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Un réfugié kurde d’Iran décède en Allemagne

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Hamid Akh, un défenseur kurde des droits humains réfugié en Allemagne est décédé hier. Il a été victime d’une crise cardiaque à son domicile en Allemagne après avoir quitté l’Iran, sous la pression des institutions de sécurité, où il résidait depuis plusieurs mois. Aux côtés de sa famille, il a défendu avec diligence les droits civiques des citoyens au cours des dernières années, avec responsabilité et engagement sans faille, écrit l’ONG Hengaw avec qui il avait collaboré.

Selon l’ONG Hengaw, dans la soirée du mercredi 21 février 2024, Hamid Akh, un militant civil bien connu de Sanandaj (Sînê), a subi une crise cardiaque à son domicile en Allemagne et est décédé à premières heures d’aujourd’hui.

Hamid Akh milite depuis de nombreuses années en faveur des droits civils et culturels du peuple kurde. En raison de son militantisme, il a été convoqué à plusieurs reprises par les institutions de sécurité de Sanandaj et a fait l’objet de pressions et de menaces.

Au début du printemps de l’année dernière, ce militant civil et sa famille ont fui l’Iran pour l’Allemagne par nécessité, après avoir fait face à une pression accrue de la part des institutions de sécurité. Leur départ a été motivé par leur participation active aux cérémonies d’enterrement des manifestants tués lors du mouvement Femmes, Vie, Liberté (Jin, Jiyan, Azadi) à Dehgolan, Sanandaj, Saqqez et Bukan. De plus, deux jours après l’arrestation massive de près de 30 membres des familles de manifestants tués au Kurdistan sur la route de Saqqez à Bukan, Hamid Akh, avec sa femme et ses deux enfants, ont quitté l’Iran pour sauver leur vie.

La famille a joué un rôle important dans le mouvement Femmes, Vie, Liberté ainsi que dans les manifestations et grèves des travailleurs culturels de Sanandaj. Leurs activités ont donné lieu à des poursuites judiciaires de la part des institutions de sécurité de la République islamique d’Iran.

Dans sa dernière publication sur Instagram, Hamid Akh a exhorté la population à boycotter les élections législatives en republiant une vidéo illustrant les crimes commis par le CGRI en novembre 2022 à Javanroud.

Les membres et collègues de l’Organisation Hengaw expriment leurs profonds regrets et leurs condoléances à la famille et aux amis de Hamid Akh à l’occasion de son décès. (Hengaw)

IRAN. Un autre manifestant kurde condamné à mort

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IRAN / ROJHILAT – Shahin Wasaf, prisonnier kurde de Selmas dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, a été arrêté par les forces de l’État à Ourmia lors du mouvement « Femme, vie, liberté ». Il a été condamné à mort pour espionnage au profit d’Israël.

Shahin Wasaf a été condamné à mort par la troisième branche du Tribunal révolutionnaire d’Urmia. Le mardi 3 octobre 2023, il a été officiellement informé du verdict à la prison centrale d’Urmia.

Shahin Wasaf a été arrêté par les forces des services de renseignement à Ourmia le mercredi 21 septembre 2022, lors du mouvement Jin, Jiyan, Azadi (femme, vie, liberté), avec une autre personne nommée Nasser Wasaf. Ils ont ensuite été transférés au centre de détention de ce centre de sécurité à Ourmia, puis à la prison centrale d’Ourmia.

Hengaw a été informé que l’audience du tribunal pour ces deux personnes s’était déroulée sans la présence d’un avocat. Naser Wasaf a été récemment libéré de la prison centrale d’Urmia.

Il est important de noter que les deux individus n’ont pas eu le droit d’accéder à un avocat et de rencontrer leur famille pendant leur détention. Ils ont également été gravement torturés au centre de détention des services secrets à Ourmia pour obtenir des aveux forcés et accepter des accusations d’espionnage pour le compte d’Israël.

TURQUIE. La détention de Kışanak constitue une violation de son droit de voter et d’être élue

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TURQUIE – L’avocat Cihan Aydın avertit que le droit de voter et d’être élu est violé en Turquie en raison de la non-application de l’ordre de libération de la politicienne détenue Gültan Kışanak, candidate du parti politique DEM à la mairie d’Ankara.

Le refus du gouvernement turc d’appliquer l’ordre de libération de la femme politique kurde Gültan Kışanak, récemment nommée candidate pour Ankara par le parti DEM, viole le droit de vote et d’être élue et constitue une manœuvre en faveur du parti au pouvoir, déclare Cihan Aydin, l’avocat de Kışanak.

Gültan Kışanak, candidat pro-kurde du Parti pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM) aux prochaines élections locales du 31 mars dans la capitale du pays, et ancien co-maire de Diyarbakir (Amed), est toujours détenu à la prison de type F de Kandıra. malgré un ordre de libération.

