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Le seul moyen de mettre fin à la terreur d’AKP, c’est voter HDP

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Les habitants de Turquie s’apprêtent à voter pour les élections présidentielles et législatives du 24 juin. Le président sortant rêve de pouvoir instaurer son système présidentiel aux pouvoirs absolus. Mais les sondages prédisent une défaite du parti AKP et son chef Erdogan après 16 ans de règne sans partage. L’économie malade, la pauvreté croissante, le chômage, la répression tout azimut exercée depuis juillet 2016, la guerre anti-kurde, l’invasion d’Afrin… en sont quelques-unes des raisons qui poussent les électeurs à vouloir tourner la page AKP. Mais ce dernier ne se veut pas vaincu et semble prêt à tout pour garder le pouvoir.

Le mercredi 13 juin, le président turc Erdogan a déclaré, durant une réunion fermée à la presse, que les sondages électoraux n’étaient pas bons pour AKP, que les membres de son parti devaient « travailler » spécialement sur les sympathisants du HDP, qu’ils devaient regarder dans les registres électorales afin de trouver tous les sympathisants du HDP… Le lendemain, un candidat AKP et ses gardes armées ont massacré plusieurs commerçants kurdes à Suruç.

Les attaques fascistes contre le HDP n’ont pas commencé à Suruç mais ce fut la première fois que des Kurdes ont été tués durant la campagne électorale de 2018.

Pourquoi Erdogan se focalise sur le HDP ? Si le HDP et Selahattin Demirtas, son candidat présidentiel, ne réussissent par à dépasser le seuil électoral des 10%, tous les bulletins qu’ils auront reçus iront au parti qui a obtenu plus de votes le 24 juin. C’est pourquoi, le pouvoir AKP veut éliminer le HDP de manière illégale car ce dernier veut mettre fin au règne d’Erdogan de manière démocratique.

Tous les électeurs de Turquie, que vous soyez kurdes, turcs, arméniens, laz… si vous aussi, vous en avez assez de ce pouvoir, allez aux urnes et dites #Tamam avec le HDP.

ROJHELAT : Le massacre de Qarna en 1979

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ROJHELAT / IRAN – Le 2 septembre 1979, le village kurde de Qarna (Gharna ou Karna selon les orthographes) a été témoin d’un massacre commis par les gardiens de la révolution. Behdad Bordbar, un Kurde iranien vivant en exil en Scandinavie, a interrogé certains de ses camarades réfugiés kurdes sur leurs souvenirs de cet acte désormais peu connu.

Une vidéo de l’un de ses interviewés peut être vue ici.

« Nous avons passé plusieurs jours à chercher des cadavres. Ils ont enlevé les cadavres du village et les ont jetés dans les vallées environnantes. Ils ont amené les cadavres dans la nature pour faire comme si ils avaient été tués dans des combats.
 
Leurs visages étaient méconnaissables. Nous avons déterminé l’identité des victimes à partir de leurs vêtements. Quand nous tirions sur une main ou des parties du corps pour le porter, ils se séparerait du corps. Les villageois étaient terrifiés et étaient dans un état de choc pendant plusieurs mois. »
 
Cela faisait partie de ce que Soltan-Khosravi et Omar Karimi, deux résidents de Qarna, ont déclaré. Qarna est un village kurde dans le district de Naqadeh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, à sept kilomètres au sud-ouest de Naqadeh.
 
Ce village a été attaqué par des agents armés de Gholam-Reza Hasani [un islamiste chiite panturquiste], le 2 septembre 1980. Au cours de cette attaque, 42 femmes, hommes, enfants, nourrissons et vieux du village ont été tués. Cette catastrophe s’est produite dans l’atmosphère troublée qui a suivi la révolution lorsque les groupes armés kurdes combattaient les forces gouvernementales. Mais selon les informations et les explications des témoins, les villageois de Qarna n’étaient pas armés et n’étaient pas membres des partis d’opposition.
 
Trente huit ans après la tragédie du massacre et la migration forcée des villageois kurdes, ces histoires n’ont été transmises que de bouche à oreille et le nombre limité de témoins de ces crimes est en train de disparaître.
 
Afin de garder vivante la mémoire des victimes de ces crimes, Behdad Bordbar a interviewé des témoins oculaires afin d’enregistrer ce qu’ils ont vu.
 
Omar Karimi, quel âge aviez-vous à l’époque ?
 
Je suis un villageois. Les villageois n’ont pas de bons certificats de naissance et à ce moment-là, je venais de rentrer du service militaire et j’avais probablement environ vingt-trois ans.
 
Quelle était la population de Qarna ?
 
Je ne saurai pas le dire. Nous étions quatre-vingts familles. (…)
 
Quel était le contexte de l’attaque contre le village ? Pourquoi ont-ils attaqué votre village ?
 
A l’époque, les partis kurdes étaient actifs dans la région et il y avait des tensions nationalistes. Par exemple, les membres des comités locaux étaient turcs et avaient des différents avec les Kurdes, mais la population de notre village ne jouait aucun rôle dans les conflits.
 
J’étais parti avec mon frère et un autre membre de la famille pour apporter de la paille. Nous allions sur la route quand nous avons vu Khosro Pahlavan, qui accélérait à côté de nous dans une jeep en direction de Naqadeh.
 
Khosro Pahlavan avant la révolution était un homme fort (…). Après la révolution, il est devenu un garde révolutionnaire. Quand je l’ai vu, j’ai pensé que quelque chose allait se passer. Ce jour-là, le compresseur de mon tracteur était cassé et il m’a fallu beaucoup de temps pour faire mon travail. Nous sommes retournés au village et avons vu les Gardiens de la Révolution et les Basij se diriger vers notre village dans leurs voitures avec Khosro Pahlavan.
 
Le bruit des coups de feu a été entendu de loin. Haji Sharif, qui vivait dans notre village, m’a rattrapé et m’a dit: « Omar, je pense que ces voitures sont allées détruire notre village. » Je lui ai dit : « Haji, quiconque a une arme doit se défendre. »
 
Donc les gens de Qarna étaient armés ?
 
Non, peut-être quatre ou cinq familles avaient une arme à feu. Au Kurdistan, à l’époque, quelques personnes avaient des armes pour se défendre. Nous n’étions pas armés. Nous n’étions pas en guerre avec qui que ce soit. Les Gardiens de la Révolution étaient déjà venus dans notre village. Ils ont maudit les villageois et les ont déshonorés, mais les gens n’étaient pas inquiets pour eux. Nous ne pensions pas que quelque chose comme ça arriverait. Nous avions reçu un message du chef du komite Naqadeh quatre jours avant cet événement. C’était un acte de sûreté dans lequel il était écrit qu’ils avaient le droit de passer à travers la ville. Il a également été écrit qu’aucune difficulté ne se poserait avec le village.
 
Que disait la lettre ?
 
Je ne sais pas. Ils l’avaient donnée au chef du village et aux membres du conseil du village qui étaient les aînés. Les gens étaient heureux à ce sujet. Nous ne nous attendions pas à ce que quelqu’un nous dérange.
 
Quand êtes-vous retournés au village ?
 
À midi, mon frère a dit que nous devrions retourner au village. Seul le bruit des coups de feu pouvait être entendu de loin.
 
Comment se sont comportés les attaquants ?
 
