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Quand l’ONU agira pour arrêter les attaques de l’armée turque contre les Yézidis?

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SHENGAL – Le lundi 31 janvier, la Turquie a bombardé la région yézidie de Shengal au prétexte de combattre « les terroristes kurdes ». L’attaque qui n’a pas fait de victimes humaines a tué des paons, un oiseau symbole de la religion yézidie. Les rescapés du génocide yézidi commis par l’État Islamique (EI) en août 2014 appellent la communauté internationale à protéger les Yézidis de Sincar face aux bombardements turcs.
 
Les frappes sur Shengal qui ont commencé dans la soirée de lundi à mardi, sont les plus dévastatrices depuis 2017. Les zones stratégiques du mont Shengal, comme Amûd et Çilmeran, ont été lourdement bombardées par de nombreux avions de guerre turcs.
 
Les photographies montrent des volailles tuées, des drapeaux irakiens brûlés, des murs effondrés et des arbres endommagés.
 
Cette agression survient après une rencontre entre le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi et l’ambassadeur de Turquie en Irak Ali Rıza Güney, à Bagdad le 23 janvier.
 
Les Yézidis appellent à l’aide
 
Pour Murad Ismael, co-fondateur de l’ONG yézidie Yazda, « Il est temps pour les Yézidis et leurs défenseurs et amis d’exiger à nouveau la protection internationale et la force de maintien de la paix des Nations Unies stationnée à Sinjar pour redonner vie à une communauté qui a souffert et continue de subir un génocide. Et/Ou, exiger l’exode/la migration [départ des Yézidis de Shengal]. »
 
De son côté, Jan Ilhan Kizilhan, le psychiatre et directeur de l’Institut d’études sur le génocide et la paix, qui soigne également les femmes et fillettes yézidies qui ont été sauvées des mains de DAECH, a appelé « de toute urgence la communauté internationale à agir immédiatement pour arrêter les attaques de l’armée turque contre les Yézidis. Ils souffrent toujours du génocide de la terreur de l’EI et sont à nouveau gravement menacés. »
 
Pour l’ONG Free Yezidi Foundation, « Les frappes aériennes menées par la Turquie – membre de l’OTAN – ont pour but l’assassinat de survivants du génocide yézidi. »

ROJAVA. Un drone turc frappe une voiture à l’est de Darbasiya

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SYRIE / ROJAVA – Ce matin, un drone turc a ciblé une voiture à l’est de Darbasiya, dans le canton kurde d’Hassaké. Il y a des blessés selon les premières informations.
 
Selon le correspondant de l’ANHA, depuis le district de Darbasiya du dans le nord et l’est de la Syrie, un drone turc a ciblé une voiture près du village de Kharza, à 14 km à l’est du district d’Al-Darbasiyah, dans le canton d’Hassaké. L’attaque a fait des blessés, selon les premières informations.
 
Les drones de l’armée turque continuent de survoler au dessus de Darbasiya et d’Amuda.
 

Mazloum Abdi: Le bombardement turc contre Diwar et Derik équivaut à une déclaration de guerre

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SYRIE / ROJAVA – Hier soir, la Turquie a mené des frappes aériennes ciblant une centrale électrique près d’Al-Malikiya dans la province d’Hassaké, dirigé par l’administration arabo-kurde. La frappe turque a fait quatre victimes parmi les combattants et blessé 5 employés de la centrale.
 
Pour Mazloum Abdi, commandant en chef des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), cette énième attaque turque contre les infrastructures du Rojava « équivaut à une déclaration de guerre, met en danger des civils et sape notre combat contre l’EI. » Abdi a également critiqué la coalition internationale pour son inaction devant les attaques turques contre les régions du Rojava.
 
Mazloum Abdi a déclaré sur Twitter:
 
 »Les bombardements turcs d’Ain Diwar et de Derik ont ​​entraîné le martyre de civils et de combattants et ont également touché des infrastructures publiques, notamment un barrage hydraulique et une centrale électrique. Cette attaque équivaut à une déclaration de guerre, met en danger des civils et sape notre combat contre l’EI.
 
Avec la menace croissante du terrorisme, nos partenaires [de la coalition internationale dirigée par les États Unis] portent une grande part de responsabilité dans la prévention de telles attaques turques. »
 
De leur côté, les FDS ont publié un communiqué dénonçant les attaques menées par la Turquie et le silence de la coalition internationale.
 
« Les attaques massives de l’organisation terroriste Daech contre la prison d’Al-Hasakah ont été directement planifiées avec l’aide de l’État d’occupation turc. Le jour anniversaire de la libération de Kobanê, les attaques ont été déjouées par nos forces avec l’aide et la vigilance des habitants de notre région et ont porté le deuxième coup à l’État d’occupation turc et à ses mercenaires.
 
Pour profiter des attaques et semer le chaos dans nos régions grâce à ses mercenaires, la Turquie a attaqué les régions de Tal Tamir, Ain Issa et d’autres régions parallèlement à l’attaque massive de Daech contre la prison d’al-Hasaka, mais nos forces ont réussi à contrecarrer ces attaques aussi. Alors que l’État d’occupation turc n’a pas atteint ses objectifs grâce à ces attaques, les forces de la coalition internationale ont ouvert l’espace aérien à l’occupation turque le 1er février vers 22 heures, lorsque la Turquie a mené des frappes aériennes ciblant la centrale électrique de « Kar Kendal » près du village de Taql Bakl dans la région de Direka Hamko, entraînant la destruction de la station et le martyre de quatre de nos combattants qui protégeaient la station et blessant cinq employés civils. Les martyrs sont Siamand Afrin, Khamgin Afrin, Shiyar Kobani et Muhyiddin Derik.
 
L’État d’occupation turc n’a pas supporté les scènes des funérailles de nos martyrs qui ont vaillamment combattu jusqu’à leur dernier souffle contre les terroristes de Daech à Al-Hasakah. De plus, il a été irrité par le rassemblement populaire autour des martyrs (…).
 
Il est assez évident que les attaques de l’État d’occupation turc n’ont pas été menées à l’insu des forces de la coalition internationale. Par conséquent, l’État d’occupation turc, à travers le silence des forces de la coalition internationale, cherche à légitimer ses attaques et à bombarder notre peuple, nos villages et nos infrastructures avec ses employés.
(…) »
 

IRAK. Une frappe aérienne turque fait des morts et des blessés au camp de réfugiés à Makhmour

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IRAK / KURDISTAN – Hier soir, l’aviation turque a mené des bombardements aériens contre le camp de réfugiés kurdes de Makhmour et la région yézidie de Shengal, dans le nord de l’Irak. On déplore deux morts et des dizaines de blessés parmi les réfugiés de Maxmur.
 
