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SYRIE. Le silence de l’UNICEF tue les enfants du Rojava

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SYRIE / ROJAVA – Les enseignants et les élèves de la localité kurde d’Amuda ont critiqué le silence de l’UNICEF après qu’un drone turc a tué un enfant d’onze ans et blessé deux autres élèves et un enseignant dans la région. Ils ont demandé aux agences de protection de l’enfance (l’UNICEF et UDRC) et aux soi-disant puissances garantes de la Syrie du Nord et de l’Est de protéger les enfants des attaques meurtrières turques.
 

A Amûde, les élèves et les enseignants ont manifesté contre l’attaque par un drone turc d’une voiture près de la ville du nord de la Syrie. Mihemed Eli Kelah, onze ans, a été tué dans l’attaque de mercredi, tandis que Mahir Îsa Kelah (13 ans), l’enseignant du village Omer Xanim (40 ans) et Ela Cedû Ehmed (25 ans) ont été blessés.

La porte-parole de l’administration de l’école Amûdê, Henaa Xalid, a lu un communiqué au sujet de l’attaque devant le bâtiment administratif. Les élèves tenaient des pancartes faisant appel aux agences de protection de l’enfance UNICEF et UDRC : « Votre silence nous tue » ou « J’ai le droit de vivre, d’apprendre et de jouer en toute sécurité » et « Non à l’État turc et l’État islamique ».

Voici le communiqué lu par Henaa Xalid: « Au cours des onze dernières années, sous l’égide de l’administration autonome et dans le cadre de la fraternité des peuples, le territoire du nord et de l’est de la Syrie est devenu un exemple de démocratie dans laquelle le multilinguisme et la diversité sont des principes fondamentaux. Les institutions établies dans les domaines de la politique, de l’économie, de la culture, de la santé, de l’écologie, de la justice, de la sécurité, des médias et de l’éducation travaillent sans interruption au service du peuple.

Depuis le début de la révolution, des milliers d’enseignants ont travaillé pour éduquer une génération libre et pour protéger la langue, l’histoire et la culture de toutes les communautés de la région. Des centaines de milliers d’élèves sont scolarisés dans les écoles.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) défendent ces valeurs au prix de grands sacrifices. Ils assurent la sécurité et protègent la région du terrorisme. Cela a été récemment démontré par l’attaque de l’Etat islamique à Hesekê.

A l’heure des grandes crises au Moyen-Orient et en Syrie, le modèle de l’administration autonome a suscité un écho mondial. Le côté opposé, cependant, veut continuellement détruire ces réalisations. L’État fasciste turc accroît chaque jour sa cruauté et professe ouvertement la terreur. Afin de détruire la sécurité de la région et de provoquer le chaos, le nord-est de la Syrie est bombardé chaque jour et des civils sont attaqués. De nombreuses écoles ont été touchées et des enfants tués dans ces attaques.

Mercredi, le village de Buhêra près d’Amûdê a été bombardé. L’élève Mihemed Eli Kelah a été tué. L’élève Mahir Îsa Kelah et l’enseignant Omer Xanim ont été blessés. Ces personnes ne constituaient pas une menace pour la sécurité et la stabilité de la Turquie. Néanmoins, des missiles turcs traversent la frontière et bombardent des enfants qui ont encore leurs cahiers à la main.

En tant qu’administration des écoles d’Amûdê, nous condamnons les attaques de l’État turc avec un grand dégoût. Ces attaques sont contraires aux valeurs de l’humanité. En tant que peuples de la région, nous avons le droit de vivre en sécurité. Nous appelons les puissances garantes supposées présentes ici à protéger la population civile et l’intégrité territoriale. Prenez position contre l’agression turque. Nous appelons en particulier l’agence de protection de l’enfance UNICEF à prévenir ces attaques. »

 

ROJAVA. Un enfant tué par un drone turc à Amûdê

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SYRIE / ROJAVA – Les attaques de drones turcs continuent de semer la mort au Rojava, faisant penser que la Turquie a livré aux USA le chef de DAECH afin d’avoir carte blanche pour massacrer les Kurdes.
 
Un enfant de onze ans a été tué dans une attaque de drone turc près d’Amûdê dans le nord de la Syrie, trois autres personnes ont été blessées. Des attaques d’artillerie parallèles ont lieu sur Manbij, Zirgan et Şehba.
 
Aujourd’hui, une voiture a été attaquée par un drone turc entre Amûdê et Dirbêsiyê dans le nord de la Syrie. Mihemed Eli Kelah, 11 ans, a été tué dans l’attaque, Mahir Îsa Kelah (13 ans), Omer Xanim (40 ans) et Ela Cedû Ehmed (25 ans) ont été blessés et transportés à l’hôpital d’Amûdê. Tous les quatre se trouvaient dans le véhicule attaqué.
 
Au même moment, à Manbij, plus à l’ouest, deux femmes ont été blessées par des tirs d’artillerie des forces d’occupation turco-jihadistes. Les blessés sont Xedîce Elo (23 ans) et Rîham El-Hisên (18 ans) du village d’Ereb Hesen. D’autres attaques d’artillerie visent les zones rurales à l’ouest de Manbij, à l’est d’al-Bab et la ville de Zirgan (en arabe: Abu Rasen). Dans le canton de Şehba, dix obus ont touché les villages de Semuqa et Cebel Neyaf et la zone autour du barrage. Les attaques continuent.
 

ROJHILAT. Le suicide d’une femme trans dans la ville kurde de Marivan

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IRAN / ROJHILAT – Henar, une femme trans de 20 ans, s’est suicidée le 7 février dans la ville de Marivan. Pour l’ONG Kurdistan Human Rights Network, le suicide d’Hehnar est une représentation tragique de l’état de la communauté trans au Kurdistan:
 
Ces derniers jours, la nouvelle du suicide d’une femme kurde trans dans la ville de Marivan appelée « Honar » a été publiée sur les réseaux sociaux. L’une des sources qui ont annoncé cette nouvelle était le compte Instagram de « Pahlekhozehrineh », qui travaille depuis des années pour défendre les droits des Kurdes*.
 
Selon le Réseau des droits humains du Kurdistan, Hanar, 20 ans, s’est suicidé le lundi matin (7 février) au domicile familial de la ville de Marivan dans la province du Kurdistan.
 
Jabbar Dastbaz, journaliste à Sanandaj, a expliqué au Kurdistan Human Rights Network la raison du suicide d’Hanar, déclarant qu’elle semblait aller mal, ajoutant qu’ « Elle a même parlé à ses amis proches de ce sentiment de frustration et d’impuissance quelques jours avant de se suicider.
 
Comme beaucoup d’autres personnes trans vivant dans de petites villes à l’ombre des relations traditionnelles, Hanar a dû cacher son identité même à sa famille. Néanmoins, elle avait été harcelée à plusieurs reprises dans la ville en raison de son genre. Même au lycée, elle a abandonné l’école à cause des pressions sociales. »
 
Au cours des deux derniers jours, les amis d’Henar de la communauté trans et Queer de Marivan ont exprimé leur regret pour la mort de leur amie en publiant des photos et des messages à son sujet sur Instagram. Des vidéos de ses amis assistant et pleurant sa tombe ont également été publiées.
 
Jabbar Dastbaz dit à propos des funérailles de Hanar : « Les funérailles ont eu lieu en famille et il n’y avait aucune mention de l’identité de genre d’Hanar et de la raison de son suicide. Mais le même jour, ses amis, pour la plupart trans et queer, ont rendu hommage à sa mémoire en se rendant sur la tombe d’Hanar. »
 
En même temps que la nouvelle du suicide de Hannar était publiée, une personne qui se présentait comme un membre de sa famille a déclaré sur Instagram que la raison de sa mort n’était pas un suicide mais un arrêt cardiaque. Mais les recherches menées par le Kurdistan Human Rights Network à partir de diverses sources confirment la mort d’Hanar par suicide.
 
