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Les États-Unis réfléchissent à une alliance improbable entre les Kurdes syriens et Assad

Le Pentagone étudie un plan permettant à ses alliés kurdes syriens, qui jouent un rôle crucial dans la lutte contre l’État islamique, de former une alliance avec le gouvernement syrien dirigé par le président Bashar al-Assad, a rapporté la journaliste Amberin Zaman dans un article publié sur le site Al – Monitor.

Cette proposition ferait partie d’une réévaluation plus large de la politique américaine en Syrie, actuellement en cours au Département d’État, avec la contribution de la Turquie.

Cette proposition ferait partie d’une réévaluation plus large de la politique américaine en Syrie, actuellement en cours au Département d’État, avec la contribution de la Turquie.

Apparemment discuté lors d’une réunion convoquée par le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche le 18 janvier, le plan a été muet pour « protéger » les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes dans la bataille en cours contre l’Etat islamique. Les détails de la stratégie proposée n’ont pas été rendus publics.

S’adressant à Al-Monitor dimanche soir, le commandant des FDS Mazlum Abdi a exprimé sa surprise et son incrédulité face à la stratégie proposée. Soulignant les relations tendues entre les forces kurdes syriennes et le gouvernement syrien d’Assad, Abdi a déclaré que cette notion était « totalement non viable ».

En outre, Abdi a fait valoir que l’armée arabe syrienne, sous le contrôle d’Assad, était mal équipée pour contrer efficacement l’EI. Les forces d’Assad étaient « incapables de défendre leurs territoires contre l’EI, et encore moins les nôtres », a déclaré Abdi, soulignant que l’EI contrôle actuellement des zones importantes de Deir Ezzor, du côté gouvernemental syrien de l’Euphrate, et maintient une présence sur la route clé vers Damas.

Citant des preuves d’une résurgence de l’EI dans les régions sous contrôle du gouvernement syrien, des experts tels que Charles Lister du Middle East Institute ont également mis en garde contre les conséquences potentielles d’un tel arrangement. Lister a souligné une récente recrudescence des attaques de l’EI en Syrie, soulignant le risque de renforcer davantage le groupe extrémiste s’il gagnait du territoire supplémentaire.

Des spéculations ont été émises quant à savoir si cette proposition indiquerait que le Pentagone se prépare à retirer les troupes américaines du nord-est de la Syrie. Alors que l’administration Biden a nié tout projet de retrait, l’escalade des tensions entre les forces soutenues par l’Iran et les États-Unis a suscité des inquiétudes quant à la faisabilité du maintien d’une présence militaire américaine dans la région.

L’idée d’une coopération entre les FDS et le gouvernement Assad n’est pas nouvelle, l’administration Obama la présentant initialement comme un partenariat « temporaire, tactique et transactionnel » pour répondre aux préoccupations turques. Cependant, la complexité de la situation, notamment l’opposition de la Turquie aux forces kurdes et le conflit en cours en Ukraine, a ajouté des défis diplomatiques supplémentaires.