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TURQUIE. Quatre Kurdes d’Irak tués dans une attaque armée à Mardin

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TURQUIE / KURDISTAN – Dans la province kurde de Mardîn, un véhicule portant une plaque d’immatriculation irakienne a été attaqué par des hommes armés qui ont tué quatre Kurdes du Kurdistan du Sud.

Hier soir, après minuit, un véhicule immatriculé en Irak a été pris en embuscade à Mêrdîn. Des hommes armés d’armes automatiques ont ouvert le feu sur la voiture en circulation. Trois personnes ont été tuées et deux autres grièvement blessées. Les victimes seraient des Kurdes d’Irak âgés de 39 à 75 ans. Alors que trois personnes sont mortes sur les lieux de l’attaque, la quatrième personne a succombé à ses blessures à l’hôpital.

On ne sait pas encore qui était derrière l’attaque qui a eu lieu sur la route entre Nisêbîn (tr. Nusaybın) et Qosêr (Kızıltepe).

ANF

Il y a 16 ans, le journaliste arménien, Hrant Dink était tué à Istanbul

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TURQUIE – Le rédacteur en chef du journal Agos, Hrant Dink a été assassiné à Istanbul le 19 janvier 2007 par un nationaliste turc. Dink œuvrait pour la reconnaissance du génocide arménien ainsi que pour la réconciliation entre les peuples turc et arménien. Son assassinat a profondément affecté les Kurdes de Turquie persécutés et victimes d’assassinats politiques/racistes.

Au moment de sa mort, il était jugé pour avoir enfreint l’article 301 du code pénal turc et « avoir dénigré la turcité ». Dink a été assassiné à Istanbul alors qu’il rentrait dans les bureaux d’Agos.

Le tueur se serait présenté comme un étudiant de l’Université d’Ankara qui souhaitait rencontrer M. Dink. Lorsque sa demande a été rejetée, il a attendu un moment devant une banque voisine. Selon des témoins oculaires, Dink a été abattu par un homme de 25 à 30 ans, qui a tiré trois coups de feu à la tête de Dink dans le dos à bout portant avant de s’enfuir à pied. Selon la police, l’assassin était un homme de 18 à 19 ans. Deux hommes avaient été placés en garde à vue dans les premières heures de l’enquête policière, mais avaient ensuite été relâchés.

Un jour après l’assassinat, la police a annoncé que le tueur avait été identifié à partir de séquences vidéo de surveillance.

Les agences de presse ont rapporté que le tireur avait été identifié comme étant Ogün Samast, un adolescent né en 1990 et enregistré comme résidant à Trabzon.

Le père de Samast l’a identifié à partir des photos rendues publiques et a alerté les autorités. Six personnes, dont l’ami de Samast, Yasin Hayal, qui avait été impliqué dans l’attentat à la bombe contre un restaurant McDonald à Trabzon en 2004, ont été arrêtées et conduites à Istanbul.

Le 25 juillet 2011, Samast a été reconnu coupable de meurtre et de possession d’armes par le tribunal pénal pour mineurs. Il a été condamné à 22 ans et 10 mois de prison.

Le 16 janvier 2012, le 14e tribunal pénal d’Istanbul a jugé qu’il n’y avait pas de complot derrière l’assassinat et a déclaré que l’exécution de Dink était un meurtre ordinaire. Yasmin Hayal a été reconnue coupable de meurtre et condamnée à la réclusion à perpétuité, tandis que deux autres hommes ont été reconnus coupables de l’avoir aidé et condamnés à 12 ans et 6 mois de prison.

En 2013, un témoin secret a déclaré aux procureurs que le JITEM (le service de renseignements de la gendarmerie turque) et la gendarmerie étaient impliqués dans le meurtre de Dink.

Le 12 janvier 2015, des mandats d’arrêt ont été émis contre deux policiers, faisant d’eux les premiers fonctionnaires arrêtés dans le cadre de l’enquête.

Un homme reconnu coupable d’avoir aidé et encouragé le meurtre du journaliste arménien Hrant Dink a commencé à purger sa peine de prison après des années de cavale. Ahmet Iskender a été reconnu coupable par un tribunal d’Istanbul en 2012 d’avoir aidé l’ultranationaliste Ogün Samast, qui a été reconnu coupable du meurtre du rédacteur en chef du journal arménien Agos, Hrant Dink. Iskender a été condamné à douze ans et demi de prison pour avoir fait disparaitre l’arme du crime, donné de l’argent à l’assassin et lui avoir fourni un téléphone. Cette condamnation a été confirmée par la Cour de cassation turque en 2013. En 2019, il a été condamné à deux ans de prison supplémentaires pour appartenance à une organisation terroriste armée.

Cependant, Ahmet Iskender, arrêté avec l’assassin et trois autres complices quelques jours après le meurtre de Hrant Dink le 24 janvier 2007, s’était déjà enfui à l’étranger peu après sa libération en juillet de la même année. En 2015, il est apparu qu’il séjournait en Belgique. Début mars, le ministère de l’Intérieur kirghize a alors annoncé qu’il avait appréhendé Ahmet Iskender dans la capitale Bichkek le 26 février. L’homme de 38 ans a utilisé une fausse carte d’identité et un faux permis de conduire et a ensuite été arrêté pour possession illégale d’armes, le crime organisé et la falsification de documents.