Quand les assaillants sont venus à Qarna, le mollah Mahmud est allé, le Coran à la main, et a di t: « Par Dieu, nous ne sommes pas armés et n’avons aucun rôle dans l’attaque du commissariat Do Ab. Aillez pitié de nous, nous sommes aussi musulmans. » Ils l’ont apparemment relâché deux fois mais à la fin ils l’ont décapité. Plus tard, lorsque nous avons fouillé les cadavres, nous avons trouvé le cadavre à l’exception de sa tête. Les gens ont dit qu’ils l’ont apporté à la ville. Dans le village, les gens se cachent dans leurs maisons. Les assaillants frappaient aux portes et disaient : « Que les hommes sortent pour que le chef du comité puisse parler avec eux dans le café. » Ils avaient tué plusieurs personnes derrière le café et jeté leurs cadavres dans un cours d’eau. Ils ont chassé les gens de leurs maisons et les ont ensuite tués. Dans une seule maison, ils ont tué les membres d’une famille et y ont laissé leurs corps. Dans un endroit, ils ont tué neuf bergers et membres du village, qui étaient gardaient leurs troupeaux. Ils ont blessé deux enfants à leurs côtés, l’un de cinq et l’autre de douze ans et les ont laissés là.
 
J’ai vu un villageois le long de la route. Il avait un enfant de cinq ans avec lui qui avait été blessé. Il m’a demandé d’amener le garçon à son père. Après cela, je suis allé chez mon oncle. Une cinquantaine de personnes étaient assises là. Ils étaient terrifiés et pleuraient.
 
Donc les forces attaquantes ne sont pas restées là ?
 
Quand ils ont fait leur travail, ils ont évacué la zone. Ils étaient là pendant quelques heures, peut-être quatre heures. Après cela, nous avons commencé à rechercher les corps. Ils avaient tué trois frères derrière notre maison, Kak Rahman Khosravi, Kak Abu-Bakr Khosravi et Kak Abdollah. Tous les trois s’étaient mariés et avaient une femme et des enfants. Plusieurs personnes ont vu le meurtre et étaient extrêmement terrifiées et se sont cachées dans un verger qui était plein d’arbres.
 
Personne ne savait combien avaient été tués et qui avaient pu fuir. La première personne qu’ils ont tué était Amu Rahman. Quand nous avons trouvé son cadavre, il y avait une plante dans ses mains. Il était clairement au travail. Après lui, ils ont tué deux bergers nommés Ebrahim Rasuli et Jaafar Ahmadpur, qui étaient des bergers dans le village. Ils n’épargnèrent même pas leurs troupeaux et leurs bêtes; ils ont tiré sur leurs chiens, leurs moutons, leurs mules et tout ce qui était sur la route.
 
Puis, quand un certain nombre d’entre eux qui étaient en train de récolter des pois chiches dans un champ ont entendu la fusillade, ils ont pensé qu’il y avait un conflit armé et qu’ils seraient sûrement en sécurité à l’intérieur du village. Ils revenaient juste au village quand ils ont été pris en embuscade par les assaillants.
 
Un enfant nommé Hamzeh a été blessé. Bien qu’il ait été blessé, il s’est dirigé vers le village. Sayyed Fattah a vu l’enfant et voulait l’amener à son père. Sa mère, qui le vit trempé de sang, se mit à crier lorsque les gardes de la révolution arrivèrent et l’a tuèrent aussi. Quand son mari a vu qu’ils avaient tué sa femme, il a quitté sa maison. Dès qu’il est parti, ils l’ont tué aussi. Ils ont aussi tué le fils de quatorze ans de cette famille. Ils ont aussi tué Sayyed Fattah, qui avait ramené l’enfant blessé à la maison.
 
Est-ce que quelqu’un a pris des photos pour qu’il y ait un document sur les crimes commis ?
 
Personne dans le village n’avait de caméra. Nous étions très terrifiés et personne n’y pensait. J’ai demandé beaucoup de choses. Les gens ont toujours peur de parler de ça. Mais apparemment, quelques personnes qui avaient quitté le village ont pris quelques photos quelques jours plus tard.
 
Est-ce que quelqu’un a déjà demandé à vous interviewer ?
 
Par Dieu, vous êtes la première personne qui m’a cherché, moi et Kak Soltan, qui vit en Suède et avec qui vous avez parlé, et une autre personne qui s’est installée en Norvège et qui avait alors dix ans est la seule témoins de cet événement. Les médias liés aux parties au Kurdistan ont fait quelques rapports à ce sujet, mais leurs informations sont quelque peu confuses. Cette histoire est oubliée et personne n’a rien fait à ce sujet. Un livre a apparemment été écrit dessus, mais il est difficile à obtenir.
 
Vous voulez dire le livre de Behzad Khokhhali ? Je l’ai examiné. Il s’agit principalement d’une collection d’articles des journaux de l’époque. Ettelaat et Keyhan ont écrit des articles à ce sujet.
 
Oui. Mais le problème est qu’il ne mentionne que deux villages, Qarna et Qalatan, alors que moi, résidant dans cette région, je peux témoigner que plusieurs autres villages ont également été attaqués, mais ils ne sont écrits nulle part ou enregistrés. Nos quelques documents disparaissent.
 
J’ai entendu que dans le village Sarv-e Kani, ils ont rassemblé les gens dans la mosquée et ont tué dix-huit personnes sur place. Dans le village de Chaghal-e Mostafa, ils ont tué quarante-huit personnes et jeté leurs cadavres dans un ruisseau. Quand le courant a atteint sa fin et a diminué, les gens ont trouvé les corps criblés de balles.
 
Dans les villages Vilan Charakh et Karijeye Shakakan, les forces gouvernementales ont tué plusieurs personnes. Dans le village de Mohammad Shah, les gardes révolutionnaires ont ouvert le ventre des femmes enceintes et ont enlevé les enfants. Ils ont brûlé les terres arables du village Kaniye Mam Si Deh et ont abattu les personnes sans défense et leurs troupeaux.
 
De nombreux villages ont été victimes de crimes qui se sont produits dans les régions montagneuses et parce qu’ils étaient isolés et donc aucune nouvelle n’est parvenue à leur sujet. Le peuple était opprimé et les villages sans défense ne pouvaient pas se défendre. Bien sûr, c’était pendant la guerre. Les partis kurdes ont également opprimé les Turcs. Komeleh et le Parti démocratique du Kurdistan se battaient, mais nous parlons d’agriculteurs et de bergers. Ils n’étaient pas des gens politiques, mais s’occupaient de leurs propres affaires.

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La Turquie & ses mercenaires kidnappent, torturent & assassinent à Afrin

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Rojava – Après l’occupation d’Afrin, l’État turc et ses mercenaires affiliés ont continué d’extorquer, de piller, de kidnapper et de torturer la population dans le centre-ville d’Afrin et dans les villages environnants.

Selon les informations reçues de sources locales, l’État turc et les mercenaires demandent une rançon aux familles chaque fois qu’ils enlèvent des civils, à Afrin et dans les villages.

Les mercenaires ont déjà kidnappé des dizaines de personnes et ils gardent en captivité beaucoup d’hommes et de femmes dont les familles n’ont pas pu payer la rançon.

L’Etat turc et les mercenaires ont affirmé qu’ils kidnappaient des personnes connues pour être des sympathisants des YPG/YPJ. Mais ces derniers jours, surtout en période de guerre, des informations émergentes confirment que l’Etat turc et ses alliés mercenaires ont également attaqué à partir de l’ENKS, connue pour son soutien à l’Etat turc et aux mercenaires.

