Panel tenu à Diyarbakır pour la Journée de la langue kurde

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DİYARBAKIR – Un panel a été organisé à Diyarbakır pour la Journée de la langue kurde, célébrée chaque année le 15 mai. L’importance de la langue maternelle et ses effets sur les enfants ont été discutés lors du panel.

Un groupe d’experts s’est réuni au siège de Diyarbakır du syndicat de l’enseignement Eğitim Sen, à l’occasion de la Journée de la langue kurde, célébrée le 15 mai. Les écrivains kurdes, les membres du Parti démocratique des peuples et les étudiants de l’Association de la promotion de la langue kurde (Kurdi-Der), qui a été fermée par un décret d’urgence, et les membres des nombreuses ONG ont assisté au panel.

La modératrice du panel Enîse Ekinci a commencé son discours en parlant de l’histoire de la Journée de la langue kurde. Après le discours d’Enîse, l’écrivain kurde Adar Jiyan a commencé à parler. Adar a déclaré que le groupe s’était réuni aujourd’hui grâce à leurs réalisations. Mentionnant la relation de la langue kurde avec la nature, la mère et l’enfant, Adar a déclaré que les enfants apprennent encore la langue kurde en enregistrant chaque mot de leurs mères parce que les femmes protègent encore leur relation avec la nature.

Le panel s’achèvera après les présentations des écrivains kurdes Selim Temo et Süleyman Yılmaz.

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Lettre ouverte à la Première ministre britannique sur l’utilisation de l’eau par la Turquie comme arme de guerre

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Le gouvernement turc utilise désormais son contrôle de l’eau comme une arme contre les territoires syriens libérés par les Forces démocratiques syriennes (FDS) et qui sont maintenant administrés par la Fédération démocratique de la Syrie du Nord.
 
Le mouvement écologiste mésopotamien, l’initiative pour garder Hasankeyf vivant, la campagne Corner House et la paix au Kurdistan ont envoyé une lettre ouverte à la Première ministre britannique, Theresa May, le 28 avril 2018, Journée mondiale d’action pour Hasankeyf et Sur.
 
Dans cette importante lettre sur les impacts internationaux / en aval des barrages turcs et en particulier sur le barrage d’Ilisu, il est indiqué que le gouvernement turc a utilisé et utilise des barrages comme une arme contre les populations en aval.
 
Voici la lettre en question :
 
Chère Première Ministre,
 
Le barrage d’Ilisu et l’utilisation de l’eau par la Turquie comme arme de guerre
 
Nous écrivons en tant qu’organisations de la société civile pour attirer votre attention sur l’achèvement imminent par la Turquie du barrage d’Ilisu sur le Tigre, en violation du droit international relatif aux voies d’eau partagées, qui nécessite des négociations et un accord sur les flux en aval. La retenue d’eau du barrage Ilisu survient à un moment où la Turquie utilise imprudemment et illégalement l’eau comme arme de guerre contre le nord de la Syrie, privant les personnes touchées de leur droit à l’eau, menaçant d’exacerber les conflits existants dans la région et qui ont déjà subi sept années de guerre civile brutale. Nous vous exhortons à protester contre la mise en fonction prévue d’Ilisu par la Turquie et à utiliser tous les moyens diplomatiques disponibles pour négocier un règlement pacifique et équitable entre la Turquie, la Syrie et l’Irak sur l’utilisation de leurs rivières communes.
 
La Turquie a poursuivi le projet du barrage d’Ilisu malgré une large opposition internationale. Le financement du projet a été refusé par la Banque mondiale en raison des inquiétudes sur les impacts en aval et, en 2001, le Royaume-Uni Export Credits Guarantee Department a signalé sa réticence à soutenir la participation prévue de Balfour Beatty dans le projet, en grande partie grâce à des préoccupations similaires. Plusieurs autres pays de l’Union européenne ont également refusé de financer le projet.
 
Si la mise en eau se déroule comme prévu, le barrage et son réservoir détruiraient les moyens de subsistance de 80 000 personnes, principalement des Kurdes, et inonderaient l’ancienne ville de Hasankeyf. Les plans actuels de relocalisation et de sauvetage du patrimoine culturel de la Turquie sont totalement inadéquats. De plus, les impacts écologiques en aval du barrage ont à peine été étudiés, et encore moins atténués.
 
La Syrie et en particulier l’Irak comptent sur le Tigre, qui est la source d’eau vitale pour l’agriculture et les centres urbains. La capacité de stockage du réservoir d’Ilisu permettrait à la Turquie d’arrêter l’écoulement du Tigre en Irak pendant des mois; et, même s’il est exploité sans intention hostile, le barrage, combiné aux systèmes d’irrigation proposés, réduirait sévèrement les débits en aval, augmenterait les niveaux de sels dans l’eau et violerait gravement le droit à l’eau propre pour les riverains en aval. Les impacts atteindraient jusqu’aux marais méridionaux de Mésopotamie, une région qui a été drainée sous Saddam Hussein mais qui a maintenant été restaurée. Les marais ont été approuvés en tant que site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2016.
 
La Turquie n’a pas signé la Convention des Nations Unies sur les utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation, mais le droit coutumier international exige un accord mutuel entre la Turquie, l’Iraq et la Syrie sur l’utilisation des voies d’eau partagées. La Turquie n’a pas réussi à conclure un tel accord avec ses voisins riverains sur l’utilisation du Tigre. Au lieu de cela, il a profité des conflits en Irak et en Syrie pour faire avancer un programme de construction de barrage qui menace d’autres conflits en permettant à la Turquie de contrôler les flux de l’Euphrate et du Tigre. Ilisu est un élément central de ce projet politique.
 
Le gouvernement turc utilise désormais son contrôle de l’eau comme une arme contre les territoires syriens libérés par les Forces démocratiques syriennes (SDF) et qui sont maintenant administrés par la Fédération démocratique du nord de la Syrie. Au printemps et en été 2017, ainsi que ces dernières semaines, la Turquie a considérablement réduit le débit de l’Euphrate, violant un accord signé avec le gouvernement syrien en 1987 pour assurer un débit en aval d’au moins 500 m3 / s à la Turquie. Frontière syrienne Comme indiqué dans le rapport ci-joint, seulement la moitié de la quantité d’eau convenue a été libérée.
 
Il y a donc des craintes bien fondées que la mise en fourrière d’Ilisu soit utilisée de la même manière comme arme de guerre, exacerbant davantage le conflit dans la région. Le gouvernement turc dit que le barrage est presque achevé; mais, à notre avis, il n’est pas trop tard pour reconsidérer. Il n’y a pas de besoin urgent pour l’électricité prévue du projet Ilisu en Turquie et les protestations sur le terrain et sur le plan international continuent d’attirer un soutien croissant.
 
Nous demandons que le Royaume-Uni utilise son influence sur la Turquie pour faire en sorte que la retenue du barrage d’Ilisu soit stoppée jusqu’à ce que des accords sur les flux en aval dans le Tigre soient conclus avec les gouvernements irakien et syrien, la les personnes affectées et les organisations critiques de la société civile en Turquie et en Irak. Les négociations devraient inclure l’option de ne pas exploiter le projet de barrage d’Ilisu presque achevé. Nous croyons que le Royaume-Uni peut et devrait agir dans un rôle de médiateur.
 
