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TURQUIE. 14 arrestations lors de rafles anti-kurdes à Urfa

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TURQUIE / KURDISTAN – Lors de raids policiers ciblant les membres du parti politique DEM Parti, au moins 14 personnes ont été arrêtées dans la province kurde d’Urfa (Riha).

Selon les informations reçues, la police a effectué des descentes dans le centre d’Urfa (Riha) ainsi que dans les districts de Hilvan (Curnê Reş), Hewag (Bozova) et (Viranşehir) Wêranşar, plus tôt ce matin.

Au moins 14 personnes, dont le responsable du district du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM) et des membres du conseil de la jeunesse, ont été arrêtées lors des perquisitions.

Il a été rapporté que les perquisitions avaient eu lieu dans le cadre d’une enquête menée par le parquet général d’Urfa.

On ne sait pas de quoi les détenus sont accusés et il est à craindre que le nombre de détentions augmente.

Les noms des personnes arrêtées sont les suivants : Curnê Reş : Muzaffer Akcan et Bünyamin Demir. Centre : Şirin Aktaş, Leyla Dağhan, Meyaser Korkmaz, Kemal Çakmak et Nuh Albayrak. Hewag : Hüseyin Aslan, directeur du district du parti DEM, Kemal Aslan, Mehmet Aslan, Mehmet Emin Açıkgöz. Résultats : Ismail Topkan, Serhat İşlek, Aziz Taşkın.

LYON. Projection / débat autour de la lutte d’émancipation du peuple kurde

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Le documentaire Jiyan’s Story: Women’s Revolution raconte l’histoire de la combattante Jiyan Tolhildan (Salwa Yusuf), qui a consacré 20 ans de sa vie à la lutte kurde avant d’être tuée par un drone de la Turquie au Rojava en 2022. Contrairement à de nombreux autres films sur la révolution du Rojava et la lutte contre l’EI, celui-ci ne se concentre ni sur la lutte militaire ni sur la seule lutte politique. Il raconte toute l’histoire d’où les différentes luttes sont enracinées, comment elles sont intégrées et pourquoi les femmes sont l’avant-garde de la révolution.
 
En soutien au Collectif solidarité entre femmes à la rue, un après-midi de projection et d’information autour de la lutte d’émancipation du peuple kurde aura lieu à Lyon le samedi 11 mai 2024.

 

Dernièrement, le vendredi 3 mai, le collectif solidarité entres femmes à la rue occupait le gymnase Dargent (Lyon 8°) afin de dénoncer le manque d’hébergement d’urgence et tentait de mettre à l’abri les femmes du collectif, plusieurs étant enceintes ainsi que 70 enfants dont 7 bébés.


A 23h, sous la pluie, la mairie de Lyon a ordonné l’expulsion et la remise à la rue de ces 170 personnes.


Cet événement sera aussi l’occasion de se rencontrer et de se tenir au courant de la suite de cette lutte.

Quand au peuple kurde, plus grand peuple sans état au monde, dont la lutte fait actuellement face à une répression sans précédent, aussi bien en Europe que sur les 4 partie du Kurdistan, il semblait important, maintenant plus que jamais, de la rendre la plus visible possible. Visibilité qui sera mise en avant avec le mouvement de résistance des femmes kurdes et la projection d’un documentaire retraçant la vie de Jiyan Tolhildan, combattante kurde assassinée par un drone turc en 2022.

« Sans Libération des femmes aucune autre libération n’est possible », cette phrase, citée dans le film, est un des principes qui guide le mouvement de résistance kurde. Jiyan Tolhildan, commandante des FDS, qui s’est battue, non seulement pour la condition des femmes au Moyen-Orient et ailleurs, mais aussi pour tout un peuple et pour une société nouvelle, constitue un des exemple de la mise en pratique de ce principe.

Aujourd’hui encore, ces femmes sont traquées et assassinées, non seulement au Moyen-Orient, mais aussi chez nous, en Europe, en France, comme ces 4 militantes kurdes assassinées à Paris en 2013 et en 2023.


Ce mouvement est aujourd’hui menacé, au Moyen-Orient : des pays s’allient sous l’égide de la Turquie pour en finir avec une résistance qui dure depuis plus de 40 ans, mais aussi en Europe et particulièrement en France où la répression est en train de s’abattre sur le militantisme pro-kurde. (arrestations, expulsions, perquisitions de médias kurdes).

Un point sera d’ailleurs fait sur ces derniers événements à l’issue de la projection du documentaire. Cette lutte est liée aux nôtres que ce soit idéologiquement ou géographiquement. Cette lutte continue. Notre solidarité doit continuer aussi. (Rebellyon info)

Film/Animation enfants/Goûter/Discussion
 
RDV le samedi 11 Mai, dès 14h, jusqu’à 18h
Annexe de l’ECG
27 rue Salomon Reinach
69007 LYON

Une avocate veut saisir l’ONU face aux meurtres d’enfants kurdes par des blindés de l’armée turque

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TURQUIE / KURDISTAN – Avec le soutien de divers groupes de défense des droits, l’avocate kurde Yasemin Soydan entend déposer une pétition auprès de l’ONU pour le retrait des blindés militaires et des armes lourdes des localités kurdes de Turquie, suite à la mort d’environ 385 enfants.
 
