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25 barreaux d’avocats réunis pour Hasankeyf : Faisons vivre l’histoire !

TURQUIE / BAKUR – Les présidents de 25 barreaux se sont réunis à Hasankeyf à l’appel du barreau de Batman pour demander la suspension du projet du barrage Ilisu qui engloutira la ville kurde vieille de 12 000 ans et le bassin du Tigre qui l’entoure.
 
La ville antique d’Hasankeyf, vieille de 12 000 ans, et la vallée du Tigre seront engloutis si le réservoir du barrage d’Ilısu, dont la construction a été achevée en mai, commence à se remplir.
 
Un autre appel a été lancé contre le remplissage d’eau du barrage, cette fois par les barreaux de 25 provinces, dont Aydın, Antalya, İzmir, Tekirdağ, Tekirdağ, Kırklareli, Yalova, Diyarbakır, Bursa, Urfa et Mardin.
 
Les présidents des barreaux se sont réunis à Hasankeyf avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Faisons vivre l’histoire, l’humanité, Hasankeyf et le Tigre » et « Laissez le Tigre couler librement ».
 
Abdülhamit Çakan, président du barreau de Batman, a lu une déclaration, disant que sauver Hasankeyf était possible.
 
« Hasankeyf est un lieu où les civilisations se croisent et se rencontrent. Bien qu’il ait été déclaré site archéologique protégé, aucune des mesures nécessaires pour le protéger et le transmettre aux générations futures n’a été prise.
 
Les experts en fouilles estiment qu’environ 10% seulement des fouilles pourraient être effectuées et que 50, voire 70 ans suffiraient à peine à mettre au jour les vestiges archéologiques.
 
Bien que tous ces éléments soient connus, Hasankeyf doit être sacrifié pour le projet de barrage et de centrale hydroélectrique Ilısı, dont la durée de vie peut être de 50 ans au maximum. Aucune convention ou loi internationale n’a été prise en considération lors de la construction du projet Ilısu. Le projet ne fait même pas l’objet d’un rapport d’évaluation d’impact environnemental.
 
Par la présente, nous interpellons toutes les autorités de ces terres anciennes, nous attendons d’elles qu’elles prennent des mesures pour sauver Hasankeyf et la vallée du Tigre. »
 
Bianet

Plus d’un million de mines terrestres de l’armée turque au Kurdistan

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TURQUIE / BAKUR – Après la mort horrible d’Ayaz Güloğlu (8 ans) et de Nupelda Güloğlu (4 ans), deux frère et sœur à Dersim, la présence des mines terrestres et du matériel militaires disséminés au Kurdistan s’est rappelée comme une triste réalité aux Kurdes des régions concernées.
 
Ayaz et Nupelda ont perdu la vie dans l’explosion d’un engin militaire, le 15 juillet, dans le village de Çakılyayla, à Ovacık (province de Dersim).
 
Selon les données du ministère turc de l’Intérieur, entre 1984 et 2009, 1 269 personnes ont perdu la vie à la suite d’explosion de mines terrestres et du matériel militaire. Au cours de la même période, 5 091 personnes ont été blessées. Selon l’Initiative pour une Turquie sans mines, plus d’un million de mines sont enfouies dans le sol.
 
Selon les chiffres de l’Initiative pour une Turquie sans mines, entre 2011 et 2017, 1 138 personnes ont perdu la vie ou sont devenues handicapées à la suite de l’explosion de mines terrestres et de « restes » de guerre ou d’explosifs.
 
On estime que le nombre de mines enfouies dans le sol est d’environ 1,4 millions.
 
Les villes où le plus grand nombre de mines sont posées sont Ağrı, Batman, Bingöl, Bitlis, Diyarbakır, Antep, Hakkari, Hatay, Iğdır, Kars, Mardin, Siirt, Urfa, Sirnak, Dersim et Van.
La première utilisation de mines en Turquie a commencé en 1956. Après cette date, des mines terrestres ont été posées dans le pays, notamment dans les zones frontalières, entre 1991 et 1998.
 

Le massacre de Suruç : L’interminable quête de justice et de vérité

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TURQUIE – Le 20 juillet 2015, DAECH a commis un attentat suicide à Suruç, tuant 33 jeunes rassemblés pour partir à Kobanê. Plus d’une centaine de personnes ont été blessées. Quatre ans après le massacre, les proches des victimes de Suruç sont toujours privés de de justice et de vérité.
 
À la suite de l’appel lancé par la Fédération des associations de jeunes socialistes (SGDF), 300 jeunes se sont réunis au Centre culturel Amara pour tenir une conférence de presse avant leur départ pour la ville kurde de Kobanê, de l’autre côté de la frontière.
 
Le voyage prévu à Kobanê devait être un acte de solidarité. Les jeunes voulaient apporter des jouets et de l’aide humanitaire à la ville détruite par l’Etat islamique.
 
Alors Abdurrahman Alagöz s’est fait exploser.
 
Quatre ans après le massacre de l’Etat islamique à Suruç, qui s’est déroulé sous le contrôle de la police et des services secrets turcs, les responsables de ce massacre n’ont toujours pas été inquiétés.
 
Depuis quatre ans, les survivants du massacre de l’Etat islamique à Suruç lutent pour que la justice soit rendue et font face à une répression continue. Au cours des quatre dernières années, des dizaines de personnes qui ont survécu à l’attaque ont été arrêtées, de même que leurs avocats. Les tombes des victimes ont également été profanés.
 
