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Nouveau séisme mortel au Kurdistan

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KURDISTAN – Un séisme a frappé la région kurde a secoué la région frontalière entre la Turquie et l’Iran ce dimanche 23 février dans la matinée. Il y a au moins 7 morts, dont 4 enfants, à Van.
 
Un tremblement de terre de magnitude 5,8 a été ressenti à la frontière du Bakur et du Rojhilat. Selon les premières informations, le séisme a fait 7 victimes, dont 4 enfants, à Van.
Ici, les villageois de la région de Van fouillent les décombres à la recherches des victimes…

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Horreur et indignation au Kurdistan du Sud après le viol d’une fillette de 7 ans

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KURDISTAN DU SUD – Des menaces de mort proférées contre un vétéran Peshmergah qui a demandé justice pour sa fillette de 7 ans qui a été violée par un groupe d’homme ont indigné la société kurde du Bashur.

 

La fillette et son père 

Une fillette de 8 ans est violée à Hewlêr (Erbil). Les auteurs sont rapidement arrêtés, mais n’ont toujours pas rendu des comptes. Une route caillouteuse se profile devant la lutte pour la justice du père de l’enfant et se termine par un éclatement du tabou autour des crimes sexuels, qui n’était jamais vu auparavant dans la région.
 
En avril 2019, une fillette de sept ans est enlevée de son école et violée par trois hommes dans la métropole kurde du sud de Hewlêr (Erbil), la capitale de la région autonome du Kurdistan dirigée par le parti KDP de Barzanî. Le suspect principal – un jeune de 17 ans nommé Ibrahim – n’est pas une personne inconnue, mais un neveu de la belle-mère de la jeune fille. Elle se confie à elle, mais au lieu d’appeler à l’aide, la femme prend des mesures violentes contre l’enfant traumatisé. Elle verse un liquide chaud sur une jambe, menaçant la jeune fille pour qu’elle garde le silence. Le père, un vétéran peshmerga de l’UPK (Union patriotique du Kurdistan), apprend le cas de sa fille. En juin, il se rend à la police et signale le viol. Les auteurs sont rapidement arrêtés et la belle-mère et la tante de la jeune fille sont également arrêtées. Peu de temps après, tous les cinq sont libérés sous caution par un tribunal. Le père va à nouveau à la police. Apparemment, la police fait de son mieux pour garder le dossier secret et protéger les auteurs face à la justice.
 
Pendant ce temps, les violeurs tentent à nouveau d’enlever la fille – heureusement sans succès. Le père se tourne vers la presse, affirmant que l’un des auteurs est le garde du corps d’un officiel influent du KDP, mais peu de médias ont rapporté l’affaire. Il n’abandonne pas, s’adresse à nouveau à la police, prétend subir les pressions des familles des violeurs car ils espèrent un « règlement à l’amiable », mais cette fois l’appareil de sécurité corrompu du Kurdistan du Sud se tient ouvertement derrière les auteurs, profère des menaces contre l’homme, lui suggère de ne pas rendre public l’affaire et de retirer ses accusations contre le trio, disant que sinon sa vie ne peut pas être garantie. L’homme se plaint en vain aux hauts responsables politiques du KDP, s’adresse aux organisations de défense des droits humains. Dans l’intervalle, deux des auteurs sont à nouveau brièvement arrêtés. Le père dénonce devant le tribunal que les décisions de justice sont guidées par des considérations politiques. Il se trouve que le directeur de l’école a rapporté jusqu’à sept signalement d’un groupe de jeunes hommes agressant des enfants aux autorités de sécurité. Mais au lieu de prendre des mesures, la police a ignoré les avertissements. Il était désormais clair pour tout le monde que l’affaire avait été « politisée », que les juges étaient de toute façon partiaux et qu’ils n’avaient pas pris leurs décisions de manière objective. Le vétéran peshmerga voit la cause du problème comme étant lié un conflit entre l’UPK et le KDP.
 
Mercredi dernier, le grand tabou est brisé: Loqman Îsmail, le père de la fillette de huit ans, tient une conférence de presse au centre d’Hewlêr. Il se tient là en Şal û Şepik, les vêtements traditionnels des combattants peshmergas, ce qui signifie « celui qui va au devant de la mort ». Derrière lui, au loin, se trouve l’Ala Rengîn, le drapeau du Kurdistan. Îsmail se tient devant plusieurs microphones et commence à parler. Il donne des détails sur le viol, prend à peine un souffle, décrit son combat pour la justice pour sa petite fille, raconte les menaces de mort contre lui, le système judiciaire du Kurdistan du Sud qui est malade à tous les niveaux, l’influence de la politique sur la justice et la police et vice versa. Et il demande l’arrestation des auteurs. Toujours aux côtés de l’homme mais dos aux caméras: sa petite fille.
 
