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TURQUIE. Peines de prison pour 13 personnalités politiques kurdes de Mardin

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TURQUIE / KURDISTAN – 21 personnalités politiques kurdes poursuivies dans le cadre du processus d’autonomie gouvernementale à Mardin/Dêrik ont ​​été condamnées à plusieurs années de prison ferme sur la base de déclarations de « témoins secrets ».

L’audience finale du procès intenté contre 21 personnalités politiques kurdes en relation avec le processus d’autonomie gouvernementale en 2015-2016 dans le district de Derik à Mardin s’est tenue lundi. Les prévenus n’ont pas assisté à l’audience tenue devant la 3e Haute Cour pénale. Le bureau du procureur a réitéré l’avis final présenté lors de l’audience précédente et a exigé que 21 prévenus soient condamnés à la prison.

Les avocats ont déclaré avoir réitéré leurs déclarations de défense lors de l’audience précédente et exigé l’acquittement de leurs clients.

Le tribunal a acquitté Adil Dölcek, Hamdullah Duran, İbrahim Ektiren, Mehmet Sıddık Şanlı, Nurettin Ektiren, Remzi Kıran, Sedat Mercen et Zeynep Demir.

Le tribunal a condamné chacun des prévenus (Abdülhamit Aksoy, Bedirhan Ektiren, Bedirhan Eye, Bedran Savucu, Cengiz Gezer, İhsan Demir, Mahmut Aktaş, Mehmet Bilgen, Mehmet Sıddık Aksak, Mehmet Şirin Eye, Ramazan Özdoğan, Semih Bilgen et Tarık Ektiren) à 6 ans et 3 mois pour « appartenance à une organisation illégale », à savoir le PKK.

La Turquie contourne « l’interdiction totale du commerce » avec Israël et facilite les expéditions de pétrole azerbaïdjanais via Ceyhan

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Malgré une interdiction commerciale officielle déclarée par la Turquie contre Israël le 2 mai en raison de « l’aggravation de la tragédie humanitaire en Palestine », le pétrole azerbaïdjanais continue d’être expédié vers Israël depuis le port turc de Ceyhan, comme l’a rapporté dimanche BNE IntelliNews, citant le quotidien financier hébreu Globes.

Le mouvement fonctionne même après que le gouvernement turc a annoncé une interdiction complète du commerce avec Israël, ce qui indique un écart persistant entre la politique officielle et les activités économiques de la Turquie.

L’Azerbaïdjan entretient des liens étroits avec Israël, fournissant d’importants approvisionnements en pétrole via l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan.

Le rapport de bne IntelliNews met en évidence des volumes commerciaux substantiels entre la Turquie et Israël, avec un flux important de biens et de services qui sont économiquement importants pour les deux pays. Cela comprend l’exportation de produits pétroliers d’Israël vers la Turquie et une relation commerciale solide d’une valeur d’environ 6,2 milliards de dollars par an.

Certains signes indiquent que des pressions politiques nationales et internationales influencent les actions de la Turquie, notamment des déclarations de personnalités politiques turques appelant à des réponses internationales plus fermes à la situation à Gaza. Dimanche, le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoğlu, principal rival national du président turc Recep Tayyip Erdoğan, a appelé les pays européens à adopter une position plus ferme contre la guerre en cours à Gaza, remettant en question leur attachement aux valeurs démocratiques.

Pris entre intérêts économiques et pressions politiques, Erdoğan a peut-être cherché un soulagement par l’intermédiaire de l’Azerbaïdjan ; cependant, la marge de manœuvre diminue rapidement.

Par ailleurs, le compte MenchOsint sur X (ancient Twitter) a partagé des « preuves supplémentaires que la prétendue interdiction du commerce avec Israël d’Erdogan n’est pas appliquée ».

Une des graphiques partagées par MenchOsint 

« L’Union européenne finance des djihadistes et des entités islamistes anti-UE en Turquie »

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Une partie importante du financement de l’Union européenne, destiné à rapprocher la Turquie des valeurs européennes, a été acheminée par le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan vers des entités connues pour leurs affiliations djihadistes (…). Malgré les milliards dépensés pour améliorer la démocratie turque et l’État de droit, les résultats ont été à l’opposé de ceux escomptés, écrit le journaliste turc Abdullah Bozkurt sur le site Nordic Monitor.
 
Voici l’article de Bozkurt:
 

Une partie importante du financement de l’Union européenne, destiné à rapprocher la Turquie des valeurs européennes, a été acheminée par le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan vers des entités connues pour leurs affiliations djihadistes et islamistes politiques. Malgré les milliards dépensés pour améliorer la démocratie turque et l’État de droit, les résultats ont été à l’opposé de ceux escomptés.

Selon une étude de Nordic Monitor sur le décaissement des fonds de l’UE en Turquie, des millions d’euros provenant du programme de plusieurs milliards d’euros de l’Union européenne destiné à soutenir l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport en Europe, dans le cadre d’un projet appelé Erasmus, ont été acheminés directement ou indirectement aux entités djihadistes et islamistes qui soutiennent le gouvernement Erdogan.

Outre le programme Erasmus, des milliards d’euros alloués à la Turquie pour améliorer la démocratie, l’État de droit et la société civile ont été gaspillés. L’État de droit dans le pays a été effectivement suspendu, la jeune démocratie turque s’est transformée en un régime répressif et la dynamique société civile du pays a été décimée. Des centaines d’ONG ont été fermées, leurs membres poursuivis et/ou emprisonnés dans le cadre d’enquêtes criminelles simulées. Des journalistes [majoritairement des Kurdes ou non affilés au médias à la botte du régime turc] ont été jetés en prison et l’opposition politique a été confrontée à une sévère répression.

En d’autres termes, les subventions et l’assistance fournies par l’UE pour réaligner la Turquie sur les valeurs de l’UE dans le cadre de la facilitation de l’adhésion de la Turquie au bloc ont en réalité produit des résultats inattendus. Au lieu de favoriser l’alignement sur les valeurs européennes, ces fonds ont renforcé le gouvernement Erdogan et ses organisations et entités affiliées qui propagent des opinions anti-UE parmi la population turque.

