L’ancien officier de l’OTAN : Erdogan a des cellules dormantes en Allemagne

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L’ancien officier de l’OTAN Cafer Topkaya a déclaré que le régime Erdogan avait des cellules dormantes en Allemagne et a ajouté : « Une source fiable m’a dit que la SADAT se prépare pour des opérations en Allemagne ».
 
Suite à la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016 en Turquie, le major Cafer Topkaya, alors en poste au siège de l’OTAN à Bruxelles, a été arrêté. Topkaya est resté en prison pendant un an et demi et a récemment été libéré, après quoi il a fui le pays.
 
Topkaya s’est entretenu avec la version allemande d’HuffPost, basée aux États-Unis, et a affirmé que le régime Erdogan se préparait à mener des opérations en Allemagne et dans d’autres pays européens.
 
« SADAT envoie un message à travers l’Agence Anadolu »
 
Topkaya a déclaré que le MİT pouvait mener des opérations d’enlèvement dans les pays d’Europe occidentale similaires à celles menées au Kosovo et en Afrique, et a ajouté qu’Erdogan utiliserait sa force de milice armée SADAT à cette fin. Topkaya a souligné que SADAT, une société para-militaire privée qui offre des entraînements aux militaires et aux services de sécurité, était aujourd’hui plus puissant que tout autre groupe en Turquie et a continué :
 
« Un ami, un vétéran de l’armée, m’a dit que la SADAT essayait aussi d’opérer en Europe pour réprimer l’opposition. Mon ami est une source fiable au sein de l’armée. SADAT envoie également des messages aux cellules dormantes européennes par l’intermédiaire de l’agence de presse publique Agence Anadolu. »
 
L’association Tanriverdi – Kulunk
 
Le général de brigade Adnan Tanriverdi dirige le Centre consultatif international de défense (SADAT) est également l’un des conseillers d’Erdogan et un ami proche du député AKP Metin Kulunk, qui supervisait le réseau AKP en Europe.
 
Kulunk s’est rendu fréquemment en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique et en Suisse et a tenu des réunions dans des institutions non officielles de l’AKP déguisées en ONG, mosquées et associations. L’Osmanen Germania (Ottomans d’Allemagne), impliqué dans diverses activités criminelles en Allemagne, a également été exposé comme lié à Kulunk.
 
Selon des enregistrements de voix qui ont fait l’objet d’une fuite en décembre dernier, Kulunk a transféré plusieurs fois des fonds aux dirigeants du gang Osmanen Germania pour l’achat d’armes. Le gang a acheté des armes à feu et des armes automatiques à utiliser contre les Kurdes avec ces fonds, et les chefs de gang Mehmet Bagci et Selcuk ont été arrêtés plus tard.
 
Bien que le réseau d’agents et de gangs que le gouvernement Erdogan a construit en Allemagne ait été exposé à plusieurs reprises, toutes les enquêtes ont été closes une par une. Bien qu’il ait été prouvé à plusieurs reprises que l’Union islamique turque d’Europe (DITIB) agissait en tant qu’institution de renseignement du régime Erdogan, l’enquête contre lui a été clôturée. La poursuite fédérale n’a fait aucun progrès dans l’enquête d’un an au cours de laquelle 19 agents de la DITIB ont été accusés de travailler pour le MİT (renseignements turcs).
 
Les enquêtes lancées à l’encontre des membres du MİT à un autre moment, lorsque l’Allemagne s’est disputé » avec le régime d’Erdogan, ont également été closes l’une après l’autre. Mehmet Fatih Sayan, agent de MİT, qui avait été chargé d’assassinats contre des politiciens kurdes, a été libéré et Mustafa Karatas, qui a admis avoir travaillé pour MİT sur des enregistrements de voix, n’a même pas fait l’objet d’une enquête du bureau du procureur de Hambourg.
 
