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SYRIE : Appel à la mobilisation générale face aux nouvelles menaces d’invasion turques

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SYRIE – L’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est a condamné les menaces récentes d’Erdogan et a appelé à la mobilisation générale.
 
Le Conseil exécutif de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est a publié un communiqué en réponse aux menaces d’Erdogan contre les régions de l’Euphrate oriental. Dans son communiqué, le Conseil a invité le gouvernement syrien à prendre officiellement position contre cette menace.
 
L’Administration autonome a également appelé à la mobilisation générale contre la politique coloniale de l’Etat turc.
 
Voici le communiqué :
 
« Nous appelons les Nations Unies et la coalition anti-DAESH à prendre une position claire contre le plan d’Erdogan [d’envahir la Syrie]. Erdogan viole le droit international et l’occupation elle-même est une violation du droit international.
 
Nous demandons aux pays qui font partie de l’OTAN d’arrêter Erdogan, car il n’agit pas selon l’éthique de l’OTAN. Il attaquera une région pacifique qui n’a jamais été une menace pour son pays.
 
Dans le même temps, nous appelons le gouvernement syrien à prendre officiellement position contre les récentes menaces d’Erdogan, parce que l’objectif d’Erdogan est d’occuper une partie de la Syrie et ce serait une violation de la souveraineté syrienne.
 
Nous appelons également toutes les forces démocratiques de la région et du monde entier à se tenir aux côtés des peuples de la région et contre Erdogan, le partenaire de Daesh.
 
Nous, en tant qu’Administration Autonome de la Syrie du Nord et de l’Est, appelons l’ensemble de notre peuple de la Syrie à s’élever contre les politiques d’occupation de l’Etat turc. Aujourd’hui, nous devons utiliser toute notre force pour protéger notre terre et notre peuple. »
 
Via ANHA

Serhildan : L’histoire du premier soulèvement populaire du Kurdistan du Nord

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Le début des années 1990 dans le nord du Kurdistan / sud-est de la Turquie (Bakur) a été marqué par plusieurs rébellions de masse dans la région de Botan. Serhildan, ser (tête) hildan (lever) – « lever la tête » – est le terme kurde pour le soulèvement populaire. Le serhildan du Botan, qui a commencé quelques années après le lancement de la guérilla par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a été la réponse collective du peuple kurde, longtemps réduite au silence et pacifiée, à la politique de massacre et d’annihilation de l’Etat turc. Déclenché lors des funérailles de guérilleros, le serhildan s’est propagé organiquement et rapidement dans toute la région en quelques jours. Au cours de ce processus, le silence du peuple kurde de Bakur, qui dure depuis des décennies, a été rompu. Pour la première fois, les femmes sont entrées dans la sphère publique comme agents de résistance et de rébellion. L’État turc a réagi à la base populaire de la guérilla en mettant en place le système dit de gardes villageois pour financer et armer les collaborateurs féodaux traditionnels, et en détruisant près de 5 000 villages dans la région. La politique de l’État turc s’est retournée contre lui lorsqu’après les destructions du serhildan et du village, des milliers de jeunes femmes et de jeunes hommes ont rejoint en masse la guérilla dans les montagnes. L’esprit de serhildan est un phénomène constant dans la société politisée de la région. Les habitants de la même région ont mobilisé des rébellions contre la complicité de l’Etat turc pendant le siège de Kobanê par Daesh. Les villes où le serhildan a été déclenché sont également les mêmes que celles qui ont été brutalement attaquées et rasées par l’armée turque depuis la fin du processus de paix à la mi-2015. Cizîr, symbole du serhildan, est l’endroit où l’Etat turc a commis un massacre génocidaire en 2016. Ci-dessous se trouve un récit du début du premier serhildan. (Par Meral Çiçek)
 
Il y a un lien vital entre le deuil et la rébellion, chaque fois que des personnes émergent au milieu de la mort. Si le seul droit que ces personnes connaissent est le « droit de mourir », leur seule chance d’atteindre le « droit de vivre » collectif – et en son sein, individuel – est de bouleverser leur état de non-existence qui est construit sur la mort. Aux yeux de ceux qui créent des ordres hiérarchiques de vie et de mort, la mort physique de leurs sujets jetables n’est pas la fin ultime, mais simplement l’étape finale d’un processus non pas d’être, mais de non-être qui commence à la naissance. Ceux qui meurent n’ont jamais existé.
 
Mais chaque fois que ceux dont la vie n’est pas considérée comme digne d’être enregistrée brisent les chaînes de la mort imposées par les oppresseurs, l’ordre est bouleversé. Même lorsque la mort est impliquée dans le processus, la mort n’en vient plus à définir une telle existence. Car le chagrin se transforme en rébellion. Le chagrin tue, s’il est privé de rébellion. Mais le chagrin rebelle anime, il crée et ranime. C’est pourquoi, pour les peuples nés de la mort, les cérémonies funéraires constituent des moments de création. Ce n’est pas une question de choix qui peut être « romancée ». Au contraire, défendre la vie en portant les morts sur ses épaules est l’état le plus vierge, le plus plan, le plus concret et en même temps le plus symbolique de la lutte pour l’existence.
 
Le deuil satisfait et plaît au meurtrier. La souffrance de la victime évoque la joie chez le tueur. Cependant, les lamentations rebelles terrifient le tueur. C’est parce que chaque rébellion qui se construit sur la souffrance infligée par le tueur est un signe de sa défaite et de son incapacité. C’est pourquoi l’État essaiera toujours de réprimer l’esprit de rébellion et d’augmenter la douleur et le chagrin à la place. Tout moyen à cette fin est considéré comme légitime. Attaquer les morts, mutiler les cadavres et d’autres pratiques similaires sont des tentatives pour tuer une deuxième fois l’invincible. Cela s’accompagne d’une tentative d’infliger d’autres souffrances à ceux qui pleurent leurs morts, de déchirer leur cœur en morceaux. Le but est de noyer les gens dans la douleur pour qu’il leur soit impossible de se rebeller.
 
Ces dernières années, nous avons vu les attaques apparemment absurdes de l’État turc contre les cérémonies funéraires et les cimetières de la guérilla kurde. Il s’agit de tentatives conscientes de l’État pour prévenir le deuil collectif et la rage et leurs implications pour l’action des insurgés. L’État espère réprimer le soulèvement et ne laisser derrière lui que le chagrin. Le peuple a cependant historiquement répondu à ceux qui veulent étouffer leur esprit rebelle, par la résistance. Ils ont vaincu leurs assassins en transformant la rébellion en résistance.
 
Les phénomènes simultanés de deuil et de rébellion au Kurdistan ne peuvent être considérés isolément de la réalité serhildane qui s’est concrétisée dans cette géographie. En fait, il ne serait pas faux de parler d’une relation dialectique entre les deux aspects. Dans le nord du Kurdistan (Bakur), la tradition des cérémonies funéraires collectives et des révoltes qu’elles déclenchent souvent a commencé avec le serhildan au début des années 1990.
 