La publication de la nouvelle du suicide de Hannar sur les réseaux sociaux a une fois de plus attiré une attention limitée sur les problèmes de la communauté trans au Kurdistan et en Iran. Des problèmes qui, malgré leur ampleur et leur profondeur, non seulement n’ont pas encore été largement débattus, mais même après des événements tragiques tels que le suicide de Hanar, n’ont pas fait l’objet de discussions sérieuses parmi les militants kurdes et les médias.
 
Fatemeh Karimi, militante et chercheuse dans le domaine des femmes et directrice du Kurdistan Human Rights Network, affirme que « la société civile kurde et les médias kurdes n’abordent pas la question de la société queer, en particulier les personnes trans. (…) La cas de la société queer, en particulier les personnes trans, même parmi les militants politiques kurdes et les médias, et malheureusement nous voyons peu de sensibilité à cet égard. Le meurtre ou le suicide de ces personnes et la violence quotidienne infligée aux membres de cette société non seulement ne provoquent pas de réaction, mais même des personnes qui se considèrent comme des intellectuels en acceptant diverses orientations sexuelles et identités de genre et modes de vie de personnes en dehors des stéréotypes hétérosexuels fondés sur dualisme homme / femme ont des problèmes. »
 
L’activiste et chercheuse kurde ajoute : « Bien que la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre ait toujours existé dans la société humaine, elle a été entravée par une répression systématique et globale imposée par les institutions religieuses, le gouvernement, la famille et les individus de cette société. en raison de ces pressions, de nombreuses personnes appartenant à ce groupe sont contraintes de cacher leur identité. Le manque d’éducation et de connaissances nécessaires et suffisantes sur la sexualité, le tabou sans parler dans ce domaine et l’existence de nombreux faux stéréotypes sur les gens du désert sont la principale cause de pression et de violence à leur encontre. Par exemple, s’il existe différentes interprétations de la religion dans la discussion sur la violence à l’égard des femmes, le divorce ou la polygamie, et que certaines personnes religieuses ont des approches plus modérées de cette question, mais dans le rejet de l’homosexualité, de la bisexualité (…) souvent sans aucun doute de la part des individus et des différents groupes religieux ne sont pas vus.
 
Selon Fatemeh Karimi, l’opposition au droit à une vie libre et égale pour les personnes queer, en particulier les personnes trans, ne se limite pas aux institutions conservatrices, même aux personnes éduquées, et certains militants civils, politiques et médiatiques ont décrit leur orientation sexuelle, leur identité et l’expression de genre comme « anormale ». (…) Ce groupe d’activistes n’exprime peut-être pas ouvertement son opposition à la communauté queer, mais en gardant le silence face à la violence quotidienne, les suicides et les meurtres des membres de cette communauté complètent le cycle de violence perpétré à leur encontre. Dans une telle situation, les déserteurs qui, malgré les nombreuses limitations et barrières, révèlent leur identité ou sont exposés à travers leurs modes de vie et leurs expressions de genre encourent de lourds coûts. »
 
L’identification et la divulgation [du genre?] pour les personnes queer est une étape importante dans leur vie personnelle et sociale. Des étapes difficiles à franchir dans un pays comme l’Iran et dans de nombreuses sociétés comme les Kurdes en raison de la criminologie, de la morbidité, du manque de lois protectrices pour les gens trans, ainsi que des idées et mécanismes traditionnels et de la culture anti-queer dans la société. Le processus d’identification et de divulgation peut être plus compliqué et risqué pour les personnes qui (…) sont marginalisées et appartiennent à une minorité nationale ou religieuse en tant que membre d’un groupe. De plus, le handicap, les relations de classe et économiques, ou le fait de vivre dans des villes et des villages plus petits peuvent rendre plus difficile l’accès aux ressources éducatives et créer des espaces relativement sûrs pour les déserteurs et le processus d’identification et de révélation de ceux-ci.
 
La discrimination et la violence perpétrées par les déserteurs à travers le gouvernement, la société et la famille sont l’une des principales raisons de leur rejet et de leur isolement. Le rejet et l’isolement qui peuvent causer de la frustration et de la dépression chez ces personnes et dans certains cas conduire à la décision de se suicider. De plus, la violence et le meurtre de personnes homosexuelles par des membres de la famille est un problème qui, bien que non couvert par les médias, et parce qu’il est gardé secret par la famille, il n’existe pas de statistiques précises et même approximatives, mais comme une menace sérieuse pour Les militants et le silence des militants et des médias à cet égard sont constamment critiqués par les militants dans ce domaine. »
 
Pishko Zandi, activiste queer kurde et responsable de la page Instagram « Pahlkehzohrineh », a déclaré au Réseau des droits humains du Kurdistan : « Sans aucun doute, la nouvelle du suicide ou toute autre nouvelle qui exprime d’une manière ou d’une autre la discrimination et la violence contre les personnes du désert dans une société fermée comme Kurdistan, peut avoir un impact direct sur le moral et la vie d’autres personnes dans la société des minorités sexuelles et de genre. Dans une situation où la famille, la société et le gouvernement s’opposent tous au droit à la vie sur un pied d’égalité et ont rendu difficile, voire impossible, le chemin de l’éducation, de l’emploi, de l’amour, du sexe et de l’utilisation des services publics pour les habitants de la société, on peut tous les dire : Ils sont complices des tueurs de personnes homosexuelles et la principale cause de leur suicide. »
 
L’activiste queer kurde estime qu’informer les familles peut grandement résoudre les problèmes des personnes trans et queer, car si leur entourage les soutient et leur offre un environnement relativement sûr, le nombre de suicides et d’homicides diminuera sans aucun doute et l’espoir pour leur vie et les efforts pour parvenir à l’égalité des droits vont se multiplier : « Dans le contexte actuel du Kurdistan, nous avons besoin de plus d’information et de sensibilisation qu’autre chose. Les médias d’État, dont les devoirs sont clairs, mais malheureusement les médias kurdes aussi, sont soit restés silencieux à cet égard, soit s’ils produisent des contenus sur les déserteurs, c’est plutôt dans le sens de détruire et de définir anormalement leur orientation sexuelle et l’identité de genre, et cela Au lieu de créer une culture, cela conduira à une mentalité négative dans la société envers la société queer. »
 
Le Code pénal islamique d’Iran criminalise les relations homosexuelles et prévoit la flagellation, l’emprisonnement et même la peine de mort. La République islamique d’Iran qualifie les personnes trans de « malades » et de « dérangées ». Bien qu’il soit possible d’effectuer une chirurgie de « transition » et de changement de sexe en Iran, le processus d’obtention d’une licence et de sa réalisation est très compliqué et coûteux, en particulier pour les personnes qui n’ont pas de soutien familial et de moyens financiers.
 
L’accès à l’hormonothérapie, à la chirurgie et au changement d’identité en Iran, en particulier dans les petites villes, est un processus plein d’obstacles structurels qui se fait généralement sans consultation ou soutien adéquat. Dans de nombreux cas, les personnes trans doivent subir une série de chirurgies médicales inutiles pour être légalement reconnues comme homme ou femme. De plus, le transgenre dans la société et la société rend très difficile et dans de nombreux cas impossible pour les personnes trans de poursuivre leurs études, de trouver un emploi ou de louer une maison.
 