Le massacre de Suruç a marqué le début d’une période sanglante. Le président Erdoğan a tout fait pour dissimuler le fond du massacre. La vague d’arrestations qui a suivi le massacre n’a pas été dirigée contre l’Etat islamique, mais contre des membres du HDP et de SGDF. Des centaines de personnes ont été arrêtées et emprisonnées dans des dizaines de villes.
 
Le dossier d’enquête sur l’attaque a été placé sous confidentialité. Seulement 18 mois plus tard, des accusations ont été portées. L’accusation a requis 104 ans de prison pour Yakup Şahin, arrêté à Ankara lors de l’attaque du 10 octobre 2015, et Deniz Büyükçelebi et İlhami Ballı, qui se trouveraient en Syrie. Le procès a commencé 21 mois après l’attaque, le 4 mai 2017.
 
Le chef de la police, Mehmet Yapalal, a été condamné à une amende pour avoir révélé que le kamikaze était connu de la police qui s’attendait à une attaque.
 
Le 26 mars 2018, deux autres policiers ont été entendus au procès pour abus de pouvoir et négligence. Un des policiers accusés, Ali Koçak, qui est en garde à vue, a déclaré lors du procès que la police avait été informée de l’attentat-suicide et qu’elle n’avait pris aucune mesure. Le processus de trois ans n’a pas connu d’évolution positive.
 
Les commanditaires du massacre de Suruç sont encore flous. Les proches des victimes, les survivants, les témoins et les avocats sont constamment confrontés à des détentions et à des arrestations. Les avocats Özlem Gümüştaş, Sezin Uçar et les survivants blessés Havva Cuştan, İlke Başak Baydar, Mazlum Demirtaş, Koray Türkay et Ali Deniz Esen ont été arrêtés.
 
Afin d’intimider les membres de la famille réclamant justice, l’État turc a même laissé les victimes se faire attaquer. La tombe de Veysel Özdemir à Amed a été attaquée à deux reprises. Même la tombe d’Ece Dinç, âgée de vingt ans, a été attaquée par un groupe de 15 personnes et le drapeau rouge sur sa tombe a été brûlé.
 
La tombe du professeur d’anglais Süleyman Aksu à Yüksekova a été vandalisée. La maison de sa famille a également été détruite lors du couvre-feu à Yüksekova après le massacre et la famille a dû fuir.
 
Şennur Ayaz Ünlü, mère de Polen Ünlü, décédée des suites de l’attentat, est décédée d’une crise cardiaque en avril 2018, sans avoir vu justice rendue pour sa fille. Elle a été enterrée à côté de la tombe de sa fille.
 
Les survivants du massacre de Suruç continuent d’exiger justice et la vérité.
 

Le mot « Kurdistan » censuré de nouveau en Turquie

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TURQUIE – Le mot « Kurdistan » continue de donner des coliques à une frange de la société turque et à une partie de son élite. Après la censure du mot « Kurdistan » cité dans le livre « Onze minutes’ de Paulo Coelho par la maison d’édition turque CAN YAYINEVLERI, une autre maison d’éditions turque censure le « Kurdistan » dans le « Livre des voyages » d’Evliya Çelebi.

La maison d’éditions turque « Yapı Kredi Yayınları » vient de censurer le mot « Kurdistan » dans le « Livre des voyages » (Seyahatname) d’Evliya Çelebi écrit au XVIIe siècle.

Yapı Kredi Yayınlarıa a remplacé 4 fois le mot « Kurdistan » par « le pays des Kurdes » dans son édition… La censure a provoqué la réaction des lecteurs…

Evliyâ Çelebi a parcouru pendant 51 ans, l’Europe centrale, les Balkans, la Crimée, la Caucase, l’Anatolie, l’Égypte, l’Arabie l’empire ottoman. Ses notes de 6 000 pages ont été rassemblés dans 10 volumes publiés à l’époque en arabe.

https://www.gazeteduvar.com.tr/…/yapi-kredi-yayinlari-evl…/…

Connaissez-vous la très riche bibliothèque numérique kurde ?

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Si vous cherchez des ouvrages (livres, vidéos, disques…) sur les Kurdes et leur histoire, jetez un coup d’œil à la bibliothèque numérique très riche de l’Institut kurde.
 
Grâce à ses plus de 10 000 monographies, en 25 langues, sur les Kurdes, plusieurs dizaines de milliers de documents écrits, des collections de revues et de journaux, des photos, des vidéos, de cartes postales, d’affiches ainsi que des archives sonores et musicales, vous devriez trouver votre bonheur !
 
Le lien de la bibliothèque numérique kurde est ici

Pétition : Liberté pour le journaliste kurde malade Ziya Ataman

Une pétition adressée aux autorités turques demandant la libération du journaliste kurde Ziya Ataman vient d’être lancée.
 
Ziya Ataman a des problèmes de santé très graves nécessitant des soins urgents, mais les autorités turques les lui refusent. Ce journaliste, emprisonné depuis plus de 3 ans, est doublement puni par le pouvoir turc. Non seulement, il n’y a aucune preuve concret contre lui, mais, en plus, des soins de santé indispensables lui sont refusés. Si rien n’est fait, ce journaliste risque de payer de sa vie le crime qu’il a commis en couvrant l’actualité kurde en Turquie. (Pétition à signer ici)
 
Ziya Ataman était reporter stagiaire de l’agence de presse Dicle (DİHA), qui a été fermée en 2016 par un décret gouvernemental. Ataman a été arrêté le 10 avril 2016 et a écroué un jour plus tard en étant accusé « d’adhésion à une organisation [kurde] terroriste ».
 
