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A la demande turque, la Suède criminalise les Kurdes syriens pour rejoindre l’OTAN

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A la suite du chantage turc qui demandait à la Suède de criminaliser les Kurdes pour pouvoir rejoindre l’OTAN, le nouveau gouvernement suédois a annoncé qu’il arrêtait son soutien aux Kurdes syriens qui ont combattu DAECH aux côtés de la coalition internationale.

« Il y a un lien trop étroit entre ces organisations et le PKK (…) pour que cela soit bon pour les relations entre nous et la Turquie », a déclaré le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billstrom, à la radio suédoise.

Cette décision intervient avant que le Premier ministre Ulf Kristersson ne se rende à Ankara pour tenter de convaincre le président turc Recep Tayyip Erdogan de laisser la Suède rejoindre l’alliance militaire.

Malheureusement, l’Occident est tombé encore une fois dans le piège de l’Erdogan qui a pris en otage l’OTAN dans sa guerre anti-kurde, tout en sabotant l’OTAN au grand plaisir du dictateur russe…

Pétition: Halte à l’utilisation d’armes chimiques par la Turquie

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Un groupe de médecins kurdes a lancé une pétition demandant l’arrêt d’utilisation d’armes chimiques par la Turquie au Kurdistan.

Dans leur pétition, les médecins kurdes demandent aux institutions internationales (ONU, Organisation pour l’interdiction des armes chimiques – OIAC…) d’empêcher la Turquie d’utiliser des armes chimiques contre les combattants du PKK au Kurdistan iranien et d’enquêter sur les crimes de guerre commises par la Turquie à travers l’utilisation d’armes chimiques.

Les médecins kurdes déclarent que:

« Une délégation de l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (International Physicians for the Prevention of Nuclear War – IPPNW) Allemagne et Suisse s’est rendue fin septembre dans la région du Kurdistan irakien pour enquêter sur les allégations d’utilisation d’armes chimiques par la Turquie. Dans leur rapport, ils appellent à une enquête internationale sur les incidents. Le 18 octobre 2022, des images de combattants kurdes ont été diffusées montrant des symptômes [inconscience, convulsions, crise d’épilepsie, hyperventilation sévère et vomissements] compatibles avec un empoisonnement mortel par des agents chimiques. L’utilisation d’armes chimiques est interdite. Il est urgent d’agir de la part des institutions internationales.

Nous, les travailleurs du secteur de la santé, appelons les institutions internationales à enquêter sur ces crimes et à prendre des mesures en conséquences. »

Pétition à signer sur Change org : STOP TURKEY’S INHUMANE USE OF CHEMICAL WEAPONS

HRW: Des milliers de militants d’Iran menacés d’une condamnation à mort

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L’ONG internationale de défense des droits humains, HRW alerte l’opinion publique mondiale face aux risques de condamnation à mort de milliers de manifestants arrêtés en Iran depuis le meurtre de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans par la police des mœurs à Téhéran.

Human Rights Watch (HRW) rappelle que certaines charges retenues contre des manifestants dans le cadre de procès inéquitables comportent le risque d’une condamnation à mort et poursuit:

« Depuis le 16 septembre, les manifestations se sont étendues à au moins 133 villes et 129 universités ainsi qu’à plusieurs écoles secondaires, selon l’Agence de presse des militants des droits de l’homme (HRANA).

Des groupes de défense des droits humains enquêtent actuellement sur les décès signalés d’au moins 284 personnes, dont 45 enfants. Des dizaines de membres des forces de sécurité auraient également été tués, selon les médias officiels. Human Rights Watch a documenté l’utilisation illégale par les forces de sécurité d’une force excessive ou létale, y compris des fusils de chasse, des fusils d’assaut et des armes de poing contre des manifestants dans des environnements largement pacifiques et souvent surpeuplés dans 13 villes du pays.

« Les agences de sécurité iraniennes emploient vicieusement toutes les tactiques à leur disposition – notamment la force létale contre les manifestants, l’arrestation de défenseurs des droits humains et de journalistes, la diffamation et les simulacres de procès fictifs – pour écraser toute forme de dissidence », a déclaré Tara Sepehri Far, chercheuse senior sur l’Iran à Human Rights Watch. « Pourtant, chaque nouvelle atrocité ne fait que renforcer les raisons pour lesquelles les Iraniennes et Iraniens exigent des changements fondamentaux dans une autocratie corrompue.

La communauté internationale devrait être particulièrement vigilante quant à la situation des personnes détenues et de celles qui risquent d’être condamnées à mort. Exiger la libération inconditionnelle et mettre fin aux simulacres de procès des personnes arrêtées en raison de leur dissidence pacifique devraient être une priorité essentielle », a déclaré Tara Sepehri Far, chercheuse senior sur l’Iran à Human Rights Watch. »

 

Le G7 condamne le régime iranien pour la répression des manifestants et ses activités déstabilisatrices dans le monde

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Dans leur déclaration finale du 4 novembre, les pays du G7 ont condamné la répression brutale des manifestations anti-régime provoquées par le meurtre de Jina Mahsa Amini (une jeune Kurde de 22 ans tuée par la police des mœurs à Téhéran le 16 septembre 2022) et ses activités déstabilisatrices dans le monde.