« En plus des problèmes juridiques/gouvernementaux et familiaux/sociaux qui sont la principale raison de la répression, de la violence et de l’exclusion des personnes trans, les problèmes économiques jouent un rôle très important dans leurs conditions de vie », a déclaré Jabbar Dastbaz à propos de la situation et des problèmes. de la communauté trans au Kurdistan. Lorsqu’une personne trans n’est pas seulement sérieusement protégée par la loi, mais qu’elle risque également d’être quotidiennement réprimée par le gouvernement en raison de son identité de genre, de son orientation sexuelle, de son expression de genre et de son type de vêtement ; « Lorsqu’il n’est pas accepté par sa famille et est même rejeté, et lorsqu’il subit un harcèlement verbal et physique constant dans la communauté et les espaces publics, il n’y a pratiquement aucune possibilité pour lui de profiter des opportunités d’éducation et des opportunités d’emploi. »
 
Selon ce journaliste, toutes ces conditions placent les personnes trans en Iran, notamment au Kurdistan, qui est l’une des régions économiques sous-développées avec un taux de chômage élevé, dans une position économiquement défavorisée, ce qui les rend plus vulnérables : « Beaucoup de personnes trans sans soutien économique et à la suite de pressions sociales sont contraints de migrer des petites villes vers les grandes villes et Téhéran. « Mais la réalité est que même là-bas, bien qu’ils soient quelque peu libérés de la pression de la famille et des connaissances, ils font face à de sérieux problèmes et obstacles pour trouver un emploi et un revenu décent pour continuer à vivre. »
 
La mort d’Hannar, une femme trans-kurde à Marivan, n’est qu’un des suicides de personnes trans et queer au Kurdistan, qui a été rapporté par ses amis. Salar de Divandarreh, Shervin et Sami de Kermanshah, Azad de Piranshahr, Doski de Duhok et des dizaines d’autres noms ont été enregistrés dans la mémoire collective de la communauté trans du Kurdistan en tant que victimes de meurtres et de suicides des personnes transgenres. Des lettres et des récits de vies et de morts d’êtres humains, bien que généralement peu entendus par les tribunes des médias et des organisations, mais les témoins de ces souffrances et de ces morts ne seront pas oubliés jusqu’à ce qu’ils soient enregistrés dans l’histoire trans du Kurdistan.
 
* Une personne trans est une personne qui s’identifie à son identité de genre différemment du genre qui lui est attribué à la naissance par un organe sexuel masculin ou féminin. Une personne trans peut se présenter comme une femme, un homme ou un binaire (sans bisexualité). Leur expression est suffisante pour reconnaître l’identité de genre des personnes trans, et la chirurgie de changement de sexe ne devrait pas être un critère de détermination du genre d’une personne.
 
** Le terme queer, en raison de son utilisation répandue aujourd’hui, est équivalent à LGBTI + et est utilisé comme terme générique pour les personnes dont l’orientation sexuelle, l’hétérosexualité ou l’identité de genre ne se limite pas à la dualité définie de l’homme et de la femme. Y compris trans, Inter, gay, bisexuel, hétérosexuel, hétérosexuel, soutien de famille, etc.
 
2. Le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan, en tant qu’organisation de défense des droits de l’homme qui œuvre pour la promotion des principes et des valeurs des droits de l’homme, met l’accent sur les droits des déserteurs, l’existence de lois discriminatoires et la répression gouvernementale, et le recours à la violence domestique et sociale contre eux comme un exemple clair de violation des droits de l’homme. Nous nous engageons à travailler pour la réalisation des droits de la communauté du désert du Kurdistan et de l’Iran, et nous sommes prêts à fournir des conseils en ligne gratuits aux individus et aux familles du Kurdistan iranien par l’intermédiaire de nos partenaires experts et familiers des questions de sexualité et de la communauté du désert.
 

Attaques des Kurdes: Le PCF appelle la France et l’UE à désavouer Erdogan

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PARIS – La Turquie a intensifié ses attaques meurtrières visant les Kurdes au Rojava, au Kurdistan d’Irak, en plus de cibler les Yézidis de Shengal en violation du droit international. Le Parti communiste français exhorte la France et l’Union Européenne à « désavouer la politique de R.T. Erdogan et à soutenir le processus de paix promu par les Kurdes. »
 
Voici le communiqué du PCF daté de 5 février:
 
Makhmour (Irak) / Afrin (Syrie) : La France et l’UE doivent désavouer RT Erdogan
 
La Turquie de R.T. Erdogan poursuit avec acharnement son œuvre criminelle contre le peuple kurde.
 
Alors que les bombardements sont quotidiens, un brutal déchaînement de violence s’est produit le 1er février en Irak, dans la région de Shengal et le camp de réfugiés de Makhmour, ainsi que dans le nord-est de la Syrie où vivent des kurdes d’Afrin chassés par les supplétifs islamistes de l’armée turque.
 
Ces attaques interviennent alors que l’État islamique a lancé une opération contre la prison d’Hassaké afin de libérer des djihadistes emprisonnés. 121 civils et combattants kurdes y ont trouvé la mort.
 
Ces offensives conjointes illustrent la pérennisation des connivences entre la Turquie et ces hordes d’assassins. Le chef de Daesh, qui vient de trouver la mort, se terrait dans la province d’Idlib sous contrôle turc.
 
Elles témoignent surtout de l’incapacité de R.T. Erdogan à régler la question kurde en dépit de l’acharnement répressif contre le Parti démocratique des peuples (HDP).
 
Le Parti communiste français (PCF) condamne ces nouvelles agressions, appelle la France et l’Union européenne à désavouer la politique de R.T. Erdogan et à soutenir le processus de paix promu par les Kurdes.
 
Parti communiste français,
Paris, le 5 février 2022
 

SYRIE. Les FDS dénoncent les déclarations erronées de l’UNICEF concernant les enfants de DAECH à Hassaké

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SYRIE / ROJAVA – Après la visite récente d’un responsable de l’UNICEF aux enfants de l’Etat Islamique dans le canton kurde d’Hassaké, l’UNICEF a publié un communiqué déclarant que des mineurs étaient encore détenus dans la prison d’Hassaké. Propos démentis par les Forces démocratiques syriennes.
 
Le 20 janvier dernier, des dizaines de terroristes de DAECH ont attaqué la prison de Ghwayran, à Hassaké, abritant des milliers de membres de DAECH. Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont repris le contrôle de la prison au bout de six jours de combats qui ont fait des centaines de morts. Lors de l’attaque, DAECH a également attaqué le secteur de la prison réservé aux mineurs et les ont utilisés comme boucliers humains.
Le Représentant de l’UNICEF en Syrie, Bo Viktor Nylund s’est rendu dans la région pour voir sur place la situation des enfants de DAECH qui ont été transférés dans un autre centre. Mais, dans son communiqué, Nylund a déclaré que les mineurs liés à l’État Islamique se trouvaient encore dans la même « prison ». Des propos pour le moins scandaleux qui ont poussé les FDS à publier un communiqué pour clarifier la situation.
 