Kışanak a été arrêtée le 25 octobre 2016 avec le co-maire Fırat Anlı pour « appartenance à une organisation terroriste » et « propagande pour une organisation terroriste ». Suite à leur arrestation, le ministère de l’Intérieur a nommé des administrateurs non élus à la municipalité.

L’homme politique kurde a été condamné à 14 ans de prison à l’issue de l’enquête du procureur général de Diyarbakir, bien que la peine ait ensuite été annulée par le tribunal régional de justice de Gaziantep.

Kışanak avait le droit d’être libérée après avoir purgé la période de détention maximale de sept ans, mais elle a reçu un nouveau mandat d’arrêt lorsque son affaire a été fusionnée avec le procès Kobanê, une affaire très médiatisée impliquant plus de cent personnalités politiques kurdes, dont des cadres du parti HDP.

Son avocat, Cihan Aydın, a déclaré que la décision de maintenir Kışanak en détention était « contraire à la loi », une violation du droit d’élire et d’être élu et, en fin de compte, une manœuvre visant à protéger les intérêts du gouvernement actuel.

Le plus haut tribunal du pays, l’AYM, avait déjà reconnu des cas de violations similaires dans lesquels les peines dépassaient la durée maximale de détention, a souligné Aydın.

Aydın a également fait référence à l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) sur la détention politiquement motivée de Selahattin Demirtaş, ancien coprésident du HDP, et a suggéré que la situation de Kışanak reflétait la sienne.

Condamnant le recours par le gouvernement aux mécanismes judiciaires pour réprimer l’opposition, en particulier la politique kurde, Aydın a déclaré que de telles actions compromettaient non seulement les libertés individuelles, mais menaçaient également les principes démocratiques et le droit à l’organisation politique.

L’avocat a averti que le non-respect des arrêts de l’AYM et de la CEDH entraînerait de graves conséquences pour le système judiciaire turc, établissant des parallèles avec la situation en Pologne où la CEDH s’est prononcée contre l’indépendance et l’impartialité du pouvoir judiciaire. Aydın a suggéré que la Turquie pourrait faire face à des jugements similaires si elle poursuivait sur sa voie actuelle, et a insisté sur une réforme judiciaire urgente.

SYRIE. Ouverture de 3 nouvelles usines à Deir ez-Zor

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SYRIE / ROJAVA – L’administration du Nord et Est de la Syrie dirigée par les Kurdes a ouvert trois nouvelles usines dans la région de Deir ez-Zor pour améliorer l’économie de la région.

Le Comité d’économie sociale a ouvert trois usines dans la région occidentale de Deir ez-Zor.

Les usines de produits de nettoyage, de production de sacs à pain et de transformation de monnaie récemment ouvertes dans la région de Heftkilo à Deir ez-Zor ont donné une grande impulsion à l’économie régionale.

Un millier de cartons de produits de nettoyage et 500 kilogrammes de sacs à pain sont produits quotidiennement dans les nouvelles usines.

Les matériaux recyclés dans l’usine d’échange-conversion contribuent également à la prévention de la pollution de l’environnement et à la protection des ressources naturelles.

Les trois usines ouvertes dans la région de Deir ez-Zor ont commencé à fonctionner conformément aux décisions prises dans le cadre du Congrès sur le renforcement de la sécurité tenu l’année dernière. Kemal El Xidir, coprésident du comité de l’économie sociale, a souligné que l’usine de conversion-échange continue de produire quotidiennement 700 kilogrammes de matières plastiques.

Le procureur de la Cour pénale internationale accusé de rencontrer un criminel de guerre

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Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, est critiqué pour avoir rencontré le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, en marge de la conférence de Munich sur la sécurité ce week-end.

Fidan, l’ancien chef des services de renseignement turcs (MIT), est accusé d’implication dans des crimes contre l’humanité dans une communication envoyée à la CPI. Les Kurdes l’accusent également des mêmes crimes.

La communication envoyée à la CPI par un cabinet d’avocats, une ONG et une association de juges européens en 2023 allègue des violations généralisées et systématiques des droits de l’homme commises par le gouvernement turc contre ses opposants et demande une enquête de la CPI sur ces crimes présumés.

Il comprend des détails sur la torture, les disparitions forcées, l’emprisonnement arbitraire et la persécution, affirmant que ces actes répondent à la définition des crimes contre l’humanité de la CPI.

La communication détaille les enlèvements dans plusieurs pays, les fermetures d’écoles dans 13 États signataires du Statut de Rome qui reconnaissent la CPI et les pratiques discriminatoires en matière de passeport et d’identité dans 29 États.

Bien que la Turquie ne soit pas un État membre de la CPI, la communication cite un précédent dans lequel la Cour a enquêté sur des crimes présumés commis par des responsables d’un État non membre ayant des implications pour les États membres.

Le MIT était l’organisation à l’origine de la plupart des crimes contre l’humanité allégués contre le gouvernement turc dans la communication à la CPI.

