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« Le voile est un prétexte, on veut le pain et on veut la chute du régime »

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PARIS – Militante iranienne réfugiée en France, Assareh Assa accordé une interview à l’Organisation Communiste Libertaire sur la révolution « Jin, jiyan, azadî » déclenchée par le meurtre barbare de la jeune Kurde Jina Mahsa Amini. Nous le partageons avec vous.

« Le voile est un prétexte, on veut le pain et on veut la chute du régime »

Nous avons rencontré Assareh Assa, camarade iranienne exilée en France, pour un entretien qui revient sur le soulèvement iranien de 2022, après l’assassinat de Mahsa Jina Amini. Nous abordons ici le succès de ce mouvement d’un point de vue de la liberté des femmes, ses impasses sur les questions sociales, sa répression et le nationalisme en Iran. Dans une suite de cet entretien, Assareh nous parlera de la guerre Israël-Iran, de la situation des classes laborieuses en Iran, et de la nature « fasciste » du régime.

Peux-tu revenir sur le soulèvement « Femme, vie, liberté », avec le recul que l’on a maintenant ?


Nous avons récemment célébré le troisième anniversaire de l’assassinat de Jina Amini, une jeune Kurde arrêtée à Téhéran par la police des mœurs parce qu’elle n’était pas correctement habillée, selon le régime. Elle a reçu un coup à la tête lors de son arrestation, ce qui lui a coûté la vie quelques jours plus tard, le 16 septembre 2022. Lors de ses funérailles, les habitants de Saqqez, sa ville natale, se sont réunis sur sa tombe et ont écrit cette phrase : « Jina, tu ne mourras pas, ton nom est notre mot de passe. » Je voudrais m’arrêter sur cette phrase qui s’est avérée juste. Le nom de Jina est rapidement devenu un fil qui a relié tous ceux qui souhaitaient renverser le régime actuel en Iran. Des manifestations d’une grande ampleur ont traversé tout le pays ; nous avons vu des scènes magnifiques de solidarité, de courage et de rage dans tous les coins du pays. Cependant, je tiens à ajouter que le nom de Jina a également donné lieu à l’apparition d’une division antagoniste profonde au sein de la société iranienne. Jina est en effet le nom non officiel de la jeune fille, victime de la misogynie structurelle de l’État iranien, mais c’est un nom kurde. C’est pourquoi il est important de savoir comment on désigne cette phase du mouvement en Iran : « soulèvement de Jina » ou « soulèvement de Mahsa » ? Cette appellation n’est pas neutre et révèle avant tout l’appartenance politique. Les courants réactionnaires ont préféré « Mahsa » ; dans ce simple « choix de mot », il y a pourtant une vérité qui, avec la répression de l’État, est une des raisons de l’échec de ce soulèvement.

En évoquant l’échec de ce soulèvement, tu veux dire qu’il n’a rien obtenu ?


Non, le soulèvement « Femme, vie, liberté » a changé le visage des villes, surtout des grandes villes d’Iran. En ce qui concerne l’apparence des femmes dans la société, il y a indéniablement un avant et un après ce soulèvement ; aujourd’hui, les femmes peuvent relativement s’habiller « librement », malgré l’État.

C’est comparable à avant 79 ?


En effet, sous le régime du Shah, le port du voile n’était pas obligatoire. Pour autant, il est faux de croire que toutes les femmes jouissaient d’une liberté individuelle à l’époque du Shah. Avant la révolution, les femmes des classes supérieures, qu’il s’agisse de la petite bourgeoisie ou de la bourgeoisie, sortaient sans voile, contrairement aux ouvrières et aux sous-prolétaires. Il n’y avait certes pas de police des mœurs, mais dans les petites villes et les villages, les rapports traditionnels étaient beaucoup plus ancrés. Ce sont les membres masculins, mais aussi féminins de la famille, qui empêchaient une fille de s’habiller comme elle le souhaitait, même à l’intérieur de la maison. J’aimerais également ajouter que le père du Shah, considéré par certains comme le « père de l’Iran moderne », a justement violenté les femmes pour qu’elles n’apparaissent pas avec le voile dans la société. La République islamique brutalise les femmes dans le sens inverse.

En tout cas, après le soulèvement de Jina, le régime a déployé beaucoup d’efforts pour empêcher les femmes de sortir sans voile. Il a notamment tué une jeune fille à Téhéran pour avoir refusé de porter le voile. Il a également approuvé une loi restreignant de manière spectaculaire les droits des femmes, mais il n’a pas pu l’appliquer jusqu’à présent, car ses efforts n’ont pas suffi face à la résistance et à la détermination des femmes. Mais il faut insister : il s’agit d’une liberté relative. Les femmes des classes favorisées jouissent beaucoup plus de cette liberté individuelle. Parfois, nous voyons sur les réseaux sociaux des scènes qu’il est difficile de croire qu’elles se produisent en Iran. Mais notre étonnement s’atténue lorsque l’on comprend qu’il s’agit d’une fête de la jeunesse des classes aisées. La classe ouvrière observe de loin le plaisir de cette liberté individuelle. Il faut surtout ajouter à cela que la vie d’une femme coûte encore deux fois moins cher que celle d’un homme, que l’avortement est interdit et que, en poursuivant sa politique nataliste, le régime rend de plus en plus difficile l’accès des femmes aux moyens de contraception. Certes, le régime a reculé devant le désir des femmes de vouloir apparaître « librement » dans la société, mais cette liberté individuelle est accompagnée d’une amertume. Si l’on se rappelle que les gens criaient très tôt dans les rues que « le voile est un prétexte, nous voulons la chute du régime », cette amertume prend tout son sens. Si l’on considère la question du voile, celle des femmes, celle de la liberté politique et celle du pain comme les quatre piliers du soulèvement de Jina, alors seule la liberté individuelle, dans une échelle restreinte, a été acquise. Dans ce sens, si l’on ne perd pas de vue qu’il s’agissait d’un soulèvement radical visant l’ensemble de l’État théocratique, il me semble qu’il n’est pas injuste de dire que le soulèvement a échoué. Ce qui est important, c’est de comprendre les raisons de cet échec.

Tu as évoqué la répression du régime, mais aussi la question de l’appellation du soulèvement.


Oui. Sans aucun doute, la répression sanglante et sans merci subie par le soulèvement constitue une raison importante de son échec : des milliers de manifestants ont été blessés et tués, des milliers d’autres arrêtés et torturés ; des centaines ont été condamnées à mort, dont dix ont été exécutées, la dernière il y a quelques semaines, à l’approche de l’anniversaire de ce mouvement. Ce qui est très important à noter, c’est que ces personnes sont issues de la classe ouvrière. Soit elles sont ouvrières, soit elles ont de la famille ouvrière. Autrement dit, le régime peut se permettre de tuer les opposants qui n’ont pas le soutien de la petite bourgeoisie ou de la bourgeoisie, et qui n’ont pas de voix dans la société.