Nous sommes impatients d’avoir de vos nouvelles et nous sommes ouverts à partager davantage nos positions sur le projet Ilisu.
 
Cordialement
 
Mouvement Mésopotamienne d’Ecologie
Initiative pour garder Hasankeyf vivant
Corner House
Campagne Paix au Kurdistan
Solidarité Association Economie
Brighton Kurdistan Solidarité
Assemblée populaire kurde Royaume – Uni
Roj – Assemblée des femmes kurdes du Royaume – Uni
Congrès national du Kurdistan (KNK) UK
Jullie Ward Députée
Christine Blower, NUT Secrétaire international
Clare Baker,
Administrateur international d’UNITE Simon Dubbins, directeur international d’UNITE
Doug Nicholls, secrétaire général, Fédération générale des syndicats (GFTU)
Bert Schouwenburg, officier international, GMB
 
Steve Sweeney, éditeur international, Morning Star
Thomas Schmidt, secrétaire général, ELDH Association européenne des avocats pour la démocratie et les droits humains internationaux
Martha Mundy, professeur émérite d’anthropologie, LSE (à titre personnel)
Yagmur Savran, chercheur à l’université de Bradford
Olga Vlagkouli , architecte du projet
Rahila Gupta, journaliste et écrivain
Dr Derek Wall, Maître de conférences en économie politique, Goldsmith College
Dr Felix Padel, l’ Université d’ Oxford
Lynn Wilde, Université de Liverpool
Dr Tom Wakeford, Coventry University
Peter Tatchell, militant des droits de l’ homme
John Hunt, journaliste
Jonathan Bloch, écrivain
Antony Shephard, graphiste
Les Levidow, Campagne contre la criminalisation des communautés (CAMPACC)
Stephen Smellie, Syndicat UNISON, Écosse
Margaret Gallacher, Présidente, South Lanarkshire Unison et Secrétaire de la Solidarité écossaise avec le Kurdistan
Sarah Glynn, Solidarité écossaise avec le Kurdistan
Sarah Parker, traductrice
Dr Dylan Musphy, enseignant / l’historienne
Fatma Kayhan, écrivaine
Amber Huff, chercheuse
Salima Tashdemir, chercheuse
Pinar Akpinar, la communauté kurde du Sussex
Jo Magpie, journaliste
Maude Casey, écrivaine
Helen O’Neill, travailleuse sociale
Brian Drummond, ministre
Martha Salter
Becky Hobbs
Meredith Tax, auteur
Kariane Westrheim, professeur, Département de l’éducation, Faculté de psychologie, Université de Bergen, Norvège
Eirik Eiglad, New Compass Press, Norvège
Gina Lennox, Alison Buckley, Zirian Fatah – Lobby kurde Australie

Elections en Turquie : Le retour du Mandela kurde

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En gardant un candidat clé en prison, le gouvernement turc risque de faire de Selahattin Demirtas un adversaire encore plus populaire et redoutable.

 
Le gouvernement turc a annoncé des élections présidentielles et législatives anticipées qui se tiendront le 24 juin. La plupart des analystes prédisent que le président turc Erdogan et son parti AKP en sortiront victorieux principalement à cause de la faiblesse de principaux partis d’opposition et son contrôle total de la presse. Il semble également avoir développé les capacités institutionnelles pour tricher si cela devient nécessaire.
 
Pourtant, s’il gagne l’élection, il peut s’agir d’une victoire à la Pyrrhus. D’abord et avant tout, la légitimité de l’élection sera mise en doute. Il y a un sentiment d’injustice qui découle du fait que les élections se dérouleront sous le régime d’état d’urgence – une loi électorale conçue pour favoriser fortement Erdogan – et dans l’ombre du référendum constitutionnel de 2017, qui a été décidé à la dernière minute avec l’inclusion de bulletins illégaux non estampillés. Plus problématique pour Erdogan est la possibilité qu’une réaction violente contre son régime autoritaire et ses méthodes dures qui élèverait la stature de Selahattin Demirtas, l’ancien chef du Parti démocratique des peuples (HDP) pro-kurde, en tant que politicien le plus redoutable du pays et le potentiel Nelson Mandela kurde.
 
Demirtas, qui a rendu sa candidature publique récement, souffre d’un inconvénient : il est actuellement en prison. Il a été arrêté le 4 novembre 2016, pour de fausses accusations de complicité de terrorisme qui pourraient entraîner une peine d’emprisonnement maximale de 142 ans. Il a le droit d’organiser une campagne à partir de sa cellule parce qu’il n’a pas encore été reconnu coupable. Nous pouvons être sûrs que ses communications avec son personnel de campagne seront limitées par le gouvernement.
 
L’affaire contre Demirtas fait partie d’un effort plus large visant à décapiter la direction du mouvement kurde en Turquie et à mettre fin à la montée d’un leader raisonnable, populaire et modéré.L’affaire contre Demirtas fait partie d’un effort plus large visant à décapiter la direction du mouvement kurde en Turquie et à mettre fin à la montée d’un leader raisonnable, populaire et modéré.Le gouvernement d’Erdogan a emprisonné et renvoyé de nombreux députés du HDP sur des accusations forgées de toutes pièces, utilisant toute excuse pour les priver de leur immunité parlementaire. Les médias kurdes et les organisations non gouvernementales ont été sévèrement affaiblis par les arrestations et les fermetures. Début mars, près de 12 000 personnes , soit un tiers des membres du HDP, avaient été arrêtées et envoyées en prison.
 
Les Kurdes représentent 18 à 20% de la population turque et résident également dans trois autres pays voisins: la Syrie, l’Irak et l’Iran. Depuis la création de la République turque en 1923, les Kurdes ont été soumis à une oppression continue et à un déni de leurs droits fondamentaux. Demirtas est le premier politicien kurde à avoir obtenu le soutien parmi les électeurs non kurdes, y compris certains à la gauche du spectre politique, ainsi que les étudiants et les électeurs de la classe moyenne. C’est un jeune homme politique, télégénique et intraitable qui, à son procès, a réussi à renverser la vapeur et à mettre le gouvernement sur la sellette. Comme Mandela, qui, dans son fameux procès de Rivonia en 1964, s’est appuyé sur sa vaste formation juridique pour réfuter directement plusieurs des principales accusations de la défense, Demirtas, aussi avocat, a également cherché à déconstruire systématiquement les arguments de l’État contre lui. Sa maîtrise de la loi et une défense détaillée visent à saper le mantra du gouvernement turc sur l’indépendance du pouvoir judiciaire. La presse contrôlée par Erdogan, qui comprend aujourd’hui presque toutes les chaînes de télévision, de radio et de presse en Turquie, a bien entendu ignoré Demirtas ou ne l’a mentionné que pour lui lancer des insultes. Le quotidien Yeni Safak l’a appelé un meurtrier et un showman ; Dans une émission de télévision, deux chroniqueurs pro-AKP ont affirmé qu’il serait emprisonné pour avoir tué 53 personnes.
 