Des enfants kurdes dont la mort est attribuée à la présence de véhicules blindés et d’armes lourdes sont régulièrement tués dans les rues des localités kurdes de Turquie. Ces décès sont désormais inscrits à l’ordre du jour des Nations Unies. Yasemin Soydan, une avocate kurde rattachée à l’Association des Avocats pour la Liberté (Özgürlük için Hukukçular Derneği-ÖHD), est à l’avant-garde de cette initiative.
 
S’adressant dimanche à Artı Gerçek, l’avocate Soydan a annoncé son intention de adresser une pétition à l’ONU concernant le taux alarmant de décès d’enfants dans les régions kurdes attribués aux blindés militaires et aux armes lourdes dans les centres urbains.
 
Soydan, connue pour son travail de plaidoyer en tant que membre de la Commission des droits et de la mémoire des enfants de l’association turque des Avocats pour la liberté, a souligné la gravité de la situation. Faisant référence à un rapport intitulé « Ils auraient été nos amis s’ils n’avaient pas été tués », qu’elle et deux autres collègues ont rédigé en 2021, elle a détaillé certains noms et histoires des centaines d’enfants tués ou blessés dans les régions kurdes entre 2000 et 2020.
 
« Ces années ont vu près de 385 enfants mourir et environ 850 blessés », a fait remarquer Soydan. « La manière dont ils sont morts a évolué en fonction de l’évolution des paysages politiques. Initialement, les conflits dans les zones rurales ont fait des victimes à cause des mines terrestres et des bombes. Cependant, l’afflux de véhicules blindés dans les zones urbaines a marqué une nouvelle ère, avec une augmentation du nombre d’enfants mourant après avoir été heurtés par ces véhicules ».
 
Soydan a souligné le besoin urgent d’agir, déclarant : « La présence de véhicules blindés et d’armes lourdes dans les régions kurdes est devenue une normalité pénible. Ces instruments de conflit doivent être supprimés pour rétablir la sécurité des enfants ».
 
Soulignant le manque d’attention des organismes internationaux, Soydan a critiqué les Nations Unies pour leur négligence à l’égard des questions relatives aux enfants kurdes. Elle a souligné la nécessité de placer cette question au premier plan du débat mondial et a annoncé son intention de demander à l’ONU le retrait des véhicules blindés et des armes lourdes des zones urbaines à majorité kurde.
 
« Nous devons nous attaquer aux causes profondes de ces décès d’enfants en plus d’engager des poursuites pénales dans ces cas-là », a insisté Soydan. « La Turquie, en tant que signataire de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, doit prendre des mesures immédiates pour garantir la sécurité et le bien-être des enfants kurdes. Cela implique de lever les réserves sur les droits linguistiques et culturels et de favoriser un environnement paisible et propice au développement de l’enfance ». (Medya News)

La Turquie surfe sur le sentiment anti-israélien dans sa guerre contre les Kurdes

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KURDISTAN – Le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan exploite le sentiment anti-israélien afin d’obtenir le soutien de l’Irak contre les forces kurdes dans la région yézidie de Sinjar.

Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a exprimé sa confiance dans les forces irakiennes pro-Iran Hachd al-Sha’bi pour « nettoyer » Sinjar, la patrie historique des Kurdes yézidis, de la guérilla kurde qui s’étaient rendue à Shengal pour contrer la campagne génocidaire de l’État islamique.

S’adressant à Al Arabiya dimanche, Fidan a abordé une série de sujets, notamment les négociations de cessez-le-feu en cours à Gaza et la géopolitique plus large du Moyen-Orient.

L’interview suggère notamment que la Turquie exploite tactiquement les sentiments anti-israéliens régionaux pour renforcer sa campagne contre les Kurdes, avec une opération militaire importante au Kurdistan irakien imminente.

« Je crois que les Hachd al-Sha’bi sont prêts à nettoyer Sinjar du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Si le PKK ne part pas, tous les patriotes irakiens combattront cette organisation terroriste qui occupe leur pays », a affirmé Fidan.

Il a appelé à une action du gouvernement central irakien contre le PKK, qui, selon lui, était auparavant perçu comme un problème kurde localisé : « Une fois que nous avons démontré les activités du PKK à Sinjar, Sulaymaniyah et Makhmur, Bagdad était convaincu qu’il ne s’agissait pas de problèmes isolés mais qu’ils nécessitaient une attention nationale. »

Les remarques de Fidan ont également lié les efforts militaires contre les forces kurdes à des projets d’infrastructures cruciaux visant à améliorer les routes commerciales de la Turquie du Golfe vers l’Europe. Il a fait valoir que le projet de route de développement nécessite une région stable « libre de toute ingérence du PKK », justifiant ainsi des opérations militaires plus larges sous couvert de sécuriser les routes commerciales.

Récemment, des sources russes ont propagé de fake news prétendant que le PKK collaborait avec les forces israéliennes à Gaza, soulevant des questions sur d’éventuelles stratégies russo-turques visant à modifier les perspectives du monde arabe concernant l’autonomie et les droits des Kurdes.

Le département américain du Trésor a désigné Falih al-Fayyadh, le président des Hachd al-Chaabi (Unités de mobilisation populaire ou Forces de mobilisation populaire – PMF), pour son rôle dans de graves violations des droits humains le 8 janvier 2021.