La répression ne s’arrête pas aux militants directement liés à ce mouvement, mais s’étend de plus en plus à toutes sortes d’opposants. Pour n’en citer qu’un exemple, le régime a condamné une ouvrière militante, Charifeh Mohammadi, à la peine de mort. Ceci est, il faut le dire, quasi inédit. Le régime avait déjà exécuté des milliers de femmes communistes et de moudjahidines pendant la décennie noire, ainsi que quelques femmes peshmergas kurdes. (Aujourd’hui, deux femmes kurdes ont été condamnées à mort et une autre à la perpétuité). Mais le fait qu’il s’acharne sur une simple ouvrière pour ses activités au sein du mouvement ouvrier montre qu’il entend donner une bonne leçon à cette classe dangereuse. À cela, il faut aussi ajouter que, dans le but de faire régner la peur sur la société, le régime a accéléré les exécutions de prisonniers non politiques durant ces trois dernières années. On compte plus de 3 000 individus exécutés, soit trois par jour. C’est pourquoi, en réaction à cet aspect de la répression, un mouvement de résistance s’est formé à l’intérieur des prisons iraniennes. Des centaines de milliers de prisonnières et de prisonniers font grève de la faim tous les mardis pour sensibiliser le reste de la population aux exécutions sans frein. Mais, à ma connaissance, cette résistance n’a pas encore trouvé d’écho dans l’ensemble de la société iranienne. En un mot, l’intensité de la répression policière a fortement affaibli le mouvement dans son ensemble. Cependant, je pense qu’il serait erroné de considérer la répression comme la seule raison de l’échec de cette phase du mouvement. Je vais même plus loin en disant que ce qui a rassuré le régime de l’efficacité de ces répressions constitue la raison fondamentale pour laquelle le soulèvement de Jina a fait autant de victimes sans parvenir à son objectif, à savoir le renversement du régime.

J’essaye de m’expliquer par l’aspect symbolique du prénom de Jina. Ce nom symbolise une forte appartenance identitaire à une région d’Iran, le Kurdistan, qui est, depuis la naissance de la République islamique, un enjeu du nationalisme iranien. En effet, en optant pour « Mahsa » plutôt que « Jina », les éléments les plus nationalistes ont immédiatement montré leur intolérance envers le mouvement du peuple kurde. Qu’on approuve ou désapprouve le but de ce mouvement, à savoir l’établissement d’un État-nation kurde, c’est une question à part, mais on ne peut et ne doit en aucun cas l’ignorer, comme le font même certains éléments de la gauche iranienne. Le refus d’utiliser le nom de Jina symbolise avant tout l’envie des nationalistes iraniens de nier l’existence d’un tel mouvement au Kurdistan. Le régime a appuyé sur ce nationalisme, ou plutôt sur la tendance pan-iraniste, pour freiner le mouvement et écarter le danger de sa chute. Ce qui a freiné le radicalisme de ce mouvement, c’est sans doute la crainte des nationalistes iraniens de ce qu’ils appellent les « séparatistes » kurdes, arabes, baloutches et autres. Par exemple, lorsque des prisonniers kurdes, arrêtés pour leurs activités politiques, ont été exécutés au cours même du mouvement « Femme, vie, liberté », peu de gens au centre du pays s’en sont inquiétés. Je voudrais simplement mettre en lumière une maladie incurable au sein de la société iranienne. Pour diverses raisons, une bonne partie des Iraniens éprouve un fort sentiment nationaliste qui a toujours aidé la République islamique dans ses moments les plus difficiles ; le dernier exemple en date est l’attaque d’Israël contre l’Iran.

J’aimerais que tu reviennes sur ce dernier point, mais avant, peux-tu développer un peu plus ? En quoi le nationalisme a-t-il contribué à l’échec du soulèvement ?


En effet, si une solidarité inattendue et surprenante entre les diverses ethnies a été observée au début du mouvement, celui-ci s’est divisé sur la question de l’intégrité territoriale. Cette division s’est cristallisée lorsque le fils du Shah, profitant de la situation, s’est proclamé le candidat le plus apte à gouverner le pays après la chute du régime. Lui et son entourage ont lancé une campagne intitulée « Je délègue au prince », sous-entendant que le peuple délègue son vote au prince. Bien que cette campagne ait été un scandale politique pour le camp royaliste et n’ait débouché sur rien, elle a été assez néfaste pour briser la solidarité enthousiaste entre les ethnies et orienter la lutte politique des éléments les plus radicaux contre le courant royaliste. Cela n’a évidemment été que bénéfique pour le régime, qui en a profité pleinement. C’est pourquoi, selon moi, il existe des hypothèses assez solides selon lesquelles le régime lui-même a renforcé le courant royaliste. Il est fort intrigant de constater que ceux qui entourent actuellement le fils du Shah, alors très isolé et même inexistant sur la scène politique iranienne il y a quelques années, sont d’anciens réformateurs du régime qui collaboraient étroitement avec les dirigeants de la République islamique ! Le fils du Shah a maintes fois déclaré qu’il comptait conserver la force de répression actuelle, les éléments militaires, les gardiens de la révolution, etc., une fois arrivé au trône.

Symboles du Shah et de la République islamique à la poubelle

La République islamique d’Iran veut toujours une opposition corrompue. Il y a quelques décennies, ce sont les Moudjahidin qui remplissaient ce rôle. Aujourd’hui, il préfère que l’opposition se cristallise autour des fils du Shah, non seulement parce que c’est beaucoup plus facile de repérer et de réprimer les opposants, mais aussi parce qu’il sait qu’il y a un profond dissensus entre les royalistes et les éléments plus à gauche de la société, ou tout simplement ceux qui n’ont pas oublié la corruption du régime royal. Mais il sait également que tant qu’il peut s’appuyer sur le nationalisme iranien, il peut retarder sa chute. C’est la raison pour laquelle il me semble que les forces royalistes sont ses meilleurs alliés.

Peut-on donc considérer le nationalisme prôné par le courant royaliste comme l’une des raisons de l’échec du soulèvement de Jina ?


Je dirais oui et non. Si le nationalisme a joué un rôle désastreux ces dernières années, il ne faut pas pour autant croire qu’il a été introduit dans le mouvement par les royalistes. Il faut abandonner l’approche dualiste selon laquelle une idée « pénètre » une « masse » et, lorsqu’elle « s’empare » de cette dernière, celle-ci devient active. Autrement dit, les idées ne sont pas fabriquées par une poignée d’intellectuels ou de politiciens, puis imposées aux masses. Malheureusement, beaucoup de gens pensent que c’est à cause des royalistes que le soulèvement de Jina a été réprimé dans le sang. Certes, il y a une part de vérité dans cette affirmation, mais une vérité superficielle : le rôle des forces royalistes a certainement conduit à l’échec du soulèvement. Pourtant, les royalistes ne pourraient pas jouer un tel rôle si leur point de vue n’était pas déjà présent dans la société, s’ils n’y avaient pas déjà une base populaire, ou si les conditions n’étaient pas réunies pour qu’ils aient une telle possibilité. Certains camarades refusent encore d’admettre cette vérité.

Il existe en effet une base solide dans la société qui permet à cette force réactionnaire d’exister et d’agir. Il me semble qu’on peut expliquer schématiquement cette base par trois points : le politique et l’idéologique, l’économique.