Les premiers funérailles collectives
 
Le 13 mars 1990, près du village Sürgücü de Stewr (Savun), district de Mardin, 13 guérilleros du PKK ont perdu la vie. Parmi les guérilleros tués figuraient Süleyman Arslan (Sarı Hüseyin) et Abdullah Avcı (Salah), ainsi que Kamuran Dündar de Nisêbîn (Nusaybin). Dès que ces nouvelles sont parvenues dans le district, les préparatifs ont commencé. L’Union patriotique révolutionnaire de la jeunesse a appelé le peuple à se joindre à la cérémonie funéraire d’une manière collective. Pas une seule personne n’a ouvert les rideaux de son magasin le 15 mars à Nisêbîn. Après que le cadavre de Kamuran Dündar ait été pris à l’hôpital d’État de Mardin et amené à Nisêbîn, plus de 10 000 personnes du Kurdistan ont assisté à l’enterrement.
 
A leur retour du cimetière, la foule a décidé de rendre une visite collective à la famille d’Ömer Kavak, qui a perdu la vie dans les mêmes affrontements. Les gens voulaient traverser le centre-ville pour atteindre le village familial. Leur intrépidité a accru l’horreur des forces de l’État qui attendaient avec leurs doigts prêts à appuyer sur la gâchette. Les forces de l’Etat turc ont fait pleuvoir des balles sur le gens et ont essayé de renverser la foule avec des chars. Ce jour-là, deux personnes, dont un enfant, ont été assassinées par l’État et 700 personnes ont été arrêtées.
 
Le serhildan est né et a grandi si vite que l’État a non seulement empêché l’entrée et la sortie des villes touchées, mais a même coupé les lignes téléphoniques. Mais le soulèvement était déjà en train de germer. Dans le même ordre d’idées, dans le binxet, le soulèvement de Qamishlo du 16 mars 2004, où 50 000 personnes sont descendues dans la rue, a fait écho au désir du peuple de résister au colonialisme en rendant insignifiantes les frontières artificielles des États et leurs armes.
 
Le 19 mars, le serhildan s’est répandu à Cizîr (Cizre). Non seulement à Nisêbîn, mais aussi à Cizîr, où les préparatifs de Newroz étaient en cours, les gens ont fermé leurs magasins. Ainsi, au cœur de la région de Botan, Newroz a retrouvé son esprit de résistance le 20 mars dernier. Plus de dix mille Kurdes sont descendus dans la rue pour accueillir leur « nouveau jour » par des tirs festifs auxquels les forces spéciales de l’Etat ont répondu par des coups de feu. Salih Elçioğlu, Mehmet Yılmaz, Yusuf Şahin et Emin Gün ont été assassinés ce jour-là, tandis que 100 personnes ont été blessées et environ 350 personnes détenues.
 
L’un des messages fondamentaux qui ont été déclarés au serhildan était que l’État colonisateur et occupant n’avait aucune légitimité au Kurdistan. Plusieurs institutions de l’Etat, dont les entreprises houillères turques (TKI), l’Institut d’hydraulique de l’Etat (DSI) et l’Institut des équipements agricoles (ZDK), ainsi que le poste de police ont été incendiés. Le drapeau turc a été enlevé et remplacé par le drapeau du Front national pour la libération du Kurdistan (ERNK) lié au PKK. Le deuxième message fondamental était que les murs répressifs de la peur avaient finalement été détruits. Ainsi, malgré le couvre-feu imposé, les actions à Cizîr se sont poursuivies le jour de Newroz. Des feux de Newroz ont été allumés au sommet des collines du district.
 
Abidin Tuncer, 12 ans, qui a été renversé par un char d’assaut et gravement blessé le premier jour du serhildan, a perdu la vie le 23 mars à l’hôpital de la faculté de médecine de Diyarbakir. Ainsi, le nombre de morts est passé à cinq. Les corps des quatre autres personnes avaient été enlevés à la hâte par l’État sans les remettre aux familles. Ce fut le jour où la peur des morts de l’oppresseur devint évidente pour la première fois.
 
Après la prière du vendredi, près d’un millier de personnes ont commencé à chanter des slogans alors qu’elles marchaient vers le cimetière où les personnes assassinées avaient été enterrées. La foule a augmenté si rapidement qu’elle a compté jusqu’à 10 ou même 15 mille personnes lorsqu’elle a atteint le centre-ville. Il semble que tout Cizîr ait été assemblé pour répondre à l’état d’armes à feu, qui a appuyé sur la détente avec le slogan « Le PKK est le peuple et le peuple est là » malgré la menace immédiate d’un autre massacre. La cérémonie d’inhumation, que l’Etat craignait beaucoup et qu’il fallait donc empêcher, a donc commencé avant même que les cercueils ne soient portés sur les épaules des masses, devenant ainsi l’un des plus grands symboles du serhildan.
 
La couverture « douloureuse » du journal Günaydin
 
Pour le colonisateur et ceux qui partagent et entretiennent la mentalité du colonisateur, les images issues du cimetière de Cizîr n’étaient rien moins qu’un cauchemar. La couverture de l’un des principaux quotidiens, Günaydin, le 24 mars 1990 [voir photo ci-dessous] est plutôt exemplaire pour comprendre comment ces codes de mentalité ont été reflétés ou rendus publics dans le grand public turc. Le sous-titre de l’article intitulé « La Turquie républicaine a-t-elle vu de telles marches ? Oh mon Dieu, comme c’est douloureux » a déclaré ce qui suit :
 
« Pour la première fois dans l’histoire de notre république, nous avons entendu des milliers de nos citoyens chanter des slogans séparatistes dans un de nos districts. Nous nous sommes sentis poignardés dans le cœur à Cizre, en nous tortillant d’inquiétude. Aussi douloureux que cela puisse être, il est grand temps de reconnaître les réalités… »
 
Il n’est pas nécessaire de commenter davantage le contenu de cet article « déchirant » imprimé dans le journal, ainsi que deux photographies des foules qui défilent et se rassemblent sur la tombe. Il suffit de le lire pour comprendre la mentalité et la politique de l’État. Ce qui suit est la traduction de la première page du journal Günaydin du lendemain :
 
« Pire qu’un cauchemar »
 
23 mars 1990, Cizre… Une journée douloureuse, un événement douloureux dans l’histoire de notre république… 15 mille citoyens, défilent avec des signes de victoire et des slogans… Même les petits enfants font les mêmes signes sur les tombes de Salih Elçioğlu et Mehmet Yılmaz, qui sont morts pendant les incidents… Ces enfants vont grandir demain… (…) Les images des incidents qui ont eu lieu hier à Cizre sont pires qu’un cauchemar. Qui est coupable de ces événements ? Quels sont les facteurs qui ont poussé le citoyen à descendre dans la rue ? Est-ce que 15 mille personnes sont soudainement devenues membres du PKK ? Pourquoi l’État t’en veut-il ? Il faut se pencher sérieusement sur ces questions. Sinon, personne ne pourra se remettre du blâme….
 
Après la prière du vendredi…
 
Hier à Cizre, le nombre de personnes présentes à la manifestation après la prière du vendredi, qui protestaient contre le fait que ceux qui étaient morts quatre jours auparavant avaient été enterrés avant d’être remis à leurs proches, a soudainement augmenté. La foule de deux mille personnes qui revenaient de la visite du cimetière est passée à 15 mille personnes à la fois.
 
