SYRIE. Une campagne médiatique calomnieuse cible les forces arabo-kurdes

0
SYRIE / ROJAVA – Sur la plateforme X (ancien Twitter), plusieurs comptes pro-Jolani (al-Charaa) mènent une campagne médiatique calomnieuse ciblant les forces arabo-kurdes FDS. Cette campagne a pris un tournant inquiétant avec la diffusion de fake news suite à l’attentat terroriste ayant ciblé l’église Saint-Elie à Damas le 22 juin dernier. En effet, des comptes notoires, dont un certain Chares Lister, connus pour être hostiles à l’autonomie du Rojava n’hésitent pas à fabriquer de fausses « preuves » pour faire croire qu’un des terroristes islamistes impliqués dans l’attentat de Damas avait séjourné dans le camp al-Hol abritant les familles de DAECH et qu’il y avait reçu de l’essence de la part de l’ONG humanitaire Blumont.
 
Tweet calomnieux de Charles Lister supprimé depuis
 
Démenti sanglant des FDS et de l’ONG Blumont
 
Les Forces démocratiques syriennes (FDS) et l’ONG Blumont ont démenti ces accusations calomnieuses propagées par des comptes pro-Jolani. Lister a depuis supprimé son tweet, mais le mal est déjà fait.
 
Le démenti des FDS et de l’ONG américaine Bleumont
 
Les FDS ont publié le communiqué de démenti suivant sur X :
 
« Une nouvelle campagne de désinformation ciblée en ligne prétend à tort qu’un membre de l’EI ayant contribué à l’attentat terroriste contre l’église grecque orthodoxe Mar Elias à Damas avait reçu une aide en kérosène d’une ONG américaine alors qu’il résidait dans le camp d’al-Hawl. Ce récit s’inscrit dans une offensive plus vaste visant à attaquer les Forces démocratiques syriennes (FDS) et l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES), poursuivant une politique de falsification de documents visant à saper leur légitimité. Cette affirmation, diffusée par des journalistes pro-djihadistes et des médias affiliés au régime, repose sur une fausse image prétendant montrer une aide de l’ONG Bluemont, qui a affirmé que cette image était inauthentique et ne représentait pas ses opérations humanitaires. »