Ces dernières années, le royalisme a été promu politiquement par une campagne médiatique pro-israélienne qui avançait l’idée que l’Iran vivait son âge d’or sous le régime du Shah et que le pays se modernisait à toute vitesse sous la direction de la dynastie Pahlavi. Grâce à cette campagne, les royalistes ont pu se présenter comme un élément progressiste, grâce à la République islamique. Ceci peut paraître paradoxal, et pourtant c’est vrai ! En effet, en éliminant férocement les éléments les plus radicaux de la société, à savoir les communistes, la République islamique a pu se considérer comme le seul narrateur de l’histoire de la révolution ; en éliminant une partie des acteurs de la révolution de 1979, elle a pu censurer l’histoire de la révolution contre le Shah et la raconter selon ses propres intérêts. Selon ce récit, ce ne sont pas la misère de la classe ouvrière, l’entassement des sous-prolétaires dans les bidonvilles en marge de Téhéran, la lutte des classes ou l’absence de liberté politique qui ont poussé les Iraniens à s’insurger contre le régime dictatorial du Shah, mais l’envie de faire face au monde occidental et d’instaurer un ordre religieux dans la société. Les jeunes générations, qui n’ont connu que ce récit tout en vivant la misère engendrée par un régime théocratique, se demandent alors : ne s’agissait-il pas plutôt d’une pure folie ? Cette interrogation a été reprise par les royalistes qui en ont fait leur propre mythe : à l’époque du Shah, tout allait pour le mieux, tout était harmonieux et fonctionnel ; c’est la folie d’un peuple bien nourri qui a tout gâché ! C’est pourquoi j’insiste sur le fait que c’est même la République islamique qui a donné une seconde chance au royalisme. Grâce à son récit falsifié de la révolution de 1979, il a rendu possible la revendication du trône par le fils du Shah, du moins aux yeux d’une partie de la société. Certains sont pourtant mieux informés et ne négligent pas la corruption de la cour et la misère des classes démunies, mais ils commettent l’erreur courante de la logique formelle et jugent ainsi : l’époque du Shah, bien qu’elle fût sombre, était meilleure que l’époque du régime des ayatollahs. Comme s’il s’agissait de deux phénomènes distincts, sans lien ni continuité.

Sur le plan économique, les Iraniens, surtout la classe moyenne qui ne cesse de se réduire, trouvent une issue à leur situation déplorable, en grande partie causée par la stratégie géopolitique du régime, dans le fait de renouer des relations économiques avec l’Occident, ou, pour le dire simplement, dans le fait de devenir un pays « normal ». Mais par « pays normal », on entend un pays où le capitalisme fonctionne « normalement ». Il n’est pas question ici de rappeler que le capitalisme n’a jamais été « normal » dans son développement. En tout cas, ce rêve d’une économie capitaliste « normale » est vendu par les libéraux. Les experts proches du courant royaliste séparent une partie de l’histoire du capitalisme en Iran, la modernisation, et l’associent à la dynastie des Pahlavi, comme si c’était grâce à la bienveillance et au patriotisme du Shah et de son père que l’Iran avait connu un développement économique important. Il est bien évidemment beaucoup plus compliqué d’expliquer la modernisation de l’Iran en fonction des rapports mondiaux du capital dans les années suivant la Seconde Guerre mondiale que de l’expliquer par la chance que les Iraniens ont eue d’avoir un roi bienveillant ! La question suivante s’impose alors automatiquement : est-il possible de mettre en œuvre les mêmes politiques économiques et de réaliser les mêmes projets qu’il y a plus de 50 ans ? Une partie de la société, en se référant à la vie des classes aisées sous le régime du Shah, pense que la catastrophe économique qu’ils vivent actuellement prendra fin si le fils du Shah arrive au pouvoir.

Idéologiquement, les valeurs incarnées par le royalisme, comme le racisme ou les rapports archaïques entre hommes et femmes, sont encore bien présentes chez une partie de la population iranienne. Il n’est donc pas étonnant que le royalisme, après une longue période d’hibernation, se réveille et exige le pouvoir.

Ce ne sont pas les royalistes ou les éléments réactionnaires en général qui manipulent le mouvement ; le fait qu’ils aient une marge de manœuvre assez importante sur la scène politique démontre avant tout qu’il y a une demande d’une partie de la société. Pour ma part, je pense qu’il est très dangereux pour ceux et celles qui militent, de près ou de loin, contre la République islamique, d’ignorer les éléments de la population qui favorisent l’existence d’un courant politique réactionnaire tel que le royalisme.

Penses-tu que le royalisme est de retour en Iran ?


Pas vraiment. En effet, la société iranienne est hétérogène : non seulement il existe des revendications nationales chez diverses ethnies qui s’opposent au nationalisme iranien, mais on ignore également quelle est la répartition du royalisme dans les différentes classes sociales, ce qui rend difficile d’évaluer sa puissance. D’après mes observations, je peux seulement dire que l’idée d’avoir un roi ne dérange pas une partie de la population iranienne. Si j’insiste sur ce point, ce n’est pas pour donner plus de poids aux éléments favorables au royalisme, qui sont peu nombreux dans la société, mais simplement pour souligner leur existence. Cela permet de mettre en lumière ce qui bloque la révolution : le nationalisme. Cela permet également de montrer que les royalistes et les partisans de la République islamique s’allient pour empêcher tout processus révolutionnaire.

En outre, je m’abstiens en effet de faire des prédictions. Ce qui est clair, c’est que la situation politique du régime est très instable : beaucoup attendent la deuxième phase de l’attaque d’Israël, tandis que la banqueroute économique du régime laisse présager un prochain soulèvement populaire. Les royalistes comptent sur Israël pour porter le coup fatal à la République islamique, tout en souhaitant un soulèvement populaire en leur faveur. Pourtant, leur appel à descendre dans la rue lorsque l’armée israélienne bombardait les villes iraniennes est resté absolument sans suite.

De plus, je pense que la situation géopolitique de l’Iran est assez importante pour que les puissances mondiales ne restent pas indifférentes à son sort et à la forme et à la structure politiques qu’il prendra après la chute éventuelle du régime actuel. En vérité, les forces royalistes veulent faire croire que le royalisme est une alternative déjà existante, mais jusqu’à présent, le fils du Shah n’a pas été pris au sérieux par les dirigeants des pays occidentaux. Son meilleur allié pour le moment est Israël. Récemment, le fils du Shah s’est rendu en Israël pour préparer l’après-chute du régime. Cette initiative a suscité de nombreuses critiques, même au sein du camp royaliste, qui contestent, au nom de leur nationalisme, l’idée d’entretenir des relations avec un pays étranger ayant offensé leur propre pays.

Propos recueillis par zyg, septembre 2025

 

Mazloum Abdi : Damas aborde positivement la question de la décentralisation

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SYRIE / ROJAVA – Le commandant kurde, Mazloum Abdi déclare que Damas aborde positivement la question de la décentralisation réclamée par de nombreux peuples de la Syrie.

 

Le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS) a confirmé l’attitude positive de Damas à l’égard de la décentralisation, précisant que des discussions sont en cours concernant la modification de la Constitution et que les Forces démocratiques syriennes et les Forces de sécurité intérieure (FSI) seront intégrées au ministère de la Défense. Il a également appelé les Kurdes d’Afrin à se préparer à un retour organisé.

Dans une émission spéciale sur Ronahi TV, le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, a évalué la situation politique et militaire, les récentes réunions avec la délégation américaine et le gouvernement de transition, la situation des déplacés et l’intégration des FDS dans l’armée syrienne.

Voici l’interview menée par Ronahi TV :

Vous avez rencontré une délégation américaine, accompagnée de l’envoyé spécial des États-Unis en Syrie, Tom Barrack. Quels ont été les sujets abordés lors de cette rencontre ?

La visite de M. Tom Barrack et du commandant en chef du Commandement central américain (CENTCOM) a été importante. Ils ont exprimé leur soutien à la coopération avec les FDS et à la lutte contre Daech, ainsi qu’au dialogue entre nous et Damas. Nous avons discuté de la situation en Syrie, de la levée des sanctions du César Act et de la mise en œuvre de l’accord du 10 mars. Par ailleurs, nos rencontres avec Damas ont stagné ces derniers temps ; nous avons donc discuté des moyens de les renforcer et de les accélérer, ainsi que de la lutte contre le terrorisme aux côtés du nouveau gouvernement syrien. Notre réunion sur ces questions a été fructueuse, et elle a été reflétée lors de nos rencontres avec le gouvernement de transition le lendemain, constituant ainsi une base pour ces rencontres.