Voici le communiqué des FDS publié ce 8 février:
 
« Alors que les Forces démocratiques syriennes saluent le communiqué officiel publié par le bureau de l’UNICEF en Syrie le 6 février, après avoir obtenu l’accès, malgré les conditions de sécurité exceptionnelles, au centre de détention des membres terroristes de l’Etat islamique à Al-Hasakah, les [FDS] dénoncent dans le même temps les déclarations du représentant de l’UNICEF en Syrie, M. Bo Viktor Nylund sur la situation des adolescents associés à DAECH pour le journal New York Times en raison des inexactitudes et des informations injustes qu’il contient et contredit les faits et ainsi que la déclaration officielle de l’UNICEF elle-même. C’est une contradiction énorme et non professionnelle.
C’est inacceptable lorsqu’il s’agit de déformer les faits, de déformer l’image de nos forces et de nier les efforts énormes qui ont été faits pour préserver la vie des adolescents et pour répondre à leurs besoins fondamentaux. Par conséquent, les détails suivants doivent être clarifiés :
Premièrement : les adolescents associés à l’Etat islamique ne se trouvaient pas dans l’ancien centre de détention lorsque l’UNICEF leur a rendu visite, mais plutôt dans un autre centre car l’ancien centre de détention a été mis hors service en raison des opérations militaires, et M. Nylund l’a vu lui-même. L’approche de segmentation du problème et de ne pas l’aborder dans son ensemble est subjective et inacceptable, car la plupart des pays qui ont des ressortissants parmi ces adolescents, et les organisations internationales, y compris l’UNICEF, connaissent tous les détails liés au processus de transport des adolescents en raison à la situation d’urgence qui menaçait la paix et la sécurité locales et a provoqué le déplacement de plus de 30 000 civils et la mort de dizaines de nos combattants pour protéger la population et la région et assurer la sécurité de ces adolescents.
Deuxièmement : la photo divulguée des adolescents, que l’UNICEF a fournie au journal New York Times, était celle d’un dortoir temporaire dans lequel les adolescents ont été placés car les principaux dortoirs étaient en cours de restauration et de réhabilitation pendant la visite. La photo a été prise pendant que les adolescents accomplissaient des prières de groupe dans l’après-midi, et la photo ne reflète pas la situation des adolescents à l’intérieur du centre de détention.
Troisièmement : Les adolescents à l’intérieur du centre de détention reçoivent trois repas principaux quotidiennement, de l’eau potable et des soins de santé leur sont fournis par le personnel médical du centre de détention.
Quatrièmement : L’accès des acteurs humanitaires (organisations non gouvernementales internationales) aux adolescents à l’intérieur du centre de détention pour leur apporter un soutien était disponible depuis le début de l’année 2020 jusqu’à ce que le centre de détention soit soumis à une attaque armée par des militants de l’Etat islamique le 20 janvier, et il s’est arrêté pour des raisons purement sécuritaires liées à la situation d’urgence.
Les Forces démocratiques syriennes confirment que l’accès au centre de détention pour adolescents par les organisations humanitaires sera activé dès que la situation sécuritaire se stabilisera et que les menaces terroristes auront pris fin et les programmes de réhabilitation reprendront comme prévu pour rapatrier ces enfants dans leurs pays d’origine et les intégrer dans la société.
Demander du soutien et mobiliser l’aide des pays et des parties concernées et plaider pour mettre fin à la crise des mineurs associés à l’Etat islamique bloqués dans le nord et l’est de la Syrie ne devrait pas se faire en falsifiant les faits ou en déformant les efforts des Forces démocratiques syriennes car c’est honteux et contredit les bases du travail humanitaire dans un système tel que celui des Nations Unies et nuit à l’UNICEF.
Dans le même temps, les Forces démocratiques syriennes saluent le rôle de toutes les organisations internationales et des organisations non gouvernementales internationales pour leur intervention rapide et exceptionnelle dans les circonstances les plus difficiles pour répondre aux besoins de base et fournir des soins de santé aux adolescents à l’intérieur du centre de détention. »
 

Il y a six ans, l’armée turque a brûlé vif près de 180 civils kurdes à Cizre

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TURQUIE / BAKUR – Au moins 288 personnes ont perdu la vie pendant le siège de la ville kurde de Cizre par l’armée turque en 2015-2016. Le point culminant de ce crime de masse fut le massacre de 80 civils brûlés vifs par l’armée turque dans les sous-sols de deux immeubles de Cizre où ils s’étaient réfugiés dans l’attente des secours, les 7 et 10 février. Les corps d’au moins 14 autres civils de Cizre tués lors de ces massacres n’ont toujours pas été retrouvés six ans après ces crimes de guerre restés impunis.
 
Au moins 288 personnes ont perdu la vie pendant le couvre-feu de 79 jours imposé par le gouvernement turc sur la ville kurde de Cizre, du 14 décembre 2015 au 2 mars 2016. Beaucoup ont été tuées par les forces de sécurité, tandis que d’autres, blessées ou malades, ont perdu la vie car l’armée turque a empêché l’arrivée des secours, condamnant à la mort tous les civils restés à Cizre pour leur faire payer leur refus de quitter la ville.
 

La ville de Cizre, dans la province de Sirnak, est l’un des 49 districts du Nord-Kurdistan assiégés par l’armée turque à cette époque. Ses 131 000 habitants ont été encerclés, électricité, internet et téléphone ont été coupés. Les enseignants et les fonctionnaires ont été mis en congé pour une durée indéterminée avant le début du couvre-feu. Des chars et des obusiers ont été déployés sur les hauteurs de la ville, d’où des tirs étaient effectués sur les quartiers de Cudi, Nur, Sur et Yafes.

Les habitants de la ville n’étaient plus autorisés à subvenir à leurs besoins quotidiens. Les gens qui sortaient de chez eux pour aller chercher de l’eau étaient ciblés et abattus par les snipers du régime. Au 20e jour du siège, il y avait environ 120 000 personnes dans la ville. Dans les jours qui ont suivi, les habitants ont été chassés de chez eux et les maisons sont devenues un champ de bataille pour les militaires.

Les sous-sols de la mort

Selon les rapports des organisations des droits humains, au moins 177 personnes ont été brûlées ou abattues par les forces de sécurité dans les « sous-sols de la mort de Cizre ». Au total, au moins 288 personnes sont mortes. Celles et ceux qui s’étaient réfugiés dans les sous-sol ont été brûlés vifs par les militaires ou abattus avant d’être brûlés avec de l’essence. Les corps de 14 personnes tuées dans les caves de la mort de Cizre n’ont toujours pas été retrouvés. Sept d’entre eux auraient été enterrés dans des fosses communes en dehors de Cizre.

Plus de 110 000 civils ont été chassés de leurs foyers 

Les dégâts les plus importants ont eu lieu dans les quartiers de Cudi, Yafes, Sur et Nur. 80 % de ces zones ont été rasées. 500 bâtiments ont été complètement détruits et 2 000 maisons ont été gravement endommagées. Au bout de 20 jours, 110 000 personnes ont été expulsées de force de la ville. Après le couvre-feu, 500 autres maisons ont été démolies par l’agence nationale de construction TOKI. Les anciens bâtiments ont été détruits et 6 500 appartements ont été construits dans des bâtiments préfabriqués contrôlés par les militaires.

L’enquête des morts de Cizre au point mort

Bien que six années se soient écoulées depuis les massacres de Cizre, l’enquête sur la mort de 121 civils est restée au point mort. 83 des procédures ont été classées sans suite. Sur ces 83 affaires, 51 ont été portées devant la Cour constitutionnelle turque. Quatre autres procédures ont été suspendues, tandis que 34 dossiers ont été jugés irrecevables pour incompétence.

D’Afrin à Washington. Sinam Mohamad cherche la reconnaissance internationale du Rojava

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La politicienne kurde originaire d’Afrin, Sinam Sherkany Mohamad représente l’administration autonome du Rojava / Syrie du Nord et de l’Est à Washington. Mohamad a joué un rôle de premier plan au sein de la révolution du Rojava depuis des décennies. Aujourd’hui, elle travaille dure pour faire reconnaitre officiellement l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est par la communauté internationale. Une tache difficile qui ne fait pas peur à cette politicienne de longue date qui a raconté ses luttes pour le Rojava, le peuple kurde, les droits des femmes… à Shilan Fuad Hussain dans l’article suivant. Nous l’avons traduit pour vous.
 
