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Construire des ponts avec les médias mondiaux: Leçons d’un centre d’information syrien

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SYRIE / ROJAVA – Matt Broomfield, ancien membre du Rojava Information Center, a écrit un article sur les difficultés de construire un centre d’information indépendant centré sur la situation au Rojava et capable de défier les récits dominants dans les médias mondiaux.

 

« Lorsque mes collègues et moi avons fondé le Rojava Information Center (RIC) en décembre 2018, Donald Trump venait d’annoncer le retrait avorté des États-Unis de la région autonome du nord et de l’est de la Syrie (NES) dirigée par les Kurdes, et un nouvel assaut turc contre la région semblait imminente. Mais un manque de financement, de statut, de professionnalisme, de contacts, d’objectivité et de légitimité se dressait entre NES et une audition équitable dans la presse occidentale.

Nous pensions qu’il y avait à la fois une soif en Occident d’informations claires et objectives sur le NES, et un impératif moral de connecter directement la presse et les chercheurs occidentaux avec des sources sur le terrain dans les régions autonomes. »
Matt Broomfield, ancien reporter du site d’information Rojava Information Center, a écrit un article sur les difficultés de construire un centre d’information indépendant centré sur la situation au Rojava / Syrie du Nord et de l’Est et capable de défier les récits dominants.

Le NES est mieux connu sous le nom kurde « Rojava », faisant référence à la région à majorité kurde de Syrie qui a obtenu de facto une autonomie par rapport au régime syrien lors du déclenchement de la révolution syrienne. La région a remporté des éloges internationaux pour sa promotion de la démocratie de direction, de la tolérance intercommunautaire et de l’autonomie et des droits des femmes – notamment dans les images diffusées dans le monde entier de sa force de combat kurde entièrement féminine, les YPJ. Mais il a également subi des assauts successifs de l’État islamique, du régime syrien et du régime autocratique d’Erdogan en Turquie, tuant des milliers de personnes et déplaçant des centaines de milliers d’habitants.

Depuis le « R » dans notre nom, RIC n’a jamais cherché à cacher notre large soutien au projet démocratique souvent appelé la « révolution du Rojava » – ni notre large opposition à la destruction et au chaos provoqués par les invasions et les occupations turques successives de NDA. La Turquie est existentiellement opposée à toute expression de l’autonomie kurde, et plus largement aux valeurs de droits des femmes et de démocratie décentralisée promues dans la NES. En tant que journalistes professionnels et universitaires, nous voulions agir comme un correctif à ce que nous considérions comme un biais médiatique injuste envers la Turquie L’hégémonie médiatique turque, en favorisant un meilleur niveau de discours, de recherche et de reportage sur la crise et le projet politique dans NES.

Ainsi, le modèle RIC a développé une objectivité prioritaire et un accès direct aux sources sur le terrain. Nous pensions qu’il y avait à la fois une soif en Occident d’informations claires et objectives sur le SNE et un impératif moral de connecter directement la presse et les chercheurs occidentaux avec des sources sur le terrain dans les régions autonomes.

Sur ces deux points, une réponse forte de notre public cible nous a donné raison. (Au cours des trois années qui ont suivi sa fondation, RIC a été cité ou soutenu plusieurs milliers d’articles, travaillant avec toutes les plus grandes organisations médiatiques du monde : Al Jazeera, BBC, NYT, Washington Post, Fox News, CNN, NBC, etc., ainsi que l’ONU, Human Rights Watch et Amnesty International.)

Dans cette série en deux parties, je décrirai comment cette double stratégie nous a permis de nouer des partenariats de collaboration fructueux avec la presse internationale, avant d’expliquer comment nous avons collaboré avec des journalistes locaux, des militants et des organisations médiatiques. Ces tactiques ont aidé RIC à lutter contre les défis interdépendants de l’épuisement public, du scepticisme professionnel dans un environnement « post-vérité » et des idées fausses orientalistes sur le conflit syrien. Ils peuvent être utiles aux militants des médias et aux journalistes citoyens opérant dans d’autres zones de crise.

Un gouffre qualitatif dans la couverture médiatique

L’auteur rapporte sur le terrain à Deir-ez-Zor. Source photo : RIC

Pour un exemple de l’approche que RIC a cherché à combattre, nous pouvons examiner un article de fil de l’AFPannonçant la précédente invasion par la Turquie, plus tôt en 2018, de l’enclave syrienne majoritairement kurde d’Afrin – qui fait également partie du NES. L’invasion était en violation flagrante du droit international et condamnée par l’ONU, alors que les avions de guerre turcs et les milices islamistes par procuration de la Turquie chassaient les populations kurdes et yézidies de la région pour les remplacer par un patchwork de milices arabes sunnites en guerre. Pourtant, en l’espace de seulement cinq paragraphes, l’agence de presse française cite l’armée turque, le Premier ministre turc Binali Yildirim et la chaîne de télévision contrôlée par l’État turc Anadolu, tout en faisant référence à l’agression via son nom de code turc officiel (et quelque peu ironique) « Opération Rameau d’Olivier » .

Bien que l’article répète sans critique les affirmations de ses sources turques, il n’y a pas de place pour un seul mot d’un Kurde ou de l’un des représentants militaires ou politiques d’Afrin. Même les articles couvrant les atrocités attestées par l’ONU et commises par les forces soutenues par la Turquie ne citent pas une seule victime, un responsable ou un témoin de la NES, ce qui donne aux responsables turcs l’espace nécessaire pour repousser les allégations tout en privant l’agence de leurs victimes.

Ici, les commentateurs pro-turcs protesteraient sans aucun doute que le projet politique de démocratie directe, kurde et dirigé par des femmes en cours dans la NES a lui-même attiré une bonne couverture médiatique. Mais il y a une différence qualitative entre l’orientalisationd’articles ponctuels jaillissant sur les « héroïnes guerrières kurdes qui combattent l’EI » d’une part, et la répétition cohérente et respectueuse des points de discussion de l’État turc, des lectures de communiqués de presse turcs et des vox- apparaît avec des responsables turcs de l’autre.