Demirtas a réussi à insuffler de la vie à la politique kurde en professionnalisant son parti, en faisant appel à des circonscriptions plus larges au-delà de la population kurde et en articulant un message de coexistence turco-kurde. Il a émergé comme un challenger à la fois Erdogan et le leader kurde de la guérilla kurde qui depuis le milieu des années 1980 a été engagé dans une violente campagne contre l’Etat turc. Alors que les Kurdes sympathisants de la guérilla kurde constituent une base naturelle pour Demirtas et son HDP, il a travaillé dur pour faire des incursions parmi les Kurdes plus conservateurs et pieux qui ont eu tendance à voter pour l’AKP.
 
Il a déjà démontré ses prouesses. Grâce à Demirtas, le HDP a remporté plus de 6 millions de voix (13,1% du total) lors des élections législatives de juin 2015 et a réussi pour la première fois à franchir la barre des 10% requise pour entrer au parlement. Les gains du HDP ont conduit l’AKP au pouvoir à perdre sa majorité parlementaire. Erdogan a alors forcé d’autres élections en novembre, menées sur fond de guerre, en lançant une véritable campagne de contre-insurrection contre la guérilla kurde et en abrogeant les pourparlers de paix qu’il avait menés avec les Kurdes par l’intermédiaire d’intermédiaires, dont Demirtas. Lors de ces élections, le HDP ne s’est pas très bien comporté bien que le parti ait réussi à gagner les 10% nécessaires pour rester au parlement.
 
Les conditions d’aujourd’hui sont différentes. Suite à une tentative ratée de coup d’Etat de juillet 2016, Erdogan a déclenché une campagne de la terre brûlée contre tous ses ennemis – réels et imaginaires. Les purges des établissements d’enseignement, de la justice, de l’armée et de la presse ont privé la Turquie de voix indépendantes. Les prochaines élections du 24 juin sont la dernière étape de la transition de la Turquie d’un régime parlementaire démocratique à un régime autoritaire et électoral à part entière.Les prochaines élections du 24 juin sont la dernière étape de la transition de la Turquie d’un régime parlementaire démocratique à un régime autoritaire et électoral à part entière. avec presque aucun contrepoids pour restreindre le pouvoir de la présidence.
 
Il est tout à fait possible que le spectacle de Demirtas faisant campagne pour la présidence de la prison puisse trouver un écho auprès de différentes circonscriptions de l’opposition. L’hostilité d’Erdogan envers les Kurdes au pays et à l’étranger en Syrie et en Irak a aliéné les Kurdes conservateurs qui avaient l’habitude de voter pour lui. Ces Kurdes n’ont peut-être jamais sympathisé avec le HDP dans le passé. Cependant, l’ampleur même des injustices commises contre les Kurdes; la dénigrement délibéré de tout ce qui est kurde, y compris l’élimination des panneaux municipaux et routiers en kurde; et la profanation de symboles kurdes dans la ville syrienne d’Afrin, où les troupes turques et leurs alliés djihadistes ont mené une campagne contre les Kurdes syriens, ont aliéné même les électeurs kurdes les plus conservateurs.
 
Les conditions qui ont fait de Demirtas un candidat viable en juin 2015 sont de retour. Le désenchantement avec le principal parti d’opposition, le CHP, sévit parmi de nombreux électeurs de l’opposition non kurdes ; Demirtas est perçu comme le seul chef de principe qui, par le passé, a résisté avec force aux ambitions impérieuses d’Erdogan. Il est possible que les électeurs qui ont déserté le HDP après juin 2015 et les nouveaux qui savent que les partis d’opposition traditionnels ne peuvent pas vaincre Erdogan voteront pour Demirtas comme la méthode la plus efficace pour enregistrer leur colère contre le leader autocratique du pays.
 
Une forte présence de Demirtas aux prochaines élections, peut-être en remportant jusqu’à 7,5 millions de voix, soit environ 15 % du total, élèverait sa stature. Avant sa candidature officielle, un sondage l’a évalué à 13,4%, et un autre sondage a suggéré qu’une part de 15% était réalisable, car il pourrait bénéficier de votes de sympathie. Lui et les Kurdes pourraient même devenir les faiseurs de rois au second tour du scrutin présidentiel au cas où aucun candidat ne recevrait plus de 50%. Cela est de plus en plus probable à mesure qu’un nouveau parti nationaliste de droite, le Parti Iyi, dirigé par Meral Aksener, est apparu comme un candidat, diluant davantage le vote présidentiel. Lors d’un second tour entre Erdogan et le principal leader de l’opposition – selon toute vraisemblance, le nouveau candidat du CHP, Muharrem Ince, qui, à son crédit, a fait échec à son propre parti et à Erdogan en refusant de voter pour lever l’immunité des parlementaires du HDP – les votes ou abstentions kurdes pourraient faire la différence. Cela peut expliquer pourquoi, au cours des deux dernières semaines, Erdogan, ses organes de presse et ses alliés ont atténué leur rhétorique anti-kurde typiquement belliqueuse.
 
Pourtant, Erdogan fait face à un dilemme désagréable à long terme : Son contrôle complet du pouvoir judiciaire signifie qu’il peut décider si Demirtas si un jour il peut être libéré ou non. De toute façon, c’est une proposition perdante pour Erdogan. Le libérer signifiera que son adversaire le plus efficace et habile avec une base dédiée aura une main libre pour s’organiser et lui causer des problèmes.
 

Le garder derrière les barreaux et lui refuser le droit de courir galvanisera non seulement ses partisans domestiques mais également les gouvernements étrangers et les ONG internationales. En outre, la mobilisation des grandes communautés de la diaspora, en particulier en Europe, aidera à passer le mot et à se transformer en un cauchemar de relations publiques. Une peine de prison prolongée sur des accusations discréditées avec le temps fera tout à fait possible le transformer en une cause célèbre – et peut-être dans un nouveau Mandela.

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Elections en Turquie : les femmes organisent la base

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TURQUIE – URFA – En Turquie, la campagne électorale pour les élections présidentielles et législatives anticipées a commencé. Dans la ville d’Urfa (Riha), au nord du Kurdistan, les femmes du HDP se déplacent de maison en maison pour défendre leurs droits.

 
A quelques semaines des élections anticipées, l’atmosphère en Turquie est marquée non seulement par la crise économique et le chaos politique, mais aussi par les attaques massives contre les droits des femmes depuis la déclaration de l’état d’urgence. Les femmes du Parti démocratique des peuples (HDP) appellent à ce que les élections soient utilisées en réponse aux politiques sexistes en vigueur.
 