Des slogans déchirants…
 
Les forces de sécurité avaient reçu l’ordre de « s’abstenir de toute forme d’intervention », mais certains groupes ont incité la population en scandant des slogans poilus comme « Vive le Kurdistan », « Vive le PKK », « Vive l’indépendance » ou « À bas l’État ». Les événements ressemblaient à un soulèvement.
 
Rideaux fermés dans 6 quartiers…
 
Alors que le nombre de personnes détenues à Cizre est passé à 205, une marche a eu lieu à Kızıltepe. 70 personnes ont été arrêtées. Les actions de fermeture [des commerces] se poursuivent à Cizre, Kızıltepe, Derik, Silopi, Midyat et İdil. »
 
 

Commission européenne : L’affaire Demirtas reflète les violations des droits

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STRASBOURG – La vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, a déclaré : « L’affaire Demirtas reflète des violations des droits en Turquie. A une époque où la Turquie doit encore relever des défis, l’approche dans les pratiques est une contradiction. »
 
Conformément à l’accord auquel sont parvenus les représentants des partis politiques au Parlement européen, la situation de l’ancien coprésident du HDP, Selahattin Demirtas a été examinée lors de l’assemblée générale du PE en présence des représentants de l’UE.
 
La vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, a parlé de l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) concernant Demirtas et a ajouté :
 
« LA TURQUIE DOIT ÊTRE DÉFIÉE »
 
« La CEDH a rendu une décision conformément à la Convention européenne des droits de l’homme, en tant que convention et organe non pas de l’UE, mais du Conseil de l’Europe, dont la Turquie est un membre fondateur. Le respect de l’arrêt par la Turquie n’est pas lié à l’objectif d’adhésion à l’UE, mais au respect de la CEDH dont le pays est membre. L’affaire Demirtas est un problème qui nous concerne en tant que Commission européenne. Cette affaire reflète d’une certaine manière les violations des droits de l’Homme en Turquie. En fait, à une époque où la Turquie doit encore relever des défis, l’approche dans les pratiques est une contradiction. Comme en l’espèce, la présomption d’innocence est violée. L’emprisonnement de Demirtas, en particulier en tant que chef de l’opposition, est une violation flagrante des droits humains. La CEDH a également estimé que l’affaire Demirtas constituait une violation du droit à des élections libres et du droit d’élire des responsables gouvernementaux et a rendu une décision en ce sens. Le gouvernement turc doit se conformer aux exigences. »
 
Mogherini a repris la parole à la fin de la discussion et s’est entretenu avec les membres du PE : « Merci pour votre solidarité. Poursuivez ce travail pour que la démocratie puisse s’épanouir en Turquie. Nous soutenons cette initiative du PE. L’arrêt de la CEDH doit être appliqué. »
 
La rapporteur du PE pour la Turquie, Kati Piri, a déclaré ce qui suit :
 
« Demirtas a été pris pour cible pour être un espoir pour les jeunes turcs et kurdes et leurs attentes dans le domaine de l’opposition.
 
Ici, je voudrais envoyer un message spécial à l’épouse de Demirtas : En tant que Parlement européen, nous sommes à vos côtés et nous continuerons à le faire.
 
Il peut sembler plus facile pour certains de gouverner sans aucune opposition, mais tous devraient savoir que ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent dans les démocraties. »
 
VERGIAT : LA SITUATION EN TURQUIE EST PRÉOCCUPANTE
 
Marie-Christine Vergiat s’est exprimée au nom du Groupe de la Gauche unitaire européenne et a déclaré :
 
« Aujourd’hui, Selahattin Demirtas a une audience à Ankara. La peine demandée pour lui est d’environ 150 ans. Leyla Guven est en grève de la faim. La situation en Turquie est préoccupante.
 
M. Erdogan doit savoir que M. Demirtas et ses amis sont emblématiques des violations des droits humains en Turquie. »
 
La députée social-démocrate du Royaume-Uni July Word a déclaré ce qui suit :
 
« Le HDP est notre parti frère. Je suis une amie du peuple kurde, tout comme je suis une amie du peuple turc. Demirtas doit être relâché immédiatement. C’est ce qu’a dit la CEDH. »
 
L’UE DEVRAIT PRENDRE DES SANCTIONS CONCRÈTES
 
Les députés européens de différents pays et groupes politiques ont déclaré que « la Turquie est devenue un État pénitentiaire semi-fermé. Ce qui est important, c’est ce que l’UE fera si la Turquie ne se conforme pas. Il devrait y avoir des mesures et des sanctions concrètes. Il y a un problème de régime en Turquie. »
 
Via ANF

Le juge du procès de Demirtas : « Je ne suis pas neutre »

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TURQUIE – ANKARA – Le président du tribunal de la Cour a avoué être « partial » lors de l’audition de l’ancien coprésident du HDP Selahattin Demirtas.
 
L’audience pour le procès principal de l’ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP) Selahattin Demirtas a eu lieu devant la 19e Cour pénale d’Ankara.
 
Demirtas a exigé la récusation des jurés pour leur partialité lors de l’audience qui s’est tenue dans la salle d’audience du campus de la prison de Sincan, mais l’audience s’est poursuivie malgré la demande des avocats qui ont présenté leur défense.
 
L’avocat Mehmet Emin Aktar a pris la parole à l’audience et a déclaré : « La personne la plus libre ici a prononcé son discours le matin, je ne pourrai probablement pas parler aussi librement. »
 
L’avocat de Demirtas, Aydin Erdogan, a déclaré : « La mise en œuvre de l’arrêt de la CEDH ne nécessite pas d’autorisation ou d’approbation. Le contenu et les attributs de la décision sont certains, les organes judiciaires sont rappelés par leurs décisions. »
 
L’avocat Cihan Aydin, président du Barreau de Diyarbakir, a déclaré que sans la garantie d’un système judiciaire indépendant et d’un juge, il n’est pas possible de parler d’un verdict juste et légitime.
 
L’avocat Aydin a déclaré : « Nous savons qu’il est difficile pour vous de rendre ce verdict de rejet, mais cela doit cesser. »
 
L’avocat Benan Molu a énuméré les motifs de sa demande de récusation et a déclaré :  » Le verdict de la CEDH est contraignant dès qu’il est publié sur le site officiel du tribunal. La décision de libération immédiate n’a pas été appliquée, la violation des droits a été poursuivie avec la décision de poursuivre l’arrestation. »
 
Au cours de l’audience, on a vu que certains policiers en civil ont reçu des cartes de presse. Lorsque les avocats se sont retrouvés sans siège dans la salle d’audience, il y a eu une courte tension avec le juge.
 
Un journaliste a protesté et a déclaré : « Les policiers ont reçu des cartes de journaliste, l’audience est pleine de policiers en civil ».
 
L’avocat Alisan Sahin a parlé à l’audience et a déclaré : « Vouz a avez volé l’audience au peuple, vous l’avez cachée ici. Malgré les chaises vides et le fait que nous sommes avocats, nous ne pouvons pas nous asseoir ! »
 
Les avocats ont continué à critiquer la position peu neutre de la cour, et le président du tribunal a déclaré : « Je ne suis pas neutre », ce qui a provoqué des tensions dans la salle.
 