Voici la partie concernant l’Iran de la déclaration finale des ministres des affaires étrangères des pays membres du G7 (l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni, l’Union européenne) réunis à Münster, en Allemagne:

« Nous, membres du G7, exprimons notre soutien à l’aspiration fondamentale du peuple iranien à un avenir dans lequel sa sécurité humaine et ses droits de l’Homme universels soient respectés et protégés. Nous condamnons la mort violente de la jeune Iranienne « Jina » Mahsa Amini après son arrestation par la « police des mœurs » iranienne. Par ailleurs, nous condamnons l’emploi brutal et disproportionné de la force contre des manifestants pacifiques et des enfants. Nous demandons instamment aux autorités iraniennes d’honorer leurs obligations internationales en vertu du droit international, et notamment du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Nous défendons le droit de tous les Iraniens à avoir accès à l’information, et nous déplorons le fait que le gouvernement iranien réduise l’espace civique et le journalisme indépendant, prenne pour cible les défenseurs des droits de l’Homme, notamment en interdisant l’accès à l’internet et aux réseaux sociaux. Nous demandons instamment aux autorités iraniennes de traiter les femmes sur un pied d’égalité, dans le respect des droits universels que leur accordent les conventions internationales pertinentes en matière de droits de l’Homme. Nous demandons également aux autorités iraniennes de libérer les prisonniers détenus injustement, en particulier les manifestants, les enfants, les journalistes et les défenseurs des droits de l’Homme arrêtés récemment, et de veiller à ce que les auteurs de violations des droits de l’Homme rendent des comptes. Nous continuerons à mettre en œuvre toutes les mesures diplomatiques à notre disposition pour demander des comptes aux autorités iraniennes. Nous demandons à l’Iran d’autoriser les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales des Nations unies en matière de droits de l’Homme à se rendre dans ce pays.

Nous condamnons fermement la détention arbitraire de citoyens étrangers ou binationaux pratiquée par l’Iran, et nous appelons l’Iran à mettre fin à la pratique inadmissible de ces détentions arbitraires visant à obtenir des bénéfices politiques.
Nous apportons notre soutien ferme aux efforts internationaux visant à demander des comptes à l’Iran pour l’abattage du vol PS752 qui a entrainé la mort de 176 civils innocents. Nous demandons à l’Iran de mettre en œuvre ses obligations internationales sans délai.

Nous condamnons fermement la poursuite par l’Iran de ses activités déstabilisatrices au Moyen-Orient et dans la région. Il s’agit en particulier des activités concernant les missiles balistiques et de croisière et les drones, ainsi que des transferts de ces armes sophistiquées à des acteurs étatiques et non étatiques. Cette prolifération est déstabilisante pour la région et aggrave des tensions déjà fortes. Nous demandons instamment à l’Iran de cesser de soutenir des acteurs étatiques comme non étatiques et des groupes supplétifs violents et de se conformer totalement à l’ensemble des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris la résolution 2231. Nous soutenons également les efforts déployés aux Nations unies afin que la Russie et l’Iran rendent des comptes pour leurs violations flagrantes de la résolution 2231 du Conseil de sécurité.

Nous réaffirmons notre détermination sans faille à faire en sorte que l’Iran ne puisse jamais développer une arme nucléaire. Les membres du G7 continueront de travailler ensemble et avec d’autres partenaires internationaux pour faire face à l’escalade nucléaire iranienne et à son manque de coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) concernant son accord de garanties dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Nous demeurons extrêmement préoccupés par le développement toujours aussi soutenu du programme nucléaire iranien, qui n’a pas de justification civile crédible. Nous appelons instamment l’Iran à changer de cap et à respecter ses obligations juridiques et ses engagements politiques en matière de non-prolifération nucléaire sans plus tarder. Nous notons qu’en dépit de nombreux mois de négociations intenses pour un retour au JCPoA, l’Iran n’a pas pris les décisions nécessaires. »

 

Photo: Dalia, fillette kurde sur la tombe de son père Samko Molodi (Ismail Molodi), un civil kurde tué par les forces armées du régime iranien à Mahabad, au Kurdistan iranien 

IRAN. Les mollahs veulent exécuter en masse les manifestants anti-régime

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Depuis hier, un hashtag en persan appelle à exécuter les manifestants anti-gouvernementaux en Iran. Le hashtag est en vogue sur les comptes pro-CGRI* qui appellent le régime iranien à exécuter les manifestants. Plusieurs activistes iraniens ont alerté Twitter pour qu’il bloque ce hashtag pro-exécution. Le hashtag est en farsi (اعدام کنید) et signifie « exécutez-les. »

Pour information, depuis le meurtre de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans par la police des mœurs à Téhéran, plus de 13000 manifestants, dont de nombreux blessés, ont été arrêtés à travers le pays, en plus des centaines de tués/blessés. Parmi les personnes soumises à la torture et condamnées à mort lors de procès fictives, il y a au moins deux civils kurdes.

 

*CGRI: Corps des gardiens de la révolution islamique ou Sepâh-e Pâsdârân / Pasdaran

IRAN. Un civil kurde menacé d’exécution à la prison de Tabriz

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IRAN / ROJHILAT – La justice iranienne a condamné à mort Tohid Darvishi, 27 ans, un civil kurde de Qotur (Kotul) de Khoy, dans la province d’Azerbaïdjan occidental (Ourmia). Il risque d’être exécuté à tout moment.

Tohid Darvishi, 27 ans, marié et père de deux enfants du village de Girnavik à Qotur, Khoy, a été arrêté le 15 octobre 2022, lors de la manifestations et soulèvement populaire à Tabriz. Il a été condamné à mort dans le cadre d’une procédure pénale sans qu’il ait pu avoir accès à un avocat, ni aux garanties minimales concernant les droits de l’accusé.