Il a eu huit audiences au cours des 1 191 jours passés derrière les barreaux. La Cour constitutionnelle turque a rejeté sa demande de libération. Les juges et les procureurs qui l’ont jugé ont depuis été poursuivis dans le cadre d’une enquête contre le mouvement Guleniste accusé d’être derrière le putsch manqué de 2016.
 
Le délai maximum fixé pour son arrestation, qui est de deux ans puisqu’il s’agit d’une affaire examinée par un tribunal pénal, a été dépassé depuis longtemps. Mais il est toujours derrière les barreaux de la prison fermée à haute sécurité de Van. Il attend son prochain procès qui aura lieu le 24 septembre au tribunal pénal de Şırnak.
 
Barış Oflas, l’avocat d’Ataman, a déclaré qu’il avait commencé son métier de journaliste en distribuant les journaux Azadiya Welat et Özgür Gündem dans le district de Beytüşebap, dans la région kurde de sud-est.
 
« Son seul rêve était d’être journaliste. Il a été menacé à plusieurs reprises par la police. Ils voulaient qu’il ne distribue pas ces journaux. Lorsque les menaces ne se sont pas arrêtées, Ziya a dû quitter le quartier.
 
Après avoir travaillé pour Özgür Gündem pendant six mois, il a été arrêté sous le prétexte d’une attaque qui avait eu lieu dans le district. Le bureau du procureur n’avait pas présenté de preuves concrètes lors de son arrestation.
 
En outre, son parent, K.A. a été contraint de témoigner sous la torture et des pressions. K.A. a par la suite présenté une déclaration affirmant avoir fait ces déclarations sous menaces. Mais l’enquête et le procès se poursuivent malgré ces déclarations. Il risque une peine de prison à perpétuité. (…)
 
Ziya est aux prises avec des maladies de l’intestin depuis de nombreuses années. Quand il était à l’extérieur, la maladie était maîtrisée et il était soigné. Après l’entrée en prison, la maladie a commencé à se développer dans des conditions de stress et de détention.(…)
 
« Après nos efforts, Ziya a été envoyé à l’hôpital. On lui a prescrit des médicaments mais il n’a pas été hospitalisé bien qu’il ait besoin de recevoir un traitement régulier. Sa maladie a progressé. Il a besoin d’un traitement continu.
 
Bien que nous formions de telles demandes depuis plus de deux ans, nos requêtes ont été rejetées par l’administration pénitentiaire sans être prises en compte.
 
Une autre demande de Ziya est d’être envoyée au quartier de Nedim Türfent, qui est également journaliste et condamné à 8 ans et 9 mois de prison alors qu’il était reporter pour le DİHA. »
 

Il y a 7 ans, naissait la révolution féminine du Rojava

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Les femmes ont mené la révolution du Rojava et continuent à jouer un rôle crucial dans le nouveau modèle de société mis en place dans le nord de la Syrie.
 
Toutes les ethnies et les croyances du Rojava et du nord de la Syrie ont rejoint la Révolution du 19 juillet avec leurs propres identités et différences.
 
Tous ces peuples et croyances ont commencé à travailler ensemble pour construire un nouveau système démocratique sur la voie de la démocratisation.
 
Dans le système démocratique développé, des solutions démocratiques aux problèmes liés aux femmes en tant que genre opprimé ont été élaborées et un système politique et social a commencé à prendre forme comme alternative au système capitaliste et capitaliste mondial.
 
Le « printemps arabe » a commencé en Tunisie en 2010 et s’est étendu à d’autres pays arabes et d’Afrique du Nord. Il a également atteint la Syrie.
 
Alors que le mouvement populaire faisait ses premiers pas en Syrie, le régime Ba’ath a réagi en adoptant des méthodes répressives encore plus strictes depuis 1963 pour protéger son pouvoir.
 
Avec le début de la révolution syrienne le 15 mars 2011, les peuples du Rojava et du nord de la Syrie ont appelé à la liberté, la démocratie et l’égalité, organisant de nombreuses manifestations.
 
Les peuples vivant dans le nord de la Syrie ont également exigé la fin de la politique de déni imposée par le régime Ba’ath.
 
Le Rojava et les femmes du nord de la Syrie, avec leurs diversités, ont commencé à prendre la tête de la lutte qui s’est développée. L’essence du travail accompli dans la lutte dans le nord de la Syrie et au Rojava était une lutte pour la démocratie des peuples, mais ce sont les femmes qui y ont ajouté leur touche particulière.
 
Les idées d’Öcalan ont été à la base de l’organisation
 
Au Rojava et dans le nord de la Syrie, les femmes ont mené les manifestations et il ne fait aucun doute que la perspective idéologique et pratique de la lutte a été tirée de la philosophie du dirigeant du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) Abdullah Öcalan.
 
En 2005, les femmes du Rojava et Syrie du Nord ont créé leur propre organisation « Yekitiya Star »
 
Yekitiya Star, premier pas dans la lutte pour la libération des femmes, a progressivement atteint un nouveau niveau d’organisation dans les domaines politique, militaire, social, diplomatique et culturel avec le début de la révolution.
 
Bien que dans la région, ce soient surtout les femmes kurdes qui se sont engagées dans la lutte pour la liberté et l’organisation, bientôt d’autres femmes de toute la région ont été incorporées et ont rejoint à la fois la lutte et l’organisation.
 
Ainsi, l’organisation de femmes qui a vu le jour sous le nom de Yekitiya Star s’est rapidement élargie pour inclure diverses structures ethniques et religieuses et s’est étendue à divers domaines tels que politique, militaire et social.
 