Enfin, vendredi, Samir Hawrami, porte-parole du vice-Premier ministre Qubad Talabani, a déclaré que le gouvernement était intervenu et avait lancé ses propres enquêtes. Un suspect serait actuellement en détention, mais le père de la jeune fille a démenti cela. Tous les auteurs sont toujours en liberté, a-t-il dit. Selon Hawrami, le gouverneur d’Hewlêr lui-même a été chargé de l’affaire pour assurer une enquête approfondie. Entre temps, la police a rejeté les accusations d’Îsmail de l’avoir menacé. Les autorités ont affirmé que l’enquête sur le viol de la jeune fille était terminée et que les résultats avaient été transmis au tribunal compétent. Le ministère de l’Intérieur a également déclaré qu’il avait formé un comité pour enquêter plus avant sur l’affaire.
 
Une affaire de viol qui secoue le Kurdistan du Sud
 
Le viol de la fillette de huit ans a provoqué l’indignation et l’horreur dans le Kurdistan du Sud (Bashur). L’affaire est le sujet dominant des réseaux sociaux depuis des jours. Il faut espérer que le crime provoquera un énorme tollé public. Dans la société patriarcale du Kurdistan du Sud, caractérisée par une mentalité d’occupation, la violence sexuelle à l’égard des femmes et des filles est profondément enracinée dans certaines régions et fait partie d’une discrimination et d’une oppression globales, qui incluent également la police et le pouvoir judiciaire. Une refonte fondamentale est nécessaire dans Kurdistan du Sud.
 
 
 

Attaque d’Hanau: rassemblements contre le racisme

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PARIS – Depuis le massacre raciste d’Hanu du 19 février, des rassemblements anti-racistes sont organisés dans toute l’Europe. 

Le 19 février, 9 personnes, dont 5 Kurdes, ont été tuées dans une attaque contre deux cafés menée par un Allemand raciste à Hanau.

A Paris, des associations d’immigrés ont organisé une manifestation et appelé à une lutte commune contre la montée du fascisme.

Les gens scandaient des slogans tels que « Non au racisme, oui à la solidarité » et « épaule contre épaule contre le fascisme ».

Des intervenants ont déclaré: « Le fait que le fasciste qui a perpétré l’attentat à Hanau se soit suicidé ne change rien. Les spéculations sur la psychologie du meurtrier ne servent qu’à couvrir la nature raciste et xénophobe de ce meurtre ».

Les manifestants ont rappelé les récentes attaques racistes contre les associations alévies de Cologne et de Marl et ont ajouté que « les politiques publiques punissant ou stigmatisant les immigrants et les réfugiés donnent de la place aux fascistes ainsi qu’aux tueurs ».

Évaluant les déclarations de l’État allemand après le massacre comme de « l’hypocrisie », les militants ont déclaré que la situation en France n’était pas différente et ont ajouté que la seule façon de lutter contre la montée du fascisme dans le monde est de se battre.

ANF

Le Rojava apporte assistance aux déplacés d’Idlib et appelle les ONG à faire de même

SYRIE / ROJAVA – Des civils fuyant les combats à Idlib se dirigent vers les régions autonomes de la Syrie du Nord et d’Est / Rojava. Plus de 1 500 familles sont d’ores et déjà accueillis par l’administration autonomes qui manque de tout et qui fait face aux attaques turco-jihadistes visant le déplacement des Kurdes syriens.
 
La co-responsable de la commission des affaires sociales de l’administration autonome de la Syrie du Nord et d’Est, Jihan Muhammed, a déclaré que l’administration accueillait 1 500 familles de déplacés d’Idlib dans ses régions. Elle a appelé les organisations humanitaires à reprendre leur travail dans la région et à participer au soutien aux personnes déplacées.
 
Jihan Muhammad a acordé une interview à l’agence de presse Hawar, au sujet du dossier sur l’accueil des déplacés d’Idlib qui est témoin de batailles entre les mercenaires et les forces du régime.
 
« Nous avons reçu nos déplacés d’Idlib. C’est un devoir humanitaire, que nos valeurs et principes de notre administration nous imposent, dans ces conditions très difficiles, et à l’international et aux pays qui causent cette tragédie.
 
« Nous avons fourni toutes les installations et construit un camp pour eux au sud de Manbij sur leur désir de loger des milliers de déplacés; en particulier la plupart d’entre eux sont logés dans des maisons de location ou des maisons qui ne sont pas habitables », a expliqué Jihan.
 