Les sources de Hengaw ont rapporté que Tohid Darvishi est chauffeur de taxi. Il a été violemment arrêté par les forces de sécurité iraniennes alors que sa voiture était à l’arrêt dans la rue et qu’il était allé chercher un bidon d’essence dans une station-service pour la voiture.

Le chef du tribunal iranien chargé de l’affaire de Tohid Darvishi, après avoir informé verbalement sa famille de la condamnation à mort (sans passer par aucune procédure appropriée), leur a manqué de respect, les a menacés et les a expulsés du bureau.

Tohid Darvishi est actuellement détenu à la prison centrale de Tabriz et subit une forte pression mentale et physique.

En plus de la condamnation à mort, Hengaw déclare que Tohid Darvishi a été soumis à de graves tortures physiques et mentales depuis son arrestation et qu’il est privé de tous les droits minimaux d’un accusé dans une procédure pénale, y compris l’accès à des services juridiques et à un avocat, notification de la famille et traitement médical.

Hengaw

IRAN. La journaliste kurde, Nazila Maroufian arrêtée après avoir interviewé le père de Jina Mahsa Amini

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IRAN – Nazila Maroufian, journaliste kurde originaire de Saqqez travaillant pour les médias Dideban-e Iran et Ruydad 24, a été arrêtée par les forces de sécurité à Téhéran le 30 octobre. La journaliste avait interviewé récemment Amjad Amini, le père de Jina Mahsa Amini.

Nazila Maroufian a été transféré à la prison d’Evin.

Nazila Maroufian a été arrêtée au domicile d’un de ses proches et, lors de son transfert au centre de détention d’Evin, elle a informé sa famille par téléphone.

Ces derniers jours, plusieurs journalistes et militants des médias ont été arrêtés par des agents de sécurité et de renseignement iraniens, et ils n’ont donné aucune raison pour ces arrestations.

Parallèlement à l’augmentation de la portée des manifestations, les militants des médias à l’intérieur et à l’extérieur du pays ont subi davantage de pressions et ont été menacés par les institutions iraniennes de sécurité et de renseignement.

Ces efforts, en plus des formes d’enlèvement, de détention et de torture, comprennent des menaces de mort pour les militants des médias, et l’histoire de la République islamique d’Iran dans ce domaine a accru l’inquiétude du public face à la situation.

Hengaw

En Turquie, il y a 87 journalistes emprisonnés, dont de nombreux Kurdes

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – L’Association des journalistes kurdes, DFG rapporte qu’il y a 87 journalistes en prison en Turquie et que 14 journalistes ont été victimes de mauvais traitements en octobre.

L’association des journalistes kurdes Dicle-Firat (Dicle Fırat Gazeteciler Derneği – DFG) a publié son rapport sur les violations des droits contre les journalistes en octobre. « Les journalistes et le journalisme ont de nouveau été confrontés aux meurtres, arrestations, détentions et à la censure au mois d’octobre. Notre collègue Nagihan Akarsel, qui a travaillé dans la presse libre pendant de nombreuses années, a été tuée et 11 collègues ont été emprisonnés, dont l’une a été assignée à résidence », indique le rapport.

« Ils ont donné un message en tuant Nagihan »

Le rapport souligne qu’en octobre, le gouvernement AKP-MHP a repris sa politique de meurtre, un substitut complet aux années 90 notoires.

« La journaliste Nagihan Akarsel, universitaire et membre du Centre de recherche en jineoloji, a été assassinée à Sulaymaniyah, au Kurdistan irakien, le 4 octobre. Par l’intermédiaire de Nagihan, un message a été transmis à ceux qui dénoncent les abus et les violations des droits du gouvernement. Après le meurtre de Nagihan, nos collègues qui ont couvert les manifestations dirigées par les femmes dans de nombreuses villes ont également été la cible des forces de sécurité. »

Projet de loi sur la censure et arrestation de journalistes kurdes

Le rapport aborde également le projet de loi sur la censure récemment adopté par le parlement turc. « Même si les organisations de presse professionnelle ont élevé la voix contre le projet de loi le plus fort, il est indéniable que le projet de loi concerne toutes les couches de la société. Avec ce projet de loi, l’effort d’un citoyen pour se faire entendre contre une violation de droit sera considéré comme de la « désinformation » et bloqué. En d’autres termes, le projet de loi empêchera la publication et la diffusion d’informations sur les crimes, en particulier ceux perpétrés par des hommes et des représentants de l’État.

La DFG a rappelé qu’une semaine après la publication du projet de loi au Journal officiel, l’agence féminine kurde JINNEWS et l’Agence Mezopotamya (MA) ont été prises pour cible et, par la suite, 11 journalistes ont été arrêtés. « L’emprisonnement de 26 travailleurs de la presse libre en quelques mois n’a pas pu mettre fin à la tradition de la presse libre. Cependant, cela a montré une fois de plus que la peur de la vérité du gouvernement l’a conduit au bord de son propre effondrement. Les versions ressuscitées de la répression mise en scène par les gouvernements des années 90 notoires et le JITEM [Forces paramilitaires turques responsables de milliers de disparitions forcées dans les années 1990] ne pourront pas subjuguer la presse libre. »

APPEL A LA SOLIDARITE

Le rapport mentionne également la campagne « Bir Haber de Senden » [Une info de votre part] lancée pour protester contre les pressions et les arrestations visant la presse libre. « Nous appelons nos collègues à partager leurs rapports avec JINNEWS et Mezopotamya pour montrer que le journalisme n’est pas un crime. »

ANF

IRAN. Les mollahs condamnent à mort un musicien kurde

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IRAN – Saman Yasin (Seydi), un musicien kurde de Kermanshah, a été condamné à mort par les mollahs iraniens trois semaines après son arrestation. Le musicien qui avait apporté son soutien aux manifestations anti-régime a été soumis à la torture physique et psychologique pendant sa détention selon les ONG de défense des droits humains.

