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Avec ses drones tueurs, la Turquie tue les Kurdes du Rojava, sans envahir la région

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SYRIE / ROJAVA – Privée du feu vert des puissances mondiales et régionales pour envahir le Rojava, la Turquie a misé sur les attaques de drones pour massacrer les Kurdes syriens. En deux jours, près de 15 personnes – dont des femmes et des enfants – ont été tuées ou blessées par des drones tueurs turcs dans le nord de la Syrie. Les États-Unis, qui disposent de quelque 2 000 hommes pour protéger la région et soutenir les forces locales, ne réagissent toujours pas alors que les Kurdes demandent l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne pour le Rojava (#NoFlyZone4Rojava).
 
Alors que les forces turques continuaient d’intensifier leurs opérations aériennes dans les zones sous le contrôle de l’administration autonome dans le nord et le nord-est de la Syrie, l’Observatoire syrien des droits humains (OSDH / SOHR) documenté quatre attaques de drones menées par la Turquie au cours des dernières 48 heures. Les forces turques ont mené deux attaques contre Kobanê tandis que deux drones ont frappé Qamishlo, dans la province d’Al-Hasakah.
 
Les attaques de drones turcs ont fait six morts parmi les militaires, dont quatre femmes, et au moins huit blessés.
 
Voici les détails des attaques de drones turcs entre 20 et 22 juillet:
 
• 20 juillet : Un drone turc a frappé une zone près de l’académie des Forces démocratiques syriennes (FDS), dans la campagne de Kobanê, à l’est d’Alep, tuant trois combattants des FDS, dont une femme.
 
• 21 juillet : Un drone turc a frappé un véhicule militaire des FDS dans le village de Qira, à près de 40 kilomètres de la frontière syro-turque au sud-ouest de Qamishlo, faisant des victimes.
 
• 22 juillet : Un drone turc a tiré deux missiles autour d’un poste militaire des forces du régime dans le village de Zur Maghar dans la campagne occidentale de Kobanê, à l’est d’Alep, sans faire de victimes.
 
• 22 juillet : trois femmes des unités de protection des femmes (YPJ) ont été tuées suite à l’attaque d’un drone turc contre leur voiture sur la route Qamishli -Al-Malkiyah (Derik) dans la province d’Al-Hasakah. D’autres personnes ont été blessées par des éclats d’obus alors qu’elles passaient dans le secteur.
 
Ainsi, le nombre d’attaques menées par des drones turcs sur les zones contrôlées par l’Administration autonome du nord et du nord-est de la Syrie (AANES) depuis début 2022 a atteint 38. Ces attaques ont fait 27 morts, dont deux enfants et neuf femmes, et plus de 74 autres blessés.
Voici une répartition mensuelle des attaques de drones turcs en 2022 :
 
• Janvier : Trois attaques ont fait trois morts et 13 blessés.
 
• Février : dix attaques tuent huit personnes, dont deux enfants et une jeune combattante, et blessent 21 autres.
 
• Mars : Deux attaques blessent deux personnes.
 
• Avril : 11 attaques font 6 morts dont 3 femmes et 19 blessés.
 
• Mai : quatre attaques ont fait trois morts, dont une femme, et sept blessés.
 
• Juin : Trois attaques ont fait un mort et cinq blessés parmi les combattants.
 
• Juillet : cinq attaques ont fait sept morts, dont quatre femmes, et neuf blessés.

L’Irak saisit le Conseil de sécurité de l’ONU après l’attaque sanglante turque à Zakho

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L’Irak a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU au sujet de l’attaque sanglante turque visant une station balnéaire de la région kurde de Zakho. L’armée irakienne a également présenté à Bagdad des preuves de la responsabilité d’Ankara.

L’Irak a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) sur l’agression turque contre le pays, a annoncé samedi le porte-parole du ministère irakien des Affaires étrangères, Ahmed Al-Sahaf. La raison en est le bombardement d’un lieu de villégiature près de Zakho au Kurdistan irakien, qui a tué neuf personnes, dont des enfants, le 20 juillet dernier. Au moins 23 autres personnes ont été blessées, certaines grièvement.

Le Conseil de sécurité de l’ONU traite déjà une précédente plainte de l’Irak concernant l’attaque. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait également appelé à une enquête urgente sur les tirs d’artillerie. Selon des informations non confirmées, l’instance doit se réunir dès la semaine prochaine pour une session d’urgence. La réunion devrait se tenir à huis clos. C’est au Brésil, qui assure la présidence du Conseil de sécurité en ce moment, de confirmer la date.

Samedi également, le parlement irakien a tenu une session d’urgence en présence du ministre des Affaires étrangères Fuad Hussein, du ministre de la Défense Juma Inad et de plusieurs hauts commandants militaires pour discuter du bombardement des zones irakiennes. Le commandant adjoint du Commandement des opérations conjointes irakiennes, le général de corps d’armée Abdul Amir al-Shammari, a présenté un rapport au parlement selon lequel le bombardement de la station balnéaire de Zakho avait été effectué par des obus de 155 mm de fabrication turque.

L’Irak avait déjà accusé la Turquie de l’attaque d’artillerie dès le début, tandis que le gouvernement d’Ankara a nié toute implication. « Nous avons recueilli les restes des obus sur le terrain et les avons fait examiner par des experts à Bagdad. Nous pouvons dire avec la plus grande probabilité que cette attaque a été menée par l’État turc. Le site de lancement des obus est à sept kilomètres de la cible de l’attaque », a déclaré al-Shammari au parlement.