Le commandement des forces d’autodéfense du camp de réfugiés de Maxmur a annoncé que deux de ses membres étaient tombés martyrs et que des dizaines de civils avaient été blessés à la suite de la frappe aérienne turque dans la nuit du 1er février.
 
Le commandement des forces d’autodéfense du camp de réfugiés de Maxmur a publié un communiqué concernant les dernières frappes aériennes menées par l’armée turque. Le communiqué indique que l’armée turque, qui n’a pas réussi à obtenir de résultats contre le PKK, « a attaqué Maxmur, Shengal et au Rojava d’une manière vicieuse et immorale ».
 
Le communiqué a souligné que les frappes aériennes turques ont frappé simultanément trois régions vers 22 heures mardi.
 
« Le camp de Maxmur combat l’hostilité de l’État turc et de ses alliés depuis des années et se protège en se basant sur la légitime défense. Les frappes aériennes menées hier soir visaient une base militaire des Forces d’autodéfense à Maxmur. Deux de nos membres sont tombés martyrs lors de l’attaque. Des civils qui tentaient d’aider leurs proches ont également été pris pour cible et des dizaines d’entre eux ont été blessés. Les civils blessés reçoivent des soins dans les hôpitaux.
 
 
Nous, en tant que Forces d’autodéfense du camp de Rüstem Cudi, allons encore étendre notre résistance en embrassant l’héritage de nos martyrs. Nous vaincrons l’État turc fasciste qui est hostile aux peuples. Nous appelons le peuple du Kurdistan et les partisans de la liberté à descendre dans la rue partout dans le monde. Nous exhortons également la communauté internationale, les Nations Unies et les institutions des droits de l’homme à élever la voix contre les attaques visant le camp de réfugiés et à mettre fin aux crimes contre l’humanité commis par l’État turc. Nous annoncerons bientôt l’identité de nos martyrs au public. »
 
 

TURQUIE. Un prisonnier kurde malade meurt de la tuberculose

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TURQUIE – Atteint de la tuberculose, le prisonnier kurde Turgay Deniz vivait sous assistance respiratoire depuis 12 ans. Il est décédé à l’hôpital où il avait été transporté il y a peu. « Ils l’ont tué sciemment », a déclaré son frère Baver Deniz.
 
Les prisons turques sont devenues des mouroirs pour les prisonniers politiques kurdes. Malades ou pas, une dizaines de prisonniers kurdes sont morts en l’espace de 3 mois et d’autres vont les suivre étant donné que rien n’est fait pour arrêter ce massacres de prisonniers…
 
Le prisonnier gravement malade Turgay Deniz est décédé à l’hôpital Yedikule, où il a été emmené depuis la prison de Metris alors qu’il était mourant. Turgay, né à Bitlis Mutki, a été arrêté en 2018. Turgay, qui était détenu à la prison de Maltepe, n’a pas été libéré bien qu’il ait été indiqué dans le rapport de l’hôpital que son poumon gauche était dysfonctionnel en raison de la tuberculose, une lésion dans son poumon droit et qu’il pourrait continuer sa vie sous assistance respiratoire.
La famille n’a pas été informée
Libéré après un an de détention, Turgay a de nouveau été arrêté en février 2021. Turgay, qui a été incarcéré à la prison de Silivri, a été transféré à la prison de Bandırma 3 mois plus tard. Par la suite, il fut envoyé à la prison de Metris, à la demande de sa famille. Turgay, qui n’a pas été libéré bien qu’il ait vécu sous assistance respiratoire pendant 12 ans, a été emmené à l’hôpital de Yedikule sans que la famille en soit informée, après que son état s’est aggravé il y a un mois.
L’administration pénitentiaire, qui a appelé la famille de Turgay, qui a été opérée en raison de la détérioration de son état de santé, a déclaré que Turgay avait été libéré et que son traitement à l’hôpital se poursuivait.
L’hôpital a dit qu’il n’a aucune chance
Le frère de Deniz, Baver Deniz a déclaré que son frère avait été emmené à l’hôpital sans que la famille en soit informer, et a déclaré: « Après que l’hôpital a dit ‘il n’y a aucune chance’, ils nous ont appelé de la prison en disant « Turgay Deniz est à l’hôpital, nous l’avons évacué ». Nous sommes allés à l’hôpital à l’improviste avec joie, nous pensions que nous allions le ramener à la maison. Son état était critique, nous ne savions pas… »
« Ils l’ont tué sciemment »
Notant que son frère Turgay a été opéré il y a 20 ans, Baver a déclaré : « Son état était connu. Il n’y avait même pas de sanction définitive. Ils l’ont arrêté en 2018, puis il a été libéré. On s’est senti un peu soulagés, on s’est dit qu’on allait faire le traitement. Ils n’ont pas donné de réconfort à l’extérieur non plus, ils ont été menacés. Mais il était toujours dehors. Ils ont été arrêtés et exilés ici et là. Alors qu’il était exilé à la prison de Bandırma, il a dit à ma mère : « Maman, ils m’envoient exprès à la mort ». Alors ils l’ont fait. Les médecins nous ont dit hier « venez le voir pour la dernière fois », l’infection s’est maintenant propagée dans tout son corps. Ils ont essayé si fort de le maintenir en vie, mais cela n’a pas fonctionné. Ils ont tué mon frère Turgay sciemment… »
Il faisait partie de 38 prisonniers gravement malades et dont la libération immédiate avait été demandée.
Turgay Deniz faisait partie des 38 prisonniers qui devaient être libérés d’urgence, dans le dossier remis aux partis politiques et aux organisations non gouvernementales visités par les familles des patients et des prisonniers le 5 janvier.
 

SYRIE. Les répercussions humanitaires de l’attaque de l’EI contre Hassaké

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SYRIE / ROJAVA – Les répercussions humanitaires de l’attaque de l’Etat islamique contre la prison de Ghwayran, à Hassaké, tenue par les forces arabo-kurdes, se poursuivent et l’on craint des conséquences à long terme.
 
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), avec le soutien de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, ont déjoué l’attaque de l’État islamique contre la prison industrielle de la ville d’Al-Hasakah, dans le nord-est de la Syrie, le 30 janvier, après avoir ratissé les dernières poches dans lesquelles les terroristes de DAECH s’étaient retranchés.
 