L’une de ces familles est la famille Shêxo, qui a été attaquée par des mercenaires dimanche dernier. Quarante personnes de la même famille ont été enlevées. Parmi les personnes enlevées, il y a des femmes et des enfants.

Selon une personne du village de Shiyê, qui ne veut pas être nommé, les mercenaires sont entrés dans les maisons à 2 heures du matin et ont commencé à emmener toutes les femmes et les enfants en premier. Puis, vers 6 heures du matin, ils ont emmené tous les hommes.

Voici quelques informations concernant les personnes enlevées 

De la maison de Shêx Birima : Mistefa Ebu Eli, ses frères Ihmo et Yusif et les femmes.

Famille Xanê : Cemil Xelê, Mistefa Shêhadê. Mistefa Shêxo de la famille Evdo, son frère, Mihemmed Shêxo, Mihemmed Mistefa Shexo İbram.

De la famille de Silêman Shêxo : Mistefa Mistefa Shêxo, Zuher Mistefa Shêxo, Ehmed Mistefa Shêxo, Ömer Mistefa Shêxo, Mahmud Mistefa Shêxo et deux enfants, Reshid Xelê, Wehid Ehmed Shêxo.

Ces personnes auraient été enlevées à Shiyê par des membres du groupe jihadistes  Silêman Shah.

Au cours des trois jours qui ont suivi leur enlèvement, certains membres de la famille, des femmes et des enfants ont été libérés, tandis que d’autres sont toujours aux mains des mercenaires.

Les personnes kidnappées sont torturées

Selon des sources locales, les personnes enlevées ont été soumises à de très lourdes tortures, et les hommes ont été torturés pendant des heures sous les yeux des femmes.

Deux femmes du nom de Zinet et Neriman de la famille Shêxo seraient incapables de se déplacer car elles ont été brutalement battues dans le dos. La vie de ces deux femmes seraient en danger.

On a également appris que la situation de deux autres femmes, dont les noms n’ont pas été divulgués, de la famille d’un homme d’Afrin nommé Ebu Eli, étaient dans un état critique.

Il est également rapporté que Zuher Sileman Shêxo a eu les ongles arrachés et a reçu deux coups avec fractures à la tête.

Il semble que 25 membres de la famille Shêxo sont toujours entre les mains des mercenaires et ne seront pas libérés si 30 000 dollars ne sont pas versés.

Dans le village de Mirkan (Hesina), à Mabata, Nezmi Mihemmed Dawud, Ebdo Osman Necar, Mihemmed Osman Koçer, Hesen Eli et Mervan Xelil ont également été enlevés par des mercenaires. Il a fallu de l’argent pour les libérer.

Xilil Hisni, Çilo Rifet Hisni, Fewzi Ebdin Arif et Memo Xelil Nuri sont retenus en otages par des mercenaires depuis des semaines car leurs familles ne peuvent pas payer le rançon demandée.

Hishen Hemdi Menan, Mistefa Rashid Elloş, Mihemmed Mistefa Hisko d’Afrique ont été kidnappés par le groupe Jabhat Shamiya. Les mercenaires ont demandé une rançon de 200 000 lires syriennes pour chacun d’entre eux.

https://anfenglishmobile.com/rojava/turkey-and-mercenaries-kidnapping-torturing-and-killing-in-afrin-27414

 

Temelli : Les universités sont à nous

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Turquie, Istanbul – Le coprésident et candidat du HDP, Sezai Temelli, s’est rendu à l’Université d’Istanbul mercredi.

« Je suis membre de cette université depuis 35 ans », a-t-il rappelé dans son discours devant l’université. « Je suis fier d’être membre de l’Université d’Istanbul, une institution aussi importante. C’est l’université qui apporte la plus grande contribution à la recherche scientifique en Turquie ».

Rappelant qu’il ne pouvait pas entrer dans l’université où il a travaillé pendant 35 ans car il est aussi un universitaire licencié, Temelli a ajouté : « Aujourd’hui, après 35 ans de travail, mes amis et moi ne pourrons pas entrer dans notre faculté. Nous avons été licenciés avec le KHK (décret statutaire). Notre travail a été ignoré. Après le coup d’Etat du 15 juillet, il y a eu ceux qui ont souffert de la plus grande victimisation à cause de l’état d’urgence. Le KHK a été introduit de manière arbitraire.

La promesse la plus importante que nous avons faite en tant que HDP est de lever l’état d’urgence après le 24 juin, en veillant à ce que toutes les victimes du décret statutaire soient réintégrées et puissent reprendre leur travail ».

Le coprésident du HDP, qui a exhorté à travailler dur pour franchir le seuil au nom de la démocratie, a déclaré : « Tant dans notre parti que dans le programme présidentiel, nous avons déclaré que nous voulions normaliser ce pays. Nous croyons que nous pouvons résoudre tous les problèmes ensemble en suivant le processus ordinaire. Nous pouvons nous débarrasser de l’état d’urgence et de la mentalité qui le sous-tend. Tous nos amis qui ont été victimes de l’état d’urgence pourront retourner au travail et apporter leur contribution à la société.

Pour que des universitaires qui ont été renvoyés des universités, mais aussi des enseignants renvoyés de nombreuses écoles, ainsi que des personnes travaillant dans les municipalités et les services de santé, puissent retourner à leur travail, nous devant franchir le barrage érigé devant le HDP le 24 juin.

Les universités sont à nous. Renforcer la lutte démocratique autonome de l’université, c’est contribuer à la lutte de la Turquie pour la démocratie. Nous continuerons à relever le défi de protéger les universités de l’influence de la tutelle politique. »

 

https://anfenglish.com/news/temelli-universities-are-ours-we-will-get-people-reinstated-27416

 

Zeinab Jalaliyan : Je suis plus forte que vous tous & je vais poursuivre mon chemin

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IRAN / ROJHELAT – La prisonnière kurde Zeinab Jalaliyan* a écrit une lettre sur l’Etat iranien lui refusant son traitement et a déclaré : «Je suis plus forte que vous tous. Et je vais poursuivre mon chemin. »

 
La révolutionnaire kurde Zeinab Jalaliyan, emprisonnée en Iran depuis 11 ans, a déclaré avoir dû lutter contre plusieurs maladies pendant cette période.
 
« J’ai d’abord eu des problèmes avec mes yeux. Ensuite, j’ai eu des problèmes avec mes reins et j’ai eu de l’hypertension, etc. Puis j’ai commencé à avoir des caries. Au cours des trois derniers mois, j’ai exigé d’aller à l’hôpital. Mais les responsables de la prison ne font rien. En tant que prisonnière politique, je suis privée de tous mes droits », a déclaré Jalaliyan, affirmant que les politiques du gouvernement iranien sont frauduleuses et hypocrites.
 
Jalaliyan a souligné qu’elle n’est pas autorisée à aller à l’hôpital. Sa lettre continue ainsi :
 
« Mais les médias ont écrit que j’étais allée à l’hôpital. Ce gouvernement n’a aucune humanité. Ils publient des photos de 2008, ils veulent duper des organisations de défense des droits humains comme ça. Ils agissent comme des bourreaux pour me décapiter. Qu’est-ce que ces bourreaux veulent de moi ? Ceux qui ne pensent pas comme ces bourreaux doivent-ils pourrir dans les donjons ou mourir ? Vous les bourreaux, n’entendez-vous pas les voix des gens qui veulent la liberté entre les murs du donjon ? N’oubliez pas, bourreaux, personne ne peut arrêter les idées des gens qui veulent la liberté.
 