Une délégation officielle s’est rendue à Damas et a rencontré des responsables du gouvernement de transition. Quels ont été les sujets abordés lors de cette réunion ?

On peut dire que nous avons eu une série de réunions avec le président Sharaa et le ministre des Affaires étrangères Shibani au cours des six derniers mois, et nous avons évalué la situation. Pourquoi l’accord n’a-t-il pas progressé autant ? L’autre question est de savoir comment nous allons faire progresser le processus de dialogue à partir de maintenant. Nous avons discuté très franchement, et c’est pourquoi la réunion a été fructueuse. Nous sommes tombés d’accord sur de nombreuses questions fondamentales, et bien sûr, nos délégations et la leur se réuniront maintenant pour la mise en œuvre.

Vous avez mentionné être tombés d’accord sur certains points. Sur quels points et questions avez-vous trouvé un consensus avec le gouvernement de transition jusqu’à présent, notamment dans le cadre de l’Accord du 10 mars ?

Notre rencontre avec le ministre de la Défense et le directeur du renseignement a été l’une des avancées les plus significatives. Nous avons pris la décision d’appliquer un cessez-le-feu global sur tous les fronts. Ce cessez-le-feu est l’une des dispositions fondamentales de l’accord du 10 mars. Malheureusement, nous avons récemment été témoins de nombreuses violations, ce qui a conduit à l’ingérence de puissances extérieures dans nos affaires intérieures. L’important est de poursuivre ces rencontres au plus haut niveau. Nous avons également abordé des questions telles que la constitution, l’armée et la sécurité. Bien que nous ne soyons pas totalement d’accord sur certains points, nous avons compris nos points de vue respectifs et sommes parvenus à un consensus préliminaire sur certains points. Sur cette base, nos réunions peuvent se poursuivre.

Dans le cadre de ces discussions, quelles sont vos prochaines étapes pratiques ?

Nous avons déjà exprimé notre volonté d’une Syrie décentralisée et nous en avons discuté. Si nous ne sommes pas d’accord sur la terminologie, nous souhaitons néanmoins nous mettre d’accord sur le fond. Il existe une convergence de vues sur la question de la décentralisation. Une délégation de l’Administration autonome se rendra dans les villes syriennes pour examiner le nouveau système et présenter ses points de vue sur la décentralisation et les administrations locales. La rédaction de la constitution sera en cours, mais nous souhaitons qu’elle soit amendée. Certaines dispositions de l’Accord de mars ne figurent pas dans la nouvelle constitution, et les amendements ne sont pas contestés. Il existe une convergence de vues positive sur cette question, et nous avons fait un pas en avant.

Participerez-vous à la modification de la constitution ?

De nombreuses mesures seront prises ensemble. Un rapprochement est en cours avec les autorités syriennes, et certaines doivent être prises. Elles accordent une grande importance à l’aspect militaire et considèrent l’intégration des Forces démocratiques syriennes à l’armée syrienne comme une unité du territoire syrien. Pour notre part, nous ne nous y opposons pas, mais cela doit reposer sur une Syrie décentralisée. Nous pensons que des progrès seront réalisés dans la révision de la Constitution dans les prochains mois.

Quelles sont vos propositions à l’armée syrienne concernant l’intégration des Forces démocratiques syriennes ? Comment ces forces peuvent-elles être intégrées à l’armée syrienne ?

Lors de la signature de l’accord du 10 mars, ce sujet a été au cœur des discussions. Nous avions alors conclu un accord pour l’intégration des Forces démocratiques syriennes à l’armée. Nous l’avons réitéré, et Ahmed al-Sharaa s’est montré ouvert à cette question, tout comme eux, à nos opinions. Nous avons accepté de rejoindre l’armée, mais bien sûr, la délégation tiendra des réunions pour discuter des détails. Pour nous, l’essentiel est de ne pas gaspiller nos efforts et notre travail. Nous devons obtenir la place que nous méritons au sein de l’armée, renforcer l’armée syrienne et apaiser les craintes de notre peuple. Bien entendu, chacun souhaite bénéficier de cette expérience. Le ministre de la Défense a également clairement indiqué qu’il avait besoin de l’expérience des Forces démocratiques syriennes, et un accord a été trouvé à ce sujet. Notre délégation militaire se rendra prochainement au ministère de la Défense pour discuter de cette question.

Comment la question de la sécurité intérieure a-t-elle été soulevée dans cette discussion ?

Les Forces de sécurité intérieure devraient rejoindre les Forces de sécurité intérieure syriennes, à l’instar des Forces démocratiques syriennes. Nous avons également bénéficié de l’expérience de Cheikh Maqsoud, et ce processus va également commencer. Une délégation des Forces de sécurité intérieure se rendra à Damas avec les Forces démocratiques syriennes pour discuter de cette question. Ils en discuteront les détails.

Vous avez évoqué la guerre contre Daech, et des efforts sont actuellement déployés pour inclure Damas dans la coalition. Comment la lutte contre Daech se poursuivra-t-elle désormais ?

La coalition internationale nous a informés : « Nous avons officiellement demandé à l’État syrien de rejoindre la coalition contre Daech. » Damas, comme nous l’avons compris, accueille favorablement cette question. Nous avons également reçu des demandes lors de la réunion de Hassaké, que nous avons jugées pertinentes. Concernant la question des prisons, du camp d’al-Hawl et des familles de Daech, notre lutte contre Daech s’est jusqu’à présent limitée au nord et à l’est de la Syrie, où une unité conjointe était chargée de cette mission avec l’aide des forces américaines. Désormais, la lutte sera nationale et syrienne.

Le retour des personnes déplacées était l’une des principales dispositions de l’accord du 10 mars. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées d’Afrin, de Girê Spî et de Serê Kaniyê, et les habitants attendent leur retour. Où en est cette question dans les discussions ?

Ce sujet a été abordé lors de récentes réunions, et des problèmes de sécurité subsistent, mais l’heure est venue d’un retour organisé. La population est inquiète. Il a également été souligné lors de la réunion que l’heure du retour était venue. Dans les prochains jours, des travaux seront menés sur la question du retour de nos populations à Afrin, et les habitants d’Afrin doivent également s’y préparer. La situation à Girê Spî et Serê Kaniyê est également à l’ordre du jour. Par ailleurs, des personnes ont été déplacées de nos régions, et nous garantissons leur retour.

Des affrontements ont eu lieu dans les quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh à Alep, et des routes ont été bloquées. Comment avez-vous perçu cette situation, étant donné que vous étiez à Damas à ce moment-là ?

Chacun sait que ces deux quartiers ne représentent aucune menace pour Alep, et les allégations à ce sujet sont fausses. Le cessez-le-feu était donc un point important. Certaines parties se livrent à des provocations à Alep. Certes, elles ne sont présentes qu’à Alep, mais cela nous concerne tous. La solution idéale est la mise en œuvre de l’accord d’avril concernant Cheikh Maqsoud et Achrafieh. Je félicite également les habitants de Cheikh Maqsoud et Achrafieh pour leur résistance. Ils ont prouvé à tous leur capacité à se défendre.

Les droits des Kurdes ont-ils été discutés lors de la dernière réunion, car ils constituent l’une des dispositions de l’accord du 10 mars ?

Concernant la question kurde, les autorités de Damas affirment n’y voir aucun inconvénient. L’accord du 10 mars comportait cette disposition, mais elle n’a pas encore été mise en œuvre. L’important est sa mise en œuvre. La Constitution doit être amendée et préciser cela. Il y a aussi la question de la langue et de l’éducation, mais globalement, le rapprochement est positif. Cela doit également se faire par l’intermédiaire de la délégation kurde, qui doit se rendre à Damas pour discuter de cette question. Ils s’y préparent, et nous travaillons également à y parvenir rapidement.