Les femmes du HDP reçoivent un soutien pour la campagne électorale du Parti kurde des régions démocratiques (DBP). Sema Aişeoğlu est coprésidente de l’organisation provinciale de DBP Urfa. Pour eux, il est important d’approcher tous les groupes sociaux représentés dans la ville. Concernant la situation des femmes, elle explique :
«Les droits que nous avons gagnés au cours d’années de travail à un prix élevé sont annulés par décret d’urgence ou par une seule signature: nos co-maires ont été destitués et une administration forcée a été installée.Nos départements féminins sont fermés ou placés sous surveillance masculine L’objectif est d’entraver le travail des femmes et de détruire toutes les réalisations. »
 
« Les problèmes des femmes réfugiées doivent être résolus »
 
Une question importante selon Sema Aişeoğlu est la situation des femmes qui ont fui la Syrie. «En tant que femme arabe, je pense que nous devons faire face aux problèmes des femmes qui ont fui la la guerre et sont venues dans cette région : les hommes exploitent la situation d’urgence de ces femmes et exploitent la polygamie. Les femmes qui ont fui la guerre en Syrie et se sont installées en Turquie ont de gros problèmes. »
 
« Les élections marquent un tournant »
 

Selon Sema Aişeoğlu, toutes ces questions doivent être traitées avant et après les élections. Pour cela, elle accompagne les femmes d’HDP de maison en maison, afin d’avoir une conversation avec les gens. «(…) Les élections marquent un tournant, nous devons simplement gagner, sinon j’imagine que nous connaîtrons des moments bien plus difficiles. C’est pourquoi les femmes doivent se regrouper pour rejeter le système au pouvoir. »

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Les forces d’occupation pillent les champs de blé à Afrin

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AFRIN – Les forces d’occupation turco-djihadistes continuent leurs incursions à Afrin. Maintenant, ils ont commencé à piller les récoltes du blé des champs appartenant aux civils dans la campagne d’Afrin.

Selon l’agence de presse ANHA, les milices djihadistes récoltent déjà le blé dans le district de Jindires avec trois moissonneuses-batteuses. Les habitants de la région qui ont protesté contre ce vol auraient été menacés de mort, selon les informations.

Bulletin hebdomadaire sur la situation à Afrin & en Syrie du Nord (04.05.2018 – 10.05.2018)

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Les développements à Afrin et dans la Syrie du Nord entre 5 mai & 10 mai 2018

Le Centre d’Information de la Résistance d’Afrin a publié son bulletin hebdomadaire concernant les développements dans le canton d’Afrin et dans la Syrie du Nord, ainsi que les événements liés à Afrin dans le monde.  

 
Avec la défaite de l’EI en Syrie et surtout après la libération de Raqqa en octobre 2017, l’Etat turc a intensifié ses menaces et ses attaques contre la Confédération démocratique de la Syrie du Nord. Sur ce fond, la guerre d’occupation turque contre Afrin a commencé le 20 janvier 2018 en violation du droit international et de la souveraineté du pays voisin. L’armée turque a lancé cette guerre en coopération avec les groupes djihadistes des rangs de l’armée syrienne libre (ASL). Beaucoup d’entre eux sont d’anciens membres d’Al-Qaïda ou de l’EI. Depuis le début du mois de mars, tous les quartiers et le centre-ville d’Afrin ont été soumis à de lourds bombardements et au survol des drones de surveillance de la part de l’armée turque ciblant particulièrement les civils. Le 18 mars, plus de 200 000 personnes ont fui Afrin pour échapper à un génocide physique.
 
Dans cette nouvelle phase, la confrontation entre les puissances internationales et leurs intérêts augmente dans toute la Syrie.
 

Les développements de la semaine dernière à l’intérieur d’Afrin

Après 111 jours de résistance contre la deuxième plus grande armée de l’OTAN, des centaines de milliers de personnes du canton d’Afrin sont toujours déplacées et font face à des conditions difficiles. L’armée turque et ses alliés de l’ASL mettent en œuvre des politiques de nettoyage ethnique, d’assimilation et de colonisation, empêchant la population de retourner dans leurs villages et poursuivent les préparatifs pour annexer la région d’Afrin au territoire de l’Etat turc. La résistance des forces des YPG-YPJ dans tous les districts du canton d’Afrin se poursuit, ainsi que la résistance des personnes déplacées d’Afrin dans le canton de Shehba.
 
Afrin
L’occupation de la ville d’Afrin par l’armée turque et les forces de l’ASL a été suivie par la politique de turquisation visant à annexer la région à la Turquie. Avant Afrin, des processus similaires ont été mis en pratique par la Turquie dans d’autres zones occupées telles que Jarablus et al-Bab [1]. Les habitants du canton d’Afrin subissent des meurtres, enlèvements et de la torture de la par de l’armée turque et de ses alliés djihadistes, en parallèle au changement démographique continu d’Afrin. Des sources locales dans la ville d’Afrin rapportent que les femmes sont forcées de porter la burqa et qu’elles ne peuvent pas sortir sans un homme [2]. Les forces d’occupation marquent les maisons des familles accusées d’avoir des liens avec l’auto-administration autonome. Les groupes de l’ASL interdisent à quiconque d’approcher ces maison sous peine de punition. Dans le district de Sherawa, les forces de l’ASL ont enlevé plusieurs hommes du village de Basoute. Parmi eux, Battal Zaki Hamsho a été emmené vers une destination inconnue où il a été torturé puis relâché. Adel Hassan Khaled a été torturé durant 20 jours après avoir été kidnappé par les miliciens du groupe FSA Liwa al-Fatah [ 3 ]. Sefqan Xelîl (23 ans) a été enlevé par la division Hamza soutenue par la Turquie et torturé pendant 40 jours. Ils ont demandé à sa famille une rançon de 200 000 $ et ont menacé de le tuer s’ils ne payaient pas. Ils ont finalement payé 12.000 pour sa libération [ 4 ]. Le 23 mars, les forces de l’ASL ont enlevé le citoyen Subhî Nasir. Ils demandent 4 millions lires syriennes à sa famille comme rançon pour le libérer. L’armée turque et les forces de l’ASL ont transformé l’école du village de Hekitche ( district de Shiye ) en une grande prison pour détenir les habitants de quatre villages: Hekitche, Meraniye, Senare et Anqele [ 5 ].
Selon le Département d’État des États-Unis, 140 000 personnes ont été déplacées d’Afrin et on ne leur permet pas de rentrer chez elles. Depuis mi-mars, environ 71 000 personnes ont été transportées dans le nord-ouest de la Syrie depuis la Ghouta orientale et l’est de Qalamoun [ 6 ]. Ces événements sont également confirmés à l’ONU par des rapports disant que les troupes turques empêchent les réfugiés de retourner chez eux à Afrin. Plusieurs centaines de réfugiés palestiniens qui ont fui l’assaut du régime contre le camp de Yarmouk dans le sud de Damas, tenu par les rebelles, ont été déplacés de force dans des camps de déplacés à Afrin et dans le nord d’Alep[ 7 ].
 
Le 5 mai, des habitants du village de Kûra dans le district de Jindirese ont protesté contre l’armée turque occupante et les forces de l’ASL.
 