Il y a plusieurs raisons à cet écart.

Lorsque nous comparons la Turquie et la NES, nous comparons un acteur étatique et un acteur non étatique ; la deuxième plus grande armée de l’OTAN dans les forces armées turques et une ancienne milice légèrement armée dans les Forces démocratiques syriennes (SDF) du NES ; un vaste appareil médiatique contrôlé par l’État soutenu par une campagne de lobbying de plusieurs millions de dollars et une autorité appauvrie et non reconnue. A titre de comparaison, l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) dispose d’un budget annuel inférieur à 1% de celui de la Turquie.

Il est très facile pour les journalistes d’appeler un groupe de réflexion ou un porte-parole officiel pro-Turquie, tandis que les porte-parole de NES ne parlent souvent pas anglais et peuvent être lents à répondre aux demandes de la presse. De plus, pendant la guerre d’Afrin, la Turquie a pu contrôler l’accès à l’enclave isolée, ce qui signifie que moins d’une douzaine de journalistes occidentaux ont pu entrer dans la région pour repousser la domination narrative des sources officielles turques. La différence dans la couverture occidentale, par conséquent, est la différence dans les pièces bouffées et l’intérêt voyeuriste d’une part; et la légitimité institutionnelle d’autre part.

L’objectivité comme stratégie média

L’approche objective de RIC face au conflit syrien a été cruciale pour sortir de ce moule. Contrairement à de nombreux éléments des médias pro-AANES ou kurdes, RIC travaille également avec des journalistes et des enquêteurs couvrant les abus et les problèmes humanitaires dans le territoire contrôlé par l’AANES, comme la crise en cours à Hol Camp. Bien que la Turquie soit responsable de la grande majorité de la propagande et des fausses allégations, lors de l’invasion de la NES par la Turquie en 2019, nous avons vérifié les allégations des deux parties, par exemple en démystifiant d’anciennes images diffusées comme montrant de nouveaux abus turcs, ou en appelant à la prudence face aux chiffres gonflés des victimes. émis par la Turquie et le NES.

Bien que RIC couvre principalement des questions telles que les abus turcs dans ses zones d’occupation, l’insurrection de l’Etat islamique dans la NES et la crise humanitaire et l’embargo auxquels la région est confrontée, nous aiderons les journalistes pour toutes les questions sérieuses sur la NES. Le choc des journalistes face à notre empressement à critiquer toutes les parties au conflit syrien ( « Je n’ai jamais rien vu de tel ! » ) en dit long sur la nature de mauvaise foi du débat médiatique sur la Syrie.

Une deuxième différence clé entre le RIC et d’autres observateurs des droits de l’homme dans la région, comme le célèbre Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH / SOHR), est que nous mettons l’accent sur la connexion directe des journalistes avec les sources primaires, plutôt que sur le modèle typique de rédaction de rapports basés sur des informations provenant de un réseau de contacts anonyme (et, dans le cas du SOHR, apparemment peu fiable). Nos sources sont nommées, joignables et vérifiables – en effet, mon propre rôle au RIC consistait principalement à envoyer un flux infini de contacts WhatsApp à des centaines de contacts dans le monde entier.

Le RIC n’agit pas comme un média éditorial, mais sert plutôt de pont ou de conduit pour connecter les journalistes avec des sources sur le terrain pour mener leurs propres recherches – quel que soit le soutien, la critique ou l’indifférence du journaliste en question vis-à-vis du projet politique de la NES. Cette approche objective et professionnelle a été essentielle pour apaiser les craintes que les journalistes pouvaient avoir sur la légitimité du RIC et pour renforcer rapidement la crédibilité du centre.

En nous concentrant sur l’aide aux journalistes étrangers pour mener à bien leurs missions plutôt que sur la publication de nos propres informations, nous avons bien sûr évité le contrôle éditorial dont jouissent les agences de presse locales – un compromis, mais qui nous a permis d’établir un réseau de contacts beaucoup plus large. alors que nous cherchions à favoriser et à approfondir la qualité de la couverture préexistante.

Reproduction du modèle de presse RIC

Un membre de l’équipe du RIC interroge une femme sur le terrain. Source photo : RIC

Mes collègues et moi avons été en contact avec des militants des médias qui s’efforcent d’attirer l’attention sur des conflits moins connus, comme la crise en cours dans les monts Nouba au Soudan. Au cours de ces conversations, il était parfois difficile de voir comment notre modèle, qui dépend d’un niveau d’intérêt médiatique intense quoique quelque peu égaré, pourrait être reproduit dans le contexte de conflits qui bénéficient d’un peu moins d’attention occidentale.

Néanmoins, nous pensons que notre approche pourrait s’avérer utile pour les militants des médias et les journalistes citoyens qui cherchent à sensibiliser et à améliorer la couverture dans la chaleur blanche d’autres points chauds humanitaires, des droits de l’homme et politiques. Le « journalisme citoyen » et l’activisme sur les réseaux sociaux ont leur place, mais rien ne remplace l’établissement de liens avec la presse internationale. Cela peut être un défi pour les militants ou les journalistes locaux frustrés par l’indifférence internationale à long terme ou les doubles standards avancés sous le couvert de «l’objectivité» occidentale, mais cela reste une nécessité stratégique.

De manière perverse, le déclenchement de la guerre en octobre 2019 a été ressenti comme l’aboutissement des efforts de RIC pour construire une structure capable de défier l’hégémonie médiatique turque. Nous avons pu envoyer un message à des centaines de contacts presse, leur faisant savoir que nous étions disponibles pour les mettre en contact avec des informations, du matériel et, surtout, des équipes au sol et des sources du RIC dans les villes attaquées. RIC a répondu à des centaines de demandes par jour et nos chercheurs sont apparus tous les soirs sur Fox News.