Fidan a rencontré le président du PMF, Falih al-Fayyadh, le 19 février 2024 pour consolider une alliance anti-PKK.

Les démarches diplomatiques de la Turquie visant à forger une alliance anti-kurde à l’échelle régionale ont été encore soulignées par la réunion du mécanisme de sécurité conjoint entre la Turquie et l’Irak pour lutter contre le PKK, le 14 mars 2024. (Medya News)

TURQUIE. Libération d’une femme kurde arrêtée avec son bébé

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TURQUIE / KURDISTAN – Dilan Polat Dirin et son bébé de 11 mois ont été placés en garde à vue à Diyarbakir/Lice plus tôt lundi matin.

La jeune maman a été arrêtée avec sept autres Kurdes, dont les journalistes Derya Us et Nurcan Yalçın.

Dilan Polat Dirin aurait été arrêtée sous l’accusation d’avoir « envoyé de l’argent en prison » et emmenée au commissariat de gendarmerie du district. Elle a été déférée au palais de justice après sa déposition, puis finalement libérée sous contrôle judiciaire.

TURQUIE. Peines de prison pour 13 personnalités politiques kurdes de Mardin

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TURQUIE / KURDISTAN – 21 personnalités politiques kurdes poursuivies dans le cadre du processus d’autonomie gouvernementale à Mardin/Dêrik ont ​​été condamnées à plusieurs années de prison ferme sur la base de déclarations de « témoins secrets ».

L’audience finale du procès intenté contre 21 personnalités politiques kurdes en relation avec le processus d’autonomie gouvernementale en 2015-2016 dans le district de Derik à Mardin s’est tenue lundi. Les prévenus n’ont pas assisté à l’audience tenue devant la 3e Haute Cour pénale. Le bureau du procureur a réitéré l’avis final présenté lors de l’audience précédente et a exigé que 21 prévenus soient condamnés à la prison.

Les avocats ont déclaré avoir réitéré leurs déclarations de défense lors de l’audience précédente et exigé l’acquittement de leurs clients.

Le tribunal a acquitté Adil Dölcek, Hamdullah Duran, İbrahim Ektiren, Mehmet Sıddık Şanlı, Nurettin Ektiren, Remzi Kıran, Sedat Mercen et Zeynep Demir.

Le tribunal a condamné chacun des prévenus (Abdülhamit Aksoy, Bedirhan Ektiren, Bedirhan Eye, Bedran Savucu, Cengiz Gezer, İhsan Demir, Mahmut Aktaş, Mehmet Bilgen, Mehmet Sıddık Aksak, Mehmet Şirin Eye, Ramazan Özdoğan, Semih Bilgen et Tarık Ektiren) à 6 ans et 3 mois pour « appartenance à une organisation illégale », à savoir le PKK.

La Turquie contourne « l’interdiction totale du commerce » avec Israël et facilite les expéditions de pétrole azerbaïdjanais via Ceyhan

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Malgré une interdiction commerciale officielle déclarée par la Turquie contre Israël le 2 mai en raison de « l’aggravation de la tragédie humanitaire en Palestine », le pétrole azerbaïdjanais continue d’être expédié vers Israël depuis le port turc de Ceyhan, comme l’a rapporté dimanche BNE IntelliNews, citant le quotidien financier hébreu Globes.

Le mouvement fonctionne même après que le gouvernement turc a annoncé une interdiction complète du commerce avec Israël, ce qui indique un écart persistant entre la politique officielle et les activités économiques de la Turquie.

L’Azerbaïdjan entretient des liens étroits avec Israël, fournissant d’importants approvisionnements en pétrole via l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan.

Le rapport de bne IntelliNews met en évidence des volumes commerciaux substantiels entre la Turquie et Israël, avec un flux important de biens et de services qui sont économiquement importants pour les deux pays. Cela comprend l’exportation de produits pétroliers d’Israël vers la Turquie et une relation commerciale solide d’une valeur d’environ 6,2 milliards de dollars par an.

Certains signes indiquent que des pressions politiques nationales et internationales influencent les actions de la Turquie, notamment des déclarations de personnalités politiques turques appelant à des réponses internationales plus fermes à la situation à Gaza. Dimanche, le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoğlu, principal rival national du président turc Recep Tayyip Erdoğan, a appelé les pays européens à adopter une position plus ferme contre la guerre en cours à Gaza, remettant en question leur attachement aux valeurs démocratiques.

Pris entre intérêts économiques et pressions politiques, Erdoğan a peut-être cherché un soulagement par l’intermédiaire de l’Azerbaïdjan ; cependant, la marge de manœuvre diminue rapidement.

Par ailleurs, le compte MenchOsint sur X (ancient Twitter) a partagé des « preuves supplémentaires que la prétendue interdiction du commerce avec Israël d’Erdogan n’est pas appliquée ».

Une des graphiques partagées par MenchOsint 

« L’Union européenne finance des djihadistes et des entités islamistes anti-UE en Turquie »

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Une partie importante du financement de l’Union européenne, destiné à rapprocher la Turquie des valeurs européennes, a été acheminée par le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan vers des entités connues pour leurs affiliations djihadistes (…). Malgré les milliards dépensés pour améliorer la démocratie turque et l’État de droit, les résultats ont été à l’opposé de ceux escomptés, écrit le journaliste turc Abdullah Bozkurt sur le site Nordic Monitor.
 