L’héritage de Zîlan : Le feu de la liberté de Zap au Rojava

0
Dans une série de portraits, l’agence ANF rend hommage aux femmes combattantes qui sont devenues des héroïnes de la lutte kurde avec leur courage et abnégation. Nous partageons avec vous celui de Zîlan qui « a déclenché une tempête à Dersim le 30 juin 1996, montrant comment le courage d’une femme pouvait ébranler le monde ». Certaines dates restent gravées dans l’âme d’un peuple, transmises comme un serment, une légende ou une flamme de génération en génération. Le 30 juin 1996 est l’une de ces dates pour le Mouvement pour la liberté kurde. Connue sous le nom de « Journée de militant.e dévoué.e », elle marque l’anniversaire du moment où Zîlan (Zeynep Kınacı) a ouvert la voie à la liberté de son propre corps à Dersim en 1996. Son acte de sacrifice est devenu un manifeste de la volonté d’exister d’un peuple, de sa passion pour la liberté et de son esprit inébranlable. Une tempête éclata sur la place de Dersim le 30 juin 1996. Zîlan montra au monde comment le courage d’une femme pouvait faire trembler le monde. Par son acte de sacrifice contre une unité de l’armée turque, elle porta non seulement un coup dur à l’ennemi, mais aussi la volonté et la liberté de tout un peuple. L’action de Zîlan représentait la plus pure forme de dévotion à l’idéologie apoïste, au rêve d’un Kurdistan libre et à la lutte de libération des femmes. Elle allait au-delà du simple dévouement à un idéal ou du sacrifice de sa vie pour la liberté. Zîlan devint un symbole de courage, de sacrifice et de volonté de victoire. Le cri qui explosa sur la place du Dersim devint une source d’espoir pour les cœurs de tout le Kurdistan, une inspiration pour les montagnes et un guide pour celles et ceux qui luttent. Zeynep Kınacı est née le 10 août 1972 dans le village d’Elmalı, à Meletî (Malatya). Elle était la cadette d’une famille de sept enfants de la tribu Mamurekî. Sa famille, modeste, reflétait une structure sociale influencée à la fois par les valeurs féodales et une vision petite-bourgeoise du kémalisme. Zîlan a terminé ses études primaires et secondaires à Meletî et est diplômée du lycée professionnel de santé Haydarpaşa à Istanbul. Elle a commencé à travailler dans le secteur de la santé comme technicienne en radiologie à l’hôpital public de Birecik à Riha (Urfa). En 1990, elle a été admise à la faculté d’éducation de l’université d’İnönü et est retournée à Meletî, où elle a poursuivi son travail. Elle a obtenu son diplôme du département d’orientation et de conseil psychologique, conciliant vie professionnelle et vie universitaire. Au cours de ses années de lycée, Zîlan a développé un intérêt pour les mouvements de gauche. À l’université, elle s’est rapprochée du mouvement kurde et a fini par entrer en contact avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). En 1994, elle a rejoint le PKK. Le 30 juin 1996, Zîlan a commis un acte d’abnégation place Cumhuriyet à Dersim, lors d’une cérémonie du drapeau organisée par des soldats turcs. Déguisée en femme enceinte, elle a dissimulé des explosifs autour d’elle et s’est jetée sur la foule de soldats. Son acte a profondément ébranlé l’armée turque. Cet acte constituait une réponse directe à la tentative d’assassinat contre le président Öcalan à Damas le 6 mai 1996 et symbolisait la colère croissante du peuple kurde, en particulier des femmes kurdes. En défendant le président Öcalan, Zîlan défendait l’existence même du peuple kurde et sa lutte pour la liberté. Le président Öcalan a commenté l’action de la martyre Zîlan en ces termes : « La personnalité de Zîlan incarne la guerre, l’organisation, la liberté, une profonde passion pour la vie et l’amour. C’est très clair et non négociable. Nul n’a le droit de la méconnaître ou de négliger ses responsabilités. Nous avons toujours dit : le style de Zîlan, avec sa compréhension de la vie, de l’amour, son esprit guerrier et son courage, est un commandement pour nous. Elle est une véritable leader pour nous. Le fait que cela se soit manifesté chez une femme le rend encore plus précieux. » Elle marque un renversement de la déchéance séculaire des femmes, d’Ishtar à Zîlan, une transformation vers la dignité. Et cela signifie un véritable printemps de liberté pour les peuples du Moyen-Orient. La ligne de la victoire s’est exprimée par des femmes comme Zîlan et a ouvert la voie à une grande émergence de la féminité libre et de ses militantes héroïques. Zîlan est un symbole pour nous ; sa mémoire est un commandement. Nous assumerons ses responsabilités en tout temps et en tout lieu. C’est une prise de position sérieuse. Les dimensions idéologiques, politiques et organisationnelles de cette ligne sont saisissantes. Par son action, Zîlan a non seulement condamné l’ennemi qui l’attendait, l’impérialisme et toutes les formes d’arriération, mais, plus profondément, elle s’est élevée contre tout ce qui a été imposé aux femmes : une vie réduite à des peurs mesquines, un système qui efface leur immense passion pour la liberté et tout ce qui les empêche de devenir des femmes de grande action. Elle l’a déclaré ouvertement dans son testament. Vous savez que les derniers mots de sa vie ont été façonnés par le style de la grande action et le désir d’une vie de vraie liberté, et que ceux-ci nous engagent. La vie la plus significative est celle vécue dans ce cadre. Il faut l’assumer pleinement. Ceux qui ne revendiquent et n’incarnent pas ses valeurs les plus élevées ne peuvent jamais véritablement s’épanouir. La camarade Zîlan a déclaré : « En m’engageant dans cette action, je ressens une excitation incroyable et je me considère comme extrêmement chanceuse. » Elle avait raison. Car il est rare de voir une personne aussi passionnée par la vie, capable de planifier un acte aussi puissant, le corps entièrement cerné d’explosifs. La profondeur du sens réside ici : d’une part, elle savait qu’en un seul acte, elle brûlerait et détruirait tout ce qui l’avait emprisonnée : l’impérialisme, le colonialisme, la domination masculine, l’asservissement et la dégradation des femmes ; d’autre part, elle savait aussi, en toute sincérité, qu’elle incarnerait la vie à laquelle elle aspirait. Elle a dit un jour : « Je veux être quelqu’un qui a du sens dans sa vie et son action. » Ainsi, plutôt que de la contrainte ou du désespoir, ce genre de vie, ce genre de combat, l’emplissait d’une joie immense. C’est devenu la source même de sa vie et de son bonheur. Même dans les moments les plus intenses de l’action, cela restait vrai. Si cette essence est véritablement intériorisée, personne ne se sentira jamais piégé, bloqué ou désespéré. Au contraire, une pratique