Fidan a dirigé le MİT entre 2010 et 2023, jusqu’à ce qu’il soit nommé ministre des Affaires étrangères par le président turc Recep Tayyip Erdoğan en juin.

Selon l’agence de presse officielle turque Anadolu, Khan a informé Fidan de l’enquête en cours de la CPI sur les crimes présumés commis par Israël à Gaza.

La réunion suscite l’indignation

Le Tribunal turc VZW, une ONG dédiée aux enquêtes sur les violations des droits en Turquie, qui était l’une des parties qui ont envoyé à la CPI la communication détaillant les crimes contre l’humanité présumés des responsables turcs, a condamné la rencontre de Khan avec Fidan sur X (ancien Twitter).

L’organisation se demande pourquoi le procureur n’a pas exhorté la Turquie à confirmer les arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme qui ont révélé des problèmes systémiques dans le système judiciaire turc.

Turkey Tribunal VZW est une ONG basée en Belgique qui a mis en place un tribunal dirigé par la société civile pour juger les récentes violations des droits humains en Turquie, notamment la torture, les enlèvements et le droit à un procès équitable. Le tribunal s’est réuni à Genève le 21 septembre 2021. Après quatre jours d’audition des victimes, le collège de juges a annoncé son verdict, affirmant que les tortures et les enlèvements perpétrés par des agents de l’État turcs depuis juillet 2016 pourraient constituer des crimes contre l’humanité dans une requête déposée auprès de un organisme international approprié.

Dans le sillage de cette initiative, le cabinet d’avocats belge Van Steenbrugge Advocaten (VSA), agissant au nom de 40 victimes ; MEDEL, une association de 18 000 juges et procureurs de 16 pays européens ; et Turquie Tribunal VZW a envoyé une communication adressée au Bureau du Procureur de la CPI, affirmant que des crimes contre l’humanité ont été et sont commis en Turquie.

La communication allègue que des responsables turcs ont commis des crimes de « torture », de « disparitions forcées », d’« emprisonnement en violation des règles fondamentales du droit international » et de « persécution », qui constituent des crimes contre l’humanité tels que définis par l’article 7 du Statut de Rome.

Indiquant qu’entre 2015 et 2021, le gouvernement turc a lancé des enquêtes sur 2 217 000 personnes accusées de terrorisme et que les tribunaux ont condamné 374 000 personnes sur la base de ces enquêtes, la communication affirme que les emprisonnements résultant de ces condamnations constituent un crime d’emprisonnement en violation des règles fondamentales du droit international. loi.

Selon la communication de MEDEL, VSA et du Tribunal turc à la CPI, le licenciement massif de fonctionnaires et d’employés du secteur privé après une tentative de coup d’État en 2016, le retrait des passeports et des services consulaires de certains ressortissants turcs à l’étranger et la fermeture d’écoles en dehors de la Turquie ayant des liens avec le mouvement Gülen constituent le crime de « persécution ».

À son apogée, le mouvement Gülen, une initiative civique mondiale inspirée par les idées du religieux turc Fethullah Gülen, gérait des écoles dans 160 pays, de l’Afghanistan aux États-Unis. Depuis la tentative de coup d’État de 2016, la Turquie a fait pression sur ses alliés pour qu’ils ferment les institutions dirigées par Gülen.

Le gouvernement du Parti Justice et Développement (AKP) du président Erdoğan a lancé une guerre contre le mouvement Gülen à la suite d’enquêtes pour corruption fin 2013 impliquant l’entourage proche du Premier ministre Erdoğan.

La guerre contre le mouvement s’est intensifiée après une tentative de coup d’État en Turquie le 15 juillet 2016, parce qu’Erdoğan et son gouvernement AKP ont accusé le mouvement d’avoir orchestré le putsch avorté et ont lancé une purge généralisée visant à nettoyer les sympathisants du mouvement au sein des institutions de l’État, en les déshumanisant. ses personnalités populaires et les mettre en détention.

Un ancien juge turc, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a partagé avec Turkish Minute la lettre qu’il avait envoyée au procureur pour protester.

« Le Tribunal turc a déposé une plainte pénale détaillée auprès de votre bureau, décrivant ces graves abus et identifiant les auteurs probables au sein du gouvernement turc. De manière déconcertante, malgré les preuves accablantes et le caractère public de ces crimes, la CPI n’a réalisé aucun progrès visible dans l’ouverture d’une enquête.

En outre, vos récentes discussions et vos photos partagées avec Hakan Fidan, ancien chef du MIT et potentiel personnage clé dans les enlèvements présumés, ont suscité une profonde inquiétude parmi les victimes de l’oppression du gouvernement turc. La confiance dans l’engagement de la CPI en faveur de la justice diminue.