Les femmes ont renforcé leur solidarité dans la révolution syrienne
 
Suivant le slogan du renforcement de la solidarité des femmes dans la révolution syrienne, Yekitiya Star a fondé l’Initiative des femmes syriennes qui a réalisé de nombreux travaux différents.
 
La réunion préparatoire de l’Initiative des femmes syriennes sous la direction de Yekitiya Star a été organisée dans la région de Cizire avec le slogan « Quelle que soit leur nation, leur croyance et leur société, les femmes de Cizire sont une ».
 
La conférence fondatrice de l’Initiative des Femmes Syriennes s’est tenue à Qamishlo le 28 mars 2012 et le premier bureau a été ouvert à Qamishlo le 17 novembre du même année.
 
Des programmes de formation ont été organisés pour les femmes dans différentes parties du Rojava et du nord de la Syrie. Au cours de la dernière période, des formations ont eu lieu dans les nouvelles zones libérées. A Afrin, Kobanê et Cizire, Mala Jin (Maisons des femmes) ont été ouvertes.
 
Il était entendu que les femmes devaient être capables de résoudre leurs problèmes, de mettre en œuvre les principes de justice sociale, d’assurer le développement social contre les esprits réactionnaires, de participer dans toutes les sphères de la société à une société écologique, démocratique et libre.
 
Le 21 janvier 2014, l’Administration démocratique autonome et le Conseil des femmes ont été créés. Cela a renforcé les possibilités et les projets pour les femmes dans les domaines de l’administration, de la diplomatie et de l’économie.
 
De Zehra Penaber à Raqqa : Les opérations de libération
 
La ville de Kobanê a été témoin de nombreuses épopées historiques et héroïques.
 
Les unités de défense des femmes (YPJ), dans cette ville, ont résisté au système patriarcal au nom de toutes les femmes et ont reçu le soutien de femmes du monde entier.
 
Après l’attaque de DAESH contre Kobanê le 15 septembre 2014, les femmes se sont activement impliquées dans la défense de la ville contre les mercenaires qui ont menacé le monde et imposé l’esclavage aux femmes.
 
Les femmes combattantes ont pris leur place en première ligne tout au long de la résistance et ont mené de nombreuses actions.
 
Arin Mirkan est devenu un symbole de la lutte avec l’action qu’elle a menée le 5 octobre 2014.
 
Zehra Penaber, Hebun Derik et Evindar sont parmi les commandantes légendaires dont les noms resteront dans l’histoire. Elles ont montré au monde entier que les femmes peuvent se défendre et vaincre les mercenaires de DAECH / ISIS.
 
Avesta et Barin, symboles de la résistance d’Afrin
 
Les femmes ont remporté des victoires historiques contre l’armée d’invasion turque et ses alliés mercenaires grâce à la résistance légendaire menée dans les montagnes d’Afrin.
 
Comme Arin Mirkan, Avesta Xabur est devenue un symbole légendaire dans la lutte pour la liberté de toutes les femmes du monde grâce à sa résistance à Afrin.
 
Barin Kobane est une autre femme dont le nom a été écrit dans l’histoire de la résistance féminine.
 
Barin Kobane comme Arin et Avesta ont ouvert la voie à beaucoup d’autres Barins, Arins et Avestas qui sont prêtes à lutter contre DAECH et contre le fascisme de la Turquie dans la Résistance d’Afrin.
 

Les Syriaques demandent aux USA de mettre fin à une éventuelle invasion turque dans le nord-est de la Syrie

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SYRIE – Le Conseil militaire chrétien-syriaque (MFS) soutenu par les Etats-Unis a mis en garde mercredi contre une possible attaque turque de l’est de l’Euphrate en Syrie et a appelé les États-Unis à intervenir.
 
Le MFS craint que cette attaque ne mette en danger la vie des milliers de Chrétiens vivant dans le nord-est de la Syrie.
 
SyriacMilitaryMFS
Le conseil militaire a défendu les chrétiens syriaques contre la menace du l’État islamique au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS).
 
Les Syriaques sont l’une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde. Beaucoup d’entre eux ont fui en Europe à cause des attaques de l’Etat islamique.
 
À présent, ils craignent que la Turquie ne lance une incursion à l’est de l’Euphrate, qui déplacerait de nouveau des milliers de Chrétiens vivant dans des localités près de la frontière turco-syrienne.
 
L’armée turque a récemment commencé à ériger un mur entre la Turquie et le nord de la Syrie et à rassembler des forces près de Tal Abyad.
 
« Il vise clairement à envahir le nord de la Syrie », a déclaré le Conseil militaire syriaque dans un communiqué.
 
Une importante population de Chrétiens vit sur le territoire menacée par la Turquie.
 
Le Conseil militaire a appelé les Chrétiens américains à se rassembler et à exhorter Washington à s’assurer que les forces américaines présentes dans le nord-est de la Syrie empêchent la Turquie et ses groupes armés d’envahir la région. « L’armée américaine va-t-elle rester les bras croisés pendant que nous sommes tués ? »
 
Le Conseil militaire syriaque a appelé ses «partenaires de la Coalition internationale à assurer la sécurité et la protection des minorités religieuses et ethniques vivant dans le nord-est de la Syrie», rappelant que l’État islamique «constitue toujours une menace».
 
Aram Hanna, membre du commandement général de la MFS, a déclaré qu’il espérait que la coalition dirigée par les États-Unis protégerait l’est de l’Euphrate, où les cellules dormantes de l’État islamique constituent toujours une menace.
 
Mercredi, une voiture a explosé à un poste de contrôle au centre de la ville de Hasakah, causant peu de dégâts matériels et de blessés parmi les civils, une attaque liée à l’État islamique.
 