La mort sur le chemin de la liberté est douce. Votre destin à tous est d’être vaincus. Rien n’est assez fort pour arrêter ma lutte pour atteindre mes objectifs. Seule, je suis plus forte que vous tous. Et je vais poursuivre mon chemin. »

Source

Zeinab Jalaliyan a été arrêtée en juillet 2007 dans la ville kurde de Kermanshah. Elle a ensuite été transférée au centre de détention du ministère du Renseignement.
Son procès devant le Tribunal de première instance s’est déroulé en décembre 2008. Après un procès sommaire, la Cour a déclaré Jalaliyan coupable de terrorisme et l’a condamnée à mort, pour être membre du Parti de la vie libre au Kurdistan (PJAK). Par la suite, sa peine de mort a été transformée à la prison à vie.

Gültan Kışanak envoie une lettre aux femmes depuis la prison

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Turquie – La co-maire de la ville kurde d’Amed (Diyarbakir), Gültan Kışanak, l’une des milliers d’otages du régime de l’AKP, a écrit depuis la prison de Kandıra, une lettre adressée aux femmes avant les élections du 24 juin.

Nous devons gagner ces élections pour gagner notre avenir, déclare Kışanak.

Dans sa lettre, Kışanak écrit : « La politique ignorait les femmes. Nous n’avons pas entendu beaucoup de promesses faites aux femmes. Pourtant, aujourd’hui, dans cette campagne électorale, nous écoutons beaucoup de promesses faites aux femmes par des partis qui n’ont pas ouvert leurs listes aux femmes».

« Nous savons par expérience que toutes ces promesses sont oubliées après les élections. En outre, les promesses sont toujours un « pot-de-vin ». Plus important encore, les femmes ne veulent pas seulement être élues, elles veulent faire partie de la gouvernance. Elles veulent avoir le droit non seulement d' »élire » mais aussi d’être une « citoyenne à part entière ». C’est un fait que le HDP a une longueur d’avance sur les autres parties à cet égard.

« Au HDP, les femmes jouissent de victoires importantes qu’elles ont réalisés grâce à leur travail. Le moment est venu de marquer la politique avec la voix des femmes. Nous n’avons pas peur. Nous sommes en route. Nous sommes prêtes à payer pour notre avenir, notre liberté, pour gagner nos droits.

Oui, la politique, c’est prendre des responsabilités, faire des sacrifices, prendre des risques. Mais rester en dehors de la politique, c’est accepter la subordination aux hommes, l’exploitation, l’oppression et l’esclavage.

Chaque jour, au moins une femme est assassinée. Le pays a été transformé en une immense prison. Même le plaidoyer en faveur de la paix a été qualifié de « terrorisme ». Si cela n’est pas arrêté, d’autres catastrophes nous attendront demain.

Pour sauver notre avenir, pour protéger les réalisations des femmes, pour aller de l’avant, il est nécessaire de se joindre au travail électoral. Il n’y a pas un moment à perdre. Nous ne pouvons pas voir une grande partie des candidates du HDP dans les médias, même si le HDP est le parti ayant la représentation la plus égale, le parti ayant le plus grand nombre de candidates. Nous connaissons l’attitude des médias, non seulement envers le HDP, mais aussi envers les femmes. Nous savons que le sexisme s’ajoute à l’attitude à l’égard du HDP Mais nous devons trouver un moyen de renverser ce black-out».

Kışanak a fait un appel aux jeunes femmes : « Ne laissez pas ce travail uniquement aux candidats et aux femmes activement impliquées dans le parti. Les véritables propriétaires de la lutte de libération des femmes sont les millions de femmes, chacune avec sa subjectivité. Nous vivons notre avenir aujourd’hui, en ce moment. Aujourd’hui, nous devons gagner pour gagner notre avenir».

Rappelant les paroles de la coprésidente du HDP, Pervin Buldan, disant que le parti est en train d’établir une alliance avec les femmes, Kışanak ajoute : « Nous voulons voir cela dans la campagne et les résultats des élections.  Croyez-moi, nous ne sommes pas ici à ne rien faire. Nous essayons de persuader même l’oiseau qui vole à voter pour le HDP et Demirtas ».

https://anfenglishmobile.com/women/jailed-co-mayor-of-amed-kisanak-sends-a-letter-to-women-27394

 

 La campagne électorale de Leyla Güven, candidate du HDP emprisonnée, vue par Zehra Dogan 

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Turquie- Kurdistan Nord – La journaliste et peintre Zehra Doğan a peint la candidate du HDP Leyla Güven pendant la campagne électorale dans la prison d’Amed (Diyarbakir). Les deux femmes sont en détention et dans la même cellule.

Leyla Güven se présente comme candidate aux élections législatives du 24 juin en Turquie en tant que députée du HDP. 

Comme Selahattin Demirtaş, candidat HDP à la présidence de la Turquie, elle doit mener sa campagne en prison. Sa compagne de cellule Zehra Doğan, peintre et journaliste kurde qui a travaillé pour l’agence de presse féminine Jinha, aujourd’hui interdite, l’a peinte.

Le dessin est accompagné d’une explication : « La campagne électorale de la prison de Leyla Güven se poursuit avec une forte participation des femmes. Le HDP est un parti de femmes.»

https://anfenglishmobile.com/women/leyla-gueven-s-election-campaign-in-amed-prison-27395

 

L’association culturelle & de solidarité italienne « ARCI » s’engage à soutenir les Kurdes du Rojava

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Le congrès de l’ARCI, l’une des plus importantes associations de projets culturels et de solidarité en Italie a approuvé une motion de soutien au Rojava.

La Turquie appelée à suspendre la mise en œuvre du projet Ilisu

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L’Initiative pour garder Hasankeyf en vie a appelé le gouvernement turc à suspendre immédiatement la mise en œuvre du projet du barrage Ilisu, qui provoque une destruction culturelle et environnementale généralisée.

 
L’Initiative pour garder Hasankeyf en vie a publié une déclaration concernant les rapports selon lesquels la mise en eau du barrage controversé d’Ilisu sur le Tigre dans la région kurde de Turquie a commencé.
 
Voici la déclaration de l’Initiative pour garder Hasankeyf en vie :
 
« Le 1er juin 2018, les nouvelles ont commencé à circuler selon lesquelles la retenue du barrage controversé d’Ilisu sur le Tigre dans le sud-est kurde de Turquie avait commencé. La compagnie des eaux d’Etat (DSI) a annoncé qu’avec la fermeture des premières vannes des trois tunnels de dérivation, le remplissage du réservoir avait commencé. Cette évolution a chevauché avec les nouvelles urgentes de l’Irak, où le fleuve Tigre était tombé à des niveaux historiquement bas. Cette situation a abouti à des discussions qui sont devenues encore plus urgentes en Irak que la discussion des récentes élections.
 