Le président du tribunal a accordé une pause de 10 minutes à l’audience parce que la députée HDP Ayse Acar Basaran a « perturbé l’audience » lorsqu’elle a protesté contre le président du tribunal.
 

Via ANF

Image Agence Mezopotamya

TURQUIE: Poursuites judiciaires contre 170 signataires de la « lettre d’Afrin »

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Turquie – L’ancien député de l’AKP et défenseur des droits humains, Ahmet Faruk Ünsal fait partie des 170 personnes contre lesquelles une enquête judiciaire a été lancée pour une lettre envoyée aux députés contre l’opération d’Afrin. Ahmet Faruk Ünsal et son épouse Fatma Bostan Ünsal ont été interrogés dans le cadre de l’enquête.

S’adressant à Bianet, Faruk Ünsal a indiqué que le Bureau du Procureur avait lancé l’enquête en se basant sur l’information de la chaîne pro gouvernementale A Haber, il y a 11 mois, plutôt que sur le contenu de la lettre elle-même. (…)

« Nous avons signé la lettre parce que nous sommes pour la paix, la vie »

Lors de son interrogation, on a demandé à Ünsal « s’il avait signé la lettre sur instruction et qui l’avait envoyée et organisée »Ünsal a répondu :

« Nous avons déclaré qu’en tant que défenseurs des droits humains, nous avons signé cette lettre parce que nous pensions que la guerre allait entraîner la mort et la destruction de civils et répandre la haine et l’hostilité parmi les peuples. Nous avons dit que nous l’avons signé parce que nous sommes du côté de la vie et de la paix. »

Ahmet Faruk Ünsal a également souligné que  » l’enquête ouverte contre eux est apparue comme l’un des exemples les plus intéressants et les plus tragiques de l’imbrication entre médias, pouvoir politique et bureaucratie judiciaire en Turquie « .

4 personnes ont été interrogées jusqu’à présent

Dans le cadre de l’enquête lancée contre les 170 signataires de la lettre d’Afrin, Salman Kaya, Yakın Ertürk, Fatma Bostan Ünsal et Ahmet Faruk Ünsal ont été interrogées à ce jour. Les signataires sont accusés de « propagande en faveur d’une organisation terroriste » au sens de l’article 7/2 de la loi antiterroriste.

Que disait la lettre ?

La lettre envoyée aux députés des différents partis politiques – AKP (315), CHP (135), HDP (59) et MHP (35) – dit ceci :

« Nous, les citoyens soussignés, vous appelons au nom de millions de personnes pour l’autorité et la responsabilité que vous avez dans vos mains. Nous voulons la paix et le calme dans notre pays et notre région, pas la guerre. Nous croyons que la meilleure façon de protéger nos frontières et de ne pas faire face à une menace pour notre survie est l’amitié réciproque et le renforcement des relations de voisinage. Nous savons par expérience que notre sécurité sera assurée non pas par des milliards dépensés en armes ou en vies de jeunes ou par une guerre qui laissera des dizaines de milliers de familles sans foyer, mais par des négociations et des collaborations réciproques, et que cela est possible.

Nous savons qu’une intervention armée à Afrin, qui est le territoire de la Syrie et ne constitue pas une menace pour la Turquie, n’apportera pas à notre pays la paix et la sécurité, mais des problèmes plus graves, la dévastation et l’angoisse, et que cela blessera profondément nos citoyens kurdes.

Dans l’état actuel des choses, où même la présence militaire d’États étrangers qui ont fait du Moyen-Orient un enfer de guerres par procuration est une violation du droit international, une intention et des mesures visant à rejoindre leurs rangs ne feront que conduire notre pays à la déception et causer des pertes sociales, politiques, économiques et humanitaires qui resteront irréparables pour des décennies.

Avec notre identité et nos responsabilités en tant que citoyens, et avec notre peuple et notre histoire en tant que témoins, nous vous avertissons, vous, les détenteurs de l’autorité, et vous exhortons à nous écouter et à agir avec bon sens, à arrêter immédiatement la guerre et à résoudre le problème par le dialogue. »

170 signataires

Abdullah Demirbaş, Fatma Bostan Ünsal, Nimet Tanrıkulu, Abdülbaki Erdoğmuş, Ferhat Tunç, Nimet Yardımcı, Ahmet Aykaç, Fethiye Çetin, Nur Bekata Mardin, Ahmet Faruk Ünsal, Fidan Eroğlu, Nurcan Baysal, Ahmet İnsel, Fikret Ünlü, Nurhan Keeler, Ahmet Özdemir Aktan, Füsun Ertuğ, Nurten Ertuğrul, Ahmet Tonak, Genco Erkal, Olga Hünler, Akın Birdal, Gençay Gürsoy, Onur Hamzaoğlu, Ali Bilge, Gonca Gül Gedikoğlu, Orhan Alkaya, Ali Haydar Konca, Gönül Saray, Orhan Silier, Ali Uçansu, Gülriz Sururi, Oya Baydar, Arzu Başaran, Gülseren Onanç, Ömer Faruk Gergerlioğlu, Aslıhan Karabacak Calviello, Gülten Kaya, Ömer Laçiner, Aydın Arı, Gürhan Ertür, Ömer Madra, Aydın Selcen, Hacer Ansal, Özgün E. Bulut, Aynur Özuğurlu, Halil Ergün, Özgür Müftüoğlu, Ayşe Erzan, Hasan Cemal, Pınar Kılıçer, Ayşe Hür, Hasip Kaplan, Rakel Dink, Ayşe Nur Doksat, Hıdır Işık, Rıfat Yüzbaşıoğlu, Ayşegül Devecioğlu, Hüda Kaya, Salman Kaya, Ayten Yıldırım, Hürriyet Karadeniz, Savaş Demirci, Bahattin Yücel, Hüsamettin Cindoruk, Sefa Feza Arslan, Baki Tezcan, Hüseyin Ayrılmaz, Sema Kaygusuz, Baskın Oran, Hüsnü Okçuoğlu, Semih Bilgen, Belgin Koç, İhsan Eliaçık, Semih Gümüş, Beyza Üstün, Kıvanç Ersoy, Semra Somersan, Binnaz Toprak, Kumru Toktamış, Serhat Baysan, Burhan Sönmez, Kuvvet Lordoğlu, Servet Demir, Bülent Utku, Lale Mansur, Simten Coşar, Celal Korkut Yıldırım, Lati Akyüz, Suavi, Celalettin Can, Levent Tüzel, Suna Uluçınar Aygün, Cem Mansur, Mebuse Tekay, Süleyman Çelebi, Cem Özatalay, Mehmet Rasgelener, Şahika Yüksel, Cengiz Arın, Mehmet Rauf Sandalcı, Şanar Yurdatapan, Ceren Şengül, Melehat Kutun, Şebnem Korur Fincancı, Cihangir İslam, Melek Taylan, Tahsin Yeşildere, Defne Asal, Meral Camcı, Taner Akçam, Deniz Türkali, Meryem Koray, Tarhan Erdem, Deniz Yonucu, Mete Çetik, Tarık Ziya Ekinci, Dilek Gökçin, Mine Gencel Bek, Tatyos Bebek, Ece Temelkuran, Muammer Keskin, Tebesssüm Yılmaz, Ekrem Baran, Muhammed Salar, Tilbe Saran, Elif Sandal Önal, Murat Belge, Tuna Altınel, Emine Uşaklıgil, Murat Çeyişakar, Tümay İmre, Engin Sustam, Murat Morova, Ufuk Uras, Erdal Kalkan, Mustafa Altıntop, Ümit Kıvanç, Erdoğan Aydın, Mustafa Paçal, Ümit Özgümüş, Erol Katırcıoğlu, Muzaffer Kaya, Viki Çiprut, Ersin Salman, Nadire Mater, Yakın Ertürk, Ertuğrul Günay, Nalan Erbil, Yasemin Bektaş, Ertuğrul Mavioğlu, Nazan Aksoy, Zehra Kabasakal Arat, Ertuğrul Yalçınbayır, Nazar Büyüm, Zelal Ekinci, Esra Arsan, Necmiye Alpay, Zeynep Oral, Esra Mungan, Nesrin Nas, Zeynep Tanbay, Eşref Erdem, Nesteren Davutoğlu, Zişan Kürüm, Fadıl Öztürk, Neşe Erdilek, Ziya Halis, Fadime Gök, Neşe Yaşin, Zülfü Livaneli, Fahrettin Dağlı, Nil Mutluer.