de vie extraordinairement passionnée, pleine d’espoir et de réussite émergera. Des milliers d’autres exemples le prouvent déjà. Zîlan n’est pas seulement une personne. Elle est une ligne, un style de vie, une méthode de lutte et un chemin vers la victoire. Zîlan a atteint une clarté ancrée dans la réalité révolutionnaire de la résistance. Elle est devenue l’incarnation symbolique de la ligne du président Öcalan, s’insurgeant contre les inégalités nationales, de classe et de genre, ainsi que contre l’esclavage. Par conséquent, nous ne considérons pas l’identité de Zîlan comme celle d’un individu isolé, mais plutôt comme une ligne idéologique, politique, organisationnelle et actionnelle. Elle a d’ailleurs laissé des lettres que nous considérons comme son testament. Ces lettres contiennent des idées auxquelles nous croyons toutes et que nous nous efforçons de concrétiser. Elles représentent les objectifs pour lesquels notre mouvement des femmes restera engagé et servira de modèle. Cela s’exprime au plus haut niveau. Ne laissez pas les difficultés vous décourager. Au contraire, laissez-les vous forger comme l’acier. Et gagnez la vie non par la facilité, mais par l’adversité, afin qu’elle soit grande. Une vie gagnée facilement ne vaut pas la peine d’être vécue. D’ailleurs, pour nous, une vie facile n’est même pas possible. La vie dans les moments difficiles est une vie de passion, une vie d’amour. Seuls ceux qui traversent de grandes épreuves peuvent vivre une vie grandiose. Comme l’a dit Zîlan elle-même, vivre une vie grandiose n’est possible que par de grandes actions. Pour nous, c’est la seule philosophie de vie, et c’est la bonne. Le sacrifice de soi : l’esprit indomptable du Kurdistan L’abnégation est devenue le feu au cœur du Mouvement pour la liberté kurde. Cette ardeur a été allumée lors des turbulentes journées de lutte révolutionnaire en Turquie dans les années 1970. La détermination dans le regard de Mahir Çayan, la position de défi de Deniz Gezmiş sur la potence, la voix inébranlable d’İbrahim Kaypakkaya sous la torture, tout cela s’est transmis à la lutte pour la liberté kurde à travers la conscience du président Öcalan. Ce dernier a transformé cet héritage révolutionnaire en réveil d’un peuple. La fondation du PKK, et en particulier le martyre de Haki Karer en 1977, ont donné corps et âme à l’esprit d’abnégation. Haki Karer est devenu un phare du mouvement apoïste ; son abnégation a façonné le mode de lutte du PKK. Son souvenir était un appel à l’organisation ; son sang est devenu la force vitale qui a nourri les graines de la liberté au Kurdistan. En 1982, l’esprit de sacrifice devint légendaire dans les prisons. Le cachot d’Amed était devenu un lieu de torture, de soumission forcée et de traitements inhumains. Pourtant, dans ces cellules obscures, naissait l’esprit de résistance de tout un peuple. Le jour du Newroz 1982, Mazlum Doğan alluma la flamme de la liberté avec trois allumettes. Sa résistance annonça l’éveil d’une nation. À l’occasion du cinquième anniversaire du martyre de Haki Karer, les « Quatre » – Ferhat Kurtay, Eşref Anyık, Mahmut Zengin et Necmi Öner – mirent le feu à leurs corps, intensifiant cette flamme. Le 14 juillet, la Grande Résistance du Jeûne de la Mort de Kemal Pir, Hayri Durmuş, Akif Yılmaz et Ali Çiçek couronna cet esprit par la victoire. La résistance qui s’est élevée dans la prison de Diyarbakır contre le fascisme, la reddition et la trahison a donné naissance à la ligne de sacrifice de la Révolution pour la liberté du Kurdistan. Cette ligne a proclamé au monde l’indestructibilité d’un peuple. Le 15 août 1984 marqua le jour où cet esprit de sacrifice s’installa dans les montagnes. La guérilla, lancée sous le commandement de Mahsum Korkmaz (Agit), transporta l’héritage de la résistance carcérale jusqu’aux sommets du Kurdistan. À chaque pas, les guérilleros incarnèrent la conscience de Mazlum, le courage des Quatre et la volonté du 14 juillet. Zeynep Kınacı porta cette ligne un pas plus loin. Son action sacrificielle plaça la libération des femmes au cœur de la lutte kurde et lui donna une dimension universelle. Zîlan devint une déesse de la liberté et un symbole d’espoir pour tous les opprimés. Le feu de Zîlan est devenu l’espoir des peuples La ligne de sacrifice incarnée par Zîlan perdure aujourd’hui dans chaque recoin et chaque cœur du Kurdistan. La résistance épique, ancrée dans la légitime défense à Zap, Avaşîn et Metîna, en est le reflet le plus vivant. Alors que les forces de guérilla des Forces de défense du peuple (HPG) et des Unités féminines libres (YJA-Star) résistent à la deuxième armée de l’OTAN, ainsi qu’aux armes chimiques et nucléaires tactiques, elles portent l’esprit indomptable de Zîlan. À Werxelê, Şikefta Birîndara, Çiyayê Reş, Kurêjaro, Tepê Cûdî, FM et Tepê Hakkari, chaque ligne de défense fait écho au cri de Zîlan. Dans ces positions, la conscience de Mazlum Doğan, le courage des Quatre et la volonté du 14 juillet perdurent. L’un des exemples les plus frappants de cet esprit est celui des tranchées de combat de Martyr Berxwedan, dans la zone de résistance de Martyr Şahin. Pendant 48 jours, les guérilleros ont résisté héroïquement à toutes les formes de crimes de guerre commis par l’armée fasciste turque. Avions de chasse, hélicoptères, chars, obusiers, armes chimiques et nucléaires tactiques : rien n’a pu briser la volonté des guérilleros. Au contraire, ils ont infligé de lourdes pertes à l’ennemi par des sabotages et des assassinats incessants. Le 2 juin, une équipe de quatre hommes, Bager Gever, Avzem Çiya, Arîn Kobanê et Şerzan Hingirvan, se sont battus au corps à corps, neutralisant des dizaines d’envahisseurs. Dans leurs derniers instants, ils se sont sacrifiés aux côtés des occupants et ont fait de la résistance une légende. Tel fut l’héritage de Zîlan : quatre hommes forçant une armée d’occupation entière, l’un d’eux tentant d’écraser la volonté d’un peuple. La lignée de Zîlan ne se limite pas aux montagnes, elle imprègne tous les domaines de la vie. Au Rojava, à Shengal, dans les rues de la diaspora et dans le cœur de chaque Kurde, cet esprit résonne. Le feu de Zîlan illumine l’espoir de tous les peuples opprimés. Le 30 juin n’est pas seulement un jour de commémoration, c’est un vœu. L’esprit de sacrifice de Zîlan est un appel à chaque Kurde, à chaque épris de liberté. C’est un mode de vie qui enseigne comment conquérir la liberté. Zîlan est dans les larmes de la mère qui résiste en prison, dans la sueur de la guérilla qui combat au sommet du Zap, dans l’écho de la révolution des femmes au Rojava et dans la voix de la jeunesse qui veille pour la liberté en Europe. (ANF)