Comment percevez-vous le rôle de la Turquie en Syrie, notamment lors de vos rencontres avec le gouvernement de transition ? Envisagez-vous une rencontre avec la Turquie ?

Nous avons abordé cette question lors de nos rencontres avec Damas. Les Syriens doivent régler leurs problèmes eux-mêmes. Il est vrai que certains pays jouent un rôle de garant, mais cette ingérence est inacceptable. La Turquie peut jouer un rôle positif ; son influence sur la Syrie est indéniable et ses intérêts doivent être pris en compte. Des canaux de communication sont ouverts entre nous et la Turquie, et nous espérons qu’ils se développeront davantage à l’avenir. (ANHA) 

ROJAVA. Manifestation contre l’exclusion du Newroz et d’Akitu des fêtes nationales syriennes

SYRIE / ROJAVA – Les habitants d’Hassaké ont manifesté contre l’exclusion des fêtes kurde et assyrienne du calendrier officiel des fêtes nationales syriennes.

Des dizaines de militants et d’habitants de Hasakah, dans le nord-est de la Syrie, se sont rassemblés samedi pour protester contre un décret présidentiel publié par le président de transition Ahmad al-Shar’a, qui omettait la reconnaissance de leurs fêtes nationales.

Des participants des communautés kurdes, syriaques, arméniennes et assyriennes se sont rassemblés sur la place de la Paix (anciennement place du Président) dans le centre de Hasakah, portant des torches et présentant des spectacles culturels qui représentaient leur patrimoine et leur identité distincts.

Dimanche dernier, la présidence syrienne a publié un décret définissant les jours fériés officiels et les fêtes nationales dans le pays, mais il a exclu des célébrations culturelles clés telles que Newroz et Akitu, suscitant du ressentiment parmi diverses communautés ethniques.

Hajar Amin, un militant kurde, a déclaré à North Press : « Nous sommes descendus dans la rue aujourd’hui pour rappeler au nouveau gouvernement de transition que nous, en tant que communautés syriennes d’origine, avons des droits, y compris nos fêtes nationales, qui doivent être reconnues et protégées par la constitution. »

Il a ajouté : « Les participants d’origines kurde, syriaque, arménienne et assyrienne réclament la reconnaissance officielle du Newroz et de l’Akitu après des décennies de déni par l’ancien régime baasiste, qui a déformé ces événements en célébrations sans rapport. »

Amin a souligné que l’objectif de la manifestation était d’exiger la reconnaissance formelle de leurs droits culturels et de leurs traditions, notant que « toutes nos communautés ont fait des sacrifices pour la libération de la Syrie et méritent une reconnaissance égale ». (North Press Agency) 

IRAN. Les forces iraniennes tuent un membre du PJAK et un civil kurde à Mariwan

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IRAN / ROJHILAT – Un membre du Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK) et un autre homme qui l’accompagnait, ont été tués dans une embuscade des forces armées iraniennes à Marivan. Une autre personne blessée lors de l’attaque a été kidnappée par les forces iraniennes.

Un membre de l’aile militaire du Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK), Mohammad Hossein Rashid, de la région du Kurdistan irakien, et un autre homme l’accompagnant dont l’identité n’a pas encore été confirmée, ont été tués dans une embuscade conjointe du ministère iranien du Renseignement et du Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) dans la ville de Marivan.

Mohammad Hossein Rashid

Selon les informations obtenues par l’ONG Hengaw, Mohammad Hossein Rashid, membre des Unités du Kurdistan oriental (YRK) et originaire de Chamchamal du Kurdistan irakien, voyageait avec un autre homme à bord d’un véhicule Peugeot Pars lorsque les forces gouvernementales ont ouvert le feu au carrefour Mosk à Marivan, tuant les deux hommes. L’attaque a eu lieu le mardi 23 septembre 2025.

Hengaw a également appris qu’une autre personne blessée lors de l’attaque a été transférée à l’hôpital Fajr de Marivan. Après deux jours d’hospitalisation, elle a été conduite vers un lieu tenu secret, et son sort reste inconnu.

Dans un communiqué, l’YRK a indiqué que Mohammad Hossein Rashid était « désarmé et retournait au Kurdistan pour recevoir des soins médicaux lorsqu’il a été attaqué ». Le groupe n’a pas fourni de détails sur l’identité de l’homme arrêté.

Selon les sources de Hengaw, le même jour, les agents des services de renseignement du CGRI ont saisi toutes les images de vidéosurveillance des magasins situés à proximité de la zone où l’incident s’est produit.

SYRIE. Les gangs de Damas tuent deux asayish kurdes à Alep

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SYRIE – Le Commandement général des forces de sécurité intérieure (en kurde : asayiş) a annoncé que deux de ses membres, Çiçek Efrîn (Nûrî Mistefa) et Nûrî Hemokan, sont tombés en martyrs dans les attaques menées par les forces armées de Damas contre les quartiers kurdes de Cheikh Maqsoud et d’Achrafiyah, à Alep.

Le commandement général des forces de sécurité intérieure a déclaré que deux de ses membres, Çiçek Efrîn (Nûrî Mistefa) et Nûrî Hemokan, sont tombés en martyrs alors qu’ils résistaient aux attaques des forces du gouvernement intérimaire syrien sur les quartiers de Sheikh Maqsoud et d’Achrafiyah à Alep.

Le communiqué indique : « Notre camarade Nuri Mistefa (Çîçek Efrîn) est tombé en martyr le 6 octobre alors qu’il accomplissait son devoir de protection des habitants des quartiers de Şêxmeqsûd et d’Eşrefiyê. Notre camarade Nuri Hemokan a été grièvement blessé lors des mêmes affrontements et est tombé en martyr le 10 octobre. Nos deux camarades, en tant que membres des Forces de sécurité intérieure d’Alep, ont pris part à la résistance héroïque contre les attaques des groupes armés et sont tombés en martyrs dans cette lutte.

Alors que notre région entière traverse un important processus de renouveau, nos forces à Alep travaillent activement et sans relâche pour assurer la sécurité et la stabilité de notre population et de la région. Depuis le début des affrontements et la chute du régime Baas, une nouvelle voie vers la stabilité s’est ouverte pour notre pays et notre peuple. Bien que nos forces continuent de respecter les accords entre l’Administration autonome et le gouvernement de Damas, les groupes armés basés à Damas les violent. Ces groupes ont construit des positions et des barrières autour des quartiers kurdes d’Alep pour tenter d’assiéger notre population. Durant cette période, lorsque notre population a protesté contre ces actions, des groupes armés ont attaqué des civils. Nos forces ont riposté pour protéger les civils, et dans cette résistance, deux de nos camarades sont tombés en martyrs. 

Notre camarade Nuri Mistefa, connu sous le nom de Çiçek, est né à Alep dans une famille patriotique. Au début de la révolution, en 2014, il a rejoint les Forces de sécurité intérieure et a servi pendant 11 ans pour défendre son peuple. Il a participé à de nombreuses batailles et opérations. Le camarade Nuri a grandement contribué en tant que principal défenseur des valeurs et de la dignité du peuple d’Alep, occupant une place unique dans la lutte. 