ANF

TURQUIE. La mère de Mîr Perwer se repose auprès de son fils

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TURQUIE / KURDISTAN – La mère de Mîr Perwer, Filiz Aydın, a été inhumée au cimetière d’Ewran aux côtés de son fils, qui a été assassiné à Paris le 23 décembre 2022.

Souffrant de nombreuses maladies, Filiz Aydın a été gravement affectée par le meurtre de son fils ainsi que l’attaque barbare de la police turque lors de ses funérailles et fut hospitalisée tout de suite après.

Filiz Aydın, la mère de l’artiste Mîr Perwer (Mehmet Şirin Aydın), tué lors de l’attaque visant le Centre culturel kurde Ahmet Kaya à Paris le 23 décembre, est décédée à l’hôpital où elle était soignée.

Aydın était à l’hôpital d’Elazığ, recevant un traitement pour une infection. Elle a été inhumée mardi soir au cimetière d’Ewran (Yeşilova), à côté de son fils, Mîr Perwer. Seuls les proches ont assisté à la cérémonie.

Selahattin Demirtas: Erdogan cherche le chaos avant les élections mais il échouera

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TURQUIE – Le leader kurde tenu en otage par le régime turc depuis novembre 2016, Selahattin Demirtas déclare qu’Erdogan cherche le chaos à quelques mois des élections présidentielles et législatives mais qu’il échouera.

Selahattin Demirtas, qui répondait aux questions du Reuters depuis la prison d’Edirne, a exhorté le principal bloc d’opposition du pays à coopérer avec le Parti démocratique des Peuples (HDP) pro-kurde pour remporter les élections présidentielles et législatives prévues le 14 mai prochain (date anniversaire de l’élection du président conservateur Adnan Menderes en 1950 mais qui a fini sur la potence).

Cependant, l’avenir du HDP est loin d’être assuré : un procureur a cherché à fermer le parti pour ses liens avec des militants kurdes, le point culminant d’une répression de plusieurs années contre le troisième plus grand parti au parlement turc.

Demirtas, qui n’est plus le chef du parti mais reste une personnalité politique clé malgré son incarcération depuis 2016, a déclaré qu’Erdogan et son partenaire de l’alliance nationaliste, Devlet Bahçeli, étaient à l’origine de la pression légale pour fermer le HDP.

« L’objectif de ces deux-là est de gagner les élections en créant un vide et un chaos dans l’opposition, en affaiblissant le HDP avant les élections », a déclaré Demirtas dans des réponses écrites aux questions qui lui ont été transmises via le HDP, décrivant le timing de la fermeture du parti comme un « choix politique délibéré ».

 

TURQUIE. Décès de la mère de Mir Perwer, chanteur kurde assassiné à Paris

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TURQUIE / KURDISTAN – La mère de Mir Perwer, chanteur kurde tué lors de l’attaque terroriste de 23 décembre 2022 à Paris, est décédée aujourd’hui à l’âge de 47 ans.

Souffrant de nombreuses maladies, Filiz Aydın a été gravement affectée par le meurtre de son fils ainsi que l’attaque barbare de la police turque lors de ses funérailles et fut hospitalisée tout de suite après.

Elle va être enterrée dans la tombe qu’elle avait faite creusée à côté de celle de son fils.

 

ROJAVA. Les Kurdes s’attendent à une attaque terrestre turque en février

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SYRIE / ROJAVA – « Nous prenons les menaces de la Turquie au sérieux. On s’attend à une attaque en février. La ville de Kobanê est une cible probable en raison de sa signification symbolique pour les Kurdes (…) », a déclaré le commandant des FDS Mazloum Abdi.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) prennent les menaces de la Turquie au sérieux et s’attendent à une opération terrestre turque en février, a déclaré le commandant des FDS Mazloum Abdi à Al Monitor dans une interview publiée lundi.

Depuis 2018, la Turquie a lancé plusieurs incursions militaires en Syrie, affirmant que les FDS et leur branche militaire, les Unités de protection du peuple (YPG), constituent une menace pour la sécurité nationale en raison de leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Suite à l’attentat meurtrier d’Istanbul en novembre que la Turquie a attribuée à des groupes kurdes (bien que ces accusations aient été démenties à l’unanimité), des frappes aériennes ont été lancées contre le Rojava, dans le nord de la Syrie. Depuis lors, les responsables turcs ont déclaré à plusieurs reprises qu’une opération terrestre suivrait les frappes aériennes, mais face à l’objection des États-Unis et de la Russie, la Turquie n’a pas pris d’autres mesures jusqu’à présent. Le porte-parole présidentiel turc İbrahim Kalın a déclaré samedi qu’une opération terrestre pourrait avoir lieu « à tout moment ».