Voici l’article de Bozkurt:
 

Une partie importante du financement de l’Union européenne, destiné à rapprocher la Turquie des valeurs européennes, a été acheminée par le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan vers des entités connues pour leurs affiliations djihadistes et islamistes politiques. Malgré les milliards dépensés pour améliorer la démocratie turque et l’État de droit, les résultats ont été à l’opposé de ceux escomptés.

Selon une étude de Nordic Monitor sur le décaissement des fonds de l’UE en Turquie, des millions d’euros provenant du programme de plusieurs milliards d’euros de l’Union européenne destiné à soutenir l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport en Europe, dans le cadre d’un projet appelé Erasmus, ont été acheminés directement ou indirectement aux entités djihadistes et islamistes qui soutiennent le gouvernement Erdogan.

Outre le programme Erasmus, des milliards d’euros alloués à la Turquie pour améliorer la démocratie, l’État de droit et la société civile ont été gaspillés. L’État de droit dans le pays a été effectivement suspendu, la jeune démocratie turque s’est transformée en un régime répressif et la dynamique société civile du pays a été décimée. Des centaines d’ONG ont été fermées, leurs membres poursuivis et/ou emprisonnés dans le cadre d’enquêtes criminelles simulées. Des journalistes [majoritairement des Kurdes ou non affilés au médias à la botte du régime turc] ont été jetés en prison et l’opposition politique a été confrontée à une sévère répression.

En d’autres termes, les subventions et l’assistance fournies par l’UE pour réaligner la Turquie sur les valeurs de l’UE dans le cadre de la facilitation de l’adhésion de la Turquie au bloc ont en réalité produit des résultats inattendus. Au lieu de favoriser l’alignement sur les valeurs européennes, ces fonds ont renforcé le gouvernement Erdogan et ses organisations et entités affiliées qui propagent des opinions anti-UE parmi la population turque.

Il n’est pas facile de retracer, d’évaluer et d’obtenir une comptabilité complète de la manière dont les fonds européens en Turquie ont été distribués. Cette difficulté découle des schémas de décaissement opaques et complexes, de l’implication de plusieurs entités dans le pipeline de financement et de l’écart entre les objectifs déclarés dans les candidatures et les résultats réels sur le terrain. Néanmoins, l’identité de certaines des organisations ayant reçu des subventions de l’UE raconte comment l’ensemble du programme a fonctionné au cours de la dernière décennie.

Les subventions, provenant du budget Erasmus de l’UE, estimé à environ 26,2 milliards d’euros pour la période 2021-2027, ont été allouées aux organisations religieuses controversées de Turquie, soit directement dans le cadre de projets approuvés, soit indirectement par l’intermédiaire d’entités accréditées qui ont ensuite décaissé les subventions de l’UE à d’autres entités.

L’autorité chargée de décider de la manière dont les bourses Erasmus de l’UE doivent être utilisées en Turquie est le Centre pour les programmes d’éducation et de jeunesse de l’Union européenne (Ulusal Ajans), également connu sous le nom d’Agence nationale turque. Il est dirigé par İlker Astarcı, ancien conseiller du président Erdogan. Astarci avait travaillé au palais présidentiel, dirigé le bureau des relations publiques d’Erdogan et même mené des campagnes de diplomatie publique pour redorer l’image du président turc.

 

L’IHH a reçu 60 000 euros du programme européen Erasmus en 2023 pour un seul projet

 

L’Agence nationale turque relève de la Direction des affaires de l’Union européenne du ministère des Affaires étrangères. Le ministère est dirigé par Hakan Fidan, l’ancien chef de l’agence de renseignement turque MIT, qui a été impliqué dans des sites noirs où des opposants politiques kidnappés ont été torturés, s’est engagé dans une répression transnationale, a mené des activités d’espionnage dans les pays alliés et a mené des opérations sous fausse bannière pour soutenir le Régime Erdogan. L’UE est depuis un certain temps en veilleuse sur la liste des priorités du gouvernement Erdogan. La Turquie s’est souvent retirée des objectifs de politique étrangère commune de l’UE. Signalant clairement que l’adhésion à l’UE n’était pas une priorité pour son gouvernement, le président Erdogan a aboli le ministère des Affaires de l’Union européenne en 2018 et a dégradé le statut de l’institution chargée des négociations d’adhésion de la Turquie au bloc.

Pourtant, les financements de l’UE ont continué à affluer vers la Turquie, notamment dans le cadre du programme d’instrument d’aide de préadhésion (IAP), qui est un outil conçu par l’UE pour soutenir les réformes dans les pays candidats avec une assistance financière et technique. Entre 2014 et 2020, l’UE a alloué 3,5 milliards d’euros aux programmes IAP visant à améliorer la démocratie, l’État de droit et la société civile en Turquie. Cependant, malgré ces efforts, tous les indices liés à ces paramètres se sont encore dégradés au cours de cette période.

Le financement du programme Erasmus de l’UE met en évidence les priorités du gouvernement Erdogan consistant à soutenir les organisations islamistes religieuses et politiques en Turquie et à l’étranger avec l’argent des contribuables des États membres de l’UE.