Selon le rapport reçu par l’ONG Hengaw, l’audience du tribunal de Saman Yasin, 27 ans, s’est tenue à Téhéran le 29 octobre 2022 et il a été reconnu coupable de « Moharebeh » (guerre contre Dieu). Il peut être exécuté à tout moment.

Saman Seydi, connu sous le nom de Saman Yasin, auteur-compositeur et rappeur kurde de Kermanshah et vivant à Téhéran, a été enlevé par les forces de sécurité iraniennes le 2 octobre pour avoir soutenu les manifestations anti-régime.

Saman Yasin a été soumis à de graves tortures mentales et physiques pendant sa détention.

Saman Yassin a publié plusieurs chansons de protestation kurdes sur des sujets tels que le chômage et l’oppression du peuple par le gouvernement. De plus, sur sa page Instagram, il a soutenu le soulèvement national contre le meurtre de Jina Mahsa Amini en publiant plusieurs articles.

Hengaw

TURQUIE. 34 femmes victimes de féminicides en octobre

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Selon les données recueillies par une plateforme féministe, 34 femmes ont été tuées en octobre en Turquie, y compris dans les régions kurdes.

La plateforme « Nous mettrons fin aux féminicides » (Kadın Cinayetlerini Durduracağız Platformu – KCDP) a publié son rapport d’octobre. Le mois dernier, 34 femmes ont été assassinées, 26 femmes sont mortes de façon suspecte. Au cours des 10 premiers mois de l’année 2022, le nombre de femmes assassinées par des hommes est passé à 275. Par rapport à octobre 2021, les féminicides ont augmenté de 88 %.

La plateforme a rapporté que sur 34 féminicides, 2 femmes ont été assassinées pour des raisons économiques et 11 femmes ont été tuées parce qu’elles voulaient prendre des décisions concernant leur propre vie, comme demander le divorce ou rejeter une relation… Dans 21 cas, la raison du meurtre n’a pas pu être déterminée.

Détails des féminicide en octobre:

Sur 34 féminicides en octobre, 18 femmes ont été tuées par leurs maris, 1 par un ex-mari, 2 par des petits amis, 1 par un ex-partenaire, 2 par des proches, 2 par leurs pères, une par un frère, 6 par des connaissances, une par personne inconnue. 53 % des femmes ont été tuées par des hommes avec qui elles étaient mariées. 20 femmes ont été tuées à la maison, 7 dans la rue, 2 sur le lieu de travail, une en plein champ, une à l’hôtel, une dans un lieu de divertissement et une au volant. Dans un cas, le lieu du meurtre n’a pas pu être déterminé. 59 % des femmes ont été tuées chez elles.

ANF

La révolte en Iran est un soulèvement dirigé par les minorités ethniques

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Les protestations en cours contre le régime iranien peuvent être définies non seulement comme un soulèvement dirigé par des femmes, mais aussi comme un soulèvement dirigé par les minorités ethniques. En fait, pour les minorités ethniques (Arabes ahwazis, Kurdes, Baloutches…) qui représentent près de la moitié de la population iranienne, il s’agit d’une « révolution » pour la liberté et les droits ethniques et humains fondamentaux dont ils ont été privés non seulement par la République islamique d’Iran, mais aussi par les anciens régimes perses (par exemple, sous la dynastie Pahlavi) pendant près d’un siècle. Pour cette raison, il s’agit d’un sujet aussi sensible pour le régime iranien que pour la diaspora persane elle-même.

Il convient de noter que les protestations ont été déclenchées dans tout l’Iran suite au meurtre de Jina Amini, la femme kurde de 22 ans qui a été battue à mort par la police iranienne des «mœurs». Comme le disent souvent les défenseurs des droits des femmes kurdes en Iran : « Nous sommes à la fois femmes et Kurdes ; ainsi, en République islamique d’Iran, nous sommes doublement accusées. En fait, Jina Amini a été arrêtée, torturée et assassinée non seulement parce qu’elle portait «mal» son hijab, mais aussi parce qu’elle était kurde. »

Pourtant, avant que la nouvelle du meurtre de Jina Amini par la République islamique n’atteigne les médias internationaux, la diaspora perse a stratégiquement effacé l’origine ethnique de Jina et le caractère ethnique des manifestations kurdes (qui ont commencé au Kurdistan oriental en réponse à l’odieux meurtre), afin détourner l’attention de la communauté internationale de la situation désastreuse des minorités ethniques en Iran. En fait, tant les médias persans de la diaspora que les médias internationaux continuent de l’appeler par son nom persan Mahsa, un nom qu’elle a été forcée d’adopter, la République islamique n’acceptant pas l’inscription de noms kurdes dans les documents officiels.