La présence militaire turque en Irak a également été évoquée lors de la réunion d’urgence. Selon le chef d’état-major général Abdel Emir Rashid Yarallah, Ankara exploite une centaine de bases sur le territoire irakien ou dans la région du Kurdistan d’Irak, où sont stationnés environ 4 000 soldats. Cinq de ces bases sont des bases aériennes et des bases de départ, dont les plus importantes sont à Zelkan et Mossoul. Lors de la réunion, il a été décidé de mettre en place une commission d’enquête conjointe entre les autorités gouvernementales et l’armée pour enquêter sur l’attaque de Zakho.

ANF

Les Kurdes mobilisés en Europe: Fermez l’espace aérien du Rojava !

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Hier, les Kurdes d’Europe et leurs ami.e.s ont manifesté dans de nombreuses villes pour soutenir la révolution du Rojava, condamner les attaques de l’État turc et protester contre le traité de Lausanne qui a dépecé le Kurdistan à l’occasion du 99e anniversaire de sa signature.

FRIBOURG

Les Kurdes sont descendus dans les rues de Fribourg où les représentants de l’Assemblée populaire kurde de Fribourg ont déclaré : « Le peuple kurde n’acceptera pas un nouveau traité de Lausanne, qui est destiné à nous être imposé pour un autre siècle sous la menace de l’occupation et du génocide. Les les guérilleros kurdes de la liberté résistent partout. »

Les manifestants ont exigé la fermeture de l’espace aérien du Rojava.

 

FRANCFORT

Une marche a eu lieu à Francfort organisée par l’association kurde FCDK-KAWA (Federasyona Civaka Demokratik a Kurdistaniyan le Bakure Almanya). Les manifestants ont exigé que l’espace aérien du Rojava soit fermé aux avions et drones tueurs turcs.

Les coprésidents du FCDK-KAWA, Münevver Altınışık et Mehmet Çopan, ont prononcé un discours et ont demandé aux gens de défendre le Rojava.

S’exprimant ensuite, la coprésidente de la Confédération des communautés du Kurdistan (KONMED), Zübeyde Zümrüt, a souligné que le peuple kurde traverse un processus sensible et a ajouté que les valeurs représentées par le peuple kurde ne peuvent être détruites. Zümrüt a condamné la trahison du PDK.

 

OSLO

Une grande banderole avec le message #NoFlyZone4Rojava (Zone d’exclusion aérienne pour le Rojava) a été déployée pour attirer l’attention sur la campagne de hashtag lancée contre les attaques d’invasion à l’Opéra d’Oslo.

 

PARIS

Un grand rassemblement s’est tenu place de la République à Paris, organisé par le Mouvement des femmes kurdes en France (TJK-F) et le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F), à l’occasion du 100e anniversaire du Traité de Lausanne et du 10e anniversaire de la révolution du Rojava.

Le sénateur Pierre Laurent, la députée Danielle Simonnet et le coprésident du Conseil national des Conseils de coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF) Mourad Papazian ont apporté leur soutien à la lutte du peuple kurde.

Soulignant qu’en tant que communistes, ils soutiennent aujourd’hui, comme hier, le juste combat des Kurdes, Pierre Laurent a déclaré : « L’OTAN n’a besoin ni de nouveaux membres ni de nouveaux soldats. Le silence sur la politique d’Erdogan au sommet de l’OTAN à Madrid est inacceptable. À l’occasion de l’anniversaire de la révolution du Rojava, nous avons posé de nombreuses questions aux ministères concernés de notre gouvernement, qui est resté silencieux sur la politique d’Erdogan, qui voulait attaquer le Rojava, seul espoir de paix au Moyen-Orient. Ils ne donnent pas de réponse. Nous continuerons à soutenir les Kurdes. Nous défendrons la démocratie contre le despotisme. »

La députée du NUPES, Danielle Simonnet, a déclaré : « La volonté d’Erdogan d’attaquer à nouveau le Rojava est le produit de la peur du système égalitaire que les Kurdes mettent en place. Parce que le Rojava montre que les peuples, les genres et les croyances peuvent vivre ensemble avec les mêmes droits. Notre gouvernement doit immédiatement rompre son silence et mobilisation pour préserver l’espoir de paix au Moyen-Orient. »

Le coprésident du Conseil national des Conseils de coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF), Mourad Papazian, a parlé de sa famille qui a fui Van lors du massacre arménien. Papazian a déclaré : « Il faut être unis contre le régime d’Erdogan, qui est un régime criminel. Nous devons dire stop à Erdogan. »

Au cours de l’action, la coprésidente du CDK-F, Xanê Akdoğan et l’ancien co-maire de la municipalité de Van Ipekyolu, Veysel Keser ont déclaré qu’ils ne reconnaissaient pas le traité de Lausanne.

Le rassemblement s’est terminé par un spectacle de danse, des slogans et un concert de musique des artistes de TEV-ÇAND. (ANF)

Quelques photos du rassemblement parisien : 

ANF

IRAK. Le massacre de Zakho montre que la lutte concerne aussi les Arabes

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Le massacre de civils irakiens commis par la Turquie dans la région kurde de Zakho, au Kurdistan irakien, montre que les Arabes également doivent se révolter contre l’idéologie fasciste turque déclare la journaliste Fréderike Geerdink.

Le massacre de Zakho montre que la lutte concerne aussi les Arabes

Maintenant que les citoyens arabes irakiens sont victimes de la violence de la Turquie, le gouvernement irakien et d’autres acteurs politiques en Irak dénoncent durement l’occupation et la violence de la Turquie. Les gouvernements d’autres pays s’expriment également, même si la plupart d’entre eux ne mentionnent pas le fait que la Turquie en est l’auteur. Naturellement, de nombreux Kurdes sont en colère que ce soit exclusivement la mort de citoyens arabes qui ait un tel impact, alors que presque personne ne semble se soucier du massacre des Kurdes. Mais quel est exactement le problème ici – et où se trouve la solution ?