Mais ici, je pense au poème de Bertolt Brecht où il fait la satire de l’indifférence de la population face à la catastrophe : « d’abord, on nous dit 50 000 morts/et le lendemain, il s’avère : 3 700… et pourtant nous ne pouvons même pas/organiser une guerre comme que chaque année. La vision initiale et utopique de la vague de protestations anti-autoritaires connue sous le nom de « printemps arabe » était liée à un récit de l’activisme des médias sociaux comme étant intrinsèquement égalitaire, avec des manifestations décentralisées organisées via les médias sociaux et un activisme en ligne anonyme défiant la centralisation autoritaire. Tous deux ont été noyés dans le sang, alors que les dirigeants autoritaires ont repris le contrôle et que des organisations pan-nationales, de l’ONU à Facebook, se sont alignées derrière le statu quo. »

Cela illustre la nécessité de combiner les reportages de première ligne sur le terrain qui ont caractérisé l’activisme médiatique pendant le printemps arabe avec une stratégie médiatique bien pensée étayée par un engagement à respecter des normes professionnelles d’objectivité, d’exactitude et de clarté. En d’autres termes, les médias de masse ne peuvent pas être court-circuités sur Twitter : il faut s’y engager selon ses propres conditions.

Matt Broomfield est l’un des co-fondateurs du Rojava Information Center, la principale source d’information indépendante sur le terrain dans le nord et l’est de la Syrie. Vous pouvez suivre RIC sur Twitter @RojavaIC et suivre Matt sur @MattBroomfield1.

Article publié en anglais sur le site Center for Media, Data and Society 

CFWIJ: En Turquie, 10 femmes journalistes ont été victimes de violences en mars

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JOURNALISME. La Coalition pour les femmes dans le journalisme (CFWIJ) a annoncé que 10 femmes journalistes avaient été victimes de violences en mars en Turquie.

 
Dans le rapport de mars préparé par la Coalition pour les femmes dans le journalisme (Coalition for Women in Journalism – CFWIJ), il est indiqué que des journalistes ont été harcelées par la justice et que 9 femmes journalistes en Turquie ont comparu devant le juge pour les accusations portées contre elles en raison de leurs activités de journalisme.
 
Le CFWIJ a répertorié les violations ainsi:
 
Lors de la Journée internationale de la femme, la journaliste Izel Sezer a été empêchée de filmer la Marche des femmes par ses collègues masculins et la police. Des reporters masculins et la police ont tenté de l’empêcher de faire des reportages car elle n’avait pas de « carte de presse officielle » fournie par la Direction de la communication en Turquie.
 
Après avoir passé 49 jours en prison, la journaliste kurde Sedef Kabaş s’est vue accorder une ordonnance de libération et a été condamnée à une peine de deux ans et quatre mois de prison avec sursis pour avoir insulté le président Recep Tayyip Erdoğan. La journaliste a été poursuivie pour « insulte au président et à deux ministres de la Turquie ». Elle a été gardée derrière les barreaux pour « risque de fuite » et libérée à la première audience.
 
La journaliste Sultan Eylem Keleş a été condamnée à une peine de prison avec sursis le 10 mars 2022, après qu’un tribunal d’Izmir l’a condamnée par contumace pour « insulte au président ». Ni Keleş ni ses avocats n’étaient présents dans la salle d’audience lorsque le verdict a été prononcé et elle n’a pas non plus eu la possibilité de présenter sa défense.
 
La rédactrice en chef de l’agence féminine kurde Jinnews, Beritan Canözer, est jugée et risque une peine de cinq ans de prison pour « avoir fait de la propagande pour une organisation terroriste » à cause des publications d’un compte Twitter qui ne lui appartient pas. La première audition du journaliste a eu lieu le 31 mars.
 

Poète kurde Ferhad Merdê: Notre volonté ne peut être brisée

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SYRIE / ROJAVA – Hier, un drone de l’armée turque a frappé une voiture près de la localité kurde de Tirbe Spiye, dans l’est de Qamishlo. L’attaque a fait un mort et deux blessés, dont le poète Ferhad Merdê.
 
Ferhad Merdê, qui a échappé à l’attaque du drone turc avec des blessures légères, a déclaré que : « L’occupation turque veut créer le chaos parmi le peuple avec ces attaques, mais elle ne peut pas briser notre volonté. »
 
Farhad Merdê a remercié toutes les personnes qui ont demandé des nouvelles des blessés, disant qu’ils allaient bien. Merdê a également exprimé ses condoléances à la famille de leur ami martyr et a déclaré : « Un ami nommé Dirar qui était avec nous lors de l’attaque est tombé martyr. L’ami était le chauffeur. Un ami d’une bonne famille. Nous allions travailler, mais à la suite de cette attaque, cet ami est tombé en martyr. Je présente mes condoléances à sa famille. »
 
Merdê a déclaré que de telles attaques sont devenues une culture du fascisme turc, ajoutant : « L’occupation turque ne concerne pas seulement l’armée, elle vise tout le monde, elle veut infliger des violences au peuple avec ces attaques. Mais ils ne peuvent pas briser notre volonté. Nous sommes attachés à notre terre et notre volonté ne sera pas brisée. »
 

Eren Keskin: Le silence face à la mort d’enfants kurdes nourrit l’impunité

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TURQUIE / BAKUR – Réagissant au meurtre de l’adolescent kurde Muharrem Aksem, 16 ans, à Urfa, avocate et défenseur des droits humains, Eren Keskin, a déclaré qu’Aksem était mort à cause de la politique d’impunité qui dépasse même la loi martiale en temps de guerre.
 