Jihan a souligné que le camp avait été choisi pour être à Manbij en raison du grand nombre de familles déplacées, tandis que de petits nombres se trouvaient à Al Raqqa et Al Tabeqqa.
 
Environ 1 500 familles Idlib sont entrées par le passage «Al Dadat» dans les zones de Manbij de l’administration autonome, comme l’a indiqué Jihan.
 
Les chiffres sont en constante augmentation en raison des tensions persistantes à Idlib.
 
Le codirecteur des Affaires sociales et du Travail a confirmé qu’ils fournissaient au camp les besoins essentiels de la vie à partir de tentes, couvertures, eau potable et sols meublés et les protégeaient également.
 
Elle a noté que l’administration autonome n’a reçu jusqu’à ce jour aucune réponse de la part des ONG actives dans la région.
 
Elle a terminé son discours en appelant les ONG à cesser de suspendre leur travail et à considérer la situation des personnes déplacées et à leur fournir de l’aide.

72% des Kurdes de Turquie souhaitent que le kurde soit reconnu comme langue officielle

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TURQUIE / BAKUR – Selon une étude récente menée dans les huit provinces kurdes de la Turquie, les parents kurdes parlent principalement en turc avec leurs enfants. La majorité de ces parents souhaitent que le kurde soit inclus comme langue d’enseignement dans les écoles publiques et 72% d’entre eux souhaitent que le gouvernement reconnaisse le kurde comme langue officielle en plus du turc.
 
Une récente enquête menée par le Centre de recherches Rawest de Diyarbakır a révélé que 72% de la population kurde de Turquie souhaite que le kurde soit reconnu comme langue officielle avec le turc.
 
L’enquête – intitulée « La situation de la langue maternelle entre parents et enfants » – a été menée en septembre et octobre auprès de 1 537 citoyens kurdes ayant des enfants âgés de 3 à 13 ans. Les citoyens vivant dans les provinces turques de Diyarbakır, Mardin, Şanlıurfa, Van, Ağrı, Bingöl, Şırnak et Dersim ont été choisis.
 
On a demandé aux participants à l’enquête leur maîtrise du kurde. Quelque 16% ont déclaré qu’ils pouvaient « à la fois le parler et l’écrire / le lire »; 63% ont déclaré qu’ils pouvaient « le parler mais ne pouvaient pas l’écrire / le lire »; 15% ont dit qu’ils peuvent « le comprendre [quand il est parlé] mais ne peuvent pas le parler eux-mêmes »; et 6% ont dit qu’ils « le savaient à peine ».
 
Quelque 88% des participants ont déclaré souhaiter que leurs enfants apprennent le kurde. Cependant, 24% des participants ont déclaré qu’ils « ne faisaient aucun effort » pour que leurs enfants apprennent la langue. Les 76% restants ont déclaré avoir déployé des efforts variables à cet effet.
 
Quelque 48% des participants ont déclaré qu’ils ne parlaient « qu’en kurde » avec leurs parents, alors que ce n’est pas le cas lorsqu’ils communiquent avec leurs propres enfants, car 13% seulement ont déclaré qu’ils ne parlaient « qu’en kurde » avec leurs enfants.
 
De même, 41% des participants ont déclaré ne parler « qu’en turc » avec leurs enfants; alors que ce chiffre est tombé à 9% quand on leur a demandé comment ils communiquaient avec leurs propres parents. Ce phénomène montre que l’utilisation du kurde devient moins courante chez les jeunes générations.
 
Les participants à l’enquête ont également été invités à choisir une école dans laquelle ils aimeraient envoyer leurs enfants et ont eu cinq options. Quelque 64 pour cent ont choisi l’option d’une école dispensant un enseignement en kurde et en turc; 12% ont choisi une école enseignant à la fois en anglais et en turc; 9 pour cent ont choisi la langue d’enseignement pour être à la fois kurde et anglais; 11 pour cent voulaient qu’une école n’enseigne qu’en turc; et les 4% restants ont choisi l’option d’un enseignement scolaire uniquement en kurde.
 
En ce qui concerne la question « Quelle devrait être la langue officielle de l’endroit où vous vivez? » 72% ont déclaré qu’ils préféreraient que le turc et le kurde soient des langues officielles, tandis que 18% ont dit «seulement le turc» et 11% ont dit «seulement le kurde».
 
 

Attaque raciste à Hanau: Les Kurdes appellent à manifester contre le racisme ce samedi

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EUROPE – La communauté kurde en Europe appelle les pays européens à prendre des mesures efficaces contre les mouvances racistes/nazis après l’attaque raciste de Hanau.
 