Notre camarade Nuri Hemokan est né à Afrin, dans une famille patriotique. Dès son plus jeune âge, il a souhaité prendre part au mouvement révolutionnaire et a rejoint les Forces de sécurité intérieure dans ce but. Depuis 2012, les villes d’Afrin et d’Alep ont embrassé la révolution à grande échelle et se sont battues avec une grande détermination. L’étincelle de la révolution du Rojava, allumée dans cette région, perdure aujourd’hui avec toute sa force et sa passion grâce à l’exemple de nos deux camarades dévoués et courageux.

En tant que commandement des Forces de sécurité intérieure, nous rendons hommage à tous les martyrs de la révolution en hommage à nos deux camarades tombés au combat. Nous présentons nos condoléances à leurs familles et nous engageons à honorer leurs sacrifices et à répondre à leurs aspirations à la liberté de notre peuple. » (ANF)

ROJAVA. Hommage à Havrin Khalaf

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SYRIE / ROJAVA – Il y a six ans jour pour jour, Havrin Khalaf, femme politique kurde, fut violée et lapidée par les mercenaires de la Turquie alors qu’elle travaillait pour une Syrie démocratique, féministe et pluraliste.

À l’occasion du sixième anniversaire du martyre d’Hevrin Khalaf, secrétaire générale du Parti de l’Avenir de la Syrie, les femmes et les dirigeantes du parti ont rappelé son combat, son esprit humanitaire et ses positions politiques. Elles ont réaffirmé leur engagement à poursuivre sa mission de construction d’une Syrie démocratique et pluraliste, gouvernée par la paix et la stabilité, ajoutant que Hevrin Khalaf restera vivante dans le cœur des Syriens et que son message continuera à servir de phare guidant tous ceux qui luttent pour la liberté, l’égalité et la construction d’une patrie digne des sacrifices de ses fils et de ses filles.

 
Capturée sur l’auto-route M4, près du village de Tirwazî, entre Soulouk et Tall Tamer, la politicienne kurde a été violée et lapidée par les membres du « Bataillon 123 » de la milice djihadiste « Ahrar al-Sharqiya », allié de la Turquie. Ses bourreaux ont aussitôt diffusé sur les réseaux sociaux les images de son calvaire qu’ils ont filmé.
 
Le meurtre d’Hevrîn Xelef (Havrin Khalaf) a été l’un des nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par l’occupation turque dans la région.
Depuis le début de l’opération « Printemps de la paix » jusqu’à aujourd’hui, malgré toutes les preuves documentant les crimes de l’État turc et malgré tous les appels et demandes des organisations des droits humains et des partis politiques pour que justice soit faite pour le meurtre brutal et cruel d’Hevrin, le silence règne toujours. Le monde entier a vu la méthode abominable dans laquelle elle a été assassinée. Pourtant, rien n’a été fait pour empêcher ces milices de continuer à répandre la peur et la destruction et de commettre de nouveaux crimes contre la population civile, en particulier les femmes et les enfants, dans les territoires occupés.

SYRIE. Mazloum Abdi : Les FDS rejoindront l’armée syrienne

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SYRIE / ROJAVA – Le commandant général des forces arabo-kurdes du Rojava, Mazloum Abdi a déclaré qu’ils allaient engager des pourparlers en vue de l’intégration de leurs leurs combattants à l’armée syrienne. 

Dans l’un des développements politiques et militaires les plus significatifs depuis la signature de l’accord du 10 mars, le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, a annoncé vendredi soir que ses forces « feront partie de l’armée syrienne », signalant le début d’une nouvelle phase de négociations entre l’Administration autonome de la région du nord et de l’est de la Syrie (AANES) et le gouvernement syrien nouvellement formé, après des mois de tension et de manœuvres.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie officielle marquant le 10e anniversaire de la fondation des FDS, où Abdi a déclaré : « Notre comité militaire se rendra bientôt à Damas pour discuter de l’intégration des FDS. » Il a ajouté : « Dans le cadre de cette coordination, nous continuerons de lutter contre Daech sur tout le territoire syrien. »

Les observateurs ont décrit les remarques d’Abdi comme la déclaration la plus claire depuis le début des contacts ouverts entre les deux parties, reflétant un changement progressif dans l’approche des deux parties quant à l’avenir des relations entre les FDS et l’armée syrienne, en particulier dans un contexte d’évolution politique et sur le terrain dans le pays.

La déclaration d’Abdi a coïncidé avec une initiative officielle syrienne notable. Mardi, le ministre syrien de la Défense, Marhaf Abu Qasra, a annoncé un cessez-le-feu et l’arrêt immédiat des hostilités le long de toutes les lignes de contact entre l’armée syrienne et les FDS dans les régions du nord et du nord-est de la Syrie – un accord que les forces gouvernementales syriennes ont violé avant même que l’encre ne sèche.

L’annonce est intervenue peu de temps après une réunion entre Abou Qasra et Abdi à Daramsuq, dans le cadre d’une série de séances intensives organisées par les comités conjoints de coordination des deux parties depuis la signature de l’accord du 10 mars entre le président syrien Ahmad al-Sharaa et Mazloum Abdi, en présence de hautes personnalités militaires et politiques des deux côtés, dont le ministre syrien des Affaires étrangères Asaad al-Shaybani.

L’accord, considéré comme un tournant dans les relations entre Daramsuq et la AANES, prévoyait l’intégration des institutions civiles et militaires du nord et de l’est de la Syrie à la structure de l’État syrien, tout en garantissant des droits constitutionnels aux seuls Kurdes, excluant les autres peuples syriens comme les Syriaques (Chaldéens, Assyriens et Araméens) et omettant des dispositions claires sur le retour des personnes déplacées et la participation de tous les Syriens au processus de transition, que le président al-Sharaa avait fixé à cinq ans. L’accord réaffirmait également le rejet des plans de partage et l’engagement à combattre ce qu’al-Sharaa appelait les « vestiges de l’ancien régime » et les « organisations terroristes ».

Après l’accord de mars, les négociations entre les deux parties ont débuté publiquement pour la première fois. Cependant, de profonds désaccords sont rapidement apparus, notamment sur deux points clés.

Le statut des FDS Le AANES a insisté pour que les FDS conservent leur caractère militaire distinct au sein de l’armée syrienne, semblable aux forces Peshmergas dans la structure fédérale irakienne, un arrangement fermement rejeté par Daramsuq (Damas), qui exigeait une intégration complète sous un commandement centralisé unique.

La forme de gouvernance AANES a appelé à un système décentralisé accordant aux régions de larges pouvoirs administratifs, tandis que le gouvernement syrien continue de maintenir une politique stricte de centralisation.

Ces différends ont bloqué les cycles de négociations précédents, malgré les canaux de communication en cours, d’autant plus que les pressions régionales et internationales des deux côtés se sont intensifiées pour parvenir à un accord national avant qu’un règlement politique plus large ne prenne forme.

Le moment choisi par Abdi pour cette annonce – à l’occasion du 10e anniversaire de la fondation des FDS – était porteur d’une forte symbolique pour les forces qui ont émergé au milieu du chaos du conflit syrien en 2015 et ont ensuite évolué vers une alliance multiethnique, parmi lesquelles le Conseil militaire syriaque, qui a joué un rôle de premier plan dans la défaite de l’organisation terroriste DAECH avec le soutien de la Coalition mondiale dirigée par les États-Unis.

Au cours de la dernière décennie, les FDS sont devenues la puissance militaire dominante dans le nord et l’est de la Syrie, devenant une force d’équilibrage cruciale sur le terrain qui ne peut être ignorée dans aucun règlement futur, que ce soit par Daramsuq (Damas) ou par les acteurs régionaux et internationaux.