La Coalition doit intervenir et protéger nos régions « car nous sommes leurs partenaires dans la guerre contre DAECH. Vous ne pouvez pas oublier nos martyrs [dans la lutte contre DAECH], et nous avons besoin de protection», a déclaré Hanna.
 
Les organisations militaires et politiques syriaques craignent qu’une nouvelle invasion turque reproduise les massacres subis par les Chrétiens sous l’empire ottoman.
 
Des milliers de Syriaques ont fui en Syrie après avoir subi un génocide aux mains des Ottomans en 1915, également connu parmi les Syriaques sous le nom de Seyfo.
 
« La Turquie est notre ennemi historique. Ils ont toujours essayé de nous tuer. C’est leur politique, peut-être, » a déclaré Hanna.
 

Qui est autorisé à prononcer le mot « Kurdistan » en Turquie ?

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Cachez ce mot qu’on ne saurait voir. Le mot « Kurdistan » a été censuré dans la traduction turque du livre « Onze Minutes » de Paulo Coelho. Ce qui est le plus dangereux en Turquie, c’est quand ce sont les Kurdes qui disent « Kurdistan ». Alors, que se passe-t-il quand vous dites ce mot en Turquie ? Voici un guide fort utile pour éviter les ennuis au pays des absurdes…
 
Une famille kurde du Kurdistan d’Irak a acheté des billets d’avion pour İstanbul au départ de Stockholm. Ils allaient passer à Erbil en transit. Mais il y avait un problème : l’un des enfants de la famille s’appelait « Kurdistan ». Un employé de Turkish Airlines a arrêté la famille et leur a dit : « Désolé, mais vous ne pouvez pas entrer en Turquie avec ce prénom », leur refusant l’entrée au pays. Les gros titres disaient : « Il n’y a pas de place pour le Kurdistan. »
 
Le mot Kurdistan est également dangereux lorsqu’il ne désigne pas une zone géographique. Mais le plus important, c’est qui prononce le mot « Kurdistan ».
 
Le candidat de l’AKP peut dire « Kurdistan », mais pas les jeunes Kurdes
 
Par exemple, Binali Yıldırım, le candidat au poste de maire de İstanbul du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, a déclaré « Kurdistan » lors d’un rassemblement à Diyarbakir (Amed) avant les élections du 23 juin et quand on lui a posé des questions à ce sujet, il a répondu : « Le mot Kurdistan est le mot que Mustafa Kemal Atatürk utilise pour les représentants venus de la région pendant la lutte pour l’indépendance avant la fondation de la république. »
 
Cependant, pour l’Association du mouvement de la jeunesse du Kurdistan dans la même ville, le ministère de l’Intérieur a déclaré : « Utiliser le mot « Kurdistan » est une infraction à l’article 14 de la Constitution et à l’article 302 du Code pénal turc. Il ne peut pas être utilisé au nom d’une association. » Une poursuite a été intentée contre l’association.
 
En Turquie, les Kurdes ne peuvent pas dire « Kurdistan » s’il ne sert pas à « un processus » ou à « une politique », mais les premiers ministres le peuvent.
 
Le président et leader de l’AKP, Recep Tayyip Erdoğan a déclaré en 2013 alors qu’il était premier ministre :
 
« Aujourd’hui, quelle que soit l’opposition du MHP et du CHP, ils verront ce à quoi ils s’opposent dans les premiers comptes rendus parlementaires, dans les discours de (…) Mustafa Kemal Atatürk. Ils verront les mots « Kurde, Géorgien, Arabe, Laz, » le mot « Kurdistan » dans ces comptes rendus parlementaires. »
 
Les journalistes kurdes ne peuvent pas dire « Kurdistan », les journalistes pro-gouvernementaux le peuvent
 
Un procès a été intenté contre le journaliste Mehmet Sanri pour avoir partagé un discours du regretté cinéaste Yılmaz Güney où il avait prononcé le mot « Kurdistan ».
 
Le 37e tribunal pénal de première instance de İstanbul a rendu un verdict d’acquittement, soulignant que des administrateurs de haut niveau utilisent parfois ce mot.
 
D’autre part, le mot « Kurdistan » a été mentionné plus de 28 800 fois sur le site du quotidien pro-gouvernemental Yeni Şafak jusqu’à 15 juillet 2019 à 11h44.
 
L’histoire du Kurdistan ne s’écrit pas
 
Le livre « L’histoire kurde », dont la première édition a été retirée par une Cour de sûreté de l’Etat turc en 2001, a été retiré par un tribunal le 26 juillet 2018.
 
Abdullah Keskin, rédacteur en chef et propriétaire des Éditions Avesta, a déclaré, après avoir fait une déclaration à la police antiterroriste pour ses messages sur les médias sociaux, que ses messages étaient considérés comme un « élément de crime » simplement en raison des mots « Kurde, kurde, Kurdistan » qu’ils contenaient, et non en raison de leur teneur. Keskin a été interrogé en tant que rédacteur en chef et éditeur d’une quarantaine de livres, dont la plupart avaient pour thème le « Kurdistan ».
 
Le Kurdistan peut être décrit comme suit :
 
Selon la Constitution de l’Irak, que la Turquie reconnaît, « la région du Kurdistan, en tant que région de la République fédérale d’Irak, a un système politique multipartite, démocratique, parlementaire et républicain ».
 
Les universitaires ne peuvent pas dire « Kurdistan »
 
Le sociologue İsmail Beşikçi est l’exemple le plus connu. Il a passé 17 ans de sa vie en prison parce qu’il n’acceptait pas le discours officiel concernant les Kurdes et le Kurdistan en Turquie et avait dit que cela était « non scientifique ».
 