Mercredi soir dans la ville allemande d’Hanau, deux attaques racistes ont été perpétrées dans deux bars fréquentés essentiellement par des populations d’origine immigrée. Neuf personnes, dont cinq Kurdes, ont été tuées. Cinq autres personnes ont été grièvement blessées.
 
Le Congrès de la Société démocratique kurde en Europe (KCDK-E) appelle à participer aux marches contre le racisme prévu ce samedi 22 février :
 
« La majorité de ceux qui ont perdu la vie dans le massacre ont émigré en Allemagne à cause de la répression, des attaques et de la pression économique de l’État turc.
 
Des attaques similaires ont eu lieu dans les villes de Kassel et Turgen, en Allemagne. Les politiques anti-immigrés incitent les partis racistes surtout dans les pays européens, y compris l’Allemagne. Ces groupes ont été encouragés par ces politiques et par le fait que les gouvernements ne prennent pas les précautions nécessaires contre de telles organisations.
 
Dans de nombreuses déclarations précédentes, nous avons invité les gouvernements européens et allemands à prendre des précautions et nous avons critiqué et mis en garde contre ces politiques et mesures.
 
En tant que Kurdes, qui vivent constamment la réalité de la guerre, du fascisme et des pressions fascistes, nous avons toujours exprimé nos réactions en agissant avec sensibilité à cet égard.
 
Nous réitérons nos avertissements sur cette question afin de ne pas permettre la poursuite de politiques racistes et fascistes qui exacerbent la haine entre les peuples, et nous appelons tous les pays européens, en particulier le gouvernement allemand, à prendre des mesures plus efficaces à cet égard ».
 
Le KCDK-E a condamné les attaques et a appelé tout le monde à se joindre aux manifestations qui auront lieu dans différentes villes européennes ce samedi 22 février.
 

Le développement économique est à la portée de la Kabylie, pourvu qu’elle recouvre sa souveraineté

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(En soutien aux habitants de la Kabylie)

« Le développement économique est à la portée de la Kabylie, pourvu qu’elle recouvre sa souveraineté.

Depuis « l’indépendance » confisquée par le redéploiement d’un autre colonialisme, bien plus subtil, le pouvoir algérien s’évertue avec constance et acharnement à faire admettre aux Kabyles que leur première patrie, la Kabylie, n’est qu’un foyer de misère. C‘est ainsi qu’à force de répéter un mensonge, il croit en faire une vérité que tous les Kabyles finiront bien par adopter. D’autant plus que la même duperie est reprise en chœur par les partis traditionnels kabyles, qui s’en servent pour justifier auprès de notre peuple leur opposition à l’avènement d’un Etat kabyle.

Pour appuyer cette idée, le pouvoir algérien s’applique méticuleusement à réunir toutes les conditions (marasme économique, corruption, terrorisme, banditisme, islamisme) pour que les Kabyles n’envisagent pas autrement leur survie, et celle de la Kabylie, que par une abdication pure et simple au dictât arabo-islamique d’un régime raciste. Et ce pour bénéficier de l’aumône de l’Etat-providence afin de ne pas mourir de faim. Bien entendu, l’argument est fondé sur une fausse idée selon laquelle le Peuple Kabyle ne doit sa survie qu’à la manne pétrolière alors que tout le monde sait qu’elle a toujours profité aux généraux et aux politiciens véreux qui ont la mainmise sur l’économie algérienne.

La Kabylie n’a pas émergé de nulle part et encore moins à la suite de la découverte d’un gisement de gaz. Elle n’est pas non plus une création contemporaine résultant d’une quelconque prospérité réalisée grâce à la manne pétrolière. La Kabylie existe depuis la nuit des temps ; son existence multimillénaire n’a jamais été conditionnée par une quelconque richesse naturelle. Sa plus grande richesse réside d’abord et avant tout dans le génie de son peuple. Son organisation sociopolitique résolument laïque et démocratique, ses valeurs séculaires et son attachement viscéral à la liberté ont inspiré de grands penseurs.

A ce jour, la Kabylie n’a rien perdu de son authenticité, de sa culture de résistance et encore moins de sa détermination à se hisser au rang de nation, au sens moderne du terme. En effet, la Kabylie ancestrale disposait avant la colonisation d’une forme de démocratie participative à travers Tajmaat, l’assemblée du village. Cette dernière était une structure sociale et politique, un véritable modèle de démocratie, qui faisait participer les citoyens aux affaires publiques.

A la suite de la colonisation française, l’État algérien a tout mis en œuvre pour achever ce que la France coloniale avait entamé en termes de destruction des fondements de la société kabyle. Ceci dans le but avoué de casser la cohésion sociale d’une société qui lui avait opposé une résistance farouche et qui n’a jamais accepté la soumission. Cependant, ni la famine, ni la guerre, ni la répression, ni la politique d’arabisation, ni toutes les politiques de dépersonnalisation n’ont pu triompher du Peuple Kabyle.