Les combats, qui ont duré près d’une semaine dans la prison d’Al-Sina’a et ses environs, se sont soldés par la mort de 374 terroristes de l’Etat Islamique, de 121 combattants des FDS et du personnel pénitentiaire, en plus de quatre civils, selon un communiqué officiel des FDS. Les 3 500 prisonniers de l’Etat islamique, dont 700 enfants, de Ghwayran ont été évacués vers d’autres prisons du nord-est de la Syrie.
 
Bien que la situation militaire dans la ville d’al-Hasakah semble relativement stable, la vie n’est pas revenue à la normale, d’autant plus que les services de base et l’aide humanitaire qui ont été affectés par les combats sont toujours suspendus, au milieu de tempêtes hivernales inhabituelles, en plus des civils qui ont peur des répercussions de l’attaque de DAECH, en particulier avec la nouvelle que ses combattants ont fui vers les quartiers de la ville de Hasaka et au-delà.
 
En état de siège
 
Le 20 janvier, l’Etat islamique a commencé son attaque en faisant exploser deux voitures piégées à la périphérie de la prison d’Al-Sina’a, à l’ouest de la ville. 200 combattants ont pris d’assaut la prison de l’extérieur. Cela a coïncidé avec des émeutes à l’intérieur de la prison, après quoi certains détenus ont été pu saisir les armes des gardiens de prison.
 
Alors que les affrontements s’intensifiaient et s’étendaient aux environs de la prison, les FDS ont imposé une interdiction totale dans la ville de Hasaka, et partiellement dans d’autres villes, et ont exhorté les citoyens, par le biais de tracts largués depuis les airs, à signaler les activités suspectes et les éléments de DAECH en fuite.
 
L’attaque a été traumatisant pour les habitants d’al-Hasakah, qui se sont retrouvés piégés chez eux toute la nuit, près du « rassemblement le plus dangereux de dirigeants et d’éléments de l’EI dans la prison d’al-Sina’a », a déclaré Alia (un pseudonyme). Une femme résidant dans le quartier de Ghweran dans la ville d’al-Hasakah, a dénoncé « la détention des membres de l’Etat islamique dans une prison au milieu de quartiers résidentiels ».
 
Avec la poursuite des combats et l’évasion des membres de DAECH hors de la prison, la panique s’est propagée parmi les civils, poussant des milliers d’entre eux à fuir les quartiers de Ghweran, Al-Zohour et Al-Nashwa, dans des conditions humanitaires et climatiques difficiles. Selon les évaluations humanitaires, environ 45 000 personnes ont été déplacées, dont 6 000 des quartiers proches de la prison. Les déplacés ont été répartis dans d’autres quartiers de la ville ou dans des villes voisines telles que Qamishli et Amuda, et d’autres se sont réfugiés dans des abris temporaires qui ont été ouverts dans plusieurs quartiers de la ville de Hasaka.
 
La peur était double pour ceux qui restaient chez eux : « Nous n’osions pas ouvrir la porte, car ils disaient que certains prisonniers s’étaient échappés avec leurs armes. Pouvez-vous imaginer notre peur? Pouvez-vous ressentir ce que nous ressentons ? », a déclaré Alia, soulignant que la peur ne vient pas seulement des éléments de DAECH, mais que « ce qui nous effraie, c’est l’idée du retour de l’Etat islamique en tant que force organisée ».
 
En termes de services, la proximité de la prison avec le centre de distribution de carburant « Sadkob » et le blocus total imposé par les FDS ont interrompu l’approvisionnement des civils en carburant, ce qui a conduit à la privation de la population des services de base. « Nous n’avons qu’une ou deux heures d’électricité par jour », a-t-elle déclaré, faisant également référence à « l’accumulation de déchets dans les rues » due au blocus.
 
Ainsi, l’attaque de l’Etat islamique a exacerbé la crise des services dont souffrait déjà Al-Hasakah, alors que la ville « pénurie de sucre et de carburant en raison de la fermeture du point de passage de Semalka [avec le Kurdistan d’Irak] », a déclaré le militant Ahmed al- Barro a déclaré à Syria Direct.
 
Entrave à l’action humanitaire
 
L’insécurité à al-Hasakah a « limité la capacité des organisations humanitaires à réagir », a déclaré Emily White, porte-parole de Save the Children, à Syria Direct, notant qu’il y a « des lacunes dans l’aide alimentaire, l’accès à l’eau potable et les soins médicaux ».
 
Il existe un certain nombre de camps de déplacés à proximité de la ville d’al-Hasakah, dont ils dépendent pour l’eau, la nourriture et le carburant, qui sont transportés par camions. Par conséquent, l’isolement de la ville de ses environs et l’imposition d’un couvre-feu en son sein a entravé le travail des organisations humanitaires, d’autant plus qu’un certain nombre de travailleurs humanitaires locaux ont été piégés chez eux pendant la période des combats.
 
Il y avait des lacunes dans l’aide alimentaire, l’accès à l’eau potable et les soins médicaux
 
Pendant ce temps, l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie et le régime syrien, qui contrôle les quartiers au sud de la ville de Hasaka, ont échangé des accusations concernant l’aide humanitaire, chaque partie accusant l’autre d’interférer avec l’aide ou de retarder son arrivée.
 
Le 25 janvier, l’administration autonome a accusé le gouverneur de Hasaka, nommé par le régime, d’entraver l’acheminement de l’aide humanitaire dans ses régions, et a également dénoncé ce qu’elle a décrit comme la « politisation » de l’aide du Comité international de la Croix-Rouge. Cela faisait suite à un communiqué de presse de la Croix-Rouge appelant au « passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire. » Syria Direct n’avait reçu aucun commentaire de la Croix-Rouge jusqu’au moment de la publication de ce rapport.
 
Pour sa part, le directeur des affaires sociales et du travail du régime, Ibrahim Al-Khalaf, a déclaré que 3 900 familles déplacées de la région sud de la ville d’Al-Hasakah ont été sécurisées dans cinq abris temporaires, et une aide a été fournie par la Syrie. Croissant-Rouge arabe et associations locales « compte tenu de l’absence totale d’organisations internationales travaillant dans ce domaine ». Travail de secours et humanitaire dans le gouvernorat d’Al-Hasakah.
 
Dimensions démographiques
 
Le différend entre l’administration autonome et le régime est allé au-delà des accusations mutuelles concernant le dossier de l’aide humanitaire, dans la mesure où Damas a accusé les FDS d’avoir détruit 10 maisons appartenant à des résidents de la composante arabe d’al-Hasakah pendant les opérations contre l’Etat islamique.
 