Bianet

 

Halte à la nouvelle agression turque contre les Kurdes de Syrie

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PARIS – Dans un communiqué, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel condamne les menaces du président turc Erdogan qui a déclaré aujourd’hui qu’ils allaient lancer une opération militaire contre les régions syriennes de l’Est de l’Euphrate.
 
Voici le communiqué de Fabien Roussel :
 
« Le président turc, R.T. Erdogan, vient d’annoncer l’imminence d’une vaste offensive militaire, à l’Est de l’Euphrate, contre les Kurdes de Syrie.
 
L’agression qui se prépare, après celle d’Afrin, vise à briser l’expérience démocratique, pacifique et progressiste des kurdes qui ont été, sur le terrain, la principale force contre l’État islamique.
 
Une telle décision n’a pu être prise sans contact auprès des commandements militaires de la Russie et surtout des Etats-Unis : Washington espère-t-elle permettre à l’OTAN de reprendre pied en Syrie en cautionnant l’expansionnisme d’Ankara ?
 
La France, l’Union européenne et les instances internationales doivent d’urgence agir afin d’empêcher de nouveaux crimes de guerre.
 
Le PCF exprime ma solidarité avec les Kurdes de Syrie et condamne cette nouvelle déclaration de guerre du régime dictatorial turc.
 
J’appelle solennellement la France à saisir immédiatement le Conseil de sécurité de l’ONU pour placer le Rojava sous protection internationale et mettre un terme aux politiques criminelles et illégales de la Turquie.
 
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF,
 

Paris, le 12 décembre 2018. »

Photo via Delal

TURQUIE: Plus de 600 prisonniers en grève de la faim dans 117 prisons

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TURQUIE – DİYARBAKIR- La grève de la faim de 600 prisonniers dans 117 prisons a commencé il y a 16 jours.

 
L’avocat Bünyamin Şeker a déclaré que les 6 prisonnières femmes de Elazığ qui en sont à leur 40ème jour de grève de la faim se trouvent dans un état critique.
La grève de la faim à durée indéterminée a commencé le 27 novembre pour protester contre l’isolement du leader kurde du PKK Abdullah Öcalan. Une autre de la faim à durée indéterminée de 6 femmes détenues a commencé à Elazığ est à son 40e jour.
La coprésidente du DTK et députée du HDP Hakkari, Leyla Güven est à son 35e jour de grève de la faim. A ce jour, il y a plus de 600 détenus dans 117 prisons turques en grève de la faim malgré tous les efforts pour y mettre fin.
Le responsable de l’association des juristes libertaires (ÖHD) l’avocat Bünyamin Şeker a parlé à l’agence Mezopotamya et a déclaré : « La politique et la solution sont maintenant bloquées en Turquie, aucune solution n’est développée.
Les grèves de la faim en rotation pour une période indéterminée vont évoluer vers un niveau supérieur. »
 

L’avocat Şeker qui a souligné que les 6 femmes détenues à Elazığ étaient dans un état critique et a ajouté : « Nous avons appris que les grévistes de la faim ne reçoivent pas les vitamines dont elles ont besoin pour survivre. Nous avons vu les 6 femmes détenues à Elazığ et nous avons constaté qu’elles souffraient d’hypotension artérielle et qu’elles avaient perdu beaucoup de poids. »

L’avocat Şeker souligne que non seulement ils n’ont pas accès aux médicaments et autres choses dont les grévistes de la faim ont besoin, mais qu’ils ne peuvent pas non plus trouver une autorité pour y répondre. L’avocat Şeker a ajouté que les prisonnières en grève de la faim étaient maintenues en isolement.

 

Via l’Agence Mezopotamya

TURQUIE: 95 arrestations en 10 jours : La police terrorise les Kurdes avec un pouvoir illimité

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TURQUIE – URFA – 14 des 95 Kurdes détenus ces 10 derniers jours ont été arrêtés à Urfa. 47 Kurdes sont toujours en détention. Le député HDP d’Urfa, Ömer Öcalan a réagi à la répression policière en déclarant : « La police terrorise la ville. Un policier de 25 ans, doté d’un pouvoir illimité, viole tous les droits librement et sans conséquences. »

95 membres des Mères de la paix et du Mouvement kurde des femmes libres (TJA) ont été arrêtées en 10 jours dans les locaux du Parti démocratique des peuples (HDP) et celui du parti kurde DBP (Demokratik Bölgeler Partisi) à Urfa; Amed, Van et Batman. 14 personnes ont été arrêtées avec l’accusation d’être membre d’une organisation illégale [kurde]. 47 personnes sont toujours en détention. Le parlementaire du HDP, Urfa Ömer Öcalan a souligné que les opérations sont menées dans le seul but d’entraver la campagne électorale pour les élections locales du mars 2019. Öcalan a également indiqué que le seul parti capable de résister à la politique oppressive de l’AKP était le HDP et que le gouvernement faisait tout son possible pour éliminer le HDP avec les arrestations et autres tactiques oppressives.

Öcalan a déclaré qu’il s’est entretenu avec les autorités au sujet des raids contre les locaux du HDP, a ajouté : « Le gouvernement a prétendu qu’ils n’étaient pas au courant de ces attitudes de la police. La police d’Urfa terrorise la ville. Un policier de 25 ans, dotée d’une autorité illimitée, viole tous les droits librement et sans conséquences. » Öcalan soulignant que le pays s’était transformé en un Etat policier, a déclaré : « Nous ne céderons pas à cette oppression. Quoi qu’ils fassent, nous résisterons. Et nous gagnerons. »

 

Via l’agence Mezopotamya

Selahattin Demirtaş : J’ai failli me retrouver dehors

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TURQUIE – L’ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtaş, qui est derrière les barreaux depuis le 4 novembre 2016, a commenté les récents développements dans le pays à travers une série de tweets.
 
