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IRAN. En 50 jours, 61 civils kurdes tués par les forces gouvernementales

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IRAN / ROJHILAT – L’ONG kurde, Hengaw a publié le bilan humain de 50 jours de manifestations anti-régime au Kurdistan, mais aussi le nombre de Kurdes tués dans d’autres villes d’Iran. Selon, les données recueillies par Hengaw, au moins 61 civils kurdes ont été tués, dont 4 sous la torture. Parmi les victimes, il y a 8 femmes et 11 enfants. Toujours au Kurdistan iranien, plus de 5 000 civils ont été blessés par les tirs directs des forces gouvernementales tandis que 4000 autres ont été arrêtés.

Voici les détails du rapport publié par Hengaw

Victimes tuées par :

– Tir direct des forces gouvernementales : 51 cas
– Meurtre dû à la torture : 5 cas
– Tué à coups de matraque ; 4 cas
– Mort par suffocation due au gaz lacrymogène: 1

Parmi les citoyens kurdes tués, 53 personnes ont été tuées dans les villes du Kurdistan et 8 autres ont été tuées dans d’autres villes.

Sur un total de 61 personnes tuées, 8 étaient des femmes et 11 des enfants.

Statistiques des tués selon la ville

Sanandaj (Sînê) :
1- Dariush Alizadeh 2- Peyman Manbari 3- Mohammad Amini 4- Yahya Rahimi 5- Aziz Moradi 6- Ramin Fatehi 7- Mohammad Shariati (de Muchesh) 8- Kivan Darvishi 9- Mohammad Lotfalahi 10- Sarina Saedi (16 ans ) 11- Ibrahim Mirzaei (de Dehgolan) 12- Momin Zandkrimi

Kermanshah :
1- Mino Majidi (de Qasr-Shirin) 2- Reza Shahparnia 3- Amir Hossein Basati, 15 ans 4- Armin Sayadi, 18 ans 5- Sina Naderi 6- Ramin Karmi (de Sarpol Zahab)

Mahabad:
1- Ismail Moloudi 2- Kobri Sheikh Saqqa 3- Zaniar Abu Bakri 4- Shahu Khazri 5- Farishte Ahmadi (de Sardasht) 6- Masoud Ahmadzadeh

Ashnoye :
1- Amin Marafet, 16 ans, 2- Milan Haghighi, 3- Sadruddin Litani, 4- Abdulsalam Qadir Galvan, 5- Saman Qadirpour

Urmia :
1- Farjad Darvishi 2- Abdullah Mohammadpour, 16 ans 3- Danesh Rahnama 4- Nima Shafiqdoost (de Salmas) 5- Nasim Sediqi (de Shahindej)

Islamabad Ouest :
1- Saeed Mohammadi, 2- Amir Fuladi, 16 ans, 3- Iman Mohammadi

Piranshahr :
1- Zakaria Khayal, 16 ans, 2- Samad Barginia, 3- Kumar Darfatadeh, 16 ans

Baneh :
1- Saeed Pirou 2- Fereydon Faraji 3- Histoire de Rasool Muhammad Agha (de la région du Kurdistan)

Sanghar et Kaliai :
1- Alireza Fathi 2- Rouzbeh Khademian 3- Mohammad Zarei

Qochan :
1- Ali Mozaffari Salanqoch, 17 ans 2- Mehdi Babranjad

Diwandre :
1- Fouad Al-Gadi 2- Mohsen Mohammadi

Saqqez :
1- Fereydon Mahmoudi 2- Ismail Dzwar

Ilam :
1- Mohsen Kaysari 2- Mohammad Abdullahi

Marivan :
1- Mukhtar Ahmadi 2- Nasrin Qaderi

Dehgolan :
1- Reza Lotfi

Salas Babajani :
1- Arin Moridi

Bukan :
1- Kamal Faqihi

Gemmes :
1- Nagin Abdul Maliki

Qasrshirin :
1- Afshin Asham

Citoyens tués par province

Province du Kurdistan 21 tués
Sanandaj (Sînê) ; 12 morts, Baneh 3 morts, Divandre 2 morts, Saqqez ; 2 tués, Marivan; 1 tué, Dehgolan; 1 tué

Province de l’Ouest de l’Azerbaïdjan (Urmia); 19 tués
Mahabad ; 6 morts
Urmia 5 morts
Ashnoye (Shno) 4 morts
Piranshahr 3 morts
Bukan 1 mort

Province de Kermanshah (Kermashan); 11 tués

Kermanshah ; 6 morts, Islamabad Ouest (Shabad); 3 tués, Qasr Shirin; 1 tué, Salas Babajani 1 tué
province d’Ilam ; 2 tués
Ilâm ; 2 tués

Citoyens kurdes tués dans d’autres villes, 8 cas

Quchan ; 2 tués, Téhéran ; 3 tués, Hamadan ; 1 tué, Qazvin; 1 tué, Karaj ; 1 tué

Statistiques relatives aux détenus :

Après 50 jours de protestations, plus de 4 000 citoyens kurdes ont été kidnappés par les agences de sécurité, et dans la situation actuelle, Hengaw a pu vérifier l’identité de 940 d’entre eux. Sur ces 942 personnes, 133 sont des femmes et 79 des enfants.

Hengaw a pu vérifier que les détenus sont soumis à des tortures physiques et mentales de manière systématique et au moins cinq de ces détenus sont morts des suites de tortures dans les villes d’Ourmia, Saqqez, Ilam, Sanandaj et Téhéran.

État des blessés :

Au cours de ces manifestations, on peut estimer qu’environ 5 000 citoyens kurdes ont été blessés, dont 20 gravement, par des tirs directs des forces gouvernementales.

L’équipe juridique de Hengaw, chargée d’enquêter et de vérifier les rapports reçus, souligne que les statistiques disponibles n’incluent que les cas vérifiés, ajoutant que les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés car certaines familles ont peur de dévoiler le meurtre de leurs proches car elles ont été menacées par le régime iranien en plus de pouvoir enquêter librement sur le meurtre de civils.

L’armée turque a brûlé ses soldats morts au Kurdistan irakien

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IRAK / KURDISTAN DU SUD – Un site kurde vient de publier des images choques de soldats turcs brûlant les cadavres de leurs camarades tués lors de combats contre le PKK au Kurdistan irakien. La Turquie ne commet pas de crimes de guerre uniquement contre les Kurdes, elle en fait de même avec ses propres soldats morts qu’elle brûle pour cacher ses pertes dans sa guerre visant le PKK.

Le site ANF a publié les images confirmant les déclarations des HPG (branche armée du PKK), qui affirmait que l’armée turque avait bombardé, parfois jeté et même brûlé les cadavres de soldats lors des attaques d’invasion en cours.

Les images glaçant le sang seraient prises dans la zone de résistance de Girê Cûdî, à l’ouest de la Zap le 11 septembre 2022. Bien que HPG ait partagé les noms et images des soldats turcs tués, l’armée turque, qui dissimule ses pertes, a cette fois brûlé les corps de ses propres soldats pour les faire disparaitre.

Le Centre de presse des HPG (BİM) a annoncé dans son communiqué du 12 septembre que l’armée turque avait brûlé les corps de ses propres soldats.

BIM avait écrit:

« Les soldats turcs qui ont tenté de pénétrer dans les tunnels de guerre Martyr Çekdar de la zone de résistance de Girê Cûdî le 11 septembre ont été neutralisés; Ils ont été pris en embuscade à 10h00 puis frappés par des tactiques de sabotage. Dans cette action, qui a été menée simultanément et en coordination avec nos forces dans les tunnels de guerre et nos équipes mobiles, les envahisseurs ont ensuite été frappés avec des grenades, des armes individuelles (…). Dans ces frappes, au moins 10 envahisseurs, dont 1 gradé, ont été punis et 4 envahisseurs ont été blessés ; Il a été déterminé que leurs noms étaient Savaş, Fatih, Gökhan, Serkan, Burak, Naci, Harun, Mert, Oğuz et Fuat.

L’armée turque brûle ses propres soldats morts

L’armée turque a bombardé l’endroit où se trouvaient les cadavres des envahisseurs punis avec des avions de guerre et des obus afin que les armes et le matériel qu’ils contenaient ne tombent pas entre les mains de nos forces. 1 drone survolant la zone d’action a été touché par nos équipes mobiles. (…)

Roquettes incendiaires

Après l’avoir bombardé avec des avions de guerre et des obus, l’armée turque a brûlé les cadavres de soldats en les bombardant et en mettant le feu à l’endroit où se trouvaient les corps de ses propres soldats, avec des roquettes incendiaires lancées par d’hélicoptères d’attaque. La zone d’action et les corps de certains des soldats turcs tués sont toujours sous le contrôle des HPG. (…) »

IRAN. Les forces gouvernementales ont tué plus de 304 civils, dont 41 enfants

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IRAN – Depuis le début des manifestations provoquées par le meurtre de Jina Mahsa Amini, une jeune femme kurde de 22 ans tuée le 16 septembre 2022 à Téhéran par la police des mœurs, plus de 300 civils, dont des enfants, ont été tués par les forces gouvernementales. Rien qu’au Kurdistan iranien (Rojhilat)*, le régime iranien a tué plus de 60 civils, dont 5 sous la torture, tandis qu’au Sistan-Baloutchistan, on assiste au massacre des Baloutches depuis le vendredi 30 septembre. Malgré cela, la communauté internationale garde le silence…

L’ONG iranienne, Iran Human Rights (IHRNGO) déclare qu’entre le 17 septembre et le 5 novembre, au moins 304 personnes, dont 41 enfants et 24 femmes, ont été tuées dans les manifestations nationales en cours. Elle ajoute que le 4 novembre, les forces de sécurité ont tué au moins 16 personnes à balles réelles à Khash, dans la province du Sistan et du Balouchistan.