La chose la plus cynique que je puisse dire à propos des conséquences du massacre concerne peut-être l’approche des personnes au pouvoir dans la région du Kurdistan en Irak. Le président Nechirvan Barzani était présent à l’aéroport d’Erbil lorsque les corps des neuf victimes ont été placés dans un avion à destination de Bagdad, et les autorités ont organisé un voyage sur le site du crime pour les journalistes étrangers. Pour autant que je sache, les Barzanis n’ont jamais montré une telle sympathie pour les citoyens kurdes qui ont été bombardés à mort par la Turquie, et le PDK n’a pas non plus emmené des journalistes étrangers vers d’autres lieux de massacre dans les montagnes. Peut-être parce qu’ils verraient la proximité de ses propres forces peshmergas avec les forces d’occupation turques – fin du cynisme.

Souffrance

Que des acteurs internationaux et même un dirigeant kurde lui-même réagissent plus durement lorsque des citoyens arabes sont victimes de la politique de guerre de la Turquie n’est rien d’autre que le résultat de dynamiques politiques entre États (et au sein de ces États). Et les Kurdes n’ont pas d’Etat, donc quand ils sont massacrés par des armées étatiques, ils ne peuvent pas le soulever internationalement. Ils doivent attendre et voir quel État est disposé et capable d’instrumentaliser leur souffrance pour ses propres objectifs (géo)politiques.

Il semble logique d’aller plus loin dans cette réalité en exigeant la création d’un État kurde. Mais ne serait-ce pas cynique ? Dire que lorsque vous avez un État, vous avez au moins un gouvernement pour vous défendre sur la scène internationale lorsque vous êtes bombardé en miettes par l’armée d’un autre pays ? Pour commencer, cela n’aide pas toujours : il faut avoir une position forte dans la communauté internationale pour que l’injustice soit entendue. Deuxièmement, quelle que soit la façon dont vous découpez un pays, y compris le Kurdistan, il y aura des minorités qui ne seront pas pleinement représentées par le gouvernement de l’État, ou même tuées par lui – les Kurdes savent tout à ce sujet.

Le fait que de nombreuses nations dans le monde aient mis la charrue devant les bœufs au cours du siècle dernier n’est pas une bonne raison de suivre un exemple manifestement mauvais, inefficace et dangereux.

Roboski

Mettre le cheval devant la charrue serait lutter pour la fin des massacres. Cela semble totalement logique et illogique à la fois. De tels événements ne font-ils pas partie de la vie, aussi horribles soient-ils ? Ils le sont, clairement, mais ils ne devraient pas l’être. Ce massacre particulier à Zakho, comme le massacre de Roboski en décembre 2011 – au cours duquel 34 citoyens kurdes ont été délibérément tués par un bombardement de l’armée turque alors qu’ils transportaient des marchandises à travers la frontière pour gagner leur vie – trouve son origine dans l’idéologie fasciste de l’État turc. Le cœur de l’idéologie est que tout le monde en Turquie est un Turc musulman sunnite (…). Dans cette idéologie, exiger des droits fondés sur toute autre ethnie ou religion est considéré comme du séparatisme, et le séparatisme est du terrorisme.

Le massacre de Zakho montre que ce ne sont pas uniquement les Kurdes qui sont victimes de cette idéologie. Cela montre qu’elle rend toute vie humaine sans valeur, y compris celle des Arabes. Même la vie des Turcs est sacrifiée pour protéger l’État, bien qu’on fasse croire aux Turcs qu’ils meurent pour la patrie, contre le terrorisme, que c’est sacré ou d’autres absurdités de ce genre. C’est pourquoi toute solution qui ne résout que (superficiellement) le problème d’un groupe ethnique (ou religieux) ne fera qu’exacerber la situation et provoquer davantage d’effusions de sang parmi les citoyens ordinaires de tous les groupes de la société. Ce qu’il faut, c’est se débarrasser de l’idéologie.

Groupe

C’est de cela qu’il s’agit dans la lutte du mouvement kurde. C’est pourquoi non seulement le HDP, mais aussi le PKK et le KCK se prononcent tout aussi durement contre le massacre de victimes arabes de Zakho, que contre les massacres dans lesquels meurent des Kurdes. Ce n’est pas une question d’ethnicité, ce n’est pas une question de religion, c’est de toutes les ethnies, de toutes les religions, de chaque vie humaine. Ceux qui disent seulement maintenant que les enfants, les femmes et les hommes arabes sont victimes de la brutalité turque, mais ne parlent jamais des Kurdes, ne sont pas seulement hypocrites, mais font également partie du problème.

Et pour ceux qui se mettent en colère parce que les vies arabes semblent plus importantes que les vies kurdes : intensifiez la lutte, de toutes les manières possibles.

Article en anglais à lire ici: Zakho massacre shows the struggle is for Arabs too

 

Fréderike Geerdink est une journaliste indépendante. Suivez-la sur Twitter ou abonnez-vous à sa newsletter hebdomadaire Expert Kurdistan

SUISSE. Les Kurdes tiennent une conférence sur le Traité de Lausanne

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Le 23 juillet 1923, le Traité de Lausanne signé entre la Turquie et les vainqueurs de la Première Guerre mondiale dans Palais de Rumine remplaçait le Traité de Sèvres (10 août 1920), lequel prévoyait un Etat kurde aux côtés des États arménien et turc sur les cendre de l’empire ottoman. Ainsi, les impérialistes trahissaient de nouveau le peuple kurde et divisaient le Kurdistan en quatre morceau de colonies.

