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TURQUIE. Marches contre l’utilisation d’armes chimiques attaquées

Deux manifestations ont été organisées aujourd’hui par le parti politique HDP et les organisations de la société civile à Istanbul et dans la province kurde de Sirnak/Silopi contre l’utilisation d’armes chimiques par la Turquie au Kurdistan irakien. La police et les forces de sécurité turques ont attaqué violemment les deux manifestations et arrêté plusieurs civils.

A Istanbul, la foule a pu marcher à Taksim/Istiklal, après les tentatives de blocage de la police.

La foule s’est rassemblée devant le siège du barreau d’Istanbul pour un rassemblement, qui a été immédiatement encerclé par la police. Les députés HDP Gülistan Kılıç Koçyiğit, Fatma Kurtalan, Sezai Temelli, Tayip Temel et Ayşe Sürücü s’étaient installés dans la rue commerçante d’Istiklal via Mis Sokak et étaient également encerclés par la police. Le politicien du HDP, Sezai Temelli a prononcé un discours très applaudi : « Nous sommes face à un régime qui essaie d’imposer des arrestations et des emprisonnements à tous ceux qui se positionnent contre la guerre. Şebnem Korur Fincancı est l’un d’eux. Elle est illégalement en prison. Pourquoi? Parce qu’elle s’est prononcée en faveur d’une enquête sur les allégations d’utilisation d’armes chimiques. Nous faisons également cette demande. Parce que l’utilisation d’armes chimiques est une violation flagrante et brutale du droit international. Si vous ne protestez pas, vous faites partie du crime. Nous expérimentons tous ensemble à quel point la guerre est dévastatrice. Dénoncer la guerre, c’est dénoncer la pauvreté. C’est pourquoi nous vous disons de faire entendre votre voix où que vous soyez. Si vous avez peur d’élever la voix, vous n’aurez plus que ce qui maintient en vie ce gouvernement lâche : les armes et la violence. »

A Sirnak/Silopi, des milliers de personnes ont organisé dimanche une marche dans la ville de Tilqebin, pour protester contre l’utilisation d’armes chimiques par l’armée turque au Kurdistan du Sud (dans le nord de l’Irak), depuis mi-avril.

La « Marche pour l’humanité » contre l’utilisation d’armes chimiques a été organisée par le Congrès de la société démocratique (DTK), le Mouvement des femmes libres (TJA), le Parti des régions démocratiques (DBP), le Parti démocratique des peuples (HDP), l’Assemblée des mères de la paix, la Fédération des Associations de Solidarité avec les Familles de Prisonniers et de Condamnés (MED TUHAD-FED), l’Association de solidarité des familles des disparus (MEYA-DER), le Centre Culturel de Mésopotamie (MKM), Plate-forme de migration et Mouvement écologique de la Mésopotamie.

Alors que la route menant au poste-frontière de Khabour était fermée par la police et l’armée, la foule s’est rassemblée à différents endroits avant de marcher vers le bâtiment du HDP à Tilqebîn.

Les forces de sécurité turques ont mené des raids à la suite de la manifestation et ont arrêté des dizaines de personnes, dont Aydın Aslan, secrétaire de la branche de Mardin de l’Union des chambres d’ingénieurs et d’architectes (TMMOB), Hoşyar Sarıyıldız, un responsable du HDP pour la province de Mersin, Mustafa Bozan, coprésident de la branche de Mardin du syndicat des enseignants (Eğitim Sen), et Mehmet Emin Özel, représentant de Mardin pour le syndicat des retraités de la fonction publique (BES).