Le 2 mai, les YPG / YPJ ont tué Jamal al-Zakhlool, qui était responsable de l’organisation de l’installation des personnes amenées à Afrin de divers endroits en Syrie. Al-Zakhlool a également été chargé par le MIT (renseignements turcs) d’établir des forces de sécurité internes, une administration civile et des tribunaux dans Afrin occupée. L’action contre le véhicule d’Al-Zakhlool a été menée dans la zone située entre les villages de Kurzele et de Basoute et a entraîné sa mort. Trois autres miliciens de l’ASL ont été tués et deux véhicules militaires ont été détruits [ 8 ].
 
Shehba et la Syrie du Nord
Les personnes déplacées d’Afrin souffrent encore de conditions difficiles, en particulier en ce qui concerne les soins médicaux. Il y a beaucoup de maladies, de blessures et d’inflammations qui ne peuvent pas être traitées en raison des faibles capacités et de  ressources.
 
Dans la région de Fafine, 3 092 personnes vivent dans le camp de Berxwedan. Ce sont tous des civils d’Afrin qui ont été forcés de fuir leurs villages. Les 650 tentes sont occupées par 670 familles, dont 755 enfants de moins de 10 ans et 990 femmes. Dans la région, le centre de santé est le principal lieu de rendez-vous des malades mais seul un petit nombre de volontaires et 4 médecins y travaillent pour faire face aux besoins de la population [ 9 ]. Sabah Zinal, une femme âgée de 62 ans de la campagne de Jinderese, a perdu la vie dans le village de Nubl tenu par le régime syrien, en raison du manque de soins médicaux et l’absence de rôle de l’organisation internationale aux réfugiés d’Afrin [1 0 ]. Un autre problème sérieux est la grande quantité de mines dans la région, qui sont des restes de l’occupation de Daesh. Il y a continuellement des mines qui explosent et qui blessent ou tuent des civils. Alors qu’il nettoyait des mines dans le canton de Shehba pour rendre la zone sûre pour les personnes déplacées d’Afrin, le combattant YPG, Reşîd Zîron a perdu la vie [1 1]. Hisen Mihemed Şexo, 16 ans, originaire d’Afrin, a également été grièvement blessé après l’explosion d’une mine ses forces de l’ASL dans le village Ahdas du district de Fafin, dans le canton de Shehba [1 2].
 
La Maison des Femmes d’Ain Issa a ouvert ses portes pour soutenir les femmes opprimées et se dresser contre la mentalité masculine qui s’impose aux femmes [1 3 ].
 
À Raqqa, les corps sont encore extraits des fosses communes. Une équipe spéciale liée au Comité de reconstruction de l’Assemblée civile de Raqqa poursuit le travail d’excavation et d’identification des corps de ces civils enterrés par l’EI. Selon Ronahi TV, 750 corps ont été extraits jusqu’au 8 mai.
 
Le 5 mai, dans la ville d’Al-Bab, des manifestants se sont rassemblés au milieu d’une grève générale contre des groupes soutenus par la Turquie (liés à la division Al-Hamza), car selon des sources locales, ils ont envahi l’hôpital de la ville et tué le personnel médical. Pendant la manifestation, des soldats turcs ont ouvert le feu sur la foule [ 14 ]. Al-Bab saisie par l’armée turque et les forces de l’ASL en 2016 est toujours dans un état d’instabilité en raison des arrestations arbitraires, des vols et des attaques contre des biens civils par certains groupes armés soutenus par la Turquie. Selon le site d’information « Syrian Civil War Map”, des combats ont éclaté entre Ahrar al-Sharqiya et d’autres « rebelles » soutenus par la Turquie dans la ville d’Al-Bab le 6 mai. Ils ont fait plusieurs blessés et morts parmi lesquels il y avait aussi des civils [15-16 ].
 
Les milices soutenues par la Turquie continuent de se diviser. Deux dissidents se sont rendus au Conseil militaire de Manbij et ont rapporté l’étendue des mauvais traitements et de la torture qu’ils ont subis de la part des services secrets turcs, qui les incitent à se battre contre le régime syrien. En outre, ils ont affirmé que les milices soutenues par la Turquie comptent sur la contrebande, le banditisme et l’enlèvement pour gagner de l’argent [ 17 ].
 
Le 5 mai, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont marqué une avancée majeure contre Daesh (EI) dans la campagne sud-est du gouvernorat de Hasakah. Après de violents affrontements avec les forces de l’EI près de la frontière irakienne, les FDS ont réussi à s’emparer d’au moins trois villes (Al-Dahou, Al-Hassou et Hassoun Basha) dans la région de Badiya. Au même moment, les avions de combat irakiens ont visé les bases de l’EI dans la région d’Al-Dashisha, en Syrie, à la suite d’un ordre du Premier ministre irakien.
 
Le 6 mai, les forces démocratiques syriennes ont pris la ville de Salhya dans la campagne septentrionale de Deir ez-Zor, après le retrait des forces gouvernementales syriennes.
 
Turquie, Irak, Syrie, Iran
Le 2 mai, une équipe d’experts de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques est revenue d’une mission dans la ville syrienne de Douma, où ils ont prélevé des échantillons et ont interrogé des témoins afin de déterminer si des munitions interdites ont été utilisés lors d’une attaque le mois dernier.
 
Le 9 mai, le porte – parole du Conseil Militaire de Manbij a déclaré que les forces américaines ont créé une nouvelle base à Manbij (nord de la Syrie) il y a environ trois mois après les menaces d’invasion turques sur la région [ 18 ].
 
Selon le « Stockholm Center for Freedom », il y a 192 journalistes arrêtés, 142 journalistes rechaerchés et 62 journalistes condamnés par le régime en Turquie à la date du 8 mai. Le 3 mai, la branche d’Istanbul de l’Association des Droits de l’Homme (İHD) a publié un rapport sur les violations des droits dans le secteur de l’éducation. Le nombre d’enseignants licenciés a atteint 34 000, celui des universitaires 5 882 et le personnel universitaire 1 372, dans le cadre d’une répression post-coup d’Etat « manqué » menée par le gouvernement turc [ 19 ].
Le Département des relations extérieures du parti politique HDP a invité les délégations d’observateurs pour les élections présidentielles et générales turques prévues pour le 24 juin de cette année [ 20 ].
 
Selon l’agence Jin News, les Yêzidîs qui ont été emmenés de force du camp de réfugiés de la province de Diyarbakır au camp de l’AFAD situé dans la province de Mardin ont été constamment l’objet de discours de haine de la part du personnel et des responsables du camp. Ils ne sont autorisés à quitter le camp que deux jours par semaine. Ils ont des difficultés à être soignés par un médecin. Il y a peu de médicaments disponibles et dans le camp ils doivent payer pour obtenir des médicaments [ 21 ].
 
Le 3 mai marque le début du génocide de Dersim : sous le commandement d’Atatürk plus de 70 000 Kurdes alévis ont été massacrés et plus de 100 000 ont été déportés en 1937-1938.
 