99 ans après ce traité inique qui a poignardé le peuple kurde dans le dos, les Kurdes tiennent une conférence demain dans le Palais de Rumine pour faire le bilan du Traité de Lausanne et les conséquences désastreuses qu’il a causées. (La conférence sera transmise en directe sur les réseaux sociaux et Youtube.)

Le Congrès national du Kurdistan organise une conférence à Lausanne

Le traité signé il y a 99 ans à Lausanne, en Suisse, divisait le Kurdistan en quatre parties. Depuis lors, les Kurdes ont été victimes de génocide, d’assimilation et de massacres sous la souveraineté d’un autre État dans chaque partie du Kurdistan. Sous la houlette du KNK (Congrès national du Kurdistan), 57 partis et organisations politiques organisent conjointement une conférence pour prendre position contre le Traité de Lausanne d’un point de vue kurde. La conférence aura lieu dimanche dans le bâtiment où le Traité de Lausanne a été signé. A l’exception du parti KDP, dominé par le clan Barzani, un large éventail de structures kurdes sera représenté. De nombreux politiciens, artistes et universitaires des quatre parties du Kurdistan et de la diaspora sont déjà arrivés à Lausanne pour participer à la conférence.


Yüksel Koç

Yüksel Koç a déclaré à l’avance à ANF que l’objectif principal de la conférence était de révéler une attitude commune des structures kurdes vis-à-vis du traité de Lausanne : « Une conférence nationale aura lieu à Lausanne le 24 juillet. Sous la houlette du KNK, mais pas seuls le KNK, des structures politiques, des artistes, des universitaires et des intellectuels des quatre parties du Kurdistan participeront à la conférence qui portera sur le Traité de Lausanne. Il y a cent ans, le Traité de Lausanne conduisait à l’assimilation et au génocide des Kurdes. Avec ce traité, le Kurdistan a été divisé en quatre parties et occupé par quatre États. L’ensemble du génocide est mené sur la base de ce traité. »

Koç a noté qu’une déclaration commune serait adoptée à la fin de la conférence, dans laquelle « une position nationale sera exprimée » . Le coprésident du KCDK-E a également souligné les menaces de l’État turc contre la révolution du Rojava et a déclaré que la défense du Rojava est une tâche fondamentale :

« Il y a un siècle, les Kurdes étaient inorganisés et sans défense. Pourtant, les Kurdes ont payé le prix fort ces dernières années. Ils ont acquis une autonomie au Rojava. Un système s’y est instauré. La lutte au Kurdistan du Nord a atteint un tel point qu’elle détermine la politique de la Turquie. Ceci est généralement reconnu. Le peuple kurde est un acteur majeur dans la politique du Moyen-Orient. L’État occupant turc tente actuellement de détruire la révolution du Rojava, le statut et les réalisations du peuple kurde. Pour cette raison, cette conférence est très importante. Elle se déroule à un moment important, tant pour l’unité des Kurdes que pour la défense du Kurdistan. »

En raison du manque d’espace, seul un nombre limité de participants ont été invités à la conférence. Ceux qui ne peuvent pas y assister ont la possibilité de suivre l’événement sur les plateformes numériques. La conférence sera diffusée en direct du début à la fin sur Twitter et sur la chaîne YouTube.

Chaîne YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=6xU0gChdVZ

Compte Twitter : https://twitter.com/avrupa_medya

ANF

La Turquie a plus de 100 bases militaires au Kurdistan irakien (Responsable irakien)

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IRAK / KURDISTAN DU SUD – Le journaliste kurde Kamal Chomani déclare que le chef d’état-major général des forces armées irakiennes a annoncé que la Turquie a cinq grandes bases militaires aériennes, 4 000 soldats et plus de 100 bases militaires dans la région kurde d’Irak, et une autre base à Mossoul.

Qui pourrait parler de souveraineté irakienne dans de telles conditions? On aimerait également demander à ce responsable militaire irakien pourquoi son pays a toléré une telle invasion turque sur son sol? Ce pays qui a laissé des milices chiites pro-Iran chasser et massacrer les Kurdes de la province de Kirkouk après le « Oui » massif obtenu lors du Référendum de l’indépendance du Kurdistan irakien en septembre 2017.

La Turquie a envahi le Kurdistan irakien depuis 2015 où elle a massacré près de 150 civils et chassé les villageois kurdes de leurs terres, détruit et pillé les forêts de la région de Duhok… mais il a fallu que la Turquie tue et blesse des Irakiens venus en touristes à Zakho pour que responsables irakiens se réveillent et crient à l’invasion. Le gouvernement irakien et le gouvernement régional kurdes sont tous les deux responsables de l’invasion turque en Irak et du massacre des civils dans la région. Ils doivent chasser la Turquie de l’Irak et du Kurdistan irakien sans plus attendre.

La carte (via Liveluamap) illustrant l’article montre seulement quelques bases militaires turques dans le gouvernorat de Duhok. Elle date d’il y a quatre ans. Depuis, la Turquie a augmenté le nombre de bases et de soldats dans la région.

ROJAVA. 3 combattantes des YPJ tuées par un drone turc

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SYRIE / ROJAVA – Trois combattantes des YPJ ont perdu la vie lors d’une attaque de drone hier soir, près du village de Chorek. Les martyres sont Jiyan Tohildan, Roj Xabûr et Barîn Botan. Elles revenaient du « Forum de la révolution des femmes » qui se tenait à Qamislo.

Jiyan Tohildan, Roj Xabûr et Barîn Botan

 

La commandante des Unités antiterroristes (Yekîneyên Anti Teror – YAT) Salwa Yusef (nom de guerre Jiyan Tohildan), la commandante des YPJ Joana Hisso (nom de guerre Roj Xabur) et la combattante des YPJ Ruha Bashar (nom de guerre Barîn Botan) ont joué un rôle important dans la défaite de DAECH / ISIS.