Souvent, par exemple à Londres et à Aarhurs au Danemark, les Perses n’ont pas permis aux Kurdes et aux Baloutches de hisser leurs drapeaux nationaux ou d’afficher leurs symboles ethniques lors de récents rassemblements anti-régime. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montraient des Perses attaquant un Kurde à Stockholm parce qu’il portait des vêtements kurdes. À Berlin, les Perses ont harcelé les Arabes ahwazis, les Kurdes et les Baloutches pour avoir critiqué Mohammed Reza Shah pour avoir commis des crimes contre les minorités. Un homme baloutche a été agressé verbalement par des manifestants persans pour avoir tenu une pancarte sur laquelle on pouvait lire « L’Iran a commis un génocide contre le Kurdistan et le Baloutchistan. » 


(Source : CIA, 2004)

Les membres des minorités ethniques iraniennes ont tous une « Jina » dans leur vie

S’exprimant contre l’effacement des Kurdes et du Kurdistan par la diaspora perse et les médias occidentaux, l’activiste kurde Tara Fatehi a déclaré : « Vous ne pouvez pas scander « Jin, Jiyan, Azadi » [slogan féministe kurde signifiant « Femme, vie, liberté » utilisé comme cri de ralliement des protestations iraniennes] dans le même souffle que vous effacez, recolonisez et renforcez l’oppression du peuple kurde. » 

L’histoire de Jina Amini et de l’effacement de son origine kurde par les Perses est liée à l’expérience de toutes les minorités ethniques iraniennes qui ont souffert de manière disproportionnée de la répression de l’État, de la violente «persianisation» et des politiques d’assimilation des régimes persans. Les membres des minorités ethniques en Iran ont tous un « Jina » dans leur vie. Jina représente la fille des minorités opprimées d’Iran qui, pendant des décennies, ont subi une discrimination systématique.

À l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran, les Perses n’ont pas réussi à amplifier ou même à écouter les voix des minorités qui forment l’épine dorsale de la révolution actuelle. La couverture par les médias internationaux des manifestations et des perspectives iraniennes comme étant les seuls représentants de l’Iran, a encore marginalisé les minorités ethniques et religieuses et renforcé le persancentrisme du régime iranien. « À quand remonte la dernière fois qu’un Iranien Lur ou Ahwazi a reçu une plate-forme mondiale pour exprimer ses opinions sur le régime iranien ou la politique étrangère occidentale envers l’Iran ? pas de protections ? » ont écrit les universitaires Asha Sawahney et Sabrina Azad.


Pancarte: « If your feminism does not include Kurdish women it is defective » (Si votre féminisme n’inclut pas les femmes kurdes, il est défectueux) Source : Instagram.com/__tarafatehi/

Du « paniranisme » à « l’islamisme aryen » : « persianisation » et « centralisation » en Iran (1921 à aujourd’hui)

De la fin du Moyen Âge jusqu’au XXe siècle, l’Iran était un empire multiethnique, avec des dynasties turcophones et kurdes à la tête des institutions politiques et militaires du pays. Cela a changé sous Reza Shah, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État persan en 1921, car il a promu le «nationalisme persan» comme idéologie d’État.

Le cadre nationaliste établi par Reza Shah Pahlavi ne laissait aucune place aux identités ethniques distinctes de l’Iran, comme le soutenait un éditorial de 1925 dans un journal pro-Pahlavi : « L’État iranien risque de s’effondrer tant que ses citoyens ne se considéreront pas principalement comme des Iraniens, mais en tant que Turcs, Arabes, Kurdes, Bakhtiyaris et Turkmènes. Nous devons donc éliminer les langues minoritaires, les sentiments régionaux et les allégeances tribales, et transformer les différents habitants de l’Iran actuel en une seule nation. » Pour mener à bien cette transformation, les Pahlavi ont attaqué et éliminé les dernières principautés indépendantes du Khouzistan, du Luristan, du Baloutchistan et du Kurdistan. Suivies de violentes campagnes de persanisation, d’interdiction des langues et des vêtements locaux, de migrations forcées et de réinstallation obligatoire des Kurdes, des Baloutches et d’autres groupes ethniques dans les régions frontalières afin de désintégrer leurs structures sociales et d’accélérer l’assimilation culturelle et linguistique.

Les politiques de persanisation et de centralisation se sont heurtées à une forte résistance des minorités ethniques qui se sont engagées dans des insurrections contre les gouvernements persans successifs (1925-1979). Quelques exemples notables sont les rébellions de la fin des années 1930 au Balouchistan qui ont été brutalement réprimées, et l’établissement de la République du Kurdistan par les Kurdes et du gouvernement populaire d’Azerbaïdjan par les Turcs azéris en 1945. Les deux ont été violemment dissous un an plus tard et les dirigeants kurdes ont été pendus publiquement. sur la place Mahabad. L’armée iranienne, soutenue par les États-Unis et le Royaume-Uni, a occupé les régions frontalières en décembre 1946, laissant une traînée de mort et de destruction.

Malgré l’adoption officielle de l’islam comme idéologie d’État en 1979, la République islamique a conservé les politiques de persanisation et de centralisation du Shah. En fait, l’islamisation a été, en quelque sorte, l’envers de la persanisation. L’utilisation idéologique de la religion par l’ayatollah Khomeiny a initié une fusion du chiisme et du persianisme comme les deux principaux éléments du nationalisme. Contrairement à l’ethno-nationalisme perse-séculier du régime du Shah, l’ethno-nationalisme perse-chiite a formé la base des politiques intérieures et des stratégies de colonisation du régime islamique. Ainsi, dans une orientation coloniale implicitement impériale, le régime islamique de 1979 n’a pas reconnu les droits à l’autodétermination des ethnies non persanes, notamment les Kurdes qui les réclamaient.