D’autres exemples peuvent être trouvés, mais ce qui ne change pas en Turquie, c’est que le mot « Kurdistan » peut ou ne peut pas être prononcer en Turquie selon l’atmosphère politique. Dire « Kurdistan » peut ou non être une offense. Mais ce qui est toujours le plus dangereux, c’est quand ce sont les Kurdes qui disent « Kurdistan ».
 

IRAN. Risques imminents d’exécution de deux femmes à la prison d’Orumiyeh

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IRAN / ROJHILAT – Les autorités de la prison centrale d’Orumiyeh ont informé Arasteh Ranjbar et Nazdar Vathnkhah, deux femmes condamnées à mort pour meurtre, qu’elles seraient exécutées dans un mois si les familles de leurs victimes ne les pardonnaient pas.
 
Arasteh Ranjbar et Nazdar Vathnkhah ont été convoquées par le bureau des exécutions de la prison centrale d’Orumiyeh et on leur a dit que leur condamnation à mort serait exécutée dans un mois si les « propriétaires de sang (Oliya- e-dam) » n’auront pas fait preuve de clémence à leur égard.
 
Le Kurdistan Human Rights Network (KHRN) a été informé que les deux prisonnières avaient été condamnés à mort pour «meurtre» et détenues dans le quartier des femmes de la prison centrale d’Orumiyeh depuis plusieurs années. Les tentatives des activistes civils visant à convaincre les propriétaires de sang pour faire preuve de clémence n’ont pas abouti jusqu’à présent.
 
Dans un rapport détaillé publié en 2017 sur le quartier pénitentiaire pour femmes de la prison centrale d’Orumyeh, le KHRN avait révélé les noms de 7 femmes détenues qui étaient condamnées à mort, notamment Arasteh Ranjbar, Nazdar Vathnkhah, Tahmineh Danesh, Shidir Khosravi, Zaynab Sakan et Somayeh. L’une de ces personnes, Zaynab Sakan, une jeune Kurde âgée de moins de 18 ans au moment de son arrestation, a été exécutée en octobre dernier sous les accusations de meurtre de son mari.
 
Image via Amnesty

Engin Sustam : Les cinéastes kurdes cherchent des réponses avec de nombreux travaux expérimentaux

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Discussions autour du cinéma kurde
 
(Une interview réalisée par le journaliste Ercan Jan Aktaş)
 
Nous avons eu notre première interview avec Aram Taştekin sur le cinéma kurde et notre deuxième interview avec Ömer Can Jaro.
 
Nous allons à la troisième partie de nos discutions sur le festival du film kurde à Paris avec Engin Sustam pour discuter du cinéma kurde d’un point de vue plus académique.
 
Les cinéastes kurdes cherchent des réponses avec de nombreux travaux expérimentaux
 
Peux-tu nous parler un peu d’Engin Sustam aux lecteurs de Demokrat Haber ? Que fait-il, où il vit, quel est son problème avec le cinéma kurde ?
 
Engin Sustam est un signataire des Universitaires pour la Paix [créé en 2016, le Collectif des Universitaires pour la Paix s’oppose aux militaires du gouvernement turc dans les régions kurdes de la Turquie et appelle à une solution pacifique]. Il donnait des cours de sociologie, philosophie et d’art dans différentes universités en Turquie. Mais, après avoir été licencié de son poste, comme de nombreux autres académiciens, il est un académicien qui poursuit ses travaux en exil, aux Universités de Genève et de Paris 8, auxquelles il a été invité.
 
Sustam donne actuellement des cours à l’Université Paris 8 sur la philosophie contemporaine, sur Deleuze, Guattari et Foucault, sur les « Nouveaux Espaces de Libération », et collabore avec différents artistes en Europe.
 
C’est aussi un intellectuel qui a publié un ouvrage complet [“Art et Subalternité Kurde, L’émergence d’un espace de production subjective et créative entre violence et résistance en Turquie”] en français sur ces sujets.
 
Il mène des travaux portant sur la Subalternité post-coloniale chez les Kurdes ainsi que des essais et des critiques centrés essentiellement sur l’art contemporain, le cinéma, la musique, le théâtre et les créations culturelles.
 
En ce moment, il termine son livre « Kırılgan Sapmalar: Sokak Mukavemetleri ve Başkaldırının Yeni Alanları » [« Déviation bifurquée : Nouveaux espaces de soulèvements et désobéissance dans la place publique »] qui paraîtra très bientôt.
 
Après cette introduction générale, je pense que la raison pour laquelle le cinéma kurde fait partie de mon domaine devient plus claire. Travailler sur le cinéma, qui fait partie des arts, surtout le cinéma kurde qui a un cadre dynamique, n’était pas uniquement une situation personnelle de mon point de vue. Grosso modo, la récente convergence de l’art analytique contemporain avec les œuvres vidéo et la technique de la caméra du cinéma, ainsi que la transformation des sensations politiques de l’image en un langage efficace, m’ont permis de me tourner vers le cinéma kurde, qui réalise actuellement des travaux sérieux dans le domaine de l’activité artistique. Cette aventure m’a attiré avec ma thèse au milieu des années 2000, alors je me demandais quel genre d’images du cinéma et du langage de l’art étaient utilisées dans ce domaine, qui est presque nouveau dans le domaine kurde. Le cinéma kurde, qui a trouvé son souffle au milieu des milieu des années 1980, est un laboratoire à mémoire politique qui s’appuie sur l’énonciation collective de la production en dehors des mouvements idéologiques classiques du cinéma.
 