Iran Human Rights appelle la communauté internationale à soutenir le soulèvement du peuple iranien et à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à la violence d’État. Le directeur, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « Cinquante jours après le début des manifestations et plus de 304 manifestants tués, les Iraniens continuent de descendre dans la rue et sont plus déterminés que jamais à apporter des changements fondamentaux. La réponse de la République islamique est plus de violence. La communauté internationale doit soutenir le droit du peuple iranien à l’autodétermination et empêcher de nouvelles pertes de vies par la République islamique. »

Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, au moins 304 personnes, dont 41 enfants, ont été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations à l’échelle nationale jusqu’à présent. Sur les 41 enfants, neuf étaient des filles et trois étaient des ressortissants afghans. Les 41 enfants avaient tous moins de 18 ans, mais n’ont pas tous été vérifiés par des preuves documentaires.

Nombre de morts par province

Des manifestants ont été tués dans 22 provinces, les plus signalés au Sistan et Balouchistan, Mazandaran, Téhéran, Kurdistan et Gilan respectivement.

Des décès ont été enregistrés dans 21 provinces : Sistan et Baloutchistan : 118 personnes ; Mazandaran : 33 personnes ; Téhéran : 30 personnes ; Kurdistan : 26 personnes ; Gilan : 22 personnes ; Azerbaïdjan occidental : 21 personnes ; Kermanshah : 13 personnes ; Alborz : 9 personnes ; Khorasan-Razavi : 4 personnes ; Ispahan : 4 personnes ; Zanjan : 4 personnes ; Lorestan : 2 personnes ; Markazi : 2 personnes ; Qazvin : 2 personnes ; Kohgiluyeh et Boyer Ahmad : 2 personnes ; Azerbaïdjan oriental: 2 personnes; Ardabil : 2 personnes ; Ilam : 2 personnes ; Khouzistan : 2 personnes ; Hamedan : 2 personnes ; Bouchehr : 1 personne ; Semnan : 1 personne.

Le plus grand nombre de décès a été enregistré les 21, 22 et 30 septembre (« Vendredi sanglant » ) au Baloutchistan. Le vendredi 4 novembre a été le jour le plus sanglant avec 16 décès enregistrés.

Des détenus menacés de lourdes peines

Selon des informations officielles, des dizaines de manifestants ont été inculpés des accusations liées à la sécurité de moharebeh (guerre contre Dieu) et d’efsad-fil-arz (corruption sur terre) passibles de la peine de mort. L’histoire et les preuves actuelles de la République islamique indiquent qu’elle a l’intention d’utiliser la peine de mort comme outil de répression politique pour intimider son opposition.

Les chiffres sont un « minimum »

Les nombres de décès publiés sont un minimum absolu. Les informations faisant état de meurtres de manifestants ces derniers jours font toujours l’objet d’une enquête. Iran Human Rights a reçu un grand nombre de rapports de décès sur lesquels il continue d’enquêter avec des interruptions d’Internet. Le nombre réel de personnes tuées est donc certainement plus élevé.

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*En 50 jours, 61 civils kurdes tués par les forces gouvernementales d’Iran

Au moins 61 citoyens kurdes ont été tués et plus de 5 000 personnes ont été blessées par les tirs directs des forces gouvernementales.

Victimes tuées par :

– Tir direct des forces gouvernementales : 51 cas
– Meurtre dû à la torture : 5 cas
– Tué à coups de matraque ; 4 cas
– Mort par suffocation due au gaz lacrymogène: 1

Parmi les citoyens kurdes tués, 53 personnes ont été tuées dans les villes du Kurdistan et 8 autres ont été tuées dans d’autres villes.

Sur un total de 61 personnes tuées, 8 étaient des femmes et 11 des enfants.

Statistiques des tués selon la ville

Sanandaj (Sînê) :
1- Dariush Alizadeh 2- Peyman Manbari 3- Mohammad Amini 4- Yahya Rahimi 5- Aziz Moradi 6- Ramin Fatehi 7- Mohammad Shariati (de Muchesh) 8- Kivan Darvishi 9- Mohammad Lotfalahi 10- Sarina Saedi (16 ans ) 11- Ibrahim Mirzaei (de Dehgolan) 12- Momin Zandkrimi

Kermanshah :
1- Mino Majidi (de Qasr-Shirin) 2- Reza Shahparnia 3- Amir Hossein Basati, 15 ans 4- Armin Sayadi, 18 ans 5- Sina Naderi 6- Ramin Karmi (de Sarpol Zahab)

Mahabad:
1- Ismail Moloudi 2- Kobri Sheikh Saqqa 3- Zaniar Abu Bakri 4- Shahu Khazri 5- Farishte Ahmadi (de Sardasht) 6- Masoud Ahmadzadeh

Ashnoye :
1- Amin Marafet, 16 ans, 2- Milan Haghighi, 3- Sadruddin Litani, 4- Abdulsalam Qadir Galvan, 5- Saman Qadirpour

Urmia :
1- Farjad Darvishi 2- Abdullah Mohammadpour, 16 ans 3- Danesh Rahnama 4- Nima Shafiqdoost (de Salmas) 5- Nasim Sediqi (de Shahindej)

Islamabad Ouest :
1- Saeed Mohammadi, 2- Amir Fuladi, 16 ans, 3- Iman Mohammadi

Piranshahr :
1- Zakaria Khayal, 16 ans, 2- Samad Barginia, 3- Kumar Darfatadeh, 16 ans

Baneh :
1- Saeed Pirou 2- Fereydon Faraji 3- Histoire de Rasool Muhammad Agha (de la région du Kurdistan)

Sanghar et Kaliai :
1- Alireza Fathi 2- Rouzbeh Khademian 3- Mohammad Zarei

Qochan :
1- Ali Mozaffari Salanqoch, 17 ans 2- Mehdi Babranjad

Diwandre :
1- Fouad Al-Gadi 2- Mohsen Mohammadi

Saqqez :
1- Fereydon Mahmoudi 2- Ismail Dzwar

Ilam :
1- Mohsen Kaysari 2- Mohammad Abdullahi

Marivan :
1- Mukhtar Ahmadi 2- Nasrin Qaderi

Dehgolan :
1- Reza Lotfi

Salas Babajani :
1- Arin Moridi

Bukan :
1- Kamal Faqihi

Gemmes :
1- Nagin Abdul Maliki

Qasrshirin :
1- Afshin Asham

Citoyens tués par province

Province du Kurdistan 21 tués
Sanandaj (Sînê) ; 12 morts, Baneh 3 morts, Divandre 2 morts, Saqqez ; 2 tués, Marivan; 1 tué, Dehgolan; 1 tué

Province de l’Ouest de l’Azerbaïdjan (Urmia); 19 tués
Mahabad ; 6 morts
Urmia 5 morts
Ashnoye (Shno) 4 morts
Piranshahr 3 morts
Bukan 1 mort

Province de Kermanshah (Kermashan); 11 tués

Kermanshah ; 6 morts, Islamabad Ouest (Shabad); 3 tués, Qasr Shirin; 1 tué, Salas Babajani 1 tué
province d’Ilam ; 2 tués
Ilâm ; 2 tués

Citoyens kurdes tués dans d’autres villes, 8 cas

Quchan ; 2 tués, Téhéran ; 3 tués, Hamadan ; 1 tué, Qazvin; 1 tué, Karaj ; 1 tué

Statistiques relatives aux détenus :

Après 50 jours de protestations, plus de 4 000 citoyens kurdes ont été kidnappés par les agences de sécurité, et dans la situation actuelle, Hengaw a pu vérifier l’identité de 940 d’entre eux. Sur ces 942 personnes, 133 sont des femmes et 79 des enfants.

Hengaw a pu vérifier que les détenus sont soumis à des tortures physiques et mentales de manière systématique et au moins cinq de ces détenus sont morts des suites de tortures dans les villes d’Ourmia, Saqqez, Ilam, Sanandaj et Téhéran.

État des blessés :

Au cours de ces manifestations, on peut estimer qu’environ 5 000 citoyens kurdes ont été blessés, dont 20 gravement, par des tirs directs des forces gouvernementales.

L’équipe juridique de Hengaw, chargée d’enquêter et de vérifier les rapports reçus, souligne que les statistiques disponibles n’incluent que les cas vérifiés, ajoutant que les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés car certaines familles ont peur de dévoiler le meurtre de leurs proches car elles ont été menacées par le régime iranien en plus de pouvoir enquêter librement sur le meurtre de civils.