Sur le verdict de libération prononcé par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) concernant son arrestation le 20 novembre, Demirtaş a déclaré en plaisantant : « Dieu m’en préserve, j’ai failli finir dehors ».
 
La Cour européenne des droits de l’homme a rendu son verdict en appel concernant Demirtaş et a ordonné sa libération en déclarant que « toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour mettre fin à sa détention provisoire ». Quelques jours après la décision, une cour d’appel turque a confirmé la peine de 56 mois de prison infligée à Demirtaş dans une autre affaire.
 
Le politicien kurde a également appelé les jeunes et les femmes à se porter candidats aux élections municipales. Le 31 mars, des élections municipales auront lieu en Turquie.
 
Demirtaş a également rappelé qu’il sera présent à l’audience de l’affaire le concernant, qui aura lieu demain (12 décembre).
 
Ils sont venus en prison pour se remonter le moral
 
Certains de ses messages publiés sur Twitter sont :
 
*Bonjour les amis, comment allez-vous ? Bien sûr, je ne le demande pas juste pour le plaisir de la conversation. Vraiment, comment allez-vous ? Aujourd’hui, j’entends la réponse « Comment pouvons-nous être biens ? Tout s’aggrave de jour en jour » très souvent.
 
*Récemment, deux avocats, que je ne connais pas, sont venus me rendre visite. Ils dirent : « Nous nous ennuyons à mourir d’ennui. Nous sommes venus ici pour nous remonter le moral. J’ai demandé : « A Edirne ? » Ils répondirent : « Non, à la prison d’Edirne ».
 
* »Alors, la situation est si mauvaise dehors ? » J’ai demandé. « Tu sais… » ils ont dit. Puis j’ai dit : « Et si on restait ici ? Je peux arranger deux petites cellules pour vous. » Vous devriez voir à quel point ils étaient ravis. Mais, bien sûr, je plaisantais. Comment puis-je obtenir une place dans la prison s’il n’y en a pas ?
 
Il est très difficile d’aller en prison, même pour les députés
 
*Même en tant que députés, nous avons travaillé très dur pour entrer en prison. L’autre jour, nous avons reçu une notification de la Cour européenne des droits de l’homme disant « évacuez immédiatement là-bas ». Heureusement, le gouvernement est intervenu et a empêché l’évacuation. Dieu m’en préserve, j’allais presque finir dehors.
 
*Et alors la justice du palais a rapidement arrangé un acte de multipropriété pour nous. Nous avons garanti notre place ici même si c’est pour quatre ans et huit mois. C’est l’époque du « chacun pour soi ».Vous ne faites rien pour y entrer, et après vous gémissez : « Pourquoi ils ne nous mettent pas dedans ? »
 
Ne soyez pas si pessimiste, de nouvelles prisons sont construites
 
*Mais soyez pas si pessimiste. J’ai entendu dire que 228 nouvelles prisons seront construites jusqu’en 2023. J’espère que chacun d’entre vous y arrivera d’une façon ou d’une autre. Même si vous n’entrez pas, ne perdez pas espoir, nous avons des élections municipales à venir. Votez pour AKP, vous serez définitivement à l’intérieur.
 
*Je lance un appel aux femmes et aux jeunes pour qu’ils présentent des candidatures aux mairies et aux conseils municipaux afin de bâtir la démocratie à l’échelle locale. Ayez confiance en vous, faites preuve de courage moral, ne pensez pas que « Personne ne nous donnera une mission ».
 
*D’ailleurs, je serai à l’audience à Sincan, Ankara, le 12 décembre. Mon adresse postale est la même : Prison d’Edirne Type-F.
 

Un ancien prisonnier politique kurde qui a fui l’Iran porté disparu en Turquie

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ROJHILAT / IRAN – Ibrahim Khalidi, un ancien prisonnier politique qui avait dû quitter l’Iran fin juin à cause des pressions de la sécurité iranienne, a disparu en Turquie depuis 3 mois et il n’y a toujours pas d’information sur son sort.
 
Cet étudiant avait été arrêté lors d’une manifestation à Orumiyeh l’année dernière et libéré le 27 mai 2018 contre le payement d’une caution. Il a fui à l’étranger à la fin du mois de juin en raison du harcèlement répété du bureau du renseignement d’Orumiyeh. Cependant, il a disparu en Turquie après un certain temps.
 
«À son arrivée en Turquie, Ibrahim Khalidi a passé quelque temps dans la ville de Van. Il devait se présenter prochainement au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Ankara. Aucune information n’est disponible sur son sort depuis 3 mois », a déclaré un membre de la famille de Khalidi lors d’un entretien avec KHRN.
 
Ibrahim Khalidi, étudiant en biologie à l’université Payam Noor d’Oshnavieh et employé du service des urgences d’Oshnavieh, a été arrêté le 14 décembre par les forces de sécurité lors de la manifestation à Orumiyeh et transféré au bureau du renseignement.
 
Après deux semaines d’interrogatoire au centre de détention des services de renseignements, il a été transféré à la prison centrale d’Orumyeh.
 
En janvier, il avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement pour «avoir agi contre la sécurité nationale en participant aux manifestations d’Orumiyeh» par la deuxième chambre du tribunal révolutionnaire d’Orumyeh. Le 17 mai, la cour d’appel d’Orumiyeh réduisit cette peine à trois ans.
 
Le 26 mai, le juge a accordé à cet étudiant kurde une libération provisoire de la prison moyennant une lourde caution de 200 millions de Tomans jusqu’à l’expiration de sa peine de trois ans d’emprisonnement.
 
Via KHRN

TURQUIE : 14 femmes en grève de la faim arrêtées à Van

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TURQUIE – VAN – Après les arrestations de 50 femmes grévistes d’hier à Batman et Amed, 14 autres femmes, membres des Mères de la paix et du TJA qui avaient entamé une grève de la faim pour demander la fin de l’isolement imposé au leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan, ont été arrêtées à Van aujourd’hui.
 
La police a effectué une descente à 05h00 ce matin contre la grève de la faim. Des activistes et des mères de la paix, Tevgera Jinên Azada (TJA – Le mouvement des femmes libres), ont lancé une grève de a faim à Van pour soutenir la coprésidente de la DTK et députée de HDP, Leyla Guven en grève depuis 34 jours aujourd’hui pour exiger la fin de l’isolement imposé à Abdullah Öcalan.
 
Les femmes arrêtées ont déclaré qu’elles maintiennent leur grève de la faim même en captivité.
 
Ceux qui pensent qu’ils vont nous intimider avec la garde à vue devraient regarder l’histoire de la lutte des femmes
 
En réaction aux arrestations des femmes grévistes, la députée du Parti démocratique des peuples (HDP), Ayşe Acar Başaran a déclaré « Ceux qui pensent qu’ils vont nous intimider avec la garde à vue devraient regarder l’histoire de la lutte des femmes ! » lors de la déclaration du Groupe de femmes parlementaires du HDP concernant les attaques policières contre les femmes qui sont en grève de la faim.
 