LES CINÉASTES KURDES RECHERCHENT DES RÉPONSES AVEC DE NOMBREUX TRAVAUX EXPÉRIMENTAUX
 
Avant toi, nous avons parlé avec Aram Taştekin et Ömer Can Jaro du cinéma kurde, Aram demandait « Les Kurdes ne font-ils rien d’autre que résister ? » et Jaro disait ; « Les Kurdes vont acheter du pain à la boulangerie, ils deviennent aussi des bashur (?) [sud en kurde] », Avec leurs critiques, ils disent que le cinéma kurde reste très politique plutôt que d’être dans la vie. Pour ma part, j’ai regardé des documentaires et des films au festival des films kurdes de Paris, et je pense la même chose. D’accord, chaque instant de la vie, la vie quotidienne elle-même est politique en soi, mais dans le cinéma kurde, le langage du cinéma ne se simplifie toujours pas à cause du souci de créer la phrase la plus lourde, pour raconter le plus de chose possible. Qu’en penses-tu ?
 
Oui, j’ai lu les conversations d’Aram et Jaro. Je pense également que ce qu’ils disent est important en tant que membres de la jeune génération dans le domaine de l’art. Aram avait raison de demander si on ne se souviendrait de nous [Kurdes] que par la résistance. Cela m’a rappelé les montagnes sauvages kurdes, une tribu de guerriers kurdes, des intellectuels orientalistes qui ont commencé leur premier travail sur les Kurdes. Je pense qu’aujourd’hui encore, avec leur résistance aux régimes violents au Moyen-Orient, les Kurdes sont encore, pas uniquement aux yeux des sphères européenne et occidentale, mais aussi dans le monde entier, sont vus de cet œil : un peuple rebelle, des femmes et des enfants rebelles.
 
Tu le sais, la mémoire des études kurdes semble raconter presque la description de ces bandits rebelles que Marquez a toujours mentionnés à propos de l’Amérique latine. Au cinéma aussi, disons que le banditisme kurde est peut-être une autre implication donquichottesque qui essaye de se montrer contre la socialité dominante, la mémoire coloniale. Dans cette critique, ce que Jaro a dit du cinéma était important. Moi aussi, j’avais des critiques que j’avais faites à d’autres moments. En d’autres termes, n’y a-t-il vraiment que des guérillas rebelles et des crimes d’honneur chez les Kurdes, ou une congestion rurale-urbaine, ce point de vue ne montre-t-il pas une confrontation exagérée du point de vue de ceux devenus habiles au bout d’une heure ?
 
En d’autres termes, les Kurdes connaissent des crises ontologiques horribles dans la littérature. Les Kurdes urbains (bajari) n’ont-ils pas des hipsters, des aspirations de la culture populaire ? En d’autres termes, le champ de mouvement des images entrant réellement dans le cinéma est toujours lié au langage des années 90. Nous pouvons voir cela dans d’autres travaux hormis l’art contemporain. Donc, parfois, il y a des images de cinéma, pleines de clichés (que je ne rejette pas) et des scènes tissées avec un perspectif vicieux, qui ne touche pas à la situation militante, artistique, des œuvres qui subjuguent des installations musicales dramatiques qui vous emprisonnent dans un désert. Mais, à côté de ça, comme le disent Aram et Jaro, il y a aussi Ali Kemal Cinar et le réalisateur de ces images incroyablement puissantes Bahman Gobadi. 
 
Quand nous regardons le « Genco » de Çınar, le super contre-héros qui est tourné vers l’ironie de l’horreur et l’image absurde se déplace, Il y a l’image d’un héros ordinaire qui est l’un de nous qui s’installe dans la vie quotidienne avec sa caméra. Je pense à la juxtaposition de l’absurde et de la réalité dans le film « Kûsî jî dikarin bifirin » (Les Tortues volent aussi) de Gobadi. 
 
Mais d’un autre côté, je pense que tout le cinéma kurde suscite en moi ceci : Vous vous rappelez la scène du bus qui entre au Kurdistan dans le « Duvar » de Yılmaz Güney. Nous n’avons pas encore dépassé cette histoire de la route du cinéma kurde, peut-être sommes-nous encore sur la route. Peut-être à cause de cela (la ruralité, l’exil, le tribalisme, la nomadisme, etc.), le cinéma de Guney a attiré également l’attention de Gilles Deleuze car sa caméra prenait en compte toutes les réfractions, les réalités, les micro-récits de la vie quotidienne et l’état saisissant de la réalité qui s’installait dans un style simple. Je ne lie pas cette situation à la nature politique du cinéma kurde, le cinéma kurde doit nécessairement être politique. Le problème, je pense, réside davantage dans les relations visuelles des cinéastes lorsqu’ils utilisent leurs caméras pour aborder les problèmes et les images. 
 
Il est important de noter que nous parlons d’un cinéma indépendant, sans soutien institutionnel et qui essaie d’exister grâce aux efforts des cinéastes. Il convient de mentionner que la lacune la plus importante dans ce domaine est la critique solide du cinéma. Je ne suis toujours pas sûr que la critique cinématographique soit basée sur des tangentes artistiques et sur la philosophie. 
 
Mais d’un autre côté, je pense qu’on ne doit pas rejeter tous ces efforts. On peut donc attendre des cinéastes kurdes le cinéma de Vertov, Polanski, Renoir, Truffaut, Kieślowski. Je ne dis pas cela pour exagérer, le cinéma kurde couvre un très vaste territoire, pas seulement le Bakur (Nord). Je pense que nous nous concentrerons sur cela davantage à avec les générations futures. Ce que je trouve important, c’est qu’il est utile de dire qu’il y a une nouvelle génération qui se forme avec des courts métrages, des œuvres expérimentales et des œuvres vidéo.
 