Le terme culturel « aryen » ou « Iran » (« peuple noble ») était historiquement l’auto-désignation de nombreux groupes ethniques d’Asie du Sud-Ouest, notamment les Indiens, les Perses, les Kurdes et les Pachtounes. L’usage moderne du terme par les régimes iraniens, cependant, a été limité aux « Perses ». L’Iran n’apprécie pas les « langues iraniennes » telles que le gilaki, le kurde, le baloutche, etc. Parmi les 75 langues parlées dans le pays, l’Iran n’a reconnu que le persan, les autres ont fait face à des linguicides et beaucoup d’entre elles sont en voie d’extinction.


Le document du gouvernement iranien ci-dessus, daté de 2013, montre une discrimination anti-kurde. Lorsqu’un Kurde a demandé à enregistrer son entreprise sous le nom de « Jina », sa demande a été rejetée par le gouvernement iranien car le nom, comme le dit le document officiel, « n’est pas iranien, mais kurde »(Source : Jaffer Sheyholislami, Language as a problem : Language policy and rights in Kurdistan-Iran. Etudes Kurdes- N°13-Decembre, 2019. Pp. 95-130)

Minorités ethniques et religieuses d’Iran

Les Perses représentent près de la moitié des 84 000 000 d’Iraniens ; les minorités ethniques non perses forment les majorités écrasantes dans les régions périphériques de l’Iran, contrairement au centre dominé par les Perses de l’Iran. Les minorités ethniques partagent des liens plus forts avec les coethniques des États limitrophes qu’avec les Perses à l’intérieur de l’Iran. En fait, ils partagent un sentiment généralisé de discrimination et de privation envers le régime centré sur la Perse.

En ce qui concerne les religions autorisées dans le pays, la constitution iranienne désigne l’école Twelver Ja’fari de l’islam chiite comme religion d’État. Il reconnaît les Iraniens zoroastriens, juifs et chrétiens, qui représentent moins d’un pour cent de la population du pays, comme les seules minorités religieuses reconnues, bien qu’ils aient été historiquement persécutés, emprisonnés, exécutés et exilés de force. Les sunnites, Yaresan (Ahl-e Haq) et les baha’is ont fait face à la persécution la plus brutale au cours des quatre dernières décennies parce que l’Iran les a exclus des protections et reconnaissances minimales accordées par la Constitution islamique iranienne.

La République islamique a « ciblé de manière disproportionnée des groupes minoritaires, notamment les Kurdes, les Ahwazis, les Azéris et les Baloutches, pour des arrestations arbitraires, des détentions prolongées, des disparitions et des violences physiques », selon le rapport 2019 du Département d’État sur les droits humains. « Ces groupes ethniques minoritaires ont signalé une discrimination politique et socio-économique, en particulier dans leur accès à l’aide économique, aux licences commerciales, aux admissions à l’université, aux opportunités d’emploi, à l’autorisation de publier des livres et aux droits au logement et à la terre. » 

Dans son rapport de juillet 2019, le rapporteur spécial des Nations unies a noté que les prisonniers politiques kurdes accusés d’atteintes à la sécurité nationale représentaient près de la moitié de tous les prisonniers politiques en Iran. Abbas Vali, professeur de théorie sociale et politique au département de sociologie de l’université Boğaziçi d’Istanbul, a déclaré : « Le Kurdistan iranien est traité comme une zone de sécurité, la logique du régime militaire n’a jamais disparu. Lorsqu’ils sentent les ennuis, ils se tournent d’abord contre les Kurdes. » Un rapport d’Iran Human Rights (IHR) montre que plus de 55 % des prisonniers politiques exécutés entre 2010 et 2018 étaient des Kurdes, tandis que 25 % étaient des Baloutches et 13 % des Arabes.

Les Turcs azéris, qui sont majoritairement chiites, constituent le deuxième groupe ethnique le plus important d’Iran et représentent 15 à 20 % de la population. Ils forment la majorité en Azerbaïdjan dans le nord-ouest de l’Iran. Leurs voisins Gilakis et Mazendaranis représentent ensemble environ 9% de la population, formant une nette majorité dans les provinces bordant la mer Caspienne, qui contiennent les dixièmes plus grandes réserves de gaz au monde. Les Kurdes sont le quatrième groupe ethnique du Moyen-Orient et le troisième groupe ethnique d’Iran, représentant environ 10 % de la population du pays. Les Kurdes vivent dans le nord-ouest de l’Iran, que les Kurdes appellent Kurdistana Rojhelati (« Kurdistan oriental »). L’Iran, la Turquie et les pays voisins ont longtemps perçu les Kurdes comme une menace en raison de leur nombre, de leur répartition géographique et de leur résistance aux autorités centrales.

La province du Khuzestan – appelée le « soin d’Achille » de l’Iran – dans l’ouest de l’Iran abrite la plus grande communauté arabe, connue sous le nom d’Ahwazi ou d’Arabes du Khuzestani, qui représentent 2 à 4 % de la population iranienne. La ​​province contient près de 80 % des réserves de pétrole de l’Iran et l’essentiel de sa production de gaz naturel. La province est également l’un des plus grands producteurs de céréales, de maïs, de riz, de betterave à sucre et de canne à sucre. Il abrite également le plus grand exportateur d’acier du pays.  Leurs voisins sont les Lurs, qui représentent environ six pour cent de la population iranienne.