Cette ouverture mutuelle renouvelée intervient alors que la Syrie connaît depuis le début de l’année de profondes transformations politiques, marquées par un remaniement de l’influence régionale, une relative désescalade des confrontations directes et l’ouverture de canaux de négociation entre Daramsuq (Damas) et plusieurs acteurs locaux et internationaux.

Les analystes estiment que la visite prévue du comité militaire des FDS dans la capitale syrienne représente le début d’une phase de négociations plus pratique et clairement définie que les cycles précédents, d’autant plus que les deux parties ont compris que l’usure militaire et politique ne peut pas continuer indéfiniment.

Pendant ce temps, les puissances régionales, principalement la Turquie, observent ce rapprochement avec prudence, considérant toute intégration potentielle entre les FDS et l’armée syrienne comme un possible changement dans l’équilibre des pouvoirs dans le nord de la Syrie, en particulier dans les zones frontalières.

Les semaines à venir constitueront un véritable test pour évaluer la volonté du gouvernement syrien de parvenir à un cadre consensuel garantissant une intégration organisée des FDS dans l’armée syrienne tout en préservant une partie de leur spécificité organisationnelle et politique.

Dans un pays épuisé par la guerre et la division, ce processus – s’il réussit – pourrait représenter un tournant vers la reconstruction d’une institution militaire syrienne unifiée, capable d’accueillir diverses composantes et de mettre fin à la fragmentation militaire qui a défini le paysage syrien au cours de la dernière décennie.

Renforçant l’engagement continu de Washington dans le dossier syrien, le Sénat américain a adopté le National Defense Authorization Act (NDAA) pour l’exercice 2026, qui comprend une disposition claire allouant 130 millions de dollars pour soutenir les FDS et l’Armée syrienne libre, dans le cadre de sa stratégie de lutte contre le terrorisme et de renforcement de la stabilité dans le nord et l’est de la Syrie.

La législation, d’une valeur totale de 925 milliards de dollars, a reçu un large soutien au Sénat, adoptée avec 77 voix pour et 20 contre, reflétant un consensus politique rare au milieu des divisions internes aux États-Unis sur l’importance de maintenir des partenariats avec les forces locales qui ont combattu l’EI au cours de la dernière décennie.

Depuis leur engagement militaire en Syrie en 2014, les États-Unis comptent principalement sur les FDS, leur partenaire de confiance sur le terrain dans la lutte contre Daech. Malgré les changements d’administration américaine – d’Obama à Trump, puis Biden, et enfin Trump –, la relation avec les FDS est restée fondamentalement stable, même si la portée politique de l’engagement a fluctué.

Selon le texte de loi, les fonds serviront à couvrir les salaires, la formation, l’équipement et le soutien logistique des forces partenaires dans le cadre du programme antiterroriste du Département de la Défense américain. Ce soutien financier indique que Washington n’envisage pas un retrait immédiat ni un abandon de son partenariat à court terme, malgré un désintérêt général pour le dossier syrien aux États-Unis.

Les observateurs soulignent que l’obtention de ce financement envoie un message clair à de nombreux acteurs régionaux et internationaux. D’une part, elle réaffirme l’engagement continu de Washington à soutenir ses alliés locaux, d’autant plus que de plus en plus d’indices laissent présager la formation de nouveaux accords politiques et militaires entre Daramsuq et les FDS sous l’égide de la Russie.

D’autre part, le soutien américain agit comme un contrepoids aux efforts constants d’Ankara pour exercer une pression sur l’AANES, tant sur le plan militaire que politique. Il envoie également un signal indirect à Téhéran, Moscou et Ankara : Washington demeure un acteur présent sur la scène syrienne, même s’il ne domine plus la scène comme autrefois.

Sur le terrain, les FDS, avec le soutien de la coalition internationale, continuent de sécuriser de vastes zones à travers Dayro Zcuro (Deir ez-Zor), Raqqa et Hasakah, en se concentrant sur la poursuite des cellules dormantes de l’EI et en maintenant la stabilité locale grâce à la coordination avec l’AANES.

Bien que ce financement n’implique pas nécessairement un engagement militaire américain à long terme, il indique clairement que Washington considère toujours le nord et l’est de la Syrie comme un espace stratégique qui ne peut être laissé vacant.

SYRIE. Cinq civils kurdes kidnappés par des gangs de Damas dans la campagne d’Alep

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SYRIE / ROJAVA – Les forces du gouvernement de transition ont enlevé cinq civils kurdes du village de Tal Aran, dans la campagne du sud d’Alep, alors que Ramadan Khaled Baba, du même village, est détenu depuis une semaine.

Le mardi 6 octobre, les forces du gouvernement de transition en Syrie ont enlevé six civils kurdes du village de Tal Aran, qui appartient à la région d’Al-Safira dans la campagne du sud d’Alep, selon l’organisation des droits de l’homme d’Afrin Syrie.

Selon l’organisation, trois des personnes enlevées – Khalil Muhammad Bashar, Nader Bashar et Hussein Bashar – ont été libérées, tandis que Ramadan Khaled Baba (23 ans) est toujours en détention. Enfant unique, il aurait été enlevé pour avoir écouté une chanson kurde. Sa mère a également été menacée de ne pas parler de l’incident aux médias.

L’organisation a également rapporté que le vendredi 10 octobre, deux frères, Ibrahim Muhammad Ali Ahmed (55 ans), qui rendait visite à un médecin à l’hôpital de Tal Aran, et Khaled Muhammad Ali Ahmed (45 ans), qui a été enlevé de son domicile, ont été enlevés et emmenés à la prison d’Al-Waha dans la campagne d’Al-Safira, où ils restent en détention.

Le village de Tal Aran est le théâtre depuis un certain temps de campagnes d’enlèvements répétées, touchant plus de 20 personnes jusqu’à présent aux mains des forces du gouvernement de transition.

Selon les habitants locaux, ces actions sont menées à des fins d’extorsion financière, visant à forcer les habitants de Tal Aran et Tal Hasel à se déplacer de force afin de s’emparer de leurs biens. (ANHA)

TURQUIE. Les mères du samedi demandent justice pour Cemil Kirbayir

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TURQUIE – ISTANBUL – Lors de leur 1072e veillée hebdomadaire à Istanbul-Galatasaray, les Mères du Samedi ont réclamé justice et vérité pour Cemil Kırbayır, étudiant kurde de 26 ans porté disparu après avoir arrêté par la police à Kars en septembre 1980.

Cemil Kırbayır est le premier cas connu de disparition forcée en Turquie après le coup d’État militaire de 12 septembre 1980. 

Kırbayır, étudiant à l’Institut d’enseignement de Kars, a été enlevé de son domicile dans le village d’Okçu par les forces de sécurité le 13 septembre 1980, un jour après le coup d’État. 

Cemil Kırbayır a d’abord été amené au 247e régiment d’infanterie à Göle, où il est resté environ une semaine, avant d’être transféré au département de police de Kars, puis à l’institut d’enseignement de Kars, qui avait été transformé en centre de détention.

Durant sa détention, la famille de Kırbayır se rendait régulièrement dans les centres de détention, subvenant à ses besoins et recevant de lui des messages écrits indiquant : « Je vais bien, j’ai reçu ce que vous m’avez envoyé. » 

Cependant, le 8 octobre, lorsque la famille est revenue, on lui a dit que leur fils s’était échappé.

Les plaintes déposées par son père, İsmail Kırbayır, et le barreau turc n’ont donné aucun résultat et Kırbayır n’a plus jamais été revu. 