IRAN. « Ce qui se passe au Baloutchistan est similaire aux massacres de Deraa en 2011 »

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Le journaliste kurde, Ammar Goli dénonce le silence des médias iraniens dits d’« opposition » faces aux massacres commis par le régime iranien au Sistan et Baloutchistan depuis plusieurs semaines. Il déclare que l’ampleur du massacre des Baloutches est similaires aux crimes de guerre commis par le régime syrien à Deraa en 2011 et qui avaient été dénoncés par l’ONU.

Ammar Goli a mis en garde les médias iraniens contre des massacres dans d’autres régions iraniennes s’ils gardent le silence sur les crimes des mollahs iraniens dans les zones périphériques de l’Iran peuplées de minorités opprimées.

Ammar Goli a écrit sur Twitter:

« Ce qui se passe ces jours-ci à Zahedan et à Khash [localités baloutches d’Iran] ressemble au massacre de Daraa en mars 2011 ; Un massacre sur lequel au moins la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU ont pris position en raison de sa médiatisation. Mais les médias persans ne prêtent pas attention au massacre du Baloutchistan et ces massacres successifs ont moins d’importance par rapport à la nouvelle de l’arrestation d’un militant politique ou à l’attitude d’une célébrité du centre de l’Iran ou aux déclarations du fils de l’ancien dictateur d’Iran (Shah) et ne sont pas couverts comme ils auraient dû l’être.

Le fait que vous ayez parlé du massacre du Baloutchistan dans un journal télévisé d’une demi-heure ne suffit pas du tout, le volume de la criminalité est si important que les différents aspects de ce crime doivent être couverts en continu pendant des jours. Si le crime commis au Baloutchistan n’est pas traité aujourd’hui et si le régime de la République islamique d’Iran n’est pas contraint de battre en retraite, le même crime se répétera demain dans d’autres parties de l’Iran.

Soyez la voix du Baloutchistan, du Kurdistan, du Gilan et du Mazandaran, ne restez pas silencieux sur le crime, établissez votre priorité d’information correctement et en fonction du volume de l’événement, et non en fonction de vos tendances politiques. »

Les responsables du Rojava dénoncent la décision suédoise concernant les Kurdes de Syrie

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SYRIE / ROJAVA – Il y a deux jours, à la suite du chantage turc qui demandait à la Suède de criminaliser les Kurdes pour pouvoir rejoindre l’OTAN, le nouveau ministre suédois des affaires étrangères a annoncé qu’il arrêtait son soutien aux Kurdes syriens qui ont combattu DAECH aux côtés de la coalition internationale.

Le département des relations extérieures de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie a condamné les propos du ministre suédois des affaires étrangères, Tobias Bellström, qui déclarait ne plus soutenir les Kurdes en Syrie ou les unités de protection du peuple (YPG).

Le département des relations extérieures a publié un communiqué déclarant que : « Nous, les peuples et les composantes du nord et de l’est de la Syrie (…) avons lutté contre le terrorisme en partenariat avec la coalition internationale. Cette lutte et ces sacrifices ont suscité sympathie internationale avec notre peuple, car c’est une confirmation claire (…) d’une lutte pour la stabilité et la réalisation de la paix et de la sécurité. Dans ce cadre, une relation d’amitié et de coopération s’est développée avec le gouvernement suédois (…).

La Suède est un pays avec un héritage et des valeurs démocratiques et souhaite soutenir la lutte et la volonté des peuples opprimés qui luttent pour la démocratie, et sur cette base, nos relations ont été développées sur la base de la stabilité et de la création d’un système démocratique pour notre pays, la Syrie. (…)

Nous avons reçu la déclaration du nouveau ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, qui a parlé de ne pas soutenir les Kurdes en Syrie (…) qui luttent toujours contre l’Etat islamique. Il est regrettable de trouver une telle déclaration d’un ministre suédois (…) pour convaincre la Turquie d’accepter de l’adhésion de la Suède à l’OTAN, car nous comprenons les intérêts du gouvernement et du peuple suédois, mais la protection de ses intérêts ne doit pas se faire au détriment des peuples qui ont lutté et continuent de lutter contre le terrorisme mondial qui menace tout le monde sans exception, alors qu’il faut plus de soutien pour parvenir à une défaite durable du terrorisme. (…) Cela conduit le gouvernement suédois à être un partenaire de la politique turque contre nous, et contre les peuples de la région et le soutien au terrorisme de l’État islamique et de Jabhat al-Nosra.

Nous espérons que le gouvernement suédois ne violera pas ses valeurs et ses traditions politiques démocratiques et préservera ses positions honorables au sein de la communauté internationale (…).» (Via SOHR)

TURQUIE. Marches contre l’utilisation d’armes chimiques attaquées

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Deux manifestations ont été organisées aujourd’hui par le parti politique HDP et les organisations de la société civile à Istanbul et dans la province kurde de Sirnak/Silopi contre l’utilisation d’armes chimiques par la Turquie au Kurdistan irakien. La police et les forces de sécurité turques ont attaqué violemment les deux manifestations et arrêté plusieurs civils.

A Istanbul, la foule a pu marcher à Taksim/Istiklal, après les tentatives de blocage de la police.

La foule s’est rassemblée devant le siège du barreau d’Istanbul pour un rassemblement, qui a été immédiatement encerclé par la police. Les députés HDP Gülistan Kılıç Koçyiğit, Fatma Kurtalan, Sezai Temelli, Tayip Temel et Ayşe Sürücü s’étaient installés dans la rue commerçante d’Istiklal via Mis Sokak et étaient également encerclés par la police. Le politicien du HDP, Sezai Temelli a prononcé un discours très applaudi : « Nous sommes face à un régime qui essaie d’imposer des arrestations et des emprisonnements à tous ceux qui se positionnent contre la guerre. Şebnem Korur Fincancı est l’un d’eux. Elle est illégalement en prison. Pourquoi? Parce qu’elle s’est prononcée en faveur d’une enquête sur les allégations d’utilisation d’armes chimiques. Nous faisons également cette demande. Parce que l’utilisation d’armes chimiques est une violation flagrante et brutale du droit international. Si vous ne protestez pas, vous faites partie du crime. Nous expérimentons tous ensemble à quel point la guerre est dévastatrice. Dénoncer la guerre, c’est dénoncer la pauvreté. C’est pourquoi nous vous disons de faire entendre votre voix où que vous soyez. Si vous avez peur d’élever la voix, vous n’aurez plus que ce qui maintient en vie ce gouvernement lâche : les armes et la violence. »

A Sirnak/Silopi, des milliers de personnes ont organisé dimanche une marche dans la ville de Tilqebin, pour protester contre l’utilisation d’armes chimiques par l’armée turque au Kurdistan du Sud (dans le nord de l’Irak), depuis mi-avril.

La « Marche pour l’humanité » contre l’utilisation d’armes chimiques a été organisée par le Congrès de la société démocratique (DTK), le Mouvement des femmes libres (TJA), le Parti des régions démocratiques (DBP), le Parti démocratique des peuples (HDP), l’Assemblée des mères de la paix, la Fédération des Associations de Solidarité avec les Familles de Prisonniers et de Condamnés (MED TUHAD-FED), l’Association de solidarité des familles des disparus (MEYA-DER), le Centre Culturel de Mésopotamie (MKM), Plate-forme de migration et Mouvement écologique de la Mésopotamie.

Alors que la route menant au poste-frontière de Khabour était fermée par la police et l’armée, la foule s’est rassemblée à différents endroits avant de marcher vers le bâtiment du HDP à Tilqebîn.

Les forces de sécurité turques ont mené des raids à la suite de la manifestation et ont arrêté des dizaines de personnes, dont Aydın Aslan, secrétaire de la branche de Mardin de l’Union des chambres d’ingénieurs et d’architectes (TMMOB), Hoşyar Sarıyıldız, un responsable du HDP pour la province de Mersin, Mustafa Bozan, coprésident de la branche de Mardin du syndicat des enseignants (Eğitim Sen), et Mehmet Emin Özel, représentant de Mardin pour le syndicat des retraités de la fonction publique (BES).

 

Nouveau visage de la terreur djihadiste en Syrie

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SYRIE / ROJAVA – Avec l’arrivée du groupe terroriste HTS (branche syrienne d’Al-Qaïda) dans les localités kurdes d’Afrin et Sere Kaniyê occupées par la Turquie, Ankara tente de discipliner ses propres mercenaires et de se préparer à une invasion majeure, écrit le site ANF.

Dans les zones occupées par la Turquie du nord de la Syrie, un changement orchestré par Ankara dans l’équilibre des pouvoirs entre les groupes de mercenaires est actuellement en cours. Après de violents combats répétés entre des factions individuelles de « l’Armée nationale syrienne » (ANS/SNA) – une milice qui relève de l’État turc – la Turquie semble désormais être complètement dominée par la branche d’al-Qaïda (Hayat Tahrir al-Sham – HTS ) mettre. L’alliance djihadiste a été en grande partie déplacée de sa zone centrale autour d’Idlib vers Afrin, Shehba et même via le territoire de l’État turc vers les zones occupées autour de Serêkaniyê (Ras al-Ain) et Girê Spî (Tall Abyad). Après de brèves escarmouches avec l’ANS à Afrin, leur résistance a été brisée.

