PARIS – Le CDK-F appelle au rassemblement le 13 avril en solidarité avec les plus de 7 000 prisonniers politiques et militants kurdes en grève de la faim à travers le monde.
Voici le communiqué du CDK-F (Conseil Démocratique Kurdes en France) :
« Grèves de la faim – Contre le silence, je proteste par le silence !
Voilà plus de 5 mois que Leyla Güven, Députée kurde du HDP (Parti démocratique des Peuples) a entamé une grève de la faim dans la prison de Diyarbakir pour dénoncer la montée de la dictature et du fascisme en Turquie, et rompre l’isolement carcéral total imposé au leader kurde Abdullah Öcalan sur l’île-prison d’Imrali.
Déjà privé de la visite de ses avocats depuis 2011, Abdullah Öcalan n’a eu droit qu’à deux visites des membres de sa famille entre avril 2015 et aujourd’hui. Par cette pratique qui est en passe de s’étendre à tous les prisonniers politiques, la Turquie viole les conventions internationales et européennes des droits humains auxquelles elle est partie, en particulier la Convention européenne des Droits de l’Homme.
Le traitement infligé à M. Öcalan s’inscrit dans la guerre que le président turc Recep Tayyip Erdogan a engagée contre les Kurdes après avoir brutalement rompu en avril 2015 le processus de paix mené avec le mouvement kurde. Depuis, la répression, les violations des droits humains, voire les massacres, sont devenus le terrible quotidien des Kurdes et de l’opposition au Président turc Erdogan.
A l’instar des plus de 7000 prisonniers politiques qui ont rejoint progressivement le mouvement lancé par Leyla Güven, un groupe de 14 personnes est en grève de la faim à Strasbourg depuis le 17 décembre 2018. Des dizaines d’autres membres de la diaspora kurde à travers le monde sont également engagés dans cette action. Au Kurdistan, trois parlementaires du HDP ont rejoint le mouvement à compter du 3 mars : la jeune Députée de Diyarbakir, Dersim Dag, et deux Députés de Van, Tayip Temel et Murat Sarısaç.
Le mutisme et l’inaction des gouvernements et des institutions européennes face à la montée du fascisme en Turquie ont conduit plusieurs personnes à se donner la mort au cours des dernières semaines : Le 20 février 2019, un militant kurde s’est immolé par le feu en Allemagne. Et depuis le 17 mars, sept prisonniers politiques, quatre femmes et trois hommes, ont mis fin à leur vie dans les geôles turques.
Bien qu’informés à maintes reprises de l’ampleur sans précédent prise par ce mouvement et des conséquences graves qui pourraient en résulter, le gouvernement français, les institutions européennes, en particulier le Comité pour la Prévention de la Torture (CPT), continuent à se murer dans un silence totalement irresponsable, violant ainsi les principes et valeurs mêmes qu’ils sont censés défendre.
La revendication des Grévistes de la faim est la nôtre!
Nous appelons l’Europe et tout particulièrement le gouvernement français à rompre le silence meurtrier et agir pour empêcher d’autres drames.
Nous exigeons du Conseil de l’Europe et du CPT qu’ils accomplissent, enfin, leurs missions en agissant auprès de la Turquie afin de mettre un terme au régime d’isolement que le régime d’Erdogan, encouragé par le silence des institutions européennes, fait subir depuis des années à M. Abdullah Öcalan.
Contre le silence meurtrier de l’Europe,
nous appelons à manifester par le silence,
samedi 13 avril, à partir de 14h,
Place du Trocadéro »