Pour sa part, un militant d’Al-Hasakah, qui s’oppose au régime syrien, a exprimé ses craintes que l’attaque de l’Etat islamique contre la prison d’Al-Sina’a ne soit utilisée pour justifier les violations et les expulsions visant les résidents arabes dans les quartiers proches de la prison, confirmant ce qui a circulé à propos de la démolition de maisons de civils « dans les quartiers de Ghweran et d’Al-Zohour sous l’inculpation qu’ils leur sont fidèles ou qu’il y a des membres de l’organisation », a-t-il déclaré à Syria Direct. Ces craintes ne se sont pas encore concrétisées, mais elles révèlent de vastes tensions qui pourraient facilement déstabiliser davantage la région.
 
Toute personne qui a quitté son domicile doit pouvoir y retourner
 
En cela, Bassam al-Ahmad, directeur des Syriens pour la vérité et la justice, a déclaré à Syria Direct que « rien ne se passe en Syrie sans une dimension sectaire, régionale ou ethnique ». Par conséquent, afin d’éviter toute répercussion ethnique ou sectaire, « les FDS ne devraient lancer aucune opération arbitraire, et toute arrestation devrait être fondée sur des accusations claires, et l’accusé devrait être autorisé à désigner des avocats pour le défendre ».
 
Al-Ahmad a souligné la nécessité pour les déplacés de retourner dans leur lieu de résidence d’origine, même si « les raids et les opérations de sécurité prennent des jours, mais tous ceux qui ont quitté leur domicile doivent pouvoir y retourner ».
 
Solutions durables
 
Au lendemain des combats à al-Hasakah entre les FDS et l’Etat islamique, 130 organisations syriennes, dont les Syriens pour la vérité et la justice, ont appelé le Conseil de sécurité à adopter un mécanisme de travail efficace pour garantir que les dirigeants et les membres de l’Etat islamique répondent des crimes qu’ils ont commis devant les tribunaux internationaux.
 
La prison d’Al-Sina’a, qui a été témoin des événements récents, est le plus grand centre de détention pour les dirigeants et les combattants de l’Etat islamique, et est depuis longtemps une source d’inquiétude croissante en raison des émeutes et des émeutes répétées, car la prison a été témoin de plusieurs tentatives d’évasion. pour les membres de l’Etat islamique au cours des derniers mois, y compris les émeutes et le chaos, en octobre novembre dernier. Les FDS ont averti à plusieurs reprises qu’elles n’avaient pas les moyens de surveiller la prison surpeuplée, ce qui permet aux prisonniers de s’organiser eux-mêmes.
 
Aujourd’hui, de nombreux habitants craignent les conséquences à long terme de l’attaque, qui a été décrite comme « l’attaque la plus dangereuse » menée par DAECH depuis sa défaite sur le terrain en 2019. Selon le journaliste Nourhat Hussein, « L’attaque a semé la peur de l’Etat islamique parmi les habitants de la ville », ajoutant dans son entretien avec Syria Direct « Les gens disent que les forces [FDS] ont réussi à contrôler la situation cette fois, mais ce n’est peut-être pas toujours le cas », décrivant la situation des gens comme « à la merci des terroristes ».
 
Les survivants des crimes de l’EI en particulier vivent avec des peurs exceptionnelles, comme dans le cas de Khader, 40 ans, un Yézidi déplacé qui vit dans un grand camp à l’est de la ville de Hasaka. « Encore une fois, les membres de DAECH peuvent utiliser des civils comme boucliers humains dans leur lutte contre les FDS. Nous ne voulons pas que notre drame se reproduise », a déclaré Khader.
 
« Afin d’empêcher que d’autres crimes soient commis par l’Etat islamique et d’éviter des violations sous prétexte de le combattre, la communauté internationale doit traiter avec l’Etat islamique et les familles de ses membres afin de trouver des solutions durables, et non pour que des milliers membres de l’Etat islamique restent dans le nord-est de la Syrie comme une bombe à retardement qui peut exploser à tout moment », selon le militant des droits humains Bassam Al-Ahmad.
 
 

SYRIE. Après le carnage commis par DAECH à Hassaké, les FDS exhortent la communauté internationale à agir

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SYRIE / ROJAVA – Les habitants de la Syrie du Nord et de l’Est ont subi de nouveaux traumatismes avec l’attaque de la prison de Ghwayran, à Hassaké, tenue par les forces arabo-kurdes. En effet, les terroristes islamistes, avec le soutien des Etats hostiles à l’existence du Rojava, ont commis un véritable carnage en brûlant, torturant, près de 80 travailleurs de la prison qui abritent 5000 membres de DAECH / ISIS et leurs femmes et enfants, dont de nombreux ressortissants européens.
 
Alors que les peuples de la région tentent de panser leurs plaies réouvertes par DAECH, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) exhortent la communauté internationale à agir en entreprenant des actions concrètes au sujet des dizaines de milliers de terroristes islamistes détenus au Rojava dans l’article suivant rédigé par India Ledeganck.
 
Hassake : les Forces Démocratiques Syriennes demandent des actions concrètes
 
Ce 20 janvier, une attaque commanditée par l’État islamique dans la ville d’Hassaké a mis le feu aux poudres dans les régions du nord-est de la Syrie. Cette action signe un ravivement des cellules dormantes de l’État Islamique en Syrie et remet sous le feu des projecteur la question du rapatriement des membres du groupe terroriste dont la nationalité est étrangère.
 

Les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), coalition militaire du nord-est de la Syrie, ont fait face le jeudi 20 janvier à des attaques perpétrées par les cellules dormantes de l’État Islamique. Les régions du nord-est de la Syrie sont autonomes de facto au gouvernement de Bachar al-Assad depuis 2012. Elles disposent de leur propre constitution, système politique et judiciaire ainsi que de leurs forces armées. Les FDS sont membres de la Coalition Internationale en Irak et en Syrie et ont joué un rôle majeur en tant que principales forces terrestres dans la lutte contre l’État Islamique. Néanmoins, la situation sécuritaire du nord-est de la Syrie est toujours instable à cause des invasions militaires turques réalisées en 2018 et 2019.

Situation des territoires du nord-est syrien en 2022. © RIC

Jeudi 20 janvier, une voiture piégée a explosé près de la raffinerie Sadcop au sud de la ville d’Hassake, provoquant une réaction en chaine sur de larges barils de pétrole. Plus d’une centaine d’attaquants ont ensuite pris d’assaut la prison d’al-Sinaa via trois flancs différents et ont détruits la porte avec un engin explosif. L’objectif de cette action était la libération des membres de l’État Islamique arrêtés durant la guerre et les opérations anti-terroristes qui en ont suivies. La prison compte près de 5 000 détenus, dont près de 700 mineurs ayant été impliqués activement dans l’organisation.