Parmi ceux qui ont reçu un financement de l’UE figurait l’organisation caritative djihadiste Fondation pour les droits de l’homme, les libertés et l’aide humanitaire (İnsan Hak ve Hürriyetleri ve İnsani Yardım Vakfı, ou IHH). L’IHH a été signalée par le Conseil de sécurité de l’ONU pour trafic d’armes vers des groupes djihadistes, dont l’État islamique en Irak et en Syrie (EI). Il est connu pour travailler en étroite collaboration avec l’agence de renseignement turque MIT dans la conduite d’opérations à l’étranger.

En 2023, l’IHH a reçu 60 000 euros pour un programme jeunesse visant à éduquer et former des adultes. Il était l’un des huit bénéficiaires de subventions de l’UE parmi 72 projets considérés pour leur éligibilité au financement. Il était évident que l’IHH avait obtenu le financement avec le soutien du gouvernement Erdogan.

L’Önder Imam Hatipliler Derneği (Association Önder Imam Hatipliler, Önder), une organisation islamiste connue pour son soutien indéfectible au gouvernement Erdogan, a reçu l’année dernière 60 000 euros pour un petit projet de jeunesse dans le cadre du programme Erasmus. En 2022, elle a reçu 52 560 euros pour un autre projet. Önder est l’un des principaux responsables de la dotation des postes gouvernementaux sous le régime islamiste d’Erdogan, représentant de nombreux diplômés des écoles religieuses connues sous le nom d’imam Hatip, dont Erdogan a fréquenté l’une d’entre elles, à travers la Turquie. Önder nourrit des opinions anti-occidentales et promeut l’antisémitisme parmi la jeunesse turque.

Önder a reçu 60 000 euros de l’UE pour un projet en 2023 

Des centaines de milliers d’euros de financement ont également été versés directement à des écoles d’imam hatip ou par l’intermédiaire des antennes provinciales du ministère de l’Éducation. Il est difficile d’avoir une idée précise du montant total, car les détails de nombreux projets ne sont pas accessibles au public. L’année dernière, le lycée Şehit Adil Büyükcengiz Anadolu İmam Hatip d’Istanbul a reçu 53 288 euros pour un projet. Une école imam hatip réservée aux filles à Hatay, le lycée İskenderun Kız Anadolu İmam Hatip, a reçu 51 664 euros pour un projet de construction de la démocratie et de cohésion sociale. Deux autres écoles d’imam hatip dans les provinces de Konya et Kahramanmaraş ont chacune reçu 60 000 euros. La liste se rallonge de plus en plus.

La Fondation SETA, liée aux services de renseignement turcs, qui fonctionne comme une porte tournante pour recruter des islamistes à des postes clés du gouvernement et agit comme un outil de propagande pour le régime sous l’apparence d’un groupe de réflexion, a reçu l’année dernière 250 000 euros du programme Erasmus de l’UE. İbrahim Kalın, ancien patron de la SETA, est actuellement directeur de l’agence nationale de renseignement turque, le MIT. Kalın, élevé dans les cercles pro-iraniens durant sa jeunesse, a été l’un des principaux architectes de la nouvelle politique étrangère turque qui a créé de nombreux problèmes au sein de l’alliance transatlantique au cours de la dernière décennie.

L’Association des industriels et hommes d’affaires indépendants (Mustakil Sanayici ve İşadamları Derneği, MÜSİAD), un groupe d’affaires islamiste connu pour son soutien indéfectible au gouvernement Erdogan, est une autre organisation qui a bénéficié d’un financement de l’UE. En 2023, elle a reçu 409 504 euros pour un projet déclaré destiné à la formation professionnelle. La même année, MÜSİAD a reçu 250 000 euros pour un autre projet visant à l’employabilité des jeunes.

La Fondation Diyanet de Turquie (Türkiye Diyanet Vakfı, TDV), la fondation la plus riche de Turquie, gérée par la Direction des affaires religieuses du gouvernement (Diyanet), est une autre organisation qui a puisé dans les fonds européens pour la jeunesse. En 2023, le TDV a obtenu 45 870 euros du programme Erasmus pour un projet de renforcement des capacités destiné aux programmes jeunesse. Au cours de la dernière décennie, le TDV a travaillé activement avec le Diyanet pour financer des groupes de jeunes étrangers, les formant comme imams qui seront affectés à l’étranger pour diriger les mosquées turques, dans le cadre du programme du gouvernement Erdogan visant à exporter son idéologie politique islamiste à l’étranger.

La Fondation pour la jeunesse et l’éducation en Turquie (TÜRGEV), une organisation bien dotée qui reçoit des dons substantiels de sources nationales et externes, a reçu un financement de l’UE directement ou indirectement. La fondation, dirigée par Bilal, le fils d’Erdogan, gère l’université islamiste Ibn Haldun d’Istanbul, qui a reçu 60 000 euros l’année dernière et 400 000 euros en 2022.

L’objectif de la fondation est d’éduquer la jeunesse politiquement islamiste en Turquie et à l’étranger. Il coopère étroitement avec d’autres réseaux islamistes, dont les Frères musulmans.

De même, la Fondation islamiste Maarif, une entité officielle du gouvernement turc qui sert de canal pour exporter l’islam politique à l’étranger par le biais des écoles, fait également partie des bénéficiaires des fonds de l’UE. Maarif est présenté comme un projet favori du président Erdogan et sert de bras long à son régime à l’étranger en fournissant des services éducatifs dans le cadre d’une campagne de prosélytisme. Créée par la loi en 2014, sa direction est composée d’islamistes connus qui adhèrent aux opinions djihadistes. En 2022, elle a reçu 36 300 euros pour un projet.