Muharrem Aksem, un berger de 16 ans, a été retrouvé mort le 23 mars à Micit (Çalışkanlar), dans le district d’Eyyübiye à Urfa, où la police des opérations spéciales effectuait des exercices de tirs.
 
Le rapport d’autopsie préliminaire sur la mort d’Aksem a révélé qu’il avait 12 objets métalliques logés dans son corps, que ces objets tranchants qui ont percé sa poitrine ont provoqué des fractures osseuses, que sa main droite a été arrachée de son poignet et qu’il avait des trous dans diverses parties de ses vêtements.
 
Le HDP a porté devant le Parlement le rapport de la branche Urfa de L’İHD (İnsan Hakları Derneği – Association des Droits de l’Homme) révélant l’enchaînement des négligences criminelles ayant causé la mort d’Aksem. Dans le rapport, on note que la zone, où les tirs d’entraînement ont eu lieu, n’était pas délimitée avec des panneaux de signalisation ou des mesures de sécurité, était un pâturage utilisé par les villageois. il y avait beaucoup de munitions non explosées sur place.
 
Évoquant les nouvelles successives de décès d’enfants au Kurdistan, la coprésidente de l’Association des droits de l’homme (IHD), Eren Keskin, a souligné que les premières victimes de la guerre et des environnements de conflit sont toujours les femmes et les enfants.
 
Keskin a déclaré dans le rapport sur les violations du droit à la vie contre les enfants dans l’environnement du conflit armé compilé par la branche Amed de l’İHD que 228 enfants sont morts entre 2011 et 2021, le mien étant la cause du décès de 39 d’entre eux. Il a évoqué le fait que des explosifs auraient explosé.
 
Malgré le fait qu’aucun des responsables n’ait été poursuivi, Keskin a souligné qu’Aksem était mort à cause de la politique d’impunité systémique. « Nous insistons généralement sur le fait que la loi de la guerre est appliquée, mais même la loi de la guerre a une structure. Même la loi militaire n’est pas appliquée ici ; il y a beaucoup de chaos et d’impunité. Les policiers qui ont renversé Efe Tektekin, 5 ans, avec un véhicule blindé ont été acquittés deux jours plus tôt. »
 
Keskin a souligné que la Turquie a signé la Convention des Nations Unies (ONU) relative aux droits de l’enfant et s’est engagée à préserver le droit à la vie des enfants, mais qu’aucun engagement n’a été respecté.
 
Keskin a noté, se référant à un rapport de la branche d’Urfa de l’IHD sur le sujet, que Muharrem Aksem a presque été transformé en cible de tir, et a ajouté : « S’exercer à des tirs dans l’espace public est de toute façon illégale et c‘est une chose épouvantable de tuer un enfant de cette manière. »
 
Keskin a déclaré que la mort de Muharrem Aksem n’était même pas un reportage sur les chaînes de télévision qui se disent d’opposition et ont réagi à l’insensibilité envers les décès d’enfants.
 
Notant que les supposés partis d’opposition sont restés silencieux sur le sujet, Keskin a déclaré : « Il y a un grand silence dans toute la région contre la mort d’un enfant kurde. C’est la chose la plus triste. C’est ce silence qui alimente cette impunité. »
 
Exprimant que dans une société où il y a tant d’anarchie, il n’est pas nécessaire de débattre si ces meurtres ont été commis consciemment ou inconsciemment, Keskin a en outre noté que ceux qui ont fait cela comprenaient que rien ne leur arriverait du tout, donc ils ont agi avec tant de désinvolture et négligemment.
 
Soulignant que ce qui s’est passé s’est produit car la Turquie n’a pas d’état de droit, Keskin a affirmé que la « loi » de l’État, qui viole non seulement le droit national mais aussi les accords internationaux ratifiés, sert de couverture à tous les crimes contre les droits humains.
 
Rappelant que ces meurtres ne peuvent être évités qu’en prenant position en politique, Keskin a déclaré : « Il s’agit d’un problème politique, et les politiciens devraient s’y opposer fermement. Cependant, on constate que ceux qui s’expriment sont majoritairement le HDP et quelques partis socialistes. Il n’y a pas un seul parti politique qui s’y oppose. C’est une situation à laquelle la politique doit faire face en ce moment. Les politiciens qui prétendent être des opposants devraient mettre la question du meurtre d’enfants à l’ordre du jour. »
 

Retour au Danemark d’une femme kurde et ses jumeaux expulsés illégalement

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Le 29 mars, la vidéo d’une femme kurde menottée violement par des policiers danois en civils avait créé l’indignation sur les réseaux sociaux. La femme femme kurde du Rojhilat détenant la nationalité iranienne, et ses deux enfants ont été expulsés vers la Turquie le 30 mars, après que leur demande d’asile politique a été rejetée par le Danemark.
 
Ghadamkheir Haghanizadeh a été violemment séparée de son mari et de son enfant d’un an après six ans au Danemark et a été emmenée à l’aéroport de Copenhague avec ses jumeaux de 10 ans.
 
Haghanizadeh et ses deux enfants de 10 ans ont d’abord été transportés par avion à Istanbul pour être expulsés vers l’Iran, mais ont été renvoyés au Danemark quelques heures plus tard en raison de sa résistance et de saignements graves causés par l’automutilation.
 
« Plus de six policiers sont arrivés au camp où Ghadamkheir Haghanizadeh et sa famille résidaient à Avnstrup, au Danemark. Ils l’ont séparée de force de son enfant d’un an et l’ont emmenée avec ses fils jumeaux dans un centre de déportation », a déclaré un proche de la demandeuse d’asile qui s’est entretenu avec le Réseau des droits humains du Kurdistan (KHRN).
 
Il a déclaré qu’une vidéo enregistrée par un habitant du camp et publiée sur les réseaux sociaux montrait clairement la violence contre la femme demandeuse d’asile.
 