Plan de la prison d’al-Sinaa dans le quartier de Gweiran à Hassake. © India Ledeganck

 

Selon Aram Anna, porte-parole des Forces Démocratiques Syriennes, aucun détenu n’a réussi à prendre la fuite. Une partie des assaillants se sont échappés dans les quartiers environnants et ont utilisés des civils comme bouclier humains, tandis que d’autres ont occupés la faculté d’ingénieurerie reliée au régime syrien et située à côté de l’établissement pénitencier. Les premiers assaillants ont rapidement été aidés par d’autres groupes armés arrivant du sud-ouest de la ville. La Coalition Internationale en Irak et en Syrie a, dans ce cadre, réalisé plusieurs frappes aériennes afin de supporter les forces terrestres.

« Des membres de cellules dormantes ont rejoint les combats après la première attaque. C’est ce qui a ralenti nos forces : on ne sait plus qui est un membre de l’État Islamique et qui ne l’est pas. Chaque frappe nécessite donc une longue observation afin d’être certain de ne pas blesser de civils » explique Aram Anna.

Une autre difficulté se présenta lorsque les assaillants prirent en otage les résidents du centre de réhabilitation pour mineurs ayant activement participé au sein de l’État Islamique. Ces derniers disposaient effectivement d’installations spécifiques suivant les recommandations des Nations-Unies relatives à la protection de l’enfance. La situation de ces adolescents fût pendant plusieurs jours incertaine : « nous ne pouvons pas savoir exactement combien de personnes sont encore dans la prison ou même s’il y a des morts », explique le 28 janvier le commandant des unités de protection du peuple (YPG) pour la région de Jazeera. Deux jours plus tard, alors que l’établissement pénitencier est complètement sous contrôle des FDS, aucun mort chez les mineurs n’est enregistré. Néanmoins, cette information peut être sujette à modification car la totalité des corps n’a pas encore été identifiée.

La ville d’Hassake. © India Ledeganck

Les chiffres officiels ont été dévoilés ce 31 janvier lors de la conférence de presse tenue par les FDS près de la prison d’al-Sinaa dans le quartier de Gweiran. 374 membres de Daech ont été tués, tandis que 40 soldat·e·s des Forces Démocratiques Syriennes sont tombé·e·s martyr·e·s. 77 personnes provenant du personnel de la prison (cuisiniers, gardes de sécurité, aides ménagères, …) sont aussi tombé·e·s martyr·e·s. 4 civils auraient notamment perdu la vie, dont des journalistes et une personne travaillant au sein de la raffinerie Sadcop.

Un des bâtiments connexes à la prison d’al-Sinaa, fortement endommagé par une des frappes aériennes de la Coalition Internationale. © India Ledeganck

Le 26 janvier, les Forces Démocratiques Syriennes ont annoncé le contrôle total de la prison d’al-Sinaa, tandis que les opérations continuaient du côté du centre de réhabilitation pour libérer les adolescents. Plus de 3 500 personnes à l’intérieur de la prison se seraient rendues. Leur nouveau lieu de détention n’a cependant pas été communiqué pour des raisons de sécurité. Néanmoins, le lendemain, une nouvelle poche de résistance a été découverte dans la cave d’un des bâtiments carcéraux. Les FDS ont estimé qu’il s’agissait d’attaquants et non de détenus, et que leur nombre varierait entre 60 à 90 personnes. Les FDS ont donné un ultimatum à ceux-ci sans communiquer de date vis-à-vis d’une future opération de grande ampleur sur la prison. Le 30 janvier, la prison est finalement déclarée sous contrôle.

Des troupes des Forces Démocratiques Syriennes se déplacent en dehors de la zone de confrontation située dans le quartier d’al-Gweiran et al-Zouhur, le 26 janvier. Les FDS viennent d’annoncer le contrôle total de la prison en début de soirée. © India Ledeganck

En parallèle, les membres des cellules dormantes ont été difficiles à identifier et ont été actifs dans les quartiers environnants. Un groupe de journalistes accompagné de membres des FDS et d’une troupe étatsunienne a été visé le 27 janvier par deux personnes situées dans les pourtours de la prison. Aucune victime n’a été cependant été reportée.

Des opérations de ratissage soutenues par la Coalition Internationale ont été réalisées dans la ville d’Hassake afin d’intercepter d’autres membres de cellules dormantes. Cependant, les retombées de cette attaque ne se limitent pas à une ville. Car même si les groupuscules terroristes étaient jusqu’à présent peu actifs, cela ne signifie pas qu’ils ne constituent plus une menace. Comme l’avait indiqué le 8 décembre 2021 Ferhad Shami, directeur du centre médiatique des FDS, « il suffit qu’une cellule se réveille pour que toutes se soulèvent ». Une attaque peut donc se présenter comme une réelle opportunité pour les cellules dormantes de toutes les régions du nord-est syrien, qui peuvent profiter de l’instabilité militaire de la région. Ferhad Shami indique notamment que près de 60% des régions désertiques de la Syrie sont encore contrôlées par l’État Islamique. À ce sujet, Aram Anna précise : « nous avons vaincu l’État Islamique en tant qu’organisation militaire, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de personnes qui pensent comme elles et eux. Et ce problème ne fait qu’empirer de jour en jour ».

Plusieurs attaques qui ont visé les centres des FDS ont d’ailleurs été enregistrées à Raqqa et Deir al-Zor depuis ce 20 janvier. La sécurité autour des autres prisons ainsi que des camps ont été augmentées en prévision d’autres assauts : « nous savons que des lieux tels que les prisons et camps sont menacés d’être attaqués. Libérer ces personnes est leur espoir, car il s’agit de leurs leaders et leurs membres » explique Aram Anna. Lors d’une conférence de presse tenue le 31 janvier, la commandante des FDS Newroz Ahmed a confirmé que cette attaque était destinée à amorcer des opérations de plus vastes ampleurs. L’objectif à long-terme de cette première incursion était l’instauration d’un second califat de l’État Islamique.