Via ANF et HDP
 
Image Mezopotamya Ajansı

La question écologique : La base du confédéralisme démocratique

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« Une société ne peut pas être démocratique envers les minorités ethno-religieuses ou être vraiment progressiste en matière de genre si elle ne peut d’abord et avant tout démontrer un respect intégral et profond pour notre terre commune. »
 
La guerre en cours contre Daesh au Rojava (Kurdistan occidental) a porté les Kurdes et leur lutte pour l’autonomie et la liberté au devant de la scène internationale comme jamais auparavant. Beaucoup d’attention a été accordée au concept du confédéralisme démocratique, à la bravoure des unité de protection féminines YPJ dans la lutte contre Daesh, aux institutions démocratiques en construction, à la création des Forces démocratiques syriennes, et au multiculturalisme. Mais un domaine qui a suscité beaucoup moins d’attention relative a été le pilier écologique du modèle démocratique qui naît au Rojava.
 
Des trois piliers du confédéralisme démocratique – la démocratie radicale, la libération des sexes et la durabilité écologique – je dirais que ce dernier est le plus crucial et qu’il jette les bases d’une société véritablement démocratique, inclusive et égalitaire. Une société ne peut être démocratique à l’égard des minorités ethno-religieuses ou véritablement progressiste sur le plan du genre si elle ne peut d’abord et avant tout démontrer un respect intégral et profond pour notre terre commune.
 
Les conséquences environnementales des aspirations libérationnistes des Kurdes ont été dévastatrices. Tout comme les régimes colonialistes en question ont utilisé la violence sexiste comme une forme de contrôle des aspirations politiques kurdes, la terre a attiré des politiques violentes similaires. C’est pourquoi la revitalisation de l’environnement, l’abandon conscient des méthodes capitalistes de l’agriculture et de l’élevage et l’adoption d’une approche écologiquement durable de la terre ont de multiples significations pour les Kurdes. La terre comme lieu de résistance, comme moyen d’auto-préservation politique et idéologique, comme symbole clair de l’alternative au fascisme de la mentalité étatiste moderne et de son anéantissement et effacement de la riche mosaïque culturelle existant sur son territoire. Pour cette raison, la marque de l’adhésion réelle du Rojava à la démocratie, en fin de compte, sera prouvée dans son respect et sa mise en œuvre de la durabilité écologique.
 
Pour les Kurdes, comme pour la plupart des peuples autochtones dépossédés et apatrides, le lien avec la terre et la protection de l’environnement a une identité, une signification historique et idéologique supplémentaire. Il est donc naturel que l’importance de la durabilité écologique ait émergé dans le contexte kurde dans le modèle actuel du confédéralisme démocratique en pratique au Rojava.
 
Chaque année, dans tout le Kurdistan, vous avez une combinaison de « calamités » étatiques : des bombardements de l’artillerie iranienne aux frappes aériennes turques, aux feux de forêt délibérés allumés par les forces militaires de ces régimes, au meurtre des animaux des pauvres kolbars kurdes vivant de la contrebande à travers les « frontières » du Kurdistan, aux milliers d’hectares de vergers, aux milliers d’animaux tués, aux oliviers et pistachiers arrachés à Kobane sous Daesh, aux dommages permanents des oliviers anciens à Afrin – les régions kurdes ont subi toute la gamme des violences fascistes. De plus, tout comme les Talibans ont détruit d’anciens temples bouddhistes de Bamiyan en Afghanistan et Daesh a détruit le site du patrimoine mondial de l’Unesco de Palmyre, y compris le temple de vieux de 2000 ans, un gouvernement turc islamo-fasciste a mis en œuvre le même modèle pour les terres et monuments kurdes, dont l’explosion du temple d’Hasankeyf au Nord Kurdistan (sud-est de la Turquie), qui a 12 000 ans d’histoire et celui d’Ain Dara à Afrin, qui a 3 000 ans. La même mentalité perverse a également vu des milliers de tombes kurdes bombardées et détruites par la Turquie.
 
Historiquement, la nature des mouvements de libération kurdes a été telle que l’environnement, des chaînes de montagnes de Zagros à Qandil, en passant par Halgord et Shaho, a servi de barrière naturelle contre les politiques oppressives imposées par les régimes de la région. Des Peshmergas au PKK, les montagnes et le terrain du Kurdistan ont été utilisés pour mener des attaques de guérilla et des guerres contre les régimes occupants. Mais c’est précisément pour cette raison que les montagnes et les vallées protectrices du Kurdistan ont également été la cible de politiques d’assimilation, de lutte contre l’insurrection et de nettoyage ethnique.
 
Dans les années 1980-1990 seulement, en Turquie et en Irak, plus de 10 000 villages kurdes ont été détruits, évacués sous la menace militaire et rasés. En Turquie, entre 1991 et 1995, plus de 5 000 villages ont été détruits dans l’intention de transformer fondamentalement la société et la culture kurdes et d’éliminer une importante base de soutien pour la guérilla du PKK. De même en Irak, le régime de Saddam a mis en œuvre la même politique de nettoyage ethnique au cours de sa célèbre campagne Al Anfal, ainsi qu’au cours de la guerre Iran-Irak de 1980-1988 dans laquelle les Kurdes d’Irak ont combattu son régime. Des milliers de villages ont été rasés et des centaines de milliers de personnes, y compris des non-Kurdes comme les Assyriens, ont été déplacées ou assassinées.
 
Ces politiques de destruction de l’environnement et de contrôle spatial ont été délibérées, systématiques et cohérentes dans les quatre régions du Kurdistan. La domination, le contrôle et le rasage méthodique du terrain naturel au Kurdistan implique une mentalité patriarcale, capitaliste et fasciste d’assimilation et de destruction de la culture, de l’identité et de l’histoire kurdes ainsi que de ceux qui partagent la terre avec eux. Il s’agit d’une tentative de sectionner le cordon ombilical essentiel entre les Kurdes et la terre, considéré comme fondamentalement lié aux idées kurdes de liberté, de démocratie et de coexistence collective. De même, malgré la guerre et les capacités militaires croissantes des régimes en question, les montagnes continuent de protéger les guérilleros affiliés au KCK (PKK, PYD, PJAK) et les forces peshmerga dans la région. Malgré les progrès de la technologie et de la guerre, le capitalisme n’a pas encore vaincu le terrain et les montagnes de la région et ils demeurent un important site de résistance, tant sur le plan physique que métaphorique. Tant qu’il y aura des montagnes, les Kurdes sauront qu’un refuge sûr est accessible.
 
C’est pourquoi la protection de l’environnement, l’investissement dans des pratiques écologiques et durables et l’adoption de cette mentalité comme partie intégrante de la liberté individuelle et collective devraient être un concept fondamental pour tous les Kurdes. Ce n’est pas seulement une autre forme de résistance, une autre forme d’autoprotection, de sécurité, mais aussi une autre forme de maintien de la continuité de la mosaïque des cultures kurdes. C’est aussi un rappel que la lutte contre les forces fascistes et la lutte pour la survie des opprimés et des opprimés peuvent être menées sur plusieurs fronts. Elle peut prendre la forme non seulement d’une autoprotection militaire, mais aussi de la formation d’institutions démocratiques de base et d’organisations de la société civile. Naturellement, cette protection ne peut pas impliquer une possession patriarcale et chauvine de la terre, mais plutôt une sensibilité organique, respectueuse, courageuse et révolutionnaire envers la terre partagée comme une représentation non seulement de l’amour de soi pour les opprimés, mais de l’amour communautaire et de la coexistence démocratique.
 