« Nous prenons les menaces de la Turquie au sérieux. On s’attend à une attaque en février. La ville de Kobanê est une cible probable en raison de sa signification symbolique pour les Kurdes du monde entier », a déclaré Abdi, faisant référence à la ville du nord-est de la Syrie contrôlée par les Kurdes.

« La Turquie se dirige vers des élections, et nous sommes conscients que le président Erdoğan veut rallier le soutien nationaliste et il semble croire qu’attaquer à nouveau le Rojava peut servir cet objectif », a-t-il ajouté.

Le commandant a souligné que les FDS ne représentaient aucune menace pour la Turquie et souhaitaient plutôt des relations pacifiques avec Ankara. Abdi a également rejeté les affirmations d’Ankara selon lesquelles les YPG sont l’extension syrienne du PKK.

« Je suis un Kurde syrien. Mon avenir est ici dans ce pays. Le PKK a assurément aidé dans la lutte contre l’État islamique [DAECH / ISIS]. Mais aujourd’hui, le PKK n’a aucun rôle dans notre administration. Nous ne sommes pas, comme le prétend la Turquie, une branche du PKK. (…) », a-t-il déclaré.

Le commandant a admis qu’Abdullah Öcalan, le chef du PKK qui est en prison en Turquie depuis 1999, était un symbole pour les Kurdes partout, y compris au Rojava.

Abdi a déclaré que les FDS n’avaient aucun projet pour d’autres parties du Kurdistan en Turquie, en Irak ou en Iran, ni ne souhaitaient être impliqués ou devenir des boucs émissaires pour l’échec de la Turquie à résoudre son propre problème kurde.

Abdi a également déclaré qu’il ne croyait pas que les efforts de rapprochement négociés par la Russie entre la Turquie et la Syrie réussiraient.

« Le régime syrien ne transigera jamais sur ses propres exigences. La principale d’entre elles est que la Turquie retire toutes ses troupes du sol syrien et que la Turquie retire son soutien aux groupes armés d’opposition sunnite », a déclaré le commandant.

« De même, je ne crois pas que le régime syrien céderait aux demandes de la Turquie d’écraser l’administration autonome dans le nord-est », a ajouté Abdi en faisant référence à l’administration dirigée par les Kurdes au Rojava. « Il n’a pas les moyens de le faire, ni les circonstances favorables à de tels plans », a-t-il déclaré.

Medya News

PARIS. Le slogan « femme, vie, liberté » illumine la Tour Eiffel en soutien à la révolution féministe d’Iran

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PARIS – Ce lundi 16 janvier, des milliers d’Iraniens et Kurdes d’Iran vivant en Europe ont manifesté à Strasbourg pour exhorter l’Union européenne à inscrire les Gardiens de la révolution (CGRI) sur la liste des organisations terroristes tandis que la Tour Eiffel s’est illuminée la nuit avec des slogans en solidarité avec les manifestations anti-gouvernementales en Iran où les minorités kurdes et baloutches sont victimes d’exécutions massives.

La tour Eiffel de France s’est illuminée lundi avec les slogans « Femme Vie Liberté » et « Stop Executions in Iran [Halte aux exécutions en iran] » en solidarité avec les manifestations anti-gouvernementales déclenchées par la mort de Jîna Mahsa Amini en garde à vue.

Le 16 janvier marque le cinquième mois de manifestations nationales en Iran au cours desquelles au moins 500 civils ont été tués par les forces de sécurité, 100 condamnés à mort, plus de 20 000 autres arrêtés.

Des Iraniens et Kurdes d’Iran vivant en Europe se sont rassemblés devant le Parlement européen à Strasbourg pour exhorter l’Union européenne à inscrire le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) sur la liste des organisations terroristes en raison de son rôle déterminant dans la répression meurtrière contre les manifestants, tandis que la Tour Eiffel à Paris s’est allumée la nuit avec des slogans soutenant les protestations iraniennes.

La marche de Strasbourg a coïncidé avec la session plénière du Parlement européen qui doit décider d’inscrire ou non les CGRI sur la liste des organisations terroristes.

Des responsables et des politiciens européens se sont adressés aux manifestants et ont promis d’aider à inscrire les CGRI sur la liste des organisations terroristes.

Une résolution non contraignante doit être votée jeudi au Parlement européen.

Récemment, le Royaume-Uni a approuvé des plans visant à inscrire les CGRI sur la liste des organisations terroristes et la ministre allemande des Affaires étrangères a exhorté l’UE à faire de même.

Medya News

TURQUIE. Un autre Kurde s’immole pour protester contre l’isolement imposé au chef de la guérilla kurde

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TURQUIE / KURDISTAN – Mehmet Akar, un jeune Kurde de 25 ans, s’est immolé pour protester contre l’isolement carcéral du dirigeant kurde Abdullah Öcalan. Il y a 5 jours, Veysi (Bubo) Taş, 65 ans, s’est également immolé à Mardin / Artuklu en protestation de l’isolement du chef du PKK sur l’île prison d’Imrali où il est détenu depuis plus de 20 ans. Certains se demandent même s’il est toujours en vie et dans quel état.