Il n’est pas facile de retracer, d’évaluer et d’obtenir une comptabilité complète de la manière dont les fonds européens en Turquie ont été distribués. Cette difficulté découle des schémas de décaissement opaques et complexes, de l’implication de plusieurs entités dans le pipeline de financement et de l’écart entre les objectifs déclarés dans les candidatures et les résultats réels sur le terrain. Néanmoins, l’identité de certaines des organisations ayant reçu des subventions de l’UE raconte comment l’ensemble du programme a fonctionné au cours de la dernière décennie.

Les subventions, provenant du budget Erasmus de l’UE, estimé à environ 26,2 milliards d’euros pour la période 2021-2027, ont été allouées aux organisations religieuses controversées de Turquie, soit directement dans le cadre de projets approuvés, soit indirectement par l’intermédiaire d’entités accréditées qui ont ensuite décaissé les subventions de l’UE à d’autres entités.

L’autorité chargée de décider de la manière dont les bourses Erasmus de l’UE doivent être utilisées en Turquie est le Centre pour les programmes d’éducation et de jeunesse de l’Union européenne (Ulusal Ajans), également connu sous le nom d’Agence nationale turque. Il est dirigé par İlker Astarcı, ancien conseiller du président Erdogan. Astarci avait travaillé au palais présidentiel, dirigé le bureau des relations publiques d’Erdogan et même mené des campagnes de diplomatie publique pour redorer l’image du président turc.

 

L’IHH a reçu 60 000 euros du programme européen Erasmus en 2023 pour un seul projet

 

L’Agence nationale turque relève de la Direction des affaires de l’Union européenne du ministère des Affaires étrangères. Le ministère est dirigé par Hakan Fidan, l’ancien chef de l’agence de renseignement turque MIT, qui a été impliqué dans des sites noirs où des opposants politiques kidnappés ont été torturés, s’est engagé dans une répression transnationale, a mené des activités d’espionnage dans les pays alliés et a mené des opérations sous fausse bannière pour soutenir le Régime Erdogan. L’UE est depuis un certain temps en veilleuse sur la liste des priorités du gouvernement Erdogan. La Turquie s’est souvent retirée des objectifs de politique étrangère commune de l’UE. Signalant clairement que l’adhésion à l’UE n’était pas une priorité pour son gouvernement, le président Erdogan a aboli le ministère des Affaires de l’Union européenne en 2018 et a dégradé le statut de l’institution chargée des négociations d’adhésion de la Turquie au bloc.

Pourtant, les financements de l’UE ont continué à affluer vers la Turquie, notamment dans le cadre du programme d’instrument d’aide de préadhésion (IAP), qui est un outil conçu par l’UE pour soutenir les réformes dans les pays candidats avec une assistance financière et technique. Entre 2014 et 2020, l’UE a alloué 3,5 milliards d’euros aux programmes IAP visant à améliorer la démocratie, l’État de droit et la société civile en Turquie. Cependant, malgré ces efforts, tous les indices liés à ces paramètres se sont encore dégradés au cours de cette période.

Le financement du programme Erasmus de l’UE met en évidence les priorités du gouvernement Erdogan consistant à soutenir les organisations islamistes religieuses et politiques en Turquie et à l’étranger avec l’argent des contribuables des États membres de l’UE.

Parmi ceux qui ont reçu un financement de l’UE figurait l’organisation caritative djihadiste Fondation pour les droits de l’homme, les libertés et l’aide humanitaire (İnsan Hak ve Hürriyetleri ve İnsani Yardım Vakfı, ou IHH). L’IHH a été signalée par le Conseil de sécurité de l’ONU pour trafic d’armes vers des groupes djihadistes, dont l’État islamique en Irak et en Syrie (EI). Il est connu pour travailler en étroite collaboration avec l’agence de renseignement turque MIT dans la conduite d’opérations à l’étranger.

En 2023, l’IHH a reçu 60 000 euros pour un programme jeunesse visant à éduquer et former des adultes. Il était l’un des huit bénéficiaires de subventions de l’UE parmi 72 projets considérés pour leur éligibilité au financement. Il était évident que l’IHH avait obtenu le financement avec le soutien du gouvernement Erdogan.

L’Önder Imam Hatipliler Derneği (Association Önder Imam Hatipliler, Önder), une organisation islamiste connue pour son soutien indéfectible au gouvernement Erdogan, a reçu l’année dernière 60 000 euros pour un petit projet de jeunesse dans le cadre du programme Erasmus. En 2022, elle a reçu 52 560 euros pour un autre projet. Önder est l’un des principaux responsables de la dotation des postes gouvernementaux sous le régime islamiste d’Erdogan, représentant de nombreux diplômés des écoles religieuses connues sous le nom d’imam Hatip, dont Erdogan a fréquenté l’une d’entre elles, à travers la Turquie. Önder nourrit des opinions anti-occidentales et promeut l’antisémitisme parmi la jeunesse turque.

Önder a reçu 60 000 euros de l’UE pour un projet en 2023 

Des centaines de milliers d’euros de financement ont également été versés directement à des écoles d’imam hatip ou par l’intermédiaire des antennes provinciales du ministère de l’Éducation. Il est difficile d’avoir une idée précise du montant total, car les détails de nombreux projets ne sont pas accessibles au public. L’année dernière, le lycée Şehit Adil Büyükcengiz Anadolu İmam Hatip d’Istanbul a reçu 53 288 euros pour un projet. Une école imam hatip réservée aux filles à Hatay, le lycée İskenderun Kız Anadolu İmam Hatip, a reçu 51 664 euros pour un projet de construction de la démocratie et de cohésion sociale. Deux autres écoles d’imam hatip dans les provinces de Konya et Kahramanmaraş ont chacune reçu 60 000 euros. La liste se rallonge de plus en plus.

La Fondation SETA, liée aux services de renseignement turcs, qui fonctionne comme une porte tournante pour recruter des islamistes à des postes clés du gouvernement et agit comme un outil de propagande pour le régime sous l’apparence d’un groupe de réflexion, a reçu l’année dernière 250 000 euros du programme Erasmus de l’UE. İbrahim Kalın, ancien patron de la SETA, est actuellement directeur de l’agence nationale de renseignement turque, le MIT. Kalın, élevé dans les cercles pro-iraniens durant sa jeunesse, a été l’un des principaux architectes de la nouvelle politique étrangère turque qui a créé de nombreux problèmes au sein de l’alliance transatlantique au cours de la dernière décennie.