Auparavant, le Rojava avait subi des dommages écologiques dévastateurs sous le régime d’Assad, ce qui rend leur tentative de renaissance écologique d’autant plus remarquable. Sous la domination de Damas, des milliers d’hectares de forêts anciennes ont été coupés pour faire de la place aux entreprises d’Etat capitalistes en mettant en œuvre la production de blé. En conséquence, à ce jour, près de 70% de la production agricole syrienne provient des régions septentrionales englobant le Rojava. De même, au cours des années 1960 à 1980, une série de politiques d’arabisation et d’assimilation baasistes, de confiscations de terres et de remaniements ethniques ont eu lieu. Les ressources en eau ont été redirigées vers des zones dominées par les Arabes, tandis que les terres, les fermes, le bétail et les vergers ont été remis à des familles arabes transportées d’autres parties de la Syrie pour s’approprier les terres kurdes. De même, dans le cadre des politiques délibérées du régime, l’assainissement, l’urbanisme et les infrastructures nécessaires n’ont jamais été mis en place dans les régions du nord comme un moyen délibéré de maintenir le sous -développement économique et donc de contrôler les aspirations kurdes.
 
Compte tenu de cette histoire et de l’impact de la guerre sur Daesh, ainsi que des frappes aériennes et des bombardements continus de la Turquie autour des régions africaines, il était essentiel que la terre soit ravivée non seulement comme un symbole vivant de cette alternative, mais aussi comme un moyen d’assurer la sécurité alimentaire dans une région soumise à un embargo massif de la Turquie.
 
En conséquence, des dizaines de coopératives agricoles ont vu le jour, dont beaucoup sont dirigées par des femmes ou des villages. À Kobanê, sous l’égide de mon ONG Hevi Foundation en 2017, nous avons recueilli plus de 15 000 $ de dons qui ont été remis à la municipalité, qui a ensuite acheté des jeunes arbres cultivés localement pour les planter dans la ville. L’idée derrière ce projet était que chaque arbre représenterait un martyr dont le nom serait placé à côté de l’arbre. La famille du martyr serait responsable de l’entretien et de la croissance de l’arbre, de son arrosage, etc. Tout ce qui se faisait à Kobanê et au Rojava avait un sens idéologique significatif. La plantation des arbres représentait un lien entre la communauté, ceux qui avaient le plus sacrifié et la notion de libération ; une libération qui vivait physiquement et métaphoriquement à travers les jeunes arbres nouvellement plantés.
 
Cependant, l’élément écologique a toujours pris du recul à la lumière de la guerre et des invasions en cours dans la région du Rojava. Au milieu de l’année 2015, dans le cadre de notre travail sous l’égide du conseil de reconstruction de Kobanê, chargé de reconstruire la ville détruite, nous avons discuté de l’importance des panneaux solaires pour remédier au manque d’électricité, mais nous avons été limités par le manque de fonds, la fermeture des frontières et la nécessité de fixer des priorités. Le 26 décembre 2015, le barrage de Tishrine était libéré et nous avons finalement eu l’occasion de retourner l’électricité à la ville. Malgré les immenses dégâts subis par les lignes électriques, moins d’un mois plus tard, Kobanê avait l’électricité. Cependant, les barrages hydroélectriques sont fortement tributaires de l’eau en amont de la rivière, contrôlée par la Turquie. Utilisant l’eau comme une arme, la limitation délibérée du débit de l’Euphrate a été une politique régulièrement adoptée par le régime d’Erdogan.
 
La mise en œuvre du processus de durabilité écologique n’a pas non plus été facile ni harmonieuse. De l’absence d’assainissement causant des dommages massifs aux systèmes d’approvisionnement en eau, à la mauvaise gestion des déchets, à l’absence d’une mentalité de recyclage engagée – sans parler des installations – aux centaines de puits d’eau creusés et à leur impact sur le bassin, les problèmes écologiques restent considérables. De même, des centaines de chiens et de chats errants erraient dans les tas d’ordures et se déplaçaient en meute à l’intérieur des villes, causant d’autres problèmes d’hygiène et d’assainissement. Au début, beaucoup de ces animaux ont dû être abattus car beaucoup avaient survécu pendant la guerre contre les cadavres. Ces problèmes persistent non pas parce que le Rojava n’a pas une conscience écologique durable, mais plutôt parce que la région est en proie à des conditions de guerre, que la guerre avec DAESH se poursuit, que l’économie a été gravement endommagée par l’embargo et que des décisions difficiles doivent être prises quotidiennement en matière de ressources, d’expertise, de matériel et de fonds. En tant que tel, le soutien international, l’expertise et les dons sont essentiels pour aider le Rojava à porter ce fardeau.
 
Je me souviens de la première fois que j’ai vu du bétail à Kobanê fin 2015. Les moutons erraient sur la colline de Mishtanur, le son de leurs cloches retentissant mélodiquement au petit matin alors que le soleil se levait sur la ville libérée. Une partie de mon travail à la Commission de reconstruction de Kobanê consistait à documenter le processus de reconstruction ; pour moi, ce moment était tout aussi important que la reconstruction des écoles et des routes. J’ai pris des photos. Je me sentais émue, même si je voulais rire de moi-même pour avoir pris des photos d’une scène aussi ordinaire qu’un troupeau de moutons. Cela représentait vraiment le retour de la vie à Kobanê.
 
A l’époque, nous ne savions pas que le même sort attendait la région d’Afrin sous l’invasion turque, soutenue par Daesh, l’Armé syrienne libre (ASL) et d’autres djihadistes soutenus par Ankara (Al-Qaida / Al-Nosra, etc.). Des milliers d’hectares de forêts et de vergers ont été détruits. Les oliviers, qui étaient sacrés et représentaient le lien du peuple avec la terre, ont été coupés par milliers. Les militants écologistes internationaux sont restés en grande partie silencieux à ce sujet.
 
Pour nous, Kurdes, la préservation de l’environnement n’est pas seulement une préoccupation éthique comme c’est le cas dans la plupart des sociétés privilégiées. La destruction de l’environnement fait partie des crises existentialistes systématiques en cours liées à la perte de la culture, de la langue et de l’histoire. La plupart des Kurdes s’intéressent vivement à la durabilité de l’environnement et tout internationaliste désireux d’apporter son aide doit d’abord comprendre l’histoire complexe susmentionnée des Kurdes et leur lien avec la terre. Une fois cette compréhension acquise, la solidarité peut être réalisée plus efficacement et les connaissances peuvent être partagées de manière pédagogique par les deux parties. Après tout, la révolution écologique du Rojava est un exemple vivant d’un modèle alternatif qui doit survivre et prospérer, non seulement pour les Kurdes, mais pour le monde entier.