La province du Sistan et du Baloutchistan, dans le sud-est de l’Iran, abrite entre 1 500 000 et 2 000 000 de Baloutches, qui sont majoritairement sunnites et représentent environ 2 % de la population nationale. Le Baloutchistan est l’une des frontières les plus stratégiques de l’Iran. Il partage une frontière de près de 200 milles avec l’Afghanistan et une frontière de près de 575 milles avec le Pakistan. Chabahar, dans la province du Sistan et du Baloutchistan, est le seul port océanique d’Iran, sur sa côte du golfe d’Oman. La province compte déjà quelque 370 mines actives, mais des millions de tonnes de réserves minérales, dont de l’or, doivent encore être extraites.

Centre Vs Périphérie

Bien que la moitié du capital humain de l’Iran ainsi que la plupart des ressources naturelles de l’Iran soient concentrées dans les provinces frontalières, les régions perses ont bénéficié d’un bien meilleur développement économique, de meilleures opportunités d’emploi et de services gouvernementaux par rapport aux provinces frontalières, qui se caractérisent par un manque de développement économique et des taux de chômage élevés.

Un rapport de l’ONU de 2019 indique que dans la province du Sistan et du Baloutchistan, la grande majorité des Balochis vit en dessous du seuil de pauvreté national. [20] Le taux de chômage élevé parmi les Kurdes a contraint beaucoup d’entre eux à accepter des emplois de « kolbars », ou de passeurs et de coursiers transportant des marchandises entre l’Irak et l’Iran. Le travail est dangereux en raison des conditions météorologiques difficiles, du terrain montagneux, des mines terrestres et des patrouilles frontalières iraniennes. En 2019, 50 « kolbars » auraient été tués et 144 blessés par les gardes-frontières. Le 6 janvier 2021, Mohsen Haidari, représentant de Khamanei au Khouzistan, a avoué qu’il existe un niveau inacceptable de discrimination contre les Arabes au Khouzistan : « Bien que les Arabes constituent la majorité de la population de la province [Khouzistan], ils détiennent moins de cinq pour cent des postes de direction locaux. Lors des entretiens d’embauche, lorsque les enquêteurs vérifient la carte d’identité du candidat arabe et se rendent compte que la personne est arabe, ils le rejettent. Les jeunes Arabes ont commencé à changer de nom pour cacher leur identité arabe afin d’être embauchés . »

Le politologue iranien Nader Entessar a souligné l’existence d’inégalités centre-périphérie en Iran et les inégalités sociopolitiques et économiques subies par les minorités ont donné lieu à une condition proche du colonialisme interne et à des mouvements réactifs organisés par les groupes marginalisés ou la périphérie en Iran. réaction à leur exclusion de l’appareil étatique par le régime central. La discrimination intersectionnelle contre les minorités a renforcé l’ethno-nationalisme dans les régions périphériques que les autorités iraniennes perçoivent comme la menace la plus sérieuse à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ali Younesi , alors ministre iranien du renseignement, a fait remarquer en 2005: « Je ne vois aucune menace politique envers l’Iran à l’avenir, mais si une crise se produit, elle sera ethnique et sociétale. » Une étude du ministère iranien de l’Intérieur de 2004 a conclu que la conscience de l’identité ethnique avait largement augmenté parmi les principaux groupes ethniques iraniens. Pour cette raison, depuis le début des manifestations anti-régime de 2022, qui se déroulent principalement dans les régions frontalières – comme l’a mentionné Suzan Quitaz, chercheuse kurde-suédoise et journaliste au média saoudien Majalla – « les minorités ethniques iraniennes souffrent de manière disproportionnée », car « la réponse des forces de sécurité iraniennes aux manifestants diffère selon les régions ».

Quitaz a également écrit : « Par rapport aux parties centrales de l’Iran, les régions périphériques telles que le Khouzistan et le Kurdistan (peuplés respectivement d’Arabes et de Kurdes) avaient des taux plus élevés de décès et d’arrestations de manifestants. » Elle a ensuite noté que tandis que les manifestations balayaient les grandes villes persanes d’Iran, « le CGRI commet des crimes de guerre contre les communautés marginalisées d’Iran, principalement en utilisant une brutalité horrible contre les Baloutches et les Kurdes ».

L’expansionnisme militaire et le colonialisme de la République islamique

Depuis sa fondation en 1979, le régime islamique a poursuivi son idéologie belliciste et expansionniste consistant à « exporter la révolution islamique » dans les pays à majorité chiite par la guerre et la violence politique. Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien, le principal mécanisme d’intervention étrangère, a permis à l’Iran de prendre le contrôle de Gaza, du Liban, de l’Irak, du Yémen et de la Syrie par le biais de ses mandataires, que l’Iran appelle « l’axe de la résistance » un réseau d’organisations terroristes internationalement désignées avec une expérience de près de 40 ans dans le terrorisme.

En fait, l’ayatollah Khamenei n’est plus le seul chef suprême de l’Iran. Il est maintenant également le chef suprême officieux, mais de facto, des colonies iraniennes telles que l’Irak, le Yémen, Gaza, la Syrie et le Liban. Ce fait a été explicitement affirmé par le général Yahya « Rahim » Safavi, conseiller militaire de l’ayatollah Khamenei et ancien commandant des Gardiens de la révolution (CGRI), qui a déclaré : « La frontière entre le Liban et Israël est la nouvelle ligne défensive de l’Iran », et a ajouté que « l’Occident est craignait que l’influence de l’Iran ne s’étende du golfe Persique à la Méditerranée ». [28]

Plus récemment, lorsque l’influent dirigeant chiite irakien Muqtada Al-Sadr, largement considéré comme le chef du front chiite anti-iranien en Irak, a tenté de réduire l’hégémonie de l’Iran sur l’Irak, il a été contraint de prêter allégeance à Khamenei après qu’une fatwa a été émise par Al-Haeri, son chef spirituel basé dans la ville iranienne de Qom, appelant Al-Sadr et ses partisans à soutenir l’ayatollah Khamanei. [29] Ainsi, la remise de la souveraineté de l’Irak à l’Iran.