La Fondation Maarif fait partie du ministère turc de l’Éducation nationale. La Direction de l’éducation religieuse du ministère (Din Öğretimi Genel Müdürlüğü) figure également sur la liste des bénéficiaires des fonds européens pour la jeunesse et a reçu en 2022 107 660 euros.

Une fondation appelée Recep Tayyip Erdogan Üniversitesi Geliştirme Vakfı, créée pour honorer l’héritage d’Erdogan dans sa ville natale de Rize, a reçu 44 000 euros en 2023.

Les associations et fondations dirigées par des sectes religieuses favorables au gouvernement Erdogan ont également bénéficié des programmes de jeunesse de l’UE. Parmi eux, Hüdayi Mezunları Derneği (Association des diplômés de Hudayi), qui fait partie du réseau Hudayi dirigé par Ahmed Hamdi Topbaş et son cousin Mustafa Latif Topbaş. La famille Topbaş est connue comme l’un des principaux soutiens financiers de la politique islamiste du président Erdogan et de son parti au pouvoir. Ils disposent d’un vaste réseau en Afrique visant à élever la jeunesse politiquement islamiste pour qu’elle soutienne la vision globale d’Erdogan. Hüdayi a reçu 57 250 euros pour un projet en 2023.

Mustafa Latif Topbaş a été dénoncé en 2013 lorsqu’une enquête criminelle a révélé qu’il travaillait en étroite collaboration avec le ressortissant saoudien d’origine égyptienne Yasin al-Qadi, qui avait été signalé par le Trésor américain et le comité des sanctions de l’ONU contre al-Qaïda. L’enquête a en outre révélé que Topbaş et Erdogan se consultaient souvent sur la manière de coordonner leurs relations secrètes.

La chaîne publique turque, principal outil de propagande du Parti islamiste de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, reçoit également des centaines de milliers d’euros pratiquement chaque année. La Société turque de radio et de télévision (Türkiye Radyo Televizyon Kurumu, TRT) a été l’un des principaux moteurs d’un discours anti-occidental parmi le public turc et s’est souvent engagée dans des campagnes de désinformation ciblant les pays européens. En 2022, elle a reçu 400 000 euros pour un seul projet de l’UE.

Le changement radical dans la politique éditoriale de TRT, la transformant en porte-parole du régime d’Erdogan, ainsi que les opérations de TRT à l’étranger sous la marque TRT World pour promouvoir l’idéologie politique islamiste et projeter l’image de calife d’Erdogan auprès des communautés musulmanes du monde entier, y compris aux États-Unis, a incité le gouvernement américain à réévaluer la position de TRT aux États-Unis.

Le 1er août 2019, la section de contre-espionnage et de contrôle des exportations de la division de sécurité nationale du ministère américain de la Justice (DOJ) a ordonné à TRT de s’enregistrer en vertu de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (FARA). 

Parmi la longue liste d’entités qui ont généreusement bénéficié de subventions de l’UE, il y a des organisations plus controversées. Il semble que cette tendance se poursuive également dans les années à venir.

En 2023, la Turquie a reçu 105,5 millions d’euros de subventions du programme Erasmus de l’UE, ainsi que 5,1 millions d’euros du Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE). Cette année, il devrait recevoir 117,1 millions d’euros d’Erasmus et 6,1 millions d’euros du FSUE. Entre 2014 et 2020, la Turquie a dépensé 778 millions d’euros en bourses Erasmus, finançant plus de 12 000 projets.

La Turquie a également reçu la part du lion des fonds IAP de l’UE depuis 2002, totalisant 9,2 milliards d’euros de ressources de financement. Près de 900 projets ont été mis en œuvre grâce à ce financement pour renforcer la capacité de la Turquie à devenir membre de l’UE. Cependant, la Turquie est loin d’être membre, notamment en termes de critères politiques, par rapport à son statut d’il y a vingt ans, après avoir renoncé à la plupart des acquis réalisés dans le passé. Il recevra une part importante du financement de l’IAP, qui devrait s’élever à 14,32 milliards d’euros entre 2021 et 2027.

Le résultat final du financement de plusieurs milliards d’euros accordé à la Turquie a abouti à l’opposé total de ce que les décideurs politiques de l’UE avaient initialement prévu d’atteindre. Aujourd’hui, la population turque est plus anti-UE, en grande partie à cause des récits empoisonnés que les Turcs entendent pratiquement tous les jours de la part de leurs dirigeants et de la machine de propagande du gouvernement dans les médias, qui colportent régulièrement des théories du complot anti-occidentales.

Le système judiciaire turc est devenu un outil politique du régime Erdogan, utilisé pour punir ses détracteurs et ses opposants. La société civile a été restructurée avec des entités progouvernementales, et le paysage politique a été redessiné par la manipulation, la corruption et la cooptation de l’opposition. De plus, le service extérieur est rempli d’agents de renseignement, d’islamistes et de néo-nationalistes qui considèrent l’Occident comme la principale menace pour la sécurité nationale de la Turquie.