Il a ajouté : « Aujourd’hui, mercredi 30 mars, Haghanizadeh et ses deux enfants, Yousef et Younes, ont été emmenés à Istanbul par un vol public. Mais pendant le transit, les responsables du gouvernement danois ont été forcés de la renvoyer, elle et ses enfants, au Danemark en raison de la résistance de la femme et des saignements graves causés par l’automutilation, ainsi que des cris de ses enfants et des réactions des passagers. »
 
Haghanizadeh est actuellement détenue par les autorités malgré la détérioration de son état physique, mais ses deux enfants ont été rendus à leur père qui est dans le camp de réfugiés, a déclaré le proche de la famille.
 
Haghanizadeh et sa famille sont des Kurdes Yarsani de Sarpol-e Zahab dans la province de Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran.
 
Ils sont arrivés au Danemark en 2015 après une année d’incertitude en Turquie et ont demandé l’asile politique.
 
Plus de six ans plus tard, malgré la présentation des documents nécessaires et même la fourniture d’un document de l’un des partis d’opposition kurdes, leur demande d’asile a été rejetée.
 
Le gouvernement danois a déclaré que leur expulsion vers l’Iran ne constituerait pas une menace pour eux car Haghanizadeh et ses deux enfants avaient officiellement voyagé d’Iran en Turquie avec des passeports.
 

Les femmes kurdes solidaires de la résistance ukrainienne et les féministes russes opposées à la guerre

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PARIS – Le Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F) a co-signé le message de la commission genre d’Attac écrit en solidarité avec la résistance ukrainienne et les féministes russes opposées à la guerre.
 
En réponse aux féministes russes qui ont appelé les féministes du monde entier à rejoindre les mouvements anti-guerre et à organiser leur propres actions, la commission genre d’Attac a pris l’initiative d’envoyer ce message de solidarité aux organisations féministes et syndicales et de le soumettre à leur signature.
 
Message de la commission genre d’Attac:
 
« Solidarité avec la résistance ukrainienne et les féministes russes opposées à la guerre
 
Dans un manifeste publié dès le 27 février 2022, des féministes russes participant aux manifestations anti-guerre ont appelé les féministes du monde entier à s’unir contre l’agression militaire déclenchée par le gouvernement de Poutine contre l’Ukraine.
 
En tant que féministes résidant en France et en Europe, nous tenons à exprimer notre soutien aux Ukrainiennes et aux Ukrainiens qui résistent et se battent pour défendre leur liberté, pour survivre, travailler dans leur pays en guerre. Nous saluons leur courage et celui des personnes qui en Russie osent s’opposer à la guerre en Ukraine, en particulier les féministes russes descendues dans la rue contre la guerre, celui de la journaliste Marina Ovsiannikova, celui de ces mères et grands-mères russes de soldats qui interpellent l’armée sur les crimes commis en Ukraine. Nous savons combien elles risquent en s’opposant à cette guerre.
 
Nous leur répondons présentes.
 
Nous serons dans les manifestations et les rassemblements qui se dérouleront en France et en Europe contre l’agression russe en Ukraine, pour le retrait des troupes russes, l’arrêt des bombardements. Nous nous associons aux demandes d’accueil de tou.te.s les réfugié.es. »
 
 

TURQUIE. La rupture du jeûne d’une famille kurde devant le palais de justice d’Urfa

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TURQUIE / BAKÛR – Ferit et sa mère Emine Şenyaşar, dont le mari et les deux fils ont été assassinés le 14 juin 2018 par des proches d’un député AKP à Urfa, tiennent une veillée pour la justice devant le palais de justice d’Urfa depuis le 9 mars 2021. Ce soir, la famille kurde va rompre son premier jour de jeûne (Iftar) devant le palais de justice d’Urfa / Suruç avec le début du mois du Ramadan.
 
« Le jeûne doit être juste »
La mère et son fils ont rompu leur premier jeûne du Ramadan l’année dernière également devant le palais de justice d’Urfa. Comme c’est le premier jour du Ramadan, la mère et le fils viendront au palais de justice d’Urfa ce soir et rompront leur premier jeûne devant le palais de justice.
 
Taguant le ministre turc de la Justice Bekir Bozdağ et le président de l’AKP Erdoğan, le compte Twitter de la famille Şenyaşar a écrit: « Nous rompons notre jeûne à la porte de notre maison qui est le palais de justice. Nous sommes prêts à partager notre pain avec tous ceux qui viennent. La mère est à la porte du palais de justice depuis 390 jours. Ceux qui suivent les ordres des supérieurs sont au chaud dans leurs foyers. Celui qui jeûne doit être juste. »
 

ÉCOLOGIE. « La Mésopotamie fait face à une apocalypse »

TURQUIE / BAKÛR – Le mouvement kurde d’écologie (Le Mouvement d’Écologie de la Mésopotamie ou Mezopotamya Ekoloji Hareketi -MEH), tire la sonnette d’alarme sur les politiques de déforestation et la destruction de la faune, y compris dans le milieu aquatique, dans la région, déclarant que « le territoire mésopotamien est confronté à une apocalypse. »
 
Le mouvement d’écologie de la Mésopotamie a publié un communiqué sur les politiques de déforestation, attirant l’attention sur les massacres écologiques en Mésopotamie: Au Kurdistan, en Irak, en Syrie et en Turquie, laquelle a construit de nombreux barrages, empêchant l’écoulement de l’eau en Irak et en Syrie et qui a provoqué des catastrophes écologiques chez ses voisins (Sans oublier que l’Iran détruit également la nature du Rojhilat dans sa guerre ethnocide visant les Kurdes d’Iran.)

