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L’Irak saisit le Conseil de sécurité de l’ONU après l’attaque sanglante turque à Zakho

L’Irak a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU au sujet de l’attaque sanglante turque visant une station balnéaire de la région kurde de Zakho. L’armée irakienne a également présenté à Bagdad des preuves de la responsabilité d’Ankara.

L’Irak a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) sur l’agression turque contre le pays, a annoncé samedi le porte-parole du ministère irakien des Affaires étrangères, Ahmed Al-Sahaf. La raison en est le bombardement d’un lieu de villégiature près de Zakho au Kurdistan irakien, qui a tué neuf personnes, dont des enfants, le 20 juillet dernier. Au moins 23 autres personnes ont été blessées, certaines grièvement.

Le Conseil de sécurité de l’ONU traite déjà une précédente plainte de l’Irak concernant l’attaque. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait également appelé à une enquête urgente sur les tirs d’artillerie. Selon des informations non confirmées, l’instance doit se réunir dès la semaine prochaine pour une session d’urgence. La réunion devrait se tenir à huis clos. C’est au Brésil, qui assure la présidence du Conseil de sécurité en ce moment, de confirmer la date.

Samedi également, le parlement irakien a tenu une session d’urgence en présence du ministre des Affaires étrangères Fuad Hussein, du ministre de la Défense Juma Inad et de plusieurs hauts commandants militaires pour discuter du bombardement des zones irakiennes. Le commandant adjoint du Commandement des opérations conjointes irakiennes, le général de corps d’armée Abdul Amir al-Shammari, a présenté un rapport au parlement selon lequel le bombardement de la station balnéaire de Zakho avait été effectué par des obus de 155 mm de fabrication turque.

L’Irak avait déjà accusé la Turquie de l’attaque d’artillerie dès le début, tandis que le gouvernement d’Ankara a nié toute implication. « Nous avons recueilli les restes des obus sur le terrain et les avons fait examiner par des experts à Bagdad. Nous pouvons dire avec la plus grande probabilité que cette attaque a été menée par l’État turc. Le site de lancement des obus est à sept kilomètres de la cible de l’attaque », a déclaré al-Shammari au parlement.

La présence militaire turque en Irak a également été évoquée lors de la réunion d’urgence. Selon le chef d’état-major général Abdel Emir Rashid Yarallah, Ankara exploite une centaine de bases sur le territoire irakien ou dans la région du Kurdistan d’Irak, où sont stationnés environ 4 000 soldats. Cinq de ces bases sont des bases aériennes et des bases de départ, dont les plus importantes sont à Zelkan et Mossoul. Lors de la réunion, il a été décidé de mettre en place une commission d’enquête conjointe entre les autorités gouvernementales et l’armée pour enquêter sur l’attaque de Zakho.

ANF