La sécheresse en Irak n’est pas liée au projet de barrage et centrale hydroélectrique d’Ilisu, qui est toujours en construction et est l’un des projets de barrage les plus controversés au monde en raison de ses impacts destructeurs sur les personnes, la culture et la nature. Les travaux se poursuivent à différents endroits et n’ont pas suffisamment progressé pour permettre la mise en eau de l’immense réservoir. Par exemple, le long pont près de l’ancienne ville de Hasankeyf ne sera pas achevé avant le début de l’année 2019. Environ six monuments d’Hasankeyf sont prévus d’être transférés à Nouvelle-Hasankeyf d’ici la fin de l’année, à condition qu’il n’y ait pas de retard (ce fut généralement le cas). De plus, des différends concernant le processus d’expropriation sont en cours et pourraient retarder davantage le projet. Les unités résidentielles de Nouvelle-Hasankeyf n’ont pas non plus été achevées. Enfin, il n’y a pas encore d’indication claire que la centrale hydroélectrique est prête à fonctionner.
 
Si nous lisons attentivement l’annonce récente, la DSI affirme que la rétention de l’eau commencera réellement avec la fermeture du troisième tunnel de dérivation. Cela ne peut pas arriver avant six mois, car le remplissage de chaque tunnel prend environ 3 mois, selon les déclarations DSI. La capacité des trois tunnels est si grande que depuis l’achèvement de ces tunnels en 2012, un deuxième tunnel a été utilisé pour détourner l’écoulement du Tigre pendant des jours. Par conséquent, la fermeture d’un tunnel n’affecte pas le niveau d’eau en aval.
 
De plus, cela n’a aucun sens sur le plan opérationnel de commencer à remplir le réservoir en juin, car le débit le plus élevé du Tigre est habituellement entre mars et avril. En été et en automne, l’eau dans la rivière est généralement très faible. De plus, comme les précipitations ont diminué de 10 à 20% dans le bassin du Tigre à cause du changement climatique ces dernières années, les réserves d’eau dans l’ensemble de la région diminuent.
 
La crise actuelle en Irak est le résultat de la diminution des précipitations au cours des 20 dernières années en raison du changement climatique mondial. La situation de cette année est particulièrement désastreuse. Non seulement le manque de neige dans les montagnes alimentant le Tigre cet hiver a contribué aux niveaux d’eau historiquement bas, mais les politiques d’eau catastrophiques de tous les états dans le bassin du Tigre ont également joué un rôle important. Les projets hydrauliques ayant les impacts les plus sévères incluent les barrages construits ces dernières décennies dans la partie turque et iranienne du bassin du Tigre. Les coupes d’eau actuelles dans les rivières Shirvan et Petit Zap venant d’Iran, le barrage de Mossoul, l’irrigation intensive dans le nord et le centre de l’Irak et la faiblesse de l’entretien des infrastructures hydrauliques en Irak [sont également responsables de la crise de l’eau dans la région]. Il est triste de voir que dans et autour de Bagdad, les gens peuvent traverser le Tigre en marchant. Mais nous, Avec la campagne Sauvons le Tigre et les marais irakiens, nous avons régulièrement exhorté le public irakien au cours des dernières années à penser qu’une telle crise se produirait si aucune mesure n’était prise et si la construction de barrages en amont se poursuivait. Maintenant, cela se produit.
 
Les représentants du gouvernement turc ont déclaré ces derniers jours qu’ils retarderaient la mise en eau jusqu’au 1er juillet 2018. Cependant, depuis mars 2018, ils prétendent prendre en considération les préoccupations irakiennes et retarder la mise en eau, mais techniquement, le projet n’est pas prêt à être réalisé. Ce ne sont que des nouvelles trompeuses. La Turquie fait référence à une action qu’elle n’est pas encore en mesure de réaliser pour suggérer qu’elle est flexible et coopérative. Il y a de nombreux exemples où le gouvernement turc a utilisé les barrages comme armes contre ses voisins en aval. La Turquie n’ayant pas signé la Convention des Nations Unies sur l’utilisation des cours d’eau internationaux à partir de 1997, elle ne se sent pas limitée par le droit international à prendre en considération les droits des peuples du Tigre et de l’Euphrate en Irak et en Syrie.
 
Enfin, nous demandons au gouvernement turc de suspendre immédiatement la mise en œuvre du projet Ilisu, qui provoque des destructions culturelles et environnementales généralisées, menace le bien-être économique et social de tous les habitants du bassin et augmente les risques de conflit. La société civile mondiale est priée d’exiger l’annulation du projet Ilisu jusqu’à ce qu’il y ait un nouveau processus démocratique, participatif et transparent sur ce projet en Turquie qui inclut également l’Irak et la Syrie. Il n’est jamais trop tard pour arrêter un projet aussi destructeur et controversé dont les gens et la nature ne bénéficieront pas ! »

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Janet Biehl : L’autobiographie de Sakine Cansız est un document historique

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Janet Biehl*, qui a récemment présenté à Londres le volume 1 de l’autobiographie de Sakine Cansiz qu’elle a traduite, a déclaré : « Elle est potentiellement une personne éminente dans l’histoire de la gauche internationale, dans les mouvements révolutionnaires mondiaux. »

Janet Biehl a récemment présenté à Londres le volume 1 de l’autobiographie de Sakine Cansiz qu’elle a traduit : «Toute ma vie était une lutte».

Biehl traduit actuellement le deuxième volume de l’autobiographie de Cansiz.

Elle a parlé à l’ANF du rôle de Cansiz dans la préparation du terrain pour la nouvelle génération de femmes kurdes et de ce que signifiait pour elle la traduction de ce livre.

Traduire une autobiographie n’est jamais la même chose que de traduire un roman ou un essai. Cela implique une sorte d’immersion complète dans la vie de la personne. D’une certaine façon vous souffrez, êtes heureuse, pleurez et souriez avec la personne dont vous traduisez la vie … Qu’est-ce que cela signifiait pour vous de traduire l’autobiographie de Sakine ? La connaissiez-vous avant ou avez-vous découvert sa vie en traduisant le livre ?

S’il vous plaît permettez-moi de fournir quelques informations sur le livre. Sara a écrit ses mémoires dans les montagnes en 1996-97, sous le titre [en turc] Ma vie entière était une lutte. Le livre est long, comprenant trois volumes. Celui qui vient d’être publié par Pluto Press en avril est le volume 1, qui couvre sa jeunesse jusqu’à son arrestation en 1979. Le volume 2 concerne son séjour en prison, en particulier la prison Numéro 5 de Diyarbakir pendant sa période la plus notoirement infernale de 1980-84 et après. Le volume 3 concerne sa vie après sa libération en 1991, dans la [vallée de] Bekaa et dans les montagnes et en Europe, même si je ne l’ai pas encore lu …

Elle a écrit le livre en turc, et il a été publié en turc, puis Agnes von Alvensleben et Anja Flach l’ont traduit en allemand. En avril 2015, lors d’une conférence kurde à Hambourg, j’ai acheté les deux premiers volumes allemands. Puis, plus tard, lorsque j’étais à Londres, j’ai demandé à Estella Schmid de recommander une histoire sur le PKK. Elle a suggéré le mémoire de Sakine – qui était déjà sur mon étagère !

J’ai donc commencé à le lire et j’ai été immergé. J’ai eu du mal à le poser. Elle écrit intimement et avec une franchise apparente sur le fait de naître dans un lieu et un temps où la kurdicité était refusé et interdit, et où le système de genre dominant contrôlait strictement les femmes et les empêchait de tout faire sauf l’éducation des enfants et le travail domestique. Une femme devait aller de la maison de son père à la maison de son mari. Il n’y avait pas de place pour une femme célibataire, sauf peut-être en tant que prostituée. Pourtant, elle s’est échappée de ces conditions impossibles, et à la fin du livre, elle s’est transformée en une militante kurde et une femme autonome.