Je vous implore de prendre des mesures rapides et décisives. La crédibilité de la CPI est en jeu. Les victimes de cette persécution de grande ampleur méritent justice, et le monde a besoin d’un message clair selon lequel les violations des droits humains ne seront pas tolérées », a écrit le juge à Khan. (Stockholm Center for Freedom)

IRAK. La Turquie a mené plus de 1 500 attaques contre le Kurdistan irakien en 2023

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IRAK / KURDISTAN – La Turquie a mené plus de 1 500 attaques contre la région kurde d’Irak en 2023, selon l’ONG CPT. La majorité de ces attaques visaient Duhok. Depuis 2015, au moins 152 personnes ont été tuées et 228 autres blessées par les attaques turques. En une dizaine d’année, les attaques turques ont provoqué le dépeuplement des centaines de villages kurdes dans la région.

En 2023, les Forces armées turques (TSK) ont mené 1 586 attaques dans la zone du gouvernement régional du Kurdistan et dans la province de Ninova.

Kamaran Osman, membre des Christian Peacemaker Teams (CPT) surveillant les opérations turques dans la région, l’a déclaré à Rudaw, basé à Erbil.

1 159 frappes aériennes

Selon la déclaration d’Osman, la Turquie a mené 1 159 frappes aériennes, 228 frappes de drones et 114 bombardements d’artillerie en 2023. De plus, les forces armées turques (TSK) ont été responsables de trois attaques armées et de deux explosions de mines.

L’observateur a précisé que la province qui a connu le plus d’attaques turques était Duhok qui a été frappée 517 fois, suivie de la province d’Erbil avec 475 frappes, de Sulaimani avec 420 frappes et de Ninive avec 36 attaques.

Selon les données du CPT, au moins 152 personnes ont été tuées et 228 autres blessées dans ces attaques depuis 2015.

Osman a déclaré qu’environ 850 civils ont été tués lors de frappes aériennes menées par la Turquie et l’Iran depuis 1990, et qu’Ankara est à l’origine de la plupart de ces attaques.

Deux villageois tués

Selon les familles interrogées par Rudaw, des avions militaires turcs ont ciblé mardi le village abandonné de Kafia, dans le district d’Akre. Quatre villageois travaillant dans des fermes voisines ont été touchés et deux d’entre eux ont perdu la vie.

Sarbast Sabri, maire du sous-district de Dinara où se trouve Kafia, a déclaré à Hunar Raşid de Rudaw : « La frappe a été menée par un avion de guerre turc ».

L’attaque s’est produite dans une période de violence accrue entre la Turquie et le PKK, suite aux représailles d’Ankara contre des forces qu’elle prétend affiliées à la branche syrienne du PKK, après la mort de 12 soldats fin décembre dans la région du Kurdistan.

Le ministère de la Défense a confirmé que sept soldats ont été tués dans la région du Kurdistan irakien depuis le début de l’année.

Souvent, les civils sont pris entre deux feux dans le conflit entre la Turquie et le PKK. De nombreuses familles ont été contraintes de fuir leurs foyers dans les villages de la région du Kurdistan à cause des affrontements, notamment dans la province septentrionale de Duhok, près de la frontière avec la Turquie, laissant des villages entiers vides. Un rapport parlementaire de la région du Kurdistan préparé en 2020 indique que le conflit Turquie-PKK a laissé plus de 500 villages vides dans la région.

Image via Rudaw datée de 2022

Savez-vous qu’il y a des lettres de l’alphabet kurde criminalisées en Turquie

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Sachez que les lettres ê-î-q-û-w-x de l’alphabet kurde sont interdites en Turquie car elles n’existent pas dans la langue turque! Ainsi, les prénoms kurdes comprenant ces lettres sont systématiquement interdits par l’État turc qui a par ailleurs turquifié tous les noms des villes et villages kurdes, en plus de donner des noms et prénoms turcs aux millions de Kurdes…

En Turquie, les millions de Kurdes, leur langue, us et coutumes sont criminalisés et sont assimilés de forces dans le cadre d’un génocide global (ethnocide, linguicide, culturicide, écocide…) qui va au-delà du meurtre physique des personnes. On interdit et pille leurs biens matériels (richesses naturelles, patrimoine historique…) et immatériels (langues, culture, croyances…). Mais têtus comme ils sont, les Kurdes résistent à cette extermination plus que centenaire et tiennent tête à leurs colonisateurs à travers tout le Kurdistan.

#DemDemaZimanêKurdîye
#DemDemêZiwanêKurdkîyo
#ZimanêKurdî #Zimanê_me_hebûna_me_ye #MotherTongue #Kurdistan #RojaZimanêDayikê #linguicide

TURQUIE. Diyarbakır marche pour le Kurde à l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle

TURQUIE / KURDISTAN – Le Parti pro-kurde, DEM, a organisé une marche à Diyarbakır (Amed) pour la Journée internationale de la langue maternelle du 21 février. Les manifestants ont exigé de l’État turc la reconnaissance officielle du kurde et sa décriminalisation.