D’Afrin à Washington: Sinam Sherkany sur les défis du Rojava
 

Sinam Sherkany Mohamad occupe plusieurs postes à Washington DC. De haute diplomate de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est (AANES) à représentante de la mission du Conseil démocratique syrien (CDS). Ses rôles passés au sein du Rojava (région kurde de Syrie) méritent également d’être mentionnés, comme celui d’être la présidente fondatrice du Conseil populaire du Rojava, de siéger au Conseil présidentiel du CDS, d’être nommée deux fois au Parlement syrien et de servir au sein du leadership kurde à l’étranger pendant plus d’une décennie – qui comprenait la représentation de l’AANES dans toute l’Europe.

En tant que mère, grand-mère et défenseure passionnée des droits des femmes, Sinam a été aux premières loges pour la montée des unités de défense des femmes (YPJ) et a personnellement subi les injustices de l’Etat islamique et de mercenaires similaires lorsqu’ils ont volé la maison et l’usine de sa famille à Afrin [canton kurde occupé par la Turquie et les gangs islamistes en mars 2018]. En conséquence, elle peut fournir au monde des observations perspicaces sur la situation des Kurdes en Syrie et l’avenir de la révolution du Rojava là-bas. L’interview suivante a été menée avec cette conviction à l’esprit.

Q : Les YPJ sont devenues une source d’inspiration pour de nombreuses femmes à travers le monde ; comment les décririez-vous à un.e Américain.e qui ne les connaît pas ?

R : Dans notre région, nous croyons en l’autonomisation des femmes en garantissant l’autonomie des femmes sur leurs propres affaires. Cela signifie avoir leurs propres structures et institutions, y compris dans l’armée. Les YPJ sont nos unités militaires qui ont été créées avec l’idée que les femmes syriennes devraient être autonomes dans leur propre défense. De nombreuses Kurdes les ont rejoint, mais aussi des femmes arabes, des femmes syriaques, etc. Les YPJ sont composées exclusivement de femmes et ont participé à toutes les batailles majeures contre l’EI depuis leur création, y compris à Kobanê, Manbij, Raqqa, etc. Le livre « Filles de Kobanê » donne un aperçu intime de la création des YPJ, de leur participation aux grandes campagnes, de leur rôle dans la société, etc.

Q : En quoi les femmes du Rojava et de l’AANES sont-elles plus libres aujourd’hui qu’elles ne l’étaient il y a 10 ans, avant la Révolution ?

R : Notre Révolution qui a commencé en 2011 est une Révolution qui a eu lieu au sein de notre société en Syrie. C’est une révolution féminine qui est dirigée par des femmes de toute la Syrie, y compris Kobanê, Hasakeh, Alep, Damas et les zones côtières. Le but de la révolution a été et continue d’être de libérer notre société des vieilles idées traditionnelles qui étaient utilisées pour asservir les femmes et les maintenir faibles et soumises. Dans notre société d’aujourd’hui, les femmes ont leurs propres responsabilités et assument tous les rôles que les hommes ont toujours assumé. Des structures militaires telles que les YPJ et les forces de sécurité intérieure (asayish) aux structures civiles telles que le CDS, les conseils civils, etc., les femmes sont représentées à égalité avec les hommes. Nous avons également créé des conseils de femmes qui s’occupent spécifiquement des problèmes des femmes, comme la violence domestique.

Q : Kobané est probablement devenue la ville kurde la plus célèbre en Occident en raison de sa victoire contre l’EI ; pouvez-vous décrire l’importance que la ville a pour les gens du Rojava et les Kurdes en général ?

R : Lors de la bataille de Kobanê en 2014, nos forces ne disposaient d’aucune arme avancée ni du nombre de ressources dont nous disposons actuellement. Dans cette bataille, c’est la volonté du peuple kurde qui nous a permis de l’emporter. Notre volonté contre le terrorisme qui menaçait notre peuple. C’était la première grande bataille qui a rendu les femmes de YPJ célèbres dans le monde entier. C’est cette volonté qui nous a permis de vaincre DAECH. Par conséquent, la ville est devenue célèbre en tant que symbole de la résistance de notre peuple contre le terrorisme. Nos valeurs d’égalité des femmes, de liberté et de démocratie contre le terrorisme. Kobane a également été le début de notre partenariat avec la Coalition mondiale pour vaincre l’État islamique [La coalition internationale en Irak et en Syrie, aussi appelée coalition contre l’État islamique ou coalition anti-EI], un partenariat qui se poursuit à ce jour, et que nous espérons continuer à atteindre la stabilité et parvenir à une solution politique à la crise syrienne.

Q : Puisque vous venez d’Afrin, qui est occupée depuis 4 ans par l’armée turque et ses forces auxiliaires, pouvez-vous expliquer comment vous avez perdu votre maison là-bas et ce qui s’est passé depuis ?

R : Je suis originaire d’Afrin et ma famille y vivait jusqu’à l’occupation. Nous avions une très grande maison dans un village là-bas et une maison dans la ville même d’Afrin. Nous y possédions également une usine. Lorsque les forces turques et leurs mandataires ont attaqué Afrin, ils ont occupé ma maison. Ils ont occupé les champs d’oliviers que nous possédons, et aucun de mes proches qui est resté à Afrin n’est autorisé à aller récolter les olives. Ils nous ont tout pris. Nous ne pouvons pas retourner chez nous parce qu’ils discriminent les Kurdes, et ce n’est pas un endroit sûr où on peut retourner. Ils ont changé la démographie de la région, forçant le peuple kurde à partir et faisant venir des étrangers d’autres parties de la Syrie. Ceux qui sont restés, en particulier les enfants, sont soumis à des tentatives de turquification, les obligeant à apprendre le turc, hissant des drapeaux turcs dans les écoles, etc. Les femmes kurdes en particulier ont été victimes d’arrestations, d’enlèvements, d’agressions sexuelles et de viols. Des personnes ont été détenues contre rançon. Presque tous les Yézidis d’Afrin ont été contraints de partir. Les antiquités d’Afrin sont volées par des groupes armés pour être vendues. Des centaines de millions de dollars d’olives ont été volées par les groupes mandataires de la Turquie. Je demande à la communauté internationale d’envoyer une commission d’enquête pour documenter ce qui s’est passé à Afrin. La Turquie doit se retirer de la région pour que les habitants d’Afrin puissent revenir. 

Q : L’administration autonome du Rojava/Syrie du N-E est fière de la diversité ethnique ; De quelles manières assurent-ils ou encouragent-ils la participation des non-Kurdes (Arabes, Assyriens, Arméniens, etc.) ?

R : Notre administration dépend intrinsèquement de la participation de toutes les composantes de la région, tant ethniques que religieuses. Tout le monde dans la région participe à l’administration, qu’ils soient arabes, kurdes, assyriens, musulmans, yazidis, chrétiens, etc. L’administration n’est pas kurde, elle est pour tous les habitants de la région, y compris les Kurdes. Nous avons fait de l’arabe, du syriaque et du kurde les langues officielles de la région. Notre administration a des conseils qui existent au niveau local dans toutes les communautés, garantissant leur participation. Nous rédigeons actuellement notre nouveau contrat social auquel les partis politiques, les organisations de la société civile et les personnalités tribales de toutes les régions du nord et de l’est de la Syrie y participent. Nous mettons spécifiquement à jour le contrat social compte tenu de la libération de Raqqa et Deir-ez-Zor depuis la rédaction du contrat initial.

Q : En tant que femme du CDS (Conseil démocratique syrien, SDC en anglais) à Washington DC, quel type de travail de sensibilisation votre bureau fait-il pour faire pression et gagner le soutien du gouvernement américain ?