L’Association des industriels et hommes d’affaires indépendants (Mustakil Sanayici ve İşadamları Derneği, MÜSİAD), un groupe d’affaires islamiste connu pour son soutien indéfectible au gouvernement Erdogan, est une autre organisation qui a bénéficié d’un financement de l’UE. En 2023, elle a reçu 409 504 euros pour un projet déclaré destiné à la formation professionnelle. La même année, MÜSİAD a reçu 250 000 euros pour un autre projet visant à l’employabilité des jeunes.

La Fondation Diyanet de Turquie (Türkiye Diyanet Vakfı, TDV), la fondation la plus riche de Turquie, gérée par la Direction des affaires religieuses du gouvernement (Diyanet), est une autre organisation qui a puisé dans les fonds européens pour la jeunesse. En 2023, le TDV a obtenu 45 870 euros du programme Erasmus pour un projet de renforcement des capacités destiné aux programmes jeunesse. Au cours de la dernière décennie, le TDV a travaillé activement avec le Diyanet pour financer des groupes de jeunes étrangers, les formant comme imams qui seront affectés à l’étranger pour diriger les mosquées turques, dans le cadre du programme du gouvernement Erdogan visant à exporter son idéologie politique islamiste à l’étranger.

La Fondation pour la jeunesse et l’éducation en Turquie (TÜRGEV), une organisation bien dotée qui reçoit des dons substantiels de sources nationales et externes, a reçu un financement de l’UE directement ou indirectement. La fondation, dirigée par Bilal, le fils d’Erdogan, gère l’université islamiste Ibn Haldun d’Istanbul, qui a reçu 60 000 euros l’année dernière et 400 000 euros en 2022.

L’objectif de la fondation est d’éduquer la jeunesse politiquement islamiste en Turquie et à l’étranger. Il coopère étroitement avec d’autres réseaux islamistes, dont les Frères musulmans.

De même, la Fondation islamiste Maarif, une entité officielle du gouvernement turc qui sert de canal pour exporter l’islam politique à l’étranger par le biais des écoles, fait également partie des bénéficiaires des fonds de l’UE. Maarif est présenté comme un projet favori du président Erdogan et sert de bras long à son régime à l’étranger en fournissant des services éducatifs dans le cadre d’une campagne de prosélytisme. Créée par la loi en 2014, sa direction est composée d’islamistes connus qui adhèrent aux opinions djihadistes. En 2022, elle a reçu 36 300 euros pour un projet.

La Fondation Maarif fait partie du ministère turc de l’Éducation nationale. La Direction de l’éducation religieuse du ministère (Din Öğretimi Genel Müdürlüğü) figure également sur la liste des bénéficiaires des fonds européens pour la jeunesse et a reçu en 2022 107 660 euros.

Une fondation appelée Recep Tayyip Erdogan Üniversitesi Geliştirme Vakfı, créée pour honorer l’héritage d’Erdogan dans sa ville natale de Rize, a reçu 44 000 euros en 2023.

Les associations et fondations dirigées par des sectes religieuses favorables au gouvernement Erdogan ont également bénéficié des programmes de jeunesse de l’UE. Parmi eux, Hüdayi Mezunları Derneği (Association des diplômés de Hudayi), qui fait partie du réseau Hudayi dirigé par Ahmed Hamdi Topbaş et son cousin Mustafa Latif Topbaş. La famille Topbaş est connue comme l’un des principaux soutiens financiers de la politique islamiste du président Erdogan et de son parti au pouvoir. Ils disposent d’un vaste réseau en Afrique visant à élever la jeunesse politiquement islamiste pour qu’elle soutienne la vision globale d’Erdogan. Hüdayi a reçu 57 250 euros pour un projet en 2023.

Mustafa Latif Topbaş a été dénoncé en 2013 lorsqu’une enquête criminelle a révélé qu’il travaillait en étroite collaboration avec le ressortissant saoudien d’origine égyptienne Yasin al-Qadi, qui avait été signalé par le Trésor américain et le comité des sanctions de l’ONU contre al-Qaïda. L’enquête a en outre révélé que Topbaş et Erdogan se consultaient souvent sur la manière de coordonner leurs relations secrètes.

La chaîne publique turque, principal outil de propagande du Parti islamiste de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, reçoit également des centaines de milliers d’euros pratiquement chaque année. La Société turque de radio et de télévision (Türkiye Radyo Televizyon Kurumu, TRT) a été l’un des principaux moteurs d’un discours anti-occidental parmi le public turc et s’est souvent engagée dans des campagnes de désinformation ciblant les pays européens. En 2022, elle a reçu 400 000 euros pour un seul projet de l’UE.

Le changement radical dans la politique éditoriale de TRT, la transformant en porte-parole du régime d’Erdogan, ainsi que les opérations de TRT à l’étranger sous la marque TRT World pour promouvoir l’idéologie politique islamiste et projeter l’image de calife d’Erdogan auprès des communautés musulmanes du monde entier, y compris aux États-Unis, a incité le gouvernement américain à réévaluer la position de TRT aux États-Unis.

Le 1er août 2019, la section de contre-espionnage et de contrôle des exportations de la division de sécurité nationale du ministère américain de la Justice (DOJ) a ordonné à TRT de s’enregistrer en vertu de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (FARA). 

Parmi la longue liste d’entités qui ont généreusement bénéficié de subventions de l’UE, il y a des organisations plus controversées. Il semble que cette tendance se poursuive également dans les années à venir.

En 2023, la Turquie a reçu 105,5 millions d’euros de subventions du programme Erasmus de l’UE, ainsi que 5,1 millions d’euros du Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE). Cette année, il devrait recevoir 117,1 millions d’euros d’Erasmus et 6,1 millions d’euros du FSUE. Entre 2014 et 2020, la Turquie a dépensé 778 millions d’euros en bourses Erasmus, finançant plus de 12 000 projets.