L’Iran a également récemment étendu sa présence militaire en Europe de l’Est où le régime, en violation de l’interdiction de l’ONU, a aidé la Russie dans la guerre contre l’Ukraine en lui fournissant des drones et des missiles ainsi que des techniciens du CGRI pour travailler sur des drones. La Maison Blanche a déclaré que les États-Unis avaient des preuves que les troupes iraniennes étaient « directement engagées sur le terrain » en Crimée pour soutenir les attaques de drones russes contre les infrastructures et la population civile de l’Ukraine. [30]

La République islamique d’Iran a porté atteinte à la souveraineté de plusieurs États et s’est impliquée dans la répression des mouvements démocratiques du Moyen-Orient. L’Iran, comme la Turquie, empêche les minorités religieuses et ethniques d’acquérir une quelconque position ou indépendance régionale qui pourrait être perçue comme une menace pour les intérêts régionaux et la sécurité nationale de l’Iran. Par exemple, en 2017, le commandant des forces Qods du CGRI, Qassem Soleimani, a dirigé les milices chiites lors de l’invasion de Kirkouk, tuant 600 civils kurdes, après que les Kurdes eurent organisé un référendum pour l’indépendance de la ville. Le chef d’état-major du guide suprême iranien a annoncé plus tard : « Le guide suprême iranien Ali Khamenei et le commandant Qods Qassem Soleimani ont gâché un complot américano-israélien visant à créer un deuxième Israël dans la région du Kurdistan ». [31]

Conclusion – Vers un Iran balkanisé : pourquoi les ethno-États sont importants

Le soutien à la balkanisation de l’Iran en plusieurs ethno-États indépendants est souhaitable pour de multiples partis, d’abord et avant tout pour les minorités opprimées. La formation de nouveaux ethno-États dans les provinces d’Azerbaïdjan, du Kurdistan, du Khouzistan, du Baloutchistan et de la Caspienne engloutirait l’Iran de toutes parts et limiterait son accès au littoral et aux principaux ports du Golfe et de la mer Caspienne, ainsi qu’aux ressources naturelles abondantes à la frontière. Régions. Cela paralysera effectivement l’Iran en tant qu’État puissant et expansionniste, car il perdrait la moitié de son capital humain et la plupart de ses ressources naturelles, qui sont vitales pour sa puissance militaire et son expansionnisme en Asie du Sud-Ouest.

Un Iran sans ressources ne représente aucune menace pour les États voisins et régionaux ainsi que pour les intérêts de la communauté internationale. Un Iran sans Balouchistan, Kurdistan, Azerbaïdjan et Khouzistan sera une terre isolée et immobile. En outre, les nombreux groupes terroristes soutenus par l’Iran, responsables de la majeure partie du chaos et de la destruction au Moyen-Orient, n’opéreraient plus.

Il convient de noter qu’un changement de régime en Iran pourrait mettre fin à l’impérialisme iranien et à son régime théocratique autoritaire, mais il ne mettra peut-être pas fin à la persécution de ses minorités. La volonté des minorités, qui représentent ensemble près de la moitié de la population iranienne, doit être respectée et leur droit à un État et à la liberté doit être reconnu. Diviser l’Iran selon des critères ethniques sert des intérêts locaux, régionaux et internationaux. Tout plan futur ou intervention étrangère devrait viser cette fin.

Par Himdad Mustafa, universitaire expert de la question kurde

Le texte orginal à lire sur le site Memri: The Revolt In Iran Is An Ethnic Minorities-Led Uprising

TURQUIE. Armes chimiques turques, des prisonniers kurdes écrivent à l’ONU

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Les prisonniers politiques kurdes de la prison de haute sécurité de Diyarbakır (Amed) qui sont en grève de la faim pour protester contre l’utilisation d’armes chimiques par la Turquie ont écrit à l’ONU et aux institutions concernées leur demandant d’enquêter sur les crimes de guerre turcs commis au Kurdistan.

Le 24 octobre, les détenus de la prison de haute sécurité de Diyarbakır ont lancé une grève de la faim tournante pour protester contre l’utilisation d’armes chimiques par l’État turc dans les régions de Zap, Avaşîn et Metina, au Kurdistan irakien.

Le 3e groupe de prisonniers a entamé la grève de la faim. Chaque groupe jeûne pendant 5 jours.

Ferhat Onkol, Afaşîn Musazade et Baran, les prisonniers qui faisaient partie du deuxième groupe de grévistes de la faim, ont dit à leurs familles : « Les attaques contre les Kurdes sont inacceptables. En tant que membre de cette société, nous devons être sensibles à cela. De même, nous pensons que toutes les institutions démocratiques devraient être sensibles à cette question. »

Lettres aux Nations Unies et aux institutions concernées

Les prisonniers ont ajouté qu’ils ont écrit des lettres aux institutions compétentes, aux ambassades, aux Nations Unies, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et au ministère de la Justice leur demandant d’agir contre l’utilisation d’armes chimiques.

ANF