Les 3 femmes ont été prises pour cible par un drone turc alors qu’elles quittaient le « Forum de la révolution des femmes » hier soir. Le Forum, organisé par l’AANES, débat des 10 ans d’acquis de la révolution pour les femmes.

 
Au Rojava, au moins 21 personnes, dont des enfants et des femmes, ont été tuées et 63 blessées par des attaques de drones turcs en 2022.

CDK-F: Le 10e anniversaire de la révolution du Rojava marque la débâcle du traité de Lausanne

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PARIS – Le Conseil Démocratique Kurde en France appelle à protéger la révolution du Rojava de la barbarie turque alors que chaque jour, des civils innocents sont tués au Rojava par des drones turcs et qu’une invasion turque est toujours d’actualité.

Voici le communiqué du Conseil Démocratique Kurde en France publié à la veille des 99 ans du Traité de Lausanne (24 juillet 1923) qui a privé les Kurdes d’un Etat:

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« Le 10e anniversaire de la révolution du Rojava marque la débâcle
du traité de Lausanne
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Il y a 99 ans de ça, le 24 juillet 1923, avec la participation de nombreux États un accord du nom du traité de Lausanne a été conclu. C’est par cet accord que le Kurdistan a été divisé en 4 parties et les Kurdes ont voulu être effacé de l’histoire.

Ainsi, pendant plusieurs décennies, de multiples répressions, tortures, et massacres se sont poursuivi à l’encontre des Kurdes sous un silence assourdissant.

Le traité de Lausanne signifie le déni de l’identité kurde. Il a jusque ici été la raison des massacres, des tortures, des emprisonnements, des souffrances et d’une migration massive compté par plusieurs millions de kurdes.

C’est pourquoi, nous disons que le traité de Lausanne est incomplet. Car les puissances internationales ont volontairement voulu oublier et effacer l’existence des Kurdes de l’histoire.

Dans cette optique les Kurdes luttent héroïquement depuis un demi siècle pour récupérer ceux qu’ils leur ont été confisqués lors du traité de Lausanne.

En Turquie, en Iran, en Irak ou, en Syrie, la lutte mené par les Kurdes se poursuit toujours pour consolider leurs acquis dans certaines parties du Kurdistan, mais aussi pour libérer leurs terres du colonialisme.

Au Rojava, dans le nord de la Syrie, depuis 10 ans une lutte acharnée est mené pour préserver les acquis des Kurdes et des peuples de la région. Ce modèle démocratique, écologique, basé sur la liberté de la femme a transformé la région en un havre de paix.

Malgré les faibles moyens qu’ils possèdent, les Kurdes ont été les piliers de cette révolution qui a tant attiré un succès sur la scène régionale, qu’internationale.

Ce modèle démocratique a aussitôt été la cible de nombreuses organisations djihadistes, notamment Al-Nosra et Daesh. Il est également la cible de la République de Turquie qui a été fondé lors du traité de Lausanne sur le déni du peuple kurde.

Les attaques de la Turquie d’Erdogan contre le Rojava se poursuivent sous la complaisance cynique et honteux de la communauté internationale. »

Cela fait maintenant 10 ans que la révolution du Rojava existe et poursuit sa lutte pour la survie de cette expérience inédite dans le monde entier.

Plus que jamais, les populations du nord et de l’est de la Syrie ont besoin d’une solidarité internationale pour contrer les nouvelles menaces d’attaques et d’invasion de la Turquie et des supplétifs djihadistes.

Protégeons la révolution du Rojava contre l’État turc en ce jour anniversaire de cette révolution. »
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Conseil Démocratique Kurde en France

Depuis août 2015, 138 civils ont été tués par l’armée turque au Kurdistan irakien

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IRAK / KURDISTAN DU SUD – Le massacre de neuf civils tués par l’armée turque dans la région kurde de Zakho le 21 juillet dernier n’est qu’un d’innombrables massacres de civils commis par la Turquie au Kurdistan irakien ces dernières années. En sept ans, la Turquie a tué 138 civils dans la région et en a blessés des centaines d’autres.
 
Si l’armée turque n’est pas chassée du Kurdistan du Sud où elle a établi plus de 35 bases militaires, les habitants de la région n’auront d’autre choix que de fuir, à moins de vivre sous la domination turque…
 
Depuis août 2015, 138 civils ont été tués par l’armée turque au Kurdistan irakien
 
Au moins neuf civils ont été tués mercredi, dont des femmes, des bébés et des enfants, lorsque l’artillerie turque a frappé une station touristique dans le sous-district de Drakar à Zakho.
 
Le lendemain du massacre de Zakho, l’ONG Community Peacemaker Teams (CPT) travaillant pour mettre fin aux conflits inter-communautaires au Kurdistan irakien a déclaré que depuis août 2015, 138 civils avaient été tués par l’armée turque au Kurdistan irakien. Par ailleurs, le CPT dénonçait le 4 juillet dernier le meurtre d’enfants, la blessure d’agriculteurs et le ciblage de villages par les forces turques dans le nord de l’Irak sous les auspices de l’opération turque du nom « griffes – serrure » (Claw-Lock) lancée en avril 2022. 
 
De son côté, Hardy Mède, chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique, a déclaré ce matin sur Twitter: « Si l’Etat turc ne peut pas mener une politique d’annexion en Irak, comme il la fait en Syrie, il mène la politique de la terre brûlée qui consiste à pousser la population frontalière partir pour ainsi créer un no man’s land sur un périmètre de 30km de profondeur au nord du pays. »
 
 

IRAK. 14 Roquettes tirées sur la base militaire turque à Bashiqa

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IRAK / KURDISTAN DU SUD – De nombreuses roquettes ont touché la base de Zelikan à Bashiqa, où sont stationnées des troupes turques. L’attaque est intervenue le lendemain du massacre de 9 civils dans la région kurde de Zakho, à Duhok.
 