La Turquie a également reçu la part du lion des fonds IAP de l’UE depuis 2002, totalisant 9,2 milliards d’euros de ressources de financement. Près de 900 projets ont été mis en œuvre grâce à ce financement pour renforcer la capacité de la Turquie à devenir membre de l’UE. Cependant, la Turquie est loin d’être membre, notamment en termes de critères politiques, par rapport à son statut d’il y a vingt ans, après avoir renoncé à la plupart des acquis réalisés dans le passé. Il recevra une part importante du financement de l’IAP, qui devrait s’élever à 14,32 milliards d’euros entre 2021 et 2027.

Le résultat final du financement de plusieurs milliards d’euros accordé à la Turquie a abouti à l’opposé total de ce que les décideurs politiques de l’UE avaient initialement prévu d’atteindre. Aujourd’hui, la population turque est plus anti-UE, en grande partie à cause des récits empoisonnés que les Turcs entendent pratiquement tous les jours de la part de leurs dirigeants et de la machine de propagande du gouvernement dans les médias, qui colportent régulièrement des théories du complot anti-occidentales.

Le système judiciaire turc est devenu un outil politique du régime Erdogan, utilisé pour punir ses détracteurs et ses opposants. La société civile a été restructurée avec des entités progouvernementales, et le paysage politique a été redessiné par la manipulation, la corruption et la cooptation de l’opposition. De plus, le service extérieur est rempli d’agents de renseignement, d’islamistes et de néo-nationalistes qui considèrent l’Occident comme la principale menace pour la sécurité nationale de la Turquie.

IRAN. Un adolescent kurde aveuglé suite aux tirs des garde-frontaliers

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IRAN / ROJHILAT – Aryan Memandi, un Kolbar kurde de 17 ans, a été grièvement blessé au visage et aux deux yeux par des tirs directs des garde-frontaliers iraniens près de Sardasht, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental (Ourmia). L’adolescent a été transféré dans des centres médicaux de Tabriz, où on a constaté qu’il avait perdu un œil.
 
Le 4 mai dernier, Aryan Memandi, un kolbar de 17 ans originaire de Savan, a été grièvement blessé au visage par des tirs à bout portant tirés par les forces frontalières alors qu’il transportait marchandises depuis le Kurdistan du Sud (nord de l’Irak) près de Sardasht.
 
Aryan a été transféré dans un centre de soin à Tabriz dans un état critique. (Via Hengaw) 

IRAN. Au moins 77 prisonniers exécutés en avril 2024

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IRAN / ROJHILAT – L’ONG Hengaw signale qu’au moins 77 prisonniers ont été exécutés en avril dernier en Iran. 18 Baloutches, 11 Afghans, 10 Kurdes et 7 Turcs se trouvaient parmi les personnes exécutées par le régime criminel iranien.

En avril 2024, au moins 77 prisonniers ont été exécutés en Iran, soit une augmentation de 328 % par rapport au mois précédent (18 exécutions).

Selon les données compilées par l’Organisation de défense des droits humains, Hengaw, au moins 77 prisonniers ont été exécutés dans les prisons iraniennes en avril 2024. L’identité de 75 de ces prisonniers a été confirmée.

Parmi les 77 prisonniers exécutés, dont 3 femmes et un adolescent, il y avait 18 Baloutches, 11 Afghans, 10 Kurdes et 7 Turcs.

 

En avril, deux femmes ont été exécutées dans les prisons de Ghezel Hesar et de Birjand. L’une des femmes a été identifiée comme étant Marjan Haji zade de Shahin Dej, tandis que l’identité de l’autre femme, qui est Baloutche, reste inconnue.

C’est dans les prisons du Khorasan-e Razavi que le plus grand nombre de condamnations à exécution de prisonniers ont été exécutées, avec un total de 16 cas. Viennent ensuite de près la province d’Albourz avec 13 cas, Ispahan avec 7 cas, Kerman avec 6 cas et l’Azerbaïdjan oriental avec 5 cas. Les provinces du Fars et du Khorasan du Sud suivent avec 4 cas chacune. Les exécutions ont eu lieu dans les prisons du Lorestan, du Sistan et Baloutchistan, de Zanjan, du Golestan et d’Hormozgan, en Azerbaïdjan occidental (Urmia), Ardabil, Khuzestan, Kermanshah, Qom, Kurdistan (Sanandaj), Gilan et Hamadan.

Sur un total de 77 exécutions, seuls 4 cas, soit 5 % de tous les cas, ont été officiellement annoncés par les autorités iraniennes.

 

Classement par charges :

En avril, un prisonnier religieux kurde a été exécuté. La majorité des exécutions étaient liées à des accusations liées à des délits liés à la drogue, représentant 52 cas, soit 67,5 % de tous les cas.

Meurtre avec préméditation : 26 cas
Crimes liés à la drogue : 50 cas
Viol : 1 cas

Porte-parole des YPJ: Ceux qui ont tué Deniz Gezmis ont également pris pour cible le leader Apo

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SYRIE / ROJAVA – A l’occasion de l’exécution du 52e anniversaire de l’exécution de Deniz Gezmiş, Huseyin Inan et Yusuf Aslan par l’Etat turc le 6 mai 1972, la porte-parole des Unités de protection des femmes (YPJ), Roxana Mohammed déclare que ce qui ont tué Deniz Gezmiş* ont également attaqué le leader kurde Abdullah Ocalan. Dans un communiqué publié sur le site YPJ Rojava, Ruksen Mihemed attire l’attention sur les liens entre plusieurs événements impliquant l’OTAN et les puissances régionales et qui ont bouleversé le Moyen-Orient.

Voici le message de Roxana Muhammed:

Le ciblage du leader Apo le 6 mai 1996 ne se limitait pas à l’État turc. L’OTAN et nombreuses puissances locales ont été impliqués dans cette conspiration. La guerre du Golfe a sans aucun doute été un élément clé de la guerre contre le Moyen-Orient. Deuxième phase de cette guerre, l’attaque du 6 mai visait à consolider le contrôle sur le Moyen-Orient. Essentiellement, il cherchait à manipuler la véritable histoire, la culture et la richesse de la région. De plus, il visait à contrecarrer l’unité entre divers pays et peuples du Moyen-Orient, notamment les Kurdes, les Arabes, les Arméniens et les Syriens. Les idéaux démocratiques, qui favorisent l’unité entre les peuples, constituent la plus grande menace pour les puissances dominantes. le plaidoyer du leader Apo en faveur d’un système alternatif contre le régime capitaliste, ancré dans les principes démocratiques, a incité les puissances dominantes à tenter de le supprimer par tous les moyens.