De ce fait, nous avons la certitude qu’aucun défi ne peut lui faire peur. Le développement économique est à sa portée, pourvu qu’elle recouvre sa souveraineté. En effet, la Kabylie, avec le véritable potentiel économique dont elle dispose et que l’on cherche à tout prix à nous cacher, est en mesure, non seulement d’assurer son propre développement, mais aussi de contribuer d’une façon décisive au développement des autres peuples de l’Afrique du nord pour peu que ceux-ci se réconcilient avec eux-mêmes et entrent de plein pied dans le progrès et la modernité.

Toutes les forces vives, et il y en a, peuvent être mobilisées afin de créer un pôle d’excellence en matière de développement économique. Pour ce faire, il faudra mettre en synergie les intelligences dont dispose la Kabylie, en l’occurrence les compétences formées par ses universités et les différents centres universitaires du monde, ainsi que les ressources et autres potentialités naturelles. Tout cela autour de grandes ambitions économiques.

La Kabylie est en mesure de réaliser son développement par l’encouragement de l’innovation via la recherche, l’investissement, la formation mais aussi par l’élimination de l’insécurité et l’assurance d’une justice indépendante. Dans ce cadre, la Kabylie veillera à concilier son progrès économique et social avec la préservation de l’environnement.

La Kabylie libre œuvrera immanquablement à assurer à sa population la liberté d’entreprendre et de produire localement des richesses, synonymes de souveraineté économique et sociale, base de toutes les libertés sociales, culturelles et politiques. Or, il n’est un secret pour personne que l’État Algérien œuvre activement à étouffer toute prospérité économique en Kabylie, condition sine qua non de son asservissement à un État qui n’a d’ambition que d’effacer jusqu’à son existence.

Il est certain que l’avènement de l’État Kabyle marquera pour la Kabylie le début d’une « nouvelle ère », celle de la liberté, de la prospérité et de la justice. »

Bouaziz Ait Chebib, porte-parole de l’Union pour une République Kabyle – URK

Les Kurdes ont-ils droit à la Journée internationale de la langue maternelle ?

En l’an 2000, l’UNESCO a proclamé le 21 février « La Journée internationale de la langue maternelle ». Depuis, chaque 21 février, les Etats-membres qui siègent à l’UNESCO célèbrent cette journée pour promouvoir la diversité linguistique et culturelle et le multilinguisme. La Turquie fait partie des Etats siégeant à l’UNESCO mais elle refuse aux Kurdes d’avoir un enseignement dans leur langue maternelle à l’intérieur de ses frontières. Elle est même gênée d’entendre le kurde ailleurs dans le monde…
 
Les Kurdes victimes d’un génocide linguistique
 
Les Kurdes vivant dans les régions occupées par l’État turc où un génocide ethnique, culturel et linguistique est en cours depuis près d’un siècle, subissent de plein fouet l’interdiction de parler leur langue. En effet, les Kurdes ne peuvent recevoir un enseignement en langue kurde, ne peuvent faire leur défense devant la justice, etc. ni même prétendre qu’ils ont une langue qui s’appelle le kurde car la Turquie nie l’existence même de cette langue millénaire et la fait passer dans registres comme « langue X » (X comme pour dire « inconnue ») !
 
Pour « couper » la langue kurde à la racine, dès les années 1980, l’État turc avait décidé de créer des internats pour les enfants kurdes Dès l’âge de 7 ans, les Kurdes passaient leur année scolaire en internat à la merci des enseignants et des surveillants dont la mission était d’inculquer la langue turque à des enfants qui n’en connaissaient pas un mot et de les turquifier en les coupant de leur familles, leur culture, leur langue.
 
Cette décision mise en oeuvre a plutôt réussi, avec des effets dévastateurs qu’on peut facilement deviner sur le plan psychique et/ou socio-culturel chez les enfants kurdes et les adultes qu’ils sont devenus.
 
Dans les autres parties du Kurdistan, en Irak, Iran et Syrie, on avait à peu près les mêmes interdictions. Aujourd’hui, au Kurdistan autonome d’Irak et au Rojava, on enseigne en langue kurde tandis qu’en Iran, le kurde continue à être criminalisé… C’est pourquoi, aujourd’hui beaucoup de Kurdes, ceux en Turquie essentiellement, ne parlent plus leur langue mais ils sont nombreux à lutter pour avoir le droit de la réapprendre et de la parler; de s’approprier de nouveau leur musique, leurs us et coutumes, pillés et interdits par leurs colonisateurs. Le prix à payer pour les Kurdes, afin d’obtenir ce qu’ils veulent, reste très élevé. Cela coûte souvent des vies mais ils restent déterminés.
 