Le 5 février 2011, les Mères du Samedi, dont Berfo Kırbayır, 103 ans, ont rencontré le Premier ministre de l’époque, Recep Tayyip Erdoğan, au palais de Dolmabahçe. Berfo Kırbayır a raconté son histoire à Erdoğan : « Trouvez mon fils avant que je meure. » 

À la suite de cette réunion, Erdoğan a ordonné la création d’une commission parlementaire, présidée par le député Zafer Üskül, pour enquêter sur l’affaire. La commission a exhumé des documents d’époque et interrogé de nombreux témoins ayant vu Kırbayır lors de son interrogatoire, ainsi que les policiers et les services de renseignement impliqués. Après un travail approfondi, la commission a rédigé un rapport de 350 pages.

Le rapport documentait que Cemil Kırbayır était mort sous la torture en détention et que son corps avait été éliminé par les autorités responsables de sa mort. Le rapport confirmait officiellement la disparition de Kırbayır en détention et une plainte pénale avait été déposée auprès du parquet de Kars. 

Cependant, le gouvernement n’a pas eu le courage de s’attaquer à ce crime contre l’humanité. Après une décennie d’incertitude, l’affaire a été classée pour cause de prescription. 

Les appels des avocats de l’Association des droits de l’homme demandant la réouverture du dossier et la traduction des suspects en justice ont été rejetés. Les responsables de la mort de Kırbayır n’ont été ni poursuivis ni punis. 

Depuis plus de 30 ans, les mères du samedi s’arment d’œillets contre la police turque
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.

 

La Journée internationale des filles célébrée au Kurdistan

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KURDISTAN – A l’occasion de la Journée internationale des filles célébrée le 11 octobre, le Réseau des droits des enfants d’Amed, au Kurdistan de « Turquie », a énuméré les principaux problèmes auxquels sont confrontées les filles et a déclaré qu’il ne permettrait pas que leur avenir soit assombri.

 

Le Réseau des droits de l’enfant d’Amed a tenu une déclaration au parc Sümer le 11 octobre, Journée internationale de la fille. Les membres du réseau se sont joints à cette déclaration. Büşra Eylül Özgültekin, membre de la Commission des enfants de la branche d’Amed de l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD), a fait cette déclaration, rappelant que l’Organisation des Nations Unies (ONU) a déclaré le 11 octobre Journée internationale de la fille.

Büşra Eylül Özgültekin a déclaré : « Cette journée importante vise à attirer l’attention sur la discrimination, les inégalités et les violations des droits des filles. Cependant, malgré les années qui passent, les conditions de vie des filles ne se sont pas améliorées et les violations ont continué d’augmenter. Aujourd’hui, les violations des droits des filles sont devenues monnaie courante, et ce, d’autant plus qu’elles sont principalement dues au manquement de l’État à ses obligations. » Özgültekin a ajouté que les conditions économiques, sociales et politiques qui affectent directement la vie des filles sont restées désastreuses ces dernières années. « L’accès au droit à l’éducation devient de plus en plus difficile, la discrimination fondée sur la langue et l’identité se normalise et les filles sont rendues invisibles dans tous les aspects de la vie sociale. Cette situation est la conséquence inévitable de l’absence de politique gouvernementale efficace en matière de droits de l’enfant et de la mise en œuvre inadéquate des politiques existantes. » 

Problèmes majeurs 

Büşra Eylül Özgültekin a énuméré comme suit les principaux problèmes auxquels les filles sont confrontées :

L’absence d’enquêtes efficaces sur le sort des enfants disparus porte atteinte au droit des enfants à la protection. En particulier, l’incapacité des institutions publiques à assurer une communication transparente et constructive avec la société civile demeure un obstacle fondamental à la résolution de ce problème.

 

 

*La persistance des mariages forcés prive les filles de leurs droits à la liberté et à l’éducation dès leur plus jeune âge. L’augmentation du travail des enfants entraîne non seulement l’exploitation de leur travail, mais prive également de leur droit à l’éducation et au jeu.
*La malnutrition due à la crise économique a de graves répercussions sur le développement physique et mental des filles. Alors que la portée des transports scolaires était limitée à 50 kilomètres, la nouvelle réglementation la réduit à 30 kilomètres, privant ainsi de fait les élèves, en particulier les filles vivant en milieu rural et dans les villages, de leur droit à l’éducation.
*Le déni du droit à l’éducation dans sa langue maternelle viole le droit des enfants à apprendre avec leur propre identité. L’événement sur le thème « Une seule langue » organisé au TED College de Diyarbakır impose un état d’esprit discriminatoire aux enfants en niant l’existence de langues et d’identités différentes, notamment le kurde. La mise en œuvre de telles approches racistes et discriminatoires envers les enfants aggrave cette violation et démontre que les enseignants et les administrateurs des établissements d’enseignement privés manquent à leurs responsabilités en matière de respect de l’identité et du droit à la langue maternelle des enfants.
*Les graves problèmes du système de santé, conjugués à la crise économique, rendent l’accès aux soins de base de plus en plus difficile pour les enfants. Le dysfonctionnement du système de justice pour mineurs prive les enfants de leur droit à un procès équitable et à la protection. En particulier, les récents débats sur l’implication des enfants dans la délinquance ont entraîné des évolutions alarmantes du système de justice pénale, conduisant à l’élaboration de lois contre les enfants. Restreindre leur participation à la vie urbaine et leurs droits sociaux conduit à leur exclusion de la vie sociale.

 

Büşra Eylül Özgültekin a conclu son intervention ainsi : « En tant que défenseurs des droits de l’enfant, nous réaffirmons que nous ne laisserons pas la guerre, la pauvreté et les inégalités assombrir l’avenir des enfants. Nous espérons que le climat de paix qui a prévalu l’année dernière concernant la question kurde trouvera également un écho auprès des enfants. Nous partageons avec vous, chers citoyens, que notre travail en faveur des droits continuera de se développer pour une société où tous les enfants, et en particulier les filles, vivent libres, égaux et en sécurité. »

Hommage au journaliste Vedat Erdemci tué par une frappe turque au Rojava

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KURDISTAN – Le réalisateur de documentaires et journaliste vidéo kurde, Vedat Erdemci est mort lors d’un raid aérien turc sur Serêkaniyê (Ras al-Ain) le 11 octobre 2019. Trois semaines plus tard, des gangs islamistes ont envoyé une vidéo de son corps décapité à sa famille.

Le journaliste Vedat Erdemcî a été tué lors de l’attaque turque contre le Rojava le 11 octobre 2019. L’Association des journalistes du Dicle-Firat (DFG) a publié un communiqué à l’occasion du sixième anniversaire du meurtre d’Erdemci.

Le communiqué de la DFG précise : « Erdemci était un journaliste qui capturait les événements au Rojava instant après instant avec son appareil photo. Erdemci, qui a fait du journalisme de vérité son fondement, est également devenu la voix du peuple. C’est pourquoi il a été pris pour cible par des forces qui craignent la vérité. (…) Nous perpétuerons son combat. »

Le Sénat américain alloue 130 millions de dollars pour soutenir les FDS

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SYRIE / ROJAVA – Le Sénat américain a approuvé le National Defense Authorization Act (NDAA) pour l’exercice 2026, allouant 130 millions de dollars en soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS) et à l’Armée syrienne libre, rapporte l’agence kurde ANHA.

Le Sénat a adopté le projet de loi de défense, d’un montant d’environ 925 milliards de dollars pour le prochain exercice, par une majorité de 77 voix pour et 20 contre. Ce texte prévoit une disposition spécifique allouant 130 millions de dollars à l’aide aux FDS et à l’Armée syrienne libre, témoignant ainsi de l’engagement continu de Washington envers ses partenaires locaux en Syrie. (ANHA)