AccueilKurdistanBakurEn Turquie, il y a 87 journalistes emprisonnés, dont de nombreux Kurdes

En Turquie, il y a 87 journalistes emprisonnés, dont de nombreux Kurdes

TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – L’Association des journalistes kurdes, DFG rapporte qu’il y a 87 journalistes en prison en Turquie et que 14 journalistes ont été victimes de mauvais traitements en octobre.

L’association des journalistes kurdes Dicle-Firat (Dicle Fırat Gazeteciler Derneği – DFG) a publié son rapport sur les violations des droits contre les journalistes en octobre. « Les journalistes et le journalisme ont de nouveau été confrontés aux meurtres, arrestations, détentions et à la censure au mois d’octobre. Notre collègue Nagihan Akarsel, qui a travaillé dans la presse libre pendant de nombreuses années, a été tuée et 11 collègues ont été emprisonnés, dont l’une a été assignée à résidence », indique le rapport.

« Ils ont donné un message en tuant Nagihan »

Le rapport souligne qu’en octobre, le gouvernement AKP-MHP a repris sa politique de meurtre, un substitut complet aux années 90 notoires.

« La journaliste Nagihan Akarsel, universitaire et membre du Centre de recherche en jineoloji, a été assassinée à Sulaymaniyah, au Kurdistan irakien, le 4 octobre. Par l’intermédiaire de Nagihan, un message a été transmis à ceux qui dénoncent les abus et les violations des droits du gouvernement. Après le meurtre de Nagihan, nos collègues qui ont couvert les manifestations dirigées par les femmes dans de nombreuses villes ont également été la cible des forces de sécurité. »

Projet de loi sur la censure et arrestation de journalistes kurdes

Le rapport aborde également le projet de loi sur la censure récemment adopté par le parlement turc. « Même si les organisations de presse professionnelle ont élevé la voix contre le projet de loi le plus fort, il est indéniable que le projet de loi concerne toutes les couches de la société. Avec ce projet de loi, l’effort d’un citoyen pour se faire entendre contre une violation de droit sera considéré comme de la « désinformation » et bloqué. En d’autres termes, le projet de loi empêchera la publication et la diffusion d’informations sur les crimes, en particulier ceux perpétrés par des hommes et des représentants de l’État.

La DFG a rappelé qu’une semaine après la publication du projet de loi au Journal officiel, l’agence féminine kurde JINNEWS et l’Agence Mezopotamya (MA) ont été prises pour cible et, par la suite, 11 journalistes ont été arrêtés. « L’emprisonnement de 26 travailleurs de la presse libre en quelques mois n’a pas pu mettre fin à la tradition de la presse libre. Cependant, cela a montré une fois de plus que la peur de la vérité du gouvernement l’a conduit au bord de son propre effondrement. Les versions ressuscitées de la répression mise en scène par les gouvernements des années 90 notoires et le JITEM [Forces paramilitaires turques responsables de milliers de disparitions forcées dans les années 1990] ne pourront pas subjuguer la presse libre. »

APPEL A LA SOLIDARITE

Le rapport mentionne également la campagne « Bir Haber de Senden » [Une info de votre part] lancée pour protester contre les pressions et les arrestations visant la presse libre. « Nous appelons nos collègues à partager leurs rapports avec JINNEWS et Mezopotamya pour montrer que le journalisme n’est pas un crime. »

ANF