De telles conspirations sont indissociables de l’histoire. Le 6 mai 1916, 21 intellectuels arabes sont exécutés à Damas et à Beyrouth. De même, le 6 mai 1972, Deniz Gezmis, Huseyin Inan et Yusuf Aslan furent exécutés. L’attaque contre le leader Apo a également été exécutée à la même date, ce qui indique un choix délibéré du moment où envoyer un message. C’est le même régime qui a pris pour cible le leader APO qui a tué Deniz Gezmis et ses camarades.

Deniz Gezmis et ses camarades ont évoqué la fraternité entre les peuples kurde et turc avant d’entrer au Parlement. De même, le Leader APO considérait sa lutte comme une extension de cette résistance. Grâce à son engagement inébranlable en faveur d’une approche socialiste tout au long de ses années de lutte, le leader APO a fait progresser l’héritage laissé par des guérilleros comme Deniz, renforçant et élargissant l’esprit de résistance contre ce régime.

 

Exécution de Deniz Gezmiş, Yusuf Aslan et Huseyin Inan

Le 6 mai 1972, Deniz Gezmiş, Yusuf Aslan et Huseyin Inan, trois révolutionnaires turcs, furent pendus à Ankara.

Le procès de Deniz, Yusuf et Hüseyin avait commencé le 16 juillet 1971. Gezmiş et ses camarades ont été condamnés à mort le 9 octobre pour violation de l’article 146 du Code pénal turc, qui concerne les tentatives de « renversement de l’ordre constitutionnel ». Selon la procédure légale, une condamnation à mort doit être approuvée par le Parlement avant d’être transmise au Président de la République pour avis conforme définitif. En mars et avril 1972, la sentence a été présentée au Parlement et, dans les deux lectures, elle a été approuvée à une écrasante majorité.

 
Après avoir rejoint le Parti des travailleurs de Turquie (Türkiye Işçi Partisi), Gezmiş a étudié le droit à l’Université d’Istanbul en 1966. En 1968, il fonde l’Organisation des juristes révolutionnaires (Devrimci Hukukçular Kürulumu) et l’Union révolutionnaire des étudiants (Devrimci Öğrenci Birliği).
 
Il est devenu de plus en plus actif politiquement et a dirigé l’occupation organisée par les étudiants de l’Université d’Istanbul le 12 juin 1968. Après la fin forcée de l’occupation par la loi, il a mené des protestations contre l’arrivée de la 6e Flotte américaine à Istanbul. Deniz Gezmiş a été arrêté pour ces actions le 30 juillet 1968 et libéré le 20 octobre de la même année.
 
Alors qu’il s’engageait de plus en plus dans le Parti du Travail de Turquie et qu’il commençait à prôner une révolution démocratique nationale, ses idées commencèrent à circuler et à inspirer une base croissante d’étudiants révolutionnaires. Le 28 novembre 1968, il a été arrêté de nouveau après avoir protesté contre la visite de l’ambassadeur des États-Unis en Turquie, mais a été libéré par la suite. Le 16 mars 1969, il fut de nouveau arrêté pour avoir participé à des conflits armés de droite et de gauche et emprisonné jusqu’au 3 avril. Gezmiş a été arrêté de nouveau le 31 mai 1969. L’université a été temporairement fermée et Gezmiş a été blessé dans le conflit. Bien que Gezmiş soit sous surveillance, il s’est évadé de l’hôpital et s’est rendu dans des camps de l’Organisation de libération de la Palestine en Jordanie pour recevoir une formation de guérilla.
 
Le 4 mars 1971, Deniz Gezmiş et ses camarades ont enlevé quatre soldats américains de TUSLOG/The United States Logistics Group, dont le siège social se trouve à Balgat, Ankara. Après avoir libéré les otages, Yusuf Aslan et Deniz Gezmis ont été capturés près de Sivas à la suite d’une confrontation armée avec les forces de l’ordre.
 
Leur procès a débuté le 16 juillet 1971. Gezmiş a été condamné à mort le 9 octobre pour violation de l’article 146 du Code pénal turc, qui concerne les tentatives de « renversement de l’ordre constitutionnel ». Selon la procédure légale, une condamnation à mort doit être approuvée par le Parlement avant d’être transmise au Président de la République pour avis conforme définitif. En mars et avril 1972, la sentence a été présentée au Parlement et, dans les deux lectures, elle a été approuvée à une écrasante majorité.
 
Le 4 mai, le Président Cevdet Sunay, après avoir officiellement consulté le Ministre de la Justice et le Premier Ministre Nihat Erim, a refusé d’accorder la grâce à Gezmiş. Il a été exécuté par pendaison le 6 mai 1972 à la prison centrale d’Ankara avec Hüseyin Inan et Yusuf Aslan.
 
Aujourd’hui, Deniz Gezmiş, Yusuf Aslan, Huseyin Inan et de nombreux autres révolutionnaires sont commémorés dans plusieurs villes du pays.
 

TURQUIE. Arrestation de deux journalistes kurdes à Diyarbakir

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TURQUIE / KURDISTAN – Les journalistes kurdes, Nurcan Yalçın et Derya Us ont été arrêtées lors de raids policiers à Diyarbakir (Amed).

 

Les journalistes Nurcan Yalçın et Derya Us ont été arrêtées lors de perquisitions à leur domicile à Amed. On ne sait pas encore les raisons de leurs détentions, même si les journalistes kurdes sont systématiquement accusés de terrorismes. On signale que le nombre de détentions pourrait augmenter.

Une page noire de l’histoire de la Turquie: le génocide de Dersim 38

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TURQUIE / KURDISTAN – Le 4 mai 1937 marque le début du génocide de Dersim, au cours duquel l’État turc a massacré 70 000 Kurdes alévis et chassé de leurs terres les survivants, dépeuplant ainsi la province de Dersim rebaptisée en « Tunceli » (Main de bronze) du nom de l’opération militaire de l’époque.
 