Les États du Golfe, le Qatar et la Turquie comme sponsors du terrorisme

Avec le début des manifestations en Syrie, de nombreux groupes armés différents ont émergé. La Turquie en particulier s’est appuyée sur la militarisation et l’escalade en Syrie et a construit à grande échelle la soi-disant «armée syrienne libre» et l’a rendue dépendante d’elle-même. Une autre faction puissante soutenue par la Turquie était le Front Al-Nosra. En Syrie, la milice n’était qu’une émanation du réseau terroriste al-Qaïda et, à l’instar du soi-disant État islamique (EI), bénéficiait du soutien sans réserve de la Turquie et de certains États du Golfe, notamment le Qatar.

Il existe d’innombrables exemples de cela. Le commandant marocain d’Al-Nosra Issam Al-Hana, alias Abou Mansour al-Maghrebi, qui a été arrêté en Irak en 2020, a déclaré aux autorités de sécurité irakiennes que le cheikh Khalid Suleiman de la maison au pouvoir d’al-Thani dirigeait le Front Nosra ou son organisation successeur soutenu avec plus d’un million de dollars par mois. La Turquie et le Qatar considèrent tous deux les Frères musulmans salafistes, qui sont idéologiquement derrière al-Nosra, comme un instrument de politique étrangère et les groupes armés qui lui sont associés comme des outils de leur concept panislamique.

Le soutien de l’Axe Qatar-Turquie à l’Etat islamique est bien connu. La coopération d’Ankara avec l’EI a été documentée d’innombrables fois à travers des transports d’armes non couverts, la contrebande de djihadistes, le commerce du pétrole, etc. Mais la coopération avec l’EI est également claire au Qatar. À l’heure actuelle, par exemple, un procès est en cours aux États-Unis contre « Qatar Charity » et Qatar National Bank pour avoir payé 800 000 dollars américains au « juge » de l’EI Fadhel al-Salim. Indépendamment de cela, laQatar Charity a accueilli la Coupe d’Arabie de la FIFA en 2021 et est également impliquée dans les préparatifs de la Coupe du monde de cette année.

Al-Nosra a suivi l’agenda turc depuis le début

Tout d’abord, un regard sur l’histoire d’al-Nosra dans le nord et l’est de la Syrie : les premières attaques d’al-Nosra ont eu lieu à Alep et Afrin. Les 25 et 26 octobre 2012, al-Nusra a attaqué les districts autonomes de Şêxmeqsûd et Eşrefiye à Alep, tuant 30 Kurdes. Entre le 27 octobre et le 30 octobre 2012, al-Nusra a attaqué la zone autour d’Afrin mais a été repoussé par la résistance des unités d’autodéfense. Même avec les premières attaques contre les quartiers d’Alep et d’Afrin, il est devenu clair qu’al-Nusra suivait un programme turc, combattant principalement la révolution au Rojava et la population kurde.

L’attaque de Serêkaniyê qui a suivi en novembre 2012 devrait le rendre encore plus clair. Al-Nusra, avec des collaborateurs kurdes proches du PDK, a attaqué Serêkaniyê le 8 novembre 2012 depuis le territoire turc (kr. Kanîya Xezalan / tr. Ceylanpınar). Deux autres fronts ont été ouverts depuis Raqqa et Girê Spî. Les mercenaires ont d’abord envahi certains quartiers et banlieues à prédominance arabe de Serêkaniyê. Ils se sont présentés comme des révolutionnaires contre le régime d’Assad et ont annoncé qu’ils voulaient former une alliance contre le régime. L’attaque contre les parties kurdes de la ville a suivi le 19 novembre. Le maire de Serêkaniyê, Abid Xelîl, a été assassiné et l’église a été transformée en quartier général des djihadistes. Les défenseurs : à l’intérieur de Serêkaniyê ont été coupés de l’approvisionnement et réduits à quelques rues. Une âpre lutte s’ensuivit, de maison en maison. Les djihadistes et leurs collaborateurs issus de l’environnement de la Coalition nationale (ETILAF) et du PDK ont été chassés de Serêkaniyê par la population piégée et les petites unités des YPG et YPJ et ont finalement dû se retirer dans les quartiers arabes de la ville.

Cependant, ce n’était pas la fin. En janvier 2013, il y a eu une nouvelle vague d’attaques contre les quartiers kurdes et une bataille de 15 jours pour la ville. Une alliance de vingt groupes de mercenaires dirigés par al-Nosra a attaqué Serêkaniyê. Les YPG et YPJ ont repoussé l’attaque et chassé les mercenaires de la ville. Après leur expulsion, les djihadistes ont fui vers la Turquie et vers Girê Spî. Des documents ont été sécurisés à Serêkaniyê, ce qui prouve le lien étroit avec l’État turc. La frontière turque, auparavant ouverte aux djihadistes et aux mercenaires, qui traversait pratiquement la Serêkaniyê, a été barricadée après la libération de la région par l’armée turque et un embargo massif a été imposé.

Massacre pour venger la libération de Serêkaniyê

Les assaillants ont été poussés de plus en plus vers l’ouest et se sont vengés de la population alors qu’elle se retirait. Un tel massacre a été perpétré par les soi-disant FSA, al-Nosra et des collaborateurs kurdes le 27 juillet 2013 dans les villes à prédominance kurde de Til Eran (Tell Aran) et Til Hasil (Tell Hasil) dans le nord d’Alep en Syrie. Au début du bain de sang, des annonces par haut-parleur ont retenti dans les mosquées locales déclarant que les attaques contre la population kurde et l’enlèvement de femmes kurdes étaient religieusement justifiés. Ensuite, les djihadistes, accompagnés de collaborateurs, sont allés de maison en maison à la recherche d’ « Apoïstes [Des sympathisants ou membres du PKK appelés parfois Apoïstes en allusion à Abdullah Ocalan]», qui ont ensuite été assassinés. Le 29 juillet 2013, plus de 70 civils ont été tués et des centaines enlevés. Au fil du temps, les attaques se sont propagées à d’autres régions du nord de la Syrie. Lors du massacre, trois otages kurdes ont été brûlés vifs, des scènes du crime ont été partagées par al-Nusra sur les réseaux sociaux. Un grand nombre de personnes enlevées à Til Eran et Til Hasil ont « disparu » . À ce jour, 25 des morts n’ont pas été identifiés.

Coopération entre al-Nosra et l’EI à Serêkaniyê

Même si al-Nusra et ce qui était alors connu sous le nom de DAECH se disputaient à plusieurs reprises la suprématie, ils étaient unis dans leurs objectifs et ont coopéré sur de nombreux points. Pendant l’occupation par cette coalition de djihadistes et leurs collaborateurs à Serêkaniyê, un régime terroriste conjoint d’al-Nosra et de l’Etat islamique (DAECH / ISIS) a prévalu. En témoignent des dossiers saisis dans un bâtiment utilisé comme tribunal, sur lequel les sceaux d’al-Nosra et de l’Etat islamique se trouvent côte à côte. Des témoins contemporains ont raconté à ANF l’application brutale des règles des groupes terroristes salafistes. Par exemple, dans la Serêkaniyê occupée, les femmes se faisaient couper les doigts si on les voyait fumer en public.

En plus du règne conjoint de la terreur à Serêkaniyê, il y avait aussi une grande zone grise entre DAECH et al-Nosra. Ainsi, al-Nosra a également formé un important réservoir de combattants pour l’EI et l’EI. Al-Nusra s’est retiré de nombreuses régions et les a remises à l’EI. Al-Nusra était concentré à Idlib et dans les régions au nord d’Alep. Après la défaite militaire de l’EI, Idleb est devenue une retraite importante pour le niveau de commandement de la milice terroriste. Le soi-disant calife de l’EI al-Baghdadi et ses successeurs ont trouvé refuge à Idlib et ont pu organiser et coordonner la terreur à partir de là. Des attaques et des attaques majeures de l’EI, comme celle de janvier 2022 contre la prison de Sine à Hesekê, ont été planifiées et mises en œuvre depuis les zones occupées par la Turquie.