SYRIE. Un journaliste kurde arrêté à Damas

0
SYRIE – La sécurité générale a arrêté le journaliste kurde Hassan Zaza, membre du Conseil général de l’Union en Syrie et représentant de la Fédération internationale des journalistes arabes, à Damas. Aucune information n’a été communiquée sur les motifs de cette arrestation. L’Union des médias libres condamne l’arrestation du journaliste Zaza   Dans un communiqué publié aujourd’hui, l’Union des médias libres (en kurde: Yekitiya Ragihandina Azad, YRA) a souligné que la détention de son collègue Hassan Zaza constitue une violation flagrante de la liberté de la presse et des droits des journalistes. Elle a appelé les autorités compétentes à révéler immédiatement son sort et à le libérer sans condition, les exhortant à assumer leurs responsabilités en matière de protection des journalistes et à leur garantir un environnement sûr pour qu’ils puissent s’acquitter de leur devoir de rapporter la vérité. L’YRA a également appelé les organisations internationales chargées de la protection des journalistes et les organisations humanitaires à agir d’urgence pour élucider le sort d’Hassan Zaza et à œuvrer pour mettre fin aux violations contre les journalistes en Syrie. Elle a averti que la poursuite de telles pratiques menace la sécurité de tous les professionnels des médias. L’YRA a conclu sa déclaration en renouvelant sa pleine solidarité avec le journaliste Hassan Zaza et tous les journalistes confrontés au harcèlement et aux violations, exigeant que le gouvernement syrien de transition cesse de faire pression sur les journalistes et libère immédiatement son collègue Zaza. (ANHA)

