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TURQUIE. DAECH voulait tuer des membres de l’opposition, des alévis et des personnes LGBT+

TURQUIE – Des responsables de l’opposition, des personnalités alévies et des personnes LGBT+ étaient sur une liste des personnes à abattre dressée par l’Etat islamique, selon un suspect arrêté. En 2015, des centaines de personnes ont été tuées lors de plusieurs attentats attribués à DAECH et qui ont visé des rassemblements kurdes, syndicaux et de la jeunesse socialiste.
 
Kasım Güler, prétendu responsable de l’État islamique en Turquie, a déclaré dans ses aveux que le chef du parti CHP et le maire d’Istanbul figuraient sur leur liste de cibles. DAECH prévoyait également d’attaquer la base américaine d’Incirlik, un lieu de culte alévi, ainsi que la communauté LBGT+ d’Izmir…
 
L’État islamique (DAECH) prévoyait d’assassiner le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu et le chef du parti kémaliste CHP Kemal Kılıçdaroğlu, a rapporté mardi Deutsche Welle Türkçe.
 

Le rapport fait référence aux aveux du « dirigeant » turc de DAECH, Kasım Güler, allias « Abu Osama al Turki », qui a été inculpé par le parquet d’Ankara. Les confessions de 74 pages détaillent les activités de l’Etat islamique en Turquie.

Selon Güler, l’Etat islamique avait l’intention d’assassiner deux des personnalités les plus importantes du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) : Kemal Kılıçdaroğlu, le président du parti, et Ekrem İmamoğlu, le maire d’Istanbul et une personnalité politique montante récemment qui serait en mesure d’influencer les électeurs du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir et de son allié, le Parti du mouvement nationaliste (MHP).

Güler a également affirmé dans ses aveux que d’autres cibles potentielles comprenaient la base américaine d’İncirlik, Adana, un centre religieux alévi d’Ankara et la communauté LGBT+ d’Izmir.

Güler a été arrêté à la frontière syrienne alors qu’il tentait d’entrer en Turquie avec des armes et des munitions en juin 2021. Son procès aura lieu à Ankara.

Le procès de Güler est susceptible de déclencher une nouvelle vague de critiques sur la tolérance du gouvernement turc envers les partisans de l’Etat islamique.

En septembre 2021, un « juge » de l’Etat islamique, Jamal Abdul Rahman Alwi, a été repéré dans la ville kurde d’Antep, à la frontière syrienne. Alwi aurait émis une « fatwa » pour brûler deux soldats turcs en Syrie en 2016. Il a été arrêté pour appartenance à l’Etat islamique en 2020 en Turquie, mais a été libéré neuf mois plus tard.

Le fait que des responsables de l’Etat islamique en Turquie, tels que le « gouverneur de la province de Turquie » et le « juge », puissent vivre librement sur le sol turc fait dire à des analystes, journalistes (voir les déclarations de Fehim Taştekin) et politiciens de l’opposition en Turquie que le pays pourrait abriter des milliers de membres ordinaires de l’Etat islamique, à la connaissance du pouvoir et des services de renseignement turcs.

Les autorités turques auraient été informées au préalable des attentats à la bombe de Diyarbakır, Suruç et Ankara commis par l’Etat islamique en 2015. Tous ont ciblé le mouvement politique kurde et ses alliés politiques, tuant 148 personnes et en blessant près d’un millier de personnes.