R : Notre bureau ici à Washington DC plaide pour la démocratie pour le peuple syrien. Nous cherchons à construire une Syrie nouvelle et démocratique dans laquelle tous les peuples ont des droits égaux. Une Syrie qui embrasse la diversité de son peuple. Afin de promouvoir cet avenir pour notre pays, nous rencontrons et dialoguons régulièrement avec les membres du Congrès pour plaider en faveur d’un soutien à notre région, qu’il soit militaire ou économique. En outre, nous collaborons avec le Département d’État, la Maison Blanche et le Département de la Défense pour assurer la coordination entre nos habitants de la région et le gouvernement américain à Washington. Nous défendons notre région sur la base des valeurs que nous partageons avec les États-Unis, notamment la démocratie, la laïcité et l’égalité. Nous plaidons pour notre participation aux pourparlers du Comité constitutionnel qui ont eu lieu à Genève, car notre administration a jusqu’à présent été exclue.

Q : L’administration se retrouve coincée entre les objectifs stratégiques des États-Unis et de la Russie en Syrie ; est-il possible d’équilibrer les objectifs des deux nations et de plaire à tous les deux ?

R : La Russie et les États-Unis jouent le rôle principal dans la question syrienne, la Russie soutenant le régime syrien et les États-Unis étant présents dans notre région. Pour résoudre le problème syrien, nous avons besoin d’un dialogue entre tous les principaux acteurs, la Russie et les États-Unis étant les plus importants. Sans cela, il n’y aura pas de solution politique à la crise. Nous devons avoir des relations et des discussions avec les deux pour trouver une solution au profit du peuple syrien, ce qui est notre objectif premier.

Q : Croyez-vous que le gouvernement d’Assad acceptera un jour l’autonomie du Rojava et de l’AANES et quelles alternatives sont disponibles s’il ne l’accepte pas ? L’indépendance pourrait-elle être une option s’il refuse ?

R : Nous essayons de négocier avec le régime d’Assad, mais malheureusement le gouvernement de Damas n’a pas une attitude positive. Ils veulent reprendre le contrôle de toute la Syrie et ils ne considèrent aucun des changements qui ont eu lieu au cours des 11 dernières années de conflit. Le peuple syrien a besoin de démocratie. Ils ont besoin d’un changement réel et durable. C’est la seule solution pour sortir de cette crise, et l’administration autonome doit en faire partie et être acceptée par le gouvernement de Damas. Il est inacceptable que nous revenions au statu quo d’avant 2011. Notre système est un système autonome et décentralisé, et c’est ce que nous recherchons, en tant que partie de la Syrie.

 
La version anglaise de cet article a été publiée par le site Washington Kurdish Institute
 
*L’universitaire interdisciplinaire, Shilan Fuad Hussain est une chercheuse invitée à Washington Kurdish Institute (WKI). Elle est spécialisée dans les études du Moyen-Orient et de la question kurde. Son travail se situe à l’intersection de la sociologie et de l’analyse culturelle, et de sa pertinence symbiotique pour la société moderne. L’objectif principal de sa recherche a été d’examiner les impacts sociétaux de la politique et des conflits, le genre et la diaspora. En tant que femme kurde qui a grandi en Irak au milieu de la guerre avant de partir pour la diaspora, ses expériences personnelles ont façonné sa vision du monde et ses perspectives uniques sur les débats culturels et politiques actuels.

ROJAVA. Des dizaines d’enfants contraints à des travaux dangereux pour survivre

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SYRIE / ROJAVA – Alors qu’on parle volontiers des enfants des terroristes de l’État Islamique détenus dans des « prisons kurdes » en Syrie, surtout depuis l’attaque de la prison d’Hassaké, personne ne s’intéresse au sort tragique des enfants du Rojava forcés d’effectuer des travaux pénibles pour survivre au milieu de menaces terroristes et d’embargo…
 

Ali Khalaf, 12 ans, qui a été déplacé du village d’Arisha, travaille dans un atelier de mécanique dans la zone industrielle de Tel Tamr, au nord-est de la Syrie. Les mauvaises conditions de vie de sa famille le poussent à exercer ce métier difficile pour aider son père à subvenir aux besoins de sa famille.

La zone industrielle de Tel Tamr est la destination la plus importante pour les enfants qui sont entrés sur le marché du travail, espérant acquérir une profession auprès des industriels.

La famille de Khalaf vit actuellement dans le village de Tel Hafyan (à deux kilomètres au sud de Tel Tamr), et le père travaille comme employé au département de l’électricité pour subvenir aux besoins de sa famille de neuf personnes.

L’enfant a dit à North Press qu’il pouvait à peine lire l’alphabet même s’il a continué à fréquenter l’école jusqu’en cinquième année.

« Cela fait un an et demi que je travaille dans la zone industrielle après avoir quitté l’école (…) pour apprendre le métier et aider ma famille. »

A l’école du village de Tel Hafyan, dans laquelle vit la famille de l’enfant, ainsi que d’autres déplacés de la campagne ayant fui les attaques turques de 2019, tandis que les enfants de la commune vont à l’école au nord du village.

Il travaille six jours par semaine, dix heures par jour, pour 8 000 SYP (2,5 dollars américains) par semaine, tandis que les salaires des autres varient considérablement selon l’âge et l’expérience.

Le phénomène du travail des enfants au sein de la ville et de ses campagnes est en augmentation dramatique et constante du fait de la dégradation des conditions de vie et du déplacement de nombreuses familles vers la région qui souffre, comme le reste du pays, de conditions économiques difficiles.

Le travail des enfants est plus concentré dans la zone industrielle, dans les magasins d’alimentation et parmi les vendeurs de rue.     

Travaux dangereux

Le travail de Khalaf est classé parmi les métiers très dangereux pour les enfants, selon une circulaire émise par l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie en mars dernier.

L’objectif des circulaires publiées est de prévenir le travail des enfants, qui a considérablement augmenté dans toute la géographie syrienne en raison de la guerre en cours, et ses effets sur la situation des enfants et de l’enfance, selon le Bureau de la protection de l’enfance.

L’une des circulaires stipulait : « Il est strictement interdit d’employer des enfants de moins de dix ans. »

Les enfants de 10 à 15 ans sont autorisés à travailler selon des conditions spécifiques et certaines professions telles que dans les magasins de téléphonie mobile, les magasins d’informatique, les pharmacies et autres magasins d’électronique pour un maximum de 6 heures par jour, à condition qu’ils ne quittent pas l’école.

Dans l’atelier d’un forgeron de la zone industrielle, Abdullah Omar, 17 ans, et un autre enfant commencent à travailler chaque matin après avoir abandonné l’école.

Omar considérait son manque de maîtrise de l’écriture et de la lecture malgré ses études jusqu’au collège comme la principale raison pour commencer à apprendre un métier sur les marchés locaux.

Malgré la difficulté de travailler une dizaine d’heures par jour pour 20 000 SYP (7 $) par semaine, il dit qu’il ne pense jamais à retourner à l’école et qu’il préfère aider sa famille.

Selon la circulaire de l’administration autonome, les personnes âgées de 15 à 18 ans doivent présenter la preuve qu’elles ont terminé la neuvième année pour être autorisées à travailler.

Il est également stipulé que leur travail ne doit pas être qualifié de travail dangereux et que leurs heures de travail pendant la journée ne doivent pas dépasser six heures, y compris une heure de pause.

2 000 enfants travailleurs à Jazira

Khaled Jabr, coprésident du Bureau de protection de l’enfance dans les conflits armés à Hasakah, a estimé que la détérioration des conditions de vie ne justifie pas de placer les enfants dans des emplois qui privent les enfants de leur enfance, interfèrent avec leur capacité à fréquenter l’école ordinaire et est mentalement, physiquement, socialement et moralement nuisible.