Source ANF

La Suisse bloque un journaliste kurde à l’aéroport de Zurich depuis 44 jours

SUISSE – ZURICH – La Suisse viole les accords internationaux relatifs aux droits d’asile et bloque ou expulse les réfugiés kurdes recherchés par la Turquie. Les autorités suisses bloquent le journaliste kurde Mustafa Mamay à l’aéroport de Zurich depuis 44 jours. Le journaliste kurde demandeur d’asile est menacé d’expulsion vers l’Afrique du Sud d’où il est arrivé en Suisse. Il y a trois ans, Mamay a été condamné à plus de 6 ans de prison en Turquie pour « être membre d’une organisation terroriste et d’agir au nom de ladite organisation » car il avait participé à une conférence de presse d’un parti politique kurde quand il était étudiant. C’est pourquoi, il avait quitté la Turquie pour ne pas se retrouver en prison. Mustafa Mamay s’est d’abord rendu au Rojava où il a fait du journalisme pendant trois ans avant de se rendre en Suisse en passant par l’Afrique du Sud. Les autorités suisses prétendent que l’Afrique du Sud est un pays sûr pour les réfugiés kurdes et qu’ils n’ont pas de raison de venir en Suisse… Et pourtant, l’Afrique de Sud vient de refuser d’accueillir sur son sol Osman Erdal, un autre Kurde expulsé par la Suisse. Le jeudi dernier, la Suisse a expulsé de force Ramazan Turan, un jeune kurde, vers le Brésil, en violant les lois internationales relatives aux réfugiés. Plusieurs réfugiés kurdes, dont Dogan Yildirim, sont bloqués avec le journaliste kurde Mamay à l’aéroport de Zurich et risquent l’expulsion.

Affaire Demirtas: La décision de la CEDH met en lumière un système judiciaire perverti

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Andrew Gardner, directeur de la recherche et de la stratégie d’Amnesty international pour la Turquie, a déclare que la décision de la Cour européenne des droits de l’Hommes relative à la détention du politicien kurde Selahattin Demirtas avait mis en lumière un système judiciaire turc perverti.
 

Voici la critique d’Andrew Gardner publiée par Amnesty :

« Réagissant à l’arrêt rendu le 20 novembre par la Cour européenne des droits de l’homme, qui a décidé que les prolongations répétées de la détention provisoire du dirigeant de l’opposition Selahattin Demirtaş étaient motivées par des considérations politiques et violaient les articles 5(3) et 18 de la Convention européenne des droits de l’homme, et que cette détention vise à « étouffer le pluralisme » et à « limiter le libre jeu du débat politique », Andrew Gardner, directeur de la recherche et de la stratégie pour la Turquie, a déclaré :

 
« Cet arrêt rendu par la plus importante juridiction chargée des droits humains en Europe devrait avoir de profondes répercussions dans ce pays où les acteurs de la société civile sont régulièrement placés en détention provisoire de façon prolongée sur la base d’accusations forgées de toutes pièces. Il met en lumière l’influence pernicieuse et indue de la politique sur un système judiciaire turc perverti, où l’expression pacifique d’opinions et la dissidence politique sont sanctionnées au moyen des tribunaux.
 
Cet arrêt met en lumière l’influence pernicieuse et indue de la politique sur un système judiciaire turc perverti, où l’expression pacifique d’opinions et la dissidence politique sont sanctionnées au moyen des tribunaux.
« En tant qu’État membre du Conseil de l’Europe, la Turquie est tenue de respecter les décisions de la Cour. Les autorités doivent appliquer la décision de la Cour et libérer immédiatement Selahattin Demirtaş, soumis à une détention provisoire prolongée et illégale. »
 
Complément d’information
 
Il s’agit du tout premier arrêt concluant à une violation de l’article 18 (limitation de l’usage des restrictions aux droits) de la part de la Turquie. La Cour a également estimé qu’il y a eu violation de l’article 5(3) de la Convention (droit de faire statuer à bref délai sur la légalité de la détention).
 
Selahattin Demirtaş, ancien co-président de la formation d’opposition Parti démocratique des peuples (HDP), est maintenu en détention provisoire depuis plus de deux ans.
 
Dans son arrêt, la Cour a estimé que les prolongations de la détention provisoire de Selahattin Demirtaş étaient injustifiées et visaient à étouffer le pluralisme et à limiter le libre jeu du débat politique, une décision sans précédent en ce qui concerne la Turquie.
 