Lundi soir, un jeune homme s’est immolé dans le quartier central de Sur à Amed (Diyarbakır). Le jeune homme, identifié comme Mehmet Akar, a succombé à ses brûlures à l’hôpital mardi. Dans sa note de suicide, il précise qu’il s’est immolé pour protester contre l’isolement d’Öcalan à Imrali.

Akar, 25 ans, a été une des victimes de la guerre anti-kurde de l’État turc. En 2019, sa mère avait affirmé qu’il avait été enlevé par la guérilla kurde et elle avait participé à la « veillée » organisée par les autorités turques devant le bâtiment du Parti démocratique des peuples (HDP) à Amed. Quelques jours plus tard, Mehmet Akar lui-même avait pris la parole et explique qu’il n’a pas été enlevé mais qu’il avait quitté la maison de ses parents parce qu’on voulait le marier contre son gré. Plus tard, il a également déclaré que sa mère avait été manipulée par les services de renseignement turc (MIT).

Hacire Akar, la mère de Mehmet Akar, est considérée comme l’une des premières participantes à la « veillée des mères de Diyarbakir (Diyarbakır Anneleri) » orchestrée par les autorités turques devant le bâtiment du HDP à Amed. Elle s’est rendue au poste de police d’Amed le 22 août 2019 et a déclaré que son fils était porté disparu, affirmant qu’il avait été enlevé par le HDP qui l’aurait envoyé rejoindre le PKK. Ensuite, elle s’est rendue au bâtiment du HDP à Amed, a brisé des vitres du local et a commencé un sit-in de protestation. Elle a affirmé que son fils était entré dans le bâtiment du parti et n’en était pas ressorti. L’agence Anadolu (AA) et d’autres médias pro-gouvernementaux ont également rapporté que Mehmet Akar avait été enlevé. Cependant, on a appris que Mehmet Akar devait être mariée de force.

Le 23 août 2019, Mehmet Akar s’est adressé à l’agence de presse Mezopotamya et a déclaré qu’il n’avait pas été kidnappé et a dénoncé les agissements de sa mère et des autorités turques.

Akar a également déclaré avoir été détenu pendant huit jours au poste de police de Diyarbakır. Il a ensuite été libéré avec un bracelet électronique. La famille a profité de sa situation et l’a marié contre son gré en 2019. Le vice-ministre de l’Intérieur Muhterem İnce et l’ancien gouverneur de Diyarbakır Hasan Basri Güzeloğlu, l’ancien gouverneur du district de Sur Abdullah Çiftçi et l’ancien président régional de l’AKP Serdar Budak auraient également assisté au mariage. Des représentants du gouvernement avaient affirmé à l’époque qu’ils avaient donné un emploi à Mehmet Akar. Mais en réalité, Akar gagnait sa vie comme chauffeur de taxi.

Bien que cette manipulation des autorités turques soit démasquée, d’autres familles continuent leur sit-in de protestation devant le siège du HDP. Le HDP a affirmé dès le départ que cette veillée était orchestrée par l’Etat. On a même signalé des familles sympathisantes de la guérilla subissant des pressions de la part des forces de sécurité turques pour les forcer à participer à la veillée devant le siège du HDP. En échange, on leur promet de l’argent et ou du travail s’ils se réunissent devant le bâtiment du HDP où les visiteurs du parti sont régulièrement attaqués par ces familles sous le regard complice de la police turque. (ANF)

 

 

PARIS. Manifestation contre la répression et pour la résistance en Iran

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PARIS – Alors que de plus en plus de voix appellent à inscrire les Gardiens de la Révolution sur la liste des « organisations terroristes » de l’UE après que les mollahs aient accéléré l’exécution des manifestants (principalement des Kurdes) depuis début 2023, plusieurs organisations féministes appellent à manifester le 21 janvier à Paris en solidarité avec la révolution féministe en cours en Iran.

Voici le communiqué appelant à manifester:

Contre la répression, pour la résistance  

Ils peuvent couper toutes les fleurs, ils n’empêcheront jamais l’arrivée du printemps 