Conférence kurde à Bruxelles à l’occasion du 100e anniversaire du soulèvement de Cheikh Saïd

0
BRUXELLES – Une conférence universitaire a lieu jusqu’à demani à Bruxelles à l’occasion du 100e anniversaire du soulèvement populaire mené par le leader kurde Cheikh Saïd en 1925. Une conférence de deux jours intitulée « Le soulèvement de Cheikh Saïd, le mouvement Azadî, Cheikh Saïd et ses compagnons, mémoire et opposition collective à l’occasion de son centenaire » se tient au Centre culturel Espace Magh à Bruxelles. Elle est organisée par le Congrès national du Kurdistan (KNK), la Communauté islamique du Kurdistan (CÎK) et les Instituts kurdes d’Allemagne et de Belgique. La conférence a débuté par la récitation de l’hymne Ey Reqib et une minute de silence. Le coprésident du KNK, Ahmet Karamus, a ensuite prononcé le discours d’ouverture, soulignant que la volonté du peuple kurde avait été ignorée dans le traité de Lausanne et que le soulèvement de Cheikh Saïd était une réponse à ce déni.
« La lutte continue aujourd’hui de manière plus organisée et plus forte » Karamus a déclaré que le peuple kurde est désormais un acteur actif de la solution régionale et que la lutte pour la liberté a acquis une assise stratégique et organisée. Il a ajouté : « La lutte pour la liberté, pour laquelle Cheikh Saïd et ses compagnons ont sacrifié leur vie, se poursuit aujourd’hui de manière plus organisée et plus forte. Aujourd’hui, grâce à la volonté de notre peuple, cette lutte se poursuit résolument vers l’unité et la liberté. » « Les Kurdes sont désormais à la table des négociations, en quête de paix et de justice » Le président du CÎK, Mele Şevket Çakır, a déclaré que les Kurdes avaient soutenu les Turcs lors de l’effondrement de l’Empire ottoman, mais qu’Atatürk avait réagi à ce soutien par une politique de déni et de massacres. Çakır a rappelé les paroles du cheikh Saïd : « Je sais que vous me pendrez, mais nos petits-enfants se vengeront », et a déclaré que cette lutte était désormais menée par le Mouvement pour la liberté du Kurdistan. « Le déni a pris fin ; les Kurdes sont désormais à la table des négociations, en quête de paix et de justice », a-t-il souligné.
« Les Kurdes doivent revendiquer leur propre histoire » Derviş Ferho de l’Institut kurde belge a déclaré que l’histoire kurde est racontée par des forces extérieures et que les Kurdes doivent revendiquer leur propre histoire. « Notre unité est un devoir » Mehmet Kasım Fırat, président de l’Association Cheikh Saïd, a également rappelé dans son message vidéo que le soulèvement de Cheikh Saïd était une lutte pour les droits et les libertés du peuple kurde. Il a déclaré : « Aujourd’hui, dans les conditions actuelles, nous appelons toutes les forces et tous les mouvements politiques du peuple kurde à l’unité et à l’action commune. C’est très important. Nous avons sacrifié des centaines de milliers de martyrs pour cette cause ; désormais, notre unité est aussi un devoir envers la mémoire de ces martyrs. » La conférence s’est poursuivie avec une présentation vidéo sur le soulèvement de Cheikh Saïd. (ANF)