La Cour a ordonné au gouvernement turc de « prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à la détention provisoire du requérant » dans les plus brefs délais, et a estimé que « la prolongation de la détention provisoire de M. Demirtaş va entraîner une prolongation de la violation des articles 5 (3) et 18 de la Convention et un manquement aux obligations pour les États défendeurs de se conformer à l’arrêt de la Cour ».
 

Rojava : cérémonie funéraire pour Farid Medjahed, combattant français des YPG

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ROJAVA – Le lundi, une cérémonie funéraire a été organisée pour le combattant internationaliste des YPG, Farid Medjahed.
 
Le Français, Farid Medjahed (Şahin Qereçox), est tombé martyr lors de combats face à Daesh à Hajin le 6 octobre.
 
Farid Medjahed a rejoint les forces kurdes YPG (unités de protection du peuple) et s’est rendu sur le front de Hajin, dans la région de Deir ez Zor, mais a été tué avec deux autres volontaires lors d’une frappe à la roquette le 6 octobre 2018.
 
La famille de Farid Medjahed a entrepris des démarches pour rapatrier le corps du combattant français.
 
https://kurdistan-au-feminin.fr/2018/10/10/le-combattant-francais-des-ypg-sahin-qerecox-farid-medjahed-tombe-martyr-a-hajin/
https://kurdistan-au-feminin.fr/2018/10/11/tribute-to-sahin-qerecox-farid-medjahed-ypgs-french-fighter/
 

JINWAR inauguré lors de la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes

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ROJAVA – HASAKAH – Après deux ans de travaux, le village « JINWAR » ouvre ses portes le 25 novembre, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes.
 
Le 10 mars 2016, les organisations et institutions de femmes ont commencé à construire le premier « village des femmes libres » appelé JIN WAR, qui signifie refuge et lieu pour les femmes en kurde.
 
Les femmes qui travaillent dans le village ont achevé la construction de 30 maisons ainsi que la construction de l’école Üveyş Öcalan, mère du dirigeant kurde Abdullah Ocalan, pour les enfants du village et l’académie de JIN WAR ainsi qu’une clinique médicale où les patients seront traités aux herbes (médecine arabe) et un petit musée avec des objets anciens.
 
Où est née l’idée de construire le village de JIN WAR ?
 
L’idée de construire le village était l’une des idées du dirigeant kurde, Abdullah Ocalan, où les femmes ont approfondi ses vues sur les femmes, qu’il a mises dans ses volumes et parlé de la ville d’Ishtar pour les femmes et a jugé souhaitable d’établir un tel projet pour les femmes.
 
Comment le village a-t-il été créé ?
 
Plusieurs réunions ont eu lieu dans le cadre de la construction du village, avec diverses institutions féminines et des ingénieures. Les maisons du village ont été construites sous forme carrée et basées sur l’économie communale, et le 25 novembre 2016, le projet du village a été annoncé et on a commencé les travaux d’infrastructure du village et en avril 2017 les travaux pratiques ont commencé.
 
Où est JIN WAR ?
 
Le village de JIN WAR est situé dans la partie ouest du district Derbasiah du canton d’Hasakah en Syrie du Nord, près de la colline de Kebaz. Il est situé près des villages de Karkand, Harba, Atishan et Kirwan.
 
Il se compose de 30 maisons, avec chacune un petit jardin avec des jeux pour enfants, une école en kurde et arabe qui enseigne jusqu’à la sixième année, en plus d’une académie pour la formation des mères vivant dans le village, une clinique médicale pour la médecine arabe et des enclos pour animaux.
 
Qui vit à JIN WAR ?
 
Le village accueillera les femmes qui n’ont pas de soutien de famille, les épouses de martyrs, les veuves et toute femme qui souhaite vivre dans le village devrait visiter les centres Kongra Star ou la Maison des femmes dans la région où elles vivent.
 
Comment sécuriser les besoins économiques des femmes ?
 
Le village de JIN WAR sécurise ses besoins et ses approvisionnements dans tous les aspects, en comptant sur lui-même pour cultiver des légumes, ainsi que sur une épicerie pour assurer les besoins quotidiens des habitants du village, ainsi que l’ouverture d’une boulangerie non seulement pour les besoins du village mais aussi pour les besoins des villages voisins.
 
JIN WAR un village plein d’amour et d’harmonie
 
Il y a actuellement 8 familles de différentes villes et zones de la région d’al-Jazira.
 