Tentatives de blanchir al-Nosra

Al-Nusra a été inscrit sur les listes terroristes internationales en 2012. Lorsque le vent a tourné et après la victoire sur l’EI à Kobanê, il était prévisible que le rapport de force n’évoluerait pas en faveur des djihadistes, du moins à court terme, al-Nosra a renoncé à al-Qaïda et a pris le nom en juillet 28, 2016 Liwa Fatah al-Sham. Cependant, ce terme impropre était trop évident. Le groupe a continué à être coté à l’international mais a continué à bénéficier d’un fort soutien de la Turquie. Afin de se présenter encore plus fortement comme une agence d’application de la loi, al-Nusra s’est renommé Hayat Tahrir al-Sham (HTS) le 28 janvier 2017, formant ainsi une alliance de groupes de mercenaires djihadistes qui était de facto sous le contrôle d’al-Nusra. Pendant ce temps, un certain nombre d’autres groupes avaient rejoint HTS dans les zones centrales et environnantes d’Idlib. HTS a été ajouté aux listes internationales de terroristes le 11 mars 2017, mais cela n’a pas eu pour effet de freiner le soutien international au groupe. Alors que HTS est poursuivi en tant qu’organisation terroriste dans des pays comme l’Allemagne, les ressources de la Turquie, du Qatar, de l’Arabie saoudite et des pays occidentaux continuent d’affluer vers le groupe, qui cogère un protectorat à Idlib avec l’armée turque. Les forces d’occupation turques et al-Nosra y travaillent main dans la main. Les frontières sont sous le contrôle de HTS et toute aide à Idlib est sous le contrôle de HTS/al-Nusra. Il a été placé sur les listes terroristes internationales en mars 2017, mais cela n’a pas nui au soutien international pour le groupe. Alors que HTS est poursuivi en tant qu’organisation terroriste dans des pays comme l’Allemagne, les ressources de la Turquie, du Qatar, de l’Arabie saoudite et des pays occidentaux continuent d’affluer vers le groupe, qui cogère un protectorat à Idlib avec l’armée turque. Les forces d’occupation turques et al-Nosra y travaillent main dans la main. Les frontières sont sous le contrôle de HTS et toute aide à Idlib est sous le contrôle de HTS/al-Nusra.

Le transfert de HTS à Afrin

Comme on peut déjà le voir dans le développement historique d’al-Nusra, l’organisation et tous les groupes qui lui ont succédé ont principalement servi à combattre la révolution du Rojava et à détruire l’établissement d’une structure démocratique-confédérale à la frontière avec l’État turc. En conséquence, l’Etat turc est prêt à toutes les concessions. La région d’Idlib est avant tout une monnaie d’échange pour la Turquie pour faire pression diplomatiquement sur le régime et donc sur la Russie et l’Iran, et ainsi faire passer une éventuelle attaque contre le Rojava. Ce jeu diplomatique avait déjà réussi avec l’invasion d’Afrin : la Turquie avait reçu le feu vert de la Russie pour occuper Afrin en 2018, puisqu’une partie de la région d’Idlib avait été remise au régime syrien et que le gouvernement Erdogan avait promis prendre des mesures contre HTS dans la région. À la veille de l’invasion, HTS a remis au régime l’aérodrome stratégiquement important de Zuhur à Idlib. Dans le même temps, la Turquie a assuré la relocalisation des djihadistes et de leurs familles de la Ghouta assiégée près de Damas vers les zones qu’elle occupait. Beaucoup de ces djihadistes et leurs familles ont été utilisés comme colons après la prise d’Afrin. En conséquence, malgré les promesses du contraire, la Russie a retiré ses troupes d’Afrin et a donné le feu vert à l’invasion. HTS a participé à l’invasion d’Afrin, mais est également resté à Idlib, ce qui a provoqué la colère entre la Turquie et la Russie. Un scénario similaire semble maintenant se jouer avec le transfert des troupes du HTS d’Idlib vers le nord et l’est de la Syrie. À la veille de l’invasion, HTS a remis au régime l’aérodrome stratégiquement important de Zuhur à Idlib. Dans le même temps, la Turquie a assuré la relocalisation des djihadistes et de leurs familles de la Ghouta assiégée près de Damas vers les zones qu’elle occupait. Beaucoup de ces djihadistes et leurs familles ont été utilisés comme colons après la prise d’Afrin. En conséquence, malgré les promesses du contraire, la Russie a retiré ses troupes d’Afrin et a donné le feu vert à l’invasion. HTS a participé à l’invasion d’Afrin, mais est également resté à Idlib, ce qui a provoqué la colère entre la Turquie et la Russie. Un scénario similaire semble maintenant se jouer avec le transfert des troupes du HTS d’Idlib vers le nord et l’est de la Syrie. À la veille de l’invasion, HTS a remis au régime l’aérodrome stratégiquement important de Zuhur à Idlib. Dans le même temps, la Turquie a assuré la relocalisation des djihadistes et de leurs familles de la Ghouta assiégée près de Damas vers les zones qu’elle occupait. Beaucoup de ces djihadistes et leurs familles ont été utilisés comme colons après la prise d’Afrin. En conséquence, malgré les promesses du contraire, la Russie a retiré ses troupes d’Afrin et a donné le feu vert à l’invasion. HTS a participé à l’invasion d’Afrin, mais est également resté à Idlib, ce qui a provoqué la colère entre la Turquie et la Russie. Un scénario similaire semble maintenant se jouer avec le transfert des troupes du HTS d’Idlib vers le nord et l’est de la Syrie.

Relocalisation de HTS basée sur la diplomatie entre Ankara et Damas

En mai 2022, les forces d’occupation turques ont recommencé à déplacer des combattants du HTS d’Idlib vers Afrin. Ces transferts de troupes sont le résultat d’une rencontre entre la direction du HTS et des responsables de l’État turc à Idlib-Sarmada. Les deux parties avaient convenu de déplacer les mercenaires du HTS vers les lignes de front au nord et à l’est d’Alep et de faciliter leurs déplacements dans les territoires occupés d’Afrin, al-Bab et Cerablus. La zone contrôlée par HTS s’étend désormais jusqu’aux lignes de front devant la ville autonome de Minbić. Les djihadistes se sont également implantés dans les régions de Girê Spî, Azaz, al-Bab et Cerablus. Apparemment, une « ceinture noire » est à créer. Cependant, le transfert ne sert pas seulement à la préparation diplomatique d’une attaque contre le Rojava.

Les groupes de mercenaires de Turquie

L’État turc lui-même a créé un certain nombre de groupes de mercenaires pour son attaque contre le Rojava. Ces groupes ont été utilisés pour attaquer Afrin, Girê Spî et Serêkaniyê. Les groupes de mercenaires ont été regroupés sous l’égide de la soi-disant Armée nationale syrienne (SNA) en octobre 2019.

La SNA compterait actuellement plus de 80 000 combattants. Elle est responsable des crimes les plus graves. Le 12 octobre 2019, la milice SNA Ahrar al-Sharqiya a torturé et assassiné la militante kurde des droits des femmes et politicienne Hevrîn Xelef dans la rue et a diffusé la vidéo de l’atrocité sur les réseaux sociaux à la manière de l’EI. Les assassins de Xelef ont été applaudis pour cela dans les médias d’État turcs. En plus du financement de la Turquie et du Qatar, les mercenaires s’enrichissent grâce aux enlèvements et à l’extorsion de rançons.

Bien qu’un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme publié en septembre 2020 accuse le SNA, entre autres, de torture, d’enlèvement, de viol, de pillage et de destruction de sites du patrimoine mondial, les groupes membres de cette alliance sont également soutenus sporadiquement par Israël, les États-Unis et l’Arabie saoudite. C’est notamment le cas du soutien tactique au Jabhat al-Watani (« Front de libération nationale ») dans le but de trouver certains équilibres et de déployer les salafistes contre Damas et l’Iran.

En termes de personnel, le SNA se compose principalement d’anciens combattants d’Al-Nusra et de nombreux anciens djihadistes de l’EI. Une partie du HTS est allée directement dans le SNA : En 2019, Jabhat al-Watani a quitté le HTS et a rejoint le SNA directement avec des dizaines de milliers de combattants. En particulier, certains anciens cadres de haut rang de l’EI servent également au niveau du commandement.

ETILAF comme homme de paille entre la Turquie et l’ANS

Selon le gouvernement fédéral, l’ANS est sous le commandement de la coalition nationale ETILAF ou du « gouvernement de transition syrien » issu de l’ETILAF (presse du Bundestag 19/120). ETILAF a non seulement un siège à Istanbul, mais aussi à Berlin, qui a même été financé par le gouvernement fédéral. Elle est en contact personnel étroit avec des projets qui avaient également été financés par le gouvernement fédéral jusque-là, comme l’EZKS (Centre européen d’études kurdes) et le portail d’information affilié Kurdwatch, qui ont systématiquement publié de fausses informations pour légitimer les attaques turques et djihadistes comme tant que le gouvernement fédéral le finançait, il dispersait les régions autonomes du nord et de l’est de la Syrie.

Conflits avec les mercenaires de l’ANS et rôle du HTS

Au cours des derniers mois, il y a eu des tentatives de rapprochement entre la Turquie et Damas. Même un renouvellement de l’accord d’Adana était le discours. Dans ce contexte, le sentiment d’être trahi et vendu s’est répandu parmi les mercenaires turcs. La plupart des mercenaires de ces groupes figurent sur les listes de personnes recherchées par le gouvernement à Damas. S’il y a un accord entre Ankara et Damas, alors beaucoup de ces mercenaires risquent l’extradition, donc avec le rapprochement entre Ankara et Damas, le mécontentement et la peur ont grandi parmi les mercenaires. Ils ont peur de perdre les territoires occupés et avec eux leur base. En particulier, la troisième brigade (al-Azim) et en son sein Jabhat al-Shamiya et Jaish al-Islam se voient menacés par les développements. Dans ce contexte, il y a eu plusieurs soulèvements et affrontements. La Turquie était menacée de perdre le contrôle de ses propres soldats en maraude.