Hier, la base militaire turque de Zilkan, située à Basika, dans la province de Mossoul, a été visée.
 
Selon les informations reçues, 14 roquettes ont été lancés à la base.
 
Après le massacre de Zakho, de nombreux groupes armés ont fait des déclarations de vengeance.
 
Par ailleurs, la base militaire turque de Bamarni, un village et un sous-district du gouvernorat de Dohuk, a également été touchée par un drone. (ANF)

Asya Abdullah : Notre révolution est pour toutes les femmes

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SYRIE / ROJAVA – Politicienne kurde et coprésidente du PYD, Asya Abdula a pris la parole lors du Forum de la révolution des femmes qui a débuté par une vidéo sur les femmes dirigeantes de la révolution du Rojava.
 
 
Lors de la deuxième session du Forum de la révolution des femmes intitulée « 10 ans de la révolution des femmes », Asya Abdullah, coprésidente du PYD, a déclaré : « En 2012, des mouvements et des organisations de femmes telles que Kongra Star ont déterminé une stratégie pour déclencher la révolution et lutter contre la mentalité nationaliste et dominante. L’héritage de cette révolution de 2012 est le résultat de la lutte de femmes révolutionnaires comme Zîlan, Şîlan et Dîcle, qui sont tombées en martyres dans les années 80, et de centaines de femmes qui ont emprunté le chemin de la liberté pour protéger les femmes. Pour cette raison, nous pouvons dire que la révolution a donné aux femmes du Rojava l’opportunité d’avoir du courage et du pouvoir. Lorsque l’étincelle de la révolution du Rojava est née, le terrain était prêt pour que les femmes mènent leur propre révolution. Le Kongra Star [mouvement des femmes, anciennement Yekîtiya Star] en 2013 a discuté des méthodes de conduite de la révolution dirigée par les femmes. Elles ont commencé à préparer la révolution et une stratégie à double sens. C’est ainsi que l’identité et la protection des femmes ont été rendues possibles. »
 
« Les 10 ans de la Révolution des femmes n’ont été possible qu’à travers la lutte et l’engagement de milliers de femmes qui ont sacrifié leur vie » , ont déclaré les organisatrices de l’événement qui ont projeté une vidéo à l’ouverture du forum pour commémorer les femmes qui ont donné leur vie pour la révolution. Le forum se tient à l’université du Rojava, dans la ville de Qamishlo. 
 

Les « préoccupations sécuritaires légitimes » des Kurdes et quelques questions ouvertes

Un cadre du Parti démocratique des peuples (HDP), Devriş Çimen revient sur les accords criminalisant les Kurdes signés entre la Turquie, la Finlande et la Suède pour que ces deux pays européennes puissent rejoindre l’Otan et le colonialisme au Kurdistan. Çimen déclare que les Kurdes ont le droit à l’auto-détermination et que « ce n’est pas Erdogan mais nos valeurs universelles qui doivent déterminer l’avenir. »
 
Les « préoccupations sécuritaires légitimes » des Kurdes et quelques questions ouvertes
 
Les réactions au plan d’Erdogan de sacrifier les Kurdes dans le cadre de la demande d’élargissement de l’OTAN ont été nombreuses et variées. Finalement, la Suède et la Finlande rejoindront l’alliance militaire dans un proche avenir. Cependant, l’accord pour que les deux pays rejoignent l’OTAN n’a été conclu que lorsque la Turquie d’Erdogan a renoncé à son veto – et seulement après la signature d’un mémorandum qui transformerait une fois de plus les Kurdes en victimes sacrificielles.
 
Il y a des réactions très différentes au plan mensonger d’Erdogan de sacrifier les Kurdes dans le débat sur l’élargissement de l’OTAN. La Suède et la Finlande rejoindront l’alliance militaire dans un proche avenir. Cependant, l’accord d’adhésion des deux pays à l’OTAN n’est intervenu que lorsque la Turquie d’Erdogan a renoncé à son veto – et seulement après la signature d’un mémorandum qui ferait des Kurdes des victimes à nouveau.
 
Le mémorandum signé au détriment des Kurdes promet beaucoup pour la Turquie. Après le sommet de l’Otan à Madrid les 29 et 30 juin, le journal britannique « The Economist » écrit : « Recep Tayyip Erdogan rentre chez lui triomphant ». L’ultra-nationaliste turc Devlet Bahçeli, qui est le partenaire officieux de la coalition d’Erdogan, a déclaré dans ce contexte : « C’est un gain stratégique pour notre pays et en même temps un succès national. » Il a raison dans une certaine mesure lorsqu’il dit que c’est un « succès national » car le gouvernement turc est en guerre contre les Kurdes et a donc besoin de « succès nationaux » .
 
Au lieu d’écouter la voix des Kurdes, une place a été accordée aux menaces et à la politique de chantage d’Erdogan. Encore une fois, on parle des Kurdes, mais pas avec eux. Il est donc d’autant plus nécessaire de regarder les discussions actuelles du point de vue kurde. C’est pourquoi, en tant que représentant européen du Parti démocratique des peuples (HDP), dans lequel les Kurdes jouent un rôle important, je voudrais faire exactement cela afin de contribuer à cet important débat.
 