IRAN. Un adolescent kurde aveuglé suite aux tirs des garde-frontaliers

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IRAN / ROJHILAT – Aryan Memandi, un Kolbar kurde de 17 ans, a été grièvement blessé au visage et aux deux yeux par des tirs directs des garde-frontaliers iraniens près de Sardasht, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental (Ourmia). L’adolescent a été transféré dans des centres médicaux de Tabriz, où on a constaté qu’il avait perdu un œil.
 
Le 4 mai dernier, Aryan Memandi, un kolbar de 17 ans originaire de Savan, a été grièvement blessé au visage par des tirs à bout portant tirés par les forces frontalières alors qu’il transportait marchandises depuis le Kurdistan du Sud (nord de l’Irak) près de Sardasht.
 
Aryan a été transféré dans un centre de soin à Tabriz dans un état critique. (Via Hengaw) 

IRAN. Au moins 77 prisonniers exécutés en avril 2024

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IRAN / ROJHILAT – L’ONG Hengaw signale qu’au moins 77 prisonniers ont été exécutés en avril dernier en Iran. 18 Baloutches, 11 Afghans, 10 Kurdes et 7 Turcs se trouvaient parmi les personnes exécutées par le régime criminel iranien.

En avril 2024, au moins 77 prisonniers ont été exécutés en Iran, soit une augmentation de 328 % par rapport au mois précédent (18 exécutions).

Selon les données compilées par l’Organisation de défense des droits humains, Hengaw, au moins 77 prisonniers ont été exécutés dans les prisons iraniennes en avril 2024. L’identité de 75 de ces prisonniers a été confirmée.

Parmi les 77 prisonniers exécutés, dont 3 femmes et un adolescent, il y avait 18 Baloutches, 11 Afghans, 10 Kurdes et 7 Turcs.

 

En avril, deux femmes ont été exécutées dans les prisons de Ghezel Hesar et de Birjand. L’une des femmes a été identifiée comme étant Marjan Haji zade de Shahin Dej, tandis que l’identité de l’autre femme, qui est Baloutche, reste inconnue.

C’est dans les prisons du Khorasan-e Razavi que le plus grand nombre de condamnations à exécution de prisonniers ont été exécutées, avec un total de 16 cas. Viennent ensuite de près la province d’Albourz avec 13 cas, Ispahan avec 7 cas, Kerman avec 6 cas et l’Azerbaïdjan oriental avec 5 cas. Les provinces du Fars et du Khorasan du Sud suivent avec 4 cas chacune. Les exécutions ont eu lieu dans les prisons du Lorestan, du Sistan et Baloutchistan, de Zanjan, du Golestan et d’Hormozgan, en Azerbaïdjan occidental (Urmia), Ardabil, Khuzestan, Kermanshah, Qom, Kurdistan (Sanandaj), Gilan et Hamadan.

Sur un total de 77 exécutions, seuls 4 cas, soit 5 % de tous les cas, ont été officiellement annoncés par les autorités iraniennes.

 

Classement par charges :

En avril, un prisonnier religieux kurde a été exécuté. La majorité des exécutions étaient liées à des accusations liées à des délits liés à la drogue, représentant 52 cas, soit 67,5 % de tous les cas.

Meurtre avec préméditation : 26 cas
Crimes liés à la drogue : 50 cas
Viol : 1 cas

Porte-parole des YPJ: Ceux qui ont tué Deniz Gezmis ont également pris pour cible le leader Apo

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SYRIE / ROJAVA – A l’occasion de l’exécution du 52e anniversaire de l’exécution de Deniz Gezmiş, Huseyin Inan et Yusuf Aslan par l’Etat turc le 6 mai 1972, la porte-parole des Unités de protection des femmes (YPJ), Roxana Mohammed déclare que ce qui ont tué Deniz Gezmiş* ont également attaqué le leader kurde Abdullah Ocalan. Dans un communiqué publié sur le site YPJ Rojava, Ruksen Mihemed attire l’attention sur les liens entre plusieurs événements impliquant l’OTAN et les puissances régionales et qui ont bouleversé le Moyen-Orient.

Voici le message de Roxana Muhammed:

Le ciblage du leader Apo le 6 mai 1996 ne se limitait pas à l’État turc. L’OTAN et nombreuses puissances locales ont été impliqués dans cette conspiration. La guerre du Golfe a sans aucun doute été un élément clé de la guerre contre le Moyen-Orient. Deuxième phase de cette guerre, l’attaque du 6 mai visait à consolider le contrôle sur le Moyen-Orient. Essentiellement, il cherchait à manipuler la véritable histoire, la culture et la richesse de la région. De plus, il visait à contrecarrer l’unité entre divers pays et peuples du Moyen-Orient, notamment les Kurdes, les Arabes, les Arméniens et les Syriens. Les idéaux démocratiques, qui favorisent l’unité entre les peuples, constituent la plus grande menace pour les puissances dominantes. le plaidoyer du leader Apo en faveur d’un système alternatif contre le régime capitaliste, ancré dans les principes démocratiques, a incité les puissances dominantes à tenter de le supprimer par tous les moyens.