Le Parti pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM), pro-kurde, a organisé une marche dans la province de Diyarbakır, au sud-est du pays, le 21 février, Journée internationale de la langue maternelle. Les candidats du Parti DEM à la mairie, les représentants du Parti des régions démocratiques (DBP) et plusieurs organisations non gouvernementales se sont joints à la marche.

Les manifestants ont joué les dêfs traditionnels kurdes, scandé et brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Notre langue est notre existence » et « Sans langue, il  n’y a pas de vie ». La police a suivi la foule jusqu’à ce qu’elle atteigne le monument des droits de l’homme situé dans le parc Koşuyolu.

Les musiciens jouent du daf (tambours sur cadre) au parc Koşuyolu. 

La coprésidente de la Commission de la langue et de la culture du parti DEM, Cemile Turhallı, et la présidente de la Fondation d’études linguistiques et culturelles de Mésopotamie (MED-DER), Dilan Güvenç, ont lu le communiqué de presse après la marche.

Güvenç a souligné que de nombreuses langues et dialectes étaient menacés d’extinction en Turquie, comme le syriaque, le laz, le bosniaque, le homshetsi, le circassien, l’arménien occidental et le roumain. « Le kurde, la langue maternelle de millions de personnes, est une autre langue menacée d’extinction », a lu Güvenç.

« La liberté de la langue kurde est la liberté des Kurdes et du Kurdistan », a-t-elle ajouté.

Güvenç a déclaré que le kurde détenait tous les droits fondamentaux comme l’anglais, l’allemand, le français, l’arabe, le farsi ou le turc. « Nous, millions de Kurdes, nos mouvements, partis et institutions, exigeons et luttons pour la liberté de la langue », a déclaré la porte-parole.

« L’heure est au kurde », tel était le slogan proposé par le parti pour une « lutte durable, forte, créative, multiforme et tangible ». 

Güvenç a énuméré les revendications des manifestants. La première fut la reconnaissance internationale et officielle du kurde. La seconde était que la Turquie propose un enseignement en langue kurde. « Nous avons besoin d’écoles de langue kurde depuis la maternelle jusqu’au niveau universitaire », a-t-elle déclaré.

L’orateur a demandé à la Turquie de lever les limitations qu’elle a introduites aux articles 17, 29 et 30 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. Les articles concernent les droits linguistiques et culturels des enfants issus de minorités et autochtones.

L’article 30 stipule qu’un enfant appartenant à une minorité ou à un groupe autochtone « ne peut se voir refuser le droit de jouir de sa propre culture, de professer et de pratiquer sa propre religion ou d’utiliser sa propre langue ».

Les manifestants ont également exigé la création d’un institut officiel de la langue kurde. « Les Kurdes ont besoin d’opportunités officielles telles que l’allocation de budget et de personnel, tout comme les Turcs », peut-on lire dans le communiqué.

Les manifestants ont également exigé que les noms de tous les villages, quartiers, rues, districts et villes des Kurdes portent des noms kurdes.

Les Kurdes représentent environ un cinquième de la population turque, mais rares sont ceux qui parlent leur langue maternelle en raison d’une oppression systématique de la langue qui dure depuis des années.

La constitution actuelle de la Turquie, ratifiée après le coup d’État militaire de 1980, n’interdit pas entièrement l’utilisation du kurde, mais les gouvernements successifs ont réprimé à plusieurs reprises son utilisation.

L’enseignement de la langue kurde dans toute la Turquie a été entravé par l’échec du processus de paix entre le gouvernement et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en 2015, qui a conduit à une explosion de violence et à la fermeture d’institutions culturelles.

Les noms kurdes sont également difficiles à inscrire sur l’identification officielle turque, car les lettres X, Q, W, Î, Û, Ê dans l’alphabet kurde sont interdites dans l’usage officiel. De nombreux Kurdes de Turquie reçoivent un deuxième nom turc en plus des noms kurdes.

TURQUIE. Inauguration du Centre de langue, de culture et d’art d’Eyşe Şan

TURQUIE / KURDISTAN – La municipalité de Silopiya du HDP a inauguré le Centre de culture, d’art et de langue Ayşe Şan, la célèbre chanteuse kurde du XXe siècle. Le coprésident kurde du PEN, Ömer Fidan, a déclaré : « Les Kurdes considèrent leur langue comme leur propre identité et leur propre existence. Parce que la langue n’est pas seulement un moyen de communication, mais aussi le sens de la paix, du dialogue et de l’unité. »

La municipalité de Silopi dirigée par le parti HDP (actuel DEM), a inauguré le Centre de langue, de culture et d’art d’Eyşe Şan (Navenda Ziman, Çand û Hunerê ya Eyşe Şanê) à l’occasion de la Journée interantionale de la langue maternelle. Les députés Şirnex du Parti DEM Nevroz Uysal Aslan, Zeki İrmez et des membres du Parti des régions démocratiques (DBP) et ont assisté à l’ouverture du centre de langue, de culture et d’art dans la rue Sanat dans le quartier Yeşiltepe. Les candidats du Parti DEM pour les municipalités de Silopiya, Cizîr et la municipalité de Tilqebin (Başverimli), des représentants de nombreuses organisations civils kurdes, dont le Centre de langue, de culture et d’art de Birca Belek, l’Assemblée des Mères de la Paix, le Mouvement des femmes libres (TJA), la branche Şirnex de l’Association des droits de l’homme (İHD) ainsi que beaucoup des civils étaient présents lors de l’inauguration.