La République islamique d’Iran est née par la violence : celle qui s’est abattue sur les luttes des  femmes et des minorités sexuelles et de genre, comme sur la mobilisation contre le hijab obligatoire dès mars 1979 –la légitimité historique de ce premier acte a été rappelée ces dernières années avec  la mobilisation des  » filles de la rue de la révolution » et plus récemment encore avec l’insurrection  suite au meurtre de Jina (Mahsa) Amini – ; la violence du jihad contre les minorités nationales non  perses ; la répression sanglante des mouvements d’autodétermination et des minorités religieuses  et non religieuses ; la violence de la répression des classes populaires, entraînant la dissolution des  conseils autonomes dans le monde du travail et à l’échelle des quartiers. Ce régime a posé ses  fondations en éliminant physiquement les opposant.es lors de la décennie noire (années 1980) –à l’ombre de la guerre Iran-Irak– et s’est finalement stabilisé avec l’exécution de milliers de  prisonnier.e.s révolutionnaires lors de l’été 1988. La contre-révolution islamique a pris le dessus sur  la révolution progressiste de 1979. Depuis, l’existence de la République islamique dépend de la  constante répression physique et idéologique. Récemment, le guide A.Khamenei a brandi la menace  des massacres de masse, en écho à celui des années 1980. Mais cette fois-ci c’est le régime qui craint  de disparaître. Le mouvement « Femme, Vie, Liberté » a montré que ce régime est mort dans l’esprit  des habitant.es de ce territoire. Il a aussi montré que l’intimidation, qui a jusque-là permis la survie  du régime, ne suffit plus. Nasrin Qaderi, étudiante kurde devenue martyre par une balle reçue à  Téhéran, a écrit dans son dernier message sur Internet : « N’essayez pas de nous faire craindre la  mort ! Nous la connaissons, nous avons déjà vécue ! ». Le mouvement « Jin, Jiyan, Azadi » a inscrit  la lutte contre les ennemis de la vie au cœur-même des existences, comme le montre le slogan « les  martyrs ne meurent jamais ». 

C’est le féminicide gouvernemental de Jina (Mahsa) qui a déclenché le soulèvement. Pendant ces 4  mois, le peuple opprimé s’est dressé contre toutes les menaces et les intimidations. Partout, il a  résisté aux forces de répression, avec un courage sans pareil : dans les maisons, les rues, les écoles,  les universités, les usines. Face à la militarisation des hôpitaux et le détournement des ambulances  pour en faire des armes de répression, des médecins et des jeunes habitant.es prennent en charge  les blessé.es, leur fournissent médicaments et soins et créent des réseaux clandestins d’entre-aide.  Les prisonnier.es continuent également de résister depuis leurs cellules, malgré des verdicts sans  fondement prononcés lors de procès-mascarade, sans accès à des avocats indépendants, malgré des  passages à tabac et des tortures physiques et mentales pour forcer des aveux, malgré les viols et  harcèlements sexuels, et malgré la répression collective dans les prisons. La République du massacre profite de la situation fragile des anonymes et des personnes marginalisé.es pour intensifier les  intimidations et prend même en otage les familles des défunt.es et des prisonnier.es. 

Depuis le début de l’insurrection, plus de 18 000 militant.es et manifestant.es ont été arrêté.es, des  milliers de personnes ont été blessées, plus de 500 personnes ont été tuées par balles ou sous la  torture et 44 personnes risquent d’être exécutées pour des accusations telles que « guerre contre  dieu » et « corruption sur terre ». Les récits de la répression envoyés depuis les prisons sont  terrifiants. Dans le même temps, l’oppression ne s’abat pas sur les corps de manière uniforme. 

Mohsen Shekari était employé dans un café ; il a été taxé d’« ennemi de dieu » et accusé d’avoir mis  le feu à une poubelle, alors qu’il défendait légitimement des manifestant.es sans défense face à la  violence des forces de répression. Les meurtres d’enfants comme Setareh Tadjik, afghane, et Kian Pirfalak, de la ville d’Izeh, le vendredi sanglant du Baloutchistan, la militarisation du Kurdistan, ainsi  que les récits terrifiants de viols et de violences sexuelles, témoignent des différentes faces de cette  répression. 

Et pourtant, le soulèvement « Femme vie libre » est toujours d’actualité et a besoin de solidarité. Il  se poursuivra avec le soutien internationaliste de toutes celles et ceux qui se battent pour la liberté. Le silence des peuples opprimés à travers le monde face au soutien direct et indirect qu’apportent  les puissances mondiales et régionales de tous bords accroît le sentiment d’impunité du régime et  facilite la répression. Dans le même temps, il faut condamner collectivement toute intervention  étrangère, militaire ou économique qui nuirait à l’autonomie de la mobilisation. 

Le 21 janvier 2023, nous descendront dans la rue pour condamner les exécutions, la répression, la  tyrannie et dire notre solidarité avec la résistance des prisonnier.es et leurs familles, avec les  condamné.es à mort et le mouvement des mères qui demandent justice. »

Appel signé par:

Berlin (Bolandgoo)
Brême (collectif Socialisme par le bas)
Bruxelles (Collectif Femmes, Vie, Liberté)
Paris (Groupe Roja)
Paris (feminists4Jina)
Francfort (Bloc Internationaliste)
Göttingen (Collectif Sans Nom)
Hambourg (Collectif Femmes, Vie, Liberté)
Manchester (Collectif Racines Rouges)

RDV le 21 janvier, à 15h, Place des Fêtes, direction Place Stalingrad

TURQUIE. Acquittement définitif d’un policier qui a tué un jeune Kurde en 2017

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TURQUIE / KURDISTAN – AMED – Une Cour pénale a acquitté le policier Yakup Şenocak jugé pour le meurtre délibéré de Kemal Kurkut, un jeune Kurde abattu le jour des célébrations de Newroz à Diyarbakir (Amed) le 21 mars 2017. Le journaliste Abdurrahman Gök qui a photographié le meurtre de Kurkut a été condamné à 1 an, 6 mois et 22 jours de prison pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste [PKK] ».