Si nous comprenons le Kurdistan comme la zone géographique où vivent majoritairement les Kurdes, nous voyons qu’il est sous domination coloniale depuis la partition du Kurdistan et donc la fondation de la Turquie il y a près de 100 ans. Le nationalisme des nouveaux et puissants chefs militaires de ces pays [Turquie, Iran, Irak, Syrie] a conduit à une répression sanglante discriminatoire et systématique des Kurdes et de leurs mouvements politiques pendant près de 100 ans. Il n’est donc pas faux de dire que le Kurdistan est une colonie internationale où tout le monde sauf les Kurdes s’enrichit. Donc, pour comprendre le Kurdistan, il faut le replacer dans le contexte de la décolonisation.
 
Les Kurdes ont été et sont [colonisés] par les États coloniaux respectifs tels que la Turquie, l’Iran, la Syrie et l’Irak. Privés de leur liberté, leur culture est assimilée et ceux qui résistent ont été/sont massacrés et criminalisés. Des milliers de villages kurdes dépeuplés et des meurtres non résolus, des dizaines de milliers de prisonniers politiques et des interdictions de partis politiques, d’organisations et d’associations [kurdes] ne sont que quelques exemples parmi une longue liste qui peut être attribuée à l’État turc afin d’imposer une répression systématique contre les Kurdes.
 
C’est précisément là que se posent les problèmes de sécurité pour les plus de 40 millions de Kurdes. Il n’y a pas d’organisme officiel représentant les intérêts et les droits kurdes au niveau international. [Ils sont marchandaient] par les États coloniaux, comme l’a fait la Turquie d’Erdogan lors des récentes discussions sur l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Ce sont les puissances coloniales qui présentent la résistance kurde contre l’exploitation et l’exclusion dominantes comme une menace pour la sécurité. Si les Kurdes devaient être accusés de quelque chose aujourd’hui, c’est qu’ils n’ont pas assez résisté dans le passé pour empêcher le colonialisme. Cela ne signifie pas qu’ils doivent nécessairement construire un État-nation, mais plutôt qu’ils doivent lutter pour la liberté et reconnaître les droits démocratiques avec des structures autonomes d’auto-administration dans les États respectifs.
 
Ainsi, la menace ou les préoccupations sécuritaires ne résultent pas de la lutte légitime des Kurdes, mais de la politique de déni et d’assimilation des États coloniaux, notamment de l’État turc, qui tente de les réprimer illégitimement de manière hostile. Dans ce contexte, les attaques et les occupations dans le nord de la Syrie [Rojava] et le nord de l’Irak [Bashur] sont une expression directe de cette politique.
 
En bref, les oppresseurs ne peuvent avoir des préoccupations légitimes en matière de sécurité. Au contraire, les opprimés ont des préoccupations de sécurité qui devraient être moralement, politiquement et légalement soutenues par tous les autres.
 
Par conséquent, le jugement de divers organismes internationaux selon lequel la Turquie a « des préoccupations de sécurité valables et le droit de lutter contre le terrorisme » est une manipulation et donc un instrument arbitrairement utilisé par la Turquie d’Erdogan pour saper les droits légitimes des Kurdes et d’autres peuples.
 
Nous ne pouvons pas oublier que, historiquement, l’existence de l’Etat turc est basée sur les génocides des Arméniens et des Assyriens et la négation de l’existence des autres peuples, en particulier les Kurdes. Par conséquent, tous ceux qui remettent en question la doctrine de l’État turc sont combattus.
 
C’est la raison pour laquelle les Kurdes de Turquie ont un tel problème existentiel. Ainsi, le problème de 100 ans et le conflit [armé] de 40 ans sont le résultat de l’idéologie de l’État turc. Ce ne sont pas les Kurdes mais l’idéologie de l’Etat turc qui est le problème. L’idéologie a un caractère anti-kurde, qui se reflète également dans la constitution. Pour survivre dans ces circonstances, la résistance est pratiquement une nécessité pour les Kurdes. Toutes les forces qui défendent les préoccupations sécuritaires légitimes des Kurdes, font de la politique et offrent une résistance, reçoivent naturellement le soutien justifié du peuple kurde. Mais comment résister dans une région où chaque État colonial est aussi brutal ? D’un point de vue kurde, il est donc compréhensible de dire que Saddam Hussein et Erdogan sont deux corps différents, mais un seul esprit.
 
Le préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies stipule : « Considérant qu’il est essentiel, pour que l’homme ne soit pas contraint de recourir, en dernier recours, à la rébellion contre la tyrannie et l’oppression, les droits de l’homme doivent être protégés par la règle de la loi. »
 
La tyrannie et l’oppression étaient et sont des actes arbitraires des occupants du Kurdistan. Par conséquent, selon le droit international, les Kurdes sont contraints de se révolter et leurs actions sont donc légitimes.
 
Mais ceux qui déclarent dans leur préambule que l’insurrection et la résistance contre la tyrannie et l’oppression sont une nécessité, protègent les tyrans et les oppresseurs lorsqu’il s’agit des Kurdes. (…)
 
Sacrifier la liberté et la vie d’un groupe au nom de la sécurité d’un autre groupe est plus que brutal et illégitime. Mais cette brutalité trouve toujours sa place dans la constellation étatique actuelle, en raison du besoin des États de consolider leurs positions. Quel est le rôle des Nations Unies pour permettre à des centaines de nations d’être exploitées par quelque 200 États-nations ?
 
Les Kurdes doivent constamment se justifier lorsqu’ils résistent à leurs oppresseurs. Pourquoi n’y a-t-il aucune [institution] internationale pour les Kurdes où ils peuvent demander des comptes à leurs oppresseurs ? A quoi sert le droit international s’il ne peut pas protéger les droits d’un peuple comme les Kurdes ?
 