« La Mésopotamie est un lieu d’étapes importantes du début de la civilisation humaine, façonnant les premières formes d’organisation sociale, telles que le besoin de nourriture et d’abri. Sa structure naturelle, qui permet de réaliser la socialisation au plus haut niveau. C’est un territoire important où de nombreuses ethnies, langues, cultures et structures religieuses prennent vie. La modernité capitaliste et son appareil idéologique, l’État-nation, ont fait de la Mésopotamie un champ de bataille. En Mésopotamie, l’environnement était devenu un terrain de mort et d’anéantissement. Des conflits sans fin entraînent le nettoyage ethnique, le viol et la torture systématique de centaines de milliers de personnes, en particulier des femmes et des enfants, ainsi que des dommages irréparables et la destruction de tout l’espace de vie. La Mésopotamie fait face à une apocalypse. »
 
« L’écosystème aquatique est en train d’être détruit »
 
Soulignant que des millions de personnes ont perdu la vie à la suite des guerres créées par l’État-nation et la mentalité impérialiste depuis la guerre du Golfe, la déclaration note que « des milliers de personnes sont entraînées dans un processus peu clair par des vagues d’immigration qui ouvre de nouveau la voie à la migration tribale. À la suite de la destruction de la guerre, les ressources en eau ont été épuisées, les forêts ont été brûlées et pillées, et des millions d’hectares de terres agricoles sont devenues empoisonnées et stériles. Les guerres des États-nations dans la région, où le système capitaliste mondial exerce son pouvoir, se transforment en conflits sur la géographie et les ressources naturelles. Alors que les marais d’Iraq/Bassora sont détruits, le lac d’Ourmia en Iran est asséché et les forêts de Syrie sont bombardées. Le débit des rivières, contrôlés par l’argument selon lequel les États de la région ont besoin d’électricité et d’eau, ont été modifiés. Les vallées, les zones forestières de la ceinture moyenne inférieure, les zones agricoles et les zones habitées ont été inondées lorsque des barrages et des centrales hydroélectriques ont été construits sur les fleuves Tigre, Euphrate, Aras et Munzur. D’autre part, le milieu aquatique est détruit en raison de [des barrages retenant l’eau des fleuves].
 
« Le pillage ne peut être légitimé »
 
En plus de la dévastation et de la destruction générées par les guerres, les calculs politiques quotidiens créent l’illusion qu’il y a un besoin de combustibles fossiles. Le développement des centrales thermiques, géothermiques et nucléaires se poursuit malgré les bonnes nouvelles concernant le gaz naturel. En Turquie, le pillage de la nature s’est intensifié, d’autant plus que le processus de pandémie de Covid19 a progressé. Les arbres sont coupés pour les carrières à İkizdere, tandis qu’à Cudi, Lice et Bingöl, ils sont coupés pour des « raisons de sécurité » [pour empêcher les combattants kurdes de se cacher dans les forêts]. Les zones forestières sont accordées à la construction, aux touristes et aux sociétés énergétiques en modifiant les réglementations et la législation, pour des raisons d' »intérêt public ». La disposition relative au transfert des oliviers a été établie dans le règlement le plus récent dans le cas où les activités minières pour la production d’électricité coïncideraient avec des zones désignées comme oliveraies dans le cadastre. Des centaines d’hectares de forêt ont été désignés comme forêts au cours des trois derniers mois. En ce siècle où le problème climatique s’est aggravé, la destruction des espaces de vie et des valeurs culturelles, ainsi que la légitimation du pillage par la réglementation est inacceptable.
 
Nous lançons un appel à tous les peuples mésopotamiens, aux partis politiques, aux organisations non gouvernementales, aux travailleurs, aux femmes, aux jeunes, aux enfants et au grand public. Nous vous encourageons à nous rejoindre dans notre campagne de reboisement, peu importe où vous êtes, de nos arrière-cours à nos balcons, de nos rues aux jardins d’école, et de nos villages aux plaines et aux montagnes » , déclare, le Mouvement d’Écologie de la Mésopotamie qui a lancé une campagne de plantation à travers la Mésopotamie qui se poursuivra jusqu’à la fin avril.
 

ROJAVA. Un drone turc frappe une voiture à Tirbe Spiye: 1 mort et 2 blessés

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SYRIE / ROJAVA – Un drone de l’armée turque a frappé une voiture près de la localité kurde de Tirbe Spiye, dans l’est de Qamishlo. Selon le premier bilan, l’attaque a fait un mort et deux blessés, dont le poète Ferhad Merdê, parmi les occupants du véhicule.
 
Les Forces de sécurité intérieure de la Syrie du Nord et de l’Est ont déclaré que l’attaque a eu lieu dans le village de Hasoud, dans la campagne de Tirbe Spiye (région de Jazira).
 
Elles ont également condamné les frappes de l’occupation turque et de ses mercenaires contre le Rojava, appelant la communauté internationale et les institutions internationales concernées à mettre fin à « ces empiètements dans lesquels des innocents sont ciblés en contradiction flagrante avec les droits des citoyens de nos régions. »
 
Un compte Twitter a annoncé que le drone turc avait visé la vouture du poète kurde Ferhad Merdê et que son état est stable, contrairement aux rumeurs annonçant son décès.

Le groupe d’étude sur l’économie et l’écologie au Rojava et au Chiapas se réunit samedi

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WEBINAIRE. Dans le cadre d’une série d’études comparative sur les zapatistes et le mouvement de libération kurde, une nouvelle lecture par le groupe d’étude sur l’économie et l’écologie au Rojava et au Chiapas aura lieu le 9 avril, en visioconférence sur ZOOM.
 
Les militants discuteront (en anglais) de l’économie coopérative développée par les deux mouvements ainsi que de leur vision d’une société écologiquement durable. Ils se pencheront également sur la participation des femmes au développement de l’économie coopérative dans les deux régions.
 