Le 5 mai, de nouvelles détentions ont eu lieu à Istanbul dans des raids de la police: 7 personnes, y compris les mères de paix et membre du Conseil d’HDP ont été détenues. Les noms des détenus sont : Asiye Kolçak, Fatma Kaya, Canşah Çelik, Ayten Ay, Zeynep Calıhan, Zübeyde Akdağ.
Le président turc Erdogan a déclaré lors de la réunion avec les membres du parti qu’il était prêt à se retirer si les gens lui dizaient « tamam (assez/OK) ». Une campagne de tweets lancée avec le mot #Tamam par des opposants a propulsé le hashtag #tamam a été numéro un des hashtags de Twitter dans le monde entier avec près de 2 millions de partages [ 22 ].
 
Selon des sources locales, les avions de l’armée turque ont bombardé la proximité de Kevot Hill, près de la colline de la zone Lêlikan Bradost au Kurdistan Sud / Nord de l’Irak le 7 mai.
 
Les élections législatives en Irak auront lieu le 12 mai. Le Premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan, Nechirvan Barzani, a fixé la date des prochaines élections pour le parlement de la région du Kurdistan. Les élections auront lieu, le 30 Septembre e de cette année.
 
Une confrontation armée a eu lieu à la suite d’une attaque lancée par des combattants de l’EI contre la milice chiite Hashd al-Shaabi, soutenue par l’Iran, dans le voisinage des villes de Suleiman Begg et de Jabara. Le 8 mai, Daesh a attaqué le point de contrôle commun irakien et allemand dans la ville de Gulala, à Khanaqin, avec des armes lourdes. Des affrontements ont éclaté lorsque les forces de sécurité ont riposté à l’attaque de l’EI.
 
Les forces iraniennes ont tué plus de 90 chevaux appartenant aux commerçants kurdes depuis le début de la grève au Rojhilat. En fait, les chevaux sont importants pour le transport des marchandises entre les régions kurdes d’Iran et d’Irak.
Solidarité pour Afrin
Le 3 mai, la délégation des femmes allemandes a atteint le nord la Syrie pour soutenir la résistance d’Afrin et la campagne #WomenRiseUpForAfrin lancée par le mouvement de femmes Kongra Star. Le 6 mai, la délégation a atteint Shehba, où elle a observé la situation dans le camp de réfugiés de Berxwedan (fafine) et a rencontré des responsables des organisations féminines et de la santé. Lors d’une conférence de presse le 8 mai, la délégation des femmes allemandes a déclaré : »Nous condamnons la coopération des Etats de l’OTAN comme l’Allemagne avec l’Etat turc. Nous soutenons la demande du peuple d’Afrin de retourner chez lui à Afrin en toute sécurité. En tant que professionnelles de la santé, nous observons un besoin urgent de soins de santé et d’infrastructures durables, en particulier pour les femmes et les enfants de S hehba. Nous exigeons la reconnaissance des personnes déplacées d’Afrin en tant que réfugiés par les institutions internationales comme le HCR. Et il est urgent d’arrêter toute fourniture d’ armes à l’Etat turc. » [ 23 ]
 
Le 5 mai, à Düsseldorf (en Allemagne) une grande manifestation a eu lieu contre la compagnie d’arme allemande « Rheinmetall » qui produit les chars Leopard utilisés à Afrin. Le 7 mai, une manifestation a eu lieu contre le fabricant d’armes Rheinmetall à Berlin. Le slogan des manifestants était « Rheinmetall pars du Rojava ! – Aucun deal avec Erdogan ». A Hambourg (Allemagne), une grande fresque disant « la solidarité est une arme » pour les YPJ a été dessinée sur la façade d’un immeuble à Hafenstraße St. Pauli.
 
A Buenos Aires, une cérémonie de commémoration à la mémoire d’Alina Sanchez (Legerîn Çiya) a été organisée à l’auditorium d’une association des travailleurs [ 24 ].
 
Déclarations et analyses
Lors de la conférence tenue le 3 mai au Parlement européen, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a déclaré : « sans un changement radical immédiat, il n’y a pas de place pour cette Turquie dans notre Union » [ 25 ]. Le 9 mai, Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré : «Il est difficile d’imaginer des élections crédibles dans un environnement où les opinions dissidentes et les contestations du parti au pouvoir sont si sévèrement pénalisées» [ 26 ]. Le 5 mai, dans sa première interview avec les médias internationaux depuis qu’il a été annoncé comme candidat par le Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirta şa déclaré : « Il est impossible qu’il y ait des élections équitables dans un tel environnement » [ 27 ].
 
Le 6 mai, des cheiks des clans arabes de Raqqa ont déclaré que le conseil formé par les forces d’occupation turques à Afrin est illégal, car ses résidents d’origine ne sont pas à Afrin. Ils ont également dénoncé le changement démographique opéré par l’Etat turc. De plus, le notable des clans al-Matyaf Ali al-Ali a dit :  » L’Etat turc est l’Empire ottoman occupant la ville d’Afrin parce qu’elle est un emplacement stratégique dans le nord de la Syrie et il vise à répandre la pensée terroriste dans toute la Syrie. » [ 28 ]
 
De plus, le secrétaire du parti kurde de gauche en Syrie, Mohammed Mousa dénonce l’occupation turque dans le Kurdistan Sud et le silen du gouvernement irakien. « Il est honteux de pénétrer les frontières d’un autre Etat sans que ce dernier le dénonce. » [29] L’Ambassadrice de bonne volonté de l’ONU, Nadia Murad a reproché au gouvernement irakien et le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) de ne pas reconstruire Sinjar. Elle est déclaré :  » Les deux gouvernements punissent les Yézidis et font de la politique avec leur vie en mettant un blocus sur les zones yézidis, imposer des restrictions sur les travaux de NOG qui fournissent des services à Sinjar ». [ 30 ]
 
Le gouvernement irakien a officiellement renouvelé sa demande que les troupes turques doivent quitter le sol irakien. (…) [ 31 ].
 
Les tensions entre les Etats – Unis et la Turquie continuent. Le ministre turc des Affaires étrangères a attaqué les États-Unis qui condamnaient la politique turque de changement démographique dans le canton d’Afrin occupé : « Le porte – parole du Département d’Etat américain, sous l’influence de la campagne de dénigrement de l’organisation terroriste PYD / YPG et en se référant à des hypothèses non vérifiées, a fait une déclaration malheureuse au sujet de l’opération Rameau d’olivier «  [ 32 ] . En outre, la Turquie risques des sanctions des États – Unis au sujet d’un prêtre américain tenu en otage en Turquie. Les autorités américaines envisagent des représailles contre ce qu’ils considèrent comme une politique de «diplomatie d’otages» du président turc Erdogan [ 33 ]. De plus, la Maison Blanche veut suspendre les ventes d’armes américaines à la Turquie, alliée de l’OTAN, jusqu’à ce qu’un rapport soit créé pour analyser l’aggravation des tensions entre Washington et Ankara [ 34 ]. Cependant, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Turquie lancerait des offensives transfrontalières en Syrie après les élections anticipées du 24 juin [ 35 ], car le projet néo-othman expansionniste est une partie importante de la propagande électorale d’Erdogan.
 