Qui est Eyşe Şan ?

Ayşe Şan (Eyşe Şan), la grande chanteuse kurde,nous a quitté le 18 décembre 1996 à l’âge de 58 ans.

Née à Diyarbakır (Amed), Eyşe  est considérée comme l’une des plus grands chanteurs de la musique kurde contemporaine.

Le père d’Eyşe était un dengbêj (conteur kurde traditionnel). Eyşe commence à chanter à soirées de chant traditionnels, puis, à partir de 1958, malgré l’opposition de sa famille, a se produire en public.

Après une tentative infructueuse de mariage, qui lui avait été imposé, elle s’est installée à Antep (Dilok), où elle a commencé à enregistrer des chansons turques pour la radio locale, chanter en kurde étant alors interdit. Puis, elle est partie à Istanbul, où elle enregistre son premier album en langue kurde en 1963. La première chanson qui contribue à sa notoriété est Ez Xezalım [Je suis une gazelle]. En 1972, suite à des tracas administratifs, elle s’est installée en Allemagne. Une de ses chansons les plus connues, Qederê [Le destin], est écrite après la mort d’une petite fille de 18 mois.

En 1979, elle s’est rendue au Kurdistan irakien, où elle a rencontré de nombreux musiciens et chanteurs kurdes telles que Mihemed Arif Cizîrî, Îsa Berwarî, et Tahsin Taha. Le morceau d’Arif Cizîrî, Eysana Elî, lui est dédiée. À partir de années 1980, elle s’est installée à Izmir. Dans les années 1990, elle écrit en réaction à l’oppression des Kurdes des chansons telles que Werin pêsmerge [Venez les combattants kurdes]. Elle a écrit également des chansons sur la condition des femmes telles que Derdê hewîyê [Chagrin de polygamie] ou encore Hey wax dayê [Ô mère].

Turquie. Droits linguistiques pour les Arméniens mais pas pour les Kurdes

En Turquie, les Arméniens, les Grecs et les Juifs ont depuis 100 ans le droit à l’éducation dans leur langue maternelle, mais ce n’est toujours pas le cas des Kurdes. La raison des mauvais traitements infligés à une vieille femme à l’aéroport et de l’arrestation de son fils Memduh Çalışan est l’hostilité de l’État envers les Kurdes.

Memduh Çalışan arrive à l’aéroport d’Istanbul pour rencontrer sa mère. Sa mère est une femme kurde âgée. Elle ne parle pas turc. Sa langue maternelle est le kurde. La compagnie aérienne se charge d’escorter la femme âgée hors de l’avion en fauteuil roulant, de faire récupérer ses bagages par du personnel autorisé et de l’accompagner jusqu’à la sortie. Ce service est inclus dans le tarif. Cependant, comme la femme âgée ne parle pas turc, ce service est retardé et elle ne peut pas quitter l’aéroport pendant environ deux heures et demie. Le citoyen Memduh Çalışan s’énerve face à cette situation et fait la déclaration suivante :

« Écoutez, je suis venu ici à l’aéroport d’Istanbul, on l’appelle le troisième plus grand aéroport du monde, et je n’ai pu expliquer à personne la situation de ma pauvre mère et la faire sortir pendant deux heures et demie, parce qu’elle ne parle pas turc. L’équipage de l’avion, pour lequel j’ai payé des impôts dans ce pays, n’a rien fait pour m’aider. Ma mère a été retenue en otage à l’intérieur pendant deux heures et demie. Ils parlent arabe, azerbaïdjanais et anglais. Ils ne parlent pas la langue de ma mère [le kurde]. Elle ne pouvait pas s’expliquer. C’est la honte de la Turquie. Vous savez, ils vont demander nos votes. Ils vont nous appeler « frères » (…) »

La réaction des citoyens a suscité beaucoup d’intérêt sur les réseaux sociaux. En réponse, le bureau du gouverneur d’Istanbul a publié une déclaration. Le communiqué utilise des expressions telles que « la vidéo est malveillante, elle n’a d’autre but que de faire de la propagande contre l’État ». Ensuite, Memduh Çalışan a été arrêté. Il a été entendu par le procureur et a été relâché tard dans la nuit.

La raison en est que la femme âgée ne parlait que sa langue maternelle (…) kurde.