Pour finir avec les droits ou interdits concernant les langues, voici une histoire écrite par un écrivain kurde qui relate l’interdiction du kurde et ce qui nous attendait si on la bravait.
 
« Un pain en turc » ou comment interdire aux Kurdes de parler leur langue maternelle
 
Nous sommes dans les années 1980, dans une région kurde sous occupation turque. Un paysan court à la boulangerie de son village au retour de son champ et voudrait acheter un pain avant le coucher du soleil qui est proche, car dans cette région kurde, l’Etat turc a décrété un état d’urgence avec couvre-feu au couché du soleil. Le paysan lance à la hâte « ka nanakî, bi tirkî.* » en kurde, qu’on pourrait traduire en « un pain, en turc. » Ce pauvre paysan ne sait pas parler le turc mais il faut bien qu’il achète son pain d’une façon ou d’une autre.
 
Maintenant, imaginons un instant que cette scène ait lieu en France, pendant l’occupation nazi : Un paysan corrézien de retour de son champ, court à la boulangerie de son village. Le soleil va bientôt se coucher, or, il y a le couvre-feu à la tombée de nuit. Les Nazis ont interdit de parler le français et ont imposé la langue allemande dans tout le pays mais notre paysans corrézien ne parle pas un mot d’allemand. Alors, il dirait, vraisemblablement : « Un pain, en allemand. »
 
En effet, l’État turc avait interdit le kurde dans tout le pays, y compris dans les régions kurdes et ce, depuis la création de la Turquie en 1923. Même au sein de leurs foyers, les Kurdes ne pouvaient parler leur langue sous peine d’être arrêtés et/ou torturés, en plus de payer une amende. (L’Ėtat turc avait dépêché des fonctionnaires à cet effet dans tout le Kurdistan.)
 
Encore aujourd’hui, en Turquie, la langue kurde reste interdite, même si dans le cadre de la vie privée on peut la parler…
 
* « Ka nanakî bi tirkî / Bana türkçe bir ekmek ver » est le nom d’une nouvelle de Cezmi Ersöz, écrivain et journaliste kurde.

Massacre d’Hanau : Les Kurdes tristes et en colère

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FRANCFORT – Plusieurs Kurdes font partie des victimes de l’attaque terroriste de l’extrême-droite qui a lieu à Hanau le mercredi soir. Leurs proches se réunissent actuellement au centre culturel kurde d’Hanau.
 
L’organisation faîtière kurde KON-MED (Confédération des communautés du Kurdistan en Allemagne) appelle à participer aux actions de protestation de jeudi soir dans diverses villes après l’attaque terroriste de l’extrême-droite à Hanau. Une manifestation aura lieu à Hanau à 18h00.
 
Voici le communiqué de KON-MED :
 
«Nous sommes tristes et nous sommes en colère. Nous sommes tristes car nos pensées vont aux proches des victimes de l’attentat terroriste de droite à Hanau hier soir. Parmi les morts figurent également plusieurs victimes d’origine kurde. Leurs proches se réunissent actuellement au Centre culturel kurde de Hanau, où de nombreuses personnes sont à leurs côtés et partagent leur douleur en ces temps difficiles.
 
Nous sommes en colère parce que les dirigeants politiques de ce pays ne s’opposent pas résolument aux réseaux de droite et au terrorisme de droite dans ce pays: le NSU (Nationalsozialistischer Untergrund (NSU), Parti national-socialiste souterrain, groupe terroriste allemand d’extrême droite), l’attentat de Halle, le meurtre de Walter Lübcke et maintenant l’attaque terroriste à Hanau est le résultat d’une politique d’État aveugle [aux agissements de l’extrême droite]. La rhétorique politique de l’AfD et sa banalisation par les médias et le paysage politique préparent le terreau de la terreur de droite en Allemagne.
 
En cette heure difficile, nous voudrions exprimer nos plus sincères condoléances à tous les proches des victimes. Nos pensées et notre sympathie les accompagnent.»
 
 

« Ce qui est imposé à Osman Kavala, c’est de la torture! »

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TURQUIE – ISTANBUL – Les réactions à la nouvelle arrestation d’Osman Kavala se multiplient.
 
Osman Kavala était le seul accusé arrêté dans le procès de Gezi. Il était en prison depuis 840 jours. Lors de la sixième audience de l’affaire, le 18 février, le tribunal a prononcé son acquittement et sa libération. Cependant, immédiatement après sa libération, le parquet d’Istanbul a émis un nouveau mandat de dépôt à son encontre dans le cadre d’une autre enquête relative à la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016.
 