KON-MED rencontre des membres kurdes du Parlement allemand

0
ALLEMAGNE – KON-MED a rencontré des membres kurdes du Parlement allemand à Berlin pour discuter de la situation de la diaspora kurde en Allemagne et des développements politiques en Turquie. La Confédération des communautés kurdes d’Allemagne (KON-MED) a rencontré à Berlin les député.e.s kurdes du Parlement allemand Gökay Akbulut, Cansu Özdemir, Ferhat Koçak, Mirze Edis et Cem İnce. Les coprésidents de KON-MED, Ruken Akça et Kerem Gök, étaient également présents. La réunion a porté sur la situation de la diaspora kurde en Allemagne, les développements politiques en Turquie et au Kurdistan, ainsi que les problèmes structurels auxquels est confrontée la communauté kurde. Dans ce contexte, KON-MED a souligné l’importance de façonner les processus politiques actuels par des moyens démocratiques et pacifiques. En particulier, a-t-il déclaré, l’Allemagne doit jouer un rôle constructif, actif et fondé sur des principes à cet égard. Discussion sur les droits sociaux, culturels, économiques et éducatifs des Kurdes en Allemagne Un autre sujet clé abordé lors de la réunion était la question des droits sociaux, culturels, économiques et éducatifs de la communauté kurde vivant en Allemagne. Lors de la réunion, des solutions aux problèmes structurels tels que la discrimination, le manque de représentation politique et l’érosion de l’identité kurde ont été abordées. L’accent a été mis en particulier sur la nécessité pour les jeunes Kurdes de grandir en connaissant leur langue, leur culture et leurs origines, de s’impliquer activement dans des structures organisées et de tisser des liens plus étroits avec la diaspora, condition préalable à une communauté résiliente et dynamique. Élargir la représentation politique KON-MED a souligné l’importance d’une représentation kurde renforcée au Parlement allemand, une étape décisive vers la visibilité et la participation politiques de la société kurde. Parallèlement, l’accent a été mis sur l’importance d’approfondir les relations avec les parlementaires qui soutiennent le pays, notamment ceux qui défendent les valeurs démocratiques et promeuvent la solidarité entre les peuples. Selon KON-MED, cela permettra de mieux articuler les revendications sociales et de les rendre plus visibles. Élargir les stratégies communes Les participants ont convenu de la nécessité de développer une approche commune pour promouvoir les droits, l’identité et les acquis démocratiques de la population kurde en Allemagne. KON-MED et les parlementaires kurdes ont réaffirmé leur intention de poursuivre le dialogue, d’intensifier leur coopération, de relever ensemble les défis sociaux et de renforcer durablement la position des Kurdes en Allemagne. (ANF) 

IRAN. 4 Baloutches condamnés à mort

0
IRAN – Les mollahs iraniens ont condamné à mort quatre civils baloutches pour des motifs politiques signale un site kurde. Le site Internet « Voix des prisonniers kurdes et iraniens » a rapporté que la branche 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné à mort quatre citoyens baloutches : Eidou Shabakhsh, Abdul Ghani Shabakhsh, Abdul Rahim Qanbarzahi et Suleiman Shabakhsh. Selon le site Internet, les quatre hommes ont été reconnus coupables de « rébellion et de formation de groupes opposés au régime iranien ». Il convient de noter que Hanna Neumann, présidente de la commission des affaires iraniennes au Parlement européen, a déclaré sur sa page officielle X que malgré le cessez-le-feu annoncé en Iran, le gouvernement iranien l’utilise pour réprimer, torturer et exécuter des dissidents et des militants de la liberté.

IRAN. Les Pasdarans tuent un civil kurde à Sanandaj

0
IRAN / ROJHILAT – Arrestations, exécutions, torture… depuis la fin des frappes aériennes entre l’Israël et l’Iran, les mollahs iraniens ont intensifié la répression sanglante en vigueur au Kurdistan sous l’occupation iranienne. Azad Ranaei, un habitant kurde de Sanandaj (Sînê), a été abattu hier soir par des pasdarans (Corps des gardiens de la révolution islamique, CGRI) à un poste de contrôle de la ville. Cet incident s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne d’intimidation et de répression lancée par l’État suite au récent cessez-le-feu avec Israël. Selon les informations reçues par l’Organisation pour les droits humains Hengaw, dans la soirée du jeudi 26 juin 2025, Ranaei, un habitant du quartier de Dushan à Sanandaj, a été mortellement abattu par les forces du CGRI. Une source proche des circonstances a déclaré que Ranaei conduisait une moto lorsqu’il a été arrêté au poste de contrôle du carrefour à trois voies de Marivan à Sanandaj et a ensuite été abattu. À ce jour, aucun organe de sécurité, judiciaire ou chargé de l’application des lois de la République islamique n’a fait de déclaration concernant le meurtre d’Azad Ranaei. Les autorités sont restées silencieuses, esquivant toute responsabilité dans cet incident. Depuis le début des attaques israéliennes le 12 juin, la République islamique d’Iran a non seulement commis des crimes de guerre et utilisé des civils comme boucliers humains, mais a également intensifié la répression interne, en procédant à des arrestations massives, en soumettant les détenus à la torture et en utilisant des balles réelles pour réprimer la dissidence. (Hengaw)