À Diyarbakır, le tribunal local avait modifié sa décision d’acquittement dans l’affaire du meurtre de Kemal Kurkut. La 7e Haute Cour pénale de Diyarbakir, conformément à la décision d’annulation de la cour d’appel, a jugé qu’il n’y avait « aucune raison pour une peine » pour le policier qui aurait agi « conformément à la loi ».

Avec cette décision, la justice turque prouve encore une fois que les militaires et les policiers qui tuent les civils kurdes continueront de bénéficier de l’impunité…

ALLEMAGNE. Un député turc appelle les Loups Gris à anéantir les opposants kurdes et turcs

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ALLEMAGNE – Le 13 janvier dernier, le député du parti AKP, Mustafa Açıkgöz a organisé un meeting électoral illégal avec des membres des Loups Gris à la mosquée Yunus Emre dans la ville allemande de Neuss où il appelé à anéantir les militants kurdes et les membres de l’organisation Güleniste.

Depuis, des dizaines de plaintes pénales ont été déposées en Allemagne contre un député du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie, qui a appelé à la « anéantir » des partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et du mouvement Güleniste à Neuss.

Les Loups gris sont considérés comme l’aile paramilitaire du Parti du mouvement nationaliste (MHP) d’extrême droite, un allié du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir du président Recep Tayyip Erdoğan, et leur idéologie est principalement basée sur le nationalisme turc. Par conséquent, les Kurdes, les Arméniens et d’autres minorités en Turquie ont parfois été leurs cibles.

Dans une séquence vidéo circulant sur les réseaux sociaux, le député de l’AKP Mustafa Açıkgöz est vu en train de parler lors d’une réunion des loups gris à Neuss.

« Tout comme nous ne leur donnons pas le droit de vivre en Turquie, nous ne leur donnerons pas non plus le droit de vivre en Allemagne. Peu importe où ils fuient dans le monde, nous détruirons les groupes terroristes PKK et FETÖ », déclare Açıkgöz, utilisant un terme péjoratif inventé par le gouvernement turc pour qualifier le mouvement Gülen d’organisation terroriste.

Le gouvernement turc accuse le mouvement Güleniste d’avoir organisé un coup d’État manqué le 15 juillet 2016 et le qualifie d’« organisation terroriste », bien que le mouvement nie fermement toute implication dans la tentative de coup d’État ou toute activité terroriste.

Le député dit en outre qu’ils ont détruit les partisans des deux groupes en Turquie et qu’ils les « sortiront également des trous dans lesquels ils se sont cachés partout dans le monde et les détruiront ».

Burak Çopur, professeur remano-turc de sciences politiques à l’université allemande d’Essen, a déclaré dans un tweet qu’Açıkgöz incitait publiquement des personnes à commettre un crime et que son discours pourrait amener quelqu’un à attaquer et blesser ou tuer des dissidents turcs en Allemagne.

Çopur a également déclaré que la police allemande traitait des dizaines de plaintes pénales déposées contre le législateur AKP.

« J’espère qu’une enquête sera lancée », a tweeté l’ancienne députée verte du Parlement européen Rebecca Harms.

L’incident devrait accélérer l’interdiction des loups gris en Allemagne, dont les tendances violentes qui mettent en danger la sécurité intérieure avaient été épinglées dans un récent rapport de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution (BfV), l’agence allemande de sécurité intérieure.

En 2020, la France a officiellement interdit les loups gris après qu’un centre dédié à la mémoire de ceux qui sont morts dans les massacres d’Arméniens pendant la Première Guerre mondiale a été tagué par des graffitis, y compris le nom des loups gris et le R.T.E., initiales d’Erdogan.

Depuis lors, le gouvernement allemand a fait face à une campagne publique intensifiée en faveur de l’interdiction de l’organisation ultra-nationaliste turc.

Au début de l’année dernière, le Parlement européen a appelé l’Union européenne et ses États membres à examiner la possibilité d’ajouter les loups gris à la liste des terroristes de l’UE.

Dans son rapport 2019-2020 préparé par le rapporteur Nacho Sanchez Amor, le PE a exprimé ses inquiétudes au sujet des Loups Gris, affirmant qu’il se développait à des niveaux inquiétants non seulement en Turquie mais aussi dans les pays de l’UE.

Stockholm Centre for Freedom: AKP MP faces barrage of complaints in Germany for his call to ‘destroy’ PKK members, Gülenists 

Attentat de Paris: La liquidation des Kurdes fait-elle partie de la campagne électorale d’Erdoğan?

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Le 23 décembre 2022, William Mallet, 69 ans, a abattu trois Kurdes et blessé trois autres devant le centre culturel kurde de la rue d’Enghien, dans le 10e arrondissement de Paris. Le journaliste et auteur Erling Folkvord déclare que nous devrions nous demander si la liquidation des Kurdes fait partie de la campagne électorale d’Erdoğan alors qu’il y aura des élections présidentielles en Turquie dans 5 mois.