Nous sommes aujourd’hui le 21 février. Les Nations Unies ont proclamé cette journée « Journée internationale de la langue maternelle » en 1999. Depuis 2000, le 21 février est célébré dans le monde entier pour promouvoir le multilinguisme et la diversité culturelle. Diverses activités sont organisées. Le monde civilisé alloue des budgets pour aider les langues en danger à survivre en créant des écoles de langues, des instituts et des facultés universitaires.

En Turquie, cependant, une politique honteuse de déni et d’assimilation, un nationalisme bon marché accroché aux idoles et une logique coloniale méprisable prédominent toujours.

Mais la situation est différente pour les minorités chrétiennes.

J’ai appris l’arménien à l’école. Il existe des dizaines d’écoles arméniennes à Istanbul. Si ces écoles dispensent six heures de cours de turc par semaine, elles dispensent également six heures de cours d’arménien. Tous les enseignements, à l’exception des matières telles que l’histoire, la géographie, la littérature et la sécurité nationale, qui sont enseignées par des enseignants nommés par le ministère de l’Éducation nationale, peuvent être dispensés en arménien. Le christianisme est enseigné dans ces écoles dans le cadre de l’enseignement religieux. Ces écoles sont fermées lors de nos fêtes religieuses comme Pâques et Noël. Ils sont également fermés lors des fêtes nationales et religieuses du pays. Le programme de ces écoles est le même que celui du ministère de l’Éducation nationale. La Fête de la République est célébrée le 29 octobre dans ces écoles ainsi qu’à l’école primaire Taksim Atatürk.

Depuis 100 ans, les Arméniens, les Grecs et les Juifs ont droit à l’éducation dans leur langue maternelle dans ce pays. Ce droit est inscrit dans le texte fondateur de l’État turc, le Traité de Lausanne, et a été continuellement mis en œuvre. (Les Assyriens* sont restés en dehors de cet accord et ont été soumis à des pressions très sévères).

Ainsi, mes amis, l’État turc a l’expérience de savoir ce que signifie la langue maternelle, de développer un modèle idéal d’enseignement en langue maternelle pour ses citoyens et de le mettre en œuvre sans problème. Elle bénéficie également de l’expérience de centaines de milliers d’étudiants diplômés de ces écoles et ayant atteint des postes importants dans la société.

La République de Turquie est l’un des pays les plus expérimentés au monde dans le domaine de l’enseignement de la langue maternelle. Elle donne l’exemple avec la méthode qu’elle a développée et mise en œuvre depuis 100 ans. Dans le monde de 2024, les États unitaires n’auront plus de problèmes tels que l’enseignement de la langue maternelle. Dans de nombreux pays, les langues sont préservées de diverses manières.

La raison pour laquelle l’État a maltraité une femme âgée à l’aéroport et a arrêté Memduh Çalışan est due à l’hostilité envers les Kurdes. C’est l’une des médiocres illusions d’une société qui en a assez de dire qu’il n’y a pas de Kurdes, qu’il n’y a pas de langue kurde. C’est de la méchanceté, des mensonges et de la tromperie.

Le Parti républicain du peuple en est également coupable. Certains kémalistes qui affirment que le pays sera divisé si les Kurdes apprennent leur langue ne sont pas le visage brillant de ce pays. Leur rhétorique nationaliste dépassée est la même que celle des partis fascistes dans la politique occidentale.

Les Kurdes existent.
Le kurde existe.
L’éducation dans la langue maternelle est un droit.

 

Par Hayko Bağdat, activiste, écrivain et journaliste, né à Istanbul en 1976 d’une mère grecque et d’un père arménien. Bagdat a débuté sa carrière de journaliste en 2002, en se concentrant sur les questions relatives aux minorités en Turquie. Il poursuit son travail de journaliste à Berlin où il s’est réfugié depuis 2017.

* Les Assyriens sont une minorité chrétienne et sont exclus de la règle générale en Turquie de tolérance envers les langues des minorités chrétiennes.

 

 

 

TURQUIE. Journalistes mobilisées pour une collègue kurde emprisonnée

TURQUIE / KURDISTAN – Six syndicats et associations ont appelé les groupes de journalistes internationaux à exprimer leur soutien à leur collègue Dicle Müftüoğlu avant sa prochaine audition le 29 février.

Six organisations professionnelles de journalistes en Turquie ont publié une déclaration appelant à une campagne internationale pour la libération du journaliste kurde emprisonné Dicle Müftüoğlu.

L’Association des journalistes contemporains (ÇGD), l’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG), l’Association des médias et des études de droit (MLSA), l’Association des femmes journalistes de Mésopotamie (MKG), le Syndicat des travailleurs de l’impression et de l’édition de presse (DİSK Basın-İş) et l’Union des journalistes de Turquie (TGS) a envoyé sa déclaration aux organisations de presse internationales et aux institutions travaillant dans le domaine des droits de l’homme.