Au petit matin, les femmes se rencontrent et commencent à travailler ensemble. Il est remarquable qu’elles préparent la nourriture et la mangent ensemble, ce qui montre l’esprit du communalisme.
 
Fatima Badra Darwish, 33 ans, mère de 7 enfants du district d’al-Shaddadi, a déclaré : « Après le martyre de mon mari, et à cause du mauvais traitement de mes parents, je suis allée à la Maison des femmes à al-Shaddadi. Elles m’ont suggéré de vivre dans ce village, alors je me suis rendue dans ce village, et je suis vraiment heureuse de vivre dans ce village car c’est un endroit spécial pour les femmes et dépend de l’agriculture et de la vie naturelle. »
 
« Le plus beau dans ce village, c’est l’amour et la loyauté entre les femmes et l’esprit communale qui règne entre elles », déclare Badra.
 
La citoyenne Fatema Amin, mère de cinq enfants, a déclaré : « Après le martyre de mon mari, je me suis retrouvée seule avec mes enfants et j’ai décidé de rester dans le village de JINWAR. »
 
Nujin, d’origine allemande, membre du comité villageois pour les femmes, a déclaré : « Notre objectif de construire le village de JINWAR est de rendre les femmes autonomes et de les ramener à la vie normale en s’appuyant sur l’agriculture. »
 
Le 25 novembre, Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, les femmes de JIN WAR ouvriront officiellement leurs portes aux femmes qui souhaitent y vivre.
 
Via ANHA
Image via Kurdistan24 
 

Pétition pour la libération immédiate de Selahattin Demirtas

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Le Parti démocratique des peuples (HDP) a lancé une pétition pour la libération immédiate du leader kurde Selahattin Demirtas.
Voici le communiqué du HDP concernant la pétition (à signer ici) :
 
« Le parquet turc a requis jusqu’à 142 ans de prison contre Selahattin Demirtas, coprésident du principal parti prokurde HDP, accusé d’appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le parquet de Diyarbakir (sud-est) a en outre requis jusqu’à 83 ans d’emprisonnement pour Mme Figen Yüksekdag, qui copréside avec Selahattin Demirtas le Parti démocratique des peuples (HDP), selon l’agence pro-gouvernementale Anadolu. Ils avaient été arrêtés en novembre avec une dizaine d’autres députés du parti dont l’immunité avait été levée. Ils sont accusés d’appartenir ou de soutenir le PKK, qui mène depuis trois décennies une lutte armée pour demander plus de droits et d’autonomie pour les Kurdes. De ce fait la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme) a « ordonné » ce mardi 20 novembre 2018 à la Turquie de libérer l’opposant kurde M. Demirtas mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a rejeté la décision rendue plus tôt par la CEDH « ordonnant » à Ankara de libérer « dans les plus brefs délais » l’opposant kurde et ancien député Selahattin Demirtas incarcéré depuis 2016.
 
« Les décisions de la CEDH ne nous contraignent aucunement. Nous allons contre-attaquer et mettre un point final à cette affaire », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par l’agence de presse étatique Anadolu.
 
Mais contrairement aux affirmations d’Erdogan, les arrêts rendus par la CEDH ont bel et bien un caractère contraignant pour les pays signataires, comme la Turquie, de la Convention européenne des droits de l’Homme. « Aux termes de l’article 46 de la Convention, les arrêts de la Cour ont un caractère contraignant pour tous les États membres », a indiqué à l’AFP le porte-parole du Conseil de l’Europe, Daniel Holtgen.
 
Détenu depuis novembre 2016, l’opposant kurde âgé de 45 ans, candidat malheureux à la présidentielle de juin en Turquie, est l’une des figures de proue du Parti démocratique des peuples (HDP), dont il était le coprésident.
 
« Étouffer le pluralisme » politique
 
Dans son arrêt, la Cour de Strasbourg condamne la Turquie, à l’unanimité des juges, pour la durée excessive de la détention provisoire de Selahattin Demirtas et pour violation du droit à des élections libres en raison du statut de l’intéressé. Selon elle, si l’arrestation et la détention reposent sur la base de « raisons plausibles » de le soupçonner d’avoir commis une infraction pénale, la prolongation de son emprisonnement est injustifié et vise à « étouffer le pluralisme » politique en Turquie. La CEDH a également condamné Ankara à verser 10 000 euros au requérant pour dommage moral, et 15 000 euros pour frais et dépens.
 