Roza Şaye (« Jour Noir » en dialecte zaza de la langue kurde), le 4 mai 1937, marque le début du génocide du Dersim, un massacre perpétré par l’État turc, avec 70 000 de Kurdes alévis tués et des milliers d’autres blessées et chassés de leur patrie.
 
Le gouvernement turc a continué à nier le génocide du Dersim, tout comme il le fait pour le génocide arménien.
 
À l’occasion du 87e anniversaire du génocide du Dersim, le Congrès national du Kurdistan (KNK) a publié une déclaration condamnant le massacre et exigeant que l’État turc soit poursuivi pour le génocide de Dersim.
 
La déclaration commence par rappeler les milliers de personnes massacrées, dont des dizaines de milliers de femmes, d’enfants et de personnes âgées, et qualifie le génocide de « page noire et sanglante de l’histoire turque. En outre, il est clair que le génocide a été perpétré sur ordre officiel de l’État turc, dans le but d’éradiquer la population du Dersim en menant des attaques terrestres et aériennes.
 
Le KNK a poursuivi en déclarant qu’avant le massacre, le nom de Dersim avait été changé en Tunceli (main de bronze), qu’il considère comme faisant partie de la politique anti-kurde de l’État turc, essayant de nier l’existence du peuple kurde.
 
Le KNK souligne la poursuite de cette politique, soulignant qu’« aujourd’hui, cette décision de l’État de génocide, ces massacres et cette politique se poursuivent. Le cœur du peuple kurde souffrira à jamais à cause de ce massacre et il ne l’oubliera pas et ne pourra pas l’oublier ».
 
Le KNK a terminé sa déclaration en soulignant que ces actions et leurs acteurs ne devraient jamais être oubliés, que l’État turc doit être tenu responsable de ses crimes et que la lutte pour la justice doit être poursuivie de manière déterminée.
 
 
 
La coprésidente du parti pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM Parti), Tülay Hatimoğulları, s’est rendue au Dersim pour se souvenir du génocide, jetant des roses dans la rivière Munzur qui, selon des témoins du massacre, était colorée en rouge par le sang des victimes lors du massacre. Hatimoğulları a déclaré sur X (ancien Twitter) que « nous n’oublierons pas les vies perdues lors du génocide du Dersim ».
 
Le parti DEM a également publié une déclaration condamnant le génocide et dénonçant les ordres officiels de l’État turc qui ont conduit au massacre, connus sous le nom de « loi Tunceli », qui stipulaient que « le Dersim doit être soit réformé, soit annihilé ».
 
En outre, ils mettent en lumière le fait que même si le gouvernement turc, dirigé par l’AKP, a présenté ses excuses pour le massacre, il n’a « rien fait pour compenser ces souffrances et poursuit sa politique d’assimilation » et que les interdictions imposées au la langue kurde et la croyance alévie sont une continuation du massacre.
 
Dénonçant la nature brutale de ce génocide, le Parti DEM a expliqué que lors de ce massacre, des dizaines de milliers de personnes opprimées ont été abattues, bombardées, jetées du haut des falaises, brûlées, empoisonnées, exécutées, massacrées et exilées.
 
Le Parti DEM a terminé sa déclaration en honorant la résistance historique du peuple du Dersim et en soulignant qu’il ne cessera de lutter jusqu’à ce que ce génocide soit reconnu par l’État.

RSF: En Turquie, le pluralisme des médias est plus que jamais remis en cause

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LIBERTÉ DE LA PRESSE. Censure des médias, arrestation massive de journalistes kurdes, une justice à la botte du pouvoir qui musèle médias et journalistes critiques ou indépendants qui s’intéressent aux affaires de corruptions ou de clientélisme politique impliquant le président Erdogan… Reporters sans frontières (RSF) qui a Classement mondial de la liberté de la presse 2024 s’inquiète de l’« autoritarisme gagnant du terrain en Turquie, le pluralisme des médias est plus que jamais remis en cause. Tous les moyens sont bons pour affaiblir les plus critiques ».
 
Reporters sans frontières (RSF) a publié le Classement mondial de la liberté de la presse 2024, plaçant la Turquie au 158e rang sur 180 pays. Ce classement marque une légère amélioration par rapport à la 165ème place de l’année précédente, mais RSF prévient qu’il ne faut pas y voir une évolution positive de la liberté de la presse dans le pays.
 
L’organisation a souligné que la hausse de l’indice de la Turquie est attribuée au déclin d’autres pays, notamment dans les indicateurs « politiques » et « sécuritaires ». Des pays comme l’Inde, l’Azerbaïdjan, la Russie, la Biélorussie et le Bangladesh ont connu des revers importants, qui ont, par inadvertance, amélioré la position de la Turquie.
 
Voici le tableau de l’état de la liberté de la presse en Turquie en 2024 dressé par RSF:

 

Paysage médiatique

 
Alors que 90 % des médias nationaux sont sous le contrôle du pouvoir, l’opinion publique s’est tournée, ces cinq dernières années, vers des médias critiques ou indépendants de divers bords politiques tels que Fox TV, Halk TV, Tele1, Sözcü mais aussi des sites d’information locaux ou internationaux (BBC Turkish, VOA Turkish, Deutsche Welle Turkish, etc.), pour s’informer sur l’impact de la crise économique et politique sur le pays.
 

Contexte politique

 
La période des élections de 2023, remportées par Recep Tayyip Erdogan, a été marquée par l’arrestation de dizaines de journalistes kurdes. Cependant, ni la censure presque systématique sur Internet, ni les poursuites abusives contre les médias critiques, ni l’instrumentalisation de la justice n’ont permis, jusque-là, à “l’hyperprésident” de redresser sa cote de popularité, alors qu’il est mis en cause dans une vaste affaire de corruption et de clientélisme politique.
 