Voici la suite de son article:

Les démocrates en Europe partagent-ils la responsabilité ?

De plus, nous devons nous poser une autre question qui pourrait être encore plus désagréable : une partie de la direction de l’État français protège-t-elle certains de ceux qui organisent le terrorisme contre les Kurdes (…) en Europe ?

En soulevant ces questions, je voudrais également souligner que tant les organisations que les responsables politiques en France se sont rapidement montrés solidaires des victimes du terrorisme. Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) indique que la mairie du 10e arrondissement de Paris a mis le drapeau français en berne et a accroché un drapeau kurde à sa façade pour rendre hommage aux victimes. Sur Twitter, le président Emmanuel Macron a écrit que le triple meurtre de Mallet était une attaque ciblée contre la communauté kurde de France.

Ces actions et déclarations symboliques sont importantes. (…) Que fait le président Macron dans les semaines à venir ? Permettra-t-il que l’enquête policière soit une répétition de la dissimulation qui s’est produite après le précédent triple assassinat [dans lequel 3 militantes kurdes ont été abattues par un espion turc] le 9 janvier 2013 à Paris ?

« La passivité de la France et le silence de l’Europe »

Beth Hartmann a défié Macron lors d’un appel devant l’ambassade de France à Oslo. Elle est l’une des leaders du SolKurd norvégien (Solidarité avec le Kurdistan). Elle a déclaré:

« La terreur se répète. (…) Cette fois, ce sont la militante Evîn Goyî, l’artiste Mîr Perwer et Abdullah Kızıl qui ont perdu la vie. »

Ils ont utilisé leur vie pour lutter pour les droits et la liberté des Kurdes de différentes manières.

C’est la passivité de la France, le silence de l’Europe sur les exactions dont sont victimes les Kurdes en Turquie, en Iran, en Irak et en Syrie qui permettent aux Kurdes de continuer à souffrir. En Iran, la population est emprisonnée et tuée si elle ne respecte pas le code vestimentaire établi par le clergé. En Irak, des femmes sont tuées parce que le patriarcat décide de ce que les femmes doivent et ne doivent pas faire. En Turquie, des politiciens sont tués parce qu’ils s’opposent au [pouvoir]. En Syrie et en Irak, des Kurdes sont tués par la Turquie parce que la Turquie a peur de perdre son pouvoir et parce que les Kurdes ont choisi de suivre et de vivre selon l’idéologie d’Öcalan.

Seules l’unité et la solidarité des alliés des Kurdes peuvent changer cela. Nous exigeons que la France fasse la lumière sur l’attentat terroriste de la veille de Noël.

La Commission civique UE-Turquie (EUTCC)

Dans un communiqué, la Commission civique UE-Turquie est également claire : « La Commission civique de l’UE en Turquie condamne l’attentat dans les termes les plus forts et exige une clarification complète qui est également nécessaire pour l’attentat de Paris en 2013. est dangereux. L’Union européenne, et la France en particulier, doivent prendre une position claire contre tous les actes de terrorisme de la Turquie sur le sol européen. »

William Mallet – un loup solitaire ou l’un des loups gris ?

Plusieurs commentateurs ont tenté de dépeindre Mallet, 69 ans, comme un raciste, ou un loup solitaire. Mais peu de temps après les meurtres, le procureur a déclaré que l’assaillant avait prévu d’utiliser toutes ses balles en en gardant une seule pour se suicider après le massacre.

Et pourquoi Mallet avait-il prévu d’utiliser toutes les balles avant de se suicider?

Dans quelle mesure les plans étaient-ils concrets ?

Une voiture a déposé Mallet sur les lieux du crime. La police a-t-elle arrêté la personne qui conduisait la voiture ? Avec toutes les caméras de surveillance dans les rues de Paris, il n’aurait pas dû être difficile d’identifier la voiture, n’est-ce pas ?

Mallet transportait beaucoup de munitions. Il s’est présenté devant le centre culturel kurde au moment où 60 femmes kurdes devaient s’y retrouver. Les femmes devaient planifier la commémoration du 10e anniversaire de l’exécution de trois militantes kurdes, Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez [à Paris par un espion turc]. Est-ce Mallet seul qui a déterminé le lieu et l’heure du crime ? Des problèmes de circulation ont causé une heure de retard aux 60 femmes. C’est ce qui leur a sauvé la vie.

Mallet avait beaucoup de munitions. Les employés d’un salon de coiffure kurde voisin ont vu que Mallet avait tué trois personnes avant d’avoir vidé le premier magazine. Ils ont maîtrisé le terroriste alors qu’il était occupé à recharger son arme. Ils l’ont détenu jusqu’à l’arrivée de la police.

Cela n’a pas été prouvé, mais il y a de fortes indications que Mallet n’était pas seul dans cette attaque, qui visait spécifiquement les militantes du mouvement des femmes kurdes. Si l’enquête française n’inclut pas une enquête complète pour savoir si tel est le cas et qui était derrière Mallet, la déclaration Twitter du président Macron sera réduite à des mots vides. Peut-être la vérité est-elle que le Mallet raciste n’était qu’un « pion » utile pour ceux qui ont planifié l’attaque terroriste ?