Selahattin Demirtas, qui a été condamné en septembre dernier à 4 ans et 8 mois de prison pour « propagande terroriste », est poursuivi dans de nombreux dossiers et encourt jusqu’à 142 ans de prison dans le cadre de son principal procès.
 
Son incarcération est régulièrement critiquée par les organisations de défense des droits de l’Homme qui accusent Recep Tayyip Erdogan de chercher à étouffer toute voix d’opposition, en particulier depuis la tentative de coup d’État du 15 au 16 juillet 2016.
 
Après le coup de force, les autorités turques ont lancé des purges d’une ampleur sans précédent qui, au-delà des putschistes et de leurs partisans présumés, ont également visé les milieux pro-kurdes et la presse critique.
 
VOUS AUSSI SIGNEZ POUR MONTRER VOTRE SOLIDARITÉ ENVERS M. SELHATTIN DEMIRTAS ET DÉNONCER CES INJUSTICES !
 
SIGNONS ! PARTAGEONS ! »
 

Ouverture d’un ministère des femmes dans la Syrie du Nord & d’Est

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AYN ISA – L’Assemblée des femmes de l’administration syrienne du nord et de l’est s’est réunie à Ayn Isa pour mettre en place le ministère des Femmes.
 
L’Assemblée des femmes de l’administration syrienne du nord et de l’est s’est réunie au siège du Conseil démocratique syrien (MSD) pour créer le ministère des Femmes.
 
Des représentantes des femmes de Cizîrê, Reqa, Kobanê, Afrin, Manbij, Dêra Zor et Girê Spî ont assisté à la réunion présidée par la coprésidente du Conseil administratif du nord et de l’est de la Syrie, Berivan Xalid.
 
Un comité de 7 personnes sera formé pour mettre en place le ministère des femmes et préparer ses règlements lors de la réunion de l’Assemblée des femmes de l’administration syrienne du nord et de l’est.
 
Via ANF

Les enfants réfugiés d’Afrin scolarisés malgré l’exil & la guerre

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ROJAVA – SHEHBA – Dans le canton de Shehba, 13 610 étudiants de Shehba et d’Afrin assistent aux cours. Les leçons ont lieu dans des maisons et des écoles détruites et temporairement reconstruites.
 
À la suite des attaques de l’occupation turque contre Afrin par l’occupation à partir du 20 janvier 2018, une grande partie de la population du canton a commencé à s’enfuir dans la région de Shehba. La population du canton de Shehba a plus que doublé avec l’exode d’Afrin. Le Comité de l’éducation pour une société démocratique (CPK-D) a commencé fin août à préparer la formation du nombre considérablement accru d’étudiants.
 
Après avoir terminé les préparatifs de l’année scolaire 2018-2019, le 15 septembre, 81 écoles primaires, secondaires et secondaires ont été ouverts pour les élèves d’Afrin et de Shehba. 64 de ces écoles sont des écoles élémentaires fréquentées par 11 728 élèves. Dix autres écoles sont des écoles secondaires où 1017 élèves sont enseignés. En outre, 465 étudiants sont en train d’être formés dans sept écoles préparatoires.
 
Dans le même temps, 1015 étudiants suivent des cours dans les camps d’Afrin, Berxwedan et Serdem. Au total, 977 enseignants travaillent dans les écoles.
 
Éducation multilingue
 
Dans les trois types d’écoles, les élèves suivent des cours de mathématiques, de sciences, d’histoire, de géographie, de physique, de chimie, de moralité, de culture et de musique. L’école préparatoire enseigne également la sociologie et la jinéologie (science de la femme). Le multilinguisme est l’un des fondements de l’éducation. Ainsi, les étudiants apprennent en kurde, en arabe, en anglais et en français. Des manuels scolaires et du matériel scolaire ont déjà été distribués aux 11 728 élèves du primaire. La distribution de matériel pédagogique aux niveaux secondaire et préparatoire est toujours en cours.
 