Newroz Ahmed, commandante des FDS, et Mehmûd Berxwedan, commandant des YPG, lors d’une conférence de presse tenue le 31 janvier à Hassake. © India Ledeganck

L’administration autonome du nord-est syrien, structure politique qui dirige lesdites régions, appelle la communauté internationale à jouer un rôle plus actif dans le rapatriement de leurs citoyen·ne·s. Parmi les 10 000 combattants de l’État Islamique détenus dans les régions du nord-est de la Syrie, 2 000 détiendraient une nationalité étrangère. Les camps, dont les conditions de sécurité empirent de jour en jour, abritent aussi plusieurs milliers d’étrangers·ères, dont des citoyen·ne·s belges et français·es. Les FDS demandent notamment qu’un Tribunal pénal international pour les combattants de l’État Islamique soit mis en place dans les régions du nord-est de la Syrie afin de garantir une solution à long-terme contre la menace terroriste. « Personne ne fait rien sur le terrain. Tout le monde nous supporte, et nous pensons qu’ils sont honnêtes. Mais nous devons maintenant nous concentrer sur des actions concrètes. […] Nous n’en pouvons plus des paroles. Nous sommes empêtrés dans cette situation depuis 10 ans. Notre peuple a souffert de l’État Islamique, du régime syrien, de la Turquie, jusqu’à quand devrons-nous encore souffrir ? ».

Sortie du cordon sécuritaire, 26 janvier. © India Ledeganck

Le rôle de la Turquie par rapport au ravivement des cellules dormantes dans le nord-est de la Syrie

Le commandant des YPG en Jazeera et le porte-parole des FDS ont tous les deux confirmés qu’une de leur escouade a été visée par un drone turc alors que celle-ci se rendait à Hassake en guise de renforts. Le bataillon était composé de soldat·e·s mais aussi de commandant·e·s, continuant ainsi la longue liste d’attentats ciblés perpétrés par la Turquie à l’encontre de haut·e·s placé·e·s au sein des FDS. La ligne de front entre Ein Issa et Tal Tamar a de plus été visée avec des attaques au mortier, tandis qu’une offensive terrestre a été réalisée à al-Fahsra, un village près d’Ein Issa. « Avant, le ciel était avec nous. […] Aujourd’hui, le ciel est contre nous. Nous n’avons jamais pensé à entrainer nos forces par rapport à des attaques aux drones. Nous n’avons jamais pensé à ça, parce que nos forces ont été créées pour combattre l’État Islamique, pas l’État turc ! » explique Aram Anna.

Les territoires occupés par la Turquie depuis son invasion militaire en octobre 2019 sont depuis lors un terreau fertile pour les groupes terroristes. La région est sujette à un véritable changement démographique, de nombreuses familles ayant fui l’arrivée de l’armée turque et des mercenaires affiliés. De nombreuses exactions y sont commises, ainsi que dans les territoires occupés d’Afrin envahis en mars 2018. Des armes appartenant à l’OTAN avec des indications en langue turque ont été retrouvées sur les corps des mercenaires qui ont perpétrés l’attaque à Ein Issa. De plus, plusieurs personnes impliquées dans l’attaque du 20 janvier sur la prison d’al-Sinaa ont été identifiés. Il s’agirait de mercenaires résidant sur les territoires actuellement occupés de Serê Kaniyê (Ras al-Ayn en arabe). Les FDS insistent sur la correspondance, appuyée par des preuves matérielles, entre les mercenaires contrôlant les territoires occupés depuis 2019 et l’attaque sur la prison d’al-Sinaa.

Les Forces Démocratiques Syriennes appellent la communauté internationale à prendre ses responsabilités vis-à-vis du rapatriement de leur citoyen·ne·s actuellement enfermé·e·s dans les prisons et les camps du nord-est syrien. Cette attaque, la plus importante depuis la chute de l’État Islamique en 2019, était pourtant prévisible selon Aram Anna : « Ils ont menacés une prison qui contient 5 000 de leurs membres. Et si le pire arrivait ? Et si ? Nous avons de nombreuses fois rappelé le danger de l’État Islamique, toujours bel et bien présent. Nous augmentons nos efforts pour les contrer. Mais en laissant cette situation de cette manière, la communauté internationale supporte l’État Islamique. »De plus, la menace turque envenime une situation sécuritaire déjà fragilisée : « une guerre sur le nord-est de la Syrie signifie que nous ne pourrons plus combattre efficacement l’État Islamique », avertit Ferhad Shami.

Il est à rappeler que l’attaque débutée le 20 janvier aura fait 117 martyr·e·s du côté des FDS et 4 autres civils y auront perdu la vie. « Si l’État turc supporte l’État Islamique et la communauté internationale regarde simplement … Je ne sais pas ce que je peux dire de plus. Nous combattons l’État Islamique depuis 10 ans, et celui qui nie ce fait, je l’invite à venir voir nos cimetières » rétorque Aram Anna.

Cimetière des martyr.e.s d’Hassake.  India Ledeganck

SYRIE. Un suspect arrêté après le viol et le meurtre d’une fillette de cinq ans à Manbij

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SYRIE / ROJAVA – Un suspect a été arrêté après le viol et le meurtre d’une fillette de cinq ans à Manbij. Le suspect est le frère de la victime.
 
Après le viol et le meurtre d’un enfant de cinq ans à Manbij, les forces de sécurité de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (Asayîş) ont arrêté un suspect. L’agresseur présumé serait le propre frère de la jeune fille. Une trace ADN sur la scène du crime provenait de l’homme, a-t-on dit. Selon certaines informations, l’auteur a été arrêté par les unités antiterroristes d’Asayîş à Manbij et est détenu depuis dimanche. Deux sœurs ont également été arrêtées. Elles sont accusées de ne pas avoir porté assistance et d’avoir dissimulé le crime.
 
Le Rojava est sous le choc après le viol et le meurtre de la petite Yasmin, cinq ans. Les gens n’arrivent toujours pas à y croire, le chagrin et la consternation sont grands. Ce n’est que samedi qu’on a appris que l’enfant avait été violée puis poignardée à mort au domicile de ses parents jeudi. Depuis lors, des militantes kurdes et arabes d’organisations de femmes dans de nombreuses villes n’ont pas quitté les rues et ont exigé que l’auteur soit sévèrement puni pour le meurtre atroce.
 
« Nous exhortons les autorités sécuritaires et judiciaires de la région à appliquer vigoureusement les droits de l’enfant et les lois relatives aux enfants dans toutes les zones autonomes », a déclaré Fatime al-Said, coprésidente du Bureau des droits de l’enfant de Tabqa. Le Département des droits des enfants et des femmes de la municipalité de Manbij exige un processus public impliquant la population et en particulier les femmes.
 
On sait à propos du suspect dans l’affaire Yasmin qu’il a un casier judiciaire pour diverses infractions liées à la drogue et qu’il était sur la liste des personnes recherchées.
 