Le défenseur des droits humains et homme d’affaires Osman Kawala a été convoqué pour faire une audition et a été de nouveau arrêté.
 
Le vice-président du HDP, Mithat Sancar et la présidente de la Fondation des droits de l’homme de Turquie (TIHV), Şebnem Fincancı, ont évoqué la nouvelle arrestation d’Osman Kavala sous son aspect juridique et en terme des droits humains.
 
Sancar: Il n’y a plus de système judiciaire indépendant
 
Mithat Sancar, qui est également avocat, a souligné qu’une telle décision arbitraire est très préoccupante. Déclarant que cette illégalité n’était pas la première, Sancar a rappelé qu’une situation similaire avait été rencontrée dans l’enquête contre Selahattin Demirtaş, avocat kurde et ancien coprésident d’HDP.
 
Sancar a rappelé qu’une enquête avait été ouverte contre Demirtaş, qui devait être libérée conformément à la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), et qu’un nouveau mandat d’arrêt avait été émis. Sancar a déclaré que Osman Kavala a également été soumis à un chaos similaire.
 
Sancar a souligné qu’il y a une lutte pour le pouvoir au sein de l’État derrière cette décision et a ajouté que cette lutte semble plus dimensionnelle et compliquée que la lutte entre le FETÖ (Mouvement de Fethullah Gulen) et le gouvernement.
 
« Cette lutte affecte également le système judiciaire qui est devenu le maillon faible de la chaîne et n’a plus de volonté et d’initiative indépendante. Il n’y a plus de système judiciaire indépendant, et c’est une situation extrêmement dangereuse pour la société turque. »
 
Şebnem Fincancı: Résistance à la torture
 
La présidente du TIHV, Şebnem Fincancı, a rappelé qu’Osman Kavala était confronté à de nombreuses pratiques illégales et a souligné que ces pratiques équivalaient à une pratique de torture.
 
Fincancı a déclaré que ce qui est arrivé à Kavala correspond en fait à la définition de la torture donnée par les Nations Unies. « C’est une torture de libérer quelqu’un après 840 jours et de l’arrêter de nouveau juste quand il pense qu’il retourne dans sa famille. C’est un message non seulement pour Osman Kavala mais aussi pour sa femme, sa famille, tous ses parents et amis. »
 
Soulignant que la seule façon de faire face à cette torture est de résister, Fincancı a déclaré: « Vous devez survivre contre tous ces torts » et a ajouté qu’ils ne reconnaissaient pas cette décision.
 

ALLEMAGNE. De nombreuses victimes kurdes dans deux fusillades racistes

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FRANCFORT – En Allemagne, la diaspora kurde n’est pas seulement persécutée par le pouvoir qui la criminalise à cause de sa lutte pacifique pour les droits des Kurdes au Kurdistan. Elle est également victime d’attaques racistes des Néo-Nazis. Drame absolu pour des exilés chassés de leurs terres par des Etats colonialistes barbares.
 
Hier soir, un homme armé a ouvert le feu sur deux bars à chicha – dont la clientèle serait majoritairement kurde – dans la ville de Hanau, dans l’ouest de l’Allemagne, tuant 9 personnes et en blessant plusieurs autres, selon la police. (Une des victimes est Ferhat Ünvar, 22 ans, fils de Serpil Temiz, journaliste travaillant pour le quotidien kurde Yeni Özgür Politika à Francfort.)
 
Le suspect s’est ensuite enfui chez lui où il a été retrouvé mort avec le corps d’une deuxième personne.

Peter Beuth, ministre de l’Intérieur d’Hesse a confirmé que l’attentat terroriste d’Hanau avait une motivation d’extrême-droite.

L’académicienne kurde en exil, Rosa Burç vient d’écrire au sujet du massacre d’Hanau : « Ne minimisez pas ce qui s’est passé en Thuringe ou à Hanau. Remettez en question le parti pris que l’on peut avoir en lisant des titres tels que « Massacre de Shisha-bar » ou « Migrants au couteau ». Prenez au sérieux lorsque nous, les Allemands « de couleur », disons que nous sommes constamment effrayés. Nous sommes tous responsables. »

Chansons féminines d’une artiste kurde qui a fuit les persécutions judiciaires turques

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Heja Turk, artiste kurde pluridisciplinaire qui a fui les persécutions judiciaires en Turquie pour des fausses accusations liées au terrorisme – sort bientôt son premier album et annonce que d’autres projets créatifs basés sur ses expériences de vie sont en préparation.
 