HTS en tant que « puissance de régulation » de la Turquie.

En réponse, l’agence de renseignement turque (MIT) a commencé à discipliner les groupes. Cela peut également avoir été une raison de l’invasion de HTS avec Furqat al-Hamzat et Suleyman Shah à Afrin, Cerablus et Bab. De cette manière, les éventuels facteurs perturbateurs pour la politique turque axée sur les intérêts devraient être éliminés et HTS utilisé comme force de régulation. Les ailes de la troisième brigade en particulier devaient être eclippées de cette manière. Celui-ci avait massivement gagné en confiance en soi par rapport au MIT, car il était capable de contrôler le trafic frontalier et avait donc une grande puissance économique et militaire.

ANF

Documentaire « Kobanê: Se lever » Vie des jeunes en temps de guerre

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Le documentaire Kobane: To Stand Up (« Kobanê : Se lever ») de Ferran Domènech Tona a été projeté au Festival du film kurde de Hambourg. Le journaliste catalan a vécu deux ans au Rojava et avec sa caméra, il s’est immergé dans de la vie des jeunes en temps de guerre.

Avec le début de la révolution du Rojava, le nord et l’est de la Syrie ont connu de nombreux changements sociaux. Une nouvelle génération grandit depuis maintenant dix ans dans un modèle politique féministe, basé sur l’écologie sociale et la démocratie radicale.

L’équipe du film dirigée par Ferran Domènech Tona fait face à une réalité différente dans la ville de Kobanê. Certains accueillent avec enthousiasme ces changements sociaux, tandis que d’autres envisagent de partir en Europe. À partir des récits de vie des deux résidents : Zîlan et Hisên, l’équipe plonge dans la réalité de certains jeunes pour comprendre de quoi ils ont peur et quels sont leurs objectifs. Le film montre la ville de Kobanê, où se sont déroulés la guerre contre l’État islamique et les massacres de civils. Il essaie de comprendre comment les femmes luttent contre l’autorité des hommes et comment elles travaillent pour vaincre le patriarcat dans la société.

« Kobanê : To Stand Up«  est un film qui explique la situation au Rojava et à Kobanê de manière simple et compréhensible. Les protagonistes racontent de manière très obsédante à quels problèmes et soucis ils sont confrontés, comment ils tentent de surmonter la douleur de la guerre. Le film a été projeté dimanche au Festival du film kurde de Hambourg . ANF ​​a pu s’entretenir avec Ferran Domènech Tona en marge de l’événement.

Vous avez passé deux ans à voyager en tant que journaliste au Rojava. Qu’y avez-vous trouvé ?

Je suis allé au Rojava en tant que pigiste en 2019 pendant la guerre de Serêkaniyê. J’ai écrit et collaboré avec divers journaux. Petit à petit j’ai commencé à comprendre la réalité des gens de Kobanê, les gens qui nous entourent, les amis. Ils avaient tous des histoires si puissantes qu’il fallait juste qu’elles sortent. C’était très intéressant pour moi de voir comment les gens s’organisent malgré les bombardements, même s’ils sont attaqués tous les jours. Ils ne perdent pas le moral et le courage, ils essaient toujours de s’organiser, d’améliorer la situation difficile. Ils résistent et développent de la résilience. En Europe, de plus petites choses nous feraient probablement dérailler. Mais les gens du Rojava n’ont pas cette mentalité. Votre devise est plutôt : Nous devons travailler pour changer la situation.

Il n’était même pas prévu de faire un documentaire. Mais à un moment donné, nous avons réalisé que nous avions un très bon matériel. Nous avons monté quelques séquences, comme le 8 mars, la journée internationale de la femme ou Newroz [nouvel-an kurde]. (…) C’est ainsi qu’est venue l’idée de partager cette réalité avec d’autres personnes. Il s’agissait plutôt de gens en Catalogne. Nous ne pensions à rien de plus grand à l’époque. Nous avons été très surpris que ce documentaire soit diffusé dans de nombreux endroits à travers le monde, par exemple en Inde, en Colombie ou ici en Allemagne.

Où étais-tu au Rojava ?

Principalement à Qamişlo et Kobanê.

Quelle était l’idée de ce film ?

Quand nous étions à Kobanê, nous avons vu la beauté de cette révolution. Pas la ville elle-même, il y a beaucoup de ruines. Mais Kobanê est en plein essor et nous voulions le montrer. En même temps, nous voulions expliquer le contexte de manière simple et compréhensible à des personnes qui ne sont jamais allées au Kurdistan. Il était important pour nous de ne pas mettre la guerre ou les aspects militaires au premier plan, comme c’est souvent le cas. Il nous importait plutôt de présenter les aspects sociaux – comment vit la société et comment elle gère les difficultés. Les jeunes, souvent oubliés, nous tenaient particulièrement à cœur. Vous étiez très jeune au moment de la guerre et vous avez grandi dans un environnement qui offre des conditions très difficiles. Vous avez encore toute la vie devant vous. C’est ce que nous voulions partager.

Le projet au Rojava vous a-t-il ouvert des espaces qui pourraient aussi être intéressants pour la Catalogne ?

Oui, en tout cas. Nos camarades femmes ont été très impressionnées par l’autonomie du mouvement des femmes là-bas. Il n’y avait rien de tel en Catalogne auparavant. Nous avons également trouvé le système de double leadership très remarquable, ce qui peut être très utile. La décentralisation des décisions, c’est-à-dire ne pas concentrer le pouvoir en un seul lieu, en un seul conseil ou auprès d’une seule personne, mais promouvoir le domaine de l’égalité comme principe fondamental de la démocratie, rend les sociétés plus saines et plus fortes.

Quelle est la situation actuelle en Catalogne ?

Le mouvement de solidarité avec le Kurdistan y est certainement apparu plus tardivement qu’ailleurs. Fondamentalement, il a ses racines dans la lutte pour Kobanê. Mais maintenant, ce mouvement se développe très fortement.

En ce qui concerne la question catalane, il faut dire que les partis politiques sont très divisés. Le plus important d’entre eux est la négociation avec l’État espagnol. Une sorte de dialogue s’instaure, mais sans aucune solution. L’État espagnol ne reconnaîtra jamais aucune forme d’autonomie. Il y a encore des gens en prison pour avoir chanté des chansons sur la cause catalane. L’un d’eux est Pablo Hasél [rappeur, auteur-compositeur et militant politique. Ses chansons, qui, selon les forces de l’ordre, soutiennent entre autres des organisations terroristes, ont donné lieu à de multiples poursuites par la justice espagnole. Son arrestation en février 2021 a entraîné des manifestations de masse dans plusieurs villes espagnoles]. Carles Puigdemont est toujours en exil en Belgique. La situation est bloquée. Le mouvement indépendantiste fait son chemin, mais les mesures que l’État espagnol prend pour nous arracher l’autonomie sont beaucoup plus importantes. C’est pourquoi nous n’accordons pas beaucoup d’importance à ce dialogue.

La langue catalane est-elle autorisée ?

Le catalan est autorisé pour le moment, mais (…) chaque jour, la langue espagnole prend plus de place, dans les écoles par exemple. La plupart des gens parlent couramment le catalan, mais le problème est que la culture et la pratique de la culture et de la langue ne sont pas encouragées. Les films et séries catalans sont pratiquement inexistants et c’est pourquoi les jeunes grandissent en dehors de leur langue maternelle. On parle beaucoup l’espagnol dans les écoles et surtout à Barcelone, alors que le catalan domine chez nous, surtout à la campagne. La langue y est plus ancrée qu’à Barcelone, par exemple.

Ferran Domènech Tona est né à Vic (Barcelone). Il est le fondateur de la coopérative de journalistes Directa. Lors de son séjour dans le nord de la Syrie, il a rendu compte du conflit syrien pour Directa et le Rojava Information Center, un portail d’information indépendant basé à Qamishlo. Au cours de ce travail, il prend conscience du vécu de la population kurde et réalise son premier film documentaire. Il a également travaillé avec la commune cinématographique du Rojava.

ANF

IRAN. Les Kurdes manifestent à Marivan contre le meurtre de Nasrin Qasemi

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IRAN / ROJHILAT – La nuit dernière, Nasrin Qasemi, une jeune femme kurde tuée par les forces du régime iranien à Téhéran, a été enterrée dans sa ville natale de Marivan, sous le blocus militaire.

Ce matin, la population de Marivan (Merîwan) manifeste contre le régime sanguinaire iranien qui massacre les manifestants pacifiques impunément. Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants, blessant au moins 35 personnes.

Les manifestants ont attaqué le bureau de Shiva Qasemi, qui est le représentant des villes de Sarvabad et de Marivan au parlement iranien.

