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Porte-parole des YPJ: Ceux qui ont tué Deniz Gezmis ont également pris pour cible le leader Apo

SYRIE / ROJAVA – A l’occasion de l’exécution du 52e anniversaire de l’exécution de Deniz Gezmiş, Huseyin Inan et Yusuf Aslan par l’Etat turc le 6 mai 1972, la porte-parole des Unités de protection des femmes (YPJ), Roxana Mohammed déclare que ce qui ont tué Deniz Gezmiş* ont également attaqué le leader kurde Abdullah Ocalan. Dans un communiqué publié sur le site YPJ Rojava, Ruksen Mihemed attire l’attention sur les liens entre plusieurs événements impliquant l’OTAN et les puissances régionales et qui ont bouleversé le Moyen-Orient.

Voici le message de Roxana Muhammed:

Le ciblage du leader Apo le 6 mai 1996 ne se limitait pas à l’État turc. L’OTAN et nombreuses puissances locales ont été impliqués dans cette conspiration. La guerre du Golfe a sans aucun doute été un élément clé de la guerre contre le Moyen-Orient. Deuxième phase de cette guerre, l’attaque du 6 mai visait à consolider le contrôle sur le Moyen-Orient. Essentiellement, il cherchait à manipuler la véritable histoire, la culture et la richesse de la région. De plus, il visait à contrecarrer l’unité entre divers pays et peuples du Moyen-Orient, notamment les Kurdes, les Arabes, les Arméniens et les Syriens. Les idéaux démocratiques, qui favorisent l’unité entre les peuples, constituent la plus grande menace pour les puissances dominantes. le plaidoyer du leader Apo en faveur d’un système alternatif contre le régime capitaliste, ancré dans les principes démocratiques, a incité les puissances dominantes à tenter de le supprimer par tous les moyens.

De telles conspirations sont indissociables de l’histoire. Le 6 mai 1916, 21 intellectuels arabes sont exécutés à Damas et à Beyrouth. De même, le 6 mai 1972, Deniz Gezmis, Huseyin Inan et Yusuf Aslan furent exécutés. L’attaque contre le leader Apo a également été exécutée à la même date, ce qui indique un choix délibéré du moment où envoyer un message. C’est le même régime qui a pris pour cible le leader APO qui a tué Deniz Gezmis et ses camarades.

Deniz Gezmis et ses camarades ont évoqué la fraternité entre les peuples kurde et turc avant d’entrer au Parlement. De même, le Leader APO considérait sa lutte comme une extension de cette résistance. Grâce à son engagement inébranlable en faveur d’une approche socialiste tout au long de ses années de lutte, le leader APO a fait progresser l’héritage laissé par des guérilleros comme Deniz, renforçant et élargissant l’esprit de résistance contre ce régime.

 

Exécution de Deniz Gezmiş, Yusuf Aslan et Huseyin Inan

Le 6 mai 1972, Deniz Gezmiş, Yusuf Aslan et Huseyin Inan, trois révolutionnaires turcs, furent pendus à Ankara.

Le procès de Deniz, Yusuf et Hüseyin avait commencé le 16 juillet 1971. Gezmiş et ses camarades ont été condamnés à mort le 9 octobre pour violation de l’article 146 du Code pénal turc, qui concerne les tentatives de « renversement de l’ordre constitutionnel ». Selon la procédure légale, une condamnation à mort doit être approuvée par le Parlement avant d’être transmise au Président de la République pour avis conforme définitif. En mars et avril 1972, la sentence a été présentée au Parlement et, dans les deux lectures, elle a été approuvée à une écrasante majorité.

 
Après avoir rejoint le Parti des travailleurs de Turquie (Türkiye Işçi Partisi), Gezmiş a étudié le droit à l’Université d’Istanbul en 1966. En 1968, il fonde l’Organisation des juristes révolutionnaires (Devrimci Hukukçular Kürulumu) et l’Union révolutionnaire des étudiants (Devrimci Öğrenci Birliği).
 
Il est devenu de plus en plus actif politiquement et a dirigé l’occupation organisée par les étudiants de l’Université d’Istanbul le 12 juin 1968. Après la fin forcée de l’occupation par la loi, il a mené des protestations contre l’arrivée de la 6e Flotte américaine à Istanbul. Deniz Gezmiş a été arrêté pour ces actions le 30 juillet 1968 et libéré le 20 octobre de la même année.
 
Alors qu’il s’engageait de plus en plus dans le Parti du Travail de Turquie et qu’il commençait à prôner une révolution démocratique nationale, ses idées commencèrent à circuler et à inspirer une base croissante d’étudiants révolutionnaires. Le 28 novembre 1968, il a été arrêté de nouveau après avoir protesté contre la visite de l’ambassadeur des États-Unis en Turquie, mais a été libéré par la suite. Le 16 mars 1969, il fut de nouveau arrêté pour avoir participé à des conflits armés de droite et de gauche et emprisonné jusqu’au 3 avril. Gezmiş a été arrêté de nouveau le 31 mai 1969. L’université a été temporairement fermée et Gezmiş a été blessé dans le conflit. Bien que Gezmiş soit sous surveillance, il s’est évadé de l’hôpital et s’est rendu dans des camps de l’Organisation de libération de la Palestine en Jordanie pour recevoir une formation de guérilla.
 
Le 4 mars 1971, Deniz Gezmiş et ses camarades ont enlevé quatre soldats américains de TUSLOG/The United States Logistics Group, dont le siège social se trouve à Balgat, Ankara. Après avoir libéré les otages, Yusuf Aslan et Deniz Gezmis ont été capturés près de Sivas à la suite d’une confrontation armée avec les forces de l’ordre.
 
Leur procès a débuté le 16 juillet 1971. Gezmiş a été condamné à mort le 9 octobre pour violation de l’article 146 du Code pénal turc, qui concerne les tentatives de « renversement de l’ordre constitutionnel ». Selon la procédure légale, une condamnation à mort doit être approuvée par le Parlement avant d’être transmise au Président de la République pour avis conforme définitif. En mars et avril 1972, la sentence a été présentée au Parlement et, dans les deux lectures, elle a été approuvée à une écrasante majorité.
 
Le 4 mai, le Président Cevdet Sunay, après avoir officiellement consulté le Ministre de la Justice et le Premier Ministre Nihat Erim, a refusé d’accorder la grâce à Gezmiş. Il a été exécuté par pendaison le 6 mai 1972 à la prison centrale d’Ankara avec Hüseyin Inan et Yusuf Aslan.
 
Aujourd’hui, Deniz Gezmiş, Yusuf Aslan, Huseyin Inan et de nombreux autres révolutionnaires sont commémorés dans plusieurs villes du pays.