Hêja Turk, 32 ans, est originaire de Mardin, du Kurdistan de Turquie. Stranên Neşuştî (Chansons non-lavées), son album composé de trois chansons et qui fusionne la musique kurde avec la folk-pop moderne et le rock folk, sortira en ligne très prochainement.
 
Chansons centrées sur l’oppression des femmes et la condition kurde
 
« L’une des chansons – NeNe (Je ne suis pas) met en lumière la vie d’une femme qui travaille 24 heures sur 24 en une journée, mais qui n’a aucun droit », explique Heja. « L’autre chanson – Derî Lêket (On a sonné à la porte) – parle de la vie d’une femme seule. J’ai composé moi-même les paroles et la mélodie de la chanson. La troisième chanson – Belkî (Peut-être) – parle de la solitude de la nation kurde. »
 
Bien que la musique soit une passion de longue date pour Heja, sa famille était inquiète quant à sa poursuite d’une carrière de chanteuse, « donc après avoir obtenu mon diplôme universitaire, j’ai abandonné la musique et le chant et j’ai décidé de poursuivre des études supérieures. »
 
Heja a encore essayé d’enregistrer des chansons, mais son attention s’est tournée vers la poursuite d’études de troisième cycle en littérature. Elle dit qu’elle a été acceptée dans un programme de maîtrise en littérature comparée à l’illustre Columbia University de New York – mais ses plans d’études ont été interrompus lorsqu’elle a été détenue par les autorités turques.
 
Elle a été arrêtée pour la première fois en janvier 2016, accusée d’avoir hébergé une femme qui serait affiliée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le mouvement armé kurde qui a combattu l’État turc dans une bataille de plusieurs décennies pour accroître les droits des Kurdes dans le pays.
 
« Ils ont accusé la femme d’avoir organisé une explosion à Istanbul », a déclaré Heja. « La suspicion de l’État envers nous a grandi après qu’ils aient su que j’étais la petite-fille d’Ahmet Turk. »
 
Son grand-père, homme politique chevronné et défenseur des droits des Kurdes, a été emprisonné à plusieurs reprises par les autorités turques au cours de sa carrière. Élu maire de Mardin en 2014, il a été démis de ses fonctions par les autorités turques et détenu pour terrorisme pendant trois mois en 2016. Réélu maire de la ville en 2019, il a de nouveau été destitué pour des accusations de soutien au terrorisme, à savoir le PKK.
 
Heja a purgé neuf mois de prison avant d’être libérée pour insuffisance de preuves pour la poursuite de sa détention.
 
Son séjour de neuf mois en prison n’a pas atténué son avantage créatif; au lieu de cela, elle a appris à jouer de la guitare et a écrit des chansons.
 
Sa libération de prison l’a poussée à prendre la carrière musicale plus au sérieux, l’encourageant à enregistrer des chansons «de manière professionnelle».
 
Après sa libération, elle a assumé son premier rôle d’actrice. Tourné à Istanbul en février 2018, Momê raconte l’histoire de la brutalité contre les Kurdes dans le sud-est de la Turquie et ses répercussions sur les Kurdes à Istanbul.
 
Les accusations sont revenues la hanter lors d’une audience en avril 2018, lorsqu’elle a été condamnée à cinq ans de prison.
 
Elle accuse les autorités turques d’avoir fabriqué des preuves dans son cas, dans le but plus large de ternir l’image des politiciens et militants politiques kurdes. « Les médias turcs se sont accrochés à la campagne », a-t-elle dit, appelant à ce qu’elle soit emprisonnée «jusqu’à 19 ans» au lieu de cinq.
 
Heja dit qu’elle a fui le pays avant d’être de nouveau arrêtée.
 
Heja donne peu d’explications sur la façon dont elle est venue en Europe, mais dit que l’histoire de son voyage passera par un film sur lequel elle travaille en collaboration avec la Hamburg Media School.
 
Alors que l’Allemagne lui a fourni un refuge contre la persécution et un espace pour poursuivre ses intérêts créatifs, elle dit qu’elle se sent toujours isolée et espère se connecter avec d’autres Kurdes de la diaspora dans le pays.
 
«Le plus désagréable pour moi en Allemagne, c’est que je n’ai pas d’amis musiciens. J’ai désespérément besoin d’artistes et de cinéastes kurdes en Allemagne pour m’aider et travailler avec moi.»
 
Malgré la renommée de sa famille, Heja veut être connue par son propre mérite.
 
«Oui, je suis la petite-fille d’Ahmet Turk. Mais je ne veux pas être connue à travers ma famille. Ahmet Turk est une personne et moi, une autre», explique Heja. « Ce que je dis et fais ne reflète que ma compréhension et mon opinion. »