèle de courage, d’abnégation et de patience. Les enfants sont incités à se construire une forte personnalité qui ne craint pas la défaite. Une académie pour adultes sera également terminée sous peu.
Les femmes y recevront une formation et une éducation, qui se concentreront sur les thèmes suivants :
Le vivre-ensemble entre toutes les composantes de la sociétés malgré les différences ethniques et religieuses.
L’économie naturelle est éloignée du profit matériel.
L’autodéfense.
La santé, basée sur une pratique naturelle et alternative de la médecin.
L’enseignement pour les enfants.
L’histoire.
La science de la nature.
La science de la beauté.
La démographie.
Par ailleurs, une grande piscine a été aménagée pour apprendre aux gens du village à nager toute en bénéficiant de cette retenue d’eau pour arroser les plantations.

Au centre du village, à proximité de la fontaine, se trouve un restaurant servant une cuisine populaire avec des boissons chaudes et des jus de fruits naturels. En outre, un musée sera créé pour rassembler et exposer les œuvres liées à l’histoire des femmes, qu’il s’agisse de travaux manuels, de photographies, d’objets archéologiques ou encore du patrimoine. L’élevage étant l’un des éléments fondamentaux de la vie de « Jinwar », une grange a été construite pour élever du bétail et des volaille afin de fournir au village de la viande, du lait et du fromage produits localement. L’économie du village dépend principalement de la culture des terres environnantes, où les femmes du village travaillent la terre en harmonie avec la nature. Elles labourent, sèment et récoltent le fruit de leur travail, loin du contrôle des hommes, de la cupidité et du monopole des commerçants. Plus de 400 arbres fruitiers ont été plantés (pommiers, grenadiers, abricotiers, oliviers…) dans le verger du village, appelé « Sêvê ». 

L’éclairage et l’alimentation en électricité du village dépendent de sources d’énergie alternatives, notamment les panneaux solaires, pour minimiser l’impact écologique du village et ne pas polluer l’environnement.
 
La vie sociale dans le village
 
 
Toute femme a le droit de trouver en elle-même le désir et la capacité de mener une vie normale dans une petite société qui croit en la coexistence de toutes les religions, sectes et nationalités. Toutes peuvent venir vivre dans ce village qui leur ait consacré, à condition de respecter les lois sociales stipulées dans le règlement intérieur de « Jinwar », établies par les femmes du village elles-mêmes.

Les fondements des relations dans le village seront basés sur un retour à l’histoire ancienne des femmes. La pensée créatives et novatrice dans l’éducation des enfants est essentielle afin de construire une nouvelle génération d’individus ayant intégré l’égalité entre les hommes et les femmes, confiants en eux-mêmes et en leur capacité à créer une nouvelle vie qui restaurera leur identité véritable dans une vie simple et tranquille, libérée de l’autoritarisme, de l’égoïsme, du mensonge et de la modernité capitaliste, Ce sera un village rempli d’amour et de compassion où la coopération primera pour aspirer une nouvelle vie. « Jinwar » sera en mesure de ramener les femmes du Rojava à sa longue et grande histoire brillante, un projet que personne au Moyen-Orient n’a jamais mis en œuvre et qui deviendra un exemple pour toutes les femmes du monde.

Ce village servira de modèle pour la diffusion de l’amour et de la paix dans le monde tout en consolidant la coopération participative, base de la société naturelle. À l’avenir, un projet de village de femmes sera planifié dans tous les districts du Rojava, au nord de la Syrie.
Centre des relations diplomatiques du Kongra Star Rojava / Syrie du Nord
Qamishlo
12 févirer 2018

Manifestation le 9 janvier 2021 pour 3 militantes kurdes tuées à Paris

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PARIS – 8 ans après le triple meurtre visant 3 femmes kurdes à Paris en janvier 2013, les Kurdes continuent à exiger que la justice leur soit rendue et manifestent chaque janvier à partir du lieu de leur exécution.
 
En 2021, la manifestation aura lieu le samedi 9 janvier, au départ de la Gare du Nord, à Paris. RDV à 14h.
 
Voici le communiqué du Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) appelant les autorités françaises à faire la lumière sur ce triple meurtre politique qui aurait planifié par les services secrets turcs (MIT):
 
Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez ont été retrouvées sans vie, dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan, à Paris, froidement exécutées de plusieurs balles dans la tête.
 
Nombre d’indices révélés par l’enquête, ainsi que des documents divulgués sur internet, ont permis d’établir que l’assassin, Ömer Güney, arrêté quelques jours après les faits, avait agi pour le compte des services secrets turcs (MIT). Les investigations ont par ailleurs révélé, de manière indéniable, l’appartenance du meurtrier à la mouvance des Loups gris, ce mouvement fasciste turc que le gouvernement français a décidé récemment d’interdire, le jugeant « particulièrement agressif, pour ne pas dire plus », suite à des manifestations d’une extrême violence contre la communauté arménienne.
 
Cependant, en différant le jugement de l’affaire, laissant ainsi mourir le seul accusé, qui serait décédé d’une maladie grave, le 17 décembre 2016, à un mois de son procès, la justice française a manqué une occasion cruciale de juger, enfin, un crime politique commis sur le territoire français !
 
La promesse du gouvernement de l’époque de faire toute la lumière sur ces assassinats a très vite été jetée aux oubliettes. Toujours soucieuses de préserver leurs relations avec la Turquie, les autorités françaises n’ont même pas eu la décence de recevoir les familles des victimes, ni les représentants de la communauté kurde.
En maintenant l’impunité de ces crimes odieux, la France a permis à Erdogan de poursuivre son infiltration islamiste et fasciste sur le territoire français, à travers l’instrumentalisation des mosquées, la création de filiales de l’AKP et la propagation de l’idéologie panturque. Autant de vecteurs d’une ingérence dangereuse que la France, comme réveillée d’un long sommeil, commence tout juste à dénoncer.
 
Cependant, en continuant à criminaliser les militants politiques kurdes, à travers des poursuites judiciaires ou des mesures administratives aberrantes, la France ne fait que servir les intérêts de l’islamo-fascisme turc et renforcer la position d’Erdogan.
 
Suite à une plainte déposée en mars 2018 par les familles des trois militantes kurdes, fondée notamment sur des révélations d’agents du MIT, un nouveau juge d’instruction a été saisi du dossier. Nous attendons de la justice française qu’elle ait enfin le courage de juger et condamner les commanditaires de ces assassinats politiques.
 
Les assassinats de Sakine, Fidan et Leyla sont la manifestation la plus infâme de la force de nuisance acquise par Erdogan sur le sol français, grâce à la politique de complaisance de la France.

Il ne suffit pas d’interdire les Loups gris ou de menacer la Turquie de sanctions qui n’aboutissent pas. Si la France veut lutter contre l’expansion du fascisme et de l’islam politique turc, elle doit avant tout juger les crimes commis par le régime turc sur le territoire national. C’est la première étape, fondamentale, pour dire STOP à Erdogan.
 
HALTE À L’IMPUNITÉ !
STOP ERDOGAN !