Le Comité pour la protection des journalistes exhorte les autorités turques à assurer la sécurité de la journaliste Zeynep Durgut

0
TURQUIE / KURDISTAN – Le Comité pour la protection des journalistes exhorte les autorités turques à assurer la sécurité de la journaliste Zeynep Durgut menacée pour avoir médiatisé un réseaux de prostitution impliquants des sous-officiers qui forçait des femmes et filles mineures ramenées des régions kurdes de Syrie à se prostituer. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a fait une déclaration concernant les menaces proférées contre Zeynep Durgut, la journaliste de l’agence Mezopotamya (MA) qui a dénoncé le « gang de la prostitution » à Şirnex, par la famille d’un suspect clé dans cette affaire. La déclaration du représentant turc de CPJ, Özgür Öğret a été incluse dans la publication partagée par le compte du CPJ sur X (ancien Twitter). La déclaration comprenait les affirmations suivantes : « Le Comité pour la protection des journalistes appelle les autorités turques à faire tout le nécessaire pour assurer la sécurité de la journaliste de l’agence Mezopotamya, Zeynep Durgut, qui a été menacée par téléphone hier en raison de son reportage. » Retour sur l’affaire ayant abouti à des menaces visant Zeynep Durgut Zeynep Durgut, journaliste à l’Agence de Mésopotamie (MA), a été menacée après avoir couvert une affaire impliquant un réseau de prostitution dans la province kurde de Şırnak, au Kurdistan « turc ». L’affaire, révélée initialement en 2013, n’a abouti à une inculpation qu’onze ans plus tard. Durgut a rapporté les allégations selon lesquelles des enfants et des femmes amenés des régions kurdes de Syrie, également connues sous le nom de Rojava, auraient été forcés à se prostituer, et que plusieurs sous-officiers militaires auraient joué un rôle actif. Le parquet général de Şırnak a récemment déposé un acte d’accusation basé sur l’enquête de 2013, impliquant 25 suspects. Les chefs d’accusation incluent « création d’une organisation de prostitution », « incitation à la prostitution infantile », « traite d’êtres humains », « abus sexuels aggravés », « chantage » et « prêt usuraire ». L’acte d’accusation précise également que des militaires ont usé de leur pouvoir pour transporter les femmes en ville. Suite à la publication de son article le 24 février, Durgut aurait été contactée par téléphone par des personnes prétendument proches de Kenan Tatar, identifié dans cette affaire comme l’assistant du meneur présumé, İbrahim Tatar. Au cours de l’appel, on lui aurait dit : « J’ai enquêté sur vous, nous savons qui vous êtes. Cela ne restera pas impuni. Nous ne laisserons pas passer cela. » Durgut a porté plainte en réponse aux menaces. Des organisations de femmes, des associations de médias et des partis politiques ont organisé jeudi un rassemblement de solidarité pour Zeynep Durgut devant le tribunal de Cizre. Dans une déclaration commune, le Mouvement des femmes libres (Tevgera Jinên Azad, TJA) a condamné ces menaces, les qualifiant de tentative délibérée d’intimidation du journalisme critique. « Les menaces contre Zeynep Durgut démontrent que des tentatives sont faites pour étouffer la vérité et réduire le public au silence. Nous ne le permettrons pas », a déclaré Berivan Kutlu, représentante du TJA. Lors du rassemblement, Zeynep Durgut a déclaré : « La politique de guerre spéciale à Şırnak est une réalité depuis des années. Je ne me laisserai pas intimider et continuerai à faire éclater la vérité en tant que journaliste libre. » L’événement s’est terminé par le slogan « La presse libre ne sera pas réduite au silence ». De son côté, l’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG) a exprimé son soutien à Durgut et condamné les menaces. Dans un communiqué, l’association a déclaré : « Zeynep Durgut a dénoncé, par ses reportages, le phénomène de la prostitution à Şırnak, un sujet qui a suscité une vive réaction publique. Grâce à ses reportages, une mentalité obscure a été révélée.  Elle a mis en lumière le problème de la prostitution dans la ville et la destruction environnementale qui en découle, suscitant une forte prise de conscience publique. Plutôt que des menaces, son travail journalistique devrait être reconnu. Nous lançons un nouvel avertissement à ceux qui menacent notre collègue : nous soutenons Zeynep et nous demanderons des comptes aux auteurs de ces actes. »