Qu’est-ce que la Suède et la Finlande ont à voir avec les Kurdes ? Pourquoi promettez-vous le respect aux dépens des Kurdes ?
 
Les préoccupations sécuritaires exprimées par la Turquie lors de son opposition aux demandes d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN sont « valables », a déclaré le chef de l’Alliance Jens Stoltenberg à l’approche du sommet de Madrid. Pourquoi personne ne remet-il en question cette déclaration illégitime de Stoltenberg, qui donne carte blanche à Erdogan pour poursuivre l’oppression et les attaques contre les Kurdes ? La Première ministre suédoise Magdalena Andersson a également montré de la compréhension pour les préoccupations d’Erdogan et a déclaré; « Nous prenons très au sérieux les préoccupations turques, notamment les préoccupations sécuritaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. »
 
Où commencent et où finissent les préoccupations sécuritaires d’un État qui fait la guerre équipé de toutes sortes d’armes modernes ? Comment la menace sécuritaire posée par la Turquie aux Kurdes peut-elle être renversée ? Que ce soit à l’intérieur de la Turquie ou à l’extérieur de ses frontières dans le nord de l’Irak ou le nord de la Syrie, la Turquie attaque les Kurdes pour les empêcher de réussir.
 
Pour des considérations/calculs géostratégiques et géopolitiques, des organismes internationaux tels que l’OTAN, l’UE et le PE attribuent à la Turquie des préoccupations de sécurité qui mettent en danger la sécurité des autres, en particulier des Kurdes. Prenons brièvement un exemple concret. La résolution du Parlement européen du 7 juin 2022 dans le rapport de la Commission sur la Turquie 2021 stipule : « [le PE] reconnaît que la Turquie a des préoccupations légitimes en matière de sécurité et le droit de lutter contre le terrorisme ».
 
Le même Parlement a adopté une résolution intéressante le 11 mars 2021 sur « Le conflit en Syrie : 10 ans après le soulèvement » déclarant :« […] appelle la Turquie à retirer ses troupes du nord de la Syrie qu’elle occupe illégalement en dehors de tout mandat de l’ONU ; condamne les transferts illégaux par la Turquie de Syriens kurdes du nord de la Syrie occupée vers la Turquie aux fins de détention et de poursuites en violation des obligations internationales de la Turquie au titre des conventions de Genève; demande instamment que tous les détenus syriens qui ont été transférés en Turquie soient immédiatement rapatriés vers les territoires occupés en Syrie; craint que les déplacements en cours en Turquie ne constituent un nettoyage ethnique contre la population kurde syrienne; souligne que l’invasion et l’occupation illégales de la Turquie ont mis en péril la paix en Syrie, au Moyen-Orient et en Méditerranée orientale; condamne fermement l’utilisation par la Turquie de mercenaires syriens dans les conflits en Libye et au Haut-Karabakh, en violation du droit international ».
 
La résolution parle également « d’invasion et d’occupation illégales par la Turquie » et de « nettoyage ethnique de la population kurde syrienne » . Avant que la Turquie ne soit à nouveau autorisée à avoir des « problèmes de sécurité » , la Turquie devrait être tenue responsable de ce qu’elle a fait en Syrie. Par conséquent, le public et les politiciens ne doivent pas permettre que le nouveau mémorandum sous les auspices de l’OTAN entre la Suède, la Finlande et la Turquie, qui a été adopté en raison d’intérêts géostratégiques et géopolitiques, mette à nouveau en danger la sécurité des Kurdes.
 
Les Kurdes ne font pas partie d’un organe décisionnel lorsqu’il s’agit de savoir si l’OTAN doit être élargie, réduite ou même dissoute. Mais ils ont raison d’exiger un engagement clair envers le droit international, la démocratie et la liberté, qui devrait également s’appliquer aux Kurdes. Aucun autre organisme n’a le droit d’en abuser à son profit et à son profit, ni la Turquie ni l’OTAN.
 
L’accord signé signifie ce qui suit pour les Kurdes : L’hostilité du régime d’Erdogan envers les Kurdes et son inimitié envers la démocratie sont incontestablement documentées. Avec l’aide du chantage, Erdogan tente d’exporter son hostilité anti-kurde et sa politique de guerre vers la Suède et la Finlande. Dans ce cas, les normes applicables en matière de démocratie, de libertés et de droits humains ne sont pas formulées par la Suède et la Finlande, mais par Erdogan lui-même. S’il n’y a pas de retour en arrière, cet accord restera dans l’histoire comme un document officiel d’inimitié envers les Kurdes. C’est donc une honte pour les valeurs humaines universelles, dont la Suède et la Finlande se considèrent ou voudraient être l’avant-garde. De plus, Erdogan tente de criminaliser la solidarité avec la lutte de libération kurde. Personne ne devrait accommoder Erdogan avec de tels compromis.
 
M. Dragi avait dit ceci au sujet d’Erdogan l’année dernière : « Avec ces dictateurs, appelons-les par leur nom, mais nous avons besoin d’eux, il faut être direct et leur faire comprendre que vous avez une vision différente de la société. » , a déclaré Draghi. « Mais vous devez également travailler avec eux pour garantir les intérêts de votre propre pays. Vous devez trouver le bon équilibre. » Mais il ne faut pas oublier que de tels équilibres ont des conséquences douloureuses. (…) Nous, le HDP, les peuples et surtout les Kurdes représentés au HDP n’obéissons pas à Erdogan et à son régime autoritaire. D’autres non plus. Ce n’est pas Erdogan mais nos valeurs universelles qui doivent déterminer l’avenir.
 
Le texte de Devriş Çimen a été publié sur le site italien Dinamo Press: Le “legittime preoccupazioni per la sicurezza” dei curdi e alcune questioni aperte