Depuis le début des manifestations provoquées par le meurtre de Jina Mahsa Amini, dans les villes kurdes d’Iran, 60 civils, dont 6 femmes et 11 enfants, ont été tués tandis que plus de 4 000 civils, dont de nombreux activistes ont été détenus.

 

Deuxième Conférence internationale des femmes à Berlin

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BERLIN – Depuis hier, plus de 700 femmes assistent à la deuxième conférence internationale des femmes organisée par « Women weaving the future », réseau international de solidarité féminine initié par les femmes kurdes.

« Notre révolution: construire une vie libre »

La deuxième conférence internationale des femmes organisée par Women Weaving the Future Network s’intitule « Notre révolution : construire une vie libre » et se tient à Berlin ces 5 et 6 novembre.

La 2e Conférence mondiale internationale sur les femmes a débuté hier à Berlin. Environ 700 femmes venues des quatre coins du monde participent à ce rassemblement organisé par des organisation féministes.

La conférence a commencé par un examen approfondi de la Troisième Guerre mondiale ainsi que de la résistance contre celle-ci. Plus précisément, il s’agissait de la lutte contre le patriarcat capitaliste hautement armé. Meghan Bodette, membre du Kurdish Peace Institute a animé et posé les questions suivantes à la première session : Que peut faire la lutte révolutionnaire de libération des femmes et des autres genres opprimés en cette ère de pandémies, de guerres, d’accaparements violents de terres et de crises écologiques ? Le patriarcat capitaliste oppressif continue sa guerre contre les femmes et tous les autres genres opprimés, développant des méthodes et des stratégies toujours nouvelles pour briser la résistance des femmes et essayant de cacher toutes les contradictions du système.

Dans la première partie de la table ronde, Nilüfer Koç, membre du Congrès national du Kurdistan (KNK), et Mariam Rawi de l’Association révolutionnaire des femmes d’Afghanistan (RAWA) ont évoqué la violence de l’État contre la société ainsi que les femmes et les moyens d’oppression – masculinité dominante.

« C’est le bon moment pour façonner l’avenir »

Koç a souligné que « c’était exactement le bon moment pour parler de la façon dont nous, les femmes, devrions façonner l’avenir. « Après tout, ce qui se passe autour de nous en ce moment n’est rien de moins que la Troisième Guerre mondiale – même les États-Unis, l’OTAN, etc. sont d’accord là-dessus. Mais en tant que femmes, nous ne devons pas commettre l’erreur de ne penser à la guerre qu’en termes militaires. Il y a une guerre qui ne se nomme pas comme telle : depuis le début du patriarcat, le féminicide est une guerre et une partie inhérente du capitalisme. Les guerres militaires ne sont que des masques pour masquer les relations et les origines des problèmes. C’est pourquoi il est si nécessaire de trouver des alternatives dans ce siècle. En tant que femmes, nous avons besoin de notre propre idéologie – celle de la libération des femmes », a déclaré Koç et a appelé à un engagement avec les mouvements de femmes qui luttent activement pour la paix.

Koç a ensuite évoqué les crises actuelles, les revendications hégémoniques des États et les guerres et la concurrence qui en résultent. Elle a mentionné la collaboration à ce stade pour détruire les alternatives, comme dans la lutte contre le mouvement de libération kurde et les attaques contre le Kurdistan. « En ce moment, les opprimés ont la possibilité de contredire et de résister. En Iran, cela est actuellement visible à nouveau. Derrière le slogan « Jin, Jiyan, Azadî » (Femme, Vie, Liberté) se cache une lutte de plusieurs décennies qui montre : si nous sommes organisés, nous pouvons gagner des batailles. Au Kurdistan, on montre que c’est possible. Il est temps que nous, en tant que sœurs, assumions la responsabilité de l’avenir. Femme, Vie, Liberté ! C’est comme ça qu’on va gagner. »

« Les femmes prouvent qu’elles écrivent l’histoire de la révolution »

Mariam Rawi a ensuite parlé de l’Afghanistan comme d’un endroit où règnent actuellement les fascistes religieux les plus brutaux. Elle a décrit de manière impressionnante la tragédie qui se déroule sous cette mentalité fondamentaliste islamiste. « C’est une force dirigée contre les femmes. Les atrocités et la souffrance des femmes sont à l’ordre du jour sous ce régime. Les femmes ne sont pas reconnues comme des êtres humains, mais sont réduites à des machines à procréer » , a-t-elle déclaré.

Cependant, Rawi a également souligné que les Talibans n’étaient pas seuls, mais liés aux institutions des États capitalistes, comme la CIA. Elle a donné un bref aperçu de l’historique de cette coopération en déclarant que : « Par exemple, les « droits des femmes » ont été utilisés pour légitimer l’intervention après 2001, mais même si aujourd’hui on parle de son échec, en fait tout s’est déroulé selon le plan impérialiste. Aujourd’hui, le pays est au bord de l’effondrement, pourtant les gouvernements occidentaux entretiennent des relations avec les talibans : les intérêts stratégiques sont bien plus importants que le sort des femmes et des hommes afghans.

Mais, les gens ont aussi appris. Les valeurs ne peuvent être défendues que par les opprimés eux-mêmes – et alors elles ne seront plus enlevées. Elle a détaillé le travail de RAWA : depuis plus de 40 ans, ils sensibilisent aux injustices et organisent clandestinement les femmes. Pour leur travail, l’organisation a récemment reçu le prix Sakine Cansiz. « Nous en étions très heureuses. »

Rawi a conclu en disant : « Nous espérons que le réseau de solidarité deviendra de plus en plus fort. Nous jurons par le sang des femmes qui luttent de poursuivre leur chemin. Les femmes prouvent qu’elles écrivent l’histoire de la révolution. »

Ecocide : vaincre la domination, la dépossession, l’oppression

La deuxième partie de la matinée était consacrée à la destruction de la nature et s’intitulait « Écocide : vaincre la domination, la dépossession, l’oppression : la subordination et la colonisation de la nature et l’appropriation et l’exploitation impitoyables des ressources ». Ici, Lolita Chavez de Feministas Abya Yala du Guatemala et Ariel Salleh, sociologue et écoféministe australienne ont pris la parole.

D’Abya Yala au Kurdistan

Chavez a commencé son discours en allumant un feu et a prononcé des mots de gratitude pour la terre, le cosmos : « C’est notre feu, notre feu féministe, d’Abya Yala au Kurdistan. » Elle s’est positionnée contre la guerre au Kurdistan et l’utilisation d’armes chimiques, déclarant qu’elles étaient des défenseures de la vie.

Elle a raconté l’occupation des territoires indigènes, l’exploitation et la violence des réseaux criminels et des structures terrorisantes. Elle a souligné que ceux-ci étaient également financés par l’Europe et ses institutions : « Nous sommes là, vous disant dans vos yeux : vous en faites partie. » Elle a parlé de la guerre que leur faisaient les entreprises extractivistes parce qu’elles tenaient contre elles leurs mondes, des alternatives possibles sur leurs territoires.

« Arrêtez les sociétés transnationales là où elles sont nées »

Chavez a également dénoncé le féminicide et appelé à la justice. En tant que féministes d’Abya Yala, a-t-elle dit, elles travailleraient ensemble, tissant autonomie et autodétermination, mais partageant également leur sagesse. « Nous n’avons pas honte quand ils disent que nous sommes des sorcières. Nous soutenons notre spiritualité. Nous sommes contre l’idéologie parce que dans nos territoires, nous décidons. »

Chavez a terminé son discours par deux appels. La première, est qu’il n’y a plus de temps pour retarder ce projet important : « Formons ces réseaux féministes et tissons le féminisme par en bas ! Arrêtez les sociétés transnationales là où elles sont nées ! Les sociétés extractivistes sont la mauvaise réponse au réchauffement climatique. Et nous les arrêterons ! »

Surmonter la pensée dualiste

Ariel Salleh a commencé sa présentation en abordant la révolution du Rojava, la qualifiant d’écoféministe. Elle a souligné que le féminisme et l’écologie dénotent une lutte commune et sont étroitement liés. Elle a appelé à lutter contre la perpétuation des dualismes construits et des liens dissociatifs associés. « La pensée dualiste créée, par exemple entre les êtres humains et la nature et liée à celle de l’homme et de la femme, non seulement limite nos possibilités, mais entraîne également des conséquences négatives, par exemple en décrivant un côté comme inférieur ou en ouvrant les portes au colonialisme. L’humanité, la raison, la production sont diamétralement opposées à la nature, le chaos, la reproduction et les dominent. Cette hiérarchie est institutionnalisée dans le patriarcat. Il faut beaucoup d’énergie pour maintenir la domination masculine, ce qui signifie l’aliénation de la vie elle-même. »

« Rendre visible le travail invisible »

Concluant la première session, la troisième partie s’est concentrée sur « Rendre visible le travail invisible : la survie du système repose sur le travail mauvais et non rémunéré des femmes ». Cela a abordé la question : comment pouvons-nous fonder notre lutte de classe sur le principe de la libération des femmes pour combattre les fondements de l’exploitation capitaliste ? Les femmes dans les luttes de classe ont développé une vision selon laquelle la hiérarchie de classe et l’État sont construits sur l’exploitation du corps et des services des femmes. Dans les conditions capitalistes actuelles, le travail des femmes est encore plus exploité et rendu encore plus invisible. »

Abolir le système, pas l’être humain

Geneviève Vaughan, une militante italo-américaine pour la paix, féministe et philanthrope, a clairement indiqué dans sa conférence que l’économie capitaliste des derniers siècles doit être fondamentalement abolie. Vaughan a déclaré que : « Pour pousser à un changement radical du système économique, il faudrait comprendre le travail non rémunéré comme la norme du système et le travail rémunéré comme sa déviation. Ce n’est qu’alors que nous pourrons voir comment le corps des femmes est exploité dans le patriarcat capitaliste. Les humains sont la seule espèce qui ne peut pas subvenir à ses besoins, mais ne reste en vie qu’en prenant soin les uns des autres. Le don maternel, dit-elle, est invisible dans l’économie capitaliste. Ce don comprend la création de la vie et des soins.