L’Institut international de la presse (IPI) attire l’attention sur les attaques ciblant les journalistes en Turquie

0
JOURNALISME. Deux journalistes arrêtés, quatre poursuivis en justice, une femme journaliste menacée, plusieurs médias censurés ou menacés de fermeture… l’Institut international de la presse (IPI) a attiré l’attention sur les attaques ciblant les journalistes de la presse libre, y compris la presse kurde, en Turquie, dans son rapport hebdomadaire sur les violations subies par les travailleurs de la presse. L’ONG de défense de la liberté de la presse Le Réseau mondial pour les médias indépendants (The Global Network for Independent Media ou International Press Institute, IPI), a publié son rapport hebdomadaire sur les violations des droits subies par les professionnels de la presse en Turquie. Dans son rapport, l’IPI a cité Zeynep Durgut, journaliste à l’Agence Mezopotamya (MA), menacée pour avoir dénoncé le « gang de la prostitution » de Şirnex, une province du Kurdistan « turc », dans un rapport rédigé le 24 février, et une autre femme journaliste, Berivan Kutlu, qui a fait l’objet d’une enquête pour ses reportages télévisés lors des séismes du 6 février 2023. Le rapport de l’IPI contient les informations suivantes concernant les violations des droits de la presse en Turquie :
* Le journaliste Metin Yoksu a été arrêté au tribunal où il s’était rendu pour faire une déclaration dans le cadre d’une enquête qui a conduit à l’emprisonnement de trois autres journalistes pour terrorisme.
* Le journaliste Fatih Altaylı a été arrêté pour des commentaires politiques qu’il a faits lors d’une diffusion en direct sur YouTube.
* Un nouveau mandat d’arrêt a été émis contre le journaliste Nedim Türfent, accusé de « propagande d’une organisation terroriste [PKK] ». 
* Le RTÜK a imposé une suspension de diffusion de dix jours à Halk TV, tandis que Tele 1, Halk TV et Sözcü TV ont été condamnées à des amendes. Si les amendes persistent, toutes les chaînes risquent de se voir retirer leur licence.
* Une action en justice a été intentée contre le journaliste Altan Sancar en vertu de la loi sur la désinformation en raison de sa publication sur les réseaux sociaux concernant une éventuelle nomination d’administrateur au CHP.
* La journaliste Berivan Kutlu est accusée de propagande pour une organisation terroriste en raison de ses émissions en direct depuis la zone sismique immédiatement après les tremblements de terre survenus dans le sud-est de la Turquie le 6 février 2023.
* La journaliste de l’agence Mezopotamya, Zeynep Durgut, a reçu des menaces de la part d’un accusé clé dans une affaire pénale à Şırnak après avoir publié un rapport d’enquête.
* L’accès au compte X de KaosGL, une importante organisation d’information LGBT+, a été bloqué immédiatement après les marches des fiertés à Istanbul et à Ankara.

TURQUIE. Mandat d’arrêt émis contre le journaliste kurde Nedim Türfent

0
TURQUIE / KURDISTAN Un parquet turc a émis un mandat d’arrêt contre le journaliste kurde Nedim Türfent pour des accusations de « propagande terroriste » pour lesquelles il avait été emprisonné pendant 6 ans et 7 mois de 2016 à 2022.
 
Le parquet général du district de Yüksekova à Hakkari a émis un mandat d’arrêt contre le journaliste kurde Nedim Türfent accusé de « propagande terroriste ».
 
Türfent, actuellement en Allemagne dans le cadre d’un programme d’écrivain invité d’une organisation internationale de défense de la liberté d’expression, est accusé de publications et de retweets d’actualité qu’il a partagés sur son compte X. Il est à noter que certaines de ces publications avaient également servi de preuves dans sa précédente affaire, pour laquelle il avait purgé une peine de prison de 6, 7 ans de prison.
 
Auparavant, la 2e Haute Cour pénale de Hakkari avait condamné Türfent à 8 ans et 9 mois de prison pour ce que le tribunal a décrit dans son raisonnement comme « production de nouvelles troublantes ». Türfent a purgé 6,7 ans de prison et libéré en novembre 2022.