Mais bien sûr, je dois ajouter également ceci, c’est-à-dire, quand on commence à parler du cinéma kurde, qui existe dans des conditions essayant d’être fluide dans la lutte d’un peuple apatride, la première chose qu’on remarque est qu’il est lié à son existence politique. Oui, le cinéma kurde est politique et s’appuie même sur un récit post-traumatique, sur la mémoire de la résistance des Kurdes, les séquences de la lutte pour l’existence. Je voudrais expliquer pourquoi je répète ceci obstinément.
 
Quand vous regardez l’histoire courte et dynamique du cinéma kurde, basée sur les références politiques de la sphère sociale et les lectures issues d’une situation de rébellion, ce qui vous attire, c’est que, tout en essayant de s’impliquer dans le domaine de l’art, il a également créé le langage qui est ancré dans un mouvement cinématographique politique issu des points focaux de la résistance (problème kurde et désir de libération). En d’autres termes, le cinéma kurde tente peut-être de montrer encore qu’il existe dans ces conditions de violence et d’altérité. Mais bien sûr, cela ne devrait pas permettre que des films graves soient portés à l’écran. Mais je ne parle pas de cinéma politique, on peut parler d’une création qui est déjà politique, qui entre dans la mémoire anticoloniale de son identité, en raison de l’ambiance de l’État dans lequel il est formé, avec des références politiques, des images et des sujets linguistiques. 
 
Le cinéma kurde, contrairement au récit de la sphère sociale dominante et à sa macro-histoire, met en valeur un détail dont les représentations sont l’identité politique et un discours cinématographique qui critique, construit et même fait résister obstinément la mémoire contre toutes les normes de guerre, traumatismes, pathologies qui façonnent nos vies. Par ailleurs, il convient de mentionner la grossièreté des films qui entrent dans le vortex du paradigme nostalgique. De même, tout en essayant de toucher une mémoire, des problèmes techniques et artistiques avec la caméra peuvent affaiblir l’importance de la question. 
 
Toute l’histoire politique des Kurdes contribuant à la politisation du cinéma kurde est l’exil, la violence, la guerre, la résistance, la pathologie, les chemins et l’immigration. Nous parlons d’un cinéma qui ne reflète peut-être toujours pas pleinement les crises de la vie quotidienne. Mais je dois mentionner que les cinéastes kurdes cherchent des réponses avec de nombreux travaux expérimentaux. C’est pourquoi, je dis que nous pouvons être témoin de choses incroyables prochainement. Mais bien sûr (…) il convient de noter qu’il existe un événement cinématographique qui s’individualise de plus en plus, tout en parlant de la mémoire collective. En d’autres termes, lorsque nous regardons en particulier les festivals de cinéma kurdes dans la diaspora, nous pouvons dire que nous sommes entrés dans un espace dans lequel le langage de la nouvelle génération est actif.
 
Enfin et surtout, le cinéma kurde, issu de l’utilisation du kurde (langue), du « problème » kurde, passe inévitablement par la conscience politique et nationale même s’il veut traiter des problèmes quotidiens.
 
Donc, cette situation est inévitable, ceux qui font du cinéma ne peuvent pas y échapper, nous allons continuer à regarder des films politiques et parfois même plus idéologiques et agitatifs ?
 
La suite de l’article est en cours de traduction …

La SETA a fiché les Kurdes et les opposants à l’étranger

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BRUXELLES – La SETA, liée au pouvoir turc, a commencé à ficher les Kurdes et les opposants à l’étranger. Le journaliste turc vivant en exil à Bruxelles, Doğan Özgüden fait partie des personnes visées.
 
La fondation turque pour les Recherches politiques, économiques et sociales (SETA), associée à l’AKP, a publié un rapport intitulé « Extensions des médias internationaux en Turquie ».
 
Le rapport énumère les antécédents professionnels et les publications sur les réseaux sociaux de journalistes travaillant pour BBC Turquie, Deutsche Welle Turquie, La Voix d’Amérique, Sputnik Turquie, Euronews Turquie, Independent Turquie et Radio Chine Internationale (CRI) Turquie.
 
Le rapport a accusé ces organisations de « réaliser un travail de perception ».
 
Citant les publications sur les réseaux sociaux et les retweets des journalistes, la SETA a également fait référence aux journaux et aux sites d’informations BirGün, T24, Bianet, Evrensel, Cumhuriyet, Diken, DW Türkçe et Reporters sans frontières (RSF) avec leurs « nouvelles anti-gouvernement ».
 
Les Kurdes étaient visés à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la Turquie. La SETA a publié un nouveau pseudo-rapport intitulé «Les structures du PKK en Europe».
 
Dans le rapport, les organisations et les dirigeants kurdes à l’étranger ainsi que les associations de solidarité avec les Kurdes ont été fichés et leurs noms, photos et adresses ont été publiés.
 
Le journaliste Doğan Özgüden visé
 
La SETA a également ciblé Doğan Özgüden, âgé de 83 ans, dans le nouveau rapport. Le rapport de 666 pages a qualifié les activités professionnelles d’Özgüden de « terrorisme ».
 
Özgüden a été à plusieurs reprises pris pour cible par l’Ambassadeur de Turquie et les médias et organisations turcs pendant le règne de l’AKP, et le gouvernement belge a dû le placer sous une protection rapprochée.