La misogynie a historiquement tenu les femmes à l’écart de la science et cela a jeté les bases pour toujours développer des modèles qui auraient des vides dans leur analyse. Nous devons réaliser que nous ne voulons pas que le système survive, nous voulons que notre espèce humaine survive. Et notre espèce est composée d’humains, qui ne sont ni Homo Economicus, c’est-à-dire orientés vers le profit, ni Homo Sapiens, c’est-à-dire savants, car nous ne savons pas qui nous sommes. L’être humain est un homo Donando, un être humain qui donne. »

La vraie sécurité ne vient pas du patriarcat capitaliste

Azadî signifie liberté dans de nombreuses langues. Avec ces mots, Kavita Krishnan, militante féministe de All India Progressive Women’s Association, a commencé sa contribution. Elle a précisé que dans le patriarcat, le mot sécurité est utilisé comme un code pour le contrôle et l’exploitation des femmes. Pour illustrer cette situation dans le système, Krishnan a donné divers exemples de l’Inde et de la Chine pour illustrer ce changement de termes en tant que stratégie pour opprimer les femmes. Dans un exemple, elle a évoqué la situation des jeunes femmes qui sont recrutées pour travailler dans les usines des entreprises multinationales. Les gérants promettent aux familles que leurs filles travailleront en toute sécurité, alors que leur salaire n’est payé qu’au bout de trois ans. Même leurs téléphones portables leur sont en partie confisqués. Krishnan a demandé quel type de sécurité est réellement en jeu: « La sécurité qui devrait être en jeu, est celle qui devrait offrir une protection contre les employeurs. L’employeur devient cependant un allié de la famille en restreignant de facto la liberté des femmes et en les empêchant de nouer des relations avec des hommes en dehors de leur caste, de s’organiser, etc. »

Krishnan a souligné combien il est important que la solidarité féministe critique les régimes prétendument anti-impérialistes, ajoutant que « Nous ne devons pas fermer les yeux simplement parce que des régimes prétendent être anti-américains. Les mêmes régimes comprennent les luttes LGBT et le féminisme comme des valeurs occidentales contre lesquelles il faut lutter. »

La première session s’est achevée par une session de questions-réponses suivie d’un concert de la musicienne Yalda Abbasi.

Voici le programme de la deuxième journée de la Conférence internationale des femmes:

 

Devenir—La vie désirée ne viendra pas par des miracles mais par la révolution

  1. Surmonter la fragmentation créée par la mentalité patriarcale : classe, nationalisme, religionisme
  2. Le féminisme – la rébellion de la plus ancienne colonie et ce qu’il y a au-delà
  3. Sociologie de la Liberté et Jineolojî

Notre vision : Construire une vie libre

  1. Comment vivre, quoi faire et par où commencer
  2. Organiser!
  3. Défendre la vie : non à la guerre, oui à l’autodéfense

Trouver notre chemin

Jin, Jîyan, Azadî : Pourquoi une organisation féminine supranationale ? Quelle est la proposition pour un confédéralisme démocratique mondial de la femme ?

ANF

IRAN. Les mollahs continuent à massacrer les Baloutches

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IRAN / SISTAN-BALOUTCHISTAN – Lors des protestations hebdomadaires du vendredi 4 novembre à Khach, dans la province de Zahedan, les forces de sécurité iraniennes ont commis un nouveau bain de sang en tuant au moins 16 civils baloutches, dont des enfants, et blessant au moins 60 manifestants.

Le 30 septembre dernier, les forces de sécurité iraniennes ont commis un bain de sang à Zahedan, capitale du Sistan-Baloutchistan secoué par des protestations anti-régime depuis deux semaines. (Comme les Kurdes, les Baloutches sont discriminés et réprimés par les mollahs à cause de leurs origines ethniques et à cause de leur religion Islam sunnite vs l’Islam chiite des mollahs iraniens.)

 

Un activiste a fait la chronologie du dernier vendredi sanglant au Sistan-Baloutchistan, mettant en garde contre de nouveaux massacres de Baloutches à venir dans la région.

Ali Ostad a écrit sur Twitter:

« Vers midi vendredi, les gens ont commencé à manifester pacifiquement en se dirigeant vers le bâtiment du gouvernorat[de Kach]. Des slogans visaient le guide suprême, etc.

Les forces stationnées au sommet de l’immeuble de bureaux ont commencé à tirer vers la foule, tuant et blessant plusieurs personnes.

Certains manifestants ont commencé à forcer la porte d’entrée pour entrer. Après avoir défoncé la porte, les manifestants ont attaqué les véhicules à l’intérieur et les ont incendiés. La tension est montée et (…) il y a eu un bain de sang. Plusieurs [manifestants] ont été abattus. Les gens ont essayé d’amener les blessés à l’hôpital. Beaucoup n’ont tout simplement pas survécu, et des enfants parmi eux.

Dans ces zones, les gens possèdent des armes, mais pas une seule balle n’a été tirée par les manifestants.

La République islamique traite les habitants du Sistan et du Baloutchistan comme des animaux. Parce qu’ils sont pauvres et sans voix mais surtout parce qu’ils sont sunnites et non chiites.

Le danger est que vendredi prochain, les protestations [au Sistan-Baloutchistan] deviennent violentes de la part des manifestants également. »

 

FRANCE. Des syndicats de journalistes condamnent la détention des journalistes kurdes en Turquie

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PARIS – L’Union Syndicale Solidaires et le Syndicat National des Journalistes (SNJ) ont publié un communiqué commun pour condamner la détention des journalistes des médias kurdes en Turquie.

Voici leur communiqué cosigné:

« Le 25 octobre 2022, dans 9 villes différentes, 11 journalistes kurdes ont vu la police turque débarquer à leur domicile, aux petites heures de la matinée, portes brisées à coup de bélier ou de crosses. Diren Yurtsever, Deniz Nazlım, Selman Güzelyüz, Zemo Ağgöz, Berivan Altan, Hakan Yalçın, Emrullah Acar, Ceylan Şahinli, Habibe Eren, Öznur Değer et Derya Ren ont subi coups, insultes, mises en scènes humiliantes, perquisitions brutales…

Elles et ils ont été ensuite transféré.es à Ankara pour y être interrogé·es par le procureur de la ville, qui a diligenté l’enquête. Les avocat·es des journalistes font état de traitements violents lors de leur garde à vue. Ainsi, par exemple, la journaliste de JinNews, Öznür Deger, pendant la prise d’empreinte, parce qu’elle parlait à ses camarades, a été jetée à terre, puis traînée par les cheveux jusqu’à un véhicule de police. Suite aux nombreuses violences dont ils et elles ont été sujets, les journalistes ont refusé de répondre aux questions de la police, réservant leur déposition au procureur. Après des interrogatoires expéditifs, celui-ci a décidé de la mise en détention de 9 d’entre eux. Zemo Ağgöz, mère d’un nourrisson d’un mois et demi, qu’elle n’a pas eu le droit de nourrir pendant plusieurs heures, a été placée en résidence surveillée. Enfin un journaliste a été libéré sous contrôle judiciaire.

Cette opération fait suite à la précédente vague d’interpellations de juin 2022. Ce sont à présent 26 journalistes kurdes des médias Mezopotamya Ajansi et JinNews qui sont derrière les barreaux, pour le seul crime d’avoir voulu informer l’opinion publique des politiques menées par le régime autoritaire d’Erdogan. A l’approche de l’élection présidentielle de 2023, celui-ci cherche à museler davantage toutes les voix dissidentes, et la presse libre kurde est celle qui « porte le plus la plume dans la plaie » et refuse de se plier aux injonctions du pouvoir. Le Parlement turc a d’ailleurs fait adopter mi-octobre une loi sur la désinformation, rapidement baptisée loi de censure par les organisations professionnelles de la presse. Celle-ci donne des moyens législatifs accrus pour faire fermer les médias d’opposition et censurer les paroles dissidentes.

Dans ces conditions (…), réitèrent leur soutien aux médias indépendants visés par le pouvoir turc et demandent la libération de tout.es les journalistes emprisonné.es.

Nous ne vous oublions pas.

La presse libre ne peut être réduite au silence! »

ANF