Les tensions américano-turques reflètent la confrontation stratégique entre la Russie et les États-Unis sur la Syrie [ 36 ]. La décision américaine de se retirer de l’accord nucléaire avec l’Iran pourrait déstabiliser davantage la situation. Cette décision a été prise sous l’influence d’Israël, afin d’affaiblir l’Iran. De nombreuses contradictions entre les différentes puissances régionales et mondiales se multiplient au Moyen-Orient et la Syrie pourrait être la scène principale où une nouvelle phase du conflit aura lieu [37 ].
 
Sources et autres documents
[1] Dossier: http://icafrinresist.com/wp-content/uploads/2018/04/Turkifacation.pdf
 
[2] http://jinnews1.xyz/en/ALL-NEWS/content/view/82948
 
[ 3 ] http://www.hawarnews.com/fr/haber/continuation-of-kidnapping-torture-murder-in-afrin-h1298.html
 
[ 4 ] http://ypj-office.com/archives/8056
 
[ 5 ] http://www.hawarnews.com/fr/haber/mercenaries-turned-school-into-prison-h1280.html
 
[ 6 ] https://www.youtube.com/watch?v=YY8IhB4SIAA&feature=youtu.be
 
[ 7 ] https://twitter.com/Elizrael/status/993268561010397184
 
[ 8 ] http://www.ypgrojava.org/Anyone-in-cooperation-with-the-invasion-forces-is-our-targe t /
 
[ 9 ] https://www.youtube.com/watch?v=EQOLb52o6tk
 
[1 0 ] http://www.welat.fm/fr/a-women-lost-her-life-because-the-lack-of-medical-care-in-afrin-and-the-absence-of- role-the-international-organisation /
 
[1 1 ] https://www.ypgrojava.org/Di-Oxira-Parastina-Gel%C3%AA-Xwe-De-Can%C3%AA-Xwe-Feda-Kir/
 
[1 2 ] http://english.ajansfirat.com/anf-news-rojava/mine-explosion-in-shehba-injures-a-minor-from-afrin/
 
[1 3 ] http://sdf-press.com/fr/2018/05/women-s-house-massive-efforts-in-ain-issa-camp/
 
[ 14 ] https://twitter.com/ICafrinresist/status/992852011132571648
 
[ 15 ] https://twitter.com/CivilWarMap/status/993132165163638784
 
[ 16 ] http://www.hawarnews.com/fr/haber/7-civilians-killed-56-wounded-in-al-bab-h1269.html
 
[ 17 ] http://www.hawarnews.com/fr/haber/new-dissidents-reveal-some-violations-of-turkish-intelligence-its-gangs-h1227.html
 
[ 18 ] https://www.reuters.com/article/us-mideast-crisis-syria-sdf/us-set-up-base-in-syrias-manbij-after-turkish-threats-sdf-official-idUSKBN1IA1H4
 
[ 19 ] https://stockholmcf.org/over-41000-education-staff-dismissed-since-2016-coup-attempt-in-turkey/
 
[ 20 ] https://anfenglishmobile.com/news/hdp-invites-observers-to-the-elections-26455
 
[ 21 ] http://jinnews1.xyz/en/ALL-NEWS/content/view/82862
 
[ 22 ] http://theregion.org/article/13406-i-039-ll-step-aside-when-turkey-says-039-enough-039-says-erdogan-twitter-responds
 
[ 23 ] https://twitter.com/ICafrinresist/status/993753018142285824
 
[ 24 ] https://twitter.com/ICafrinresist/status/993545988823494656
 
[ 25 ] http://bianet.org/english/media/196797-there-is-no-place-for-turkey-in-eu-without-a-radical-change
 
[ 26 ] http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=23052&LangID =
 
[ 27 ] https://www.reuters.com/article/us-turkey-election-hdp/jailed-former-head-of-turkeys-pro-kurdish-oppos-says-fair-election-impossible-idUSKBN1I60D4
 
[ 28 ] http://www.hawarnews.com/fr/haber/arabic-s-calns-shiekhs-reject-demographic-change-turkishs-councils-are-illegimate-h1187.html
 
[ 29 ] https://twitter.com/ICafrinresist/status/993112864524300288
 
[ 30 ] http://nrttv.com/en/News.aspx?id=69&MapID=2
 
[ 31 ] https://twitter.com/ICafrinresist/status/993051474715447296
 
[ 32 ] http://www.kurdistan24.net/fr/actualites/c86d092f-8c18-45fa-a795-e55407fbbba9
 
[ 33 ] https://www.bloomberg.com/amp/news/articles/2018-05-09/turkey-risks-us-sanctions-over-hostage-american-priest
 
[ 34 ] http://thehill.com/policy/defense/386266-house-defense-bill-would-stop-weapons-sales-to-turkey-pending-report
 
[ 35 ] https://twitter.com/AFP/status/993150897801826309
 
[ 36] https://www.youtube.com/watch?v=krKJLb4Wzdw&feature=youtu.be
 
[ 37 ] https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-05-10/iran-s-door-to-the-west-is-slamming-shut-and-that-leaves-china

KURDISTAN SUD : L’armée turque utilise des bombes à sous-munitions à Bradost

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KURDISTAN SUD – BRADOST – Le 1er mai 2018, les avions de guerre de l’armée turque ont bombardé les cabanes utilisées pendant l’été par les villageois de Suşane dans la région kurde de Bradost. Dans la même zone, l’armée turque a également utilisé des bombes à fragmentation, interdites par les traités internationaux.

L’armée turque, ayant subi de lourdes pertes contre les combattants kurdes des HPG et YJA-Star dans la région de Bradost-Hakukêk, a bombardé avec des avions de combat et des mortiers les pâturages utilisés par les villageois durant l’été.
 
L’un des attentats a été perpétré le 1er mai et visait le village de Shushane dans la région de Bradost. L’utilisation de bombes à fragmentation a été détectée durant l’attaque par des avions de chasse.
 
Dans le village bombardé par les avions de combat, des bombes à fragmentation avec minuteries et détecteurs de mouvement ont été documentées.
 
Certaines de ces munitions interdites par les traités internationaux ont explosé, alors que des bombes non explosées ont également été trouvées.
 

Les images du village de Shushane montrent des huttes et des cabanes bombardées par des avions de chasse et les bombes à fragmentation utilisées dans l’attaque.

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36 ans de prison pour les 11 mineurs kurdes jugés dans le procès de Sur

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TURQUIE – AMED – Des enfants pris au piège à Sur lors des attaques génocidaires de l’armée turque et poursuivis en justice ont de nouveau été condamnés à la prison ferme. Le premier verdict de la Cour concernant les 11 mineurs kurdes avait été annulé par la Cour d’appel.

 
11 mineurs ont été pris au piège à Sûr, le quartier historique d’Amed durant le couvre-feu déclaré le 28 novembre 2015 et qui a été suivi de 103 jours d’attaques génocidaires de l’armée turque contre la population kurde. Ils ont été évacués par un couloir qui a été ouvert plus tard. Le premier verdict de la Cour concernant les 11 mineurs kurdes avait été annulé par la Cour d’appel et l’affaire avait été entendue à nouveau.
 