« Le lieu essentiel pour les enfants est leur école sans aucun doute », a souligné Jabr.

Les statistiques du Bureau de la protection de l’enfance indiquent que près de 2 000 enfants de la région de Jazira occupent des emplois dangereux.

60% des enfants en Syrie sont en situation d’insécurité alimentaire, et plus de la moitié d’entre eux manquent d’éducation, selon ce qu’ont annoncé les Nations Unies à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance pour l’année 2021.

L’UNICEF estime que 2,5 millions d’enfants en Syrie ne reçoivent actuellement aucune éducation et que 1,6 million d’autres sont également menacés du même sort.

Acquérir un métier 

Maher al-Haddad, propriétaire d’un atelier de forge dans la zone industrielle de Tel Tamr, ne nie pas que les métiers industriels sont difficiles pour les enfants. Cependant, il estime que la majorité des enfants viennent apprendre un métier après avoir quitté l’école.

Al-Haddad a deux enfants qui travaillent pour lui. Il déclare que les difficultés du travail épuisent les enfants, « mais gagner un métier leur sera bénéfique à l’avenir. »

Il a ajouté que la raison du choix des professions stressantes pour les enfants est due au désir des parents d’enseigner à leurs enfants des professions génératrices d’argent et d’obtenir un bon salaire par rapport à ce que l’enfant obtiendrait s’il travaillait dans des emplois moins exigeants.

«De plus, les travailleurs adultes n’acceptent pas de telles tâches contre de bas salaires. Les salaires oscillent entre 8 000, 10 000 et 12 000 par semaine, selon l’âge du travailleur et sa connaissance du métier», a-t-il ajouté.

A quelques mètres de l’atelier, des enfants se tiennent sur l’autoroute portant des sacs remplis de morceaux de nylon et d’aluminium abîmés, collectés dans les quartiers et les marchés, dans le but de les revendre.

Le chef du Bureau de la protection de l’enfance a déclaré : « L’administration autonome prendra des mesures à l’avenir pour trouver une solution à ce phénomène ou du moins, pour le limiter à un point précis.

Nous étudions actuellement cette question et de futurs projets seront menés en coopération avec des organisations internationales pour réduire le travail des enfants. »

 

La Turquie libère les membres féminins de l’Etat islamique

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TURQUIE – Un tribunal turc a libéré EG, l’épouse d’Ahmet Güneş, membre de l’État Islamique (EI) et un des suspects du massacre d’Ankara qui a visé une manifestation organisée par l’opposition pro-kurde en 2015.
 

Selon Deutsche Welle turc, six femmes de l’EI, dont HB, épouse d’Ilhami Balı, l’un des hauts cadres de l’EI en Turquie, ont été acquittées par la justice. L’épouse de Mustafa Dokumacı, Ulkar M., qui figurait sur la liste des kamikazes dressée par la police, a également été libérée.

LIBÉRÉ MALGRÉ SIX ANS D’ADHÉSION À L’EIIL

Le 18 novembre 2020, la deuxième Cour pénale d’Urfa a décidé de libérer EG, qui a rejoint l’Etat islamique en Syrie en 2014 avec son mari, son frère, sa belle-mère et son beau-père.

Le tribunal a confirmé qu’EG était « membre d’une organisation terroriste armée ». Cependant, le tribunal a jugé « qu’il n’y avait pas lieu de la condamner », affirmant qu’elle avait quitté l’EI volontairement et qu’elle a identifié les photos des membres de DAECH.

TOUTE LA FAMILLE A REJOINT DAECH

Après être devenue informatrice, EG a été arrêtée le 30 septembre 2019. Dans sa déclaration, elle a expliqué la raison de son départ en Syrie, en disant que « Mon mari a dit qu’il allait divorcer et kidnapper l’enfant si je n’y allais pas avec lui ». EG a également déclaré que sa mère Ülger et son père Mehmet Cebael avaient été capturés par les YPG et restaient au camp ROJ en Syrie. Son frère Abdulsamet Cebael était également l’un des membres de la famille qui a rejoint l’Etat islamique. Le frère d’Ahmet Güneş, İsmail Güneş, a été l’auteur de l’attentat suicide contre le département de police d’Antep le 1er mai 2016.

EG a évité de donner des informations détaillées sur l’organisation de l’Etat islamique et les activités de son mari dans sa déclaration. Elle a affirmé qu’elle n’avait jamais vu son mari en uniforme militaire avec des fusils et qu’elle n’avait pas pu obtenir de réponses aux questions qu’elle posait.

L’une des femmes libérées est Ulkar M., nom de code « Hacer », épouse de Mustafa Dokumacı, le chef du groupe jihadiste Dokumacılar à Adıyaman. Ulkar M. est recherchée en lien avec le terrorisme et des rapports de renseignement disent qu’elle pourrait être utilisée comme kamikaze. Elle est également recherchée par Interpol. Ulkar M. est allée en Syrie avec son mari en 2014. Elle s’est rendue aux soldats turcs le 9 octobre 2021 après avoir traversé la frontière syrienne et est devenue une informatrice des renseignements turcs (MIT). Le bureau du procureur général d’Adıyaman a préparé un acte d’accusation contre Ulkar M.

LIBÉRÉ EN PREMIÈRE AUDIENCE

La première audience de l’affaire s’est tenue le 29 novembre 2021 dans la ville kurde d’Adıyaman. Un témoin, DT, a déclaré qu’Ulkar M. leur avait donné des cours de religion en Syrie. Un procureur a déclaré qu’elle ne devrait pas bénéficier de la loi de repentance mais punie pour appartenance à une organisation terroriste. Cependant, le tribunal a jugé qu’il n’y avait aucune raison d’infliger une peine à l’accusée car elle s’était volontairement rendue et avait donné des informations sur les crimes commis par DAECH. Ulkar M. a été libéré suite à la décision du tribunal.

 

L’excision des filles et femmes toujours présente au Kurdistan d’Irak

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IRAK / KURDISTAN DU SUD – Dans la région kurde d’Irak, chaque année des centaines de fillettes – dont des nouveau-nés – sont victimes de mutilations sexuelles. Une pratique dangereuse qui provoque des séquelles physiques et psychologiques graves chez les personnes excisées.
 

Selon un rapport publié lors de la Journée mondiale contre les mutilations génitales féminines, les fillettes et les femmes sont toujours excisées dans la région du Kurdistan. Le taux de mutilation génitale féminine est de 11 % à Hewler et de 4,9 % à Raperîn. Pourtant, les articles 19 et 24 de la Convention relative aux droits de l’enfant, ratifiée par les Nations Unies (ONU) en 1989, n’autorisent pas les mutilations génitales féminines.

L’organisation allemande Wadi a mené une enquête sur les mutilations génitales féminines chez les filles et les femmes de 0 à 20 ans à Hewler et Raperîn, dans la province de Sulaymaniyah en 2021.

L’association Wadi a été créée en Allemagne en 1991 et a été officiellement autorisée à opérer en Irak en 1993. Elle travaille sur les questions féminines dans la plupart des provinces et districts de la région du Kurdistan. L’un des sujets de l’étude était la mutilation génitale féminine.

753 femmes de Hewler, 507 de Raperîn pour un total de 1 260 femmes ont participé à l’enquête. 85 femmes, soit 11 % des personnes interrogées à Hewler, ont déclaré avoir été mutilées, tandis que 25, soit 4,9 %, ont déclaré avoir été mutilées à Raperîn.