Maisons converties en écoles
 
En raison des combats dans la région, il ne reste que les ruines des nombreuses écoles du canton de Shehba. Afin de continuer à enseigner, le CPK-D a transformé certaines maisons en écoles.
 
Comités d’étudiants
 
Par ailleurs, les comités d’élèves travaillent dans des établissements d’enseignement secondaire et des établissements d’enseignement secondaire préparatoire afin que les élèves eux-mêmes puissent exprimer leurs intérêts et leurs besoins.
 
L’étudiante Heyfa Haşim, dont l’école a été réduite à néant par les attaques de l’armée turque, a déclaré : « L’important, c’est que nous puissions apprendre. L’endroit n’est pas important du tout. Même si nous allions continuer à apprendre sous un arbre. Nous recevons nos leçons de livres préparés dans notre langue maternelle, ce qui nous permet de résister à l’anéantissement culturel de l’occupation turque. »
 
Fayza Al-Salim, âgée de 10 ans, déclare qu’elle et sa famille ont dû quitter Alep à cause de la guerre et sont allées à Afrin. À cause des attaques, ils ont également dû quitter Afrin et se réfugier à Shehba. En fait, elle devrait maintenant être en quatrième année, mais à cause de la guerre, elle ne visite plus que la deuxième classe. Elle déclare : « Nous apprenons l’arabe, les lettres et les mots. Nous apprenons aussi les mathématiques. Nos professeurs nous aident et facilitent notre compréhension. »
 
Sêrîn Silêman, de l’administration du CPK-D, a déclaré que l’objectif de son travail était de permettre aux étudiants de poursuivre leurs études et de les tenir à l’écart des effets de la guerre.
 
Via ANF

Alba Sotorra décrit la « lutte féministe radicale » des femmes kurdes contre Daesh

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La cinéaste espagnole, Alba Sotorra aborde la guerre syrienne dans son nouveau documentaire pour suivre de près la commandante Arian et dépeindre la lutte des femmes kurdes contre Daesh. Dans une interview avec ACN, Sotorra a déclaré que le documentaire décrivait « une lutte féministe radicale, comme il n’y en a jamais eu. Il ne peut exister un mouvement féministe aussi radical dans un territoire aussi radicalement patriarcal ». Sotorra a souligné qu’elles faisaient face à une injustice structurelle et en payaient un prix très élevé.
 
Pour le documentaire « Commandante Arian », Sotorra s’engage sur la ligne de front de la guerre syrienne pour documenter la lutte des femmes kurdes dans le nord du pays contre Daesh et la révolution féministe au Rojava. Sotorra suit la commandante Arian, âgée de 30 ans, qui fait partie des YPJ, les unités de défense des femmes, un corps militaire formé exclusivement de femmes en 2012, dans le but de se protéger de Daesh et de transformer la société patriarcale dans laquelle elles vivent. Dans cette histoire, Arian guide un bataillon vers Kobanê avec pour mission de libérer la population qui vit sous le joug de Daesh et de faire tout son possible pour que ses compagnons découvrent le véritable sens de leur lutte.
 
Sotorra a rencontré Arian au début de 2005, lorsqu’elle a effectué son premier voyage de recherche en Syrie après la guerre qui a eu lieu à Kobanê contre l’État islamique. Comme indiqué, la ville a été détruite et il n’y avait pas de civils et s’est rendue à la base des YPJ, où Arian s’est réunie avec d’autres commandantes. Sotorra a visité différents fronts et a vécu avec elles. Elles a fait un deuxième voyage, peu de temps après, et elle a clairement constaté qu’elle souhaitait s’intégrer à un bataillon et centrer son histoire sur la vie d’une commandante. Elle a suggéré qu’Arian l’accompagne au front où elle était installée et que, précisément, elle était la plus active. Elle a accepté la proposition de la cinéaste.
(…)
Au départ, Sotorra souhaitait que la structure du film soit axée sur une mission présentant les problèmes et les difficultés qu’elle entraîne. Cependant, quand elle est revenue du premier tournage et qu’elle avait la configuration très avancée, la blessure d’Arian a fait prendre au film une « tournure brutale ». Elle a assuré que « le prix payé par les filles qui se battent est très fort » pour leur lutte. « Arian l’a payé avec sa propre chair avec ses blessures. » En fait, elle a survécu à cinq coups de feu et au début, elle ne savait pas si elle survivrait. Sotorra s’est de nouveau rendue en Syrie quand on lui a dit qu’elle avait été blessée et qu’il agissait en tant qu’infirmière pour elle et qu’elle n’avait même pas envisagé de prendre la caméra pour prendre des photos d’Arian blessée.(…)
 