Bien sûr, elle était brillante et férocement engagée. Elle a également eu quelques pauses chanceuses, mais elle était assez intelligente pour savoir comment en profiter, et à la fin elle a fait sa propre chance et s’est réinventée. Je dois souligner qu’elle est aussi rigoureusement critique envers elle-même – tout au long du volume 1. Elle continue à dire que sa compréhension théorique n’était pas encore assez bonne. Elle apprend dans ces années, et le lecteur apprend à travers elle. Cela permet au lecteur extérieur de comprendre plus facilement le mouvement et ses objectifs.

Les gens qui connaissaient Sara dans la vie réelle m’ont dit qu’elle était très chaleureuse personnellement, et cela se retrouve dans ses écrits. Il est inhabituel qu’une personne aussi féroce et rigoureuse ait aussi une grande chaleur personnelle – ces personnes étant souvent plus impatientes ou grossières ou dominatrices. Mais Sara semble avoir été émotionnellement généreuse, et sa chaleur transparaît dans le livre. Cette combinaison de rigueur et de chaleur était fascinante pour moi.

En tout cas, en lisant, j’ai réalisé que le livre était assez bon pour être traduit, parce que Sara était et est si importante dans le mouvement de libération kurde. C’est un document historique, en plus d’une histoire fascinante. J’ai donc eu l’honneur de consacrer une grande partie de la période 2016-17 à la traduction.

Sakine menait une vie très intense. Que pensez-vous du livre « message » pour les femmes et surtout les jeunes femmes aujourd’hui ? Et surtout les femmes non-kurdes ? Comment pensez-vous réellement que ce livre serait rencontré par les femmes en Europe, ou aux États – Unis ?

Les circonstances dans lesquelles Sara a émergé étaient désespérées. Même les femmes qui ne sont pas coincées dans un système traditionnel de genre doivent respecter la façon dont elle s’en est tirée. En tant que femme et révolutionnaire du Kurdistan dans les années 1970, Sara a été assez brillante pour ouvrir la voie. Elle a dû se tailler une place dans la société turque, créant sa propre situation. Aujourd’hui, grâce à son travail et au travail de beaucoup d’autres, les jeunes femmes kurdes qui veulent fuir le système traditionnel de genre ont un endroit où aller, le mouvement lui-même. Ils peuvent suivre ses traces. Le chemin est maintenant bien tracé, mais c’est elle qui a ouvert la voie.

Pour les femmes non kurdes, la vie de Sara peut avoir une importance différente. Elle est potentiellement une personne éminente dans l’histoire de la gauche internationale, dans les mouvements révolutionnaires mondiaux. Je ne sais pas si elle est à l’échelle de Rosa Luxemburg, cela doit être évalué, mais au moins avec la publication de ses mémoires, d’autres peuvent commencer à évaluer ses réalisations. Sa résistance incroyable, surtout dans le volume 2 de la prison de Diyarbakir (je traduis ce volume en ce moment), est à une échelle qui exige l’attention de tous les révolutionnaires socialistes. Sara a modélisé comment résister en prison. Elle mérite d’être mieux connue des penseurs révolutionnaires socialistes et des historiens du monde entier, et j’espère que ce livre contribuera à améliorer leur compréhension d’elle.

C’est aussi une histoire de l’émergence du PKK lui-même parce que sa vie a chevauché une grande partie de l’histoire du PKK. Donc lire le livre m’a aidé à mieux comprendre les deux. Elle a immédiatement reconnu la vérité sur les objectifs des Kurdes du Kurdistan, quand elle les a découverts vers 1975, et devient leur fervente défenseur malgré les critiques gauchistes la qualifiant de «nationaliste». Elle raconte comment des Kurdes avec des aspirations à la liberté ont créé le PKK lors du congrès fondateur de 1978.

Mais parce que Sara n’a pas écrit le livre pour le monde extérieur, j’admets que j’ai dû lutter pour comprendre certaines choses. Elle mentionne certains individus et groupes politiques et lieux en supposant que le lecteur saura qui et ce qu’ils sont. Mais beaucoup de lecteurs anglais ne le feront pas, pas plus que moi. Même le contexte de la gauche turque dans les années 1970 n’est pas familier aux lecteurs anglais, mais j’ai pu rechercher comment les révolutionnaires du Kurdistan sont sortis du milieu turc et surtout de la gauche. Et je me suis inspiré des histoires du mouvement kurde en anglais pour écrire des notes explicatives et une introduction.

Quand et comment avez-vous rencontré le mouvement de libération kurde ?

Au début, c’était par l’intermédiaire de mon partenaire et collaborateur de l’époque, Murray Bookchin, ici au Vermont aux États-Unis. En avril 2004, deux activistes solidaires allemands ont contacté Bookchin, suggérant qu’il avait un dialogue avec le leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan, puisque Öcalan était très intéressé par le travail de Bookchin. C’était la première fois que nous en entendions parler. Murray a répondu qu’il était heureux d’apprendre l’intérêt d’Öcalan. Ils ont échangé des compliments, Murray était trop malade, fatigué […] pour un dialogue. Öcalan a ensuite incorporé les idées de Bookchin, entre autres, dans le confédéralisme démocratique, que le PKK a accepté vers 2005. Après la mort de Bookchin à l’été 2006, l’assemblée du PKK lui a rendu un hommage très impressionnant : ils ont promis de construire la première société sur la terre autour de ses idées.

Pendant plusieurs années après la mort de Murray, j’étais occupée à écrire sa biographie (publiée en 2015 sous le titre Ecology ou Catastrophe: The Life of Murray Bookchin) . En 2011, j’ai été invité à Diyarbakir pour participer au forum social mésopotamien. Cette conférence m’a ouvert les yeux sur le mouvement kurde, et je travaille d’une manière ou d’une autre depuis lors, en visitant le Rojava et en écrivant à ce sujet: Ecrire sur la connexion Bookchin et traduire le travail des camarades allemands en anglais. En 2013, j’ai traduit l’Autonomie démocratique au Kurdistan du Nord et en 2016 la Révolution au Rojava par Knapp, Flach et Ayboga.

Le peuple kurde vit dans de nombreux pays et le mouvement de libération kurde est international. Je considère que cela fait partie de l’internationalisme de traduire le travail de chacun dans la mesure du possible. Personnellement, je vis dans un endroit lointain avec peu de Kurdes et peu d’activisme kurde, peu de réunions ou de manifestations à participer. Donc, ma forme de pratique politique doit être différente, plus isolée – je fais ces traductions.

Le livre de Sakine est un autre exemple du choix du PKK de mettre les femmes au centre de son discours politique depuis le début de son activité, quelque chose d’assez «audacieux» et pas vraiment populaire compte tenu du contexte et de l’environnement politique du PKK. Comme le dit Öcalan, la révolution kurde passera nécessairement par une révolution féminine …

Oui, dès les années 1970, selon le tome 1 de Sara, Öcalan souligne que les femmes doivent participer au mouvement. En fait, Sakine semble avoir été la première à organiser les femmes, créant des groupes de femmes dès 1975-76 autour de Dersim et de Bingöl [région très concervatrice].