Inspiré par l’organisation autonome des femmes kurdes et zapatistes, le groupe accueille des femmes et un espace réservé aux homosexuels une demi-heure avant le début de chaque groupe de lecture. Les organisateurs invitent les gens à « s’arrêter pour socialiser et partager vos préoccupations et expériences liées au genre. Nous espérons que cet espace sera une opportunité pour notre autonomisation mutuelle. »
 
Voici le lien pour vous inscrire à la visioconférence: Reading Group: Economy & Ecology 

Violence en uniforme au Kurdistan de « Turquie »

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TURQUIE / BAKUR – La brutalité en uniforme et les agressions sexuelles contre les femmes / adolescentes kurdes, qui accompagnent le massacre militaire et politique au Kurdistan, se poursuivent.
 

Les politiques de guerre « sale » de l’État turc visant à la dégénérescence sociale au Kurdistan s’intensifient à travers ses méthodes d’assimilation culturelle et de corruption morale au Kurdistan du Nord après avoir subi une défaite idéologique dans sa guerre contre l’autonomie gouvernementale.

Du personnel en uniforme, policiers, gardes de village et d’autres responsables gouvernementaux turcs tentent d’attirer des adolescents kurdes dans la prostitution et la consommation de drogue, ainsi que des jeunes femmes dans la prostitution et la consommation de drogue avec des promesses d’ « amour et de mariage » .

Selon un rapport préparé par le Mouvement des femmes libres (Tevgera Jinên Azad, TJA) en 2021, 75 femmes ont porté plainte contre du personnel en uniforme pour agressions et violences sexuelles au cours de l’année.

Des membres des forces armées turques (policiers, soldats, gardes villageois…) harcèle les jeunes femmes au Kurdistan en les suivant sur les réseaux sociaux et en les pressant d’avoir des rapports sexuels en menaçant d’informer leurs familles si elles ne donnent pas de suite. Depuis les années 1990, des politiques de guerre sale ont été mises en œuvre pour cibler les femmes et les enfants dans les zones de conflit. L’impunité des auteurs malgré tout cela étant aux yeux du public est l’indication la plus claire qu’il s’agit d’une technique de guerre spéciale.

LE VIOLEUR EN UNIFORME DE L’ÉTAT

Sur les réseaux sociaux, le sergent spécialiste Musa Orhan a rencontré İpek Er, 18 ans, et l’a agressée sexuellement. Après avoir été violée par Orhan, Er s’est suicidée. Pour « agression sexuelle qualifiée » , une enquête a été ouverte contre l’agresseur Musa Orhan, qui avait enlevé Er pendant 20 jours, après qu’Er ait détaillé l’agression sexuelle dans une lettre qu’elle a laissée avant de se suicider. Au tribunal où il a été emmené le 17 juin, Orhan a été libéré sous « contrôle judiciaire » . Musa Orhan a été suspendu après que le public a réagi à ses commentaires contradictoires devant le tribunal. L’avocat de Musa Orhan, qui était impliqué dans la procédure, a accusé le père d’İpek Er de « ne pas pouvoir s’occuper de sa fille » et a porté de graves accusations.

MORT « SUSPECTE » DE MERVE A.

Merve A., une jeune fille de 18 ans du quartier Ulubağ de Bingöl, a été retrouvée morte « de manière suspecte » le 31 janvier 2021, dans une pension journalière louée. Merve a appelé sa tante avant de mourir et lui a dit qu’elle s’était enfuie avec un sergent et qu’ils étaient en route pour Manisa, malgré le fait qu’il était allégué qu’elle s’était suicidée. Lorsque la famille de Merve A. n’a pas pu la joindre, elle a signalé un cas de disparition à la police. Bien que l’incident ait été enregistré par la police et que des photographies de l’admission de Merve A. à l’auberge aient été prises, aucune information n’a été donnée à sa famille. Merve A., qui est retournée dans sa famille, est décédée « de manière suspecte » peu après son retour, prétendument par suicide.

FORCÉE A SE MARIER ET ASSASSINÉE

Le 4 février 2021, dans le district de Bismil à Amed, le garde du village Aslan Karakaş a tenté de persuader une proche de 16 ans, Emine Karakaş, de l’épouser, et lorsqu’elle a refusé, il l’a assassiné avec une arme à feu. La famille d’Emine Karakaş a déclaré qu’Aslan Karakaş avait 37 ans, était marié et père de sept enfants, dans l’affaire où Aslan Karakaş et sa sœur aînée Münevver Karakaş ont été jugés. Après le meurtre de leur fille, la famille a déménagé d’Amed à Izmir afin que le meurtrier de leur fille  encoure la plus lourde peine.

Murat İpek, chef des gardes du village dans le district d’Eğil à Amed, a grièvement blessé Aleyna Avcı, 21 ans, avec une arme à feu. L’auteur a affirmé qu’il avait fait une déclaration à la gendarmerie après l’incident et que l’affaire avait été classée sans suite puisqu’il n’y avait aucune preuve substantielle.

AGRESSIONS SEXUELLES DES GARDES DU VILLAGE

Les gardes du village HB et R.Ç., qui ont agressé sexuellement une femme dans un quartier du quartier Savur de Mardin, ont été appréhendés après que la victime a porté plainte.

LA TYRANNIE DU SERGENT SPECIALISTE ET DE SON FRERE

Zeynep Sevim a été torturée et menacée par son mari et son frère, un sergent spécialisé, dans le district de Kozluk à Batman. « Nous sommes venus ici pour verser le sang, nous sommes l’État » , a menacé le sergent spécialiste alors qu’il fouillait la maison de Sevim, mais il a été libéré. Jinnews a déclaré que Zeynep avait quitté la maison deux fois et s’était rendue chez ses parents. Samet Aktaş, son mari, est venu et s’est excusé, promettant que cela ne se reproduirait plus. Il a persuadé Zeynep et l’a ramenée chez elle. Il l’a enfermée dans la grange et lui a attaché les mains, mais Zeynep a découvert une issue. Samet Aktaş l’a constamment menacé de mort et a fait une descente dans les maisons du père de Zeynep, avec son frère Cevat Aktaş qui est sergent expert du commandement du poste de police à Kütahya / Tavşanlı.