Cadre légal

 
Les pratiques discriminatoires vis-à-vis des journalistes et médias critiques, comme la privation de la carte de presse, sont monnaie courante. Les juges à la botte du pouvoir tentent de limiter le débat démocratique en censurant les articles en ligne traitant, notamment, de la corruption. Dans ce contexte difficile, une partie de la profession tente de rester fidèle à sa mission d’informer en toute indépendance et réclame la reconnaissance d’un “médiateur des médias” (ombudsman). La nouvelle législation sur la “désinformation” représente un instrument de plus dans l’arsenal répressif du pouvoir.
 

Contexte économique

 
Le gouvernement et les compagnies privées proches du pouvoir favorisent les médias qui leur sont favorables en termes d’annonces publicitaires et de subventions, ce qui menace le pluralisme des médias. Le Conseil chargé des annonces publiques (BIK) exerce une pression financière sur les quotidiens récalcitrants, alors que le Haut Conseil de l’audiovisuel (RTÜK) contribue à affaiblir financièrement des chaînes critiques en leur adressant des amendes astronomiques. Certains quotidiens ont également dû réduire leur nombre de pages en raison du prix du papier.
 

Contexte socioculturel

 
Des procès pour “insulte” sont parfois intentés contre les journalistes qui mettent en cause des personnalités religieuses. Les sujets traitant des violences conjugales ou diverses formes d’abus, notamment lorsqu’ils sont évoqués par des femmes journalistes, peuvent donner lieu à des campagnes de haine sur les réseaux sociaux.
 

Sécurité

 
Les acteurs et dirigeants du parti ultranationaliste MHP, allié de l’AKP du président Erdogan, n’hésitent pas à menacer les journalistes osant mettre en lumière des dossiers embarrassants. Les condamnations clémentes ou les procès interminables envers ces milieux nationalistes, pour des cas de violences survenues durant la période électorale de 2019, mettent en évidence la culture de l’impunité dans le pays. Les journalistes osant couvrir les atteintes à la laïcité, l’impact des groupes religieux (Tarikat) ou des organisations djihadistes de la région sont de plus en plus exposés aux menaces.

IRAN. 14 militants kurdes arrêtés en lien avec les célébrations du Newroz

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IRAN / ROJHILAT – Les renseignements du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) ont arrêté 14 civils kurdes en lien avec les célébrations du Newroz (Nouvel-an kurde) dans la région d’Oshnavieh.

Les forces de sécurité iraniennes ont arrêté au moins 14 militants kurdes dans la ville d’Oshnavieh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, et dans plusieurs villages environnants ces derniers jours et les ont emmenés dans un lieu tenu secret, a rapporté le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN).

Parmi les personnes arrêtées figurent le chanteur Hadi Lave, Yousef Haji Khosh, Rahim Rafati, Fakhraddin Modarresi, Omid Rashid-Pak, Arman Ebrahimi, Salah Ghazi, Hesamoddin Mahmoudi, Mowloud Rousta, Hassan Rasouli, Jafar Rasouli, Mohammad Soltanpour, Ghafour Sheikh-Mohammadi et Ako Ebrahimi.

Hadi Lawa, un chanteur kurde, Ghafour Sheikh-Mohammadi, Ako Ebrahimi, Mohammad Soltanpour et Jafar Rasouli ont été arrêtés à leur domicile à Oshnavieh le 30 avril.

Le 1er mai, trois autres militants, Hesamoddin Mahmoudi, Mowloud Rousta et Hassan Rasouli, ont été arrêtés dans la ville, selon KHRN.

De plus, dans la soirée du même jour, les forces de sécurité ont perquisitionné la maison de Yousef Haji Khosh, membre du Conseil central et du Comité exécutif du Front kurde uni, dans le village de Kona Ghala et l’ont tabassé avant de l’arrêter.

Le 2 mai, Salah Ghazi a été arrêté dans le village de Gundeh Vileh à Oshnavieh, tandis qu’Arman Ebrahimi, Omid Rashid-Pak, Rahim Rafati et Fakhraddin Modarresi ont été arrêtés dans d’autres quartiers de la ville.

« Les arrestations de ces individus auraient été effectuées principalement par l’Organisation des renseignements du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et seraient liées à l’organisation des célébrations du Newroz (également connu sous le nom de Nowruz en persan) dans la région cette année », a déclaré KHRN.

TURQUIE. Le gouverneur d’Erbil rend visite aux élu.e.s kurdes

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TURQUIE / KURDISTAN – Hier, le gouverneur d’Erbil (Hewlêr), Omed Xoşnav, lors de sa visite dans la municipalité métropolitaine de Mardin, a déclaré qu’il était prêt à faire sa part pour la paix, tandis qu’Ahmet Türk a déclaré : « L’administration du Bachur [Kurdistan irakien] devrait défendre les droits de tous les Kurdes ».
 
Le gouverneur de Hewlêr (Erbil), Omed Xoşnav, le maire de Hewlêr, Karzan Hadî, le député du Parlement du Kurdistan Şivan Zirarî et une délégation qui les accompagnait ont visité la municipalité métropolitaine de Mardin. Les co-maires Ahmet Türk et Devrim Demir et la députée du parti DEM Saliha Aydeniz ont accueilli la délégation.
 

Xoşnav: Nous sommes toujours prêts à faire notre part pour la paix

 
Xoşnav a exprimé sa joie d’être à Mardin et a déclaré : « Nous sommes à Amed (Diyarbakır) depuis 3 jours pour visiter la Foire de l’agriculture (…) de Mésopotamie. Aujourd’hui, nous sommes venus à Mardin. (…) En tant que gouvernement régional du Kurdistan, nous soutenons la paix dans la région. Nous sommes toujours prêts à faire notre part pour la paix. »
 

Ahmet Türk : Le gouvernement de Bachûr doit défendre les droits de tous les Kurdes

 
Ahmet Türk a déclaré : « Il n’y a jamais eu d’obstacle ou de problème entre les peuples. En tant que peuples de Mardin, nous protégeons toujours notre culture, notre langue et notre terre. J’aimerais que d’autres villes de Turquie soient aussi multiculturelles que Mardin. Alors la démocratie et la paix seraient être réalisé en Turquie. Tout d’abord, nous voulons qu’il y ait un dialogue entre les Kurdes. Pour l’avenir du peuple kurde, nous devons établir des relations dans toutes les régions du Kurdistan (sud). Le Kurdistan n’appartient pas seulement aux personnes qui y vivent. , mais à tous les Kurdes. C’est pourquoi tous les Kurdes ont les yeux rivés sur le Kurdistan du Bashûr [Sud]. C’est pourquoi le gouvernement du Bashûr doit défendre les droits de tous les Kurdes. Alors, je crois que les relations intra-kurdes, tant en politique qu’entre les peuples, deviendra plus fort ».
 