Au cours de ces années, elle s’organisait pour des objectifs et des analyses que les révolutionnaires du Kurdistan tenaient à l’époque. À l’époque, ni les révolutionnaires du Kurdistan ni le PKK n’avaient d’idéologie sur la libération des femmes, ni même sur une théorie de celle-ci. Le programme du PKK de 1978 ne fait que mentionner les femmes en passant, en tant que groupe parmi d’autres qui doit être organisé. Il n’attachait pas grande importance à la libération des femmes, contrairement à aujourd’hui, où le mouvement kurde fait de la libération des femmes une réalité fondamentale, insistant sur le fait qu’une révolution qui n’altère pas le statut des femmes n’est pas du tout une révolution.

Quoi qu’il en soit, après le congrès fondateur de 1978, alors que le PKK était tout neuf, Cemil Bayik donna à Sara elle-même la tâche de développer une théorie de la femme pour le parti. Elle était ravie et attendait avec impatience la tâche, de faire des recherches sur les systèmes de genre au Kurdistan et dans le monde, et sur la nature des mouvements de résistance des femmes dans l’histoire et dans le présent. Mais elle n’a pas eu l’occasion de faire ce travail parce qu’elle a été arrêtée au début de 1979, ce qui a mis fin à tous ses plans.

Maintenant, bien sûr, les choses sont très différentes. Si je comprends bien, l’organisation des femmes dans le PKK est devenue très intense en 1994-95. Et Öcalan a demandé à Sara d’écrire ce même mémoire alors, précisément comme une source d’inspiration pour les jeunes femmes. Cela a dû être intéressant pour elle […]. Dans les années 1970, elle avait dû être intelligente, persévérante et courageuse pour échapper au système de genre, et son plus grand dilemme était qu’elle n’avait pas d’endroit où fuir – elle devait inventer sa propre base pour l’autonomie. Mais les jeunes femmes du Kurdistan d’aujourd’hui qui souhaitent échapper au système de genre ont un lieu de fuite : le mouvement lui-même les accueille.

Les femmes qui ont combattu dans les unités féminines dans les années 1990 sont devenues des modèles pour la prochaine génération de femmes kurdes. Les jeunes des deux sexes me semblent connaître et accepter les femmes qui sont indépendantes et franches, ainsi que les guerrières dures et déterminées.

Les femmes sont la force motrice de la révolution du Rojava. Pouvez-vous commenter cela en fonction de votre expérience ?

Au moment où j’ai visité le Rojava (comme on l’appelait à l’époque) en décembre 2014, le mouvement des femmes du PKK était déjà âgé de deux décennies et était prêt à mettre en œuvre la libération des femmes. L’autonomie gouvernementale démocratique a interdit les «crimes d’honneur», les mariages des moins de dix-huit ans, les mariages forcés, la violence contre les femmes et la polygamie. En cas de viol ou d’autre violence, la femme était autrefois toujours blâmée; maintenant les deux parties pouvaient être entendues, et l’homme, s’il était reconnu coupable, devait faire face à des conséquences.

Le contrat social, adopté en janvier 2014, a non seulement banni cet ancien système patriarcal mais a affirmé des rôles positifs pour les femmes : «Les femmes ont le droit de participer aux sphères politiques, sociales, économiques, culturelles et dans tous les domaines de la vie. Les femmes ont le droit de s’organiser et d’éliminer toutes les formes de discrimination fondées sur le sexe. »

De plus, le nouveau système affirme que les femmes ont un statut égal à celui des hommes aux yeux de la loi. En novembre 2014, l’auto-administration de Cizirê a appelé à «l’égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines de la vie publique et privée». Les femmes se présentent et occupent des fonctions publiques, travaillent pour un salaire égal.

Les auto-administrations démocratiques (AAD, une dans chaque canton) ont créé des comités et des centres de femmes, des lieux où les femmes peuvent parler de leurs problèmes familiaux et sociaux, trouver un soutien juridique et économique. (Comment Sara aurait pu utiliser ça !). Les femmes arabes et chrétiennes peuvent trouver de l’aide dans les centres de femmes, car les problèmes du patriarcat transcendent l’ethnicité et la religion. Une femme fuyant la violence domestique ou un mariage non désiré peut trouver la sécurité et le soutien dans un centre ou même lors d’une réunion publique, où elle peut être discutée et étudiée. Quand j’étais à Qamishlo, j’ai vu une réunion de femmes. La plupart des participantes étaient plus âgées et portaient un foulard, mais elles utilisaient la ligne de vie qu’elles et leurs sœurs et leurs filles avaient jetés et qui se tournaient vers un avenir courageux et libéré.

Dans les centres pour femmes, les femmes peuvent acquérir de nouvelles compétences afin de pouvoir subvenir à leurs besoins sans dépendre de parents masculins. Le centre des femmes de Qamishlo a offert un cours populaire sur «les femmes et les droits», enseignant aux femmes qu’elles ont vraiment le droit et la capacité de mener leur propre vie en fonction de leurs propres choix. Dans la vie économique, les AAD ont créé des coopératives de femmes, pour les aider à atteindre l’indépendance financière tout en construisant une économie non capitaliste.

Les AAD ont cherché à éliminer l’état d’esprit patriarcal vieux de plusieurs milliers d’années en créant des académies de femmes. Ces académies enseignent aux étudiants de tous les âges que la transformation du statut de la femme transforme toute la société; et que les femmes sont les principales actrices de l’économie, de la société et de l’histoire. Même les académies qui forment les forces de défense et de sécurité enseignent de telles idées.

Les YPJ [Unités féminines de défense] ont été créées en 2013, alors que certaines femmes des YPG (fondé en 2006) voulaient une force féminine. Pendant la défense de Kobanê, les femmes des YPJ sont devenues internationalement célèbres, pour leur engagement et leur intrépidité. Elles luttent non seulement pour la survie du Rojava, mais aussi pour le système libératoire d’auto-gouvernence qu’elles ont aidé à créer, et pour l’avenir du Moyen-Orient et de toute l’humanité.

Avant tout, les femmes du Rojava participent à la vie publique et politique. Tous les postes de direction, dans chaque institution ou organisation, sont co-présidés: un homme et une femme. Et toute réunion doit comprendre au moins 40% de femmes pour avoir une légitimité. Ce quorum est observé dans les conseils, organisations et comités mixtes. Aux côtés des conseils mixtes, il y a des conseils féminins correspondants qui ont un droit de veto sur les décisions qui affectent les femmes.

Grâce à toutes ces innovations, les femmes du nord de la Syrie sont devenues une véritable force, jouant un rôle prépondérant dans la politique, la diplomatie, les questions sociales et la défense, ainsi que dans la construction d’une nouvelle structure familiale. Les traditions patriarcales sont profondément ancrées dans le nord de la Syrie et sont souvent liées à la religion. Pour un nombre inconnu de femmes, la libération est encore dans le futur. Mais la promesse de sauver les femmes de ces oppressions est très puissante.

Source  

Janet Biehl est l’auteure de nombreux livres et articles sur l’écologie sociale, l’ensemble des idées développées et publiées par Murray Bookchin.

Le conseil démocratique syrien prêt à discuter avec le régime syrien

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La coprésidente du Conseil démocratique syrien (MSD), Ilham Ehmed, a  confirmé que le MSD était prêt à rencontrer le régime syrien :  « La guerre et l’option militaire n’apporteront pas de solution en Syrie. Dès le début, nous avons dit que nous étions prêts à rencontrer le régime ».