FAIRE DES ENFANTS DES TERRORISTES
 
Certains mineurs en procès sans détention et leurs avocats étaient présents à la quatrième audience tenue devant l’Haute Cour pénale pour mineur de Diyarbakır (Amed). Le procureur a prétendu que les mineurs agissaient conformément aux objectifs de l’organisation [armée kurde] de leur propre gré et faisaient partie de la hiérarchie de l’organisation.
 
Le procureur a demandé une peine pour « appartenance à une organisation terroriste », et pour l’acquittement des enfants pour « perturber l’unité et l’intégrité de l’Etat » à cause de manque de preuves indiscutables et crédibles. Le procureur a également demandé la libération des enfants compte tenu du temps déjà passé en prison.
LES PEINES 
 
Le tribunal a condamné les mineurs pour les mêmes motifs qu’avant. Les mieurs MFD, SK, FB, MSK et AA ont été condamnés à des peines de six ans d’emprisonnement pour «appartenance à une organisation terroriste». Leurs peines ont été réduites à 2,5 ans après avoir pris en compte le fait qu’ils avaient un casier judiciaire, être entre 12 et 15 ans au moment du crime et avoir eu une bonne conduite pendant le procès. Les peines ont été reportées pour les 5 autres mineurs car le tribunal a convaincu qu’ils ne commettraient pas la même infraction. Les mineurs seront en probation pendant 3 ans.
 
Le tribunal a condamné les mineurs RA, RH et Ş.A. à 3 ans et 4 mois de prison chacun pour « appartenance à une organisation terroriste » et n’a pas reporté l’exécution. Mineurs FY et M.Ç. ont été condamnés à 4 ans 5 mois et 10 jours, alors que Ö.S. a été condamné à 5 ans et 4 mois. La peine totale pour les 11 mineurs était de 36 ans, 8 mois et 20 jours.
 
LA DÉFENSE EN KURDE INTERDITE
 
Le tribunal a également refusé de réduire la peine de Ö.S. en tant que mineur car il aurait « montré une attitude négative pendant le procès » quand Ö.S. a insisté pour faire sa défense en kurde.

Le tribunal a fait valoir que selon la loi, une fois l’acte d’accusation accepté et en dehors du fond de l’affaire, la défense ne peut être prononcée dans une autre langue que le turc.

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Kobanê atteint l’autosuffisance en légumes

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KOBANÊ – Dans le contexte du siège imposé aux régions du Rojava et de la Syrie du Nord, le processus d’autosuffisance en légumes pour couvrir les besoins de la région est une étape importante dans la région.

 
En raison des guerres politique et militaire, dans la région, affectant tous les secteurs de la vie, même les moyens de subsistance, certaines régions du nord de la Syrie ont adopté l’autosuffisance pour assurer la sécurité alimentaire et ne pas dépendre de l’extérieur.
 
Selon les superviseurs, les légumes plantés dans le canton répondent aux besoins de 300 villages en plus de la ville de Kobanê.
 
Cette année a vu une culture remarquable de légumes (aubergines et courgettes), qui ont été plantées sur 30 acres dans l’ouest de la ville de Kobanê comme une étape proactive pour atteindre l’autosuffisance en légumes.
 
Les superviseurs dans le domaine de l’agriculture ont confirmé que l’expérience de l’autosuffisance a connu un grand succès. Selon eux, au cours de la dernière année, aucune exportation d’aubergines ou de courgettes n’est entrée dans la province dans les trois mois. (…)
 

Près de la ville d’Al-Quneya, à l’ouest du canton de Kobanê, sur les rives orientales de l’Euphrate, seuls 4 travailleurs s’occupent des légumes placés dans les serres, tandis que le nombre augmente à quelques reprises lors des récoltes.

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En avril, les soldats turcs & les mercenaires ont violé, enlevé & tué au moins 28 femmes à Afrin

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AFRIN – L’Etat turc poursuit ses attaques à Afrin, tout en transgressant toutes les limites morales. Les soldats turcs envahisseurs et les gangs ont violé, enlevé et tué au moins 28 femmes d’Afrin au cours du dernier mois.

L’armée turque & les gangs ne connaissent aucune limite dans l’immoralité à Afrin

 

L’Etat turc et ses groupes de mercenaires alliés poursuivent leurs attaques contre Afrin avec de nouvelles pratiques immorales chaque jour. Dans leurs attaques contre la ville, 800 civils, dont 93 femmes, ont été blessés, tandis que 228 civils, dont 28 femmes, ont été tués à ce jour. Les soldats turcs et leurs mercenaires ont commencé à piller les propriétés des civils après leur entrée dans la ville. Il y a eu des attaques immorales et inhumaines contre les civils en même temps.
 
Selon un rapport de l’agence de presse Hawar, l’Etat turc et ses gangs ont violé, enlevé ou assassiné au moins 28 femmes kurdes d’Afrin le mois dernier. Malgré ces pratiques, les envahisseurs tentent d’utiliser le nom de l’Islam dans la ville. Ils visent à mettre en œuvre l’idéologie de l’EI, et les soldats turcs forcent maintenant les femmes d’Afrin à se couvrir et à porter la burqa. 
 
ENLEVÉE POUR ÊTRE UNE PROFESSEURE DE L’EDUCATION PHYSIQUE
 
Une source du village de Selûrê à Jindirese a déclaré qu’une villageoise qui refusait de se conformer aux ordres des soldats turcs et des gangs avait été violée et torturée. Selon une autre source, une femme nommée Zozan Beşîr Silêman, qui revenait à Afrin du village de Kefer Sefrê de Jindirese, a été enlevée. La famille de Zozan a déclaré que leur fille avait été enlevée parce qu’elle enseignait l’éducation physique.
 
FAUSSE COUCHE EN RAISON DE LA TORTURE
 
Les soldats turcs et leurs gangs ont également enlevé une femme de 21 ans nommée Xedîce Riyad du district de Shiye. Xedîce était enceinte et a perdu son bébé à cause de la torture à laquelle elle était soumise. Xedîce est toujours prisonnière des gangs. Dans le village Korka de Mabata, le corps d’une femme de 30 ans a été découvert. Le corps a montré des signes de torture et n’a pas pu être identifié. 
 
LE SORT DE FEMMES ENLEVÉES RESTE INCONNU
 
Dans le village Şîtka de Mabata, les soldats turcs et leurs bandes ont violé deux femmes et en ont enlevé 13 autres. Les gangs et les soldats ont également enlevé trois femmes du village d’Ibêdan à Bilbilê, tandis que trois filles ont été enlevées par les gangs dans un village de Mabata. 
Le sort des femmes et des filles enlevées est inconnu à ce jour. 
 
Des soldats turcs ont également enlevé une femme nommée Emîne Elî du district de Meydankê et deux femmes nommées Leman et Mewlîde du quartier d’Ashrafiya. 
 
Membre de la Coordination d’Afrin du mouvement des femmes Kongreya Star, Fatma Lekto a déclaré que l’Etat turc et ses alliés ont laissé de nombreux enfants sans mères avec leurs attaques barbares. Lekto a protesté contre le silence des organisations des droits de l’Homme face à ce qui s’est passé et a exigé la fin immédiate de l’immoralité.