Les loups gris

Les loups gris se sont fait connaître en Europe lorsque, au milieu des années 1990, ils ont collaboré avec le service national de renseignement turc (MİT) et des militants du Parti d’action nationaliste (MHP) pour les assassinats des Kurdes politiquement actifs dans des exécutions extrajudiciaires.

Mais les loups gris ont une histoire beaucoup plus longue. Feu le colonel Alparslan Türkeş (1917-1997) est devenu homme politique et, à la fin des années 1960, a fondé à la fois l’organisation terroriste des Loups gris et le MHP. Türkeş est devenu plus tard vice-Premier ministre. Les Loups Gris ont collaboré avec le MİT en Turquie et en Europe. Leur département d’outre-mer le plus fort se trouve en Allemagne. Ils ont mené des actions contre les gauchistes, contre les Arméniens et contre les Kurdes.

Menace turque de représailles

En novembre 2020, deux ans avant le triple meurtre de Mallet, la France avait interdit les « Loups Gris » sur son sol. Le ministre turc des Affaires étrangères a critiqué la décision française. Il a annoncé son intention de riposter : « Nous rendrons la pareille à cette décision de la manière la plus ferme. »

Le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu, s’est exprimé tout aussi clairement le 24 décembre 2022, au lendemain du triple meurtre de Mallet à Paris : « Tayyip Erdoğan liquidera non seulement les terroristes en Turquie, mais aussi dans le monde. »

Ne serait-il pas plus naturel pour un chef d’État d’adresser un message de condoléances aux victimes, comme l’a fait le président Macron ?

Les Européens ont-ils une responsabilité ?

Nous avons affaire à une terreur dirigée ou inspirée de la Turquie. Cela n’affecte pas que les Kurdes. En Turquie, cela peut toucher quiconque fait partie de l’opposition démocratique et se bat pour la liberté et les droits démocratiques. La terreur frappe, que les Loups gris, le MİT ou l’EI (État islamique) soient derrière elle.

Cette terreur n’est pas seulement l’affaire des Kurdes et de ceux d’entre nous, Européens, qui soutenons le combat des Kurdes pour la liberté et les droits démocratiques. La terreur contre les forces démocratiques peut également frapper aveuglément en Europe, que la Turquie ou l’EI soit derrière elle.

A l’automne 2015, j’ai rencontré Nesrîn Abdullah. Nous étions dans la partie kurde de la Syrie. Abdullah est la commandante en chef des Forces de défense des femmes (YPJ), qui font aujourd’hui partie des FDS interculturelles (Forces démocratiques syriennes). Elle a déclaré ceci:

« Le combat que nous menons contre Daech (nom arabe de l’EI) est un combat pour le monde entier. Pas seulement pour la Syrie ».

Les FDS ont poursuivi ce combat. Quelque 12 000 Kurdes, Arabes et soldats d’autres nationalités ont sacrifié leur vie dans la lutte contre l’EI jusqu’en 2019. Ils y voyaient un combat « pour le monde entier ».

Comment les chefs d’État européens ont-ils montré leur gratitude envers ceux qui ont sacrifié leur vie pour arrêter l’organisation terroriste EI ? La réponse est simple : les chefs d’État ont tous apporté un soutien tacite ou actif à la guerre en cours que mène la Turquie pour détruire les FDS. Si la Turquie réussit, elle détruira la contre-force la plus puissante contre l’EI. Déjà maintenant, nous voyons que la guerre de la Turquie contre les FDS a contribué à ce que l’organisation terroriste EI soit à nouveau à l’offensive.

Les Européens devraient-ils s’en soucier ?

De nombreux Européens, qui sont eux-mêmes des démocrates sincères, sont en pratique indifférents à la terreur menée par la Turquie en Europe et à la guerre menée par la Turquie pour détruire les FDS en Syrie. Certains d’entre eux pourraient bénéficier de la lecture d’un poème du prêtre allemand Martin Niemøller. Pendant de nombreuses années, lui aussi était indifférent à la persécution et à la terreur, tant qu’il n’y était pas lui-même pris. Depuis le jour où le régime nazi l’a pris en 1937 et jusqu’à la défaite d’Hitler en 1945, Niemöller était dans les camps de concentration de Sachsenhausen et de Dachau.

Je me suis tu – Martin Niemöller
Lorsqu’ils sont venus chercher
les communistes
Je me suis tu,
je n’étais pas communiste.

Lorsqu’ils sont venus chercher
les syndicalistes
Je me suis tu,
je n’étais pas syndicaliste.

Lorsqu’ils sont venus chercher
les sociaux-démocrates
Je me suis tu,
je n’étais pas social-démocrate.

Lorsqu’ils sont venus chercher
les juifs
Je me suis tu,
je n’étais pas juif.

Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne
pour protester.

Article original à lire sur Medya News: Is liquidation of Kurds part of President Erdoğan’s long election campaign?