De telles conspirations sont indissociables de l’histoire. Le 6 mai 1916, 21 intellectuels arabes sont exécutés à Damas et à Beyrouth. De même, le 6 mai 1972, Deniz Gezmis, Huseyin Inan et Yusuf Aslan furent exécutés. L’attaque contre le leader Apo a également été exécutée à la même date, ce qui indique un choix délibéré du moment où envoyer un message. C’est le même régime qui a pris pour cible le leader APO qui a tué Deniz Gezmis et ses camarades.

Deniz Gezmis et ses camarades ont évoqué la fraternité entre les peuples kurde et turc avant d’entrer au Parlement. De même, le Leader APO considérait sa lutte comme une extension de cette résistance. Grâce à son engagement inébranlable en faveur d’une approche socialiste tout au long de ses années de lutte, le leader APO a fait progresser l’héritage laissé par des guérilleros comme Deniz, renforçant et élargissant l’esprit de résistance contre ce régime.

 

Exécution de Deniz Gezmiş, Yusuf Aslan et Huseyin Inan

Le 6 mai 1972, Deniz Gezmiş, Yusuf Aslan et Huseyin Inan, trois révolutionnaires turcs, furent pendus à Ankara.

Le procès de Deniz, Yusuf et Hüseyin avait commencé le 16 juillet 1971. Gezmiş et ses camarades ont été condamnés à mort le 9 octobre pour violation de l’article 146 du Code pénal turc, qui concerne les tentatives de « renversement de l’ordre constitutionnel ». Selon la procédure légale, une condamnation à mort doit être approuvée par le Parlement avant d’être transmise au Président de la République pour avis conforme définitif. En mars et avril 1972, la sentence a été présentée au Parlement et, dans les deux lectures, elle a été approuvée à une écrasante majorité.

 
Après avoir rejoint le Parti des travailleurs de Turquie (Türkiye Işçi Partisi), Gezmiş a étudié le droit à l’Université d’Istanbul en 1966. En 1968, il fonde l’Organisation des juristes révolutionnaires (Devrimci Hukukçular Kürulumu) et l’Union révolutionnaire des étudiants (Devrimci Öğrenci Birliği).
 
Il est devenu de plus en plus actif politiquement et a dirigé l’occupation organisée par les étudiants de l’Université d’Istanbul le 12 juin 1968. Après la fin forcée de l’occupation par la loi, il a mené des protestations contre l’arrivée de la 6e Flotte américaine à Istanbul. Deniz Gezmiş a été arrêté pour ces actions le 30 juillet 1968 et libéré le 20 octobre de la même année.
 
Alors qu’il s’engageait de plus en plus dans le Parti du Travail de Turquie et qu’il commençait à prôner une révolution démocratique nationale, ses idées commencèrent à circuler et à inspirer une base croissante d’étudiants révolutionnaires. Le 28 novembre 1968, il a été arrêté de nouveau après avoir protesté contre la visite de l’ambassadeur des États-Unis en Turquie, mais a été libéré par la suite. Le 16 mars 1969, il fut de nouveau arrêté pour avoir participé à des conflits armés de droite et de gauche et emprisonné jusqu’au 3 avril. Gezmiş a été arrêté de nouveau le 31 mai 1969. L’université a été temporairement fermée et Gezmiş a été blessé dans le conflit. Bien que Gezmiş soit sous surveillance, il s’est évadé de l’hôpital et s’est rendu dans des camps de l’Organisation de libération de la Palestine en Jordanie pour recevoir une formation de guérilla.
 
Le 4 mars 1971, Deniz Gezmiş et ses camarades ont enlevé quatre soldats américains de TUSLOG/The United States Logistics Group, dont le siège social se trouve à Balgat, Ankara. Après avoir libéré les otages, Yusuf Aslan et Deniz Gezmis ont été capturés près de Sivas à la suite d’une confrontation armée avec les forces de l’ordre.
 
Leur procès a débuté le 16 juillet 1971. Gezmiş a été condamné à mort le 9 octobre pour violation de l’article 146 du Code pénal turc, qui concerne les tentatives de « renversement de l’ordre constitutionnel ». Selon la procédure légale, une condamnation à mort doit être approuvée par le Parlement avant d’être transmise au Président de la République pour avis conforme définitif. En mars et avril 1972, la sentence a été présentée au Parlement et, dans les deux lectures, elle a été approuvée à une écrasante majorité.
 
Le 4 mai, le Président Cevdet Sunay, après avoir officiellement consulté le Ministre de la Justice et le Premier Ministre Nihat Erim, a refusé d’accorder la grâce à Gezmiş. Il a été exécuté par pendaison le 6 mai 1972 à la prison centrale d’Ankara avec Hüseyin Inan et Yusuf Aslan.
 
Aujourd’hui, Deniz Gezmiş, Yusuf Aslan, Huseyin Inan et de nombreux autres révolutionnaires sont commémorés dans plusieurs villes du pays.
 

TURQUIE. Arrestation de deux journalistes kurdes à Diyarbakir

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TURQUIE / KURDISTAN – Les journalistes kurdes, Nurcan Yalçın et Derya Us ont été arrêtées lors de raids policiers à Diyarbakir (Amed).

 

Les journalistes Nurcan Yalçın et Derya Us ont été arrêtées lors de perquisitions à leur domicile à Amed. On ne sait pas encore les raisons de leurs détentions, même si les journalistes kurdes sont systématiquement accusés de terrorismes. On signale que le nombre de détentions pourrait augmenter.