La réalisatrice a exprimé sa surprise face à la « possibilité d’un mouvement aussi radicalement féministe sur un territoire aussi radicalement patriarcal. Dans ces environnements, la lutte est si nécessaire et si désespérée et c’est là que ces mouvements sont si puissants. » Elle a expliqué qu’au départ, elles s’étaient regroupées pour se défendre contre le pire ennemi des femmes : « Daesh a une idée de la société qui dit que les femmes ne valent rien. » C’est pourquoi, elle a déclaré qu’elles avaient décidé de « rester et de défendre leur peuple » et d’aller plus loin pour transformer la structure sociale et politique de leur territoire. « Elles se battent pour un avenir afin que les autres générations de femmes puissent vivre sur un pied d’égalité avec les hommes », a-t-elle ajouté.
 
Dans certaines scènes du documentaire apparaît un corps sans vie. La réalisatrice du documentaire a reconnu qu’elle avait enregistré de nombreux cadavres mais que, pour une question d’éthique, elle avait décidé de ne pas mettre de cadavres.
 
Le documentaire a été présenté en première internationale à Hot Docs 2018 et a également participé à d’autres festivals internationaux tels que Sheeld Doc Fest (nominé pour le prix Tim Hetherington), Shanghai IFF, Sao Paolo IFF et Duhok IFF en Irak. Il a également été présenté au NYC DOC aux États-Unis et au Parlement européen.
 
Source ACN

Demirtas: La tutelle judiciaire est une menace pour la démocratie

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TURQUIE – S’exprimant sur la décision de la CEDH – qui ordonne à la Turquie de libérer Demirtas – le politicien kurde Selahattin Demirtas a déclaré que son statut d’otage avait été légalement enregistrée avec le jugement.
 
Les avocats Ramazan Demir, Benan Molu et Murat Arksak ont ​​rendu visite à Selahattin Demirtas, ancien coprésident du HDP, dans la prison d’Edirne, après que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) eut constaté des violations de ses droits et appelé à ce qu’il soit mis fin à sa détention.
 
Selon les avocats, Demirtas a examiné la décision de la CEDH lors de la réunion de mardi et a déclaré :
 
« Comme nous l’avons déclaré depuis le tout premier jour, l’opération contre le HDP, notre emprisonnement et notre procès étaient fondés sur des motifs non juridiques mais politiques. Les affaires dans lesquelles je comparais devant le procès et les allégations avancées dans ce domaine se sont toutes effondrées. La décision de la CEDH a concrétisé le fait que tous les tribunaux qui ont rendu des décisions illégales contre nous au cours de cette période, y compris la Cour constitutionnelle, ont commis de graves violations. La nouvelle tutelle de la politique sur le système judiciaire constitue un grand danger pour la démocratie et l’avenir de la société.
 
Malheureusement, le président, qui fait une déclaration à ce sujet en tant que chef du pouvoir exécutif, peut toujours déclarer, malgré l’arrêt de la Cour, qu’il ne reconnaîtra pas la loi et la Constitution. Cette question n’appartient pas uniquement à moi car il s’agit d’une situation très grave pour l’ensemble de la société turque et de la démocratie, comme cela a été déterminé dans l’arrêt de la CEDH.
 
Notre lutte pour le droit et la justice se poursuivra en toutes circonstances. Bien que je sois emprisonné depuis deux ans sans décision judiciaire équitable, je n’ai jamais perdu ma foi en la démocratie, la justice et la paix. Ma plus grande source d’espoir à cet égard est le peuple et son combat.
 
J’adresse mes plus sincères remerciements et ma gratitude à tous les avocats qui ont mené une bataille juridique ardue pour obtenir cette décision avec des résultats assez importants et sérieux, à mon parti HDP et à notre peuple qui a fait preuve de solidarité. »
 
Via ANF