Le responsable de projet de la Wadi Association, Shox Mihemed, a déclaré: « Nous n’avons pas pu effectuer beaucoup de visites l’année dernière en raison du coronavirus et du manque d’équipes à Sulaymaniyah. Or, selon nos recherches, 110 filles sur 260 ont été excisées dans les régions de Raperîn et Hewler en 2021. »

Le 21 juin 2011, l’Assemblée de la région du Kurdistan a approuvé la loi n° 8 sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. L’une des dispositions de cette loi était l’interdiction des mutilations génitales des fillettes et des femmes. Cependant, de nombreuses mutilations génitales sont encore pratiquées.

Dans la région du Kurdistan, les mutilations génitales féminines sont surtout observées dans les villages. Étant donné qu’elles sont pratiquées en secret, il est difficile de lutter efficacement contre l’excision. 

Selon l’Organisation mondiale de la santé, les mutilations génitales féminines sont pratiquées dans 30 pays. La plupart d’entre eux se trouvent en Afrique et en Asie. Selon l’organisation, 200 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi des mutilations génitales.

Selon les Nations Unies, les mutilations génitales constitueront une menace pour près de 70 millions de filles dans diverses parties du monde, notamment en Asie et au Moyen-Orient, au cours des 10 prochaines années. (ANF)

 
Selon l’OMS, les principaux faits concernant les mutilations génitales féminines sont:
 
  • Les mutilations sexuelles féminines recouvrent toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales.
  • Ces pratiques ne présentent aucun avantage pour la santé des jeunes filles et des femmes.
  • Elles peuvent provoquer de graves hémorragies et des problèmes urinaires, et par la suite des kystes, des infections ainsi que des complications lors de l’accouchement, et accroître le risque de décès du nouveau-né.
  • On estime que plus de 200 millions de jeunes filles et de femmes, toujours en vie, ont été victimes de mutilations sexuelles pratiquées dans 30 pays africains, du Moyen Orient et de l’Asie où ces pratiques sont concentrées.(1)
  • Elles sont pratiquées le plus souvent sur des jeunes filles entre l’enfance et l’âge de 15 ans.
  • Les mutilations sexuelles féminines sont une violation des droits des jeunes filles et des femmes.
  • L’OMS dénonce toutes les formes de mutilations sexuelles féminines, et l’Organisation est opposée à ce qu’elles soient pratiquées par le personnel médical (médicalisation des mutilations sexuelles féminines).
  • Le coût du traitement des complications découlant des mutilations sexuelles féminines dans 27 pays à forte prévalence s’élève à US$1,4 milliard par an.
 
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Un demandeur d’asile kurde en grève de la faim à l’aéroport de Munich contre son expulsion vers la Turquie

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ALLEMAGNE – Le demandeur d’asile kurde Heybet Şener a entamé une grève de la faim après qu’il a été emmené à l’aéroport de Munich pour être expulser vers la Turquie où il a été condamné à 8,5 ans de prison pour «propagande terroriste».
 

Heybet Şener, demandeur d’asile en Allemagne depuis 2018, s’était rendu le 2 février au bureau d’enregistrement des étrangers pour prolonger son permis de séjour ; mais au lieu de cela, il a été emmené de force en garde à vue.

Il court désormais un risque très élevé d’être arrêté et emprisonné s’il est envoyé en Turquie.

Il pourrait être gardé en prison pendant des décennies

Şener est originaire de la province de Muş, peuplée de Kurdes, dans l’est de la Turquie. Il a été condamné à 8 ans et 5 mois de prison pour « propagande pour une organisation terroriste » à cause sa participation aux manifestations de Kobané en 2014. Après avoir été emprisonné pendant un certain temps, il a également été accusé d’insulte le Président et endommageant la propriété publique. Şener a été recherché sur une notice rouge par la Turquie.

Cependant, malgré tout cela, le tribunal allemand a rejeté la demande d’asile de Şener et a décidé de l’expulser. Son avocat s’est vivement opposé à la décision d’expulsion.

Şener a ensuite été envoyé à l’aéroport de Munich pour y être expulsé, où il a maintenant entamé une grève de la faim, le 3 février, contre la décision d’expulsion.

Il pourrait être expulsé de force à tout moment

« Je suis inquiet de ce qui va m’arriver en Turquie. Je veux que cette injustice cesse. Je crois qu’aucun demandeur d’asile ne mérite cela. L’Allemagne essaie de m’expulser illégalement. L’Allemagne révèle son hostilité contre les Kurdes. J’ai dû quitter mon pays à cause de l’injustice, de l’inégalité, de l’oppression, et je suis confronté à la même chose ici en Allemagne », a-t-il déclaré.

 

TURQUIE. DAECH voulait tuer des membres de l’opposition, des alévis et des personnes LGBT+

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TURQUIE – Des responsables de l’opposition, des personnalités alévies et des personnes LGBT+ étaient sur une liste des personnes à abattre dressée par l’Etat islamique, selon un suspect arrêté. En 2015, des centaines de personnes ont été tuées lors de plusieurs attentats attribués à DAECH et qui ont visé des rassemblements kurdes, syndicaux et de la jeunesse socialiste.
 
Kasım Güler, prétendu responsable de l’État islamique en Turquie, a déclaré dans ses aveux que le chef du parti CHP et le maire d’Istanbul figuraient sur leur liste de cibles. DAECH prévoyait également d’attaquer la base américaine d’Incirlik, un lieu de culte alévi, ainsi que la communauté LBGT+ d’Izmir…
 
L’État islamique (DAECH) prévoyait d’assassiner le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu et le chef du parti kémaliste CHP Kemal Kılıçdaroğlu, a rapporté mardi Deutsche Welle Türkçe.
 

Le rapport fait référence aux aveux du « dirigeant » turc de DAECH, Kasım Güler, allias « Abu Osama al Turki », qui a été inculpé par le parquet d’Ankara. Les confessions de 74 pages détaillent les activités de l’Etat islamique en Turquie.

Selon Güler, l’Etat islamique avait l’intention d’assassiner deux des personnalités les plus importantes du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) : Kemal Kılıçdaroğlu, le président du parti, et Ekrem İmamoğlu, le maire d’Istanbul et une personnalité politique montante récemment qui serait en mesure d’influencer les électeurs du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir et de son allié, le Parti du mouvement nationaliste (MHP).

Güler a également affirmé dans ses aveux que d’autres cibles potentielles comprenaient la base américaine d’İncirlik, Adana, un centre religieux alévi d’Ankara et la communauté LGBT+ d’Izmir.

Güler a été arrêté à la frontière syrienne alors qu’il tentait d’entrer en Turquie avec des armes et des munitions en juin 2021. Son procès aura lieu à Ankara.

Le procès de Güler est susceptible de déclencher une nouvelle vague de critiques sur la tolérance du gouvernement turc envers les partisans de l’Etat islamique.

En septembre 2021, un « juge » de l’Etat islamique, Jamal Abdul Rahman Alwi, a été repéré dans la ville kurde d’Antep, à la frontière syrienne. Alwi aurait émis une « fatwa » pour brûler deux soldats turcs en Syrie en 2016. Il a été arrêté pour appartenance à l’Etat islamique en 2020 en Turquie, mais a été libéré neuf mois plus tard.

Le fait que des responsables de l’Etat islamique en Turquie, tels que le « gouverneur de la province de Turquie » et le « juge », puissent vivre librement sur le sol turc fait dire à des analystes, journalistes (voir les déclarations de Fehim Taştekin) et politiciens de l’opposition en Turquie que le pays pourrait abriter des milliers de membres ordinaires de l’Etat islamique, à la connaissance du pouvoir et des services de renseignement turcs.

Les autorités turques auraient été informées au préalable des attentats à la bombe de Diyarbakır, Suruç et Ankara commis par l’Etat islamique en 2015. Tous ont ciblé le mouvement politique kurde et ses alliés politiques, tuant 148 personnes et en blessant près d’un millier de personnes.