LA RÉACTION DES RIVERAINS A ÉVITÉ UN MASSACRE

Le 20 mai 2021, deux sergents spécialisés à Dersim ont braqué leurs armes sur la tête d’une femme nommée Fidan Yıldırım, qu’ils ont affirmé être une kamikaze, et l’ont battue. Des centaines de personnes se sont rassemblées sur les lieux après que les sergents ont tiré en l’air, et Fidan Yıldırım a été libéré à la suite de l’indignation du public. Les sergents spécialisés ont fait l’objet d’une enquête, mais ils n’ont pas été sanctionnés.

POLITIQUES DE GUERRE SPÉCIALE GENRÉE

L’augmentation de la violence contre les femmes au Kurdistan est également le résultat de politiques de guerre sexospécifiques. Alors que l’objectif en Turquie est de créer des «femmes douces» , la guerre de l’État turc au Kurdistan est également menée à travers le corps féminin. Le harcèlement, le viol et les agressions sexuelles, qui comptent parmi les tactiques de guerre les plus anciennes, n’ont jamais changé depuis les années 1990, malgré le fait que les gouvernements aient changé. Alors que les femmes étaient victimes de violences, assassinées dans la rue et agressées sexuellement, l’État a toujours protégé les criminels, pas les victimes.

 

Le journalisme mis à mal au Kurdistan du Sud

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LIBERTÉ DE LA PRESSE. Les journalistes du Kurdistan du Sud travaillent dans des conditions difficiles où la liberté d’informer est bafouée constamment. Les journalistes kurdes sont arrêtés et abattus alors qu’ils travaillent, et les zones contrôlées par le PDK ne sont pas accessibles aux travailleurs des médias d’opposition.
 

Les journalistes de la région du Kurdistan irakien (KRI) font face à des menaces, des arrestations, des détentions et des obstacles dans leur travail. Selon un rapport de 2020 de l’Union des journalistes du Kurdistan, 138 violations des droits ont eu lieu contre 365 journalistes et 47 médias. Au cours de l’année écoulée, des journalistes et des militants ont été arrêtés lors de manifestations antigouvernementales. Plus de vingt professionnels des médias sont toujours en prison. Les journalistes de l’opposition se voient refuser l’accès aux zones contrôlées par le PDK. Des journalistes travaillant à Sulaymaniyah, Shengal et Maxmur ont parlé à Zeynep Durgut de l’agence de presse MA de leurs conditions de travail.

Berhem Letîf est correspondant de l’agence de presse RojNews à Sulaymaniyah. Il a déclaré : « Nous sommes confrontés à des arrestations, des détentions, des obstructions et des violences. La liberté de la presse est considérablement restreinte. Les médias pro-gouvernementaux ne sont pas affectés. Pour éviter que la corruption et le vol du gouvernement ne soient révélés, de plus en plus d’attaques ont lieu. »

Duhok et Hewlêr sont interdits aux médias libres 

Letîf rapporte en outre qu’il n’est pas autorisé à entrer dans plusieurs villes : « Duhok et Hewlêr (Erbil) sont fermées aux médias libres. Seuls les médias pro-gouvernementaux sont autorisés à travailler comme journalistes. Par exemple, des armes chimiques ont été utilisées 306 fois dans le régions de Zap, Avaşîn et Metîna. Le PDK ne nous autorise pas à entrer dans ces zones pour enquêter et faire des reportages. Le travail de journaliste est interdit. J’ai été arrêté deux fois alors que je travaillais. Si nous ne sommes pas arrêtés, nos appareils photo et nos téléphones sont confisqués. Sites d’information sont fermés sans donner de raison. Nous continuons quand même notre travail de journaliste, c’est pour cela que nous nous battons. J’ai été arrêté alors que je suivais des manifestations étudiantes. Au bout de deux jours, j’ai été libéré, mais tout mon matériel a été confisqué. Quatre mois se sont écoulés depuis, je n’ai toujours pas récupéré le matériel. »

Même à l’intérieur du camp de Makhmour 

Armanc Herekol est journaliste au camp de réfugiés de Maxmur et déclare que les conditions de travail sont difficiles : « Le PDK ne nous permet pas de travailler ici. Ce n’est pas seulement vrai pour Hewlêr et Duhok, puisque le travail de journaliste n’est pas autorisé même à l’intérieur du camp. sur ce qui se passe ici. Le fait que nous découvrions et publions ce qui se passe ne convient pas au PDK. Il sait que nous le dénoncerons pour avoir vendu le Kurdistan pièce par pièce. C’est pourquoi notre chemin est bloqué. Nous sommes bloqués parce que nous exposons le siège de Maxmur. Malgré tout, nous rendons public ce qui se passe réellement. »

Cible de tirs pendant le travail

Xelil Şengalî travaille comme journaliste dans la principale zone de peuplement yézidie de Shengal. Il dit qu’il est constamment menacé par des forces du gouvernement irakien et du PDK lorsqu’il travaille : « Il y a une situation particulière à Shengal parce qu’il y a une forte présence militaire ici. Par conséquent, l’activité journalistique est continuellement entravée. Plusieurs journalistes ont été abattus alors qu’ils L’un d’eux était Nûjiyan Erhan. J’ai été arrêté à Sinûnê alors que je travaillais, et mon équipement a été confisqué. On m’a notamment tiré dessus lors de plusieurs activités. Nous ne pouvons pas passer les points de contrôle militaires du PDK. Il a peur de nous. »