 

SYRIE. L’EI a décapité, brûlé et torturé des membres du personnel pénitentiaire de la prison d’Hassaké

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SYRIE / ROJAVA – L’Etat islamique a décapité, brûlé et torturé des dizaines de membres du personnel pénitentiaire durant l’attaque de la prison de Ghwayran, à Hassaké, tenue par les forces arabo-kurdes déclare l’Observatoire des Droits de l’Homme (OSDH).
Par ailleurs, selon les informations recueillies par l’OSDH, l’attaque du groupe État islamique contre la prison d’Hassaké a fait 373 morts. Parmi eux, 268 jihadistes, 98 membres des forces démocratiques syriennes (FDS) et 7 civils. On s’attend à ce que le bilan s’alourdisse car de nombreux combattants des FDS ont été grièvement blessés lors de ces combats.
 
Des sources fiables ont informé l’OSDH de nouveaux détails sur les événements qui se sont déroulés dans la prison d’Al-Sinaa à Al-Hasakah. Les sources ont confirmé que les membres de l’Etat islamique ont tué des dizaines de travailleurs pénitentiaires en les décapitant et en brûlant leurs corps. Certains de ces corps ont été identifiés, principalement à Ain al-Arab (Kobanê) et dans d’autres régions du nord et de l’est de la Syrie.
 
Hier, l’OSDH a confirmé que le nombre de morts ne cesse d’augmenter, au milieu de la découverte de plus de corps des deux côtés. En conséquence, le nombre total de morts depuis le début de l’évasion de la prison de Ghuwayran le 20 janvier au soir a atteint 332 : 246 combattants de l’EI, sept civils et 79 membres des Asayish (sécurité), des gardiens de prison, des forces antiterroristes et des FDS.
 
L’Observatoire syrien affirme que ce nombre de morts n’est pas définitif et devrait encore augmenter à la lumière des campagnes de ratissage en cours, car d’autres corps devraient être retrouvés. De plus, de nombreuses personnes ont subi des blessures graves.
 
Des sources fiables ont informé l’OSDH qu’il y avait plus de morts parmi les FDS et les Asayish et que 22 autres corps de l’Etat islamique ont été retrouvés, mais ces chiffres sont toujours en cours de vérification et de documentation. Ces corps ont été ramassés par les militaires lors des opérations de ratissage et d’inspection à l’intérieur et à l’extérieur de la prison.
 
Il est à noter que le service de renseignement du nord-est syrien a ouvert le 21 janvier une enquête sur la faille de sécurité de la prison.
 
L’attaque de la prison de Ghuwayran le 20 janvier est l’attaque la plus violente et la plus importante de DAECH depuis l’élimination indéfinie de l’organisation et la fin de son contrôle sur les zones peuplées en mars 2019. L’attaque a provoqué le déplacement de milliers de civils, tandis que le destin de dizaines d’ISIS prisonniers est encore inconnue.
 
Alors que l’OSDH a documenté et surveillé l’évolution de la prison de Ghuwayran 24 heures sur 24, l’Observatoire appelle la Coalition internationale et l’administration autonome à ouvrir une enquête approfondie sur la violation de la prison et recommande d’extrader les prisonniers non syriens de l’EI vers leur pays pour qu’ils restent sur les sentiers, et établir des prisons fortifiées pour les prisonniers syriens de l’Etat islamique afin de les envoyer en justice.
 
Nous appelons tous les acteurs internationaux à créer des centres de réhabilitation des « lionceaux du califat », à embaucher des experts qualifiés pour superviser le processus de réhabilitation et à fournir tout le soutien nécessaire à ces enfants pour éviter l’apparition de nouvelles générations qui favorisent les pensées de l’EI.
 
L’OSDH a renouvelé son appel au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il renvoie ces crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Syrie à la Cour pénale internationale afin que tous les criminels et assassins du peuple syrien soient traduits en justice.
 
L’OSDH a déclaré qu’ « elle avait toujours mis en garde contre la résurgence de l’Etat islamique et a souligné que la défaite de l’Etat islamique sur le territoire syrien, telle que déclarée en 2019, était « symbolique », car l’Etat islamique n’a été éliminé qu’en tant que puissance de contrôle dans les zones peuplées. Les attaques quotidiennes des combattants et des cellules de l’Etat islamique dans toute la Syrie indiquent clairement que «l’État islamique» est toujours vivant et actif. Alors que les fréquentes campagnes de sécurité et les opérations militaires des forces du régime, la Russie, la Coalition internationale et les FDS n’ont jusqu’à présent pas réussi à freiner ou à entraver l’escalade des activités de l’Etat islamique. »
 
L’OSDH a souligné également qu’ « elle avait déjà prévenu, bien avant que « l’État islamique en Irak et au Levant » ne se proclame « État califat » en Syrie et en Irak, que cette organisation avait bien l’intention de travailler pour le peuple syrien et de servir ses intérêts. , mais l’Etat islamique a plutôt continué à tuer des Syriens innocents, qui avaient subi la brutalité de la guerre et de la violence et ont été déplacés.
 
En outre, « l’État islamique » a recruté des enfants dans les soi-disant « petits du califat », et contrôlé la richesse et les ressources du peuple syrien et les a exploitées pour construire un « califat », et a ouvertement fait des allers-retours avec l’un des pays syriens. pays voisin. »
 
 

TURQUIE. Mort suspecte d’un prisonnier kurde à Bolu

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TURQUIE – Le prisonnier politique kurde, Mehmet Hanifi Bilgin est mort de façon suspecte dans une cellule de la prison de Bolu. Condamné à 30 ans de prison, Bilgin devait retrouver sa liberté dans quelques mois. L’administration pénitentiaire prétend que Bilgin est mort « d’une crise cardiaque ».
 
La famille de Bilgin est venue à Ankara de Bingöl pour recevoir le corps. Le député du HDP Bingöl, Erdal Aydemir, et l’avocat de la branche d’Ankara de l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD) Kenan Maçoğlu se sont également rendus à l’Institut de médecine légale d’Ankara (ATK) où le corps se trouvait pour l’autopsie.
 
Après les procédures d’autopsie, Bilgin serait emmené dans sa ville natale.
 
Bilgin devait être libéré dans 5 mois. Il était originaire du district Genç de Bingöl. Il avait subi une crise cardiaque il y a 3 ans.
 
HDP : Les prisons ont été transformées en mouroir
 
Le HDP a publié une déclaration soulignant que 8 prisonniers sont morts en prison au cours des 3 derniers mois.
 