Avant la troisième audience du 29 février, ils ont demandé la libération de Müftüoğlu et déclaré :

 

« La journaliste kurde primée Dicle Müftüoğlu, connue pour son travail précieux dans le domaine du journalisme en tant que coprésidente de l’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG) et rédactrice en chef de l’Agence Mésopotamie (MA), a été arrêtée le 3 mai 2023, lors de la Journée internationale de la liberté de la presse, et envoyée en prison.

Dicle Müftüoğlu a été arrêtée à Diyarbakır le 29 avril 2023, dans le cadre de l’enquête menée par le parquet général d’Ankara. Détenue dans la prison fermée pour femmes de Sincan pendant près de 10 mois, un acte d’accusation a été préparé contre Müftüoğlu pour « appartenance à une organisation illégale [PKK] » et « formation et gestion d’une organisation illégale ». Cependant, après examen de l’acte d’accusation de 43 pages, il n’y a pas une seule accusation contre Müftüoğlu en 41 pages.

Lors des audiences du 14 décembre 2023 et du 18 janvier 2024, il est apparu que Müftüoğlu n’avait eu aucune action ou activité dans le cadre du dossier autre que ses activités journalistiques. L’opinion publique est bien consciente de la pression exercée sur les journalistes kurdes en Turquie. Müftüoğlu fait partie de ces journalistes qui ont été arrêtés et jugés à plusieurs reprises sous cette pression. On constate cependant qu’elle est soumise à une peine incertaine en raison d’une détention prolongée. Malgré le manque de preuves suffisantes pour qu’elle reste en prison, le juge ne l’a pas libérée lors des deux audiences.

Müftüoğlu comparaîtra devant le juge pour la troisième fois le 29 février. Tout en exerçant sa profession, Müftüoğlu a toujours soutenu et défendu les principes et les règles éthiques du journalisme. Malgré les défis et les difficultés du journalisme, elle a poursuivi avec diligence son devoir d’informer le public. Grâce à ses efforts, elle a reçu le prix du « Journaliste le plus résilient » décerné par Free Press Unlimited, basé aux Pays-Bas.

L’arrestation de Müftüoğlu en raison de sa profession de journaliste constitue non seulement une agression contre elle, mais aussi une grave atteinte à la liberté de la presse et aux valeurs fondamentales de la démocratie. Dans ce contexte, nous appelons au soutien international pour lancer une campagne pour la libération de Müftüoğlu avant son procès le 29 février.

Nous voulons que l’on sache que le journalisme fait partie intégrante de la démocratie et que protéger les journalistes signifie protéger la liberté d’expression et la démocratie. Nous demandons que des mesures soient prises, en tenant compte du cas de Dicle Müftüoğlu et des cas similaires d’autres journalistes ayant besoin de protection.

TURQUIE. Le parlement turc fait taire le kurde pendant la Journée internationale de la langue maternelle

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TURQUIE – Lorsque la députée du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM), Beritan Güneş Altın, a tenté de prononcer un discours en kurde au parlement turc, à l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, son microphone a été coupé, déclenchant un débat sur les droits linguistiques et l’unité nationale.

Alors que les débats sur les droits linguistiques continuent de se dérouler en Turquie à l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, une députée du parti pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM) a été réduite aux  silence alors qu’elle tentait de s’exprimer en kurde lors d’une session du parlement turc.

La députée DEM de Mardin (Mêrdîn) Beritan Güneş Altın avait commencé à s’adresser à l’assemblée en kurde mercredi lorsque son micro a été éteint par le président de la séance, Celal Adan, du Parti du mouvement nationaliste (MHP) d’extrême droite, citant « l’indivisibilité de l’État et la nation turques », comme le stipule l’article 3 de la Constitution.

En réponse à l’interruption, Güneş Altın a remis en question ce qu’elle considérait comme deux poids, deux mesures, en se demandant si la célébration de la Journée mondiale de la langue maternelle était considérée comme de la propagande de la part des dirigeants parlementaires. Elle a souligné l’hypocrisie d’être empêché de parler kurde alors que les candidats du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir étaient autorisés à utiliser le kurde dans leurs campagnes dans des régions à majorité kurde telles que Mardin, Diyarbakır (Amed) et Şanlıurfa (Riha).

Güneş Altın a expliqué qu’elle souhaitait célébrer les langues des peuples du monde en kurde. Elle a fait une seconde tentative, mais son micro a été éteint une seconde fois, soulignant le traitement réservé à la langue kurde dans la sphère politique en Turquie.

L’incident a rapidement déclenché un débat plus large sur le droit à l’expression linguistique au sein des institutions politiques turques et sur la lutte en cours pour les droits linguistiques kurdes. Les remarques ultérieures faites en turc devant l’Assemblée par le président du groupe du parti DEM, Sezai Temelli, reflétaient des questions profondément enracinées sur l’identité nationale, l’unité et la place des langues minoritaires en Turquie.