Seule une solution politique peut mettre fin à cette guerre

Soulignant que des négociations pourraient être engagées si le régime est déterminé à prendre des mesures sérieuses, İlham Ehmed a ajouté : « Une solution politique est le seul moyen de protéger l’intégrité territoriale de la Syrie et de mettre fin à cette guerre et ouvrir la voie à l’établissement d’une Syrie démocratique et décentralisée ».

Dimanche, le Conseil démocratique syrien a publié une déclaration confirmant sa disposition à s’entretenir avec le régime de Bachar al-Assad.

Déclaration du MSD

« Les parties en Syrie ont finalement compris que l’utilisation de méthodes militaires et de négociations par le biais de puissances intermédiaires ne mènera pas à une solution. Les forces extérieures ne travaillent que pour protéger leurs propres intérêts. Par conséquent, pour que le peuple syrien puisse déterminer son propre destin sans l’intervention de puissances étrangères, l’idée d’une solution politique directe entre les partis syriens doit être prise comme base.

Depuis le début du conflit en Syrie, les composantes nord-syriennes ont suivi une méthode différente de celle des autres régions du pays. Les composantes nord-syriennes ont opté pour une troisième voie et ont formé des administrations autonomes tout en se structurant de manière à maintenir leurs régions loin des guerres et des conflits. De cette manière, les composantes nord-syriennes ont réussi à assurer la paix dans leurs régions, avec la mise en place d’infrastructures et de projets économiques en développement. Ils ont également développé et réalisé des projets pour un système démocratique, pluraliste et décentralisé et ont jeté les bases d’une nouvelle Syrie ».

https://anfenglishmobile.com/rojava/msd-co-chair-confirms-readiness-to-talk-with-regime-27358

 

Rapport secret de l’UE : L’AKP a missionné des membres de Daesh pour le massacre d’Ankara

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Selon un rapport d’analyse de l’Union européenne (EU INTCEN), l’attentat-suicide du 10 octobre 2015 contre une marche pour la paix à Ankara pourrait avoir été commis sur ordre de l’AKP.

 
Le rapport officiel de l’EUINTCEN, dont Ahval a obtenu une copie, suggère que l’attentat-suicide du 10 octobre 2015 contre une marche pour la paix à l’extérieur de la gare d’Ankara pourrait avoir été commis sur les ordres du parti pour la justice et le développement (AKP, le parti du président Erdogan).
 
L’attentat à la bombe, dans lequel deux kamikazes appartenant à l’Etat islamique (Daesh) se sont fait exploser au milieu d’une foule composée essentiellement des sympathisants de la gauche et des Kurdes, a été l’attaque terroriste la plus meurtrière de l’histoire turque moderne avec 109 morts et des centaines de blessés.
 
Il a suivi les attentats du 5 juillet à Diyarbakır, où cinq Kurdes ont été tués et plus d’une centaine d’autres blessés, et celuis contre un groupe de jeunes socialistes de la ville de Suruç en Turquie qui planifiaient un voyage de solidarité pour la ville kurde de Kobanê, en Syrie, le 20 juillet, dans laquelle 33 personnes ont été tuées et 104 blessées.
 
Ahval News a déclaré que le rapport de trois pages de l’EUINTCEN a été diffusé apparemment sous la forme d’une note d’information urgente et classé « top secret », datée du 13 octobre 2015 – seulement trois jours après l’attaque.
 
« Le modus operandi de l’attaque (kamikaze) pointe vers Daesh », affirme le rapport et propose une conclusion :
 
« Compte tenu des circonstances (bus arrivant avec des manifestants non fouillés, police presque absente lors de la grande manifestation), il y a des raisons de croire que dans ce cas, les forces de l’AKP ont commandé les agents de Daech ».
 
Le rapport décrit également la situation politique dans laquelle le Parti démocratique des peuples (HDP) cherchait désespérément à calmer les affrontement dans le sud-est kurde de la Turquie afin de conserver ses sièges au parlement lors des élections législatives du 1er novembre 2015.
 
D’un autre côté, l’AKP a été privé de sa majorité lors des élections du 7 juin et « la dernière chose qu’Erdoğan souhaite vraiment à ce stade est une paix kurde », indique le rapport.
 
Lors d’une audience du procès en novembre 2017, le tribunal a appris que la police avait cessé de surveiller le kamikaze Yunus Emre Alagöz 11 jours avant que son frère Yusuf Alagöz n’effectue l’attentat de Suruç et trois mois avant qu’il ne soit l’un des deux kamikazes impliqués dans l’attentat de la gare d’Ankara.
 
Un avocat de l’accusation, Doğukan Tonguç Cankurt, a déclaré que la police avait cessé l’écoute téléphonique d’Alagöz pour avoir recueilli des preuves suffisantes sur lui.
 
« Si cette écoute avait continué, peut-être que ni les massacres de Suruç ni ceux de la gare n’auraient eu lieu », a déclaré Cankurt.
 
L’avocat a déclaré que les fonctionnaires avaient su ce que faisait l’Etat islamique et qu’ils avaient enfoui leur tête dans le sable.
 
« Le fait qu’il ait fallu 44 minutes aux secours pour atteindre la scène des explosions était une négligence manifeste », a déclaré une autre avocate, Ziynet Çelik.
 
« Il y avait trois ambulances à une courte distance de la gare, mais selon leurs enregistrements GPS, l’un d’entre eux a quitté la scène sans blessés suite à l’explosion, et seulement 16 blessés sur plus de 500 ont été hospitalisés dans la première demie heure. En revanche, la police anti-émeute est arrivée sur les lieux avec des canons à eau dans les 14 minutes (…) », a ajouté Çelik.
 
L’un des suspects du procès, Suphi Alpfidan, a affirmé que plusieurs policiers de Gaziantep étaient au courant des attentats à la bombe et avait personnellement connu les meneurs de la cellule de l’Etat islamique de Gaziantep qui les avait exécutés.
 
Les policiers Tahir Sarıışık de la branche des renseignements et Bestami Duman de la section antiterroriste, qui avaient été nommés par Alpfidan, ont témoigné qu’ils ne connaissaient ni n’avaient parlé à aucun des suspects dans l’affaire.
 
La nouvelle série d’audiences sur le procès se tiendra du 12 au 13 juin.
 
Lors d’une récente conférence de presse, des membres du « Comité des avocats du 10 octobre » (avocats de la défense des victimes) ont affirmé que le personnel de sécurité était responsable des graves manquements. Les suspects de l’Etat islamique n’ont pas été jugés pour tentative de camouflage. Ils accusent la police de la ville d’Antep de ne pas avoir arrêté les suspects malgré les écoutes téléphoniques et les avoir «autorisés» à mener le massacre.
 
Le journal Duvar a rapporté le 9 juin que Yunus Durmaz, le principal suspect pour la planification de l’attaque d’Ankara était sur la liste de surveillance des forces de police à Gaziantep, y compris un mandat d’arrêt contre lui. Néanmoins, la police ne l’a pas arrêté.
 
Yunus Durmaz est connu comme un émir de l’EI à Gaziantep et a également été accusé d’avoir planifié les attentats de Suruç et d’Ankara. Selon le même article de Duvar, il y avait un mandat d’arrêt émis par un tribunal d’Istanbul contre Durmaz en novembre 2013 mais la police de Gaziantep ne l’a pas arrêté.
 
Il a été rapporté que Durmaz s’est fait exploser lors d’une descente de police à son domicile à Gaziantep, le 19 mai 2016.

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