Le HDP a ajouté que: « Tous ces décès sont indissociables de la politique du gouvernement, qui transforme les prisons en lieux de mort. Bien que l’État soit responsable de la protection du droit à la vie des détenus conformément aux dispositions de la Constitution et de la Cour européenne des droits de l’homme, il a suspendu tous les droits, en particulier le droit d’accès à la santé et a transformé les prisons en centres de soins physiques et psychologiques. torture.
 
Nous tenons à exprimer une fois de plus que la manière d’établir la justice dans ces terres sera possible en changeant la mentalité anti-justice, et non le ministre de la Justice. Forts de cette prise de conscience, nous réitérons une fois de plus que nous intensifierons notre lutte politique, sociale et judiciaire face à l’attaque systématique contre la vie des prisonniers, et nous tiendrons bien sûr responsables de ces décès ceux qui ont causé ces décès sur le terrain de la loi. »
 
 

Le Parlement basque va reconnaître le Rojava

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La députée basque, Oihana Etxebarrieta a annoncé que le Parlement du Pays basque se prépare à reconnaître l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est (AANES). Etxebarrieta a déclaré que l’AANES devrait être officiellement reconnue pour que les mercenaires de l’État islamique soient jugés par un tribunal international.
 

Dans une interview accordée à l’ANHA, Oihana Etxebarrieta a déclaré:

Nous saluons les habitants de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie et leur souhaitons une année pleine de réalisations pour les droits et la paix. En tant que force municipaliste, nous savons à quel point il est important que la prise de décision et la gestion des politiques se fassent au plus près des citoyens, avec leur pleine participation. Nous soutiendrons toujours la lutte quotidienne du gouvernement de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, et nous continuons à marcher à leurs côtés.

Concernant la dernière attaque de l’Etat islamique contre la prison de Ghweiran dans la ville de Hasaka, Oihana Etxebarrieta Legrand a déclaré:

L’attaque est le résultat du peu de soutien que la communauté internationale apporte à la population kurde du nord de la Syrie. Ce sont eux qui se sont battus pour toute l’humanité contre DAECH et maintenant personne ne les soutient dans la gestion des prisonniers et des familles de DAECH. La communauté internationale doit prendre ses responsabilités une fois pour toutes (…) et atteindre la cour internationale serait importante pour pouvoir mettre cette responsabilité partagée sur la table.

Reconnaissance de l’AANES par le Parlement de Catalogne

Une pleine reconnaissance institutionnelle au niveau international est nécessaire, car autant la légitimité vient de la citoyenneté locale, autant les possibilités d’alliances et de création de liens internationalistes sont nécessaires pour avancer dans ce monde globalisé. Il existe de nombreuses petites formes institutionnelles (régionales, autonomes, petits pays indépendants…) qui croient en une autre façon d’être et de travailler dans le monde.

Répondant à une question de savoir si la mesure devait être prise par le Parlement espagnol, elle a déclaré:

Je ne pense pas. Ce n’est pas un hasard si la reconnaissance vient d’un parlement où la majorité est en faveur du droit de décider (par ceux qui sont en faveur des processus d’indépendance ou par ceux qui veulent plus d’autonomie). Depuis des années, l’État espagnol entrave et criminalise la lutte du peuple pour l’indépendance et l’autonomie.

Le Parlement du Pays Basque

C’est une demande qui a été formulée par différentes organisations et mouvements locaux. Il n’y a pas encore eu de débat à ce sujet, mais nous sommes pour notre part favorables à pouvoir le promouvoir et le soutenir.

Le gouvernement basque n’a pas reconnu l’AANES, est-ce pour le bien de la Turquie, est-ce lié à des craintes sur vos comptes détenus dans des banques turques ?

Évidemment, la diplomatie turque est toujours à l’affût de déclarations et de décisions en faveur des citoyens kurdes où qu’ils se trouvent. Je ne peux parler qu’au nom du travail que font les différents groupes du parlement basque et nous avons toujours essayé de trouver des points d’accord pour dénoncer les attaques ou soutenir les différentes luttes du peuple kurde.

Si le Pays Basque reconnaît l’AANES, quelles seront vos relations avec l’AANES et quelle sera l’importance de cette démarche si elle est franchie ?

Il me semble que cela faciliterait les pistes de travail institutionnel conjoint. Il a déjà une légitimité sociale, et maintenant nous avons besoin d’une légitimité institutionnelle. Comme je l’ai dit précédemment, mon groupe politique, EH Bildu, travaillera dans ce sens.

 

SUISSE. Événement commémoratif pour les trois femmes kurdes assassinées à Paris

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SUISSE. Des activistes kurdes organisent l’événement « Trois femmes libres » à Bâle en hommage à Sakine Cansız (Sara), Fidan Doğan (Rojbîn) et Leyla Şaylemez (Ronahî), trois femmes kurdes assassinées à Paris en 2013.
 
L’événement « Sê Jinê Azad » (« Trois femmes libres ») est dédié aux trois femmes révolutionnaires kurdes, Sakine Cansız (Sara), Fidan Doğan (Rojbîn) et Leyla Şaylemez (Ronahî) qui ont été assassinées à Paris le 9 janvier 2013. Au cours de l’événement, il y aura une projection d’un documentaire sur la lutte de trois femmes ainsi qu’une lecture de poèmes, un concert de musique et des discours d’hommages prononcés par des organisatrices.
 
L’événement sera co-organisé le 30 janvier par le Mouvement des femmes kurdes suisses (YJK-S) et la Fondation internationale des femmes libres. Rabia Baldemir, porte-parole du Mouvement européen des femmes kurdes (TJK-E) a appelé à participer à l’événement dans une interview avec ANF.
 

« NOUS ALLONS PROMOUVOIR LA LUTTE DES FEMMES »

« L’événement ‘Sê Jinê Azad’ dédié aux 3 femmes révolutionnaires, Sara, Rojbîn, Ronahî, n’est pas seulement une commémoration. Nous voulons également discuter de comment transmettre aux générations suivantes la lutte et la résistance de ces trois femmes et ce qu’elles ont apporté à la révolution des femmes. La révolution des femmes a réussi à créer un précédent unique dans la lutte des femmes dans le monde. Nous appelons tout le monde, en particulier les jeunes femmes, à assister à l’événement (…) », a déclaré Baldemir.

L’événement « Sê Jinê Azad » a eu lieu pour la première fois en 2014 à Rotterdam, aux Pays-Bas.

L’événement « Sê Jinê Azad » aura lieu le 30 janvier à 13h00 à Elsässerstrasse 215, 4056 Bâle. Les musiciennes Nuarîn et Gulan monteront sur la scène lors de l’événement.