Devrim Demir: Nous devons faire de notre mieux pour assurer l’unité des Kurdes

 
Devrim Demir a également souligné l’importance de l’unité du peuple kurde et a déclaré : « D’un côté, nous servirons notre peuple et de l’autre, nous devons faire de notre mieux pour assurer l’unité des Kurdes ».
 
Après Mardin, Xoşnav et sa délégation se sont rendus à Şırnak et ont rendu visite aux co-maires de la municipalité du district de Cizre, Güler Tunç Yerebasan et Abdurrahim Durmuş élu.e.s sous l’étiquète du DEM Parti.
 
Ensuite, Xoşnav et la délégation qui l’accompagnait ont visité la Chambre d’Industrie, de Commerce et d’Art de Cizre.

TURQUIE. Une journaliste kurde forcée à signer un document disant qu’elle membre d’une organisation terroriste

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TURQUIE – Les autorités pénitentiaires de la prison d’Istanbul/Bakırköy ont demandé à la journaliste kurde, Esra Solin Dal de signer un document affirmant qu’elle est « « Membre d’une organisation illégale » pour qu’elle puisse transférée dans le quartier des prisonniers politiques.
 

La journaliste de l’agence Mezopotamya, Esra Solin Dal, l’une des trois professionnelles des médias libres arrêtées le 26 avril dernier en raison de leurs activités journalistiques, est maintenue en cellule d’isolement dans la prison de Bakırköy, où elle a été soumise à une fouille à nu. Cette pratique humiliante a suscité des protestations de la part de ses collègues journalistes. Eren Keskin, coprésidente de l’Association des droits de l’homme (IHD), a déclaré à l’ANF que la torture contre le journaliste ne se limitait pas aux fouilles à nu.

La journaliste Esra Solin Dal n’a pas reçu de nourriture pendant trois jours

Eren Keskin, qui a rendu visite à la journaliste Esra Solin Dal le 30 avril, a déclaré qu’elle était toujours maintenue dans une cellule d’isolement sous le nom de quarantaine. Elle n’a même pas reçu de nourriture pendant trois jours, à l’exception du pain sec et de l’eau. Keskin a souligné qu’elle n’a pas été diffusée pendant deux jours et qu’elle a été fouillée à nu non seulement à l’entrée de la prison de Bakırköy mais également au département de police de Vatan, où elle a été détenue avant son arrestation.

Keskin a déclaré : « Elle a été très affectée en racontant la torture qu’elle a subie. Elle a expliqué que des agents des renseignements avaient tenté de l’interroger pendant la nuit, mais elle a rejeté cette illégalité, affirmant qu’elle ne témoignerait pas sans son avocat. Elle était très inquiète face à cette imposition d’une déclaration forcée ».

La journaliste a refusé de signer le document

L’avocat Keskin a souligné que l’administration pénitentiaire avait tenté de faire signer à Esra Solin Dal, qui souhaitait être transférée dans le quartier des prisonniers politiques, un document disant « Je suis membre d’une organisation illégale » afin d’être transférée dans le quartier des prisonniers politiques.

Soulignant qu’Esra Solin Dal n’acceptait pas cette pratique arbitraire, Eren Keskin a déclaré : « Il s’agit d’une pratique totalement illégale. Bien entendu, Solin a rejeté cette pratique illégale et a déclaré qu’elle voulait rester avec les personnes jugées pour la même raison que elle. Le Conseil d’administration et de surveillance des prisons dépasse tous ses pouvoirs et joue littéralement avec la vie des gens. Ils font des choses injustes envers les gens simplement parce qu’ils revendiquent leurs droits et parce qu’ils ne prêtent pas allégeance à ces comités d’observation des prisons. des objectifs tels que faire peur, déstabiliser et étiqueter les gens, doivent vraiment être ouverts au débat. »

Il faudrait discuter de deux poids, deux mesures en matière de médias libres

Eren Keskin a souligné que même si Solin était en prison pour la première fois, elle avait fait preuve d’une attitude très déterminée et s’était opposée à ces violations des droits. Rappelant que Solin et ses deux journalistes qui l’accompagnaient ont été emprisonnés pour leurs informations, Keskin a souligné la nécessité de s’opposer à cette illégalité devenue systématique. « L’État est très injuste envers les journalistes, la principale opposition ne fait que regarder cela. Oui, l’État empêche la liberté d’expression et emprisonne les journalistes, mais il ne suffit pas de critiquer l’État ici. Il faut également discuter des deux poids, deux mesures de l’opposition, en particulier de la principale opposition, si vous vous battez uniquement pour certains journalistes, si vous dénoncez uniquement les violations des droits de certains journalistes et si vous ne dénoncez pas d’autres violations des droits des médias libres, vous ne serez pas en mesure de le faire. différent de l’État. »

« Il n’y a que dans les gouvernements fascistes que les journalistes sont emprisonnés ! »

Keskin a déclaré que « Solin a été emprisonnée pour ses activités journalistiques », et a ajouté : « Le juge vient de lui demander ‘Pourquoi faites-vous des nouvelles sur l’isolement ? ‘Pourquoi faites-vous des nouvelles sur le féminicide ?’ La République de Turquie a signé la Convention européenne des droits de l’homme. Les articles 9 et 10 de cet accord garantissent la liberté d’expression. Mais la Turquie n’est pas un État de droit. Elle viole tous les accords internationaux qu’elle accepte dans sa Constitution et au-delà de la sienne. Nous sommes en 2024 : il est irrationnel qu’un journaliste soit arrêté pour les informations qu’il a publiées. Cela ne peut se produire que sous des gouvernements fascistes et en période de coup d’État militaire. Malheureusement, l’AKP fait désormais tout ce qu’il critiquait auparavant. »